Anatomie du Cœur des Mammifères Domestiques (RHL) - TD1 et CM1 - PDF
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2016
Aymeric BOHEC, S. SAWAYA, Mathilde FENART
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Ces notes de cours détaillent l'anatomie du cœur des mammifères domestiques, couvrant la conformation externe et interne, les structures, la vascularisation et l'innervation. L'étude se concentre sur différents aspects, comme la circulation sanguine, les ostiums et les valvulopathies. Les variations selon les espèces sont également abordées.
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Module RCV Anatomie Aymeric BOHEC S. SAWAYA Mathilde FENART TD n°1 et CM n°2 Objectifs : La connais...
Module RCV Anatomie Aymeric BOHEC S. SAWAYA Mathilde FENART TD n°1 et CM n°2 Objectifs : La connaissance de l’anatomie descriptive, fonctionnelle et topographique du cœur est la base absolument indispensable et nécessaire à l’examen clinique (auscultation, imagerie médicale) et à la compréhension des affections cardiaques. v Savoir parfaitement le schéma général de la circulation sanguine, et les circuits de la « petite » circulation et de la « grande » circulation. v Savoir parfaitement la conformation extérieure du cœur : disposition des différentes cavités, troncs vasculaires, sillons. Savoir et pouvoir les identifier sur des radiographies de face et de profil. v Savoir parfaitement la conformation interne du cœur : septums, cavités atriales et cavités ventriculaires, les reliefs et les ostiums (leur conformation, nombre de cuspides et leur disposition). Toutes ces structures sont parfaitement visualisables lors d’un examen échocardiographique. v Savoir les principes du fonctionnement de ces ostiums (à compléter par les connaissances acquises en physiologie cardiaque) – Comprendre ce qu’est un rétrécissement ou une insuffisance valvulaire. v Comprendre la charpente fibreuse et la disposition du myocarde banal, connaître le tissu nodal (définition, disposition des nœuds faisceaux et réseaux), v Savoir l’irrigation artérielle du cœur, comprendre le schéma général du drainage veineux, connaître les nœuds lymphatiques (NL) qui drainent le cœur, et leur emplacement. v Connaître le péricarde : sa disposition, ses rôles, v Savoir parfaitement : la topographie du cœur au sens général, c'est-à-dire : 1. La situation, la disposition et les rapports du cœur dans le thorax, 2. L’aire de projection du cœur sur le thorax, et les points d’écoute optimale des ostiums du cœur sur les parois du thorax chez le chien et le cheval. Octobre 2016 Promotion RHL Sommaire : Introduction ETUDE DU CŒUR ISOLE I. Conformation externe : p.4 A. Aspect général B. La base du cœur C. La face auriculaire D. La face atriale E. Les bords F. L’apex ® Conformation externe et examen du cœur II. Conformation interne : p.10 A. Les cloisons du cœur B. Les atriums C. Les ventricules D. Les ostiums du cœur a) Ostiums atrio-ventriculaires : Conformation générale - L’ostium atrio-ventriculaire droit (tricuspide) - L’ostium atrio- ventriculaire gauche (mitrale) - Fonctionnement des ostiums atrio-ventriculaires b) Ostiums artériels : Conformation générale - L’ostium pulmonaire (artériel droit) - L’ostium aortique (artériel gauche) - Fonctionnement des ostiums artériels ® Notions sur les bruits du cœur, les valvulopathies et les souffles cardiaques en médecine vétérinaire ® Conformation interne et examen échographique du cœur III. Structure : p.24 A. Architecture des tissus cardiaques : a) Organisation générale b) Etude du myocarde : Charpente fibreuse - Myocarde « banal » - Tissu nodal B. Vascularisation du cœur : a) Irrigation du cœur : Les artères coronaires Type coronarien gauche - type coronarien bilatéral b) Drainage veineux c) Drainage lymphatique C. Innervation du cœur : les nerfs cardiaques a) Innervation parasympathique b) Innervation orthosympathique ETUDE DU CŒUR EN PLACE I. Situation et rapports dans le thorax : p.31 A. Situation et disposition B. Rapports anatomiques C. Moyens de fixité : a) Les gros vaisseaux de la base du cœur b) Le péricarde II. Topographie : projection des valves cardiaques sur la paroi thoracique : p.35 A. Chez le chien : a) Repères anatomiques b) Côté gauche : OP, OA, OM c) Côté droit : OA, OT B. Chez le cheval PRINCIPALES PARTICULARITES SPECIFIQUES ET ELEMENTS DE DIAGNOSE I. Cœurs d’espèces de grande taille : p.40 ® Cœur de bœuf – Cœur de cheval II. Cœurs d’espèces de taille moyenne : p.42 ® Cœur de petit ruminant – Cœur de Porc – Cœur de grand chien III. Cœurs de (très) petite taille : p.44 ® Cœur de chat – Cœur de lapin Conclusion Introduction Organe central de la circulation, le cœur est l’organe vital par excellence. En effet, ce muscle creux et strié, situé dans le thorax, fonctionne de façon rythmique et involontaire comme une pompe aspirant puis refoulant le sang qu’il renvoie chargé de l’oxygène nécessaire au métabolisme de tous les tissus de tous les organes du corps. Le cœur est enveloppé par le péricarde (chaque organe à son enveloppe - exemple : Plèvres des poumons-) et il est étroitement solidarisé aux poumons. Son fonctionnement peut être apprécié par auscultation cardiaque. ® Rappel sur la circulation sanguine : Le cœur des Mammifères adultes est cloisonné en deux compartiments indépendants, séparés par le septum cardiaque : le cœur droit et le cœur gauche. Chaque compartiment se trouve lui-même divisé en deux cavités communicantes entre elles : L’atrium (ex « oreillette ») qui reçoit le sang des veines Le ventricule qui renvoie le sang dans les artères Le sang vicié (désoxygéné) provenant de tous les organes, sauf des poumons, arrive par les veines caves crâniale et caudale dans l’atrium droit. Il passe dans le ventricule droit qui l’éjecte dans le tronc pulmonaire en direction des poumons où il sera oxygéné. Le sang oxygéné revient dans le cœur, en empruntant le chemin des veines pulmonaires qui débouchent dans l’atrium gauche. Il passe dans le ventricule gauche qui l’envoie dans l’ensemble du corps (sauf les poumons) par l’intermédiaire de l’aorte. Chaque contraction permettant d’envoyer le sang dans les artères est appelée SYSTOLE. Entre deux systoles, c’est le temps de remplissage du cœur ou DIASTOLE. 1 Ce schéma général de la circulation sanguine suscite deux observations : 1. Le sang parcourt deux circuits indépendants : è La petite circulation (« circulation pulmonaire ») : ventricule droit - poumons - atrium gauche. è La grande circulation, (« circulation systémique ») : ventricule gauche - reste des organes - atrium droit. 