DAPP chez le chien : Rappels et actualités - PDF
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CHV Pommery
Dominique HERIPRET
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Summary
Ce document est une note de cours du Dr. Dominique Heripret sur la Dermatite Allergique aux Piqûres de Puces (DAPP) chez le chien. Il aborde la biologie des puces, les méthodes de diagnostic et les traitements recommandés, y compris les insecticides. Les informations présentées sont destinées aux professionnels de la santé animale.
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Here's a conversion of the text into structured markdown format. I have done my best to preserve the semantic content, equations and formatting of the original text. ## DAPP chez le chien, rappels et actualités **Dominique HERIPRET** Dr Vet, Dip ECVD, Spécialiste en Dermatologie Vétérinaire CHV Fr...
Here's a conversion of the text into structured markdown format. I have done my best to preserve the semantic content, equations and formatting of the original text. ## DAPP chez le chien, rappels et actualités **Dominique HERIPRET** Dr Vet, Dip ECVD, Spécialiste en Dermatologie Vétérinaire CHV Frégis ((94-Arcueil), CHV Pommery (51-Reims) La DAPP est une des premières causes de prurit du chien et la première chez le chat. Cette dermatite est très fréquente et bien connue des vétérinaires, cependant il est parfois difficile de la diagnostiquer étant donné l'absence de test spécifique et surtout, il est parfois compliqué de faire comprendre aux propriétaires que leur animal est sans doute atteint de cette dermatite en l'absence de visualisation de puces et malgré un traitement préventif parfois bien conduit. Nous reprendrons quelques points importants de biologie des puces, les pistes de diagnostic et les traitements recommandés. ### A-Biologie de Ctenocephalides felis felis : points importants * Les puces adultes ne représentent qu'environ 5% de la population parasitaire d'un foyer * Le cycle se fait au minimum en 14 jours (27°) * En habitat standard, le cycle dure 3 à 5 semaines en fonction de la température et de l'humidité * En l'absence de stimulation d'éclosion des cocons, le cycle peut durer plus de 6 mois * L'accouplement et la ponte ont lieu sur l'hôte * La ponte peut débuter 20h après l'éclosion * Une femelle pond 20-30 œufs par jour * Les œufs ne sont pas adhésifs mais tombent progressivement (sur quelques heures) au fur et à mesure de l'asséchement du chorion; ils tombent donc au gré des déplacements de l'animal et de son comportement. * Eclosion entre 1 à 6 jours (1 jour à 27°, 3 jours à 19°) * Une exposition de 24h à 3º est fatale pour 60% des œufs, mais 40% survivent * Larves apodes, avec pièces buccales de type broyeur * Photophobie, géotropisme positif des larves * Les larves se nourrissent de squames, de débris alimentaires, des déjections des puces adultes (riches en hémoglobine) * Les larves peuvent ingérer des embryophores de Dipylidum caninum * 3 stades larvaires, le dernier pouvant mesurer 5 mm * Vie larvaire entre 10 et 20 jours * Larve III tisse un cocon qui agglutine poussières et débris et colle au substrat * Cocon = forme de résistance * Eclosion si stimulation (trépidations ? chaleur ? CO2 ?) * Survie des imagos à jeun : 50% à 12 jours (19°), à 10 jours (27°) * Piqure après éclosion : moins de 1 mn (97% des puces gorgées à 1h) * Survie sur l'hôte : 6-8 jours chez le chat (113 jours sur des chats avec collerettes) : 25% des puces déposées sur un chat sont encore vivantes à 7 jours * Plusieurs repas sanguins par jour * Le repas est initié par l'injection de salive (estérase qui empêche l'agrégation plaquettaire de l'hôte et hyaluronidase qui favorise la pénétration des pièces buccales) * Les femelles peuvent multiplier leur poids par 15 et la consommation est d'environ 13,5 μl/j * Déjections émises dès 8 à 10 mn après début du repas, émises en continu * Risques de transmission : Dipylidum, FeLV et calicivirus félin par piqure et déjections (conditions expérimentales), Mycoplasma hémotropes (mais faible rôle), Yersinia pestis (mauvais vecteur), Reckettsia typhi et felis, Bartonella henselae. ### B-Pathogénie, clinique et diagnostic Sur le plan pathogénique, une DAPP peut être créée par exposition séquentielle ou continue aux piqures de puces. Certains chiens continuellement exposés peuvent arriver à une « tolérance >>> mais ce n'est pas retrouvé par tous les auteurs. La réaction allergique semble liée à une protéine de 18kD (*Ctefl*), isolée de la salive de puces, avec 100% de positivité en IDR sur des chiens sensibilisés expérimentalement et 80% sur des chiens cliniquement atteints (McDermott, 2000) Dans des régions de forte infestation (Floride), environ 40% des chiens sains et 80% des chiens atopiques ont une IDR positive aux puces. Certains pensent donc qu'un état atopique prédisposerait à l'expression d'une DAPP . La réaction allergique lors de DAPP est complexe et associe classiquement une réaction immédiate et une réaction retardée Chez le chien, la localisation des lésions est surtout dorso-lombaire, base de la queue, périnéale, face postérieure des cuisses. Possible grattage des flancs. Possible mordillement des membres. Bruet (2012) a montré que la présence d'un prurit dorso-lombaire est spécifique à plus de 85% d'une DAPP. Dans cette même étude, il est remarqué un prurit de la face dans 10-20% des cas, des oreilles, des doigts et du ventre dans 20 à 30% des cas. Un prurit facial et/ou podal n'élimine donc pas une DAPP. Si la présence d'un prurit dorso-lombaire est très évocateur d'une DAPP, l'absence de cette localisation n'élimine cependant pas totalement l'hypothèse Toujours dans cette étude, il a comparé les sites de prurit lors de DAPP et lors de simple pulicose: dans ce deuxième cas, les lésions sont plutôt ventrales, face interne de cuisses, avant-bras et jarrets Une atteinte papuleuse ombilicale avec réflexe de grattage sur ce site sont évocateurs. Les complications sont fréquentes avec surinfection bactérienne superficielle, voire profonde, dermatite pyotraumatique sur le plat des cuisses, la base de la queue. Chez le Berger allemand, des lésions nodulaires fibro-prurigineuses dorsales ont été décrites. Le diagnostic est avant tout clinique chez le chien comme chez le chat La présence de déjections de puces (observation microscopique préférable par rapport au papier absorbant humidifié) est un élément positif pour la suspicion clinique, mais son absence ne permet pas d'éliminer une DAPP L'histopathologie est non spécifique avec un aspect allergique avec éventuellement une prépondérance éosinophilique L'intérêt de tester la salive de puces en IgE ou en IDR est très modeste pour plusieurs raisons : * nous ne disposons pas de tests explorant Ctefl mais simplement d'extrait total de broyats de puces * la spécificité et la sensibilité des IDR varie en fonction des préparations fournies par les laboratoires * les IDR doivent être observées à 15mn, 24h et 48h idéalement * la spécificité et la sensibilité du dosage IgE n'ont pas été étudiées depuis plus de 20 ans. **CONCLUSION:** Le diagnostic de la DAPP est clinique et anamnestique et n'inclut pas la réalisation d'IDR ou de dosage d'IgE ### C-Traitement médical Le traitement médical doit d'abord s'appliquer à * protéger au maximum contre de nouvelles piqures (cf §D Insecticides) * stopper le mécanisme allergénique * diminuer le prurit * gérer les complications éventuelles 1) Stopper le mécanisme allergique, diminuer le prurit Comme toute réaction allergique, la notion de charge allergénique de déclenchement est importante. On sait qu'il faut une charge N d'allergènes (piqures