Introduction to Urban Planning - Algeria PDF
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Université 08 Mai 1945 de Guelma
2021
Dr. DJOUAD Fatima-Zahra
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This document is a course outline for an urban planning course at Université 08 Mai 1945 de Guelma in Algeria. It covers historical perspectives on city development and modern urban planning theories. The course is for undergraduates in the Architecture program.
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الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية وزارة التـعليم العالي والبحث العلمي République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Polycopié de Cours Présenté à l’Université 0...
الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية وزارة التـعليم العالي والبحث العلمي République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Polycopié de Cours Présenté à l’Université 08 Mai 1945 de Guelma Faculté des Sciences et de la Technologie Département de : Architecture Spécialité : Architecture Niveau: 3ème année Licence. Matière : Introduction à l’urbanisme Etabli par : Dr. DJOUAD Fatima-Zahra 2021 Polycopié de Cours : Introduction à l’urbanisme Niveau : 3ème année Licence 1 Informations sur la matière Extrait du Canevas Domaine : Architecture et métiers de la ville. Filière : Architecture et urbanisme. Spécialité : Architecture. Parcours : Licence. Semestre : 05. Unité d’enseignement : UEM 5 Matière : Introduction à l’urbanisme Coefficient : 1 Crédit : 2 Objectifs de la matière Doter l'étudiant d'un corpus de connaissances historiques et théoriques à même de lui permettre d'y puiser et construire les référents nécessaires à tout discours ou intervention sur l’urbain. Contenu de la matière La première partie sera consacrée à une appréhension des concepts et des notions sur la ville, historique de la ville, l’urbanisme et l’urbanisation selon une approche théorique : initiation à l’urbanisme, définition de la ville en fonction des disciplines etc. La deuxième partie, quant à elle, s’intéressera à la ville par rapport à la planification urbaine et les questionnements sur les réalités de l’urbanisme contemporain et les crises multiples de la ville. Aussi l’étudiant est appelé à se familiariser et comprendre que l’urbanisme n’est pas seulement un changement d’échelle par rapport à l’architecture, mais aussi est surtout à se confronter à des réalités très complexes et les problématiques de la ville sont d’ordre technique, fonciers, économiques et sociopolitiques. Les préoccupations environnementales s’ajoutent à cette complexité. La troisième partie de cette matière présentera les théories fondatrices de l’urbanisme : 2 Exposer dans leurs contextes les principaux courants de pensée, mouvements d’idées (des deux derniers siècles) et les techniques qui ont présidé la constitution de nos territoires et tissus urbains actuels Acquérir des approches et développer des capacités analytiques et critiques face aux interventions urbaines et aux théories qui leur sont associées. L’objectif final de cette partie est d’expliquer simplement aux étudiants que les instruments et outils dont ils auront un jour à se servir renvoient souvent à des considérations théoriques, idéologiques et politiques sur le territoire et sur l’espace urbain. Références bibliographiques Lewis MUNFORD La cité à travers l’histoire Seuil Paris 1964 Marcel PORTE Introduction à l’urbanisme et Pierre LAVEDAN, tous les ouvrages sont importants Camillo SITTE l’art de bâtir les villes l’Equerre Paris 1980 Raymond UNWIN Etudes pratique des plans des villes Parenthèses 2012 Alain CHARRE Art et urbanisme PUF 1983 Françoise CHOAY L’urbanisme, utopies et réalités Seuil 1965, La règle et le modèle, Seuil 1980 Howard EBENEZER Les cités jardin de demain Dunod 1969 Le Corbusier La charte d’Athènes Seuil 1971, Urbanisme Collection EN 1992 , Manière de penser l’urbanisme 1966 Leonardo BENEVELO Histoire de la ville Parenthèses 1983 Aldo ROSSI L’architecture de la ville L’Equerre 1984 Paul CLAVAL La logique des villes Litec 1981 Pierre MERLIN Les techniques d’urbanisme PUF 1995, L’urbanisme PUF 2007 Marcel RONCAYLO Lectures de villes, forme et temps, Parenthèses 2002, La ville et ses territoires Gallimard 1990 Jean PAUL LACAZE Les méthodes d’urbanisme PUF 1997, Introduction à la planification urbaine Aube 1996, Renouveler l’urbanisme P&CHAUSSEES 2000 ASHER, A. (2010), Les nouveaux principes de l’urbanisme (+ lexique de la ville plurielle), Paris, Les éditions de l'aube. SECCHI, B. (2009), La ville du vingtième siècle, Paris, Editions Recherches. 3 Sommaire Chapitre 1 : Notions et histoire de la ville 11 Introduction 11 I. Définition et concepts théoriques 11 I.1.La ville 11 I.2. L’urbanisme 12 I.3. L’urbanisation 12 I.4. La forme urbaine 12 I.5. La structure urbaine 13 I.6. La composition urbaine 13 I.7. Le paysage urbain 13 I.8. L’image urbaine 13 II. Les repères historiques du développement urbain de la ville 14 II.1. Urbanisme au Moyen-Orient 14 II.1.1. La ville d’Habuba Kabira 14 II.1.2. La ville de Mari 15 II.1.3. La ville de Babylone 16 II.1.4. Les conditions d’apparition d’une ville 17 II.2. Urbanisme dans la Grèce antique 17 II.2.1. L’évolution de la ville 17 II.2. 2. Les principes d’aménagement de la ville 18 II.2.3. Le Rôle de philosophes grecs 19 II.3. L’urbanisme romain 19 II.3.1. Les principes d’aménagement de la ville 20 II.3.2. Éléments distinctifs de de la ville romaine 21 II.4. L’urbanisme du moyen âge 22 II.4.1. Les principes d’aménagement de la ville au moyen âge 23 II.4.2. L’évolution urbaine de la ville au moyen âge 23 II.5. L’urbanisme de la renaissance 25 II.5.1. Les principes d’aménagement de la ville 25 II.5.2. Le rôle du Roi 26 Conclusion 26 Références 26 Chapitre 2 : Les précurseurs de l’urbanisme moderne 28 Introduction 28 I. Haussmann et l’urbanisme régulateur 29 I.1. Vieux Paris 29 I.1.1. problèmes et solutions proposées 29 I.1.2. décisions et esquisse 29 I.2. Les percés haussmanniennes 30 I.2.1. La mécanique de la percé parisienne 31 I.2.2. L’ilot haussmannien 32 I.2.3. Les réseaux de percés haussmanniennes 32 I.3. Espace vert et commerce 34 I.4. Le réseau d’assainissement 35 4 1.4.1. L’alimentation en eau potable 35 1.4.2. L’évacuation des eaux usées 35 1.5. L’annexion des communes limitrophes 35 1.6. Le transport 36 1.6.1. Le chemin de fer 36 1.6.2. Le transport urbain 36 1.7. Les critiques 36 II. Cerdà et l’urbanisme planifié 37 II.1. Vielle Barcelone 37 II.1.1. Problèmes et solutions proposées 37 II.1.2. Décisions 37 II.3. La théorie générale de l’urbanisation 38 II.3.1. Présentation de la théorie 38 II.3.2. Résultats de l’analyse 39 II.4. Plan d’extension de Barcelone 39 II.4.1. Les principes d’aménagement 39 II.4.2.Les parcs et les espaces verts 42 II.5. Le transport 42 II.6. Financement du projet 42 II.7. Les critiques 43 III. Howard, Unwin et la cité jardin 43 III.1.1. Les principes d’aménagement d’une cité jardin 44 III.1.2. Les principes d’Unwin 45 III.1.3. Des exemples de cité jardin 45 IV. Soria Y Mata et la ville linéaire 46 V. Sitte et les principes artistiques de la ville 47 VI. Hénard et la ville motorisée 48 VI.1. Les principes d’aménagement de la ville motorisée 49 VI.1.1. Le principe de Zonage 49 VI.1.2.Le plan de la ville 49 VI.1.3. L’habitat 50 VI.1.4. La circulation 50 VII. Tony Garnier et la ville industrielle 51 VII.1. Les principes d’aménagement de la ville industrielle 51 VII.1.1. La situation 51 VII.1.2. Le zoning 52 VII.1.3.La voirie 52 VII.1.4.L’habitat 52 VII.1.5. L’espace vert 52 VII.2. Matériaux et paysage urbain 52 VII.3. Les critiques : La ville industrielle est une ville 53 Conclusion 53 Références 54 Chapitre 3 : L’urbanisme moderne : théories et projets 56 Introduction 56 I. L’urbanisme moderne européen 56 I.1. Les origines de l’urbanisme moderne 56 I.1.1. La croissance démographique 56 I.1.2.. Les nouveaux mouvements artistiques 56 5 I.1.3. Le progrès technologique 57 I.2. Le Corbusier et l’urbanisme rationaliste 57 I.2.1. Quelques œuvres théoriques de Le Corbusier 57 I.2.2. Quelques projets de Le Corbusier 58 I.3. Walter Gropius et les grands ensembles 60 I.4. Mies Van der Roche et les grattes ciel 61 I.5. Les principes de l’urbanisme moderne européen 61 II. L’urbanisme moderne américain 61 II.1. Les origines de l’urbanisme moderne américain 62 II.1.1. Le développement du transport 62 II.1.2. Les company towns 62 II.1.3. L’influence de la culture européenne 62 II.2. La naissance de la ville moderne américaine 62 II.2.1. La ville de Paterson 62 II.2.2. La ville de Lowell 63 II.2.3. La ville du Caire 63 II.2.4. La ville du Tacoma 64 II.2.5. La ville de Pullman 64 II.3. Les caractéristiques de la ville américaine 65 II.3.1. La trame urbaine 65 II.3.2. Le principe de zonage 66 II.3.3. Les edges cities 66 II.3.4. Le paysage urbain 67 III. Les critiques de l’urbanisme moderne 67 IV. Les courants de l’urbanisme moderne 67 IV.1. L’urbanisme progressiste 67 IV.2. L’urbanisme culturaliste 68 IV.2. L’urbanisme naturaliste 68 Conclusion 69 Références 69 Chapitre 4 : Les impératifs de l’urbanisme contemporain : la durabilité et l’intelligence 71 Introduction 71 I. La ville contemporaine 71 I.1. Aldo Rossi et le retour à l’ancien 71 I.2. L’école de la Cambre et le retour à la ville classique 71 I.3. Christian de Portzamparc, Georgia Benamo et le retour à l’architecture urbaine 72 I.4. Chalas et sa théorie sur la ville contemporaine 72 I.4.1. Figure n°1 : La ville –mobile 72 I.4.2. Figure n°2 : La ville- territoire 73 I.4.3. Figure n°3 : La ville- nature 73 I.4.4. Figure n°4 : La ville- polycentrique 74 I.4.5. Figure n°5: La ville au choix 75 I.4.6. Figure n°6: La ville vide 75 I.4.7. Figure n°7: La ville à temps continu 76 I.5. Les principes de l’urbanisme contemporain 76 I.5.1.La trame viaire 76 I.5.2. Le tissu urbain 76 I.5.3. La dédensification de l’espace urbain 76 6 II. La ville durable 76 II.1. Le développement durable 76 II.1.1. La crise envirennementale 77 II.1.2. La prise de conscience 77 II.1.3 Définition et principes de développement durable 78 II.2. Le développement urbain durable : définition et outils 78 II.2.1.Le renouvellement urbain 79 II.2.2. Le projet HQE2R 79 II.2.3. L’écologie urbaine 81 II.2.4. L’écoquartier 82 II.3. Les caractéristiques de la ville durable 83 III. La ville intelligente 84 III.1. Définition 84 III.2. Les caractéristiques de la ville intelligente 85 III.2.1. Une économie intelligente 85 III.2.2. Des citoyens intelligents 85 III.2.3.Une gouvernance intelligente 85 III.2.4.Une mobilité intelligente 85 III.2.5.Un environnement intelligent 85 III.2.6.Un mode de vie intelligent 86 Conclusion 86 Références 86 7 Liste des figures N°. Figure Titre N°. Page Figure 1-1 La ville de Habuba Kabira. 