Les maladies des ursidés PDF

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Ce document traite des maladies des ursidés, notamment les affections virales, bactériennes et parasitaires. Il détaille l'étiologie, les symptômes, le diagnostic et le traitement de différentes maladies comme la rage, la parvovirose, et l'adénovirose.

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Les maladies des ursidés Les maladies des ursidés En règle générale, les ursidés semblent peu touchés par les maladies, à part lorsqu’ils sont très jeunes. Toutefois, cela reste possible et il est donc important de connaître les principales pathologies qui peuvent les toucher. De plus, ces animaux...

Les maladies des ursidés Les maladies des ursidés En règle générale, les ursidés semblent peu touchés par les maladies, à part lorsqu’ils sont très jeunes. Toutefois, cela reste possible et il est donc important de connaître les principales pathologies qui peuvent les toucher. De plus, ces animaux peuvent également être vecteurs de zoonoses. I. Les affections virales B. La parvovirose A. La rage 1. Étiologie et généralités 1. Étiologie et généralités Le virus (parvovirus) est excrété dans les matières fécales d’animaux malades et résiste longtemps dans La rage est provoquée par un rhabdovirus. Elle est le milieu extérieur. Les ursidés, notamment les jeunes, identique pour tous les mammifères, y compris pour sont sensibles à cette maladie. les humains. Elle se transmet par la salive (léchage de plaies) et par morsure d’un animal enragé. 2. Symptômes Chez les ursidés, la période d’incubation de la rage Les symptômes sont les mêmes que ceux dévelop- peut être longue : elle peut durer plusieurs mois. Il pés par les canidés : gastro-entérite grave, souvent semble d’ailleurs qu’ils soient moins sensibles à l’in- hémorragique, pouvant s’avérer mortelle. L’animal fection que les autres carnivores (chiens, coyotes et est léthargique, devient anorexique et présente une renards). diarrhée avec du mucus et du sang. La mort survient rapidement. Un individu sain mais porteur pourra, à 2. Symptômes cause d’un stress, déclencher la maladie. C’est le cas, par exemple, d’animaux réintroduits dans un nouvel Comme pour les canidés et autres mammifères, le environnement ou subissant la présence intempestive principal symptôme est la modification du compor- des humains. tement de l’animal : il perd sa crainte des humains, se montre en plein jour, agressif, et présente des troubles 3. Diagnostic de la démarche. Observation des signes cliniques complétée par les 3. Diagnostic examens de laboratoire. De la même manière que chez les canidés, le 4. Traitement diagnostic se fait par observation des symptômes et par diagnostic biologique après la mort de l’animal. Le traitement est assez difficile à appliquer chez ces animaux du fait des manipulations à répétition. La 4. Traitement lutte passe donc par la prévention (vaccination ou isolement d’animaux malades). Aucun traitement n’est possible une fois que les symptômes apparaissent, que ce soit chez l’animal ou chez les humains. La prévention par la vaccination et des mesures sanitaires adéquates restent le meilleur moyen de lutte. Fig. 1 La vaccination peut être un bon moyen de prévention pour certaines maladies. © megaflopp – stock.adobe.com 1 C. L’adénovirose, ou hépatite 4. Traitement de Rubarth La vaccination semble inopérante chez les canidés 1. Étiologie et généralités et les ursidés. La prévention est donc essentielle : tout risque de contact entre les animaux sauvages et des Comme les canidés, les ursidés y sont sensibles. La porcs (ou leur viande crue) doit être éliminé. transmission se fait par ingestion d’urine, de fèces ou de salive provenant d’animaux atteints d’un E. La rotavirose adénovirus. 1. Étiologie et généralités Le virus est très résistant dans le milieu extérieur : pour la contamination, un contact direct n’est donc pas Les rotavirus sont particulièrement résistants dans nécessaire. De plus, l’excrétion dans l’urine s’effectue le milieu extérieur. Les oursons y sont très sensibles, pendant un temps relativement long. tandis que les adultes semblent être des porteurs sains. Le risque de transmission aux humains est quasi nul. 2. Symptômes 2. Symptômes Ils peuvent aller de la fièvre jusqu’à la mort de l’animal. Le rotavirus à tropisme digestif entraîne chez les jeunes ursidés une diarrhée qui peut s’avérer 3. Diagnostic mortelle, surtout par déshydratation. Le diagnostic se fait par l’observation des signes 3. Diagnostic cliniques et par analyse sanguine chez l’animal survi- vant. Un diagnostic post-mortem peut également être Le diagnostic virologique est réalisé par examen des effectué. matières fécales au microscope électronique. Des tests de dépistage rapide peuvent être utilisés. 