L'Architecture Coloniale Civile 1840-1880 PDF

Summary

Ce document traite de l'architecture coloniale civile en Algérie entre 1840 et 1880, analysant le développement de la ville européenne et les aspects de coexistence avec l'architecture locale. Il explore les motivations et les implications de la colonisation sur l'urbanisme.

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CHAPITRE 5 L’'ARCHITECTURE COLONIALE CIVILE 1840-1880 Le développement de la ville européenne et le problème de la coexistence ¢...

CHAPITRE 5 L’'ARCHITECTURE COLONIALE CIVILE 1840-1880 Le développement de la ville européenne et le problème de la coexistence ¢ es dans i d’Alger. la ville La coexistence des deux architectures antagonist Source: Yves Jalabert. L’ARCHITECTURE COLONIALE CIVILE 1840-1880 Le développement de la ville européenne et le problème de la coexistence Introduction de domination raciale. Les territoires conquis étaient toujours considérés comme vierges ou Dans le sens de peuplement d’un lieu, moins civilisés. l'urbanisme n'estqu’une forme decolonisation, ce qui rend les deux termes étymologiquement En récapitulant les fondements de l’art interchangeables. La formation de toute ville de la création de villes, submergé et substitué nest donc qu'une sorte de colonisation. Clest vers 1900 par le terme urbanisme, Home l’idéologie que porte l’action urbanistique et (1997, P. 4) cite trois critères ; l’intervention qui donne un sens particulier au jumelage de l’Etat, l’idéologie du capitalisme et des deux termes. En décrivant l'expérience l'utopie d’une certaine organisation sociale britannique pionnière de colonisation depuis future, ce qui va de pair avec les idéaux de la le XVI siècle, Home R. (1997, 9) considère colonisation. que depuis les Romains, les villes étaient créées pour être des centres de commerce Paradoxalement au sens de transfert et déchange, de défense d’expériences urbaines allant du pays dominant et d’influence de Civilisation. Dans la philosophie du XIXéme versle territoire conquis, l'expérience coloniale siècle létablissement d’une ville exprime d’outre-mer a beaucoup enrichi les Empires une sorte de domination d’un dans leurs propres villes et architecture. La groupe sur maitrise absolue du territoire en l’absence d‘aut}‘es en vue dexploiter leurs surplus de toute résistance sociale, déjà anéantie, et dagflculture, pourvoir des services et exercer de contraintes foncières, et la présence des W pouvoir politique (Home R. 1997, 2). capitaux et de la technologie industrielle ont ans le cas des Empires européens,la ville est (n instrument de colonisation et un moyen permis aux o ciers et professionnels de se former sur terrain et d’exporter leurs savoir- 91 faire vers leurs pays dorigine. Un grand musulmane en raison des démolif nombre de villes coloniales servaient donc l'expropriation et des limites topogràî)'}‘î, R de laboratoire dans plusieurs domaines, y compris l’urbanisme et l’architecture aux Afin que la Médina soit sous Ques, pays dominants. et que l’intervention soit Possibkco\…ôle moment, une ceinture de bo uley À tout Le projet de colonisation créée se juxtaposant sur le tracé de Pan S est enceinte. Cette même ceinture est aussc_lenne Malgré la chute d’Alger et sa fortification barrière à toute extension de la Mg, din; Une contre toute contre-attaque, la question d’une revanche, on constate l'étalement de lfi'vinn occupation totale ou restreinte se pose dans sur les nouveaux territoiresh e européenne le débat politique (Almi S. 16). Dans sa de l’ancienne enceinte en réponse aux bêso?