LPSP1330 Psychologie du groupe et des relations interpersonnelles - Exam 2021-2022 PDF

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UCLouvain

2022

K-A. Woltin Lena Hilbring

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group psychology interpersonal relations social psychology psychology

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This document is a past paper from a course on group psychology and interpersonal relationships, LPSP1330. The 2021-2022 exam paper outlines topics like defining a group, group formation, power and leadership, and group decision-making, and includes questions and detailed information on the exam format and structure.

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B3, Q1 – 2021-2022 LPSP1330 Psychologie du groupe et des relations interpersonnelles K-A. Woltin Lena Hilbring UCLOUVAIN INTRODUCTION PLAN Jour...

B3, Q1 – 2021-2022 LPSP1330 Psychologie du groupe et des relations interpersonnelles K-A. Woltin Lena Hilbring UCLOUVAIN INTRODUCTION PLAN Jour Sujet Littérature 15/09 Introduction : Définir un groupe… A&O : 1 ; F : 1 22/09 Devenir un groupe I : Entitativité & cohésion A&O : 2 ; F : 5 29/09 Devenir un groupe II : Formation F:4 06/10 Devenir membre d’un groupe A&O : 3 ; F : 3&5 13/10 Aspects structuraux du groupe A&O : 4 ; F : 6 20/10 Pouvoir & Leadership A&O : 5 ; F : 8&9 27/10 Efficacité & performance A&O : 6 ; F : 10 03/11 Décider en groupe A&O : 7 ; F : 11 10/11 Influence & rationalité A&O : 8 ; F : 7 17/ 11 Agression Y&K : 11 ; H&V : 12 24/11 Comportement pro-social Y&K : 11 ; H&V : 13 01/12 Attraction & relations proches Y&K : 10 ; H&V : 14 Travaux écrits individuels : A rendre pour le 08 décembre 2021 en format PDF EXAMEN ET TRAVAUX Format Examen : QCM – 85% note finale (17/20) - 40 questions - Dont 3-4 de chaque séance, y compris peut-être des QCMs que vous aurez créé - En fonction de la difficulté de la question, entre 0.5 et 2 (i.e., 0.5, 1, ou 2) point sont attribués à chaque réponse correcte et aucun point n'est attribué en cas d'absence de réponse ou de réponse incorrecte. Critère de réussite - Pour 10 / 20 il faudra avoir 50% de réponses correctes - Donc 20 / 40 questions correctement répondues - Imaginez devoir vous faire opérer par un chirurgien qui n’a appris son métier qu’à 50% ou moins… Travaux individuels – 15% note finale (3/20) 1. Créer un QCM (1/20) sur un cas réel ou fictif et portant sur une thématique abordée (A2 & A5) 2. Rédiger une courte réflexion (2/20) sur une situation interpersonnelle ou intragroupe vécue (ou hypothétique), en proposant un article scientifique permettant de mieux comprendre la situation vécue (ou hypothétique) (A4 & A5) a. Description (D) de la situation vécue (ou hypothétique) (max 150 mots) b. Analyse (A) de la situation vécue (ou hypothétique) en mobilisant une théorie ou un modèle abordé(e) dans les séances (max 300 mots) c. Article (A) : Présentez un article scientifique qui permet de mieux comprendre la situation présentée. Nous nous attendons à ce que vous résumiez avec concision les éléments clefs, à savoir le cadre théorique, la méthode et les résultats (max 300 mots) d. Explication (E) : Expliquez pourquoi et dans quelle mesure l’article permet de mieux comprendre la situation présentée (max 150 mots) e. Référence de l’article (veillez à bien respecter les normes APA). 1 1. DÉFINIR UN GROUPE… QUELQUES ÉTUDES CLASSIQUES (« STORY TIME ») TRIPLETT (1897) : FACILITATION SOCIALE Triplett a observé que les cyclistes sont plus rapides en pelotons que seuls (ex : contre la montre). Il a vérifié si les performances individuelles variaient en fonction du fait qu’elles étaient produites isolément ou en présence d’autres personnes réalisant la même activité (= en coaction). Autre EX : Les enfants réussissent mieux à des tâches motrices simples en présence de compagnons que seuls. Facilitation sociale = Le fait d’être en présence d’autrui modifie sa performance dans une série de domaines. Lors de la réalisation d’une tâche simple qu’on maitrise bien, la présence d’autres personnes (y compris des simples spectateurs) nous permet de mieux réaliser la tâche. ➔ La facilitation sociale ne fonctionne que pour des tâches simples et bien apprises. RINGELMANN (1913) : PARESSE SOCIALE Ringelmann a mis en évidence l’infériorité de la performance d’un groupe comparé à la somme des performances individuelles de chacun pour des tâches motrices simples (ex : tir à la corde). Paresse sociale = Il s’agit de la baisse de l’effort individuel lors d’un travail collectif. Le fait de ne pas se sentir observé influence notre degré d’effort dans une tâche. Si on est plusieurs à faire qqch, on va faire moins d’efforts que si on était seul à le faire. La baisse est d’autant plus importante lorsque le nombre de membres augmentent. Mais la paresse sociale diminue : - Quand les contributions personnelles ne sont pas totalement diluées et effacées dans le résultat collectif. Si notre part personnelle est bien visible, il y a moins de paresse sociale. - Quand on est dans des situations intergroupes (ex : compétitions, réussite pour l’identité sociale, etc.). - Quand on est dans un contexte normatif communautaire (VS individualiste). Si le groupe est hautement cohésif et chacun des membres est intégré au groupe, tout le monde décide de bien adopter la norme. MAYO (1927-32) : EFFET HAWTHORNE Contexte : application du Management scientifique de Taylor. Durant cette époque, on se préoccupe essentiellement de la rationalisation du travail (Organisation Scientifique du Travail) afin de lutter contre la flânerie des ouvriers. → On est dans un modèle mécaniste/motivations économiques. Mayo mène une série d’études dans l’entreprise Hawthorne (Western Electric Company) à Cicero. L’entreprise souhaitait renouveler sa ligne de production et apporter des changements pour améliorer sa productivité. Elle fait donc appel à Mayo pour suivre ce processus de changement. Les études de Mayo portent sur l’impact des facteurs d’ambiance (amélioration de l’éclairage, l’existence de pauses etc.) sur le rendement des travailleurs. Mayo va s’intéresser à la question de l’ergonomie de l’espace et aux dimensions psychologiques des travailleurs (volonté, motivation, etc.). En modifiant les différents facteurs d’hygiène, on améliore le rendement ainsi que la performance des ouvriers. Mais, en réalité, le rendement des ouvriers restait élevé même si ces facteurs étaient de nouveau éliminés ! → On a une augmentation de la productivité et de la satisfaction (mesurée par questionnaire) quel que soit l’éclairage. 2 On a observé un véritable mouvement de motivation sociale de la part des ouvriers. En effet, ils ont eu l’opportunité de sortir de l’anonymat de l’atelier en participant à cette expérience et ils ont pris conscience que le chef d’entreprise s’est intéressé à ces deniers. Cela donne le sentiment d’un groupe cohésif, solidaire et visible qui donne alors un meilleur rendement. → On est dans un modèle humaniste/motivations sociales. LEWIN (1947) : LA NORME COMME FORCE (DYNAMIQUE DES GROUPES) Lewin est arrivé aux États-Unis et a été fortement influencé par les Gestaltistes. Selon lui, une force importante est les habitudes communes, donc la norme des membres d’un groupe. Il faut changer la norme pour changer les habitudes. De plus, il y a plus d’ouverture au changement quand la décision est prise en groupe. Lewin a fait son étude dans le contexte de la Guerre. La nourriture était abondamment rationnée, il fallait garder les bonnes pièces pour les soldats et donc habituer le peuple a manger les « bas morceaux » (les abats). De nombreuses campagnes sont mises en place mais échouent… ➔ Etude dans le contexte du changement des habitudes alimentaires. EXP de Lewin – Il met en place plusieurs conditions : 1) Individuel : conférences avec des spécialistes qui proposent des argument civiques, économiques et diététiques à la consommation des abats. 2) Discussion en groupe : prendre publiquement une décision dans le groupe (intention d’achats futurs). La 1ère condition présente très peu de succès (3% d’achats des bas morceaux) et la 2e condition présente plus de succès (32% d’achats des bas morceaux). Effectivement, l’adhésion des normes passe par le groupe. Lorsqu’on sait que les autres le font, il est plus facile de le faire également de notre côté. LA NATURE DES GROUPES QU’EST-CE QUE C’EST « UN GROUPE » ? DÉFINITION Un groupe = Un groupe est (1) deux ou plus individus (2) connectés (3) par et au sein de relations sociales. (1) Un groupe peut être composé par une dyade/triade, un comité, une commission/congrégation/foule, etc. (2) Un groupe est caractérisé par des liens qui peuvent être forts (famille, amis) ou faibles (temps, événements négatifs). Au plus le groupe est grand, au plus il faudra de nombreux liens pour lier tous les membres ; mais en général les membres se sentent connectés. (3) Un groupe est « un ensemble d’individus avec des relations entre eux », c’est « une unité sociale des individus avec des statuts plus ou moins définis et des relations de rôles établis ». Il y a une affiliation au groupe « membership »), une identité commune et une identité sociale partagée. IMPLICATION Il existe d’autres définitions pour le terme de « groupe ». L’implication de celle-ci est qu’une collection de personnes peut être considérée comme un groupe. On doit faire attention aux définitions qu’on utilise et la façon dont on les interprète car la réalité est un peu plus compliquée… Il y a toujours des subtilités auxquelles on doit faire attention dans notre analyse sociale. 