15 Figure 1-2 La ville de Mari. 15 Figure 1-3 La ville de Babylone. 16 Figure 1-4 La ville grecque antique. 18 Figure 1-5 Le plan d’Athènes de Kleanthis et Schaubert 1833. 18 Figure 1-6 Les édifices du pouvoir de la Grèce antique. 19 Figure 1-7 La cité romaine. 20 Figure 1-8 La domus. 20 Figure 1-9 L’insulae 20 Figure 1-10 Le forum. 21 Figure 1-11 L’arc de triomphe. 21 Figure 1-12 La ville au moyen âge. 22 Figure 1-13 Le plan de la ville au moyen âge. 23 Figure 1-14 Le plan de la ville dans le haut moyen âge. 23 Figure 1-15 Le plan de la ville dans le moyen âge classique. 24 Figure 1-16 Le plan de la ville dans le bas moyen âge. 24 Figure 1-17 La ville royale. 25 Figure 2-1 Napoléon III et Hausmann 30 Figure 2-2 Une vignette de Daumier. 30 Figure 2-3 les percés parisienne. 30 Figure 2-4 Haussmann : l’artiste démolisseur. 31 Figure 2-5 Le renouvellement de Paris. 31 Figure 2-6 L’ilot haussmannien. 32 Figure 2-7 La rue de Rivoli. 33 Figure 2-8 Les monuments de Paris. 33 Figure 2-9 La rue de Rome. 34 Figure 2-10 Le parc de Bologne. 34 Figure 2-11 Les halles de Paris. 34 Figure 2-12 Les communes de Paris. 35 Figure 2-13 Les omnibus de Paris. 36 Figure 2-14 Les bateaux de Paris. 36 Figure 2-15 Carte topographique de la plaine de Barcelone. 38 Figure 2-16 La théorie générale de l’urbanisation. 38 Figure 2-17 La trame urbaine de l’Exiample. 39 Figure 2-18 Les rues à L’Exiample. 40 Figure 2-19 Ilot Cerda. 40 Figure 2-20 L’espace vert à l’Exiample. 41 Figure 2-21 L’Exiample. 41 Figure 2-22 Les parcs et les espaces verts à l’Exiample. 42 Figure 2-23 Les modifications portées sur l’ilot Cerda. 43 8 Figure 2-24 La cité jardin d’Howard. 44 Figure 2-25 La cité jardin de Letchworth. 45 Figure 2-26 La cité jardin de Welwyn. 46 Figure 2-27 La cité jardin de Stains. 46 Figure 2-28 La cité linéaire de Soria. 47 Figure 2-29 Les propositions de Sitte pour le boulevard de Ringstrasse (Vienne). 48 Figure 2-30 La cité motorisée de Hénard. 49 Figure 2-31 La circulation dans la ville motorisée. 50 Figure 2-32 La cité industrielle de Garnier. 51 Figure 2-33 L’habitat dans la cité industrielle. 52 Figure 2-34 L’espace vert dans la cité industrielle. 52 Figure 3-1 Les livres de Le Corbusier. 58 Figure 3-2 Pour une ville contemporaine de 3 millions habitants. 58 Figure 3-3 La rue dans la ville contemporaine de 3 millions habitants. 58 Figure 3-4 Le plan voisin de Paris. 59 Figure 3-5 La cité radieuse. 59 Figure 3-6 La cité jardin de Pessac. 59 Figure 3-7 Le plan directeur de Chandigarh. 60 Figure 3-8 Les grands ensembles. 60 Figure 3-9 La ville de Paterson. 62 Figure 3-10 La ville de Lowell. 63 Figure 3-11 La ville du Caire. 63 Figure 3-12 La ville du Tacoma. 64 Figure 3-13 La ville de Pullman. 64 Figure 3-14 La trame urbaine de la ville américaine. 65 Figure 3-15 Le downtown. 65 Figure 3-16 Le Skid row. 66 Figure 3-17 Les ghettos ethniques. 66 Figure 3-18 Les edges cities. 67 Figure 4-1 La mobilité dans la ville. 73 Figure 4-2 Le renouvellement urbain 73 Figure 4-3 Le rapport ville/nature. 73 Figure 4-4 La nature dans la ville. 74 Figure 4-5 La ville dans la nature. 74 Figure 4-6 Le modèle polycentrique. 74 Figure 4-7 Sauter en plein centre-ville. 75 Figure 4-8 Le vide urbain. 75 Figure 4-9 Les trois piliers de développement durable. 78 Figure 4-10 Le projet HQE2R. 78 Figure 4-11 La dimension écologique de la nature dans la ville. 79 Figure 4-12 L’écoquartier. 82 Figure 4-13 La ville intelligente. 83 Figure 4-14 La ville intelligente. 84 9 Avant-propos Ce Polycopié est adressé aux étudiants de 3ème année Licence. Il présente l’ensemble des cours nécessaires dans la formation de l’étudiant en matière : Introduction à l’urbanisme, dont il s’agit d’ouvrir son champ de vision et de pensée sur une nouvelle échelle spatiale ainsi que des nouvelles problématiques autour la ville, l’endroit dont il vit et dont il intègre son projet architectural. Le polycopié est divisé en quatre chapitres. Le premier chapitre est consacré à l’acquisition des notions conceptuelles et historiques nécessaires à l’appréhension des problématiques urbaines qui concernent la ville. Le deuxième est destiné à la présentation des nouvelles idées, théories et projets fondateurs de l’urbanisme moderne. Le troisième est consacré à l’urbanisme moderne par ses deux figures européenne et américaine, en le concluant par la qualification et la classification de la pensée urbaine des 19 ème et 20ème siècles. Le dernier chapitre est réserve à la ville contemporaine et les nouvelles théories de durabilité et intelligence pour résoudre les multiples crises techniques, foncières, économiques et sociopolitiques et environnementales. L’objectif principal de la matière est de permettre l’étudiant à construire des référents historiques et théoriques, et de l’utiliser dans son intervention sur l’espace urbain. Cet objectif sera atteint à travers les points suivants : - Connaître la ville et les enjeux de ses développements est aujourd’hui un préalable au projet d’architecture. - Savoir lire et penser l’espace urbain. - Savoir s’exprimer à son sujet, à travers l’étude des éléments composants de ville. - Acquérir le vocabulaire, et se familiariser avec les notions et les démarches urbaines. - Ouvrir des nouvelles perspectives sur l’avenir de la ville. 10 Chapitre1 Notions et histoire de la ville Chapitre 1 : Notions et histoire de la ville Introduction La lecture de l’histoire de l’urbanisme dans le monde, nous décrit d’une manière chronologique les plus principaux pensées et projets qui ont marqué l’humanité. Ce premier chapitre comprend les principaux concepts de l’urbanisme ainsi qu’un aperçu sur l’évolution historique de la ville. I. Définition et concepts théoriques I.1.La ville La ville est le champ d’étude et de pratique des multiples disciplines : aménageurs, urbanistes, architectes, sociologues, économistes… qui tentent à étudier, à innover, à faire évoluer et à améliorer son espace urbain. « Le mot ville, bien que son sens puisse paraitre évident, est un des plus complexes de la langue française » (Lavedan, 1936, p7). Dans la sociologie, la ville est à la fois espace et population, cadre matériel et unité de vie collective. Elle est un lieu d’articulation privilégié entre un espace densifié, différencié, limité et une population variée dans sa culture et pratique (Grafmeyer, 1994). La ville est aussi une création historique particulière, elle n’a pas toujours existé, mais est apparue à un certain moment de l’évolution de la société, et peut disparaitre ou être radicalement transformée à un autre moment (Benevolo, 1983). Elle peut être identifiée à travers ses édifices, ses institutions, et sa structure urbaine. Les principales composantes d’une ville sont : - le centre : c'est le lieu dont l’étendue et l’importance relative varient suivant certaines conditions. Les caractéristiques du centre peuvent être visuelles, structurelles et/ou fonctionnelles. Elles sont variables dans le temps suivant l’évolution économique, technique et des conditions politiques (Choay, Merlin, 1988). - La centralité : « … qualifie l’action du centre sur sa périphérie » (Choay, Merlin, 1988). - Le Quartier : L’espace urbain se subdivise en éléments des tailles différentes. L’ilot est l’unité de base dont le périmètre correspond aux voies publiques ou aux limites 11 Chapitre1 Notions et histoire de la ville naturelles qui l’entourent. Un groupement d’ilots forme, sous certaines conditions, un quartier1. I.2. L’urbanisme La paternité de l’urbanisme est donnée au Catalan Idelfonso Cerda qui publie, en 1867, son œuvre théorique « La théorie générale de l’urbanisation ». L’urbanisme fait partie à l’art par l’architecture des édifices, à l’économie par la commodité, à la sociologie par les relations entre les hommes, à l’histoire par le facteur temps, à la géographie par l’espace urbain et rural, au droit par les règles de contrôle de l’utilisation du sol, à l’ingénierie par les réseaux et les techniques de construction. Bref, c’est un champ d’action, pluridisciplinaire par essence, qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace en recherchant harmonie, bienêtre et économie (Merlin, 009). L'urbanisme nait suite à une action de transformation des modes d'utilisation de l'espace en ville afin d'aboutir à une situation jugée préférable. Toute démarche d'urbanisme mêle des savoirs multiples - connaissances scientifiques, références techniques, savoir-faire, talents de maîtres d'œuvre, normes juridiques et pratiques sociopolitiques (Lacaze, 2012). I.3. L’urbanisation L’urbanisation peut se définir comme un phénomène de croissance des villes ,il apparait bien qu’elle est liée à la mutation engagée depuis un siècle d’une société rurale a une société urbaine et appelée a se poursuivre bien au – delà de l’an 2000 le phénomène nous apparait d’autant plus brutale qu’il a subi un véritable changement de vitesse depuis la fin de la seconde guerre mondiale appelant la mise en œuvre d’un véritable processus de création ,mais aussi de réaménagement dans les espaces urbanisés (Boury,1977). Le terme renvoyant au phénomène et au processus de développement urbain séparément de l’action dont ils peuvent faire l’objet. Ce phénomène a existé de tout temps et prend des formes diverses.L’urbanisation doit être nettement distinguée d’urbanisme qui est la discipline (Saidouni, 2000). I.4. La forme urbaine La forme urbaine se compose de la forme du tissu urbain et de son tracé (Levy, 2005). 