2. Le cœur droit fonctionne uniquement avec du sang vicié alors que le cœur gauche fonctionne uniquement avec du sang hématosé. Normalement, chez les mammifères adultes il n’y a jamais de mélange entre ces deux types de sang. Ceci peut arriver dans le cas d’anomalies du cloisonnement du cœur au cours de son développement embryonnaire. Ces malformations sont à l’origine des cardiopathies congénitales (rares chez nos mammifères domestiques). ® Très bref aperçu sur le développement embryonnaire du cœur : Le cœur se développe à partir du tube vasculaire primitif du fœtus. Le cœur primitif est un simple tube cardiaque, parcouru par un seul courant sanguin : les veines rejoignent le sinus veineux situé à l’extrémité caudale de ce tube, les artères partent de son extrémité crâniale (cône artériel). Les poumons ne sont pas fonctionnels et l’oxygénation du sang a lieu au niveau du placenta. Le cœur subit ensuite une migration caudale et s’infléchit sur lui-même. Des sillons se creusent, délimitant des cavités. Il se cloisonne progressivement et il y a mise en place des valves cardiaques. è Quelques jours avant la naissance, les poumons ne sont toujours pas fonctionnels, et la petite circulation est « court-circuitée » par une communication inter-atriale d’une part, et par le canal artériel qui fait passer le sang du tronc pulmonaire vers l’aorte d’autre part. 2 è Dès la naissance la respiration pulmonaire devient fonctionnelle, et la petite circulation est mise en route. Le canal artériel et la communication inter- atriale se ferment alors dans les jours qui suivent la naissance. Remarque : Les cardiopathies congénitales ne sont pas forcément mortelles. Les plus rares, celles qui empêchent totalement le sang d’aller vers les poumons, donc empêchent l’oxygénation du sang peuvent être mortelles (morts-nés, ou dans les jours qui suivent la naissance si on n’intervient pas rapidement). Les plus fréquentes sont viables, mais à la longue, fatiguent le cœur, ce qui conduit généralement à une insuffisance cardiaque. (Pour en savoir plus sur le développement embryonnaire et ses anomalies, voir le polycopié du Pr. E. Chatelain). 3 ETUDE DU CŒUR ISOLE Nous prendrons comme exemple le cœur du chien I. Conformation externe : 1. Aspect général : a) Quelques caractères physiques : Sa couleur est rouge à rouge-brun. (Comme tout muscle qui travaille en aérobiose). Son format et son poids varient selon : L’espèce : certaines espèces ont un cœur relativement volumineux comme le cheval (animal « sportif ») chez lequel il représente, en moyenne, 0,77% du poids du corps, ou chez le chien (en moyenne : 0,75% du poids du corps). D’autres ont un cœur relativement « petit » : tel le bœuf (en moyenne : 0,46% du poids du corps) ou l’homme (en moyenne. : 0,43% du poids du corps). La race : en particulier chez le chien : 15g chez un pinscher nain, 250g chez un berger allemand, 450 à 500g chez un dogue allemand ; chez les équidés : 1,5 Kg chez un poney, 5Kg voire plus chez les chevaux de grand format et les chevaux de trait. Le sexe : le poids du cœur est, en général, un peu plus élevé chez le mâle. Ce dimorphisme sexuel est très marqué chez le chat. Il existe enfin des variations individuelles. En particulier, chez nos MD, celles qui sont liées à l’activité sportive : les cœurs des chevaux à hautes performances sportives sont nettement plus volumineux et plus lourds que la moyenne. b) Morphologie générale : Le cœur a une forme générale de cône plus ou moins aplati, à base dorsale et à pointe ventrale. Chez l’homme, le cœur est aplati dans le même sens que le thorax, c’est-à-dire dorso- ventralement. Ainsi, le cœur droit est « vraiment » à droite, et le cœur gauche « vraiment » à gauche. Chez les mammifères quadrupèdes, l’aplatissement du thorax d’un côté à l’autre (latéro- latéral) entraîne une rotation du cœur dans le sens anti-horaire : le cœur droit se retrouve en position « crâniale » et le cœur gauche en position « caudale » (® Par conséquent, l’auscultation du cœur au stéthoscope se fait sur la face ventrale du thorax chez l’Homme, alors que chez les animaux, elle se fera sur les faces latérales du thorax). 4 Face auriculaire (gauche) Face atriale (droite) Conformation externe du cœur d’un chien Le sillon coronaire, sillon transversal faisant le pourtour du cœur, le divise en deux parties très inégales : è Dorsalement : la masse des atriums et des gros vaisseaux représente 1/5ème de l’ensemble è Ventralement : la masse ventriculaire représente, elle, 4/5ème de l’ensemble. Le sillon coronaire marque extérieurement le cloisonnement transversal incomplet du cœur qui sépare l’étage dorsal ou atrial (base) de l’étage ventral, ventriculaire. La masse ventriculaire est elle-même divisée par un sillon inter-ventriculaire sur chacune de ses deux faces, délimitant extérieurement le cloisonnement vertical (ou longitudinal) du cœur, et marquant le territoire de chaque ventricule. Le ventricule gauche est proéminent sur le ventricule droit. Dans les sillons coronaire et inter-ventriculaires circulent des vaisseaux et des nerfs recouverts par du tissu adipeux plus ou moins abondant. La forme générale du cœur et son inclinaison sur le sternum (30° à 40° chez les carnivores) permettent de décrire : Une base dorso-crâniale Un apex ventro-caudal Deux faces : droite et gauche Deux bords : crânio-ventral et dorso-caudal 5 Face auriculaire (gauche) Face atriale (droite) 2. La base du cœur : Elle est constituée par les atriums qui reçoivent les grosses veines et les gros troncs artériels qui partent du cœur. a) Les troncs artériels : è Surplombant la face gauche du cœur, on distingue le départ du tronc pulmonaire. Son trajet est court (10-15cm) et il se termine au-dessus de l’atrium gauche par les 2 artères pulmonaires qui s’enfoncent dans les poumons. è Au centre de la base du cœur, c’est le départ de l’aorte. Elle se dirige vers le plafond de la cavité thoracique formant la crosse aortique. Vers l’avant se détache le tronc brachiocéphalique (qui donnera les vaisseaux destinés aux membres et à la tête). Quelques centimètres après leur départ, tronc pulmonaire et aorte sont réunis par le ligament artériel. Celui-ci correspond au canal artériel du fœtus, fibrosé et fermé après la naissance de l’animal. Remarque : La persistance du canal artériel après la naissance est une des cardiopathies congénitales les plus fréquentes en médecine vétérinaire (elle représente environ 30% de ces cardiopathies congénitales). Elle est assez bien tolérée, et se caractérise par un souffle systolo- diastolique dû au passage du sang de l’aorte vers le tronc pulmonaire (pression dans l’aorte plus forte). Mais à la longue, ceci fatigue le cœur qui doit travailler plus pour assurer une bonne oxygénation du sang, et se met en place progressivement une insuffisance cardiaque droite. 6 Le traitement chirurgical est possible et consiste à ligaturer le canal artériel (la base du coeur est une zone chirurgicale très délicate). La paroi de ces grosses artères est très musculeuse et très élastique. Ceci permet de transformer le flux pulsatile (forte pression) du sang en flux continu de façon à protéger les petits vaisseaux et les capillaires qui risquent de rompre si le sang y arrive sous forte pression. b) Les atriums : La masse des atriums forme un croissant ouvert du côté gauche et dont les pointes « embrassent » la racine des gros troncs artériels. Crânialement c’est l’atrium droit, caudalement, l’atrium gauche. A chaque atrium on peut reconnaître 2 parties : è L’une correspond à « la pointe » du croissant. Epaisse et ferme à la palpation du cœur isolé, elle surplombe la face gauche du cœur : c’est l’auricule (l’auricule droite crânialement, et l’auricule gauche caudalement). è L’autre, aux parois lisses et fines, surplombe la face droite du cœur. C’est la partie de l’atrium qui reçoit les veines, ou « corps » de l’atrium. Crânialement, les veines caves crâniale et caudale arrivent dans l’atrium droit. Caudalement, 6 à 8 veines pulmonaires rejoignent l’atrium gauche. 