3 EX : Si 5 personnes attendent le bus dans la rue, on ne peut pas réellement considérer cet ensemble comme un groupe (pas de notion de lien ou de relations entre les personnes ; seulement 1 point sur 3). Par contre, dans le cas où ces 5 personnes qui attendent le bus subissent une expérience ensemble, on peut dès lors parler d’un groupe. Question : Les personnes qui jouent à des jeux vidéo en ligne ensemble forment-elles un groupe ? Il n’y a pas réellement de réponse correcte à cette question. Pour certains auteurs, ces personnes forment une véritable communauté alors que pour d’autres auteurs ce n’est pas le cas. LIMITATION Il s’agit d’une définition qui est relativement limitée étant donné qu’elle est très courte. Elle ne parle que du minimum absolu pour pouvoir parler d’un groupe. Elle ne permet pas de répondre aux questions : Que font les gens dans un groupe ? Est-ce que le groupe a un leader ? Dans quelle mesure le groupe est uni ? Comment le groupe change dans le temps ? DÉCRIRE UN GROUPE : DES QUALITÉS PARTAGÉES Pour décrire un groupe, on a besoin de qualités partagées : ✓ Les interactions = Sans interaction, il n’y a pas de groupe. On en distingue 2 types : o Les interactions portant sur les relations (socio-émotionnelles) : le support, les compliments et la critiques. Ce sont des interactions qui viennent nourrir ou affaiblir les liens entre les membres. o Les interactions portant sur les tâches (charge/fonction) : les projets, les plans et les buts. Ce sont des interactions qui viennent coordonner les ressources, les expériences et les motivations des membres. ✓ Les buts = On peut classifier les buts sur 4 dimensions (avec d’autres sous-dimensions) : o Générer des idées (créativité) ou des plans (planning) pour accomplir des buts. o Choisir la solution correcte (intellectuelle) ou la meilleure solution (prendre une décision). o Négocier la différence d’opinions (conflit cognitif) ou les disputes entre les membres (motives- mixed). o Exécuter : Participer à des compétitions (compétitive) ou créer un produit/effectuer une action collective (performative). Modèle circumplex des tâches de groupe (McGarth, 1984) On trouve les 4 quadrants (générer, choisir, négocier et exécuter) et 2 axes (Coopération VS conflit ; Comportemental VS conceptuel). 4 ✓ L’interdépendance = Les membres d’un groupe dépendent les uns des autres. Leurs résultats, actions, pensées, émotions et expériences sont partiellement déterminés par les autres. L’interdépendance peut être basse (Groupes avec peu de liens, congrégation, personnes dans une queue) ou élevée (Groupes avec beaucoup de liens, famille, militaires). Différents types d’interdépendantes : o Interdépendance mutuelle réciproque : Chaque personne occupe une place équivalente à celles des autres et la communication se fait entre tous les membres. L’ensemble des membres du groupe dépend de la contribution des autres membres du groupe. o Interdépendance unilatérale = Le leader dirige et prend les décisions pour l’ensemble du groupe. Les membres du groupe dépendent de ce leader. o Interdépendance inégale réciproque = Le leader dicte aux autres membres du groupe quelles sont les choses à effectuer. Toutefois, la communication se fait dans les 2 sens. Les membres du groupe peuvent proposer des suggestions au leader. o Interdépendance séquentielle = Chacun dépend de l’autre sous la forme d’une séquence. ✓ La structure = Des schèmes et des régularités émergent et déterminent ce qui est permis ou ce qui est condamné au sein du groupe. Cette structure précise les rôles, les normes et les relations qui structurent le groupe : o Les rôles = défient les comportements cohérents attendus des positions différentes des membres du groupe (leader/suiveur, encouragement/compromis, chercher/donner des informations, etc.). o Les normes = sont des standards consensuels (souvent implicites) décrivant les comportements (non) désirables dans un contexte donné. Elles sont définies et renégociées dans le temps et elles sont souvent cause de conflit. L’influence est déterminée par la norme. ✓ L’unité = une entité singulière avec des frontières. Certains membres sont inclus dans le groupe alors que d’autres y sont exclus. S’il n’y a pas d’unité, on se trouve avec un ensemble de personnes sans lien. Pour la décrire, on a besoin de 2 concepts : o La cohésion = l’ensemble des forces qui agissent sur les membres d’un groupe pour qu’ils restent dans le groupe et qu’ils résistent aux forces de désintégration. On parle de la force des liens entre les membres et entre un membre et l’ensemble du groupe. La cohésion est cette colle qui va permettre de coller les membres du groupe ensemble dans le but de les intégrer à la collectivité. o L’entitativité ≈ la cohésion perçue, le degré selon lequel un groupement ou un rassemblement de personnes est perçu comme formant un tout, une entité, un système distinct des autres plutôt qu’une agrégation d’individus indépendants. Elle est caractérisée par 3 éléments : ▪ Le destin commun = Est-ce que les individus subissent les mêmes expériences, les mêmes effets, les mêmes résultats, les mêmes conséquences, etc. ? ▪ La similarité = Est-ce que les individus s’engagent dans les mêmes comportements ou se ressemblent ? Au plus les personnes sont similaires, au plus on a la perception qu’il s’agit d’un véritable groupe. ▪ La proximité = Est-ce que les individus sont proches dans l’agrégation ? TYPES DE GROUPES Il existe différents types de groupes : - Les groupes primaires - Les groupes sociaux - Les collectifs - Les catégories 5 Type de groupe Caractéristiques Exemples Groupes primaires Petits groupes à long-terme, caractérisés par l’interaction face-à- Amis proches, face et avec un haut degré de cohésion, solidarité et familles, gangs, identification. troupes militaire Les groupes primaires ont une fonction de socialisation : formation d’attitudes, de valeurs, orientation sociale, etc. Il y a beaucoup d’engagements dans ces groupes, les interactions se font en face-à-face et il y a des réunions régulières. Ils prodiguent la protection, le soin et les besoins fondamentaux. L’interdépendance est extrêmement élevée dans le groupe primaire. Groupes sociaux Petits groupes de moyenne-durée et avec de la perméabilité, Collègues, équipes, caractérisés par un degré d’interaction moyen entre les expéditions, membres, surtout concernant des buts. fraternités, teams du sport, « task force » La société a besoin de groupes plus complexes. Les groupes sont organisés de manière formelle. On est face à une appartenance avec moins d’implication émotionnelle. Les frontières sont perméables et il est donc facile d’entrer et de sortir de ces groupes. Les groupes sociaux sont aussi appelés groupes secondaires, associations, groupes de tâche, etc. Collectifs Agrégations d’individus qui se forment spontanément, de courte Audiences, durée et avec des frontières très perméables. spectateurs, foules, gens dans une file Les collectifs sont des associations lâches entre les personnes de d’attende taille plus large et avec un certain degré de spontanéité. Tous les membres du groupe collectif se comportent de manière similaire. Ce sont des mouvements de masse (ex : manifestations, rassemblements de personnes fuyant un danger, « flash crowds »). Catégories Agrégations d’individus qui se ressemblent/sont similaires dans Bruxelloises, un certain sens (ex : gendre, ethnie, religion ou nationalité). physiciens, les Flamands, femmes Si une catégorie n’a pas d’implication sociale, elle ne fait rien d’autre que décrire des personnes qui partagent des points communs. Mais si une catégorie mobilise des processus personnels ou interpersonnels, cette catégorie est transformée en un groupe avec influence. Dans ce cas, les catégories peuvent être encore plus haute en entitativité que d’autres types de groupes ! L’ENTITATIVITÉ DES DIFFÉRENTS TYPES DE GROUPE Au sein de chaque type de groupe, on trouve des différences importantes concernant l’entitativité, l’importance pour l’individu, l’importance générale et les interactions : - Les groupes primaires et les groupes sociaux = Ils ont le plus d’entitativité. - Les collectifs et les catégories = Ils ont le moins d’entitativité. 6 NIVEAUX D’ANALYSE ET PERSPECTIVES NIVEAUX D’ANALYSE : DÉBAT DÉCLENCHÉ À L’AUBE DE LA DISCIPLINE On fait la distinction entre le niveau individuel et le niveau du groupe. Niveau individuel Le niveau du groupe Il y a un focus sur la personne dans le groupe, on Il y a un focus sur le groupe dans son ensemble, on s’intéresse à un point de vue individuel. s’intéresse à un point de vue collectif. On va expliquer le comportement de chaque membre On va expliquer le comportement en fonction d’un d’un groupe. système et les évènements qui lui arrivent. On va regarder si les attitudes, les motivations ou la On accepte qu’il y a une force invisible qui unit personnalité sont des déterminants du comportement. psychologiquement l’ensemble des membres d’un On regarde la réaction de l’individu. groupe (conscience collective). On regarde la réaction du groupe. Allport (1924) : « Les groupes n’ont pas de système nerveux, seuls les individus en possèdent un » ; « On ne Durkheim (1897/1966) : « Représentation collective » ; peut pas trébucher sur un groupe. ». « Les gens se comportent avec une âme singulière ». Ceci signifie que le groupe n’existe pas, seuls les On accepte de parler d’une âme singulière au sein du individus existent. On ne peut pas parler de la groupe et que le groupe peut être quelque chose psychologie d’un groupe, on doit parler de chacun des d’inexpliqué. individus et de leurs comportements. ➔ Sociologie et anthropologie ➔ Psychologie (sociale) LE GROUPE : OBJET DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE OU CONSTRUCTION IMAGINAIRE ? On fait la distinction entre le groupe en tant qu’objet scientifique et le groupe comme construction imaginaire. Le groupe peut-il être un objet scientifique ? Le groupe comme construction imaginaire Le groupe a-t-il une réalité en dehors de l’idée que s’en « Nous » est en partie une construction imaginaire, un font les gens, leurs représentations ? On est ici sur une projet supporté par une croyance, une représentation simple représentation. plus ou moins réaliste de caractéristiques et d’aspirations communes. Le groupe n’ayant pas de substrat organique, est-il autre chose que les individus qui le composent ? 