“ dimension spatiale, la conquête qui parait de la nouvelle population et de 1’infrastmcuïs aux yeux de certains o ciers et politiciens militaire. Les militaires quant à eux, se SOHÏ une aventure dans un territoire illimité, se accaparé le reste des terrains entourant la ville cristallisait en une proposition d‘occupation pour en faire des champs de manœuvres ¢ restreinte des quelques villes et des plaines des camps, ce qui posera un gros défi 4 du littoral servant les intérêts français tout en développement urbain futur. laissant aux chefs indigènes, la souveraineté sur le reste du territoire (Peyroulou J.P, À Texception du développement initial Tengour S.O., et Thenaut S. 2012, 27). En de la ville vers les collines, la croissance suivant le modèle britannique en Inde et s’accélère le long du Front de mer à partir dela ailleurs (Home R.63), Alger, avec les autres Porte de Bâb-Azzoun, puis vers le Nord (Bab- villes côtières principales, notamment Oran El-Oued). Il faut signaler à ce niveau, que les (1831), Bône (1832) et Bougie (1833) auraient deux Portes de la ville étaient entourées de su pour étre des points d’appui militaires cimetières en perpétuelle croissance (Figure et commerciaux et assurer les intéréts de la 1). Ces derniers étaient perçus comme des puissance coloniale dans le territoire conquis. terrains vierges facilement aménageables par les autorités françaises qui ne se soucièrent La ville d’Alger se développe guère de leur statut «sacré», ni de l’article de graduellement en deux entités opposées la convention du 5 Juillet 1830 concluant 4% inégales partageant le même site. Tandis que « l’exercice de la religion mahométane restera la Basse Casbah -la plaine- fut réaménagée libre, la liberté des habitants de toutes dassezv pour accueillir le noyau de la nouvelle leur religion, leurs propriétés, leur comïï}e‘ce{ administration coloniale, les commerces et leur industrie ne recevront aucune a“"“ïfl' la population européenne, la Haute Casbah, leurs femmes seront respectées » (Mont le djebel , baptisée en Médina, connait Algérien 1830). un entassement croissant de la population 92 Source: Plan fait par Ch. Delaroche, Ministère de la Guerre, repris de Lespes R. (1930), p273. Processus de transformation de rues et servira paradoxalement de test pratique l’ancienne = ville à la théorie Haussmannienne. Pour les généraux français, Alger est C'est de cette façon que les trois rues un labyrinthe fait pour désorienter l'étranger commerçantes de la Basse Casbah : Bâb- (Jordi Jean Jack, p30). C'’est donc à une El-Oued, Bab-Azzoun et Bab-Al-Djazira, demande militaire datant de 1836 qu’un prirent leur axialité pour se joindre au niveau “plan général d’alignement» est partiellement de la Place d’Armes (Figure 2). Dans le même adopté le 10 décembre 1846 (Jordi J.J. 1998, sens et peu de temps après, la commission 31). Ce n'est qu’à partir de 1858 qu’il est mis d’alignement décide l'ouverture de la rue en application. Cependant, la philosophie de la Lyre, avec une largeur de 6 à 8 m, en € la ligne droite va conditionner tout éventrant encore une fois la Haute Casbah. aménagement urbain depuis les premiers Une 2eme percée au niveau supérieur dans la Jours de la colonisation. La Basse Casbah partie la plus haute de la ville, voit l’apparition devint un laboratoire en plein air pour les de la rue de Montpensier avec une largeur travaux d'alignement et d'élargissement des de 8 m. Enfin une 3eme rue intermédiaire, 93 la rue en loccurrence du Centre, perce ln en Casbah de part r part avec une largeu de 6m, Au sommet de la Casbah, la forteresse s détache du reste de la Médina par le boulevard de la Victoire, allant de la Porte Neuve à la Rampe Vallée dont la largeur est de $ m. Des travaux de soutènement très coûteux en résultèrent en raison de la topographie ierdu terrain Afinde justif ces actes, le directeur de la commission des alignements a déclaré que “ce qui manque des à Al%ü' ce sont voi es ac«cessib voi les aux ‘oitures”, (LcSPCs R. Figu g re 2: Les percements haussmannien i s et leurs effets sur le réseau viaire dela 271). i haute Casbah. Source: Plan guide Blondel 1950. Transversalement _ aux horizontales, » desdes boulevards percées conçus comme des rampes et des esca lers en haut ont été cré Le souci