Introduction au phénomène de la maltraitance - PSE-472 - Automne 2024

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Université de Sherbrooke

2024

Geneviève Paquette

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child abuse child psychology social work educational psychology

Summary

These course notes are for a postgraduate course (possibly Master's or Doctoral level) in psychoeducation on child abuse. The course is titled PSE-472. The notes cover topics such as defining violence and abuse, historical context related to Quebec laws and policies, and the prevalence of childhood maltreatment in the Quebec population.

Full Transcript

PSE-472: Évaluation et intervention psychoéducative en contexte de maltraitance auprès des enfants et des adolescents Séance 1: Introduction au phénomène de la maltraitance Geneviève Paquette, Ph. D., ps. éd. Professeure titulaire...

PSE-472: Évaluation et intervention psychoéducative en contexte de maltraitance auprès des enfants et des adolescents Séance 1: Introduction au phénomène de la maltraitance Geneviève Paquette, Ph. D., ps. éd. Professeure titulaire Automne 2024 Département de psychoéducation Université de Sherbrooke 1 Objectifs de la séance 1. Définir les concepts de violence et de maltraitance : 2. Cerner quelques points tournants historiques sur l’histoire de la maltraitance et de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) 3. Connaitre la prévalence du phénomène Prévalence stable dans les pays occidentaux 6 Objectif 1 : Définir les concepts de violence et de maltraitance De quoi est-il question lorsque l’on parle de violence et de maltraitance envers les enfants? Violence ne veut pas dire maltraitance. (Crier après un enfant, conduite violente, mais pas de la maltraitance : c’est de la violence psychologique). 7 La violence envers l’enfant ▪ « ( … ) renvoie à des agressions de nature physique, sexuelle ou psychologique menaçant l’intégrité physique ou psychologique d’un enfant et se déployant le long d’un continuum de gravité » (Dufour, 2019, p. 5). ▪ Cette définition inclut donc des gestes posés comme: o frapper; o se masturber devant un enfant, le toucher sexuellement; o l’insulter. ▪ Ainsi que des gestes omis comme : o être indifférent affectivement envers un enfant; o ne pas nourrir un enfant; o le priver de contacts sociaux. Dépend de l’âge de l’enfant, de la fréquence Violence est un vaste continuum qui comprend gestes commis et gestes ommis. 8 Confinement dans la chambre : nuisible psychologiquement, mais dépend des contextes, on tient compte de la fréquence, du nombre de temps passé, etc. C’est une Quand parle-t-on de maltraitance? punition, mais dépend de chaque contexte. L’épineuse question des seuils critiques… ▪ Tout geste agressif ou omission de geste de la part de parents ne constitue pas forcément une forme de maltraitance, car certaines conduites sont tolérées, voire acceptées socialement. Par exemple… oNe pas faire porter un casque de protection à un enfant qui fait du vélo, ce qui peut être considéré comme de la négligence. oC’est le cas de la tape ou de la fessée qui est pourtant une agression physique et donc une forme de violence. Au Canada, on ne considère pas qu’une punition est de la maltraitance si adaptée. (Force raisonnable) oPunir l’enfant en le privant de contacts sociaux (par ex.: en l’envoyant dans sa chambre deux heures), ce qui peut être nuisible psychologiquement pour l’enfant. oExposer l’enfant à des conflits conjugaux persistants sans violence entre les conjoints, ce qui peut tout de même être nuisible sur le plan de l’intégrité psychologique. Maltraitance : question des seuils critiques, parfois pas clair. Seuil critique plus clair quand s’agit d’agressions sexuelles. Certaines formes de violence ; un acte commis de représente pas nécessairement de la maltraitance. Insulte : violence psychologique, une fois, pas violence. Dépend de l’âge aussi. Seuil clinique peut donc 9 vraiment être nuancé. Définition de la maltraitance envers les enfants ▪ La violence envers les enfants est qualifiée de maltraitance lorsqu’elle est sévère. Synonymes ▪ « maltraitance, mauvais traitements, abus et négligence, désignent des situations qui menacent la sécurité et le développement d’un enfant et qui sont visées, au Québec, par la