1 http://www.univ-oeb.dz/igtu/wp-content/uploads/2020/04/Cours-01.pdf 12 Chapitre1 Notions et histoire de la ville La forme urbaine se caractérise par sa continuité à travers le temps et l’espace. Pour la comprendre il ne suffit pas de la décrire et dégager les éléments qui la caractérisent dans une période donnée, mais il est impérativement recommandé de se référer aux différents facteurs responsables à sa morphologie, sa genèse et son évolution (Pannerai, 1983). I.5. La structure urbaine La structure urbaine est une forme d’expression ou l’ensemble des méthodes utilisées pour disposer en ordre sur des bases visant le futur des êtres humains et leurs biens en tenant compte de tout ce qui peut se montrer contradictoire à la réalisation du but visé (Choay, Merlin, 1988). I.6. La composition urbaine La composition urbaine est un art de faire, constitué par tout un ensemble de savoir- faire, dès lors que l’objet à concevoir doit posséder quelques qualités liées directement à nos perceptions (Sitte, 1980). Elle est une Partie et pratique de l’urbanisme traitant de la mise en forme urbaine, particulièrement de l’espace public, elle se rattache à l’art urbain classique qui donnait une grande place au design urbain et les règles de formalisation de l'espace urbain (axialité, symétrie, hiérarchie des espaces (Saidouni, 2000). I.7. Le paysage urbain Le paysage est défini comme : « l'ensemble des traits, des caractères, des formes d'un territoire, d'un « pays », d'une portion de l'espace terrestre, perçu par un observateur depuis un point de vue : il est donc une création, une interprétation de l'espace. » (Riou, 1986, p134). Le paysage urbain se compose de formes spatiales urbaines : façades urbaines, espaces publics…… I.8. L’image urbaine « La ville est non seulement un objet perçu-et peut être apprécié-par des millions de gens, de classe et de caractère très différents, mais elle est également le produit de nombreux constructeurs qui sont constamment en train d’en modifier la structure pour des raisons qui leur sont propres ». (Lynch K., 1976,p 03), il explique ci l’aspect politique dans la construction de la ville et de son image.) « résultat d’une opération de va-et-vient entre l’observateur et l’objet observé; opération dans laquelle la forme physique externe, sur laquelle peut agir un urbaniste joue un rôle principal » (Lynch K., 1976, p139).À travers 13 Chapitre1 Notions et histoire de la ville cette définition, Lynch nous résume le tout sur la face matérielle de l’image urbaine comme un ensemble : l’aspect physique extérieur des objets urbain. Donc nous pouvons dire que l’image matérielle est un thème de recherche ouvert devant les architectes et les urbanistes pour étudier l’architecture dans son aspect extérieur (façade). II. Les repères historiques du développement urbain de la ville Depuis son existence sur terre, l’homme vit de, et dans la nature. Cette relation a évolué et aussi changé avec le temps d’un simple et fort lien de nourriture, à un besoin de se fixer en un espace, pour développer d’autres activités, en se rassemblant dans une communauté et en dotant d’établissements de pouvoir religieux, militaire, et civil (Munford, 1964). II.1. Urbanisme au Moyen-Orient Le Moyen-Orient est le berceau des plus anciennes villes dans le monde. Ces villes sont apparues aujourd’hui sous forme de vestiges. II.1.1. La ville d’Habuba Kabira Parmi les plus anciennes villes dans le monde, fondée au courant du IVe siècle avant J-C , sur la rive du fleuve d’Euphrate, sur un terrain accidenté pour assurer à la fois la défense, la satisfaction en eau potable et l’échange (Vallet R.,1996). La structure de la ville est conçue selon un tracé cohérant développé autour d’une artère maitresse, avec des rues hiérarchisées qui desservent des maisons de surfaces variées. Elle est entourée d’une muraille avec des portes pour assurer la connexion avec le monde extérieur. Le temple et l’acropole sont le symbole du pouvoir religieux dans la ville. Habuba Kabira est une ville fouillée, mais aussi fondée, autrement dite, c’est le plus ancien exemple de l’urbanisme dominé par le volontarisme. 14 Chapitre1 Notions et histoire de la ville Figure 1-1 : La ville de Habuba Kabira. Source : https://archeorient.hypotheses.org/4289 II.1.2. La ville de Mari Mari date d'environ 2900 ans av. J.-C. Elle est située à l'extrême sud-est de la Syrie sur le moyen Euphrate. Située dans cette plaine, Mari fut une importante cité mésopotamienne dès le IIIe millénaire av. J.-C2. La structure de la ville est conçue selon un plan circulaire, encerclé par une digue et un rempart pour plus de protection. Raccordé au fleuve d’Euphrate par un canal artificiel qui traverse la ville. Le réseau des rues est hiérarchisé en menant vers l’espace bâti de la ville comme les maisons, le temple et l’acropole. Un grand espace au centre est destiné à l’artisanat. Figure 1-2 : La ville de Mari. Source : https://archeologie.culture.fr/mari/fr/ville-ii-0 2 https://whc.unesco.org/en/tentativelists/1294/ 15 Chapitre1 Notions et histoire de la ville Mari est une ville fondée volontairement, donc créée artificiellement (ex nihilo) dans le cadre d’un programme gigantesque d’aménagement. II.1.3. La ville de Babylone Capitale de l’empire NéoBabylonien (626-539 av. J.-C.) ainsi que des villages et des zones agricoles entourant l’ancienne cité, la ville est située à 85 km au sud de Bagdad3. Avec une forme de trapèze, le plan de la ville était conçu, et enfermé par deux murailles : extérieure et intérieure pour renforcer de plus en plus la ville. Le cachet spirituel était présent dans le réseau viaire en ajoutant un autre type nommé par les rues de dieux. Le pouvoir politique est exprimé par la construction des palais ainsi que celui religieux par les temples y compris la ziggourat, qui servit probablement d’inspiration à la tour de Babel.. Figure 1-3 : la ville de Babylone. Source : https://www.larousse.fr/encyclopedie/images/Babylone/1011168 Babylone a exercé à son tour une influence politique, scientifique, technologique, architecturale et artistique considérable sur les autres établissements humains de la région et sur les périodes historiques successives de l’Antiquité4. 3, 3 https://whc.unesco.org/fr/list/278/ 16 Chapitre1 Notions et histoire de la ville II.1.4. Les conditions d’apparition d’une ville Selon les trois exemples étudiés, la naissance d’une ville correspond à un ensemble de conditions qui sont : - Les conditions physiques C’est l’ensemble des critères qui ont un rapport direct avec le site d’aménagement : - L’eau est la première condition recherchée pour installer une ville. -Le site doit être situé près ou sur des nœuds et réseaux d’échanges. Le site doit assurer aussi un caractère défensif à la ville par sa topographie ou sa morphologie. - Les conditions historiques Ce sont les critères qui ont un rapport direct avec l’histoire de la ville : - Chaque ville a sa propre identité (physique et spirituelle) qui la distincte des autres. - L’autorité d’une ville se variée dans le temps et selon le contexte de son aménagement. - Les activités d’échanges assurent la continuité de la vie dans la ville, en lui offrant une spécificité et une importance par rapport aux autres villes. II.2. Urbanisme dans la Grèce antique La ville en Grèce est née au VIIIe siècle av. J.-C. : à Sparte et à Athènes. Avant d’être un espace urbain, elle est une communauté de citoyens : « La cité grecque (polis) est une communauté de citoyens entièrement indépendante, souveraine sur les citoyens qui la composent, cimentée par des cultes et régie par des nomoi [lois] » (André Aymard)5. II.2.1. L’évolution de la ville L’Acropolis est la ville d’origine (haute), fondée sur la colline pour des raisons de défenses. Elle comprend les édifices religieux : les temples. Avec le temps, la ville se développe sur la plaine voisine en constituant l’Asty qui représente la partie basse de la ville où se déroulent les activités commerciales, et quotidiennes des habitants. 5 https://www.amazon.fr/Cit%C3%A9-grecque-Grands-Articles-dUniversalis-ebook/dp/B06Y5S15B3 17 Chapitre1 Notions et histoire de la ville Figure 1-4 : La ville grecque antique. Source : https://www.pinterest.fr/pin/436638126367673651/ II.2. 2. Les principes d’aménagement de la ville Dans la ville haute le tracé était adapté à la topographie du terrain, par contre, celui de la partie basse, était plus régulier en adoptant le principe de Hippodamus de Milet. Les ilots sont d’une forme rectangulaire, avec des surfaces différentes selon l’usage de l’espace. Figure 1-5 : Le plan d’Athènes de Kleanthis et Schaubert. 