dans notre cas) pour débuter une poussée allergique, mais qu'en revanche, un nombre N/X est seulement nécessaire pour maintenir les symptômes. Ainsi, il a été dit qu'une piqure de puce tous les 2 jours suffisaient à maintenir l'expression clinique allergique ce qui est sans doute une image plus qu'un fait, mais qui explique l'importance de « casser » le mécanisme allergique. En effet, en cas d'infestation modeste, le niveau de charge sera insuffisant pour re-déclencher une poussée. Plusieurs traitements peuvent être proposés en fonction de l'aspect clinique et de l'ancienneté des symptômes : * Lors d'une simple poussée prurigineuse récente, l'Oclacitinib peut suffire * Lors d'une inflammation plus importante, mais localisée, une corticothérapie topique (acéponate d'hydrocortisone) peut être intéressante * Lors d'inflammation nette et de prurit plus ancien, la corticothérapie orale (0,5-1 mg/kg/j de prednisolone) est à mon avis nécessaire sur 5à 10 jours. (chez le chien et sur une utilisation brève, il est inutile de faire des doses dégressives) 2) Gérer les complications éventuelles Shampooings, topique antibiotique, antibiothérapie systémique seront utilisés en fonction de l'aspect clinique. Lors de dermatite pyotraumatique, la tonte et le nettoyage local sont indispensables (parfois sous sédation). La gêne du chien peut être telle qu'il peut s'agir d'un motif de consultation d'urgence. ### D-Insecticides Ci-dessous, la liste des insecticides disponibles. Le spinosad et les isoxazolines sont actuellement les familles de choix pour le traitement préventif des puces. Leur intérêt réside en leur rapidité d'action (speed of kill) et surtout au maintien de cette rapidité tout au long de leur action. La forme « comprimé » est également adaptée lorsque des shampooings sont nécessaires. En revanche, aucun de ces produits, aussi efficaces soient-ils, ne permet d'empêcher les piqures lors d'un passage sur un foyer d'éclosion (97% des puces écloses ont piqué en moins d'une 1 heure, certains piquant en moins de 1 minute) Lorsque d'autres protections sont recherchées (moustiques, phlébotomes), on peut leur associer un autre antiparasitaire (collier ou spot-on). * Pyrèthrinoïdes: intéressants pour leur effet knock-down et leur action sur moustiques et phélobotomes, mais attention à la toxicité chez les chats et les animaux à sang froid (poissons ...) * deltaméthrine (Scalibor ®) * fluméthrine (Seresto® chat-chien) * permethrine (Activyl Tick Plus ®, Advantix ®, Duowin ®, Effitix ®, Frontline Tri-Act ®, Pulvex shampooing ®, Vectra 3D ®) * Néonicotinoïdes : * imidaclopride (Advantage ®, Advantix ®, Advocate ®, Seresto ®) * nitenpyram (Capstar ®): bonne rapidité d'action (début en quelques minutes) mais pas de rémanence * dinotéfurane (Vectra 3D ®, Vectra felis ®): bon compromis * Phénylpyrazoles * Fipronil (Broadline®, Effipro ®, Effitix ®Eliminall ®, Flevox ®, Frontline ®, Frontline Combo ®, Frontline Tri-Act ®, Strectis® * Pyriprole (Prac-tic ®) * Oxadiazine: indoxacarb (Activyl® Activyl Tick Plus ®): intéressant car nécessite une bio-activation * Lactones macrocycliques * Avermectines: sélamectine (Stronghold ®), moxidectine (Advocate ®) * Spinozynes: Spinosad (Comfortis ®) (Trifexis supprimé) * Isoxazolines * Fluralaner (Bravecto ®) * Afoxolaner (Nexgard®, Nexgard Spectra ®) * Sarollaner (Simparica ®, Strongold Plus ® * Lotilaner (Credelio ®) * Régulateurs de croissance * Analogues de l'hormone juvénile * Méthoprène ou S-méthoprène (Broadline®, Frontline Combo®, Strectis®) * Pyriproxifène: Duowin spray®, Effipro Duo ®, Vectra 3D ®, Vectra felis ®) * Inhibiteurs de synthèse de chitine * Lufenuron (Program ®) * Traitement de l'environnement (attention à la toxicité des pyréthrinoïdes) * Perméthrine + pyriproxifène : Parastop Plus ® * Tétraméthrine + S-méthoprène : Tiquanis Habitat ®