G\u00e9n\u00e9ralit\u00e9s sur les virus et viroses PDF

Summary

Ce document pr\u00e9sente des g\u00e9n\u00e9ralit\u00e9s sur les virus, en commen\u00e7ant par une introduction aux virus et \u00e0 leurs caract\u00e9ristiques. Il d\u00e9crit la structure des virus, les diff\u00e9rents types de g\u00e9nomes viraux (ADN mono/bi-cat\u00e9naires, ARN mono/bi-cat\u00e9naires), et les virus à ADN. On y trouvera aussi des informations pertinentes sur les types d'infections virales.

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Généralités sur les virus et viroses Table des matières {#table-des-matières.En-ttedetabledesmatires} ================== [[Introduction] 2](#introduction) [[Structure des virus] 3](#structure-des-virus) [[Les génomes viraux] 3](#les-g%C3%A9nomes-viraux) [[Virus à ADN] 4](#virus-%C3%A0-adn) [[C...

Généralités sur les virus et viroses Table des matières {#table-des-matières.En-ttedetabledesmatires} ================== [[Introduction] 2](#introduction) [[Structure des virus] 3](#structure-des-virus) [[Les génomes viraux] 3](#les-g%C3%A9nomes-viraux) [[Virus à ADN] 4](#virus-%C3%A0-adn) [[Comparaison ARN vs ADN] 4](#comparaison-arn-vs-adn) [[La capside] 5](#la-capside) [[L\'enveloppe] 6](#lenveloppe) [[Classification des virus] 8](#classification-des-virus) [[Le virus chez l'hôte] 10](#_Toc188282808) [[La cellule cible = cellule permissive] 13](#la-cellule-cible-cellule-permissive) [[Développement du processus d'infection] 14](#d%C3%A9veloppement-du-processus-dinfection) [[Evolution des infections virales] 17](#evolution-des-infections-virales) [[Les virus dans notre environnement] 18](#les-virus-dans-notre-environnement) Introduction ------------ ##### Définition et caractéristiques des virus Un virus est un organisme infectieux vivant **acellulaire** dépourvu de membrane ou de noyau. Incapable de vivre de manière **autonome**, il est un **parasite intracellulaire obligatoire**, avec une phase libre uniquement pour infecter une nouvelle **cellule** hôte et poursuivre son cycle. ##### Caractéristiques principales des virus *Structure* - **Génome = acide nucléique (ADN [ou] ARN).** - Capside protéique spécifique parfois accompagnée d'une enveloppe (couche lipidique fragilisant le virus). *Parasitisme cellulaire* Un virus ne se reproduit qu'à partir de son génome (pas de division cellulaire ou fécondation). Absence de métabolisme propre (pas de respiration ni production d'ATP). Détourne la machinerie cellulaire de l'hôte pour se multiplier. *Taille* - Très petit (20 à 400 nm / environ 10 fois plus petit qu'une bactérie). - Invisible au microscope optique. ##### Filtration et stérilisation en milieu médical Les filtres classiques (0,22 0,45 µm) conçus pour bactéries ne bloquent pas les virus. - Nécessité d'ultrafiltration pour éliminer les virus (taille entre 2 et 50 nm). Un virus est donc un agent infectieux non autonome, défini par sa structure unique et sa dépendance totale envers les cellules hôtes pour sa reproduction. ![](media/image2.png) ![](media/image4.png) Structure des virus ------------------- ##### Le capside Les virus sont composés d'un génome et d'une capside protéique appelée également « core ». Ensemble, ces deux éléments forment la nucléocapside. Certains virus possèdent en plus une enveloppe lipidique ou peplos qui les rend plus fragiles. *Type de virus selon la présence de capside* - Les virus nus n'ont pas d'enveloppe tandis que les virus enveloppés en sont pourvus. - Le virion est la forme libre / extracellulaire du virus utilisé pour la dissémination et l'infection. Les génomes viraux ------------------ Les virus peuvent être classés selon le type d'acide nucléique de leur génome : ADN ou ARN ##### Les virus à ARN Les acides nucléiques des virus ARN peuvent être monocaténaires (ARN simple brin) ou bicaténaires (ARN double brin). Cette structure est spécifique à chaque virus. *L'ARN monocaténaire (ARN/1)* - Polarité positive (+) : similaire à un ARN messager (ARNm). *Exemple : grippe, VIH.