militaire de contrôle, d'isolemert cmt de bas fossés et anciens re et de surveillance permanente de la Cf‘lsb de 6 m de la n'empêche pas les ingénieurs de ce prole- î techercher l’esthétique urbaine en ut‘hswä les étagements des paliers et des tc“a comme esplanades et jardins surplomba® îsc port et la baie d’Alger. p -1880 y: la ci té européenne 1840 de développement, connu sous le nom de « Alg € À partr de 1840, le nouveau plan Guiauchain » en référence à l’architecte territoire en chef, est approuvé en 1846. « connait une stabilité militaire qui accupé le passage d’une partie du pouvoir i Perfl_ïäs français. Le tracé de la 1ere ville européenne En anéantissant toute Ünce sociale, le territoire Algérois extra muros avait prévu un maillage linéaire devient sétirant le long du Front de la mer. Le souci résista! nd chantier pour la cî)îonisatiorf grâce de salubrité, d’aération et de sécurité dicte à lexpropriation des domaines ;))ubhcs, le en grande partie le mode de conception des | du Beylik et la confiscatlo_n d’un grand nouvelles zones urbaines. Des jardins publics, S mbre de propriétés, collectives (‘arch) et des pentes aménagées en espaces ouverts, 10 de habous. esplanades et traversées dominent la nouvelle privées, et morphologie urbaine. En 1841, l’administration militaire établit un plan de développement et En recherchant le tracé régulier, malgré dextension de la ville d’Alger hors de son la nature accidentée du terrain, de nouvelles ancienne enceinte. Un nouveau noyau de la rues rectilignes, de largeur importante, sont cité européenne en émergea. Les travaux de créées en dehors de la ville existante. Afin fortification et de construction d’une nouvelle d’assurer un ombrage continu aux Européens enceinte qui furent entamés entre 1841 furent dans la ville africaine, une série d’arcades le achevés en 1848 pour englober une surface long de la rue de La Lyre furent conçues. Une faisant trois fois celle de l’ancienne Casbah. architecture rappelant Paris et spécifiquement la rue de Rivoli lui a été choisie (Figures 3 & Toutes les terres hors de la Casbah, 4). connues sous le nom de Fahs, et surtout les terrains plats, furent confisquées par l’armée La première extension urbaine fut pour construire de nouvelles bases militaires. celle du côté de Bâb-Azzoun. Un ensemble La Basse Casbah déjà occupée par l’armée résidentiel vit le jour au niveau de la rue d’Isly puis par la nouvelle administration de la donnant par la même occasion son nom ville ne su sait plus. Dès lors, les premiers au quartier. Un système de squares et de débordements prirent la place hors des deux boulevards se présentant en alternance, assure Portes de la ville, d’abord Bâb-Azzoun puis l’articulation avec les nouveaux segments Bâb-El-Oued. et la continuité avec l’ancien noyau de Naissance de nouveaux noyaux urbains l’administration coloniale. Ce développement linéaire fut enfin renforcé en 1880 par un d ,APÏÈS de longs débats entre civils et tramway qui relie les fragments de la nouvelle ïm taires français en vue de la libération des ville européenne (Figures 5 & 6). rrains des mains de ? armée, un plan général 95 414 ALGER. — Ruech Place de Is Lyre. — LL. — Figure 3: Rue Rivoli, Paris: le modèle urbain Figure 4: Immeubles Boulevard Carnot, emprunté de la métropole. Source: Besopha conformément au modèle de Rivoli Source: carte Pos tale o Général Figure 5: Place d'Isly et Quartier G e Source: Collection Régenc 96 Quant 2 la deuxième extension hors Après plus de 25 ans, cest-a »nçeinte, celle du côté de Bâb-El-Oued, -dire on recense à Mustapha 12.279 en 1880, de l’encet e ;n une petite ville industrielle, la contre habitants econSlSaud qui logeait depuis sa nais 6.061 à Bâb-El-Oued ce qui sance montre le rythme déséquilibré de croiss cité Bug: des ouvriers européens dont la ance urbaine entre les deux côtés de la ville. Ce nou |h m ÎÊ était dorigine espagnole et qui veau faubourg, dont