LPJ » (Chamberland et al., cité dans Dufour, 2019, p. 6). ▪ Par exemple… o Ne pas nourrir suffisamment son enfant de manière chronique; o Rouer un enfant de coups, secouer un bébé; o Insulter un jeune enfant en le traitant de niaiseux plusieurs fois par semaine, etc. Prendre en compte l’âge de l’enfant LJP : est une loi d’exception Un rapport par année de la DPJ 10 Maltraitance envers les enfants ▪ Pour déterminer si la sécurité ou le développement d’un enfant est compromis par une situation de violence, cette situation doit être évaluée. ▪ Acte réservé, notamment aux psychoéducatrices et psychoéducateurs: o Évaluer une personne dans la cadre d’une décision de la Direction de la protection de la jeunesse ou en application de la Loi sur la protection de la jeunesse. ▪ Les situations signalées passent à travers différentes étapes et sont évaluées selon certains paramètres qui doivent être pris en considération (par ex.: gravité, fréquence, conséquences observées, âge de l’enfant victime, etc.). Pas que les psychoéd. 11 La maltraitance envers les enfants est donc un cas de violence sévère Continuum de sévérité de la violence en milieu familial - + Continuum de la maltraitance Les conduites violentes ou les omissions se situant à l’extrémité du continuum de la violence sont plus faciles à identifier comme de la maltraitance. Être au centre du continuum pose parfois un problème. On peut retenir des signalements en risque (Ex: antécédents d’abus sexuels envers les enfants). 12 Objectif 2 : Cerner quelques points tournants historiques sur l’histoire de la maltraitance et de la LPJ Bref survol historique de la maltraitance envers les enfants 13 « Il faut bien que la société regarde ces choses puisque c’est elle qui les fait » Victor Hugo 14 La maltraitance: un phénomène en évolution constante à l’intersection de plusieurs disciplines Éthique Maltraitance envers Travail social les enfants Justice 15 Le 18e siècle… Dans un but éducatif ▪ Infanticides ou tristes parcours pour les enfants non désirés, illégitimes ou de sexe féminin: abandonnés dans des orphelinats où 50 à 90% d’entre eux y décédaient en bas âge. ▪ Bébés emmaillotés: plus tranquilles, plus faciles à surveiller et à transporter. On pouvait les accrocher à un clou loin des animaux pendant le travail à la ferme. ▪ Allaitement : pratique jugée dégradante, surtout dans les villes, les bébés allaités étaient confiés à des femmes démunies qui les nourrissaient à la campagne. ▪ Abus physiques dans un but éducatif: coups de bâton, de verges, de fouets ou de ceinturons. 16 Le 18e siècle… ▪ Abus sexuels: notamment dans les orphelinats et possiblement dans les familles. ▪ Abus psychologiques: assister aux châtiments publics de criminels, histoires de peur pour les coucher ou autres, les enfermer dans des endroits sombres pour les punir. ▪ Négligence: cesser d’allaiter précocement, ne pas les surveiller pendant les heures de travail, etc. ▪ Exploitation au travail: domestique ou artisan, travail à la ferme, en usine, manufacture ou mine de longue journée (par ex.: 13 heures par jour/6 jours semaine). 17 École d’industrie : fait travailler les enfants en leur apprenant des trucs, maintenant appelé les écoles de protection de la jeunesse. 19e-20e siècles ▪ 1869: Adoption de l’Acte concernant les écoles d’industrie et de l’Acte concernant les écoles de réforme. ▪ 1908: Adoption de la Loi sur les jeunes délinquants. ▪ 1924: Première loi sur l’adoption. ▪ 1937 à 1943: Création des sociétés d’adoption et de protection de l’enfance (seulement dans les grands centres: MTL, Sherbrooke, Hull, Québec, Trois-Rivières). ▪ 1950: 1ère Loi sur la protection de la jeunesse est adoptée: les écoles d’industrie sont remplacées par les écoles de protection de la jeunesse. ▪ 1971: Loi sur la santé et les services sociaux est mise en place. 