4. Traitement 4. Traitement Comme chez les canidés, le traitement est essentiel- lement symptomatique. Le traitement consiste dans le contrôle des symptômes et notamment de la diarrhée en raison du risque de D. La maladie d’Aujeszky déshydratation. Le caractère bénin de l’affection n’a pas suscité le développement d’un vaccin. 1. Étiologie et généralités F. Maladies à transmission Elle est due à un herpèsvirus auquel sont sensibles vectorielle de nombreux mammifères, dont les canidés et les ursidés. Des insectes piqueurs peuvent transmettre diverses maladies aux ursidés qui servent alors de réservoir. Les 2. Symptômes animaux deviennent ainsi porteurs des virus respon- sables de ces pathologies. C’est le cas, par exemple, Chez l’ours, l’infection provoque un prurit incoer- de l’hantavirose. Les réservoirs principaux du virus cible de la face et évolue vers la mort en quelques responsable sont les rongeurs, mais l’ours peut aussi jours. jouer ce rôle, sans toutefois développer la maladie. Le problème réside alors dans le fait que c’est une 3. Diagnostic zoonose importante qui provoque chez l’humain une fièvre hémorragique avec un syndrome rénal aigu Le diagnostic se fait par l’observation des signes pouvant s’avérer mortel. cliniques. Un examen post-mortem peut également être effectué à des fins de confirmation. 2 Les maladies des ursidés II. Les affections bactériennes 3. Diagnostic A. La salmonellose Le diagnostic clinique peut être complété par un examen bactériologique sanguin. 1. Étiologie et généralités 4. Traitement Salmonella est une bactérie hébergée par de nombreux animaux sauvages, chez qui les porteurs Le traitement est basé sur l’antibiothérapie. sains sont fréquents. Ainsi, certaines espèces peuvent servir de réservoir et être source de contamination pour l’humain ou pour d’autres animaux. 2. Symptômes Chez les canidés et les ursidés, la pathologie ne semble pas poser de problèmes, sauf parfois chez les jeunes qui peuvent souffrir de diarrhée plus ou moins grave. Les adultes sont des porteurs sains. Il s’agit d’une zoonose provoquant une gastro-entérite de gravité variable. Les humains peuvent être conta- minés via des eaux ou des aliments souillés par les Fig. 2 Le diagnostic de la maladie de Lyme peut être réalisé via un examen excréments d’animaux infectés. sanguin. © stock.adobe – Richard Villalon 3. Diagnostic C. La maladie du rouget La coproculture est la méthode de référence pour 1. Étiologie et généralités poser un diagnostic, même si, dans certains cas, on peut également utiliser l’hémoculture. Cette pathologie touche de nombreuses espèces, dont l’ours brun qui y est sensible. De plus, cet animal 4. Traitement peut servir de réservoir à la bactérie Erysipelothrix rhusiopathiae et participer à l’entretien de la maladie Le traitement se base, comme pour toutes les mala- via l’élimination de la bactérie dans les fèces, conta- dies d’origine bactérienne, sur l’utilisation d’anti- minant ainsi l’environnement. biotiques. Un absorbant intestinal (charbon actif) est également administré si cela est possible. 2. Symptômes B. La maladie de Lyme Les formes légères se déclarent par des lésions cuta- nées. Les formes aiguës peuvent mener à la mort. 1. Étiologie et généralités L’humain présente des lésions cutanées et peut déve- lopper une endocardite. L’animal le plus sensible La bactérie Borrelia burgdorferi est transmise par reste le porc, et divers animaux sauvages, dont les l’intermédiaire d’une tique. Elle représente un risque ours, peuvent être vecteurs de la bactérie. important pour les humains et les bovins qui y sont très sensibles. Les ursidés peuvent être porteurs en 3. Diagnostic hébergeant le parasite vecteur. Le diagnostic se réalise par examen bactériologique 2. Symptômes au niveau sanguin. Les ursidés peuvent développer des troubles dermato- 4. Traitement logiques, arthritiques, cardiaques et neurologiques. Le traitement est basé sur l’antibiothérapie. 