* - Il peut être directement traduit en protéines par la cellule infectée. - L'extrémité 5' contient une coiffe et l'extrémité 3' une queue polyA comme un ARNm classique. - Polarité négative (-) : complémentaire de l'ARNm. Il nécessite une étape intermédiaire où un ARN complémentaire (+) est synthétisé. Cet ARN (+) est ensuite traduit en protéines. *L'ARN bicaténaire (ARN/2)* C'est un ARN plus rare que l'on retrouve chez les rotavirus (responsables de gastroentérites). - Les ARN peuvent être linéaires, continus ou segmentés. - Les génomes segmentés (ex. grippe) permettent des recombinaisons et favorisent l'adaptabilité du virus. *Diagnostic des virus à ARN* La détection des virus à ARN nécessite des méthodes spécifiques, car on ne peut pas utiliser directement la PCR. Une étape préalable de transcription inverse (RTPCR) est nécessaire pour convertir l'ARN en ADN complémentaire (ADNc). *Point important pour l'internat : Il faut connaître le type d'acide nucléique du virus, élément essentiel pour déterminer le protocole de diagnostic et comprendre son mécanisme d'infection.* ![](media/image6.png)*Rappels : seuls les ARN sont concernés par les charges (+) et (-).* Virus à ADN ----------- Les virus à ADN se différencient des virus à ARN par leur composition et leurs mécanismes de réplication. ##### Structure possible de l'ADN - Monocaténaires (simple brin). - Bicaténaires (double brin), qui peuvent être linéaires ou circulaires. - Partiellement bicaténaires comme dans le cas du virus de l'hépatite B. Une image contenant texte, capture d'écran, Police, diagramme Description générée automatiquement ##### Caractéristiques générales La majorité des virus à ADN sont bicaténaires tandis que la plupart des virus à ARN sont monocaténaires. - Ces différences influencent les étapes initiales de l'infection et les mécanismes de réplication. Comparaison ARN vs ADN ---------------------- ##### Fidélité de réplication La réplication des virus à ARN est beaucoup moins fidèle que celle des virus à ADN, entraînant un taux de mutation plus élevé. - Virus à ADN : 1 erreur pour 10 millions de nucléotides répliqués. - Virus à ARN : 1 erreur pour 10,000 à 100,000 nucléotides répliqués. *Par exemple : un virus ARN de 10 kb (10,000 bases) produit en moyenne une mutation par génome répliqué.* ##### Conséquences des mutations Les mutations fréquentes des virus à ARN ont plusieurs implications : - Diversité génétique : Chaque cycle de réplication produit des virus légèrement différents. - Adaptation : Ces mutations peuvent conférer un avantage évolutif en augmentant la résistance aux antiviraux ou en permettant l'évasion du système immunitaire. - Passage entre espèces : La plasticité génétique des virus à ARN facilite leur adaptation à de nouveaux hôtes. *Exemple : le VIH est un virus originaire du singe qui a muté pour s'adapter à l'homme.* ##### Avantages évolutifs des virus à ARN Évasion immunitaire : une mutation peut modifier la structure du virus, empêchant sa reconnaissance par le système immunitaire. Résistance aux traitements : les médicaments deviennent moins efficaces face à des formes mutantes du virus. Adaptation à l'hôte : les mutations permettent au virus de franchir les barrières d'espèce et de s'adapter à de nouveaux environnements. En résumé, les virus à ARN, par leur instabilité génétique, jouent un rôle clé dans l'évolution des maladies infectieuses et posent des défis majeurs en termes de traitement et de prévention. La capside ---------- La capside est une coque protéique qui entoure le génome viral. Elle est constituée d\'une ou de quelques protéines, qui s\'assemblent de manière autonome pour former cette structure. Selon le virus, la capside peut adopter différentes formes, les plus courantes étant la symétrie hélicoïdale ou icosaédrique. Parfois, des formes plus complexes peuvent être observées. ##### Capsides à symétrie icosaédrique Les capsides à symétrie icosaédrique sont les plus courantes. Elles sont composées de 20 triangles équilatéraux, 12 sommets et 30 arêtes, bien que ces détails ne soient pas nécessaires à retenir. La forme de la capside, qu'elle soit icosaédrique ou autre, sert principalement à classifier