7 « Ce groupe est agressif, enthousiaste, a bien travaillé, Mais le groupe a une réalité phénoménale dans la etc. » → = Anthropomorphisme. C’est une tendance à mesure où il génère des actions et des émotions qui lui donner aux objets ou aux animaux des caractéristiques sont propres. humaines. Ce n’est donc pas le groupe qui est agressif mais bien l’ensemble des individus qui composent le Ces concepts de base imaginaires se transforment en groupe qui le sont. structure et en rôles (cf. l’unité et l’entitativité qui se traduisent dans des structures et des rôles stables). Selon Allport (1924) : « Il n’y a pas de psychologie des Ceux-ci sont des constructions imaginaires, qui vont groupes qui ne soit pas essentiellement et entièrement au-delà des individus. une psychologie des individus ». Selon Debray (1981) : « Le groupe se forme en On ne peut pas dire que le groupe est agressif, mais on référence à ce dont il manque, c’est par et sur une ne peut que parler des membres agressifs qui se absence qu’il se constitue ». Tout est mis en place par trouvent au sein du groupe. Le groupe n’a pas d’unité le groupe et le groupe existe donc. Il y a des réalités qui organique. existent au-delà de l’individu au centre des groupes et des sociétés. On a un objet de croyances qui a des influences sur les individus. Avant d’être un objet scientifique, le groupe est un objet de croyances. À la constitution d’un « nous » ou d’un « eux » correspond toujours une construction imaginaire. Le « nous » idéal est un groupe dont l’action surmonte les impuissances individuelles par la mise en commun des énergies et à la solidarité. DEUX APPROCHES POUR ÉTUDIER LES GROUPES : STATUT ÉPISTÉMOLOGIQUE On fait la distinction entre l’approche dynamique et l’approche catégorielle. Approche dynamique : Réalité en soi « out there » Approche catégorielle : Réalité subjective « in the head » L’objet de la psychologie est constitué par les conduites L’approche catégorielle étudie le groupe comme une observables. On est dans l’approche behavioriste et on construction mentale. On est dans l’approche cognitive accorde au groupe un statut de réalité « en soi ». Le et on accorde au groupe ce qui se passe dans la tête groupe est un objet d’étude scientifique car il est des gens. observable. Les interactions entre les membres se déroulent « ici et maintenant ». Le groupe n’est pas tant une réalité en soi qu’un construit qu’on ne peut pas mesurer, mais bien Le groupe est considéré comme étant une totalité, une observer. On peut observer les comportements unité fonctionnelle et dynamique avec des propriétés individuels mais non pas les comportements d’un émergeantes observables. On peut observer la groupe. fréquence d’orientation, la direction des autres. Processus d’auto-catégorisation = Si je me rends Processus interindividuels = Il y a des variables qu’on compte de la catégorie à laquelle j’appartiens et qu’elle peut observer au sein du groupe, comme les a de l’importance à mes yeux, alors elle va interactions. Ces processus interindividuels se m’influencer. développent entre les membres du groupe et donnent lieu en particulier à des processus d’influence et de On retrouve le paradigme du groupe minimal et le biais comparaison sociale. pro-endogroupe. Il y a 2 niveaux dans le groupe : les processus centrés sur la tâche (dimension fonctionnelle ; progression vers le but/contenu) VS sur le groupe (dimension affective ; maintien et relations). 8 FOCUS : LE PARADIGME DU GROUPE MINIMAL ET LE BIAIS PRO-ENDOGROUPE (TAJFEL, 1970) Tajfel a réalisé une expérience durant les années 70 qui montre clairement que l’auto-catégorisation comme membre d’un groupe peut présenter des conséquences importantes sur le comportement des individus. Dans une 1ère tâche, il a créé 2 groupes basés sur des critères qui étaient présupposés être vrais mais ce n’était pas le cas. Il demande à chacun de ces groupes de juger des images. Dans une 2e tâche, il leur demande de distribuer des points. Différentes stratégies peuvent se mettre en place : essayer d’avoir le plus de points pour son propre groupe (endogroupe), essayer d’avoir le plus de points pour les 2 groupes ou tenter de mettre en place la plus grande différence entre les 2 groupes. C’est finalement cette 3e stratégie qui sera la plus souvent choisie. La catégorisation d’être membre d’un groupe fait en sorte qu’on va préférer notre propre groupe. Ici, on ne favorise pas juste notre groupe, on tente de mettre en place la plus grande différence possible avec l’autre groupe et ce, même si c’est coûteux et qu’on reçoit moins de points. À savoir qu’il n’y avait dans cette 2nd tâche, aucune motivation à gagner plus du fait de son appartenance à l’un ou l’autre groupe. De la même manière que les personnes ne connaissaient ni les membres de l’exogroupe, ni ceux de l’endogroupe. ➔ Les gens favorisent la différenciation maximale. Ils favorisent leur groupe mais visent la différence maximale, quitte à gagner moins. DEUX APPROCHES DES GROUPES : CRITÈRE D’APPARTENANCE La définition d’un groupe implique sa délimitation. Approche dynamique : Interdépendance, les Approche catégorielle : Similitude, les membres sont membres sont complémentaires interchangeables L’appartenance (le sentiment du « nous ») émerge L’appartenance émerge du fait que les membres sont lorsque les intérêts en commun se transforment en perçus comme partageant une ou plusieurs intérêts communs et que chacun entrevoit qu’il a caractéristiques communes. besoin des autres pour atteindre ce qui est recherché. Les caractéristiques sont des traits ou des aspects Le lien avec les autres et les divers rôles et statuts se stables. structurent autour d’un but commun. En fonction du but commun, on veut mobiliser les gens. Par rapport aux caractéristiques, les membres sont interchangeables. Les membres ne sont pas interchangeables. Définition sociale de soi comme membre du groupe qui Définition sociale de soi comme membre du groupe qui se forge dans l’auto-catégorisation. se forge en fonction du but partagé. Stabilité (plutôt que le changement) : les jugements de Changement et résistance : les perceptions, les valeurs similitude et la saillance de l’identification influencent et les motivations individuelles impactent le groupe. le groupe. 9 L’INTÉGRATION : LA PERSPECTIVE DE L’INTERACTIONNISME (LEWIN, 1951) La perspective de l’interactionnisme = Si on veut expliquer le comportement d’un individu, ce serait toujours en fonction de la personnalité de l’individu et de son environnement. De cette manière, on retrouve cette équation : 𝐵 = Behavior, soit le comportement de chaque membre du groupe. 𝑓 = Fonction (est la fonction de). 𝐵 = 𝑓(𝑃, 𝐸) 𝑃 = Personne et ses qualités, ses traits, ses préférences, ses émotions, etc. 𝐸 = Environnement social (aspects du groupe, les autres membres et la situation). Le comportement est donc la fonction de l’environnement social et de la personnalité. La personnalité d’un individu et l’environnement vont donc toujours interagir ensemble. EX : Un individu A est plus introverti qu’un individu B qui est fort extraverti. Néanmoins, selon le contexte dans lequel on se trouve, l’individu A sera d’autant plus introverti à un enterrement et un petit peu moins à une fête. Le même effet se trouve chez l’individu B. ➔ La personnalité d’un individu et l’environnement interagissent bel et bien ensemble. LA PERSPECTIVE MULTI-NIVEAUX La perspective multi-niveaux intègre la contribution de toutes les autres perspectives. On essaie d’intégrer tous les différents niveaux d’analyses qu’on peut avoir pour comprendre le tout. Cette perspective suggère que la dynamique en groupe est créée par des facteurs de différents types : Micro = approche purement et strictement psychologique où on part de l’individu et de ses caractéristiques, qualités, pensées, sentiments, émotions et actions de façon individuelle. Méso = approche où on se concentre davantage sur les caractéristiques du groupe. On retrouve la cohésion, la taille, la composition, la structure, les normes, la hiérarchie, la division des tâches, le pouvoir, etc. Macro = approche où le groupe en tant que tel est intégré dans un niveau plus global. On a des qualités et des processus de collectifs plus larges, allant au-delà du groupe. On trouve donc des communautés, des organisations, des sociétés. EX : Un chercheur met en place une perspective multi-niveaux pour voir quels sont les orchestres qui sont mieux que les autres. Il s’intéresse à un ensemble de variables et se concentrent donc sur chacun des niveaux : - Micro = Les compétences individuelles de chaque musicien de l’orchestre. - Méso = La composition de l’ensemble de l’orchestre (est-ce qu’il y a plutôt des hommes ou des femmes ? Combien de ressources présentent l’orchestre pour les répétitions ?). - Macro = Les sociétés et organisations où on retrouve les orchestres (Est-ce qu’ils se trouvent aux États-Unis, au Royaume-Unis, etc. ?). 10 2. DEVENIR UN GROUPE : ENTITATIVITÉ ET COHÉSION LA NOTION DE LA COHÉSION LA COHÉSION : UN DES CONCEPTS LES PLUS IMPORTANTS L’origine du terme cohésion provient du latin « haesus » (= s’accrocher). Les membres du groupe s’accrochent les uns aux autres et au groupe lui-même. Selon le Larousse, la cohésion est : « la force qui unit les molécules d’un liquide ou d’un solide ». Comme pour les molécules, il y a une force invisible qui unit l’ensemble des membres du groupe. La cohésion participe à la solidarité, l’unité, l’intégrité d’un groupe. Sans la cohésion, il y aura de la désintégration. La cohésion explique comment les groupes s’intègrent et se désintègrent face à des enjeux. Selon Moreno (1934), « la cohésion du groupe est mesurée par la force de la tendance qui pousse des sous-groupes ou des membres individuels à coopérer, à conjuguer leurs efforts au profit du but commun qui est la raison d’être du groupe. ». Selon Festinger (1950), la cohésion est : « l’ensemble des forces qui agissent sur les membres d’un groupe pour qu’ils restent dans le groupe et résistent aux forces de désintégration. ». Cette définition résume bien toutes les informations vues jusqu’à présent. LA COHÉSION : UN DES CONCEPTS LES PLUS VAGUES La cohésion est critiquée par plusieurs chercheurs. Il y a plusieurs formes et fonctions à la cohésion. Paradoxalement, le concept est critiqué pour son manque de cohésion. Chaque chercheur se focalise sur une forme différente de la cohésion. Il y a une grande diversité des sources. Il existe de multiples niveaux au sein de la cohésion. On retrouve une attraction entre les membres d’un groupe (individuel) mais