18 JC : loi sur les jeunes contrevenants maintenant devenue la LSJPA 20e siècle… ▪ 1974: Modifications à la Loi sur la protection de la jeunesse: on instaure les DPJ, le Tribunal de la jeunesse et l’obligation de signaler, notamment. DPJ : souvent été des directeurs, maintenant ce ne sont que des femmes ou presque. Doit être une personne morale. ▪ 1975: Le rapport Batshaw est déposé: les besoins des enfants et les risques du placement sont mis en relief: la règle de l’intervention minimale est prescrite. ▪ 1982: Loi sur les jeunes contrevenants est adoptée. ▪ 1984: l’article 40 de la LPJ est abrogé. La LPJ ne prend plus en charge les cas de délinquance juvénile. Autres modifications: le principe de la primauté de l’autorité parentale et la prise en charge de la situation de l’enfant et non de l’enfant lui-même. ▪ 1984: Rapport Badgley: Rapport du comité sur les infractions sexuelles à l’égard des enfants et des jeunes. Certains enfants sont placés et oubliés en placement, année 80. Badgley : indique comment travailler avec situation de violence sexuelle. Un des rapports les plus utiles au Québec : Camille bouchard 19 Rapport bouchard : comment on devrait s’occuper des enfants pour assurer leur sécurité et leur développement. On sait ce qui faut faire pour diminuer la violence envers les enfants : s’orienter 20e siècle… vers la prévention et diminuer la pauvreté. Recommande de fonder des centres de la petite enfance. ▪ 1991: Rapport Bouchard: Un Québec fou de ses enfants. Plusieurs actions sont mises de l’avant: prévenir et réduire la pauvreté pour améliorer la qualité de vie des familles et, ultimement, diminuer la maltraitance. Point tournant important au Québec. ▪ 2000: Rapport Clair - Organise la première ligne, les actions de préventions et donne des mandats précis aux CLSC. ▪ 2001: Entente multisectorielle relative aux enfants victimes d’abus sexuels, de mauvais traitements physiques ou d’une absence de soins menaçant leur santé physique. ▪ 2002: LSJPA adoptée. Loi sur le système de justice pénal pour adolescents, loi assez récente. ▪ 2004: Article 43 du Code criminel est maintenu, mais ce que l’on entend par force raisonnable est précisé par différents critères. Article qui permet la correction physique raisonnable envers l’enfant, pas dans d’autres pays comme la France par exemple. ▪ 2006: Révision de la LPJ. ▪ 2019 : Rapport d’enquête interne du CIUSSS de l’Estrie-CHUS et trois enquêtes ont été ouvertes. (La fillette de Granby) À l’époque CLSC surtout concentré autour des soins de santé, mais le volet service social ça été vraiment long avant que ça se 20 développe. La commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (Commission Laurent) ▪ https://www.csdepj.gouv.qc.ca/accueil/ ▪ Le rapport de la commission Laurent : https://www.csdepj.gouv.qc.ca/fileadmin/Fichiers_clients/Rapport_final_3_ mai_2021/2021_CSDEPJ_Rapport_version_finale_numerique.pdf ▪ Pour voir le Pr Robert Pauzé présenter la pertinence de l’utilisation des cartes conceptuelles dans le travail clinique des intervenants et des intervenantes de la LPJ: ▪ https://www.csdepj.gouv.qc.ca/audiences/enregistrement-des-audiences-publiques/detail- de- laudience/?tx_cspqaudiences_audiences%5Baudiences%5D=21&tx_cspqaudiences_aud iences%5Baction%5D=show&tx_cspqaudiences_audiences%5Bcontroller%5D=Audience s&cHash=a8ac5470fd75655fe7dd52f67821f36f Rapport Laurent : à la suite de la mort de la petite fille de Granby. Commission: réunion d’experts et groupes sont invités à déposer des mémoires et à venir les présenter pour orienter les décisions qui sont prises. Permet d’avoir un point de vue écologique et psychodéveloppemental. 21 Quelques situations de maltraitance tirées de l’histoire québécoise ou canadienne contemporaine 22 Dans la violence, il y a la maltraitance et l’intimidation, le harcèlement, plusieurs types de violence. Quand intimidation fait par membre de la famille : maltraitance psychologique. Quelques cas québécois tristement célèbres Aurore l’enfant martyr ▪ Décédée le 12 février 1920 des suites des blessures causées par les mauvais traitements subis par l’épouse de son père. Élisa T., battue quotidiennement ▪ Née en 1957, elle a subi les mauvais traitements de sa mère pendant 16 ans. C’est le directeur de son école qui a interpellé le DPJ. Elle a publié un livre: Des fleurs sur la neige qui a donné lieu à une mini-série québécoise. Nathalie Simard, agressée sexuellement ▪ Née en 1969, elle entreprend une carrière professionnelle de chanteuse dès l’âge de 10 ans. Elle a été agressée sexuellement par son impresario de manière répétée pendant son enfance. 