les virus, sans qu'elle influence directement leurs fonctions biologiques. Cette configuration permet une protection efficace du génome viral, notamment grâce à des sous unités appelées capsomères qui peuvent être de type penton ou hexon (les distinctions entre ces sous unités ne nécessitent pas de détails spécifique). En tout une capside icosaédrique typique contient un certain nombre de capsomères (incluant 12 pentons et plusieurs hexons). ![](media/image8.png) ##### Capsides à symétrie hélicoïdale ![](media/image10.png)Les capsides à symétrie hélicoïdale prennent une forme tubulaire, avec un assemblage en spirale. Ce type de capside est moins fréquent que la symétrie icosaédrique. On le trouve par exemple dans des virus comme le virus de la rage ou le virus de la mosaïque du tabac qui affecte les plantes. L\'enveloppe ------------ Les virus peuvent être enveloppés ou non enveloppés. L\'enveloppe est composée de lipides. ##### Bicouche lipidique L\'enveloppe est une bicouche lipidique, dérivée de la membrane de la cellule infectée (cellulaire, nucléaire ou du réticulum endoplasmique). Lorsque le virus quitte la cellule hôte, il s\'entoure d\'une portion de la membrane cellulaire, qui devient son enveloppe lipidique. Cette enveloppe contient des éléments de la cellule hôte, que le virus utilise pour se faire reconnaître lors de l\'infection de nouvelles cellules. En plus de cette membrane, le virus ajoute des glycoprotéines virales qui lui permettent d\'adhérer aux cellules cibles. ##### Glycoprotéines Les glycoprotéines virales sont essentielles pour la reconnaissance de la cellule à infecter. Par exemple : - L'hémagglutinine permet au virus de se fixer sur la cellule cible. - La neuraminidase aide le virus à sortir de la cellule hôte après avoir terminé son cycle d\'infection. ##### Conséquences de l\'enveloppe =\> La fragilité Les virus enveloppés sont plus fragiles que les virus nus, car les lipides qui constituent l\'enveloppe se dégradent facilement dans des conditions défavorables. *Conditions défavorables de dégradation de la bicouches lipidiques* - Températures élevées ou dessiccation. - Environnements acides (tube digestif) ou en présence d\'enzymes digestives. - Solvants dégradant les lipides. Les virus responsables de gastroentérites, par exemple, sont généralement des virus nus, tandis que les virus enveloppés ne survivent pas bien dans l'acidité de l'estomac. Si l'enveloppe est perdue, le virus devient incapable d'infecter une nouvelle cellule. ##### Sensibilité aux désinfectants Les virus enveloppés sont plus sensibles aux désinfectants, car ces derniers attaquent directement l\'enveloppe lipidique, la dégradant et rendant le virus inactif. ##### Interaction avec la cellule hôte L\'enveloppe est également un lieu clé pour l'interaction avec la cellule que le virus souhaite infecter. Les glycoprotéines présentes sur l\'enveloppe, souvent appelées spicules, jouent un rôle crucial dans ce processus. Pour des virus comme celui de la grippe, les deux glycoprotéines principales H (hémagglutinine) et N (neuraminidase), sont reconnues par le système immunitaire, ce qui est essentiel pour la conception des vaccins. En résumé la perte de l\'enveloppe chez un virus enveloppé le rend incapable d\'infecter, car il ne peut plus interagir efficacement avec les cellules cibles. --------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------------------------------------------------- ---------------------------------------- Virus enveloppés Virus nus Stabilité dans l'environnement Non Oui Élimination dans les selles Non (exception) Oui Élimination dans la gorge Oui Oui Contamination interhumaine directe (respiratoire, salivaire, sexuelle, sanguine, verticale) Oui Oui Contamination interhumaine indirecte (fécale orale) Non Oui Température de stockage de longue durée des prélèvements pour isolement 80° 20° Inactivation, désinfection Facile (solvants des lipides, alcool, dérivés iodés...) Difficile (dérivés chlorés, aldéhydes) --------------------------------------------------------------------------------------------- ---------------------------------------------------------- ---------------------------------------- *Question de partiels :* - *Citer trois différences entre les virus nus et les virus enveloppés.