1833. Source :http://theses.univlyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2008.dimitropoulou_m&part=294513 L’espace bâti est défini par l’habitat, les édifices publics, ainsi que ceux du pouvoir. Le prytanée est le lieu réservé au dieu protecteur, en symbolisant le pouvoir religieux. Le 18 Chapitre1 Notions et histoire de la ville pouvoir politique est exercé à travers le boulé, ou se réunit les nobles et les fonctionnaires qui représentent l’assemblée des citoyens pour prendre des décisions et discuter les soucis des habitants. Ces décisions sont déclarées aux habitants qui se rassemblent dans l’agora. Figure 1-6 : Les édifices du pouvoir de la Grèce antique. Source : https://www.pinterest.fr/isabellecrozet1/agora-dathenes/ Les terrains accidentés dans la ville étaient aménagés sous forme de terrasses liées par des gradins. II.2.3. Le Rôle de philosophes grecs Ils ont préparé l’esprit des citoyens pour accepter des règles d’urbanisme sur des bases scientifiques, qui sont : - Utiliser le droit d’expropriation pour les grands travaux publics urbains. -protéger l’espace public contre les entreprises des particuliers. -Détruire toute construction empiétant sur la voie publique. -Contrôler l’enlèvement des ordures. II.3. L’urbanisme romain Le choix du site de fondation est très sacré dans l’opération de la création d’une ville romaine. Les signes divins qui apparaissent dans le ciel sont le critère principal de l’implantation de la ville dans cet espace. 19 Chapitre1 Notions et histoire de la ville Figure 1-7 : La cité romaine. Source : https://www.arretetonchar.fr/sequence-de-debut-dannee-en-4eme-la-cite-romaine/ II.3.1. Les principes d’aménagement de la ville La communauté romaine se caractérise par son caractère urbain. La ville s’organise autour d’un plan plus ou moins régulier. Deux rues principales, perpendiculaires, le cardo maximus (axe nord-sud) et le decumanus maximus (axe est-ouest) qui aboutissent à des portes. Des rues secondaires secondaires, parallèles aux premières, délimitent des îlots (insulae). Des quartiers résidentiels, commerciaux, artisanaux s’organisent autour du forum en occupant plusieurs îlots à l’intersection des grands axes. Les quartiers résidentiels se composent de deux types d’habitats selon les couches sociales. La domus (maison urbaine des gens aisés) avec ses façades introverties donnant sur une cour aménagée, est bâtie souvent en étage et en retrait par rapport à la rue, avec une petite entrée au milieu. Les gens moins riches, occupent des immeubles (insulae) divisés en logements et parfois en boutiques au rez-de-chaussée. Figure 1-8 : La domus. Figure 1-9 : L’insulae. Source :https://www.pinterest.de/pin/351562314645105161/ Source : http://blog.ac-versailles.fr/technolana celle/public/5_Chap_1_-_FICHE_2ressource.pdf 20 Chapitre1 Notions et histoire de la ville Le rempart est édifié dans les colonies romaines ainsi que certaines villes pour des raisons symboliques et fonctionnelles. II.3.2. Éléments distinctifs de de la ville romaine - Le forum : En occupant une surface importante de l’espace urbain du centre de la ville, à proximité de l’intersection des deux axes principaux, le forum est le lieu de rencontre et de cérémonies, en assurant les différentes activités et fonctions politiques, administratives, judiciaires et commerciales de toute la cité. - L’Arc de triomphe : Généralement placé à l’entrée de la ville, sauf pour le cas de Rome les arcs sont installés au centre. L’arc de triomphe est le symbole d’une victoire, Il se compose d’une ou de trois arches surmontées. Figure 1-10 : Le forum. Figure 1-11 : L’arc de triomphe. Source : http://analyses-de-tableaux.over-blog.fr Source : https://strome2010.wordpress.com/2009/12/17/ /article-le-forum-gallo-romain-de-nemausus-ferdinand-pertus- les-arcs-de-triomphe-a-rome/ 72924252.html L’eau et le feu : La ville romaine est une grande consommatrice d’eau par ses fontaines, ses thermes, ses moulins et ses quartiers résidentiels surtout les maisons de riches qui sont alimentées en eau courante. Un réseau d’alimentation en eau potable composé d’une canalisation aérienne et souterraine, et des aqueducs, conduit, vers la ville, l’eau des sources, des lacs, et des rivières éloignées. Un autre d’évacuation des eaux usagées et des eaux de pluie se déversent dans des égouts souterrains situés sous les rues de la ville romaine. Dans la culture romaine, Il faut garder le feu allumé dans le centre de la ville pour assurer sa vie à l’éternité. 21 Chapitre1 Notions et histoire de la ville - La ville des morts : Les cimetières sont aménagés à l’extérieur de la ville, juste à proximité de ses entrées. Seuls les empereurs peuvent être enterrés dans l’enceinte de la ville. « Cité et ville n’étaient pas des mots synonymes chez les anciens. La cité était l’association religieuse et politique des familles et des tribus ; la ville était le lieu de réunion, le domicile et surtout le sanctuaire de cette association. Il ne faudrait pas nous faire des villes anciennes l’idée que nous donnent celles que nous voyons s’élever de nos jours. On bâtit quelques maisons, c’est un village ; insensiblement, le nombre des maisons s’accroit, c’est une ville ; et nous finissons, s’il y a lieu, par l’entourer d’un fossé et d’une muraille. Une ville, chez les anciens, ne se formait pas à la longue, par le lent accroissement du nombre des hommes et des constructions. On fondait une ville d’un seul coup, tout entière en un jour. Mais il fallait que la cité fût constituée d’abord, et c’était l’œuvre » (De Coulanges, 1929, p143). II.4. L’urbanisme du moyen âge C’est la période du passage du privilège de la dimension religieuse et spirituelle dans l’édification de la ville à celle humaine ou les hommes se réunissent et réfléchissent objectivement pour mener à bien un grand projet. Figure 1-12 : La ville au moyen âge. Source :https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-etait-essor-villes-moyen-age- 13380/ 22 Chapitre1 Notions et histoire de la ville II.4.1. Les principes d’aménagement de la ville au moyen âge L’aménagement de la ville est guidé par l’empirisme. Elle possède un tracé mixte : un peu régulier au centre pour structurer à la fois le partage des lotissements urbains, et la circulation. Il devient onduleux en menant aux remparts, pour des raisons de sécurité. Les maisons des villes médiévales, étaient petites, serrées autour de rues, en s’adaptant au climat, à la morphologie et la topographie du terrain. L’espace libre est souvent aménagé par des terrasses et des places (Benevelo, 1983). Les temples grecs et romains sont remplacés par les églises, les saints locaux ont pris la place des divinités. Le rempart est toujours présent pour protéger la ville d’envahissement.. Figure 1-13 : Le plan de la ville au moyen âge. Source :https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Probl%C3%A8me_isop%C3%A9rim%C3%A9trique_(cit%C3% A9_du_moyen_age).jpg II.4.2. L’évolution urbaine de la ville au moyen âge - Période 1: Le haut moyen âge de 475 à 950 L’espace urbain est centralisé autour su rempart, les habitants s’entassent dans des maisons serrées et accessibles à partir des ruelles étroites. La recherche de la sécurité était le souci principal dans l’édification de la ville recherchée par l’évêque. Figure 1-14 : Le plan de la ville dans le haut moyen âge. Source : https://godincopernic.weebly.com/la-naissance-dune-ville-une- volonteacute-politique.html 23 Chapitre1 Notions et histoire de la ville - Période 2: Le moyen âge classique de 950 à 1280 Avec la grande croissance démographique ainsi que la migration des gens de la campagne vers la ville. La ville a pris une nouvelle forme polycentrique, avec trois pôles principaux : municipal, religieux et seigneurial, en multipliant les écoles, en créant des universités, en sectorisant l’espace urbain selon la spécialisation professionnelle. Figure 1-15 : Le plan de la ville dans le moyen âge classique. Le pouvoir religieux est partagé entre les Source :http://classeconnectee.weebly.com/deacuteveloppe abbayes situées à l’extérieur de la ville, et ment-des-villes-moyen-age.html les églises. - Période 3: Le bas moyen âge de 1280 à 1500 À cette période, la ville se développe par ses quartiers autour d’un noyau central, qui est son centre historique qui reste toujours le lieu du pouvoir et de la décision. C’est le système radioconcentrique toujours trois pôles importants organisent la ville : la place du marché, les halles (pouvoir municipal). La cathédrale, les abbayes, les églises (pouvoir religieux). Le Figure 1-16 : Le plan de la ville dans le bas moyen âge. château du seigneur et les murailles Source : https://journals.openedition.org/rao/1348?lang=fr (pouvoir seigneurial). Au moyen âge, la ville se standardise par son plan, en se structurant autour ses voies et ses places pour offrir des lieux de détente et de rassemblements pour ses habitants, et mettre en valeur la perspective des bâtiments. 