7 3. La face auriculaire : C’est la face gauche du cœur, c’est-à-dire la face où l’on voit les auricules. On distingue l’auricule droite crânialement, et l’auricule gauche, beaucoup plus étendue, caudalement. Le sillon coronaire est interrompu par le départ du tronc pulmonaire. La masse ventriculaire est divisée (inégalement) en 2 par le sillon inter-ventriculaire paraconal : En avant du sillon : c’est le ventricule droit, à paroi dépressible (1/3 de la surface) Caudalement au sillon, c’est le ventricule gauche à paroi ferme (2/3 de la surface) 4. La face atriale : C’est la face droite du cœur, c’est-à-dire la face où l’on voit les « corps » atriaux recevant les veines. Crânialement, on distingue le corps de l’atrium droit, vaste et très étendu, avec l’arrivée des veines caves. Caudalement, le corps de l’atrium gauche avec la terminaison des veines pulmonaires. 8 Le sillon coronaire est continu sur cette face. Dans ce sillon, juste sous la veine cave caudale, l’atrium droit présente un petit diverticule canaliculaire (3-4cm chez le chien) : c’est le sinus coronaire, vestige du développement fœtal du sinus veineux du cœur. Il n’existe pas chez toutes les espèces. Quand il est présent, il sert à l’abouchement des veines drainant le cœur. La masse ventriculaire est divisée par le sillon inter-ventriculaire sous-sinusal : è Crânialement au sillon, le ventricule droit occupe les 2/3 de la surface è Caudalement au sillon, le ventricule gauche occupe le 1/3 de la surface 5. Les bords : Le bord crânial (crânio-ventral) est appelé le bord ventriculaire droit. Il appartient en grande partie au ventricule droit. Le bord caudal (caudo-dorsal) est le bord ventriculaire gauche. Il appartient entièrement au ventricule gauche. 6. L’apex : C’est le sommet du cœur, il appartient au ventricule gauche. Il se situe près du sternum à hauteur de la pointe du coude. En mettant la main contre la paroi du thorax en regard de l’apex du cœur, on peut percevoir le « choc précordial », dû à la transmission de l’onde de choc depuis la base vers l’apex, à chaque systole. Remarque : cet aspect de l’anatomie cardiaque est fondamental pour l’analyse des silhouettes cardiaques sur des radiographies du thorax. 9 II. Conformation interne : 1. Les cloisons du cœur : Chez tous les Mammifères le cœur est divisé en 4 cavités par deux cloisons : è Une cloison complète longitudinale, le septum cardiaque, qui sépare complètement le cœur gauche du cœur droit. Il présente deux parties : une partie inter-atriale fine, et une partie inter-ventriculaire beaucoup plus épaisse. Du côté de l’atrium droit, le septum inter-atrial présente la cicatrice du foramen ovale (ou trou de Botal) qui correspond à la communication inter-atriale du fœtus avant la naissance. Le septum inter-ventriculaire est très épais. Il est convexe du côté droit. Remarque : La subsistance d’une communication inter-atriale, ou d’une communication inter- ventriculaire (= Maladie de Roger chez l’homme), sont deux cardiopathies congénitales que l’on peut rencontrer chez le chien (très rares). Elles sont viables, et conduisent à la longue à une insuffisance cardiaque droite sévère. è Une cloison transversale (ou horizontale), incomplète. Elle laisse deux larges trous permettant la communication, de chaque côté, entre l’atrium et le ventricule : ce sont les ostiums atrio-ventriculaires. Ils s’ouvrent et se ferment grâce à un système de valves. 10 2. Les atriums : La cavité de l’atrium présente deux zones bien nettes, correspondant à ce qui a été décrit en conformation externe : è L’une présente une paroi charnue, épaisse et d’aspect aréolaire à cause de la présence des muscles pectinés : elle correspond à l’auricule (la « pointe du croissant ») è L’autre à paroi lisse où s’abouchent les veines : elle correspond au « corps » de l’atrium. Dans l’atrium droit, la limite entre ces deux zones est marquée par un fort relief de la paroi atriale : la crête terminale. Sous le sinus des veines caves (le débouché des veines caves), s’ouvre, chez le chien, le sinus coronaire (avec une petite valvule). 11 La conformation interne de l’atrium gauche est comparable à celle de l’atrium droit: zone auriculaire pectinée d’une part, sinus des veines pulmonaires aux parois lisses d’autre part. 12 De nombreux petits orifices parsèment les parois des deux atriums (surtout l’atrium droit) : ils correspondent aux ostiums des veines minimes du cœur (cf. plus loin, drainage veineux du cœur). 3. Les ventricules : Chaque ventricule est délimité par une paroi externe, la paroi marginale, et une paroi interne, la paroi septale, convexe du côté du ventricule droit. a) Le ventricule droit : Sa paroi marginale est mince. Sa paroi septale est convexe. Le plafond du ventricule droit présente deux ostiums : l’ostium atrio-ventriculaire droit et l’ostium pulmonaire. La cavité du ventricule présente deux zones bien nettes : L’une située sous l’ostium atrio-ventriculaire et présentant de nombreux reliefs charnus : c’est la chambre d’entrée du sang L’autre située juste sous l’ostium pulmonaire, en forme d’entonnoir et à paroi lisse : c’est la chambre de sortie du sang. 13 Ø Les reliefs charnus du ventricule droit : Les muscles papillaires : Ils forment des cônes saillants dans la lumière du ventricule. Dans le ventricule droit, on en distingue 3 : ü Le muscle papillaire sous-artériel : situé sur la paroi septale, juste en dessous du cône artériel ü Le muscle grand papillaire : chez le chien, il est situé en position crâniale et sur la paroi septale (chez les autres espèces, il est sur la paroi marginale) ü Le muscle petit papillaire : forme de petites bosses situées toujours sur la paroi septale, mais plus caudalement Des cordages tendineux relient les muscles papillaires aux valvules de l’ostium atrio- ventriculaire. La contraction des muscles papillaires lors de la systole, permet de maintenir la valve atrio-ventriculaire fermée (empêchant le reflux du sang vers l’atrium). Les trabécules charnues : Ce sont des bandes musculaires aux extrémités attachées à la paroi ventriculaire alors que leur corps est libre. La trabécule septo-marginale en est une forme particulière. Comme son nom l’indique, elle relie la paroi septale à la paroi marginale (il peut en exister 1 ou 2). Les muscles pectiniformes : Ils occupent le fond de la cavité ventriculaire. Ce sont de petits reliefs aréolés ressemblant aux muscles pectinés des auricules (d’où leur nom). 14 b) Le ventricule gauche : Sa paroi marginale est très épaisse (2 à 3 fois plus épaisse que celle du ventricule droit). Sa paroi septale est concave. Son plafond est percé par l’ostium atrio-ventriculaire gauche, et l’ostium aortique. La cavité du ventricule gauche présente la même organisation que celle du ventricule droit (chambre d’entrée et chambre de sortie du sang, mêmes types de reliefs charnus). Toutefois, il ne possède que deux muscles papillaires, énormes : le muscle papillaire sous- auriculaire (sur la paroi gauche), et le muscle papillaire sous-atrial (sur la paroi droite). La trabécule septo-marginale est beaucoup plus fine et bifurquée. 