* - *Expliquer la différence entre désinfectant et antiseptique (infection).* Classification des virus ------------------------ ##### Classification *Critère de classification* - 1\. Type d'acide nucléique (composition et structure). - 2\. Type de symétries de la capside. - 3\. Présences ou absence d'enveloppe. *Nomenclature* - Famille - Sousfamille - Genre - Espèce Utilisation du nom courant est majoritaire en virologie (contrairement à la virologie). ##### Tableau : exemples de virus d'intérêt en pathologie humaine. *(Pas à savoir, pas de questions là-dessus, sauf pour internat possibilité de demander la famille du virus de l'hépatite B par exemple...).* *Seuls exemples à connaître : la grippe / virus enveloppé (les GP qu'on a vu) et le VIH et l'hépatite C qui sont des virus à ARN.* ![](media/image12.png) []{#_Toc188282808.anchor} Le virus chez l'hôte -------------------- ##### Parcours global de développement dans l'organisme - Pénétration dans l'organisme → Diffusion → Organe cible → Cellule cible C'est au sein de la cellule cible que se déroule l'infection et la réplication virale. *Exemple : Le VIH est disséminé dans tout l'organisme mais cible principalement les cellules immunitaires.* - Organe cible : Le virus montre un tropisme, c'estàdire une affinité pour certains organes. - Cellules cibles : Certaines cellules sont particulièrement sensibles au virus. ##### Pénétration dans l'organisme Les virus pénètrent dans l'organisme par diverses voies : - Fécaleorale : Virus nus (par exemple : le rotavirus) transmis via l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par des matières fécales. - Transmission salivaire : Herpès virus, EpsteinBarr Virus (EBV responsable de la mononucléose infectieuse). - Transmission sexuelle : VIH, papillomavirus. - Voie parentérale : Par transfusion sanguine ou partage de seringues contaminées chez les toxicomanes. - Arboviroses : Transmission par des vecteurs arthropodes. - Transmission maternofœtale : peut se traduire par une infection néonatale ou des malformations congénitales. ![](media/image14.png)*Exemple : La transmission du VIH à travers la barrière fœtoplacentaire peut être prévenue mais cela reste difficile pour le cytomégalovirus (CMV) ou le virus de la rubéole.* ##### Diffusion dans l'organisme Après la pénétration, le virus se propage dans l'organisme pour atteindre son organe cible : - Modes de diffusion : Par le sang (circulation sanguine) ou la lymphe. Certains virus, dits neurotropes, atteignent leur cible via les voies nerveuses ou en utilisant des cellules comme vecteurs. - Virémie : Présence du virus dans le sang. - Virémie primaire : Survient au début de l'infection. - Virémie secondaire : Lorsque le virus réapparaît dans la circulation sanguine, par exemple lors d'une réactivation. *Exemple : Le virus de la varicelle reste quiescent dans les voies nerveuses et peut se réactiver, provoquant une inflammation nerveuse (par exemple, chez les personnes immunodéprimées).* - Tropisme viral : Chaque virus a une affinité spécifique pour un type de cellule ou d'organe. Rôle du système immunitaire : L'immunité intervient à toutes les étapes -- lors de la pénétration, de la diffusion et de la réplication -- pour tenter de limiter l'infection. *Cycle de la multiplication virale* ##### Organe cible L'atteinte de l'organe cible est souvent à l'origine des signes cliniques caractéristiques de la maladie, car c'est dans cet organe que la réplication virale a lieu. *Exemples d'organes et de virus associé :* - Foie : Virus des hépatites. - Peau : Herpès (vésicules cutanées, boutons de fièvre), varicelle (zona). - Poumons : Coronavirus, virus de la grippe. - Tube digestif : Rotavirus. - Sang : VIH, infections systémiques. - Système nerveux central (SNC) : Virus de la rage, infections neurotropes. *Rappel : Les prions ne sont pas des virus.