aussi entre les membres de groupes différents (groupe) : « La cohésion du groupe est le résultat des forces d’attraction exercées par le groupe à l’égard de ses membres et tendant à les maintenir en son sein ». On retrouve aussi de multiples composantes dans la cohésion : L’appartenance et la morale La confiance et le travail en roupe L’attraction, le focus partagé sur la tâche, l’identité… Ce sont les différents aspects qu’on peut mobiliser pour expliquer la cohésion. NB : Dans beaucoup d’études, on constate que s’il y a une cohésion dans un groupe, c’est qu’il s’agit d’un signe de bien-être du groupe. Ceci est assez clair étant donné que le contraire de la cohésion est la désintégration, soit un groupe qui ne va jamais parvenir à travailler ensemble ou à réaliser des buts collectivement. ➔ Groupe cohésif = Groupe qui fonctionne avec des membres qui s’aiment, qui travaillent. ➔ Groupe non cohésif = Groupe qui ne fonctionne pas, les membres ne s’apprécient pas. LA NATURE DE LA COHÉSION On distingue différentes natures de la cohésion : la cohésion sociale, la cohésion liée à la tâche, la cohésion collective, la cohésion émotionnelle, la cohésion structurelle… 11 Composante Description Exemple Cohésion sociale C’est l’attraction entre les membres et des membres au groupe. J’ai des amis dans le L’attraction est ici le fait d’être « attiré » par quelqu’un dû à son groupe. appartenance au groupe. J’aime ce groupe. Ceci n’a rien à voir avec de l’attraction physique ou de l’attraction romantique. On est dans une forme d’attraction dépersonnalisée où on aime la personne pour son appartenance au groupe. Pour Festinger, cette définition de la cohésion décrit bien l’ensemble des forces qui maintiennent le groupe ensemble. Cohésion liée à la C’est la capacité de travailler avec succès comme unité Ce groupe est tâche coordonnée et comme partie du groupe. Cette cohésion permet effectif. de faire fonctionner le groupe. On va travailler ensemble vers un but, vers un objectif commun. Je fais de mon mieux pour ce groupe. On parle d’efficacité collective, de puissance et de force d’un groupe. C’est une notion de cohésion qu’on trouve pour des groupes au travail ou des groupes qui se réunissent (non pas parce que les personnes s’entendent et s’apprécient entre elles) parce qu’elles ont un objectif commun. Les groupes avec une forte cohésion à la tâche se sentent plus efficaces ensemble. Cohésion collective C’est l’identité consensuelle, l’unité basée sur l’identité et Nous sommes une l’appartenance partagée qu’on retrouve entre l’ensemble des famille. membres du groupe. Je m’identifie au On se concentre sur l’unité de nous et sur le fait d’être inclus dans groupe. cette unité et de faire bel et bien partie de ce groupe. Cohésion C’est l’intensité émotionnelle du groupe et des individus en Ce groupe a émotionnelle présence des autres membres du groupe. On parle d’une cohésion beaucoup d’énergie. positive lorsque chacun à une émotion positive partagée avec le groupe. Nous avons un esprit d’équipe. L’esprit du corps = Les membres d’un groupe qui perçoivent que le groupe a énormément d’énergie et qu’il y a bien une véritable équipe. Au sein de cette équipe, on doit être présents les uns pour les autres et on doit être présent si qqch arrive à l’un des membres du groupe ou au groupe en général. S’il y a une menace au sein du groupe, on peut retrouver une source d’émotions négatives collectives car elles sont bel et bien partagées au sein du groupe. ➔ La cohésion augmente quand le groupe devient une source des émotions positives. Cohésion C’est l’intégrité qui est basée sur des aspects structurels (normes, Nous sommes une structurelle rôles, etc.). On s’intéresse à comment est-ce que le groupe est équipe soudée. organisé, s’il y a des rôles bien définis, s’il y a une hiérarchie qui est mise en place au sein du groupe, etc. Le groupe est un « tout ». EXP : LES BULL DOGS ET LES RED DEVILS Les bull dogs présentent énormément de lien entre les membres du groupe. Il y a bel et bien une cohésion intégrée car les membres sont liés les uns avec les autres. 12 Les Red Devils présentent 2 membres en particulier qui sont beaucoup aimés et appréciés par les autres membres du groupe qui quant à eux, ne sont pas reliés ensemble. On a une hiérarchie bien plus importante dans ce cas-ci, on a donc une cohésion structurelle. ➔ Bull dogs = Cohésion intégrée. ➔ Red Devils = Cohésion structurelle. LES SOURCES/ANTÉCÉDENTS DE LA COHÉSION On trouve un ensemble de sources/antécédents de la cohésion : - L’attraction interpersonnelle (facteur socio-affectif-intragroupe) - L’attrait du but commun et l’activité collective (facteur socio-affectif intragroupe) - L’appartenance au groupe (facteur socio-affectif intragroupe) - Les aspects structuraux (facteurs socio-opératoires intragroupe) - La taille du groupe (facteur contextuel) - L’initiation (facteur contextuel) - La menace (facteur contextuel) ATTRACTION INTERPERSONNELLE (FACTEUR SOCIO-AFFECTIF INTRAGROUPE) Attraction interpersonnelle = L’attrait pour des personnes du groupe. Si les personnes au sein d’un groupe sont attirées les unes avec les autres, cette attraction est d’autant plus forte lorsqu’on trouve de : - La proximité (être proche les uns des autres) - La fréquence dans les interactions (parler fréquemment avec les membres du groupe) - La complémentarité (une personne effectue la tâche A et l’autre personne effectue la tâche B) - La réciprocité EXP SHÉRIF ET SHÉRIF (1956) : SUMMER CAMP Au début de l’expérience, les jeunes se sont liés d’amitiés avec d’autres jeunes avec lesquels ils avaient une certaine proximité (lits, dortoirs communs) ou une certaine similarité (similarités d’intérêts). Ensuite, Shérif et Shérif ont eu recours à une intervention où ils ont créé 2 groupes : Les Bull dogs et les Red Devils. Au sein de ces 2 groupes, les expérimentateurs ont fait exprès de séparer les amitiés qui avaient été déjà créées au préalable. À cette étape, on a demandé à chacun des membres du groupe qui était leur ami le plus proche. On constate que 65% d’entre eux ont cité le nom d’un « ancien ami » comme étant leur plus proche. Après quelques semaines où les membres ont réalisé un ensemble d’activités dans leurs groupes respectifs, lorsqu’on repose la question, seul 10% des jeunes ont choisi leurs amis du début. Finalement, l’attraction interpersonnelle au sein des groupes a complétement changé en fonction des groupes dans lesquels on était durant ces semaines. ➔ On a bien un facteur socio-affectif intra-groupe car on s’intéresse aux émotions qu’on a envers autrui (au sein de notre propre groupe). 13 ATTRAIT DU BUT COMMUN ET DE L’ACTIVITÉ COLLECTIVE (FACTEUR SOCIO-AFFECTIF INTRAGROUPE) Attrait du but commun et de l’activité collective = On s’intéresse à 2 dimensions : L’attrait du but commun dépend non seulement de sa netteté mais également de son adéquation aux aspirations des membres du groupe (exaltant, nécessaire, prosaïque ou tout à la fois). On pourrait se moquer des membres du groupe mais on s’intéresse ensemble à un objectif commun. o EX : On se rend à une manifestation pour se concentrer sur la cause de la manifestation et non sur les participants de la manifestation en question. L’attrait de l’activité collective ne concerne pas seulement le moyen pour atteindre le but, mais peut être source de satisfaction en elle-même. o EX : Dans une équipe de sport, on participe aux entrainements pour une compétition mais on aime aussi faire du sport. Ce n’est pas juste le but de gagner mais aussi le plaisir de s’entraîner ensemble pour le but d’être la meilleure équipe. APPARTENANCE AU GROUPE (FACTEUR SOCIO-AFFECTIF INTRAGROUPE) Appartenance au groupe = L’appartenance au groupe satisfait le besoin fondamental d’appartenance. L’appartenance est de se percevoir inclus dans un groupe. Parce qu’on est des animaux sociaux, on a le besoin d’appartenir à un groupe, de se trouver dans des réseaux sociaux. La cohésion augmente à mesure que le temps passé dans le groupe augmente. Au plus on passe de temps avec un groupe, au plus on va ressentir de la cohésion. EXP DARLEY, GROSS ET MARTIN (1951) : RÉSIDENCES UNIVERSITAIRES On met en place une expérience au sein de résidences universitaires. Les chercheurs ont réalisé une étude longitudinale de 1 an où ils ont placé 138 étudiants dans 13 appartements de 7 à 16 personnes. Avec le temps, ils ont établi des légers changements et une certaine variation dans les appartements : certains étudiants partent et de nouveaux viennent habiter dans les résidences universitaires. Au niveau des résultats, on constate qu’au plus la composition des étudiants était stable, qu’au plus les personnes restaient ensemble les unes avec les autres, au plus la cohésion allait être importante entre ces personnes. ASPECTS STRUCTURAUX (FACTEURS SOCIO-OPÉRATOIRES INTRAGROUPE) Aspects structuraux = On se concentre sur des facteurs opératoires, des facteurs sociaux qui ne sont pas affectifs. Les groupes hauts en cohésion ont tendance à être plus structurés (positions, règles, leaders, etc.). La structure du groupe permet au groupe de plus ou moins bien s’organiser pour parvenir à réaliser leur but. Il y a des structures associées avec davantage de cohésion : - Proportion des amis endo- VS exogroupe = Si la plupart de nos amis se trouvent dans notre endogroupe, la cohésion est plus grande que si la plupart de nos amis se trouvent dans notre exogroupe. - La centralité et la densité = Plus de centralité/densité, plus de cohésion. - Le pourcentage des membres isolés = Plus d’isolement, moins de cohésion. - Les subgroupes = Si la cohésion est forte dans notre sous-groupe, elle le sera donc moins dans notre groupe principal. 