23 Le cas des orphelins de Duplessis ▪ Enfant illégitimes abandonnés dans des orphelinats dans les années 50 par des filles-mères. Ils ont reçu des diagnostics psychiatriques et ont été internés dans des hôpitaux psychiatriques. Ce faisant les communautés religieuses ont reçu des sommes du fédéral. Ces diagnostics ont été remis en doute dans les années 80. ▪ En 1999, le Premier Ministre Lucien Bouchard formule des excuses publiques et tente un règlement, refusé par les victimes. ▪ En 2001, le Premier Ministre Bernard Landry offre une compensation de réconciliation de 25 000$ à chacune des 3000 victimes du recours collectif. ▪ En 2006, le gouvernement du Québec indemnise aussi 1700 victimes supplémentaires qui n’ont pas été internées dans des hôpitaux psychiatriques, mais qui ont été victimes de mauvais traitements dans les orphelinats. ▪ Enfants illégitimes hors mariage ou abandonnées sont prise en charge par des filles-mères, ont reçu des Dx psychiatriques donc vont dans les hôpitaux psychiatriques. Plus d’argent par enfants si troubles psychiatriques : on invente donc les Dx. Courant de désinstitutionalisation : sortir les gens des institutions. Virage milieu. Personnes qui ont vécu dans ces orphelinats ont subi des abus sexuels et physiques. 24 Ont dit la vérité au début, mais quand vu que L’affaire de Beaumont donnait rien on mentit parce que violence était pire. ▪ De 1981 à 1994, un père de famille maltraite très gravement ses enfants et ses deux conjointes. ▪ 16 alertes seront transmises au DPJ de Québec pendant ces 13 ans, 14 seront traitées comme des signalements, dont 10 concernant des mauvais traitements envers l’aîné. ▪ La DPJ met finalement fin à la situation en 1994. ▪ Le père sera condamné à 22 ans de prison. ▪ Le rapport sur cette affaire recommande une série de mesures concernant diverses organisations (Collège des médecins, ministère de la santé et des services sociaux dans l’application de la LPJ, etc.). ▪ Rappel de l’obligation de signaler, notamment en milieu scolaire et médical. ▪ Pour consulter le résumé du rapport de l’enquête de la Commission de protection des droits de la jeunesse déposé: http://www.bibliotheque.assnat.qc.ca/DepotNumerique_v2/AffichageNotice.as px?idn=18932 Des situations qui montrent que parfois la DPJ présente des difficultés. Ne fonctionne pas parfaitement, loin de là. 16 alertes pendant 13 ans!!! Situation jamais pris en charge, fin de la situation vraiment trop tardivement. Nouvelle intervenante fait le moove, elle lit le dossier. 25 Pas juste la DPJ, les médecins aussi sont passés à côté. Le système de pensionnats indiens au Canada ▪ Entre la fin du 19e siècle et 1996, plus de 150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leur famille et placés dans des pensionnats, pour la plupart sous l'égide de différentes communautés religieuses. ▪ De l'aveu même du gouvernement de l'époque, sous couvert d'éduquer ces jeunes, cette politique avait pour but premier de les assimiler et d'éradiquer leur culture. ▪ 3200 enfants y sont morts - pour la plupart avant 1940 de diverses maladies. ▪ Abus physiques, psychologiques et sexuels, malnutrition : la liste des torts subis par ces enfants a été minutieusement documentée au fil des milliers de pages du rapport final de la commission, qui contient plus de 2 millions de mots et qui est basé sur le témoignage des survivants de ces pensionnats. ▪ La majorité des élèves décédés dans ces écoles n'ont pas été rendus à leur communauté d'origine. Des écoles font l’objet d’enquêtes et en juin 2021, près de 1000 corps d’enfants ont été retrouvés, enterrés sur deux sites de pensionnats autochtone Dernier pensionnat au Canada : 1996. Violences commis par les communautés religieuses. Système qui valorise ce type d’acte là. Maladies : conditions d’hygiène, surpeuplé. Malnutrition, abus psychologiques et sexuels. Commission vérité et réconciliation : site du gouvernement fédéral. 