* ##### ![](media/image16.png)* *Infection localisée et généralisée ------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------ ------------------------------------------------------ Infection localisée Infection généralisée Porte d'entrée Respiratoire, digestive, cutanéomuqueuse Respiratoire, digestive, cutanéomuqueuse Multiplication initiale du virus Au niveau de la porte d'entrée Au niveau de la porte d'entrée Multiplication secondaire, dans les organes profonds avec virémie Non Oui Localisation dans l'organe cible Au niveau de la porte d'entrée A distance à la porte d'entrée Durée de l'incubation Quelques jours Plusieurs semaines Exemples Grippe, rhume Poliomyélite, rubéole, hépatite B (au bout de 2mois) ------------------------------------------------------------------- ------------------------------------------ ------------------------------------------------------ Infection localisée : l'infection est localisée à un seul endroit du corps (le virus cible une cellule en particulier). La diffusion est rapide (pas de dissémination). Infection généralisée : la répartition et la multiplication du virus se répand dans tous le corps humain (ancrage profond de l'infection). La cellule cible = cellule permissive ------------------------------------- Un virus ne peut infecter que des cellules spécifiques de certaines espèces hôtes, car il nécessite un \"point d\'entrée\" spécifique pour pénétrer dans la cellule. Ce mécanisme explique pourquoi les virus sont généralement très spécifiques. Les cellules incapables d\'être infectées par un virus sont appelées cellules non permissives. ##### Notion de spectre d'hôte (tropisme) Le spectre d'hôte d'un virus est généralement restreint. Par exemple, un virus infectant les chats ne pourra normalement pas se transmettre à l'Homme. Cependant, il existe des exceptions où le virus peut \"sauter\" d'une espèce à une autre, comme cela a été observé entre les singes et les humains. Les cellules sensibles et permissives permettent l'infection et soutiennent le cycle de multiplication/ réplication virale. Seules certaines cellules, dites permissives, permettent la réplication du virus. Ces cellules offrent un environnement favorable pour la multiplication virale. *[À retenir : Il est crucial de savoir déterminer si une cellule est permissive ou non. ]* ##### Processus d'infection et de réplication *Étapes clés de l'infection et de la réplication* [1. Fixation du virus] Le virus se fixe aux récepteurs spécifiques présents sur la membrane de la cellule cible. [2. Pénétration ] Les virus enveloppés pénètrent dans la cellule avec leur capside, tandis que les virus nus laissent leur capside à l\'extérieur. [3. Décapsidation ] - Une fois dans la cellule, la capside du virus est désassemblée, libérant l'acide nucléique viral. - La capside a pour rôle initial de protéger l'acide nucléique viral. [4. Réplication du génome viral ] - L'acide nucléique viral, libéré dans le cytoplasme, subit des processus nécessaires à sa réplication. - Le virus utilise ses propres instructions génétiques pour produire les protéines virales essentielles à son cycle. C'est l'expression du génome viral. [5. Détournement de la machinerie cellulaire] Le virus détourne les ressources de la cellule hôte pour répliquer son génome et produire les protéines nécessaires à la formation de nouveaux virus. [6. Assemblage] De nouvelles capsides se forment, et l'acide nucléique viral est encapsulé à l\'intérieur. [7. Libération des virions ] Les virus néoformés sont libérés par lyse cellulaire ou par d'autres mécanismes d'excrétion, prêts à infecter de nouvelles cellules. ##### Capacité de reproduction virale Un seul virus peut donner naissance à des milliers de virions au cours de son cycle de réplication, amplifiant ainsi l'infection et facilitant sa propagation dans l'organisme. Développement du processus d'infection -------------------------------------- ##### 1 Fixation (adsorption) =\> cible médicamenteuse La fixation du virus à la cellule cible repose sur l'interaction entre les molécules de surface virales et les récepteurs spécifiques présents sur la membrane de la cellule hôte. - Virus nus : Les protéines situées sur leur capside se fixent à la cellule cible. - Virus enveloppés : Les glycoprotéines présentes sur leur enveloppe externe interagissent avec les récepteurs cellulaires. Cette interaction clé des récepteurs permet au virus de s'attacher solidement à la cellule cible, préalable indispensable à sa pénétration. ![](media/image18.png) *Exemple : Le VIH reconnaît et infecte les cellules LTCD4+ (lymphocytes T), entraînant une lymphopénie caractéristique.