14 EXP SHÉRIF ET SHÉRIF (1959) : LES BULL DOGS ET LES RED DEVILS On constate que le groupe Red Devils est plus stratifié que le groupe Bulldogs qui présente donc plus de cohésion. L’attraction est plus concentrée sur les 2 individus plus aimés qui reçoivent 50% de tous les choix d’amitié. TAILLE DU GROUPE (FACTEUR CONTEXTUEL) Taille du groupe = La taille du groupe détermine le sentiment d’être une communauté. Au plus le groupe est large, au plus il est difficile d’avoir des interactions avec tout le monde au sein du groupe. La taille du groupe a un impact dû au fait qu’avec plus de membres il est impossible d’avoir des interactions et liens forts avec tous les membres. ETUDE FINN, PANNOZZO ET ACHILLES (2003) : ÉTUDE SUR LES ÉTUDIANTS EN GROUPES C’est une étude qui regarde comment est-ce que les étudiants apprennent au sein d’un groupe. On voit que les étudiants apprennent davantage lorsqu’ils sont dans des petits groupes. Il y a plus d’engagement, d’interactions d’un point de vue social et académique. En comparaison avec les grands groupes, on voit bien que dans les petits groupes, les étudiants sont bien plus dans l’interaction de la tâche, dans l’interaction qui portent sur les aspects sociaux, ils se concentrent plus sur la tâche (et font moins d’autres activités qui ne sont pas orientées sur la tâche), aident les autres, etc. ➔ Au plus la taille du groupe est grande, au plus la cohésion du groupe diminue. ➔ Au plus la taille du groupe est petite, au plus la cohésion du groupe augmente. INITIATION (FACTEUR CONTEXTUEL) Initiation = Ce sont les prérequis formels et informels nécessaires pour rejoindre le groupe. Au plus les prérequis ont un coût élevé pour l’individu, au plus il y aura de la cohésion dans le groupe. Si on fait qqch d’horrible pour entrer au sein d’un groupe, on va donner au groupe encore plus d’importance. On va mettre en place ce comportement pour justifier ce qu’on a fait. Ces prérequis vont renforcer les liens entre les individus et au sein du groupe. Il existe des groupes avec un réel rite de passage qui a pour objectif d’augmenter la cohésion et créer une exclusivité de ces groupes qui sont alors perçus comme plus prestigieux. ÉTUDE D’ARONSON ET MILLS (1959) : IMPACT DE L’INVESTISSEMENT AVANT DE JOINDRE UN GROUPE DISCUTANT DES COMPORTEMENTS SEXUELS Pendant les années 50, Aronson et Mills ont réalisé une étude sur l’impact de l’investissement prenant place avant de rejoindre un groupe en discutant de comportements sexuels. Ensuite, on dit aux participants qu’ils vont avoir la possibilité de joindre un groupe selon 3 conditions de passation : 1) Lire à voix haute des mots obscènes (initiation sévère), 2) Lire à voix haute 5 mots portant sur le sexe (initiation légère), 3) Ne rien lire (condition contrôle). 15 Par la suite, les participants doivent écouter une discussion du « groupe-à-joindre » qui était extrêmement ennuyeuse et banale, rien d’important n’y était énoncé. Au niveau des résultats, on constate que les personnes ayant été placées dans la condition « initiation sévère » sont celles qui ont trouvé le groupe le plus attirant. ➔ Cette situation est due au fait que leur initiation a déjà mis en place un plus haut niveau d’investissement. On est dans un processus de dissonance cognitive = On met en place un comportement qui est contraire à nos pensées. Ce comportement nous gêne et nous met particulièrement mal à l’aise. On se pose donc la question : Pourquoi est-ce qu’on met en place ce comportement, alors qu’il n’est pas en adéquation avec notre type de pensée ? On estime le groupe plus positivement dans le but de diminuer la dissonance cognitive qu’on ressent. Notre comportement n’est plus inadéquat maintenant qu’on estime que le groupe est important et qu’il en vaut la peine. On « paye » le prix pour en devenir membre. MENACE (FACTEUR CONTEXTUEL) Menace = Il s’agit des menaces qui viennent de l’extérieur et qui peuvent augmenter la cohésion intragroupe et provoquer une compétition intergroupe. EXP SHÉRIF ET SHÉRIF (1956) : SUMMER CAMP On trouve à nouveau le Summer Camp et les 2 groupes : Les Bull Dogs et les Red Devils. On réalise 3 interventions : (1) Activités collectives où on oppose les Bull Dogs avec les Red Devils = Cette intervention provoque la manifestation de biais pro-endogroupe (sans hostilité pour l’exogroupe) et de la cohésion (jargon, normes, etc.). On trouve une menace de l’identité sociale dans cette 1ère intervention car on cherche à être meilleurs que les autres. (2) Activités compétitives où on oppose les Bull Dogs avec les Red Devils = Cette intervention provoque de l’hostilité, de la négativité et des stéréotypes de chaque groupe envers l’autre groupe. On trouve une menace car on a peur que ce soit l’autre groupe qui gagne. (3) Activités avec un but supra-ordonné = Les 2 groupes doivent travailler et collaborer ensemble. On constate qu’il y a une réduction de l’hostilité et bien plus de camaraderies. On trouve une menace extérieure et les 2 groupes doivent se rassembler pour vaincre cette menace commune. Cette étude montre que la menace et la compétition entre 2 groupes augmente la cohésion au sein d’un groupe. C’est bien un facteur contextuel étant donné qu’il vient de l’extérieur. LES EFFETS ET CONSÉQUENCES DE LA COHÉSION Conséquences positives Conséquences négatives Satisfaction ↑ Intensité des processus sociales et émotionnels ↑ Tension et stress ↓ Influence et pression ↑ Roulement du personnel ↓ Hostilité ↑ Durée de l’affiliation ↑ Pensée de groupe et conformité ↑(prise de décision en groupe plus risquée, moins réfléchie) Productivité ↑ 16 CONSÉQUENCES POSITIVES DE LA COHÉSION AUGMENTATION DE LA SATISFACTION Les groupes hauts en cohésion rapportent davantage de satisfaction. Un groupe cohésif est un lieu de travail plus agréable et où on retrouve moins de tension et d’anxiété. Exception : Le syndrome du vieux sergent = On trouve ce syndrome dans des unités militaires cohésives où il y a eu plusieurs victimes. En ayant vécu la guerre, les soldats ont pour habituer de souvent perdre leurs collègues. Très rapidement, on constate que des symptômes de dépression, d’anxiété et de culpabilité apparaissent tellement ils sont investis et que la cohésion au sein de leur groupe est très forte. Ils sont bel et bien affectés par ce qu’il se passe dans leur groupe. En particulier, ces groupes sont trop cohésifs et ce surplus de cohésion amène à se sentir responsables des pertes. Certains se sentiront coupables d’avoir survécu et vont avoir du mal à l’arrivée de nouvelles recrues. Il y a un détachement psychologique qui se met en place lors de nouvelles arrivées. AUGMENTATION DE LA PRODUCTIVITÉ Les groupes cohésifs ont tendance à montre une performance plus élevée mais ce n’est pas pour autant systématique. Pour étudier cet effet, on met en place une méta-analyse : il y a bien un lien entre la cohésion et la production mais que ce n’est pas spécialement vrai pour tous les groupes. En particulier, on constate que le lien entre la cohésion et la performance est plus fort : Dans les groupes « bona fide » plutôt qu’ad hoc en laboratoire → Les groupes « bona fide » se forment sur la base d’intérêts communs et le lien est plus fort lorsqu’on se concentre sur un intérêt commun plutôt qu’en laboratoire. Dans des études corrélationnelles que dans des études expérimentales → Dans une étude corrélationnelle, on va simplement se concentrer sur le lien qui existe entre 2 variables. Dans les groupes petits que dans les groupes larges → Quand on est dans un petit groupe, on constate qu’on a plus d’interactions, une meilleure communication et on remarque la contribution de chaque membre du groupe. Pourquoi ? Des liens existent, mais : - Les groupes qui sont productifs (travaillent bien) deviennent plus cohésifs. - Les groupes cohésifs (s’entendent bien) deviennent plus productifs. - Une troisième variable augmente la cohésion et la productivité. Nous pouvons trouver un ou plusieurs facteurs X qui interviennent sur la performance et sur la cohésion. - La cohésion augmente la productivité et vice versa (bidirectionnelle). La bidirectionnalité de la cohésion et de la production : On constate que la cohésion au début de la vie d’un groupe (T1) va augmenter. De cette manière, le groupe s’entend relativement bien et décide de vouloir travailler efficacement ensemble. Ainsi, la productivité du groupe augmente de la même façon (T1). Au plus le groupe réussit son travail et vit des moments de succès, au plus les membres vont s’entendre les uns avec les autres étant donné qu’ils vivent des moments et des expériences positives ensemble (T2). Ainsi, la cohésion du groupe s’en trouve à nouveau augmentée, qui permettra à son tour d’agir positivement sur la performance (T2). 17 ➔ On a le fonctionnement d’un cercle vicieux, la cohésion et la performance sont dépendent l’une de l’autre et présentent de nouveaux effets sur l’une comme l’autre. Quelle sorte de cohésion amène à cet effet ? On retrouve la cohésion sociale, la cohésion liée à la tâche et la cohésion émotionnelle qui agissent sur la cohésion, qui agit elle-même sur la performance. Parmi ces cohésions, on constate tout de même que certaines sont plus puissantes que d’autres. En effet, c’est la cohésion liée à la tâche et la cohésion émotionnelle qui présentent le plus d’impact sur la cohésion. On n’oublie pas le lien d’interdépendance requise par la tâche qui agit entre la cohésion et la performance. CONSÉQUENCES NÉGATIVES DE LA COHÉSION AUGMENTATION DE LA PENSÉE DE GROUPE ET DE LA CONFORMITÉ Dans la mesure où la cohésion augmente, la pression pour la conformité augmente également et la résistance des membres quant à elle diminue. Ainsi, au plus on trouve de la conformité au sein d’un groupe, au plus il est difficile pour les membres de ce groupe d’adopter le rôle de l’avocat du diable. On trouve cette pression dans différents groupes : militaire, groupes d’amis adolescents, fraternités, gangs cohésifs, cultes et sacrifices extrêmes, équipes de sport avec des demandes de sacrifices personnels, etc. ➔ Dans les groupes cohésifs, les membres vont éviter la confrontation car l’esprit d’équipe est extrêmement fort et que les membres ne présentent pas vraiment d’opinion divergente. La conformité est belle et bien la conséquence la plus négative qu’on peut retrouver car tout le monde est d’accord avec ce qui est prononcé au sein du groupe. Ceci peut conduire à des effets néfastes car il n’y a plus du tout d’innovation, de créativité, de réflexion et de diversité sur comment est-ce qu’on doit s’organiser au sein du groupe pour réaliser nos projets, nos buts et nos objectifs. EXCURSUS : LA COHÉSION ET L’ATTACHEMENT DANS LE TEMPS LES ÉTAPES DU DÉVELOPPEMENT DES GROUPES (TUCKMAN, 1965) On va voir comment est-ce que l’attachement évolue et change au sein du groupe, en fonction du temps. Pour mieux comprendre cette notion, on va se baser sur le modèle de Tuckman. Le modèle de Tuckman = modèle qui permet de mieux comprendre et de conceptualiser comment le groupe évolue et qu’est-ce qui passe au sein du groupe en ce qui concerne l’attachement des différents membres du groupe. 