les conditions pour l’h Œîäéjà pris place à partir de 1848 (Lespes abitat a sont déplorables, se développe à partir 343, 365). Alors quen 1854, de R.mie;’ Mustapha Pacha comp le nouveau baraques séparées, un ensemble d'flots et de tait 3.596 l’habitat collectif à plusieurs étages (Figure Ëïbitants, Bâäb-El-Oued n’avait que 2.950. & : —— — Flgures (a t b): Le boulevard de l’Impératrice, puis de la République ou I'extension de Bâb-Azzoun vers Mustapha, façade urbaine et agencement de fragments. Sources: (a) Hocine Zaoura, (b) Carte postale. Figures 7 (a et b): Plan de la ville dAlger vers 1888, montrant l'extension vers Bâb-El—Oued, et |/ vue aérienne du même quartier, ource: (a) Ge Tesearch Institute, Collection B, ‘enis , alger-roi fr. 97 Cette gare, achevée vers p nt de le point de convergence et de A, on ns 1€ trois le. dcveloâ daPmîes Pendant A que ntinue enda autres villes; dou les :Île européenne COn e des - Ay ns stgtc à la jalibération terrassement de la voie d directio Médina ; gmd“.c » un devient Pn | Blida qui débutèrent déjà le 1 T Algey, ains militaires, qu ar ti er no yé (}: \ns lâgglî)mcgîtlä 1859. Les travaux d’extension decfimb t;erï eîîî\ äp o La vi ll e eu ro pé en ne , réseau ferroviaire permirent la liaison de Même d’Alger. gha ; mnpïüthé-.îtœ vers la me r, entre d’Alger à d’autres villes telles que Co el“‘{' 3 rmce da\{ant_afie Ëa Tizi-Ouzou, Bougie et Berrouaghi aflséantx s, Jardin d‘Essai, sera confi le des tive et territoria ce maillon reliant ces villes et leurs î;e ) h séparation administra 1. deux communes, Alger et Mustapha en 187 à la ville d’Alger, et la gare au port lécîltouîs coloniale a assuré le rapport de Sewîilmäue Développement urbain et re'gional de la campagne à la ville, de l’agriqflntlu[ ä En 1848, la France connut une lexportation et de la colonie à Ï’Empire ; Révolution du prolétariat qui a conduit à la naissance de la 2ème République et La vigne, étant la source Principal l'abdication de la monarchie du roi Louis- de la fortune publique est, pour léconomie Philippe, un évènement qui généra une française ce qu’a été la canne à sucre pour ls émigration massive de nombreux miséreux colonies britanniques, un produit principl et révoltés vers l’Algérie, « terre promise » ui a modelé le paysage rural de l'Algérie qui est devenue aussi partie de la République Hilderbert I. 1947, 289). Lindustrie du française (Peyroulou JP et al, p.34). Les vin, dont la production atteint un million colons en Algérie étaient déjà plus de d’hectolitres en 1888, constituant ainsi 60% îg(ê‘.)OOO, mais _les Ë‘rançais nétaient du poids total des exportations algériennes pas re majoritaires devant les Espagnoles (Hilderbert 1.300), ce qui attira de nouveux les Italiens (Peyroulou JP et aî migrants et encouragea la politique & gp.34).€t des Afin d’assurer @ colonisation par peuplement. c_xolonisé et Structuration urbaine et CQ”‘ÎE'"M hé l'arrière-pays,UN réseau Dcnées vers Publics prace graduellement, ferroviaire est mis en ébutera le 8 avril Sa ç 1857, consiste cn À partir de 1840, la nécessité de d'f* ; ; p bh mc ; un la nouvelle ville française de services P n (Mortan P 3 )f‘iâïvägî. la colonie d'A_lgcnc se fit sentir. Résolus à. élever € ille * 1t ‘uw.m\' äouutcsportles vid'Ab lles à statut de capitale de l’Afrique, A = nou'u'l de & po : d’Alger e À lger et jouxt: ant tl les quai administrateurs jugèrent qll'cue mfln»q[ S'imposa économigue ainsi socia cment, en tant C ,> monuments dignes de ce nom-. JUC entre la France et la coloniecorc lonmlombi qucmili men” qu'Alger reçut 59 nouveaux éta plisse cntl lica publics. 98 de répondre aux besoins.Afinn en mauresques ou semi plan topographibque s s à lechellle maures ques hérités des ponciet, Ut dressé pour prospect auto rités ottomanes. De er les terrains grands édifices publics tels que le Palais l.