26 L’héritage traumatique pour les peuples autochtones ▪ 11 juin 2008, Le Premier Ministre du Canada, Stephen Harper, offre, au nom du gouvernement du Canada, des excuses aux peuples autochtones du Canada. ▪ Consulter le rapport (2015) de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada: https://nctr.ca/fr/assets/reports/Final%20Reports/Honorer_la_v%C3%A9rit% C3%A9_r%C3%A9concilier_pour_l%E2%80%99avenir.pdf ▪ En 2021, le gouvernement du Canada annonce un soutien additionnel d’environ 320 millions de dollars pour des initiatives et des investissements dirigés par des Autochtones. ▪ Le traumatisme intergénérationnel: ▪ https://www.youtube.com/watch?time_continue=140&v=xbQ- 0azuRww&feature=emb_title 27 L’affaire de la fillette de Granby ▪ La fillette était connue de la protection de la jeunesse depuis 2017, des milieux policiers, scolaire, de la santé et des organismes de soutien. Les proches affirment avoir fait de nombreux signalements à la police et à la DPJ. ▪ 29 avril 2019: La fillette est découverte ligotée et attachée dans la résidence familiale. Elle est dans un état critique et sombre dans le coma. ▪ 30 avril 2019 : La fillette succombe à ses blessures. ▪ La belle-mère est accusée de séquestration, de voies de faits graves et de meurtre non prémédité. Le père est accusé de négligence criminelle ayant causé la mort, de séquestration, d’abandon d’enfant et de ne pas avoir fourni les soins nécessaires à sa fille. Enfant connue de la PJ, milieux policiers, scolaires… Déjà de nombreux signalements faits, découverte ligotée et décède le lendemain. Fratrie impliquée. 28 L’affaire de la fillette de Granby ▪ 1er mai 2019 : Trois enquêtes sont ouvertes respectivement par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Estrie et la Sûreté du Québec (SQ). ▪ 2 mai 2019: o Le ministère de la Sécurité publique a ordonné une enquête publique; o Le directeur de la protection de la jeunesse du CIUSSS-CHUS, se retire Tout le monde est sur son dos de ses fonctions. ▪ 30 juin 2019: Les résultats de l’enquête interne du CIUSSS de l’Estrie CHUS sont rendus publique. 14 recommandations sont émises. o Pour consulter la fiche technique des résultats de l’enquête interne du CIUSS Estrie Chus: https://www.santeestrie.qc.ca/clients/SanteEstrie/salle_de_presse/actual ites/2019/Fiche_technique-DPJ_2019-07-03.pdf 29 Objectif 3 : Connaitre la prévalence du phénomène Croyez-vous que les mauvais traitements dans l’enfance sont prévalents dans la population québécoise ? Quand même beaucoup de cas passés sous le silence. Intervenants sont les délégués du DPJ, intervenant agit, autorisé à agir au nom du DPJ. Décisions qui demandent plus qu’une personne. Entente multisectorielle, 3 raisons : abus sexuel, abus physique ou négligence grave. Éviter les dévoilements multiples, travailler de concert. Maltraitance dans l’enfance, quel % aujourd’hui : Expliquer la différence entre l’incidence et la prévalence en l’appliquant à la maltraitance : question d’examen. L’ampleur du phénomène de la maltraitance: l’image du iceberg Taux d’incidence: nouveaux cas seulement, rapportés à la DPJ, pendant une période de temps donnée. S’exprime en nombre de cas sur 1000 par année. Nouveau est important. Taux de prévalence: Toutes personnes ayant subi de la maltraitance au sein de la population ou dont l’enfant a subi de la maltraitance. S’exprime en % pour une période de temps donnée, souvent annuelle ou à vie. Avez-vous déjà vécu à l’enfance ou dans les 12 derniers mois par exemple ou à vie. Souvent les données en maltraitance sont des données de prévalence et à vie. En maltraitance, prévalence on demande aux adultes parce que si demande aux enfants, on est obligés de faire un signalement. Dufour, 2019 Peut-être sous-estimation du phénomène. Notion d’épidémiologie Incidence du diabète : trouver le diabète chez personne cette année-là, nombre de nouveaux cas identifiée. Ne concerne pas tous les cas ici. Pas tous les cas sont rapportés aux autorités officielles. Prévalence ; nombre de personne qui ont du diabète 31 Prévalence de la maltraitance en général dans l'enfance chez les Québécoises et les Québécois. ▪ 37% des Québécoises et des Québécois rapportent avoir subi une des trois formes de maltraitance avant l'âge de 18 ans (abus sexuel, physique ou psychologique) mesurée dans un sondage téléphonique représentatif mené en 2006. Questionné sur 3 types seulement.. ▪ 35,2% des femmes de la population québécoise rapportent avoir vécu au moins une forme de maltraitance avant l'âge de 18 ans parmi quatre: abus physique, sexuel, psychologique ou négligence) selon un sondage téléphonique représentatif mené en 2009. Ne rejoint pas personnes SDF ou dans des centres, pas tant représentatif, phénomène très difficile à estimer. Gens qui ne répondent pas au sondage non plus, (Tourigny et al., 2008; Paquette, et al., 2017) 32 Prévalence des différentes formes de maltraitance dans l'enfance chez les Québécoises Femmes, données très stables. % Hommes : estimations sont plus imprécises, avant âge de 18 ans : 8-12%, c’est donc environ 10% des hommes. Pour 20% des femmes. Mesurer avec 2 types pour chaque violence : donc … pas beaucoup, tellement multiples. Restreint les questions surtout quand questionnaire téléphonique, négligence serait donc peut-être moins bien estimée. Pays en voie de développement : prévalence bien plus grande. 