18 Avec ce modèle, on part du principe, qu’avec le temps, notre groupe devient de plus en plus efficace et de plus en plus cohésif, en passant par un ensemble d’étape. En fonction du temps, on constate que le focus sur les tâches et l’interdépendance entre les membres du groupe évoluent positivement (plus d’efficacité au fil du temps). Étape Processus Caractéristiques Des communications Les membres se familiarisent (entre eux et avec le groupe). On trouve tentatives et polies. une dépendance, une inclusion et une acceptation du leader et du Orientation consensus du groupe. Ambiguïté. Forming Le leader sera la personne qui guide l’ensemble du groupe. Il ne sera pas Leader actif et forcément choisi démocratiquement. membres dociles. Critique des idées. Conflit Participation basse. On trouve un désaccord concernant procédures, une insatisfaction, des Storming tensions entre les membres et un antagonisme (leader). Polarisation et (Re-) formation de coalitions. Accord sur les Il s’agit de la croissance de la cohésion et de l’unité. On trouve un procédures. Structure établissement des rôles, des standards et des relations. Il y a une augmentation de la confiance. Les normes sont bien développées et on Réduction de Norming se trouve dans des conversations constructives. l’ambiguïté. (Re-) Après la phase de désaccord, il faut en effet trouver une manière de Sentiment de bien fonctionner vers notre but commun. « nous » On est au niveau de l'atteinte d'objectifs et dans l’orientations vers la tâche. On trouve un focus sur la performance et la production. On doit maintenant mettre en place tout ce qui a été discuté pour réaliser la Prise de décision. tâche. Travail Trouver une solution Si le travail se fait avec un groupe préexistant, l’efficacité sera Performing au problème. augmentée et les 3 premières étapes ne seront plus nécessaires. On met bien tout ce qu’on a prévu en place pour travailler. On est bien Coopération. plus sur le côté opérationnel, pour parvenir à mettre des choses ensemble. C’est la terminaison des rôles, l’achèvement des tâches et la réduction Désintégration et Dissolution de la dépendance. Après avoir accompli la tâche, il n’est plus toujours retraite. nécessaire de rester dans le groupe. Plus d’indépendance. Adjourning C’est une 5e étape qu’on ne retrouve pas toujours dans les groupes. Regret. L’ensemble de ces étapes forment un cycle. Il y a des groupes qui n’arrêteront pas d’exister. Cependant, certains membres du groupe peuvent partir alors que de nouveaux membres viendront également dans le groupe. 19 LA NOTION DE CYCLE Dans la vraie vie, on trouve un cycle entre la phase de conflit, de structure et de travail. Dans un groupe de travail au sein d’une organisation dans le temps, on va toujours commencer par des désaccords sur comment est-ce qu’on doit réaliser notre tâche ensemble. Ensuite, on parvient à se mettre d’accord et on regarde qui va faire quoi et on tente d’accomplir la tâche et de montrer les performances pertinentes. Une fois que la tâche est accomplie et est réalisée, le groupe de travail reste en place et on revient car on doit effectuer une nouvelle tâche. Ainsi, on doit de nouveau se mettre d’accord et le cycle se remet en place. Ce sont les étapes les plus importantes pour les groupes qui existent déjà, ce sont les étapes les plus importantes. ➔ On passe toujours par les 3 grandes étapes de confit, de structure et de travail. ➔ La 2e, la 3e et la 4e étape présentent toujours des cycles. 20 MESURER LES ÉTAPES : GROUP DEVELOPMENT QUESTIONNAIRE (WHEELAN,1994) Étape Item Caractéristiques Des communications tentatives et polies. Orientation Les membres ont tendance à faire ce que les leaders souhaitent car on n’a pas encore d’idée de ce qu’on va faire dans le travail. Ambiguïté. Forming Il y a très peu de conflits ouverts. Leader actif et membres dociles. Critique des idées. Conflit Il y a des opinions très différentes concernant la façon d’aborder les tâches. Participation basse. Storming Les membres défient les idées du leader. Polarisation et formation (Re-) de coalitions. Structure Accord sur les procédures. Le groupe passe du temps à planifier la réalisation du travail. Norming Réduction de l’ambiguïté. Les membres peuvent compter les uns sur les autres. (Re-) Sentiment de « nous » Prise de décision. Travail Le groupe reçoit, donne et utilise un feedback relatif à son efficacité et sa productivité. Trouver une solution au Performing problème. Il y a une haute performance et de l’encouragement. Coopération. Désintégration et retraite. Dissolution / Plus d’indépendance. Adjourning Regret. 21 LE CONCEPT DE L’ENTITATIVITÉ DÉFINITION L’entitativité = Le degré selon lequel un groupe ou un rassemblement de personnes est perçu comme formant un tout, une entité, un système distinct d’autres systèmes, comme étant un vrai groupe. C’est le degré d’organisation et de structuration des groupes. ➔ Alors que la cohésion était un élément qu’on RESSENT au sein du groupe, on se concentre maintenant sur ce qu’on PERÇOIT au niveau du groupe. On se situe d’un point de vue extérieur lorsqu’on se concentre sur l’entitativité. L’entitativité se trouve sur un continuum. On estime que soit l’entitativité est basse, soit elle est élevée. Ce continuum s’adresse donc de « pas du tout » à « tout à fait ». L’organisation et la structuration ne décrivent pas forcément comment est le groupe mais permettent tout de même de renvoyer au fonctionnement du groupe. Si on prend l’exemple des photos, les personnes qui font la queue ne présentent pas vraiment de fonctionnement entre elles. Par contre, c’est bien le cas dans l’équipe de sport, il y a beaucoup d’interdépendance, chacun a son sa fonction et son rôle bien précis. C’est pourquoi on perçoit les personnes comme une véritable unité. INDICES PERCEPTUELS (≈ UTILISÉS DANS LA PERCEPTION VISUELLE ) On retrouve un ensemble d’indices perceptuels utilisés dans la perception visuelle, tous étant basés sur les principes de la Gestalt (comment on se forme des impressions mentales) : La proximité = Au plus les éléments sont proches, au plus ils seront perçus comme les parties d’un même tout, d’une même entité. o La proximité ne suffit pas pour montrer l’entitativité du groupe car on peut percevoir des personnes comme un groupe même si elles ne sont pas forcément proches. EX : personnes de même religion. La similarité = Au plus les éléments sont semblables, au plus ils seront perçus et considérés comme les parties d’un même tout, d’une même entité. EX : Une équipe de sport avec le même maillot. À partir du moment où on perçoit une similarité, on va aussitôt percevoir le groupe comme formant une unité. La bonne forme = Au plus on a la perception que les éléments concourent à une même forme / participent au même ensemble de façon net, au plus ce groupe est clairement délimité et distinct d’autres ensemble. La bonne forme renvoie à la visibilité d’un groupe dans notre perception. Souvent, la bonne forme implique un contexte intergroupe avec un endogroupe et un exogroupe. Le sort commun = Dans la mesure où les éléments bougent ensemble dans la même direction, subissent les mêmes évènements, ils seront perçus et considérés comme les parties d’un même tout, d’une même entité. Au plus on perçoit une entitativité, au plus on considère l’ensemble des personnes comme étant unies. On ne va pas couper leur trajectoire. 22 LES RELATIONS ENTRE LES GROUPES COMME FACTEUR CONTEXTUEL La perception de l’entitativité dépend du contexte dans lequel elle se forme. Ainsi, elle est relativement dynamique. De manière générale, les exogroupes (groupes de non-appartenance) sont régulièrement perçus comme plus entitatifs que les endogroupes (groupes d’appartenance). MAIS : LE CONTEXTE COMPÉTITIF Le contexte compétitif augmente l’entitativité de l’exogroupe. Dans un contexte compétitif, l’effet d’homogénéisation de l’exogroupe disparaît. Donc, la perception d’une plus forte similarité entre les membres de l’exogroupe que de l’endogroupe disparait et les 2 groupes sont perçus comme très entitatifs. ➔ Situation générale = Exogroupe perçu comme plus entitatif. ➔ Situation compétitive = Endogroupe et exogroupe perçus entitatifs. LES EFFETS ET CONSÉQUENCES DE L’ENTATIVITÉ On retrouve différents effets et conséquences de l’entitativité : - Les stéréotypes et la stéréotypisation (relation bidirectionnelle) - L’essentialisme (relation bidirectionnelle) - L’infra-humanisation (accompagne souvent l’essentialisme) - L’attribution de pouvoir (relation unidirectionnelle) - Le biais pro-endogroupe (relation unidirectionnelle) - La responsabilité collective (relation unidirectionnelle) STÉRÉOTYPES ET STÉRÉOTYPISATION (RELATION BIDIRECTIONNELLE) Les stéréotypes et la stéréotypisation = La stéréotypisation revient à déduire les caractéristiques d’un membre d’un groupe à partir de son appartenance au dit groupe. Le procédé de l’induction provoque une généralisation qui revient à attribuer à un groupe entier les caractéristiques d’un de ses membres. On va créer un prototype quant aux membres d’un groupe et tous ces membres correspondront à celui-ci alors qu’en réalité personne n’y correspond parfaitement. C’est-à-dire si je connais un cas, je vais le généraliser à l’ensemble de son groupe. On va en faire autant pour les aspects positifs que négatifs. EXP CRAWFORD, SHERMAN ET HAMILTON (2002) Une étude en 2002 a montré que dès qu’il y a une forte entitativité perçue entre les membres du groupe, ceci nous amène à une perception d’interchangeabilité des membres et à un transfert des traits d’un membre aux autres membres du groupe. Au sein de cette expérience, on a introduit plusieurs membres qui laissent entendre certains traits et certains comportements. Par ailleurs, on peut en inférer des caractéristiques. Après un certain temps, les impressions de ces individus forment un groupe entitatif. Dès qu’on perçoit l’entitativité du groupe, on généralise les traits d’un membre du groupe à tous les membres du groupe. 