ïo Îâurs de l’ancienne ville, notamment d u gouverneur, le en Palais de justice, le théâtre, l’hôtel aux PAgha et Bâb-Fl-Oued. Suite de ville furent aussitôt réalisés pour répondre aux àM“SŒP}:Êvafi Ë’ajjgnement et d’a ectation i cêî’(5 Ëes foncières fut approuvé en besoins de la nouvelle communauté. Dans 1855 et le e K domaine de l’'Education, un lycée impérial, achevé en 1858. nommé … Bugeaud (actuellement Emir Abdelkader) est réalisé entre 1862 et 1868 Au départ, la majorité des services (Figure 8). a dministratifs et publics occupaientles édifices Figures 8 (a,b etc): Lycée Bugeaud, actuellement Emir Abdelkader. (a) Vue Vers 1868. (b) Vue de l'extérieur. (c) Vue sur la cour.Source : () Carte postale, (b et c) Yves Jalabert. TS Le Projet du Siécle : Boulevard de aux aménageurs de la ville. Le Bouley, l’impératrice l’Impératrice constitue Pour ceux qui 2y rd de de la mer, 'un des premiers oy T ÎVeht L’aménagement portuaire de la l?alc de la présence coloniale (Oulebsir Nglzlâges d'Alger s'inscrit dans plusieurs perspectives 136, Celik Z. 1997, 35). Enfin, “f\bo{fle 04, de la doctrine coloniale, y compris les dominant la mer et sétendant sur itle distvard aspects économique, politique, tourlstxqutî et de 1500 m. 0 re enfin celui de l'esthétique urbaine (Cresti F. une promenade & el :°° vue panoramique sur 1985). La course pour la domination de la la côte, et ajoute un voca tion touristique exceptionnelle (Les Méditerranée, la compétitivité industrielle R. p: 324). et les échanges commerciaux exigeaient ; la restructuration du port d’Alger qui ne En traitant la di érence de nivez répondait plus aux exigences de l'époque. Les entre le ; x u quai et la vill une, mur de terrains hors Bâb-Azzoun se présentaient soutènement constitué de grandes comme zone potentielle pour toute extension d’arcades de 8 m de largeur donne voût es et Un ordre de la ville toujours en gardant la relation avec monumental au front maritime de la ville, leau. C'est le projet du boulevard qui fera Le vide résultant sert d’espace d’é change m donc l’articulation urbaine entre la nouvelle commerce maritime, aux acti vités Portuaires, ville européenne et la mer. Cependant, et de dépôts de munitions de l’ar la mée. Une forte déclivité entre la ville et la mer, qui était surface totale de 48.000 m2 est répartie sur de Tordre de 20 m, se présente plus de 300 magasins ouverts sur le quai. comme un défi aux ingénieurs du génie militaire. d’assurer la circulation entre les deux Dans niveaux, ont été prévues des rampes sa dimension paysagiste, l’embellissement de 3 % de la ville dissimulant l’identité orientale de pente pour les véhicules hippomobiles, o rantl’image d’une ville française et des escaliers et ultérieurement des asce s’imposait nseurs pour les piétons (Figure 9). 100 Figures 9 (a,b (abetc): et c): Le projet duu Boulevard de ! i Impératrice. Une vue sur chantier vers 1861, montrant l'architecture originelle, une vue actuelle, et une vue des années 1950, , montrant l’effet sur le pays: age urbain.b Source: (a) anonyme, (b) Yves Jalabert, (c) Anonyme. La 1ère pierre du chantier fut posée le Christianisme, ou entre les deux symboles, 18 septembre 1860 et les travaux terminés en lîl.Cro'ix et le Croissant, accompagnait toute 1874. Charles-Frédéric Chassériau, ancien l’histoire et la politique coloniale en Algérie. directeur des travaux publics à Marseille, D'après Monsieur Leynaud (1932) « La France nommé à trois reprises Architecte en chef ne venait pas seulement implanter en Algérie de la ville d’Alger (1849, 1859 et 1874) eut son drapeau, la civilisation européenne, mais la charge de la conception. Une Entreprise y rapportait aussi le christianisme étou é anglaise des Chemins de Fer débutera les depuis des siècles par les invasions barbares » (Leynaud M. 1932, Direche K. 2007). Rien travaux après la visite d’inauguration faite par Napoléon III et sa femme qui donna son à voir avec la coincidence de constater que nom au projet (Mercier G. 2009). les débuts de la