24 Chapitre1 Notions et histoire de la ville II.5. L’urbanisme de la renaissance Tel un modèle de passage de la ville médiévale, à la ville industrielle, la ville royale était une traduction de la puissance du Roi en matière d’aménagement, en imposant des règles à la structuration et la composition de la ville. Cette période a vécu plusieurs évènements qui ont participé à des mutations dans la pensée humaine. En 1429, l’ouverture sur le monde extérieur est devenue une réalité après la découverte de l’Amérique. Ce monde est devenu aussi infini avec la théorie de Copernic en 1584. La vision cartésienne de Descartes a cherché à instaurer dans la ville les principes de la perfection et de la raison (Crepel, Schmit, 2017). II.5.1. Les principes d’aménagement de la ville - Pour le tracé urbain, la ligne droite de la perspective remplace la ligne onduleuse des rues médiévales. -Les places royales sont esthétisées par des façades ordonnancées. -Édifier des bâtiments à la mesure de la puissance du roi. -Le roi remplace la cathédrale comme but de la procession. -Édifier des citadelles à hauts murs sur des lignes de crêtes pour renforcer la défense. Figure 1-17 : La ville royale. Source : https://www.la-croix.com/Culture/Art-de-vivre/Turin-lelegance-dune-ville-royale-2018-12-15- 1200989800 25 Chapitre1 Notions et histoire de la ville II.5.2. Le rôle du Roi Des règles de la beauté et des académies ont été instaurées pour assurer la qualité esthétique de l’aménagement urbain. Louis XIV, le roi Soleil illustre cette dimension. Il va mettre la ville au service de son image. Conclusion À chaque période historique, l’aménagement de l’espace urbain a pris des nouvelles dimensions. Dans l’antiquité, les conditions physiques et historiques ont été les éléments recherchés pour installer une ville. Cette ville était le support spatial pour introduire plus tard la cité grecque et celle romaine. Au moyen âge, la ville a vécu un grand changement dû à la croissance démographique, des nouveaux systèmes urbains ont apparu : centrique, polycentrique et radioconcentrique. À la renaissance, la qualité esthétique de l’espace urbain a pris un grande part dans l’aménagement de la ville. Références Benevelo, L. (1983). Histoire de la ville. Paris : Parenthèses. Boury, P. (1977). Comprendre l’urbanisme. Paris : Moniteur. Crepel, P., Schmit, C. (2017).Autour de Descartes et Newton Le paysage scientifique lyonnais dans le premier XVIIIe siècle. 978-2-7056-9417-3. ffhalshs-02881393f. De Coulanges, F. (1929). La cité antique. Paris : Librairies hachette. Grafmeyer, Y. (1994). Sociologie urbaine. Paris : Nathan. Kieven, L. (1999). L'image de la cité. Paris: Dunod. Lavedan, P. (1936). Géographie des villes. Paris : Librairie Gallimard. Lacaze J.P. (2018). Les méthodes de l'urbanisme. Paris : PUF. Levy, A. (2005).Formes urbaines et significations : revisiter la morphologie urbaine. Espaces et sociétés : 3 (122). pp 25 -48. https://doi.org/10.3917/esp.122.0025 Merlin, P. (1995). Les techniques d’urbanisme. Paris : PUF. Merlin, P. (2007). Les techniques d’urbanisme. Paris : PUF. Merlin, P. (2009). L'urbanisme. Paris : PUF. Merlin, P. CHOAY, F. (1988). Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement. Paris : PUF. Munford, L. (1964). La cité à travers l’histoire.Paris : Seuil. 26 Chapitre1 Notions et histoire de la ville Panerai, P. ( 1983).Analyse urbaine , Paris :Parenthèses. Riou, G. (1986). Les représentations de la nature sur les chemins parallèles de l’esthétique et de la connaissance. Dans Milieux et paysages: essai sur diverses modalités de connaissance. Chatelin, Y., Riou G,. (dir) Paris : Masson. Saidouni, M. (2000). Elément d’introduction à l’urbanisme. Alger : Casbah. Sitte, C. (1980). L’art de bâtir les villes. Paris : L’Equerre. Vallet, R. (1996). Habuba Kebira ou la naissance de l'urbanisme. Paléorient : 22(2) pp. 45-76. 27 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne Chapitre 2 : Les précurseurs de l’urbanisme moderne Introduction La révolution industrielle place l’invention et la production comme priorité de la société, en créant une ségrégation sociale et spatiale. Les bourgeois vont créer des villes industrielles et minières. L’exode rural va faire étouffer et éclater la ville traditionnelle au dehors de ses remparts en créant des faubourgs industriels. En cherchant la sécurité en ville, la bourgeoisie demande de remettre l’ordre dans la ville par l’élargissement des voies, la fermeture des ilots,… La première conséquence de cette politique est la ségrégation spatiale. Les ouvriers occupent des pavillons de banlieue dans des communes périphériques (moins chers). La deuxième conséquence de cette politique est la naissance du droit de l’urbanisme, pour organiser la création de lotissements (loi Siegfried de 1894, loi loucheur de 1928, …) (Kamon, 2005). Les villes industrielles créées ex nihilo autour de la matière première et de l’énergie par le patronat témoignent de cette organisation. La ville se structure autour de l’usine et du foyer. Les services créés sont destinés à créer une main d’œuvre héréditaire fiable. I. Haussmann et l’urbanisme régulateur « qu’aucune loi ne pouvait faire qu’un corps non élu fût autre chose qu’une commission... Paris qui n’était plus du domaine exclusif des parisiens, cette ville, appartenant moins à ceux- ci qu’à la France, ne pouvait avoir une administration purement municipale» « l’organisation municipale de Paris ne pouvait être établie sur l’élection comme celle des autres communes de l’Empire...Si Paris est une grande ville... c’est surtout la capitale d’un grand empire, le siège de tous les corps par lesquels s’exerce la puissance publique de la France... Voilà pourquoi, c’est un préfet de l’Empire, qui occupe l’Hôtel de Ville et qui y remplit les fonctions administratives qu’exerce partout ailleurs un maire ; voilà pourquoi 28 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne c’est l’Empereur qui nomme le conseil municipal » Extraits des discours prononcés par Haussmann1. I.1. Vieux Paris I.1.1. problèmes et solutions proposées En 1850, Paris avec ses problèmes d’insalubrité, d’étroitesse de rue, de confort thermique, d’éclairage, d’alimentation en eau potable et d’assainissement, a entrainé de ravageuses épidémies. Remodeler la ville, par l’aménagement des larges avenus avec des squares, des parcs et des bois, et l’installation d’un réseau d’égouts moderne et des gigantesques ouvrages pour alimenter Paris en eau potable étaient les défis pour rendre Paris une ville agréable. I.1.2. décisions et esquisse Les deux hommes principaux de cette grande opération urbaine sont : - Charles Louis Napoléon Bonaparte, dit Louis-Napoléon Bonaparte puis Napoléon III, est né à Paris, le 20 avril 1808, et mort à Chislehurst au Royaume-Uni, le 9 janvier 1873. Il est le premier président de la République française, élu le 10 décembre 1848 au suffrage universel masculin, avant d'être proclamé empereur des Français le 2 décembre 1852 sous le nom de Napoléon III. - Georges Eugène Haussmann, né le 27 mars 1809 à Paris où il est mort le 11 janvier 1891 (à 81 ans), a été préfet de la Seine du 23 juin 1853 au 5 janvier 1870. À ce titre, il a dirigé les transformations de Paris sous le Second Empire en approfondissant le vaste plan de rénovation établi par la commission Siméon qui vise à poursuivre les travaux engagés par ses prédécesseurs à la préfecture de la Seine Rambuteau et Berger. Pour réaliser les grands travaux, l’Etat prend à sa charge la majorité des dépenses en ayant recours à l’emprunt par l’intermédiaire de la Caisse des travaux2. Napoléon III esquisse en couleur les grands traits directeurs des travaux, sur un plan disposé sur son bureau. 1,2 http://www.driea.ile-de-france.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chapitre2_de_Breve_histoire_de_amenagement_de_Paris_DREIF_Auteur_Claude_Co ttour_cle04119f.pdf 2 29 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne Figure 2-1 : Napoléon III et Hausmann Figure 2- 2: Une vignette de Daumier. Source : https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/ Source : http://www.driea.ile-de-france.developpement- tableaux/6-napoleon-iii-et-haussmann/ durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chapitre2_de_Breve_histoire_de_a menagement_de_Paris_DREIF_Auteur_Claude_Cottour_cle 04119f.pdf I.2. Les percés haussmanniennes 30La ville de paris a vécu des transformations avant l’arrivée de Haussmann, par la réalisation et la projection d’un ensemble de percées. Figure 2-3 : les percés parisienne. Source : http://www.driea.ile-de-france.developpement durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chapitre2_de_Breve_histoire_de_amenagement_de_Paris_DREIF_Auteur_Claude_Co ttour_cle04119f.pdf 30 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne I.2.1. La mécanique de la percé parisienne Les grands travaux du remodelage de paris ont été assurés par Haussmann, qui a pris en charge toute la responsabilité de détruire l’ancien tissu pour en faire de la capitale française une ville de bienêtre, de propreté et de beauté. Figure 2- 4: Haussmann : l’artiste démolisseur. Source :. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Haussmann _as_%22Artiste_D%C3%A9molisseur%22.jpg Figure 2- 5 : Le renouvellement de Paris. Source : Camille Pissaro, 1898. -Traverser : est la première opération pour créer une percée, elle est basée sur la destruction de la totalité ou une partie d’édifice ou monument pour faire passer une avenue. -Reconstituer : est la deuxième opération de la mécanique dont il s’agissait de rétablir la volumétrie et la forme de l'îlot et unifier le gabarit des immeubles. -Réparer : est l’opération de la reconstruction et la finalisation des ilots et des immeubles. 31 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne -Valoriser : est assurée par la qualité architecturale du bâti et la classe sociale de ses usagers. I.2.2. L’ilot haussmannien L’ilot haussmannien est l’outil principal dans la régularisation du plan de la ville. Chaque ilot possède une forme particulière de trois à six faces, avec une façade continue, et des vides à l’intérieur en constituant les patios (Panerai, 1997). Figure 2- 6 : L’ilot haussmannien. Source : https://chroniques-architecture.com/paris-haussmann-modele-de-ville/ I.2.3. Les réseaux de percés haussmanniennes Trois réseaux principaux déterminent les caractéristiques du percement haussmannien : -Le premier réseau est réalisé entre 1854 et 1858 est complété par d’autres percées, en particulier la rue de Turbigo pour desservir le quartier des Halles. Il se structure autour de la croisée place du Châtelet, de l’axe est-ouest, rue de Rivoli et de son prolongement et de l’axe nord-sud, boulevard de Sébastopol – boulevard Saint-Michel3. -le percement de la rue de Rivoli : Le décret du 23 décembre 1852 déclare d’utilité publique le percement de la rue de Rivoli de la rue de la Bibliothèque à la rue des Poulies ou place du Louvre avec l’utilité d’édifier en bordure des immeubles uniformes avec arcades. Ainsi que 3 http://www.driea.ile-de-france.