23 ESSENTIALISME (RELATION BIDIRECTIONNELLE L’essentialisme = Il s’agit de la croyance qu’un certain nombre d’attributs qui permettent de décrire les gens renvoient à la nature de ces gens, à leur essence. Selon Shérif, la « pensée substantive » est la tendance à expliquer ce qui se produit dans le monde social en invoquant l’essence des choses, la nature humaine plutôt que les influences socioculturelles. L’entitativité d’un groupe entraîne fréquemment l’évocation d’une essence sous-jacente pour rendre compte des régularités observées. L’attribution de caractéristiques renvoyant à l’essence d’un groupe amène à considérer celui- ci comme entitatif. EX : On pourrait parler des inégalités entre les hommes et les femmes qui existent sur le niveau du salaire. Si on prend une perspective essentialiste, on pourrait dire que les hommes sont plus doués que les femmes pour le travail. On cherche bel et bien une explication pour des différences qu’on trouve dans le monde, en mobilisant une essence qui explique des différences entre 2 groupes différents. ➔ Au plus un groupe est perçu comme formant un tout entitatif, au plus les gens ont tendance à percevoir qqch d’essentiel. INFRA-HUMANISATION (ACCOMPAGNEMENT SOUVENT L’ESSENTIALISME) L’infra-humanisation = La tendance à attribuer une essence plus humaine aux endogroupes qu’aux exogroupes (ces derniers étant perçus comme moins humains que nous). Cette infra-humanisation se manifeste en particulier par la propension à n’attribuer qu’aux membres de l’endogroupe la capacité d’éprouver des émotions secondaires (culpabilité, honte, amour, etc.). Pour notre propre groupe, on a une tendance plus élevée d’attribuer des émotions plus complexes. On ne trouve pas de différence en ce qui concerne les émotions primaires (joie, colère, tristesse, peur, etc.) entre l’endogroupe et l’exogroupe. EX : L’INFRA-HUMANISATION (DEMOULIN ET AL., 2009) Participants dans des cellules (pensant que 5 autres participants = présents) Conditions (VI) : - Groupes choisis par chercheur (aléatoires : A/B) – écrire 5min : impact du déchet - Groupe choisi par participants (couleur favorisée : bleu/rouge ; domaine du travail favorisé : enfants/adultes) – écrire 5min : facteurs uniques du groupe Emotions (VD) ; échelle : 0 – 3 - Primaires : entrain, joie, jouissance - Secondaires : bonheur, amour, attachement 24 ATTRIBUTION DE POUVOIR (RELATION UNIDIRECTIONNELLE L’attribution de pouvoir = Les groupes perçus comme fortement entitatifs sont considérés comme possédant plus de capacités pour des actions collectives et comme plus capables d’assurer la sécurité de leurs membres. Au plus on perçoit le groupe comme étant entitatif, au plus on a cette tendance à penser que le groupe présente la capacité de mettre en place des actions collectives et d’effectuer la sécurité de chacun des membres du groupe. Ceci renvoie à la notion de l’efficacité du groupe. ➔ Au plus on a l’impression que le groupe représente une unité, au plus on pense que le groupe va être effectif et va pouvoir agir sur son pouvoir. BIAIS PRO-ENDOGROUPE (RELATION UNIDIRECTIONNELLE) Le biais pro-endogroupe = Il s’agit de la tendance à favoriser les membres de l’endogroupe (plus de qualités attribuées, plus de faveurs et de récompenses accordés). En tant que membre de l’endogroupe, on a tendance à favoriser les membres de notre propre groupe. On pense que notre groupe présente des attributs positifs, on fait davantage de faveurs aux membres de notre groupe, on répartit les ressources en fonction des membres de notre propre groupe. ➔ On perçoit le groupe comme une unité. Au plus on trouve cette disparité entre notre groupe et l’exogroupe, au plus on perçoit l’exogroupe comme formant quelque chose d’opposé. RESPONSABILITÉ COLLECTIVE (RELATION UNIDIRECTIONNELLE) La responsabilité collective = Il ne s’agit pas seulement d’un membre commettant un acte répréhensible, mais aussi des membres de son groupe qui sont tenus pour responsables sur la base d’un des facteurs de l’entitativité : le degré d’interdépendance. Au plus on perçoit le groupe comme entitatif, au plus on a tendance à généraliser la réalité car on perçoit une interdépendance entre les membres du groupe comme étant très entitatifs. EX : La violence et la vengeance collective. Généralement, il n’y a qu’un seul membre du groupe qui a commis l’acte en tant que tel, et pourtant on a tendance à l’attribuer et le généraliser à l’ensemble du groupe. ➔ On va donc accorder une responsabilité partagée pour les actes qui sont commis par un seul membre du groupe. 3. DEVENIR UN GROUPE : FORMATION JOINDRE DES GROUPES Joindre un groupe = action qui dépend des qualités personnelles des individus (traits, motivations, expériences…). LA PERSONNALITÉ LES « BIG FIVE » : LES DIMENSIONS FONDAMENTALES Les chercheurs se sont concentrés sur le modèle du Big Five, comprenant les 5 grands facteurs de la personnalité. 25 Dimension Contenu Extraversion : Pousse les personnes à joindre Sociable, gentil, convivial, assertif, émotionnellement positif, les groupes actif, énergétique... Agréabilité (amabilité) : Qualité que les Sincère, pense du bien des gens, s’inquiète pour le bien être groupes cherchent d’autrui, modeste, compassionnelle, coopératif Caractère consciencieux : Poursuivre ses Responsable, organisé, orienté vers la performance, auto- buts avec des groupes discipliné, confiant concernant le planning, efficient Névrosisme : Groupes source de stabilité Emotionnel, anxieux, facilement irrité, fier, tendance à se sentir triste ou déprimé, impulsif, bouleversé Ouverture à l’expérience : Groupes source de Intellectuellement capable, apprécie l’art et la beauté, nouvelles idées et alternatives émotionnellement expressif, ouvert d’esprit, imaginatif L’extraversion est la dimension la plus importante. → Elle permet de prédire les comportements des personnes au sein d’un groupe. On est capable de voir les gens sociaux, assertifs, positifs, etc. Cependant, ce n’est pas uniquement l’individu qui est extraverti qui va chercher un groupe. Ce sont les groupes qui cherchent à accueillir des personnes extraverties et qui présentent des niveaux d’extraversion élevé car ce sont des personnes qui permettent d’apporter un grand nombre d’interactions stimulantes au sein de notre groupe. L’extraversion est un trait facile à détecter et il est très apprécié des groupes car les membres sont ouverts, conviviaux, sociaux, gentils, etc. RELATIONNALITÉ Les personnes hautes en « relationnalité » présentent des valeurs, des attitudes et des perspectives qui facilitent l’établissement et le maintien des connections avec autrui. Elles valorisent l’appartenance aux groupes. Ce sont des personnes qui aiment être avec les autres et qui s’investissement beaucoup dans les interactions. La relationnalité est associée avec l’extraversion et l’agréabilité. ETUDE CROSS ET AL. (2000) : EFFETS BIDIRECTIONNELS On constate que les personnes hautes en relationnalité qui interagissent en dyades apprécient davantage l’interaction. De plus, les partenaires aiment davantage interagir avec des personnes hautes en relationnalité. Au plus les personnes sont hautes en relationnalité, au plus elles perçoivent que leur partenaire se dévoile, répond, est satisfait, etc. Dans l’autre sens, le partenaire préfère lui aussi interagir avec des personnes qui présentent des niveaux élevés en relationnalité. LES HOMMES, LES FEMMES ET LES GROUPES On trouve un ensemble de différences entre les hommes et les femmes. Les femmes ont tendance à : - Être plus extraverties, surtout concernant les aspects « gentils » et « convivial » - Se rappeler de plus de détails de leurs relations et réseaux sociaux - Rapporter que pour elles, les relations sont plus importantes - Passer plus du temps en groupes (même si elles appartiennent à moins de groupes) 26 Mais il y a aussi des aspects pour lesquels on ne trouve pas de différences. On ne trouve pas de différences entre les hommes et les femmes concernant : Le temps pris pour les activités solitaires L’engagement dans la communauté L’appartenance à des groupes pas typiques Les femmes cherchent l’appartenance à des groupes qui sont plus petits, informels et plus intimes, qui ont tendance à donner davantage de soutien et de support. MOTIVATION SOCIALE 3 BESOINS On trouve 3 besoins importants dans la motivation sociale, qui nous permettent de prédire si oui ou non une personne va rejoindre le groupe :  Besoin d’affiliation = Les personnes joignent plus fréquemment des groupes, passent plus de temps en groupe, communiquent davantage avec les membres, acceptent des nouveaux membres plus facilement mais sont aussi plus anxieux à l’idée d’être rejetée du groupe.  Besoin d’intimité = Les personnes cherchent des relations proches, chaleureuses et avec une certaine sollicitude. Ce sont des personnes qui n’ont pas peur d’être rejetées, elles sont plutôt focalisées sur la camaraderie, la réciprocité et le soutien mutuel (= aspects positifs). Il y a un besoin d’intimité élevé, une véritable recherche vers un soutien mutuel.  Besoin de pouvoir = Des personnes qui présentent des interactions dyadiques et davantage d’interactions avec une plus grande partie du groupe. Elles initient l’action et essaient de persuader autrui. Elles joignent les groupes pour les opportunités d’influencer autrui. Il y a un besoin plus personnel de contrôle. On est tous placés quelque part sur l’échelle de ces besoins. On a tous un certain degré de ces besoins en nous. Il s’agit donc de dire si on est plutôt haut ou bas sur ces échelles. Ce sont surtout les besoins d’affiliation et d’intimité qui prédisent le groupe (mais les 3 besoins restent tout de même importants). INTÉGRATION DES BESOINS Intégration des besoins (Schutz, 1992) = Les 3 besoins sont intégrés dans la théorie fondamentale de l'orientation des relations interpersonnelles (« Fundamental Interpersonal Relations Orientation theory » ; FIRO). Les groupes satisfont les 3 besoins (attention autre terminologie). Les 3 besoins déterminent comment les gens traitent autrui et comment ils souhaitent être traité. Inclusion (= affiliation) Contrôle (= pouvoir) Affection (= intimité) Exprimé J’essaie d’être avec des autres ; J’essaie d’être responsable J’essaie d’être gentil avec les Je rejoins des groupes. quand je suis avec les autres ; autres ; J’essaie d’avoir des J’essaie que les autres fassent relations intimes. comme je veux. Désiré J’aime bien quand les gens Je laisse les autres décider quoi Je souhaite que les autres me m’invitent ; J’aime bien être faire ; Je laisse les autres prend traitent gentil ; Je souhaite que inclus dans des activités. en charge les choses. les autres soient proches. 