colonisation et la fin étaient des représentés architecturalement = par Larchitecture au service de la évènementsreligieux marquants: la conversion en dOmination de Ketchawa en cathédrale Saint-Philippe du la cathédrale 1832, et la construction de avant le départ « s a_ PP u' lS de _la do ct rine coloniale Sacré-Cœur en 1956, juste dç est le LÊËÎ 1st1ar3}sme qui se transformç(e{n Français. Cette œuvre e inenvisageabl e » des avec st splendeur tl on des sociétés exceptionnelle qui m arque ColoniséentLyd.ev“{gehSa Croisades, du formelle le paysage urbain d’Alger partage Lhistorique des domination de la grande conflit s. ons Islam et la même qualité de entre les deux religi 101 cathédrale Notre Dame d’Afrique dominant dessus de la mer, est ; choisi pour être vu g toute la baie d’Alger. tous les côtes de la ville. Cette dominatio; panoramique … s’amplifie davantage par La cathédrale de Notre Dame léchelle monumentale de lédifice e T d’Afrique (1858-1872) d’abord connue sous traitement volumétrique de la cathédrale le nom de Notre Dame du Ravin, est édifiée dont l’imposante coupole s’élève à 48 m au. avec la conviction qu'elle assurera le rôle de dessus du sol (Figure 10). protectrice d’Alger et de l’Algérie, et qu'elle deviendra un lieu de pèlerinage chrétien en Larchitecte diocésain, Jean-Eugène Algérie et en Afrique. Son emplacement Fromageau (1822-1897), élève à l'école impressionnant sur un plateau qui culmine des Beaux-Arts de Paris sest engagé sur la colline de Saint-Eugene, à 124 m au- manifestement dans la pensée de lunité Figures 10 (a, b et c): Notre Dame d'Afrique, Une vue sur la coupole portant la croix, une vue sur l’intérieur de la coupole et une vue panoramique montrant sa domination sur la baie d’Alger. Source: Yves Jalabert, 102 o du bassin méditerranéen en une P(_)Iitique d'occupation totale du territoire a …fellc à la synthèse des grands courants A’lgenen. Cela a nécessité une stratégie s'afiëc}‘cîgîaîx enyMéditerranée (Grèce, Italie, d_encadrement régional d’implantation a.rchlt:e en particulier Byzance) (Oulebsir de villes et villages coloniaux. Eg)’Pzég). Cette tendance de recours au en art et en religion parait s’inscrire Après sa transformation intramuros, dans la politique de rappro'chement adoptée Alger connut un développement urbain ar des intellectuels français connus sous le continu le long du Front de la mer, d’abord g om d’Algérianistes et qui aboutira au style vers Bâb-Azzoun, puis Bab-El-Oued. De nouveaux pôles urbains naquirent et ]onnart. donnèrent à la ville le caractère d’une cité Tout en exprimant la domination à européenne côtoyant et noyant la Médina. travers l’emplacement et la monumentalité, Au plan régional, un réseau ferroviaire l’architecture parait aussi avoir le souci de réconcilier les cultures en conflit et faire fut développé pour relier l’intérieur du pays de pacification. En à la ville d’Alger qui connut simultanément succéder la politique analysant son style, la basilique est marquée une croissance continue de son quai en par sa conformation éclectique rassemblant conséquence. Lexportation des produits les références méditerranéennes, en partant commerciaux et agricoles d’une part, et des Romains, aux Byzantins puis aux l’émigration des colons d’autre part, ont donné Mozarabes et aux Ottomans. Le traitement à la ville le rôle et le statut d’un comptoir architectural tant à l'extérieur qu’à l’intérieur portuaire majeur de la France doutre-mer. confirme cette tendance de proximité avec la Un grand nombre déquipements culture autochtone. urbains tels que l’Hôtel de ville, le Théâtre, Conclusion la Poste, le musée et le Trésor répondant à la croissance urbaine d’Alger furent créés dans La création des villes, devenue plus les nouvelles extensions. La structuration fard de l'urbanisme, est un instrument de la ville européenne et son identité furent Ë‘;ÏJËIÏ

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