* ##### 2 Pénétration La pénétration du virus dans la cellule cible dépend de son type : - Virus nus Ils utilisent le système d'endocytose de la cellule hôte, formant des vacuoles pour pénétrer dans le cytoplasme. Une fois à l'intérieur, leur acide nucléique est libéré par un processus d'injection directe. - Virus enveloppés La nucléocapside (capside + matériel génétique) est injectée dans le cytoplasme de la cellule hôte. Après l'endocytose, l'enveloppe et la capside sont détruites (lyse), ce qui libère l'acide nucléique viral. *Remarque : Les virus enveloppés ne pénètrent presque jamais directement dans la cellule sans endocytose.* ##### 3 Réplication Une fois à l'intérieur, le virus prend le contrôle de la cellule hôte pour répliquer son génome et produire ses constituants. *Étapes de la réplication* [1. Prise de contrôle cellulaire ] - Le virus détourne la machinerie cellulaire pour produire ses propres composants (protéines d'enveloppe, ARN). - La synthèse des constituants normaux de la cellule est fortement réduite. [2. Production des constituants viraux] - Fabrication massive d'acides nucléiques et de protéines virales. Virus ADN : Utilise une ADN polymérase (virale ou cellulaire) pour répliquer son génome (intranucléaire). Virus ARN : Nécessite une réplicase virale (ARN polymérase ARN dépendante). - Rétrovirus (exemple : VIH, Hépatite B). Les rétrovirus utilisent une rétrotranscriptase (ADN polymérase ARN dépendante) pour transformer leur ARN viral en ADN. Ce mécanisme leur permet de passer d'une forme ARN temporaire à une forme ADN plus stable, avant de revenir à leur état initial. ![](media/image20.png)*Exemple : L'hépatite B passe par une forme ARN intermédiaire avant de retrouver sa forme ADN finale.* ##### 4 Expression du génome viral Le génome viral nouvellement répliqué est exprimé pour produire des protéines virales : [1. Synthèse des ARNm] Les génomes fils servent de matrice pour produire des ARNm viraux. [2. Traduction des ARNm] Les ribosomes de la cellule hôte traduisent les ARNm viraux pour produire des protéines nécessaires au virus. [3. Dépendance cellulaire ] Les virus sont incapables de synthétiser ou d'exprimer leur génome sans une cellule hôte. Ils exploitent les mécanismes cellulaires pour se multiplier. Exemple : Le VIH, un virus à ARN, s'installe dans les cellules hôtes et peut activer ou non la production de protéines virales. *Conclusion* La réplication virale repose sur la capacité du virus à exploiter la cellule hôte pour répliquer son génome, produire ses protéines et assembler de nouveaux virions, qu'il libère ensuite pour infecter d'autres cellules. ##### 5 Assemblage des virus Le processus d'assemblage des virus se déroule soit dans le noyau soit dans le cytoplasme, selon le type de virus. - L\'excès de matériel viral, notamment les protéines non utilisées, peut s'accumuler dans la cellule. - Les capsides virales se forment en s'associant avec les acides nucléiques viraux pour constituer de nouveaux virions. ##### 6 Libération des virus La libération des virions dépend du type de virus : - Virus nus La libération des virions se fait par lyse cellulaire, entraînant la destruction de la cellule et la libération de son contenu, y compris les virus néoformés. - Virus enveloppés Les virions sont libérés par un processus de bourgeonnement, qui peut se produire à partir de : - La membrane cytoplasmique. - La membrane nucléaire ou via les organites intracellulaires comme le réticulum endoplasmique (RE) ou l'appareil de Golgi (AG). Les glycoprotéines spécifiques à la cellule cible s'intègrent à l'enveloppe virale, facilitant la reconnaissance de nouvelles cibles. Durée totale du cycle viral : Environ 24 à 48 heures. ##### 7 -- Types d'infection virale *Infections lytiques* La majorité des infections virales sont lytiques, où la réplication du virus conduit à la destruction de la cellule hôte. *Infections chroniques* Dans certains cas le virus se multiplie continuellement dans la cellule sans provoquer sa lyse. *Exemple : Hépatite B, où l'organe cible (le foie) reste infecté et actif, entraînant des complications à long terme.