27 Ce sont les besoins qui poussent les gens à rejoindre le groupe. Ces trois besoins déterminent comment est-ce qu’on traite les gens et comment est-ce qu’on est traité. C’est bien réciproque. ANXIÉTÉ ET ATTACHEMENT ANXIÉTÉ SOCIALE Les personnes timides se sentent inconfortables dans les groupes. Cette tendance se manifeste très tôt dans la vie de l’individu, à partir de 2 ans. Dès cet âge, on est capable de mesurer le degré dans lequel un enfant est introverti ou extraverti. L’anxiété sociale se manifeste lorsque les personnes veulent donner une bonne impression, veulent être bien accueillies vis-à-vis des autres mais doutent de leurs capacités à former des relations. À cause d’attentes pessimistes, elles souffrent des effets négatifs (tension, tachycardie…) qu’elles tentent d’éviter par la désaffiliation. Pour éviter ces différents effets néfastes, elles évitent donc les situations sociales. Si elles rejoignent des groupes, elles restent en retrait et sont silencieuses. C’est le fait d’être jugé par autrui qui apporte de l’anxiété. On a un cercle vicieux qui se met en place par les mauvaises attentes et les mauvaises impressions qui sont confirmées. ATTACHEMENT Selon Bowlby (1980), le style d’attachement se définit comme étant la manière d’être attaché et de gérer ses relations. Il s’agit donc de la manière de se connecter avec autrui, qu’on apprend dès notre plus jeune enfance. On trouve à la fois une orientation cognitive, émotionnelle et comportementale. On retrouve 3 styles d’attachement : - Attachement sécure = Les personnes contribuent au groupe de façon instrumentale (elles s’investissent dans les tâches) et sociale (elles s’investissent dans les interactions et l’harmonie). Ce sont donc des personnes qui se sentent bien dans leur attachement aux autres membres du groupe. - Attachement anxieux = Les personnes contribuent moins, en particulier dans l’aspect instrumental. Ce sont des personnes qui ont peur de donner une mauvaise impression (ex : être incapable de faire une tâche). Elles vont réduire leur contribution pour ne pas donner l’impression d’être des idiots ou des incapables. - Attachement évitant = Les personnes contribuent moins que ce soit dans l’aspect instrumental et dans l’aspect social. Il s’agit du pire style d’attachement. Elles contribuent moins dans les tâches et dans les interactions avec les autres membres du groupe. L’avancement des buts du groupe (instrumental) et le bien-être social du groupe (social) sont entravés. Les personnes qui présentent un style d’attachement anxieux ou évitant ne présentent pas de problème mais sont tout de même des personnes qui ne se sentent pas à l’aise dans le groupe et qui ne sont pas toujours appréciées par les autres membres du groupe. 28 FOCUS : STYLE D’ATTACHEMENT AU GROUPE (SMITH ET AL., 1999) Avec cette classification, on considère différents types de profils :  Sécure = Bas en évitement et bas en anxiété  Préoccupé = Bas en évitement et haut en anxiété  Ignorant = Haut en évitement et bas en anxiété  Anxieux = Haut en évitement et haut en anxiété EXPÉRIENCE ET PRÉFÉRENCE L’histoire vécue présente un impact pour le futur. Les personnes qui ont vécu des expériences positives cherchent à devenir les membres de nouveaux groupes. ➔ On trouve un ensemble de recherches qui montrent qu’au plus on a eu des expériences positives dans le passé, au plus on cherche à devenir membres de nouveaux groupes. ETUDE BRINTHAUPT, MORELAND & LEVINE (1991) ; PAVELCHAK, MORELAND & LEVINE (1986) Les auteurs ont réalisé une étude au sein de laquelle ils ont sélectionné plus de 1000 étudiants en 1 ère année qui ont rempli un questionnaire sur l’importance de la joie ressentie dans un groupe à l’école. Les étudiants avec des expériences positives essayaient plus sincèrement de joindre des groupes à l’université et étaient plus engagés. Ils étaient également plus positifs et optimistes concernant leurs attentes des groupes futurs. Ils étaient aussi plus sélectifs (grâce à leurs expériences). Par exemple, ils étaient plus conscients des coûts liés aux appartenances. Donc si on a vécu une expérience positive de groupe dans le passé, cela nous permet de valoriser davantage le fait d’être membre d’un groupe et de mettre en place les comportements nécessaires pour s’intégrer dans le groupe. AFFILIATION Quand est-ce qu’on joint un groupe ? Cela dépend en partie de la situation (est-elle ambigüe, rôle de la tâche…) COMPARAISON SOCIALE FOCUS SUR LE BESOIN D’INFO ET DE CLARTÉ Selon Festinger, les personnes se comparent pour des raisons informationnelles (informations sur elles-mêmes et sur l’environnement). Elles cherchent une validation de la réalité sociale. Les interactions avec les autres nous informent sur nous-mêmes et sur la réalité dans laquelle on vit. On espère gagner de la clarté en se rapprochant des autres et en partageant des opinions avec les autres. 29 Cette comparaison sociale est davantage présente dans les situations ambiguës qui amènent un sentiment de confusion. On va se rapprocher les uns des autres pour tenter de réduire les sentiments négatifs et pour gagner en clarté. L’affiliation va amener une clarté cognitive. On retrouve plusieurs motivations : - Évaluer ses propres qualités - Déterminer ses objectifs - Aider autrui - Confirmer ses croyances de supériorité… AUSSI POUR GÉRER LA PEUR AVEC DES PERSONNES SIMILAIRES (SCHACHTER, 1959) Dans l’expérience de Schachter (1959), il y a plusieurs conditions : 1) Condition de faible anxiété – Des chocs électriques seront délivrés pour voir si le fait de punir augmente la qualité de l’apprentissage. 2) Condition de forte anxiété – Des chocs électriques seront délivrés pour voir si le fait de punir augment la qualité de l’apprentissage. Il n’y a aucun dommage permanent suite à l’expérience. Ensuite, on prépare la salle et on donne 2 autres types de conditions aux personnes, qu’elles peuvent choisir dans ce cas-ci : 1) Attendre seul ou 2) Attendre en compagnie d’un groupe. Finalement, l’expérience s’arrête à ce niveau-ci. Au niveau des résultats, on constate très rapidement que : - 35% des personnes souhaitent attendre en groupe si on est dans la condition de faible anxiété. - 65% des personnes souhaitent attendre en groupe si on est dans la condition de forte anxiété. Le chiffre est pratiquement doublé. Dans une situation qui fait peur (attendre un choque électronique fort plutôt que léger) les personnes préfèrent attendre avec des autres en face à la même situation (« misery loves miserable company »). Si on est angoissé, on a tendance à rechercher la présence de l’autre dans le but de se rassurer ! AUSSI POUR GÉRER LA PEUR, PAS L’EMBARRAS (MORRIS ET AL., 1976) Dans l’expérience de Morris et al. (1976), on va utiliser la comparaison sociale en situation de peur. Les participants arrivent devant une porte avec un panneau « Attitudes sexuelles – Veuillez attendre dans la salle ». Différentes conditions sont organisées : I. Peur : Appareil électronique, info que l’étude implique des chocs électriques et des stimulations sexuelles. II. Embarras (anxiété) : boîtes avec des dispositifs contraceptifs, livre sur les MST, images d’hommes et de femmes nus, etc. III. Ambiguïté : boîtes avec des formes à remplir Les chercheurs ont observé les participants par un miroir sans tain. Observations : - Interactions (parler de la situation) - Action (examiner l’équipement : regarde en détail les boîtes, les questionnaires) - Désengagement (se retirer psychologiquement de la situation en lisant un livre) - Non-réaction (parler d’un tout autre sujet) - Fuite (quitter l’expérience) 30 La condition de peur est la condition la plus forte en ce qui concerne l’interaction. Les personnes parlent davantage avec les autres personnes. Ceci confirme bien l’idée selon laquelle on va s’investir et échanger davantage dans la condition de peur. La condition d’anxiété est la plus forte en ce qui concerne le désengagement. Les personnes avec un haut niveau en anxiété aient tendance à éviter les interactions avec les autres. COMPARAISON SOCIALE VERS LE BAS ET VERS LE HAUT Les personnes se comparent à des cibles différentes en fonction de leur but : Information → Des cibles similaires (= horizontal) Confiance en soi → Des cibles plus faibles (= vers le bas) Motivation → Des cibles légèrement plus efficaces (= vers le haut) SELF-EVALUATION MAINTENANCE (SEM) MODEL (TESSER, 1988, 1991) C’est un modèle de maintenance d’autoévaluation qui prédit la comparaison vers le haut ou le bas. ➔ On va se comparer et rejoindre des groupes avec des personnes plus faibles pour des aspects plus importants. ➔ On ira dans des groupes plus forts concernant des aspects qui ne sont pas trop importants pour la confiance en soi. Même s’il est efficace de chercher des cibles plus efficaces que nous, on va utiliser cette comparaison plutôt de manière favorable pour notre image de nous-mêmes et donc maintenir une auto-évaluation favorable :  On va se comparer à des personnes faibles pour des aspects importants.  On va se comparer à des personnes fortes pour des aspects peu importants. De plus, les individus vont donner moins d’informations à des personnes proches si ça concerne qqch de vraiment important. Les personnes vont être davantage prêtes à aider les étudiants peu connus pour réussir un examen que des étudiants avec qui ils sont proches. Comment expliquer ce phénomène ? On veut êtr

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