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chapitre2_de_Breve_histoire_de_amenagement_de_Paris_DREIF_Auteur_Claude_Co ttour_cle04119f.pdf 32 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne l’agrandissement des places du Louvre et de Saint-Germain- l’Auxerrois avec la destruction de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois4. Figure 2- 7 : La rue de Rivoli. Source : https://www.la-croix.com/France/Circulation-Paris-rue-Rivoli- moins-voitures-velos-2017-06-30-1200859338 -L’élargissement de la place de l’Hôtel de Ville : Le décret du 19 février 1853 déclare d’utilité publique l’élargissement de la place de l’Hôtel de Ville nommée aujourd’hui par la place de Grèves. -Monuments : sont implantés dans les intersections des avenues et dans les places, pour jouer le rôle d’un symbole et repère spatial. Figure 2- 8 : Les monuments de Paris. Source : https://blog.pariscityvision.com/fr/top-5-monuments-paris.html 4 http://www.driea.ile-de-france.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chapitre2_de_Breve_histoire_de_amenagement_de_Paris_DREIF_Auteur_Claude_Co ttour_cle0119f.pdf 33 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne -Le second réseau est réalisé entre 1858 et 1860, avait pour objectif d’étendre la circulation depuis le centre : autour de la future place de la République, de la rue de Rome, de l’Étoile, de Chaillot, de l’École Militaire, de la Montagne Sainte-Geneviève. Figure 2- 9 : La rue de Rome. Source :https://fr.wikipedia.org/wiki/Rue_de_Rome_(Paris) -Le troisième réseau est réalisé après l’annexion des communes limitrophes en 1860 : boulevard Ornano, rue Jeanne d’Arc, rue de Patay, plus tard rue de Tolbiac, rue d’Alésia … I.3. Espace vert et commerce Sous la direction d’Adolphe Alphand les bois de Boulogne et Vincennes, sont intégrés dans les limites de la ville et des parcs, des jardins et des squares sont aménagés dans ville de paris. Comme une nouvelle pratique de commerce, Baltard a construit des nouvelles halles au centre de Paris, pour répondre aux besoins de la population parisienne en nourriture. Figure 2- 10 : Le parc de Bologne. Figure 2- 11 : Les halles de Paris. Source : Source : https://www.unjourdeplusaparis.com/paris- https://www.vanupied.com/bologne/parcs- reportage/photos-halles-paris bologne/ 34 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne I.4. Le réseau d’assainissement En 1854, le conseil municipal a approuvé le programme d’assainissement de Paris proposé par Haussmann et le directeur du service des eaux, Belgrand, dont la réalisation s’étale jusqu’au 1924. 1.4.1. L’alimentation en eau potable - Toutes les eaux distribuées jusqu’alors à Paris sont réputées non potables. - Les réseaux de distribution sont séparés : eaux brutes pour les lieux publics, eaux de source pour les besoins privés de la population. - Le captage des eaux se fait dans des réservoirs de stockage, ensuite elles sont transférées à la ville par des grands aqueducs. - Des branchements particuliers sont installés pour amener les eaux potables à l’espace domestique. Ils font l’objet d’abonnement payant. 1.4.2. L’évacuation des eaux usées - Rejeter les eaux usées loin en aval de la ville. - Les égouts élémentaires se jettent dans des collecteurs secondaires qui rejoignent les collecteurs principaux. - Le réseau est unitaire. - -Des usines de pompage pour relever les eaux des quartiers bas de Paris, qui n’arrivent pas à rejoindre naturellement le réseau. 1.5. L’annexion des communes limitrophes En 1860, la ville de Paris a annexé 18 communes, ce qui a engendré une grande transformation spatiale et sociale dont la ville a doublé sa superficie. Figure 2- 12 : Les communes de Paris. Source : http://www.driea.ile-de- france.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chapitre2_de_Breve_histo ire_de_amenagement_de_Paris_DREIF_Auteur_Cla ude_Cottour_cle04119f.pdf 35 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne 1.6. Le transport Les moyens de transport ont accompagné les transformations de la ville. 1.6.1. Le chemin de fer En 1850, le transport à Paris est redynamisé par la réalisation d’un réseau ferré, de huit lignes, distribuaient, sur cinq gares parisiennes. Les gares parisiennes ont pris une grande importance dans ce programme, des opérations d’agrandissement et de constructions sont lancées pour accueillir un plus grand nombre de trains et de voyageurs. 1.6.2. Le transport urbain Le décret du 22 février 1855 a déclaré la fondation de La Compagnie Générale des Omnibus. En 1856, on compte 25 lignes d’omnibus dans Paris et 11 en banlieue. Les bateaux à vapeur étaient l’autre moyen de transport qui a assuré la mobilité à Paris. Figure 2- 14 : Les bateaux de Paris. Figure 2- 13 : Les omnibus de Paris. Source :https://www.pinterest.fr/pin/565835 Source :http://paris1900.lartnouveau.com/pa 140662274596/ ris00/les_tramways.htm 1.7. Les critiques À partir de 1860, la situation financière s’est dégradée, le régime est critiqué, en conséquence Haussmann est renvoyé en 1970. - La population réclame la longue durée des travaux, plus de 20 ans, ainsi que les grandes dépenses. - Les parisiens accusent à Haussmann d’avoir réalisé des grandes percées dans le but de maintenir l’ordre dans la ville au lieu de mettre des lois pour maîtriser les révoltes. 36 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne - Certains l’accusent de détruire des monuments importants et de réserver le centre uniquement au bourgeois en chassant les plus pauvres aux extrémités de la ville. - II. Cerdà et l’urbanisme planifié Cerdà est connu par deux œuvres particuliers, le premier était son texte qui porte sa réflexion urbanistique autour la construction d’une science pratique à la ville : La théorie générale de l’urbanisation en 1857 publiée en 1867 en inventant le mot d’urbanisme. Et le deuxième était le projet d’aménagement de l’extension urbaine de la ville de Barcelone : l’Eixample à partir de 1860. II.1. Vielle Barcelone II.1.1. Problèmes et solutions proposées Barcelone était une ville entourée par le rempart, avec des rues étroites. La forte croissance démographique à augmenter la densité de la population à 890 habitants/ha, pour 90 à Londres, 350 à Paris et 380 à Madrid. Ce phénomène était le résultat de l’immigration des paysans en quête du travail dans les usines qui a provoqué un mouvement de protestation de la population : «Abajo lasmurallas » (' À bas les murailles ! ') (Michonneau,2007). II.1.2. Décisions Le rempart était abattu en 1854, suite à l’ordre du gouverneur Pascual Madoz, qui confie à Cerdà le plan d’extension de la ville. En même la municipalité de Barcelone confie le même travail à l’architecte Antonio de Rovira y Trias. En 1859, le Roi a intervenu en imposant la proposition de Cerda. Le ministère des Travaux publics a chargé Cerdà de faire une étude topographique de la plaine de Barcelone. Cerdà a établi une carte topographique en déterminant la non- constructibilité d’une vaste surface pour des raisons stratégiques (Michonneau, 2007). 37 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne Figure 2- 15 : Carte topographique de la plaine de Barcelone. Source : https://lcabcn2016uo.wordpress.com/background/ II.3. La théorie générale de l’urbanisation II.3.1. Présentation de la théorie Dans ce livre Cerdà défini l’urbanisation par un : « ensemble des actions tendant à grouper les constructions et à régulariser leur fonctionnement comme l’ensemble des principes, doctrines et règles qu’il faut appliquer pour que les constructions et leur groupement, loin de réprimer, d’affaiblir et de corrompre les facultés physiques, morales et intellectuelles de l’homme social, contribuent à favoriser son développement ainsi qu’à accroitre le bienêtre individuel et le bonheur public » (Paquot, 2013). À travers cette définition Cerdà rejette la notion de la ville et la remplace par l’ « urbe » pour définir n’importe quelle agglomération sans prendre en considération sa taille ou sa forme. La théorie générale se compose de deux textes, le premier est le mémoire relatif à l’avant-projet : la théorie de la construction des villes appliquée au projet de réforme et d’extension de Barcelone. Le deuxième est la monographie statistique de la classe ouvrière de Barcelone, en introduisant ainsi les principes et les étapes de la planification urbaine. Figure 2- 16 : La théorie générale de l’urbanisation. Source : https://www.eyrolles.com/BTP/Livre/la- 38 theorie-generale-de-l-urbanisation- 9782915578737/ Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne II.3.2. Résultats de l’analyse - La ville existante est incapable à l’accompagnement au développement technologique (économie, transport...) Et aussi à l’accueil d’une nouvelle civilisation urbaine influencée par ce développement. - Il faut créer une nouvelle ville pour une nouvelle société urbaine, en conciliant les exigences contradictoires d'une agglomération complexe. - Cette nouvelle ville est une « ville intégrale et égalitaire » associant les valeurs urbaines et rurales : Ruraliser l'urbain, urbaniser le rural. - II.4. Plan d’extension de Barcelone Dans sa démarche du projet, Cerdà a tenté d’appliquer ses idées autour de la ville