3 III. Les affections parasitaires c. Diagnostic Le diagnostic est réalisé via une coprologie. A. Les parasites externes d. Traitement 1. Les puces Le traitement consiste en l’utilisation d’antibiotiques coccidiostatiques comme les sulfamidés. L’ours peut être sensible aux infestations par les puces. Elles peuvent créer de sévères anémies et des 2. La toxoplasmose hypersensibilités. a. Étiologie et généralités 2. Les tiques La toxoplasmose est une zoonose majeure avec des conséquences pouvant être graves. Elle est également Les tiques aussi peuvent affecter les animaux due à un protozoaire : Toxoplasma gondii. sauvages. Il en existe différents genres : Rhipicephalus, Ixodes (rôle vectoriel dans la maladie de Lyme), Comme les canidés, les ursidés ne semblent jouer que Dermacentor, Amblyomma, etc. le rôle d’hôtes intermédiaires. Le risque de transmis- sion à l’humain par leur biais est donc relativement 3. Les poux faible et n’a lieu qu’en consommant leur chair. Les poux peuvent aussi parasiter les ursidés, bien b. Symptômes qu’il soit moins fréquent de les rencontrer. Ils Chez les ursidés, les signes cliniques consistent en provoquent des maladies contagieuses plus ou moins des troubles respiratoires (bronchopneumonies avec prurigineuses. fièvre irrégulière), nerveux ou atypiques (troubles digestifs et oculaires). 4. Les sarcoptes c. Diagnostic Les acariens de type Sarcoptesscabiei peuvent affec- Le diagnostic est essentiellement sérologique. ter les ursidés. Ils provoquent une dermatose conta- gieuse s’exprimant en un prurit violent, une forte d. Traitement alopécie et l’apparition de lésions cutanées. Cette Le traitement s’appuie sur l’antibiothérapie. La pathologie, appelée gale sarcoptique, peut aussi prévention est essentielle : hygiène, évaluation du toucher les humains chez lesquels l’affection cuta- statut sanitaire, contrôle de la viande, etc. née est généralement limitée et guérit spontanément. 3. Les vers B. Les parasites internes Les ursidés hébergent, comme de nombreux autres 1. La coccidiose animaux sauvages, des vers digestifs qui, en général, n’entraînent pas ou peu de désagréments chez leurs a. Étiologie et généralités hôtes. La coccidiose peut être due à un protozoaire du genre Isospora ou Sarcocystis. Il s’agit d’une maladie très Chez les ursidés, moins parasités que les canidés, fréquente chez les jeunes ursidés, mais non transmis- différents vers ont pu être mis en évidence : sible aux humains. – des vers plats : Dicrocoelium (« petite douve » qui infeste de façon massive les ours bruns mais n’im- b. Symptômes plique pas de gêne), Baylisascaris (moins fréquent), La coccidiose est responsable d’une entérite hémor- Diphyllobothrium, etc. ; ragique pouvant être mortelle pour les oursons. Les – des vers ronds : Cysticercus, Trichinella, etc. adultes sont souvent des porteurs sains. Les symptômes, le diagnostic et le traitement des vers sont les mêmes que chez les canidés. 4 Les maladies des ursidés IV. Autres maladies A. Maladies dégénératives Comme pour les canidés, l’étude plus approfondie Elles sont principalement liées à l’âge et donc plus de différentes espèces d’ursidés a permis de mettre en fréquentes chez les individus âgés. Il s’agit de mala- évidence différentes maladies non infectieuses ainsi dies telles que l’arthrose, les tumeurs, etc. que différentes pathologies liées à la vie en captivité. Un tel développement peut s’expliquer par une espé- B. Problèmes liés à la captivité rance de vie plus longue en captivité, ou bien grâce à une facilitation des observations, des manipulations Bien que tout soit fait pour respecter au mieux la et des suivis en structure zoologique. physiologie et le mode de vie des animaux captifs, certaines pathologies sont à mettre en relation avec les inconvénients inhérents à cette captivité. Le principal problème est le stress que de nombreuses espèces subissent au quotidien. Ce stress se manifeste principalement par des troubles du comportement. Par exemple, de l’agressivité, l’abandon de nouveau- nés, l’anorexie, des troubles reproducteurs liés à de l’infertilité ou de l’incompétence parentale, etc. Le stress en captivité peut être la conséquence d’un Fig. 3 Ours bruns dans un parc animalier © stock.adobe – sudhannshu régime alimentaire peu approprié, de la présence d’humains avec absence de cachette, de la proximi- té inadéquate avec d’autres congénères ou d’autres animaux sur un territoire trop petit, etc. 5

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