* *Infections latentes/tempérées* Le virus peut entrer dans une phase dormante, restant quiescent dans la cellule. Cet état est en équilibre constant avec la phase persistante. *Exemple : Le virus de la varicelle reste latent dans les cellules nerveuses et peut se réactiver plus tard, provoquant des lésions cutanées (zona).* *Transformations oncogéniques* Certains virus s'insèrent dans le génome de la cellule hôte, entraînant une transformation en cellules cancéreuses. *Exemple : Le papillomavirus peut rester silencieux après une première infection et contribuer à des cancers (comme le cancer du col de l'utérus).* *Effets cytopathogènes (ECP)* Les effets cytopathogènes désignent les dommages causés par l\'infection virale sur les cellules hôtes. *Exemple : Dans les infections par hépatite B et hépatite C, la mortalité n'est pas due à l'infection virale ellemême, mais aux conséquences à long terme, comme le développement d'un hépatocarcinome (tumeur du foie).* [Résumé :] Les virus, selon leur type, adoptent différents mécanismes pour se répliquer, persister ou provoquer des dommages à l'organisme, allant de la lyse cellulaire à des infections chroniques, latentes ou oncogéniques. Ces mécanismes contribuent directement ou indirectement aux pathologies associées. Evolution des infections virales -------------------------------- ##### Types d'infections virales *Infection aiguë* Caractérisée par une multiplication rapide du virus à son point d'entrée. L'incubation est courte et souvent asymptomatique. *Exemple : Grippe, où les symptômes apparaissent rapidement, ou encore virus Ebola, pouvant être grave voire mortel.* *Caractéristiques des infections* *aiguës* - La durée d'infection relativement brève. - La réponse immunitaire permet l'élimination du virus et des cellules infectées en quelques jours. - Possibilité d'aggravation l'infection est parfois mortelle (Ebola) ou asymptomatique (VHA chez l'enfant). *Cycle viral des infections aiguës* - La multiplication virale est rapide. - Libération de grandes quantités de virus. - Transmission rapide à de nouveaux hôtes. - Peut provoquer des épidémies (exemple : gastroentérite). Transmission : L'infection aiguë est souvent à l'origine d'épidémies en raison de la libération massive de virus. ##### Les Infections persistantes Ces infections surviennent lorsque le système immunitaire ne parvient pas à éliminer complètement le virus, qui persiste dans l'organisme sous deux formes possibles : non active ou active. *Infection latente/tempérée* ![](media/image22.png)Un virus en latence est inactif mais il peut être réactiver périodiquement car le génome viral persiste dans les cellules hôte (il est simplement réprimé). La primoinfection est asymptomatique néanmoins il provoque une réponse immunitaire (RI) initialement efficace et normale. *Exemple de virus concernés : Herpès virus, Varicelle, Zona.* [Conditions de réactivation :] Une réactivation [ ] peut être favorisée par des facteurs comme l'immunosuppression (stress, maladie). ***Infection chronique*** Le virus est constamment actif, produisant des particules virales de manière continue. Durant la phase chronique le virus poursuit sa réplication malgré la réponse immunitaire en utilisant des mécanismes pour échapper au système immunitaire. *Exemple : VIH, hépatite B, virus à ARN.