intégrale, sous forme de principes d’aménagement de l’extension de Barcelone. II.4.1. Les principes d’aménagement -Une ville égalitaire et fonctionnelle par sa trame urbaine : Une trame orthogonale qui donne de la cohérence et de l’homogénéité à la ville.L'écrivain catalan Josep Pla a défini l'Eixample comme « un chaos sur un échiquier »5. Figure 2- 17 : La trame urbaine de l’Exiample. Source :https://chairecoop.hypotheses.org/files/2013/02/cerda- Barcelone.pdf 5 https://chairecoop.hypotheses.org/files/2013/02/cerda-Barcelone.pdf 39 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne Les rues à l'Eixample sont de vingt mètres de large: (voies traversantes : Gran Via, Diagonal et Meridiana) reliant le centre-ville aux extensions. Elles sont divisées d’une manière égalitaire entre les piétons (deux trottoirs de cinq mètres) et les voitures (une chaussée de dix mètres). Dans les intersections des rues, la superficie de la chaussée est doublée pour faciliter la circulation mécanique. Figure 2- 18 : Les rues à L’Exiample. Source : https://fr.dreamstime.com/plaque-rue-passeig-gracia- %C3%A0-barcelone-espagne-image110405801 -Ilot Cerdà : une forme de carré tranché dans les coins pour faciliter la circulation, avec une grande cours (vide) à l’intérieur pour assurer le confort thermique, acoustique et visuel aux occupants. Figure 2- 19 : Ilot Cerda. Source : https://acheterenespagne.fr/eixample-naissance-de-la-barcelone-moderniste/ 40 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne -Une ville égalitaire par son vide urbain : Au milieu des immeubles, l’espace vert est aménagé dans la grande cour intérieure comme un puits pour profiter de l’ensellement et la lumière naturelle pour tous les habitants. Il occupe un pourcentage de 63% de la surface total. Figure 2- 20: L’espace vert à l’Exiample. Source : https://www.pinterest.fr/lpeltier6342/%C3%AElots-cerda/ -Une ville égalitaire par son plein urbain : Le souci de Cerdà était d’assurer une répartition légale dans l’espace bâti : habitat ou équipement. -L’habitat intégré : Cerdà a inventé un nouveau modèle d’habitat; en cherchons à concilier entre les deux mondes urbain et rural : un habitat intégré dans un immeuble et non dans une « maison »6. -Les équipements : implantés d’une manière équitable dans chaque entité d’habitat, en occupant tout un ilot (hôpitaux, écoles, marchés, églises...) Figure 2- 21 : L’Exiample. Source :https://www.pinterest.fr/lpeltier6342/%C3%AElots-cerda/ 6 https://chairecoop.hypotheses.org/files/2013/02/cerda-Barcelone.pdf 41 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne II.4.2.Les parcs et les espaces verts Dans le même intérêt de l’assurance de l’égalité entre les habitants de la ville, Cerdà a proposé l’aménagement des places et des espaces verts dans l’espace urbain d’une manière équitable, dont chaque quartier possède un grand square qui fait 10 x10 de la surface d’ilot. Il prévoit aussi l’aménagement de deux grands parcs aux extrémités de la ville. Figure 2- 22 : Les parcs et les espaces verts à l’Exiample. Source : https://chairecoop.hypotheses.org/files/2013/02/cerda-Barcelone.pdf II.5. Le transport Soucieux du défi de la nécessité de la construction d’une continuité et un lien entre le tissu ancien et la nouvelle extension, Cerdà prévoit un réseau ferré sous terrain qui relie entre les gares et le port afin d’assurer la circulation et le transport mécanisé. II.6. Financement du projet Cerdà a consolidé son projet non seulement par une étude théorique, mais aussi par des bases juridiques et économiques inspirées de la technique allemande de parcellisation, qui vont permettre de financer le plan : les parcelles rurales à la répartition aléatoire seront 42 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne transformées en lotissements urbains et les chemins historiques en une trame régulière de rues, qui est, encore aujourd'hui, hautement efficace pour les piétons et les voitures7. II.7. Les critiques - La monotonie : La première critique cible l’aspect formel du plan, tous les ilots ont la même forme. Cerdà objecte que la diversification dans la forme reste du ressort de l’architecte. - Les couts : sont très élevé à cause de l’urbanisation d’un terrain vierge et dépeuplé, en plus, la grande surface des espaces publics a été considérée comme un gaspillage du foncier. -Modifications : Cerdà a apporté des modifications en densifiant les ilots, mais sans toucher la représentation graphique. Figure 2- 23 : Les modifications portées sur l’ilot Cerda. Source : http://acacarriatactualites.blogspot.com/2016/04/voyage-barcelone-2-petite-histoire.html III. Howard, Unwin et la cité jardin À la fin du 19ème siècle, et avec la situation dégradée de la vie en ville, Ebernerez Howard (1850-1928) tente de concilier entre le monde urbain et celui naturel en innovant un nouveau modèle urbanistique, théorisé dans un ouvrage publié en 1898 : « To- morrow : a peacefull 7 inspirées de la technique allemande de parcellisation, qui vont permettre de financer le plan : les parcelles 43 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne path of real reform » (Demain : une voie pacifique vers une vraie réforme), réédité en 1902 sous le titre Garden cities of tomorrow. Cet ouvrage développe la théorie des cités- jardins et des villes satellites, en s’appuyant sur des diagrammes et leurs descriptions, dont le nombre d’habitants serait strictement limité, comme une réponse aux problèmes de l’habitat dans la ville à l’ère industrielle. III.1.1. Les principes d’aménagement d’une cité jardin « Une cité-jardin est une ville conçue en vue d'assurer à la population de saines conditions de vie et de travail ; les dimensions doivent être juste suffisantes pour permettre le plein développement de la vie sociale; entourée d’une ceinture rurale, le sol étant dans sa totalité propriété publique ou administré par fidéicommis pour le compte de la communauté. » (Ebenezer, 1919) -Le plan radioconcentrique : une forme circulaire résultat de la projection des diagrammes de Howard , avec un rayon d'un peu plus d'un kilomètre, une taille limitée (4 km² au plus), au centre d'un territoire d'environ 20 km² d'espaces agricoles. Figure 2- 24 : La cité jardin d’Howard. Source : https://books.openedition.org/pur/30184 -Six quartiers délimités par des boulevards pénétrants représentent le secteur urbanisé. - Dans le centre, Howard aménage un parc entouré des services à la disposition de la population. -Le modèle proposé est ceinturé par une ligne de chemin de fer et un espace agricole. 44 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne -La cité a une taille limitée de population (la population ne doit pas dépasser trente-mille personnes). III.1.2. Les principes d’Unwin Sa réflexion est fondée sur l’analyse de l’existant : « l’étude des villes anciennes et de leur système de construction est précieuse pour soutenir l’art moderne de construire des agglomérations. Mais on ne doit retenir de cette étude que ce qui répond aux conditions modernes et dont la réalisation n’écarte pas des moyens dont on dispose aujourd’hui. Par exemple, la beauté pittoresque qui résulte du développement naturel et probablement inconscient de la ville au Moyen-Âge peut inspirer la plus haute admiration, mais on doit comprendre que cette beauté a été produite par des conditions de vie qui n’existent plus et que l’on serait mal avisé de vouloir reproduire (Unwin, 2012). Unwin classe les villes selon sa forme urbaine en trois catégories : ville spontanée, ville planifiée, ville ouverte. Il donne une valeur au vide urbain et naturel (jardins et places) comme un élément structurant de la composition urbaine et paysagère de la ville. III.1.3. Des exemples de cité jardin -La Cité-jardin de Letchworth: Fondée en 1903, Letchworth est le prototype des cités-jardins imaginées par Ebenezer Howard. Les plans sont réalisés par les architectes Parker et Unwin. Figure 2- 25 : La cité jardin de Letchworth. Source : http://www.carnetdesentier.com/media/pdf/Letchworth_pdf_ok.pdf 45 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne -Welwyn Garden City : Après la 1ère guerre mondiale, Raymond Unwin avec la collaboration d’un architecte de formation classique (beaux-arts de Paris), le français Louis de Soissons, vont faire le plan de Welwin Garden City, commencée en 1919, mais jamais terminée en vérité. Figure 2- 26 : La cité jardin de Welwyn. Le « close » est un ensemble de logements ou pavillons groupés autour d'un espace central, Source : https://theswedishparrot.com/cites- jardins-de-la-campagne-anglaise-a-la-banlieue- privé ou semi-privé. On y accède par un porche de-paris/ ou portique le plus souvent inclus dans un front bâti sur rue ou par une voie de desserte se terminant en impasse sur l’espace centrale. Ce type d'habitat a été développé et employé par R. Unwin dans sa conception des cités jardins. -La cité-jardin de Stains : édifiée entre 1921 et 1933 par les architectes Eugène Gonnot et Georges Albenque. Elle est implantée sur les 26 ha du domaine de l’ancien château de Stains dont les architectes ont repris le tracé des voies Figure 2- 27 : La cité jardin de Stains. pour créer un plan en forme de toile d’araignée. Source : http://www.stains.fr/divertir/culture/cite- jardin/ IV. Soria Y Mata et la ville linéaire En 1880, l’espagnol Soria Y Mata propose son modèle de ville linéaire. Adoptant une structure axiale linéaire, Soria y Mata voyait sa ville dynamique, indépendante, structurée sur une seule voie de communication (dans ce cas le chemin de fer) d’environ 500 mètres de largeur et dont la longueur pouvait atteindre Bruxelles, Saint-Pétersbourg ou Pékin, en assurant « une intégration parfaite entre l’urbain et le nouveau mode de transport » (Laterrasse, 2018). Selon Soria la structure des villes se transforme spontanément, en s’adaptant aux progrès successifs des moyens de transport, car la forme des villes dérive de la forme du transport. 