33 Cooccurrence de la maltraitance dans l'enfance des Québécoises Co-occurrence séquentielle : un après autre % Peut avoir vécu plus d’une forme : soit en même temps soit à des moments différents. 34 La maltraitance subie dans l’enfance est associée à des problèmes de santé mentale à l’âge adulte 1. Certaines formes spécifiques de maltraitance sont associées à des problèmes de santé mentale distincts à l’âge adulte chez les Québécoises, soit le TSPT et la dépression. 2. La présence de deux formes spécifiques de maltraitance augmente le risque de présenter un problème de santé mentale donné à l’âge adulte chez les femmes suggérant un effet cumulatif des formes de mauvais traitements. 3. La cooccurrence simultanée ou successive de certaines formes de maltraitance durant l’enfance peut augmenter le nombre de problèmes de santé mentale dont souffrent les femmes québécoises adultes. Plus tu as vécu de formes, plus ton risque augmente de présenter une dépression ou TSPT : quand même un effet cumulatif. Subit plus d’une forme, plus d’effet difficile sur la santé mentale. 35 Multifinalité et équifinalité des trajectoires de développement ▪ Sous l’angle de la multifinalité, des expériences adverses, comme la maltraitance subie dans l’enfance, similaires, voire identiques, peuvent conduire à des issues différentes sur le plan développemental. ▪ En revanche, l’équifinalité renvoie au fait que des expériences adverses différentes peuvent tout de même conduire à la même issue sur le plan développemental. ▪ Il est donc extrêmement difficile de prédire précisément l’effet de certaines expériences adverses, comme la maltraitance, sur le développement humain. (De Haan, Luciana, Malone, Matheny et Richards, cités dans Glaser, 2000) Approche développementale : multi et équi finalité Multifinalité : expériences adverses qui sont similaires qui conduisent à des issus différentes. Équifinalité : expérience adverses différentes peuvent conduire à une même issue. Maltraitance : on ne peut pas vraiment prédire l’issue du trouble. Phénomène de masquage : maltraité de manière sévère, peuvent avoir 7-8 Dx, mais trauma complexe, ensemble de conséquences très graves qui affecte le fonctionnement et le développement du a la survie aux conditions de violences très intenses. 36 Enfant dois former sa vision du monde, doit s’attacher dans tous les cas, donc peut s’attacher au parent maltraitant pour permettre le développement, il est vulnérable en plus et captif. Issue dépend du développement et de comment la vision du monde de l’enfant est affectée. Traumas interpersonnels pas la même résistance au traitement que par exemple trauma accidentel ou autre… La méfiance envers autrui: principale menace au développement de l’enfant victime de maltraitance ▪ Selon les théories de l’attachement et du trauma complexe, la maltraitance subie pose un réel défi à l’enfant appelé à former sa base de sécurité et sa vision du monde. ▪ Les phénomènes de multifinalité et d’équifinalité trouveraient leurs racines à travers ce processus de construction de la base de sécurité et de la vision du monde des victimes de maltraitance. ▪ La reconstruction de la confiance envers autrui est d’ailleurs au cœur de diverses approches d’intervention recommandées auprès des victimes de maltraitance. (Hocking, Simons et Surette, 2016; Menard, Bandeen-Roche et Chilcoat, 2004; Williams, 2006) 37 Pour la séance 2 Faire les lectures suivantes: Chapitre 13 (Précourt et al., dans Dufour et Clément, 2019) Pages 353 à 357 et 467 à 486 dans le Manuel de référence sur la protection de la jeunesse disponible en ligne ▪ Examiner schéma sur l’intervention en contexte de LPJ et l’apporter à la séance 2 pour l’annoter. 38

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