* ![](media/image24.png) Les virus dans notre environnement ---------------------------------- ##### Présence ubiquitaire - Dans l'air que nous respirons (6L/min d'air avec ses contaminants). - Dans les aliments et l'eau (chaque millilitre d'eau de mer contient des milliers de particules virales). - Présents chez les animaux, plantes, insectes, et même dans les bactéries (bactériophages). ##### Les impacts sur la santé humaine La plupart des virus ont peu ou pas d'effet néfaste sur notre santé grâce à l'action : - Du système immunitaire, qui possède une mémoire des infections antérieures. - De la vaccination, qui renforce l'immunité contre des virus spécifiques. Cependant, en cas de déficience du système immunitaire (SIDA, greffe), même des virus bénins peuvent devenir létaux. *Exemple : Une personne greffée de moelle osseuse devient extrêmement vulnérable en raison de l'absence de réponse immunitaire.* ***Conclusion*** L'évolution des infections virales dépend de nombreux facteurs, incluant la nature du virus, l'efficacité de la réponse immunitaire, et l'état général de l'organisme. Ces infections, qu'elles soient aiguës, chroniques ou latentes, illustrent la complexité de l'interaction entre les virus et leurs hôtes. Organisation Générale des infections virales -------------------------------------------- Le schéma d'organisation pour comprendre les infections virales peut également s'appliquer à d'autres agents pathogènes tels que les champignons ou les bactéries. ##### L'immunodépression ***Causes multiples*** - Maladies ou traitements affectant le système immunitaire : SIDA, traitements immunosuppresseurs (greffes), corticoïdes, chimiothérapies, déficits immunitaires congénitaux, etc. ***Conséquences*** - Augmentation de la gravité des symptômes lors des infections aiguës. - Apparition de symptômes graves liés à des virus latents habituellement peu pathogènes chez des individus immunocompétents. *Exemple : rétinites et œsophagites causées par le CMV chez les personnes immunodéprimées.* ##### Thérapeutiques ***Thérapeutiques prophylactiques antivirales*** - L'immunothérapie passive (sérothérapie) est un transfert d'anticorps (exemple : pour la rage). Utilisation de plasma de patients guéris pour protéger les personnes nouvellement contaminées (exemple : gamma globulines administrées à un nouveau-né après l'accouchement). ***Immunothérapie active (vaccination)*** - Vaccins inactivés : Virus tué injecté pour stimuler le système immunitaire. - Vaccins atténués « vivant » : Injection de composants viraux (capside, enveloppe, ARN). - Vaccins sous unitaires (nouveaux vaccins) comme les protéines recombinantes, les peptides viraux synthétiques ou ADN viraux nus. ***Les antiviraux*** Chaque étape du cycle de multiplication du virus est une cible potentielle. [Phases initiales du cycle viral : ] - Inhibition de l'attachement ou de la pénétration. - Inhibiteurs d'entrée du VIH. - Antagoniste du CCR5 (Maraviroc). - Inhibiteur de fusion (Enfuvirtide). Traitement de la grippe : Amantadine, Rimantadine empêchant la décapsidation. ![](media/image26.png) ##### Synthèse des acides nucléiques viraux (cible majeure) ***Les analogues nucléosidiques*** - Inhibition de l'ADN polymérase des herpesviridae : Aciclovir / Valaciclovir / Ganciclovir. - Inhibition de la transcriptase inverse du VIH : Zidovudine. - Inhibition de l'ADN polymérase de l'hépatite B : Entécavir. - Ribavirine : large spectre (souvent associée à INFα pour HCV). ***Analogues nucléotidiques*** - Actifs sur VIH et HBV : Adéfovir / Ténofovir. - Actifs sur CMV : Cidofovir. ***Analogues des pyrophosphates*** - Foscarnet : inhibe la polymérase du CMV. ***Inhibiteurs non nucléosidiques*** - Inhibition directe de la transcriptase inverse du VIH. [Phases tardives du cycle viral] - Inhibiteurs des phases de maturation comme les inhibiteurs de la neuraminidase (Zanamivir / Oseltamivir / Tamiflu) qui empêchent la libération des virions de la grippe. A savoirs pour les partiels --------------------------- 1\. Les structures des virus. 2\. Les organes cibles. 3\. Les cellules permissives. 4\. Les taux de mutations (plus élevés pour les virus ARN). 5\. Différences entre virus nus et virus enveloppés. 6\. Les techniques de diagnostic des maladies infectieuses.

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