4. Les ostiums du cœur : Il y en a quatre : 2 ostiums atrio-ventriculaires (droit et gauche), et 2 ostiums artériels (pulmonaire et aortique). Pour les voir, il faut réaliser une section transversale du cœur passant par le sillon coronaire. è Deux appartiennent au cœur droit : ils sont situés dans la moitié crâniale de la coupe : ce sont l’ostium atrio-ventriculaire droit et l’ostium pulmonaire. è Les deux autres, appartiennent au cœur gauche : l’ostium aortique, en position pratiquement centrale, et l’ostium atrio-ventriculaire gauche, plus caudal. Les ostiums s’ouvrent et se ferment grâce à des systèmes de valves formées de valvules (= « cuspides »). 15 16 a) Les ostiums atrio-ventriculaires : Chaque ostium est délimité par un anneau fibreux qui donne attache aux cuspides de la valve. Une valvule est une membrane très mince. Elle présente : è Un bord adhérent à l’anneau fibreux, et un bord libre faisant saillie dans la lumière du ventricule. è Une face atriale (dorsale, qui regarde l’atrium) et une face ventriculaire (ventrale, regarde le ventricule). Elles sont tapissées par l’endocarde. Le bord libre et la face ventrale de chaque cuspide donnent attachent aux cordages tendineux qui les amarrent aux muscles papillaires. Chaque cuspide est reliée à deux muscles papillaires à la fois. La valve de l’ostium atrio-ventriculaire droit est tricuspide = formée de 3 valvules principales : une cuspide septale (située du côté du septum), une cuspide pariétale ou marginale (du côté de la paroi marginale) et une cuspide angulaire (entre les deux autres). Les petits espaces qui restent sont complétés par une ou deux toutes petites cuspides accessoires. La valve de l’ostium atrio-ventriculaire gauche est bicuspide. Les deux cuspides principales sont l’une septale, l’autre pariétale. Elles sont complétées par une ou deux petites cuspides accessoires. La valve atrio-ventriculaire gauche est aussi appelée : valve mitrale du cœur. Ø Fonctionnement des valves atrio-ventriculaires : Elles s’ouvrent en début de diastole pour laisser passer le sang dans le ventricule. Elles se ferment en début de systole, empêchant le reflux du sang dans l’atrium. er La fermeture simultanée des valves tricuspide et mitrale est concomitante du 1 bruit du cœur : son long, mat et sourd, le « BOUM ». 17 Remarque : Les dysfonctionnements des valves atrio-ventriculaires sont à l’origine de certains souffles cardiaques ü Si pendant la diastole, l’ouverture de la valve est incomplète, on parle de rétrécissement valvulaire. Le sang va buter contre la paroi des valvules, et passe, sous pression dans un trou plus petit que la normale ® turbulences ® souffle audible au stéthoscope pendant la diastole : on parle de souffle diastolique. ü Si pendant la systole, l’ostium est insuffisamment fermé, c’est une insuffisance valvulaire. Une partie du sang éjecté sous forte pression reflue vers l’atrium. Son passage à travers la petite ouverture de l’ostium est à l’origine d’un souffle systolique. b) Les ostiums artériels : Les valves des ostiums artériels sont constituées chacune de 3 valvules semi- lunaires ou « sigmoïdes ». Chaque cuspide présente un bord adhérent à l’anneau fibreux périphérique, et un bord libre faisant saillie dans la lumière de l’artère. 18 L’aspect semi-lunaire est donné par un nodule fibreux situé dans l’épaisseur de la valvule, constituant en quelque sorte son « squelette ». Ainsi la face artérielle de la cuspide reste concave, et détermine avec la paroi artérielle une sorte de cuvette située à la base de l’artère : le sinus artériel. La valve pulmonaire est formée de 3 cuspides : droite (en position crâniale), gauche (en position caudale), intermédiaire. La valve aortique est également tricuspide : cuspides droite, gauche et septale. Ø Fonctionnement des valves artérielles : Les valves artérielles s’ouvrent en début de systole lors du passage du sang dans les artères et se ferment en début de diastole lors du remplissage du cœur. La fermeture simultanée des ostiums aortique et pulmonaire est concomitante du deuxième bruit du cœur, un son court, sec et claquant, le « ta ». Le mécanisme d’ouverture et de fermeture des valvules sigmoïdes est passif. Lors de la systole, la pression du sang pousse les valvules et provoque leur ouverture. Après la systole, le reflux du sang passé dans l’artère repousse les cuspides et referme l’ostium. A présence du nodule fibreux permet d’éviter l’éversion des valvules et le risque de reflux artério- ventriculaire. 19 Remarque : Dysfonctionnement des valves artérielles et souffles cardiaques Selon le même principe que pour les valves atrio-ventriculaires : ü Si lors de la systole, l’ouverture des sigmoïdes est incomplète (= rétrécissement) on aura un souffle systolique ü Si, lors de la diastole, la fermeture des sigmoïdes est incomplète (= insuffisance), on aura un souffle diastolique 20 Applications : Quelques notions sur les bruits du cœur, les valvulopathies et les souffles cardiaques en médecine vétérinaire A l’auscultation, deux 2 bruits cardiaques normaux peuvent être entendus chez le chien (et le chat) : B1, le « Boum », est concomitant de la fermeture des valvules atrio-ventriculaires. Il 21 est suivi d’un petit silence ® B1 + petit silence = systole. B2 ; le « ta », est simultané à la fermeture des valvules sigmoïdes. Il est suivi d’un long silence ® B2 + grand silence = diastole. Un souffle surajouté est presque toujours pathologique. Dans la grande majorité des cas il est la conséquence d’une lésion valvulaire : insuffisance (= fermeture incomplète), ou rétrécissement (= ouverture incomplète) Ces dysfonctionnements peuvent être dus à des malformations cardiaques, mais, le plus souvent ce sont des lésions de l’endocarde (endocardite valvulaire). Les causes les plus fréquentes sont infectieuses (strepto- ou staphylocoques), auto-immunes ou dégénératives. Les rétrécissements valvulaires, fréquents chez l’homme (notamment le rétrécissement mitral) sont très rares en cardiologie vétérinaire. Les insuffisances valvulaires sont par contre fréquentes en cardiologie canine et équine. Elles touchent plus particulièrement les valves atrio-ventriculaires chez le chien. L’atteinte des sigmoïdes est plus rare, sauf pour l’insuffisance aortique relativement fréquente chez le cheval. Ces gênes à la circulation sanguine fatiguent le cœur qui doit travailler plus pour assurer un bon débit sanguin. Il « essaye » de s’adapter (« de compenser ») : ses parois s’hypertrophient, ses cavités se dilatent : c’est l’insuffisance cardiaque (droite ou gauche selon la valve incriminée). A la longue, si le problème n’est pas traité par le vétérinaire, le cœur atteint ses limites et ne peut plus compenser, et évolue vers une insuffisance cardiaque globale décompensée, avec un risque, à tout moment, de défaillance et arrêt cardiaque Remarque : L’examen avec un phonocardiogramme révèle en fait 2 autres bruits tout à fait normaux, mais inaudibles au stéthoscope chez les carnivores : ü B3, correspond à l’arrivée du sang dans les ventricules ü B4 correspond à la contraction des auricules Par contre, en plus de B1 et B2, il arrive chez certains chevaux d’entendre à l’auscultation, B3 ou B4 ou les deux ® Il ne pas les prendre pour des souffles ou autres bruits anormaux !! Remarque : Conformation interne et imagerie du cœur L’échographie du cœur permet d’explorer les cavités cardiaques. Selon la position de la sonde (coupes grand axe ou coupes petit axe) il est possible de visualiser et d’examiner pratiquement toutes les structures cardiaques décrites plus haut : muscles papillaires, cordages tendineux, valves cardiaques (et en plus de les examiner en dynamique). 