Le Développement de la Personalité Adulte et Parentalité PDF

Summary

Ce document explore le développement de la personnalité adulte et la parentalité. Il discute des concepts clés tels que la maternité, la définition de la parentalité, et les mouvements psychiques liés au devenir parent. L'auteur analyse le lien entre narcissisme, culpabilité et l'impact des difficultés liées à la naissance sur la parentalité.

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UE 1.1.S1 LE DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITE - ADULTE ET PARENTALITE Véronique Gilbert Psychologue clinicienne Hôpital Necker-Enfants Malades Introduction : Discussion du terme de parentalité * la maternalité : - 1961 Racamier , lui-même i...

UE 1.1.S1 LE DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITE - ADULTE ET PARENTALITE Véronique Gilbert Psychologue clinicienne Hôpital Necker-Enfants Malades Introduction : Discussion du terme de parentalité * la maternalité : - 1961 Racamier , lui-même inspiré de Th. Benedek -> devenir mère = vraie phase de développement psycho-affectif pour la femme « ensemble des processus psycho-affectifs qui se développent et s’intègrent chez la femme lors de la maternité » (motherhood) * définition de la parentalité (R. Clément 1985) : « ensemble des processus psychiques et inconscients concernés par les expériences de parenté » I. Quelques aspects psychologiques du devenir-parent « Le désir d’enfant qui paraît être la plus naturelle et la plus universelle des valeurs humaines est en réalité un processus complexe où se retrouvent les souhaits inconscients d’immortalité et d’identification aux parents qui nous ont précédés » * Devenir parent, c’est… une crise ! un remaniement identitaire profond une surprise à la croisée de 3 histoires au moins. de la découverte de cet L’enfant Un renoncement imaginaire, * Quels mouvements psychiques chez les « devenant-parents »: nécessaire fantasmatique -> l’enfant imaginaire est l’enfant en partie inconscient, qui viendrait enfin accomplir le désir oedipien ; c’est aussi l’enfant auquel on rêve, que l’on imagine -> couplé avec l’enfant fantasmatique, tout à fait inconscient, produit de mouvements très archaïques et des transmissions inconscientes intergénérationnelles. Il conditionnera, en partie et de façon tout à fait inconsciente les relations avec l’enfant -> à la naissance, un renoncement à cet enfant imaginaire est nécessaire pour pouvoir rencontrer l’enfant de la réalité = travail d’adoption mutuelle => risque si la distance entre l’enfant imaginaire et l’enfant réel est trop grande MAIS ne pas oublier le temps « normal » d’adaptation : on ne fond pas d’amour nécessairement à la seconde qui suit la naissance « Aucun objet réel, fût-ce un enfant, ne peut venir satisfaire cette représentation idéale. A peine né, l’enfant réel est décevant » (Bydlowski) il est là dans toute sa concrétude = distance nécessaire pour laisser la place à la future autonomisation de l’enfant (liberté d’être soi) Fragilisation Le narcissisme parentale le narcissisme est directement mis en jeu dans le désir d’enfant :. l’enfant vient fantasmatiquement annuler la future disparition des parents (« l’enfant est un remplaçant narcissique » M. Hanus). il pourrait aussi réaliser les rêves parentaux non accomplis. un joli enfant réussi vient prouver la capacité parentale aux yeux du monde, notamment celle de la maman => risque psychique Femmes : - « je suis enceinte » - régime narcissique et fusionnel interrompu par la naissance, mais « réparé » par la présence de l’enfant bien-portant - sentiment mégalomaniaque d’omnipotence, de complétude infinie « la grossesse est une opportunité bienvenue de rehausser leur importance » (H. Deutsch) Hommes :. le doute fondamental des pères : suis-je le père de cet enfant = ai-je le droit de l’investir de mes désirs / attentes ?. « la paternité est un attribut nécessaire à l’homme pour se sentir entier. Tant qu’il n’est pas père, un homme est un fils, démuni et en dette devant son père, quelqu’exploit qu’il accomplisse par ailleurs » (A. Aubert-Godard). de l’action à l’impuissance -> négocier une position passive L’ambivalence Culpabilité si problème périnatal Bonne identification à sa propre mère Problématiques de la reproduction Mouvements plus spécifiques chez la mère : La transparence Vulnérabilité, psychique régression, hypersensibilité Vulnérabilité, La transparence régression, psychique hypersensibilité Travail de la pensée, du symbolique Passivité, impuissance Effroi, sensation Activisme de transgression Mouvements plus spécifiques chez le père : * « Qu’est-ce qui va appeler le père, l’homme, à entrer en … mais aussi par celle de la société -> le père n’existe en tant que tel que lorsque l’enfant est né et son statut de père reconnu -> pas de mot pour désigner l’homme qui attend un enfant * quelques renoncements, dont celui de la capacité à porter soi même un enfant, cf phénomènes de couvade (B. This), ce qui n’est pas sans lien avec l’angoisse de castration réveillée à cette occasion (être privé de cet attribut et de ce pouvoir) * devenir père relève du processus de pensée : pas de repère sensoriel -> appropriation uniquement psychique et sur le plan symbolique II. Difficultés autour de la naissance : Il s’agit d’une clinique du trauma dite clinique « de l’extrême » : L’appareil psychique : un système en équilibre mais… jamais tout à fait afflux massif de stimulations qui => effroi donc angoisse Les mécanismes de régulation habituels ne fonctionnent plus tension extrême, confusion, et sidération qui vient réaliser une véritable interruption psychique aménagements défensifs, parfois radicaux même si temporaires (dénégation, distanciation, tentatives de recouvrer la maîtrise par l’investissement du vocabulaire et des techniques médicales…) + éventuellement plus tard, formation de symptômes qui serviront de contenants à l’angoisse => syndrome de stress post-traumatique Menace d’accouchement prématuré (MAP) Diagnostic anté- natal et risque de Interruption handicap Médicale de Grossesse (IMG) Prématurité Hospitalisation néonatale Accouchement traumatique Procréation Mort Fœtale In médicalement Utero assistée (PMA) (MFIU) 1. Les principaux mouvements psychiques liés à ces difficultés : * L’atteinte narcissique : En rapport avec l’investissement narcissique de la grossesse, la blessure narcissique est intense, toujours, contre laquelle certains se défendent mieux que d’autres :. La procréation par exemple n’est plus un acte intime. la mise au monde n’est plus l’acte socialement valorisé qu’elle est généralement. rentrer à la maison le ventre ET les bras vides est une expérience d’une extrême discordance, etc… -> sentiment d’insuffisance majoré par la maladresse voire la négation de l’entourage, le basculement de vie dans certains cas * La culpabilité :. Elle est à mettre en lien avec l’ambivalence. Elle est inhérente, en particulier chez les mères, à ce processus de grossesse : le bébé s’est fabriqué (ou n’a pas pu) dans leur ventre, c’est donc de leur faute. Chez les pères, la culpabilité se manifestera davantage dans le sentiment de n’avoir pas pu / su protéger leur femme, et secondairement le bébé MAIS recherche de sens -> le fantasme de culpabilité d’A. Ciccone = redevenir acteur de ce qui nous arrive, ouvrir la voie à une possible réparation 2. Autres mouvements psychiques / sensations / perceptions:. L’angoisse -> impossibilité à penser (= interruption psychique de la sidération ) -> perte de repères (sur soi, sur la réalité). Réorganisation du projet parental, de la parentalité psychique = être parent en l’absence de l’enfant / être parent d’un enfant particulier (d’abord décevant voire effrayant) => succession de renoncements qui s’apparentent à un travail de deuils multiples. La honte. L’enfant n’est pas celui, merveilleux, du fantasme. Rencontre difficile avec l’enfant. Temporalité bouleversée III. Les troubles psychiques liés à la grossesse et à la naissance : Garder à l’esprit la maniabilité psychique des parents dans cette période * Le post-partum blues :. 70 à 80 % des mères. hypothèse d’A. Guedeney : il marquerait la fin de la grossesse psychique pour permettre de rencontrer l’enfant de la réalité * La dépression du post-partum :. 10 à 15 % des accouchées. 5 à 6 semaines après l’accouchement. une symptômatologie particulière : -> pas de ralentissement psychomoteur ou d’idées suicidaires -> symptômes à type de phobies, irritabilité, anxiété. Le maternage devient source d’angoisse intense et de culpabilité. entre 3 et 14 mois, l’évolution est le plus souvent favorable et spontanée (ce qui n’exclut pas bien sûr prise en charge et soutien). chez le père : -> prend davantage la forme d’une mise à distance pouvant être interprétée comme un désengagement vis-à-vis de l’enfant et de sa mère -> affaissement dépressif du père à ne pas négliger * La psychose puerpérale :. 2 à 5 % des accouchées. se déclenche très rapidement après l’accouchement. ce n’est pas une psychose comme les autres (elle se « guérit » plus « facilement »). trouble thymique avec accès maniaques ou hypomaniques, épisodes mélancoliques parfois, rarement un épisode schizophrénique. la violence de l’accouchement comme source de vulnérabilité * Le déni de grossesse :. reconnu comme un symptôme à partir des années 70, chez des femmes ne présentant aucun trouble psychiatrique. c’est un trouble grave de la représentation -> aucune manifestation corporelle = aucune représentation psychique de l’enfant à venir = « trouble de la gestation psychique ». risque vital pour l’enfant dans une petite proportion des cas Histoire d’un déni…

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