46 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne Les villes devront prendre nécessairement les formes allongées et linéaires des voies ferrées (Laterrasse, 2018). -Un plan symétrique et axial de 500 mètres de largeur (la ligne de chemin de fer), et de 53 km de longueur. -la régularisation du tracé et de la forme urbaine (ilots et parcelles). Des îlots orthogonaux occupés par les activités résidentielles, commerciales, édifices publics, des espaces publics… -La ville est ceinturée par une bande végétale. -des maisons individuelles disposant de parcelles d’environ 400 m2. Figure 2- 28 : La cité linéaire de Soria. Source : http://archivesdelimaginaire.epfl.ch/collection/detail_collection.php?collection=217 La ville de Soria a été construite sur une assiette très modeste de 5 km, le long d’une voie de 40 m de large. V. Sitte et les principes artistiques de la ville En 1889, Camillo Sitte a publié ses idées sur l’esthétique urbaine dans un célèbre œuvre théorique : « L’art de bâtir les villes», ou il a donnée plus d’importance à la qualité de l’espace urbain et non à sa forme architecturale (Sitte, 1980). 47 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne La réflexion de Sitte s’articule autour les points suivants : - Une analyse basée sur la sensibilité esthétique. - Une critique de la régularité et l'ordre exagéré des nouvelles places. - Une critique de positionnement des monuments et églises isolées. - Une critique de la théorie d'orthogonalité et de symétrie des villes. - L'urbanisme ne doit pas être une simple technique, sans aucune implication artistique. Dans une tentative d'arrêter la linéarité du nouveau boulevard, Sitte a proposé des modifications à la Ringstrasse (boulevard en anneau bordant le centre historique de Vienne), pour capturer l'espace le long de sa longueur (Blau, 2008). Figure 2- 29 : Les propositions de Sitte pour le boulevard de Ringstrasse (Vienne). Source : https://www.pinterest.fr/pin/451626668862621244/ VI. Hénard et la ville motorisée En 1903, le nombre de véhicules à Paris est arrivé à plus de 2000. Une situation qui a commencé à gêner la circulation, et qui a attiré l’attention de Hénard : si le nombre de véhicules, bicyclettes, automobiles, augmente encore, et si leur quantité double en 50 ans, la circulation deviendra vers 1950 quasi impossible à Paris. L’activité moderne exige des 48 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne débouchés plus larges, des passages plus directs... les places futures tendront, de plus en plus, à devenir des centres de circulation intensive. » (Lemas, N. 2013) Sa théorie est fondée essentiellement autour la circulation dans la ville: sa fluidité est assurée par la séparation entre l’automobile et le piéton. VI.1. Les principes d’aménagement de la ville motorisée VI.1.1. Le principe de Zonage - La zone de surveillance : L’implantation d’une tour d’orientation de 500 mètres de haut, au centre de la ville historique, et de huit tours de 250 à 300 mètres, dans d’endroits principaux de la rose des vents, dont l’objectif été de délimiter la zone interdite aux aviateurs. L’implantation aussi des postes de surveillance à la périphérie de la ville, de 150 à 200 mètres de hauteur, pour dessiner une limite entre la ville et les grands navires aériens. - -La zone résidentielle : de 2 à 3 km de largeur, réservés aux maisons à toits plats. - -La zone industrielle : elle est destinée aux usines VI.1.2.Le plan de la ville Le percement de la ville par des larges voies rayonnantes occupées par les plates-formes surélevées, avec l’aménagement des grands parcs, des jardins, des centres de repos, dans la ville. Figure 2- 30 : La cité motorisée de Hénard. Source : https://twitter.com/loouisfernandes/status/885747498345783296 49 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne VI.1.3. L’habitat - -La hauteur des immeubles est égale à la largeur de la rue - -Imposer le toit-terrasse, car Il est plus résistant et offre la possibilité de créer des jardins-terrasses. - des grands ascenseurs pour amener les voitures du garage souterrain à la rue surélevée et les aéroplanes du garage au toit. – - Offrir l’électricité, l’essence de pétrole et l’oxygène l’air liquide et les radiateurs de froid et de chaud. - VI.1.4. La circulation - -La rue à étages multiples : divisé en deux parties, celle supérieure est réservée aux piétons et aux voitures légères et la partie inférieure, réservée aux réseaux d’assainissement et au transport lourd. - -Les trottoirs et la chaussée sont constitués à 5 mètres au-dessus du sol naturel. - L’installation d’une série de canalisation de services et de câble électriques. - Sous ces canalisations se trouve un espace libre de 2,25 mètres de hauteur. Ensuite, il y’a quatre voies ferrées : les deux centrales sont réservées au transport de longue distance et les deux voies latérales à la formation des trains (reliées aux voies particulières pénétrant les maisons par des plaques tournantes). Figure 2- 31 : La circulation dans la ville motorisée. Source : https://fr.slideshare.net/bibaarchitecte/4-lurbanisme-moderne 50 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne VII. Tony Garnier et la ville industrielle En 1917, Tony Garnier a publié sa théorie sous forme d’un recueil intitulé « Une Cité industrielle. Étude pour la construction des villes. » Cet ouvrage est considéré comme la première annonce de l’urbanisme moderne. La réflexion de Tony Garnier se porte sur l’habitation humaine et l’organisation spatiale de la ville, les typologies des constructions comme la structure des édifices (Ragon, 2010). Figure 2- 32 : La cité industrielle de Garnier. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:GARNIER-Tony_Une-cite- industrielle-usine-metallurgique.jpg VII.1. Les principes d’aménagement de la ville industrielle VII.1.1. La situation Le site imaginaire de sa ville comporte deux collines, et en bordure d'un fleuve. VII.1.2. Le zoning - L’industrie : les activités industrielles se situent au fond de la vallée. - Les services administratifs et les équipements publics : occupent le centre de la ville. - -Les quartiers d'habitation : se trouvent sur un plateau orienté au sud. 51 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne VII.1.3.La voirie Le tracé de cette ville idéale est régulier avec des larges voies. VII.1.4.L’habitat Des maisons avec une composition architecturale standardisées, avec une forme cubique, et une cour intérieure ouverte à la lumière. Figure 2- 33 : L’habitat dans la cité industrielle. Source : https://tr.pinterest.com/pin/518617713324880479/ VII.1.5. L’espace vert En parallèle, Tony Garnier a pensé à un modèle de ville : « la cité industrielle » (publié en 1917) qui cherche à préserver la présence de la nature dans une optique hygiéniste ou il faut faire bénéficier les travailleurs du contact avec les éléments naturels bienfaisants : l’air, le soleil, la verdure. Figure 2- 34 :L’espace vert dans la cité industrielle. Source : https://alchetron.com/Tony-Garnier-(architect) VII.2. Matériaux et paysage urbain Dans l’introduction de son ouvrage, Garnier a écrit que tous les édifices principaux sont presque exclusivement construits en ciment armé…qui ne voit aussi que l’emploi de tels matériaux permet, mieux que jamais, d’obtenir de grandes horizontales et de grandes 52 Chapitre2 Les précurseurs de l’urbanisme moderne verticales, propres à donner aux constructions cet air de calme et d’équilibre qui les harmonise avec les lignes de la nature (Garnier, 2009). VII.3. Les critiques : La ville industrielle est une ville malade - La non-séparation de l’industrie et de l’espace urbain. - -Une extension spatiale des villes : une forte migration des populations vers la ville en cherchant un travail. - La multiplication des maladies notamment celles respiratoires et neuropsychiques dut à la pollution atmosphérique et aussi au stress de la complexité de la vie sociale. Conclusion Haussmann a réussi à rendre l’image urbaine de la ville plus attractive par son architecture, ses avenues, ses parcs, et ses monuments. Il a introduit plusieurs principes novateurs en urbanisme : la reconstruction de la ville sur elle-même, la réduction de la densification urbaine, la facilitation de la circulation mécanique, dans et autour, la ville, l’intégration de la notion d’hygiène dans son projet, l’implantation des équipements dans l’espace urbain et faire agrandir la ville ancienne à une agglomération urbaine. Par son projet, Cerda est considéré comme le précurseur de l’urbanisme moderne. Il a met les étapes de la planification urbaine allant de l’analyse de l’existant pour estimer le projeté. il a développé une nouvelle méthode pour construire une nouvelle extension ou une nouvelle ville. L’égalité était le slogan de son œuvre traduit en trame en damier, en toute répartition en matière d’équipement, d’espace vert… le confort était l’un des soucis majeurs de sa réflexion pour assurer le bienêtre aux habitants. La cité jardin a introduit des nouvelles notions sur : la composition urbaine moderne, la ville nouvelle et Le rapport ville/nature. Dans ce modèle, Howard et Unwin ne reproduisent pas systématiquement le passé, en donnant une importance à la taille des regroupements humains. La ville linéaire serait de type régional, non limitée et même « continentale », comme l’appelle Soria y Mata, « une colonne vertébrale de locomotion » constituée, en plus des