22 23 III. Structure du cœur : A. Architecture des tissus cardiaques : a) Organisation générale : Trois tuniques constituent les parois du cœur. De l’intérieur vers l’extérieur, on distingue l’épicarde, le myocarde et l’endocarde. L’épicarde est une lame fibreuse très fine, qui tapisse intimement la face externe du cœur. Il correspond au feuillet viscéral du péricarde. Les vaisseaux et le tissu adipeux qu’on voit à la surface du cœur sont sous-épicardiques. L’endocarde tapisse intimement la face interne de la cavité cardiaque. C’est la partie en contact avec le sang. Il est en continuité avec l’endothélium des veines et des artères et tapisse les valvules. Les endocardites sont dues à des inflammations de cet endocarde. Entre les deux, le myocarde est le muscle cardiaque, constituant principal du cœur b) Etude du myocarde : C’est une musculature striée formée de deux types de tissus musculaires : le myocarde banal et le tissu nodal. L’ensemble s’appuie sur une charpente fibreuse qui constitue, en quelque sorte, le « squelette » du cœur. è Charpente fibreuse Elle est représentée par les 4 anneaux fibreux qui délimitent les ostiums cardiaques. Les anneaux sont solidarisés entre eux par des trousseaux de fibres ou trigones fibreux. De façon schématique, ces trigones fibreux rayonnent à partir de l’anneau fibreux aortique vers les trois autres ostiums. Chez le cheval, les trigones fibreux peuvent subir une chondrification aboutissant à la formation des cartilages cardiaques droit et gauche. Chez les bovins, l’ossification des trigones est constante (à partir de 2 ans), et il se forme deux os cardiaques : un droit, et un gauche. è Myocarde « banal » C’est un muscle strié « classique » identique au muscle strié squelettique. Cellules musculaires striées plus courtes, plurinucléés et ramifiées (cf. cours d’histologie). Les faisceaux musculaires du myocarde banal s’insèrent sur les anneaux fibreux et se disposent en trois couches superposées. Ils s’organisent en faisceaux atriaux et en faisceaux ventriculaires : Fibres atriales propres (gauches, droites) et unitives (= inter-atriales, c’est-à-dire unissant les deux atriums) Fibres ventriculaires propres (gauches, droites) et unitives (inter-ventriculaires) 24 Mais, surtout, il n’existe pas de faisceaux musculaires reliant les atriums aux ventricules. La propagation de contraction cardiaque des atriums aux ventricules se fait grâce au tissu nodal. è Tissu nodal Ce tissu musculaire, spécifique au cœur, semble avoir gardé un caractère embryonnaire. Il a la singulière capacité de pouvoir « s’auto-stimuler » : c’est le tissu automatique du cœur, lieu où naît la stimulation cardiaque qui diffuse et provoque, à son tour, la contraction du myocarde banal. Les cellules du tissu nodal s’organisent : En amas, au niveau des nœuds (d’où la dénomination « nodal ») qui donnent naissance aux stimulis : nœud sinu-atrial et nœud atrio-ventriculaire. En faisceaux qui permettent la propagation de la contraction vers les parois des ventricules (faisceau de His) Et en réseaux situés dans les parois marginales des ventricules (réseaux de Purkinje). L’onde de dépolarisation naît d’abord dans le nœud sinu-atrial, situé au niveau de la crête terminale à côté du sinus des veines caves, dans l’atrium droit. La contraction se propage à l’ensemble des parois atriales, puis au nœud atrio- 25 ventriculaire. La diffusion de l’influx dans les parois ventriculaires est assurée par le faisceau de His, situé dans le septum inter-ventriculaire, et qui est le seul lien entre la musculature atriale et la musculature ventriculaire. Les branches du faisceau de His empruntent les trabécules septo-marginales. C’est donc le nœud sinu-atrial qui impose le rythme cardiaque. C’est pourquoi il est qualifié de « pacemaker » du cœur. Ce rythme, qui est le rythme physiologique du cœur, est appelé « rythme sinusal ». Il est contrôlé par le système nerveux autonome (para et orthosympathiques) Remarque : En cas de lésion du nœud atrio-ventriculaire, ou du faisceau de His, le battement cardiaque n’atteint plus les ventricules. On parle de « bloc auriculo-ventriculaire ». Les cellules nodales situées dans les parois des ventricules se mettent alors à battre selon leur propre rythme, beaucoup plus lent que le rythme sinusal, et insuffisant pour maintenir une circulation sanguine adéquate. En cardiologie humaine, on pallie à cela en implantant chirurgicalement un stimulateur, le « pacemaker », qui va commander artificiellement les contractions cardiaques. Remarque : Cœur et électrocardiographie : Comme tout tissu qui possède une activité électrique, celle du muscle cardiaque peut être enregistrée et constitue un moyen d’exploration de l’activité cardiaque. L’ECG (ou EKG) est indispensable pour un diagnostic précis des troubles du rythme (« arythmies » ou « dysrythmies »), ainsi que pour certaines myocardites. B. Vascularisation du cœur : Le cœur est un organe qui « travaille » continuellement, toute la vie de l’animal. Il nécessite donc un approvisionnement constant et important en O2. Sa vascularisation est intense. 26 a) Irrigation du cœur : les artères coronaires Les artères du cœur sont les artères coronaires. Elles sont au nombre de 2 : l’artère coronaire gauche et l’artère coronaire droite. Elles naissent de l’aorte immédiatement au-dessus de l’ostium aortique. A chaque systole, elles reçoivent 10% du sang qui passe dans l’aorte (ce qui est énorme pour un organe qui fait moins de 1% du poids du corps). Lors d’un effort physique intense, ce débit des artères coronaires peut être multiplié par 5 ou 6. Leur calibre et l’importance de leurs territoires d’irrigation respectifs varient selon les espèces. On distingue deux principaux types d’irrigation coronarienne : Le système coronarien gauche : L’artère coronaire gauche est nettement plus volumineuse, et son territoire d’irrigation est beaucoup plus étendu que l’artère coronaire droite c’est celui du chien et des ruminants Le système bilatéral : Les deux artères coronaires ont pratiquement le même calibre, et leur territoire de distribution est équivalent. C’est celui du cheval, du porc et de l’homme. Ø Type coronarien gauche L’artère coronaire gauche naît perpendiculairement à l’aorte. Elle se dirige vers la face gauche, passant entre le tronc pulmonaire et l’auricule gauche. A l’aplomb du sillon interventriculaire paraconal, elle se divise en 2 branches : Le rameau inter-ventriculaire paraconal emprunte le sillon du même nom et donne des rameaux crâniaux (pour le VD), des rameaux caudaux (pour le VG) et des rameaux septaux. Le rameau circonflexe gauche chemine dans le sillon coronaire, contourne le bord caudal du cœur (donc se retrouve sur la face atriale du cœur) et atteint le sillon inter- ventriculaire sous-sinusal. Là, il donne le rameau inter-ventriculaire sous-sinusal qui se distribue en rameaux crâniaux, caudaux et septaux. L’artère coronaire droite est beaucoup plus grêle. Elle se dirige crânialement, passe sous l’auricule droite et atteint le bord ventriculaire droit du cœur. Elle emprunte alors le sillon coronaire et s’épuise en petits rameaux à la face atriale du cœur. 27 Ø Type coronarien bilatéral L’artère coronaire droite est pratiquement aussi volumineuse que la gauche. C’est elle qui donne le rameau inter-ventriculaire sous-sinusal (alors qu’il provient de l’artère coronaire gauche dans le type gauche). Remarque : Chez le chat, on a un type coronarien intermédiaire : selon l’individu, c’est l’artère 28 coronaire gauche ou l’artère coronaire droite qui est la plus volumineuse et qui va donner le rameau inter-ventriculaire sous-sinusal. Remarque : L’infarctus du myocarde est la nécrose d’une petite zone du myocarde suite à l’oblitération d’une des branches des artères coronaires, en général par une plaque d’athérome. Ceci est favorisé par le fait que l’arborescence artérielle du cœur est terminale, c’est-à-dire qu’il n’existe pas d’anastomoses artério-artérielles ou artério-veineuses. Il est fréquent chez l’homme, (une des principales causes de l’arrêt cardiaque), mais extrêmement rare chez le chien (en général ; « trouvaille d’autopsie »). Ceci serait peut-être dû à la plus grande densité de la distribution terminale des rameaux des coronaires chez le chien. Mais ce qui est sûr, c’est que la fréquence de l’infarctus chez l’homme est surtout liée à l’hérédité et/ou à son hygiène de vie : tabac, alcool, cholestérol, obésité, sédentarité, excès culinaires... b) Drainage veineux du cœur : Il est très dense et complexe. De façon très schématique, on peut considérer qu’on a 4 systèmes de veines : les veines minimes, les petites veines, la veine moyenne et la grande veine du cœur. Elles aboutissent toutes, directement ou indirectement (via le sinus coronaire), dans l’atrium droit. Les veines minimes du cœur sont nombreuses et très petites. Après un bref trajet dans l’épaisseur de la paroi cardiaque, elles s’ouvrent directement dans les 4 cavités cardiaques, par de tous petits orifices, très nombreux dans l’atrium droit. Les petites veines (ou veines droites) du cœur drainent la paroi marginale du ventricule droit et se jettent directement dans l’atrium droit. 29 La veine moyenne naît à l’extrémité du sillon inter-ventriculaire sous-sinusal à la face atriale du cœur. Elle remonte le sillon et se jette dans le sinus coronaire ou directement dans l’atrium droit. La grande veine naît à la face auriculaire du cœur à l’extrémité du sillon inter- ventriculaire paraconal. Elle remonte ce sillon, puis se place dans le sillon coronaire, contourne le bord caudal du cœur et se termine dans l’atrium droit (ou dans sinus coronaire). Remarque : La veine azygos « n’a rien à voir avec le cœur ». C’est une veine impaire issue des veines cardinales de l’embryon. Elle draine les espaces inter-costaux les plus caudaux et les premiers espaces inter-lombaires. Chez les ruminants et le porc seule persiste la v. azygos gauche. Chez le chien et le cheval, c’est la v. azygos droite qui se termine dans la veine cave crâniale. c) Drainage lymphatique : Il est également très dense. Plusieurs réseaux lymphatiques sont drainés par les nœuds lymphatiques médiastinaux crâniaux et par les nœuds lymphatiques trachéo- bronchiques. Remarque : Ces nœuds lymphatiques drainent également tous les organes et les parois du thorax. Ils sont absolument à examiner à chaque autopsie, ainsi que sur la « fressure » à l’abattoir (= ensemble cœur- poumons-trachée). 30 C. Innervation du cœur : les nerfs cardiaques La contraction cardiaque est involontaire. Elle est contrôlée par le système nerveux autonome : a) Innervation parasympathique : Les grêles nerfs cardiaques crâniaux et caudaux procèdent du nerf vague (Xème paire crânienne). Ils sont cardio-modérateurs, c’est-à-dire qu’ils diminuent la fréquence cardiaque (bradycardie). b) Innervation orthosympathique : Les très fins nerfs cardiaques cervicaux proviennent du ganglion cervico-thoracique, tandis que les nerfs cardiaques thoraciques sont issus des ganglions de la chaîne sympathique thoracique. Leur rôle est cardio-accélérateur, autrement dit, ils augmentent la fréquence cardiaque (tachycardie). Les filets nerveux parasympathiques et sympathiques s’emmêlent constituant des plexus cardiaques situés à la base du cœur. ETUDE DU CŒUR EN PLACE I. Situation et rapports dans le thorax : A. Situation et disposition : Le cœur est situé́ dans le thorax, entre les 2 poumons, dans le médiastin moyen (formé par les plèvres). Il est enveloppé dans sa propre séreuse : le péricarde. L’aire cardiaque se projette sur le thorax, en général, entre la 3° et la 6° côte. Le cœur ne dépasse pas la moitié inférieure du thorax. Vu de profil, le grand axe du cœur est oblique, il forme un angle avec le sternum de 30° à 40° chez les carnivores (il est beaucoup plus redressé chez les ongulés ± 10°). carnivores 4/7 31 La hauteur maximale du cœur doit être inférieure au 2/3 de la hauteur totale du thorax et la largeur maximale du cœur doit être inférieure à 2/3 de la largeur maximale du thorax. L’étendue où le cœur est en contact direct avec le sternum se nomme contact sternal moyen, il varie suivant l’espèce, la race, la taille et la morphologie de l’animal (médioligne, bréviligne ou longiligne). Exemple : il est plus important chez le bouledogue que chez le lévrier. Il est orienté vers la gauche par rapport au plan médian : sa plus grande masse (3/5 environ) se trouve à gauche de ce plan. 32 B. Rapports anatomiques : A travers le péricarde, le cœur se trouve en rapport : A gauche : avec le poumon (empreinte cardiaque) et le nerf phrénique gauches (nerf du diaphragme). A droite, avec le poumon et le nerf phrénique droits. Dorsalement avec la trachée qui se termine juste au-dessus de l’atrium gauche (bifurcation trachéale). L’axe de la trachée forme un angle aigu avec l’atrium droit. Remarque : Ces rapports avec la trachée sont importants à examiner sur une radiographie. Ils peuvent être modifiés lors d’insuffisance cardiaque. C. Moyens de fixité : Ils sont représentés par les gros vaisseaux de la base du cœur d’une part, et par sa séreuse, le péricarde d’autre part. a) Les gros vaisseaux de la base du cœur : L’aorte forme l’arc aortique qui suspend le cœur au plafond de la cavité́ du thorax. 33 Les veines caves crâniale et caudale forment un axe qui suspend le cœur dans le sens longitudinal. Le tronc pulmonaire et les artères pulmonaires fixent le cœur aux poumons. b) Le péricarde : Il assure la contention (évite sa trop grande dilatation), la fixation du cœur (limite ses mouvements lors de la systole) et joue également un « rôle d’amortisseur hydraulique ». Il est formé de 2 feuillets : Le péricarde fibreux, le plus externe. C’est un sac épais s’attachant autour de la racine des gros vaisseaux de la base du cœur. Le péricarde séreux est composé d’une lame viscérale qui tapisse intimement la face externe du cœur (c’est l’épicarde), et d’une lame pariétale accolée à la face interne du péricarde fibreux. Ces deux lames délimitent la cavité́ péricardique qui contient quelques ml (0,5 à 5-6 ml chez le chien) de liquide péricardique assurant le flottement du cœur dans ses enveloppes (« amortisseur hydraulique »). Chez le chien, le péricarde est attaché au diaphragme par le ligament phrénico- péricardique. Chez le bœuf, le péricarde est fixé au sternum par le ligament sterno- péricardique. Ce dernier est, chez le cheval, remplacé par une forte zone d’adhérence. 34 Notions sur les péricardites : La cavité́ péricardique peut se trouver distendue lors de certaines affections. Lors de péricardites chroniques, la sécrétion du liquide péricardique est augmentée (« épanchement péricardique ») ou sa résorption entravée. Comme le sac fibreux est peu extensible, le cœur va se trouver comprimé et son fonctionnement perturbé. L’augmentation de volume de la cavité péricardique peut être visualisé sur des clichés radiographiques ou par échocardiographie. II. Topographie : Projections des valves cardiaques sur la paroi thoracique : Remarque : Pour l’examen du cœur au stéthoscope, il est impératif de connaître les aires de projection du cœur et de ses ostiums sur le thorax. L’aire de projection cardiaque se situe, chez la plupart des mammifères domestiques entre la 3ème et la 6ème côte, dans le tiers ventral du thorax. La pointe du cœur (l’apex) se place juste au-dessus du sternum, en regard du 5° espace intercostal, en arrière de la pointe du coude. Il est à l’origine du choc précordial qu’on peut percevoir en posant la main, à ce niveau, contre le thorax (examen important chez le cheval). A. Chez le chien : Ø Les repères anatomiques sont : Les côtes, et les articulations costo-chondrales (facilement palpables sous la peau). On est pratiquement sur une ligne passant par le tiers ventral du thorax. Les aires d’auscultation des valves, correspondent à leur zone d’écoute optimale (et non pas à leur projection géométrique sur le thorax, puisque le son se propage...) Ø Du côté gauche on peut ausculter : L’ostium pulmonaire, c’est le plus crânial, sa projection acoustique optimale se fait dans le 3ème espace intercostal (EIC) à hauteur de la ligne des articulations costo- chondrales. L’ostium aortique : dans le 4ème EIC, légèrement plus haut que la ligne des articulations costo-chondrales. L’ostium atrio-ventriculaire gauche (valve mitrale), dans le 5ème EIC à hauteur des articulations costo-chondrales. 35 Ø Du côté droit on peut ausculter : L’ostium aortique (position centrale et forte pression peut être écouté des deux côtés) dans le 4ème EIC au tiers ventral du thorax. L’ostium atrio-ventriculaire droit (valve tricuspide) dans le 5ème EIC, à hauteur des articulations costo-chondrales. 36 B. Chez le cheval : Chez les grands ongulés, le cœur est beaucoup plus redressé que chez les carnivores (presque vertical), et l’aire de projection cardiaque est cachée par la masse importante des muscles de l’épaule et du bras qui se trouvent plaqués contre le thorax. L’auscultation du cœur est donc plus difficile. Il faut tirer le membre le plus en avant possible. è Le choc précordial est perçu en plaçant la paume de la main en regard du 5ème ou 6ème EIC, juste au-dessus du sternum légèrement en arrière de la pointe du coude. è Les ostiums sont écoutés de part et d’autre d’une ligne horizontale passant par la pointe de l’épaule (à peu près au 1/3 ventral du thorax) Ø Du côté gauche : L’ostium pulmonaire : dans le 3ème EIC et sur la 4ème côte.s L’ostium aortique : dans le 4ème EIC et débordant sur les 4 et 5ème côtes. Valve mitrale : dans le 5ème EIC débordant sur les 5ème et 6ème côtes. Ø Du côté droit : La valve tricuspide : dans le 4ème EIC (débordant sur la 4ème et 5ème Côtes). 37 Remarque : L’auscultation du cœur du cheval et son interprétation se distinguent par leur difficulté. En effet, à côté des bruits classiques (le Boum et le Ta), il est possible d’écouter les 3ème et/ou le 4ème bruit, mais également d’autres bruits, appelés « souffles ». La difficulté étant de déterminer si ces souffles sont physiologiques ou pathologiques à l’origine de baisse de performance ou d’intolérance à l’effort. C’est tout l’intérêt, pour un diagnostic complet et efficace chez cette espèce, des tests d’efforts et des examens complémentaires (échographie Doppler, ECG). 38 QUELQUES PARTICULARITÉS SPÉCIFIQUES ET ÉLÉMENTS DE DIAGNOSE Dans sa conformation générale, le cœur présente peu de particularités spécifiques ayant vraiment une répercussion sur sa physiologie. Dans le cas d’une diagnose (Problème qui ne se posera sûrement pas en pratique médicale, mais peut-être, éventuellement, pour les pièces de boucherie) : Ø Toujours comparer : Des organes de grande taille : bœuf, cheval Des organes de taille moyenne : porc, petits ruminants, grands chiens Des organes de petite taille : chat, lapin, chiens toys … Ø En gardant toujours dans l'esprit que : Les jeunes animaux d'une espèce de grande taille, auront des organes de taille comparable à celle des animaux de taille moyenne … Qu'il peut exister des variations raciales chez le cheval et, surtout, chez le chien. Qu'on peut avoir des variations individuelles selon l'activité physique de l'animal. Enfin, ne pas oublier que les pathologies cardiaques (Insuffisances cardiaques droite, gauche ou globale) peuvent modifier le volume et, surtout, la forme du coeur. 39 CRITERES DE DIAGNOSE SUR PIECES ANATOMIQUES N.B: (**) = Caractères très nets. (*) = Caractères plus relatifs. I. Cœurs de grande taille : Cœur de bœuf Cœur de cheval 1) Conformation externe Poids 3-4 kg 2-3 kg Cône arrondi à l’apex Cône allongé, plus Forme (**) pointu, souvent aplati. Apex arrondi légèrement recourbé. Graisse sous- Blanche, ferme et Jaune et molle épicardique (**) friable Ventricule gauche Sillon ventriculaire (bord gauche) (**) caudal avec veine Auricule gauche (bord Lisse ou légèrement Très festonné ventral) (*) crénelé Vascularisation (visible Type coronaire Type coronaire après dissection) bilatéral gauche 2) Conformation interne Ventricule droit : Très fine (« mine de Epaisse (« taille d’un trabécule septo- crayon ») crayon ») marginale (**) ü Chez les deux espèces, le cœur a une position assez verticale par rapport au sternum (85° - 90° avec le plan sternal). ü L’aire cardiaque se projette entre la 3ème et la 6ème côte. ü Moyens de fixité : Boeuf : ligament sterno-péricardique Cheval : zone d’adhérence sterno-péricardique. Ø Le cœur du cheval, est un cœur de « sportif ». Il est proportionnellement beaucoup 40 plus volumineux que chez les autres espèces : il pèse en moyenne 3 à 4 kg, soit entre 0,75 et 0,9% du poids du corps (homme : 0,33 % ; bœuf : 0,46%, chien : 0,75%). Le cœur de certains grands champions dépasse parfois les 6kg et peut atteindre 1 à 1,1% du poids du corps. L’entraînement influe également sur ces caractères physiques : Ainsi le cœur d’un pur- sang se situe en moyenne entre 4 et 5 Kg (0,8 à 1% poids du corps), tandis que chez les chevaux non entraînés, le cœur est nettement moins volumineux (3 à 4 Kg soit 0,7 à 0,8%). L’entraînement augmente le poids du cœur par hypertrophie des parois d’une part et par augmentation du volume des cavités cardiaques d’autre part. ® Quelques notions de cardiologie sportive du cheval Comme chez les sportifs humains de bon niveau, la fréquence cardiaque du cheval de sport au repos est faible (25-40 battements par minute). Mais, contrairement à l’homme, l’entraînement ne semble pas du tout influer sur cette fréquence au repos. Lors d’un effort intense, cette fréquence cardiaque peut atteindre 200, voire 240 battements par minute ! Mais ce qui est surtout le plus important c’est : Le temps nécessaire pour atteindre cette fréquence cardiaque maximale, d’une part (plus il est long, et plus le cheval est performant) ; Le temps de récupération de la fréquence de base après l’effort, d’autre part (plus il est faible, et plus le cheval est performant). Ces deux paramètres, caractérisant les capacités aérobies du cheval (son aptitude à utiliser de façon optimale l’oxygène) sont améliorés par l’entraînement. Bien que les causes majeures d’intolérance à l’effort chez le cheval soient les affections respiratoires ou locomotrices, il ne faut pas exclure d’éventuels problèmes cardiaques. Les « anomalies » cardiaques les plus fréquentes sont la présence d’une arythmie ou d’un souffle détectables à l’examen au repos. Mais la majorité de ces « anomalies » sont sans répercussion sur les capacités sportives. v Le tonus vagal élevé au repos (accentué chez les chevaux en très bonne condition physique ou au tempérament très calme) prédispose le cheval à développer des arythmies physiologiques. v Des souffles et autres bruits cardiaques sont fréquents à l’auscultation du cœur de cheval. Mais la majorité sont physiologiques et ne semblent pas avoir de répercussions significatives sur les capacités sportives (rappel : chez certains chevaux, il arrive parfois d’entendre le 3ème et/ou le 4ème bruit du cœur à l’auscultation. Le 3ème bruit correspond à l’arrivée du sang dans les ventricules, et le 4ème à la contraction auriculaire). Les cardiopathies congénitales du poulain existent, mais sont très rares. Parmi les cardiopathies acquises, les plus fréquentes concernent le cœur gauche et sont dues à des insuffisances valvulaires : si l’insuffisance aortique est assez bien tolérée, l’insuffisance mitrale est par contre la plus fréquemment associée à une intolérance à l’effort. Enfin, les myocardites, rares, mais souvent sous diagnostiquées peuvent être le résultat d’un 41 surmenage ou d’une fatigue cardiaque (efforts intenses et soutenus) et conduisent à des troubles du rythme. La différenciation entre les « anomalies physiologiques » et les anomalies à l’origine d’une intolérance à l’effort est assez difficile, et nécessite un examen clinique très précis, très attentif et approfondi, débouchant sur des examens complémentaires (Tests d’Effort, ECG, échocardiographie). II. Espèces de taille moyenne : On peut classer dans cette catégorie le cœur des petits ruminants, du porc et des grands chiens La différenciation entre un cœur de petit ruminant et celui d’un porc ne pose pas vraiment de problème particulier tant leur morphologie est différente. Le problème de diagnose anatomique peut se poser plus nettement entre le porc et le chien. En effet, les cœurs de porcs charcutiers, abattus jeunes, ont une taille équivalente à celle d'un grand chien de type berger allemand. A) Les petits ruminants : ® Poids 200 à 250 grammes. ® Forme d'un cône beaucoup plus arrondi, plus allongé et plus pointu que chez le bœuf, avec les mêmes caractéristiques (graisse blanche et friable, veine ventriculaire caudale, veine azygos gauche, trabécule septo-marginale du ventricule droit …). B) Cœur de porc : Voir le tableau comparatif avec le chien C) Cœur de chien : Voir cours sur le cœur. Voir le tableau comparatif avec le porc. Ø Il est également important de noter, qu’en plus des variations raciales liées au poids et au volume, il existe des variations liées au type morphologique, dont il faudrait tenir compte lors d’un examen des silhouettes cardiaques en radiologie Ainsi par exemple : La silhouette cardiaque des chiens de races médiolignes (« format moyen ») a une largeur de 3 espaces intercostaux sur une radiologie de profil et présente un contact sternal moyen. Chez des races brévilignes, le thorax est relativement plus large et de hauteur réduite. Le cœur apparaît très large (largeur de 3 à 31/2 espaces intercostaux), très arrondi, et semble très couché sur le sternum (contact sternal long) : à ne pas prendre pour une insuffisance cardiaque ! 42 A l’opposé, les races longilignes ont une cage thoracique étroite et allongée. Leur cœur apparaît plus redressé par rapport au sternum (contact sternal plu bref) et plus étroit (21/2 espaces intercostaux environ) sur une radio de profil. Ø Enfin certaines races présentent des cœurs morphologiquement particuliers : Ainsi, la silhouette cardiaque normale du Yorkshire ressemble à celle d’un chien de race bréviligne, tandis que chez le Teckel (plus proche des races longilignes) le cœur apparaît quand même assez large et très couché sur le thorax comme chez les brévilignes. PRINCIPAUX CRITÈRES DE DIAGNOSE DES CŒURS DU PORC ET DU CHIEN Cœur de porc Cœur de chien 1) Conformation externe 100-300g chez le 200 à 300g à 6 mois Berger allemand Poids 500g chez le verrat 500g chez le Dogue allemand Globuleux, apex plus Globuleux, apex Forme (*) pointu plutôt émoussé Saindoux = graisse Graisse jaunâtre et Graisse sous- blanche molle, très molle, moins épicardique (*) abondante abondante Festonné : trilobé, Sillon ventriculaire Auricule gauche (bord voire parfois En général lisse, gauche) (*) plurilobé ou crénelé mais parfois crénelé Très oblique, atteint Très oblique, rejoint Sillon interventriculaire le 1/3 ventral, ou le le milieu du bord paraconal milieu du bord ventriculaire droit ventriculaire droit Dédoublées : triade Veines Idem, mais de façon avec l’artère interventriculaires moins constante coronaire 43 Artères coronaires (visibles après Type bilatéral Type gauche dissection) (**) 2) Conformation interne Ventricule droit : Très épaisse (1cm de Très fine (1-2mm de trabécule septo- diamètre) diamètre) marginale (**) III. Coeurs de (très) petite taille : Cœurs de chiens nains, chat, lapin, … A) Cœur du chat : Coeur globuleux, ayant les mêmes caractéristiques que celui du chien. Il est beaucoup plus couché sur le sternum que chez le CN (25 -̊ 30 ̊), et plus caudal : Aire de projection entre la 4ème et la 7ème côte L'aire d'auscultation se trouve entièrement en arrière du membre thoracique. Pas d'attache du péricarde ni sur le sternum, ni sur le diaphragme. Vascularisation coronaire de type intermédiaire. B) Cœur du lapin : Cœur en forme de cône arrondi, très allongé et pointu. Il est très couché sur le sternum, comme chez le chat, mais est beaucoup plus crânial dans le thorax (2ème --> 5ème côte). Présence de deux veines caves crâniales, l'une gauche, l'autre droite. Prédominance de l'artère coronaire droite. 44 Conclusion La fonction du cœur en tant qu’organe central de la circulation fait que toute pathologie cardiaque peut se répercuter sérieusement sur les organes importants situés sur les grandes voies circulatoires tels que les poumons, le foie ou les reins. A l’inverse, toute pathologie de ces organes peut se répercuter sur le fonctionnement cardiaque. Le diagnostic précis des pathologies cardiaques nécessite une connaissance parfaite de son anatomie fonctionnelle et topographique : L’interprétation de l’imagerie médicale du cœur requiert une connaissance précise de ses conformations externe, interne et de sa topographie, L’interprétation des souffles cardiaques nécessite une bonne compréhension de la mécanique cardiaque et du fonctionnement des ses différentes valves. C’est les seuls moyens de mettre en place un traitement adéquat : efficace et, surtout, non nocif. 45