Économie Industrielle - Version Finale PDF
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Ibn Tofail University
2025
Pr. Aziz BARHMI
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Summary
Ces notes fournissent une introduction à l'économie industrielle, couvrant des sujets tels que les définitions, les niveaux d'analyse, les différentes approches, les objectifs, et le paradigme SCP. Elles mettent également en lumière les hypothèses et l'équilibre des producteurs en concurrence pure et parfaite, ainsi que les critiques formulées à ce sujet. Le document est apparemment un document de cours, un chapitre ou un exposé.
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ÉCONOMIE INDUSTRIELLE Présenté par Pr. Aziz BARHMI 1 12/01/2025 CHAPITRE INTRODUCTIF 2 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 CONTENU 1....
ÉCONOMIE INDUSTRIELLE Présenté par Pr. Aziz BARHMI 1 12/01/2025 CHAPITRE INTRODUCTIF 2 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 CONTENU 1. Définition de l’Économie Industrielle 2. Niveau d’Analyse de l’Économie Industrielle 3. Approches de l’Économie Industrielle 4. Objectifs de l’Économie Industrielle 3 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 I. DÉFINITION DE L'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE ▪ DÉFINITION CONSENSUELLE Définition de Carlton et Perloff : « Étude de la structure des entreprises et des marchés, ainsi que de leurs interactions ». Un complément du modèle microéconomique de concurrence parfaite par l’introduction des imperfections de marché du monde réel. Définition consensuelle : L’économie industrielle concerne l’étude de l’organisation et du fonctionnement des entreprises et des marchés dans le monde réel. 4 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 II. TYPE D'ANALYSE DE L'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE ▪ TROIS NIVEAUX D'ANALYSE ÉCONOMIQUE Analyse Macro-économique Analyse des comportements collectifs Analyse Méso-économique Analyse des comportements des firmes Analyse Micro-économique Analyse des comportements individuels 5 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. APPROCHES DE L'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE ▪ DEUX APPROCHES Approche 1 – Paradigme SCP Jusqu’aux années 70. Ecole de Harvard : Bain, Mason, Stigler. Structure Comportement Performance Approche 2 - Nouvelle économie industrielle A partir des années 70. Approche plus théorique. Enrichissement de l’analyse SCP. 6 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. APPROCHES DE L'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE ▪ APPROCHE 1 – PARADIGME SCP Son objectif est de comprendre l’impact des facteurs structurels du marché sur les comportements et la rentabilité de l’entreprise. L'idée principale du paradigme SCP est que les structures de marchés influencent les comportements des entreprises qui influencent leur performance. L’interaction entre S-C-P uniquement dans ce sens. Facteurs structurels Comportements Performance 7 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. APPROCHES DE L'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE ▪ APPROCHE 1 – PARADIGME SCP Conditions de Base Offre : Technologie ; Matières premières ; Durée Demande : Elasticité-prix ; Possibilités de de vie des produits & Structure des coûts substitution ; Conditions de commercialisation (Économies d'échelles et d'envergure). (Commandes groupées). Structure : Politique publique : Nombre d'acheteurs et de vendeurs ; Réglementation (Barrières à l'entrée Barrières à l'entrée ; légales) ; Différentiation des produits ; Politiques anti-trust ; Intégration verticale. Taxes & Subventions ; Politiques macroéconomiques. Comportement : Performance : Fixation des prix & des quantités ; Prix ; Publicité ; Marges (Prix – Coûts) ; Croissance interne (Recherche & Efficience de la production ; Développement) ; Efficience allocative ; Croissance externe (Fusion, Alliance, Qualité ; Coopération & Entente). Progrès technique. 8 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. APPROCHES DE L'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE ▪ APPROCHE 2 – NOUVELLE ÉCONOMIE INDUSTRIELLE Critiques du paradigme SCP : Le manque de fondements théoriques ; Les limites méthodologiques et empiriques. Nouveau paradigme (La nouvelle économie industrielle) : Apports du nouveau paradigme : La relecture stratégique du paradigme SCP ; Les structures et les comportements interagissent dans les deux sens (la structure d’un marché dépend des stratégies des entreprises) ; La nouvelle économie industrielle s’éloigne ouvertement de la concurrence pure et parfaite (CPP). 9 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. OBJECTIFS DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE INDUSTRIELLE ▪ COMPRÉHENSION & PRISE DE DÉCISION Permet une meilleure compréhension : Des stratégies des firmes ; Des mécanismes de marché ; Des modalités d’exercice de la concurrence. Aide à la prise de décision privée : Quelle politique tarifaire ? Quel positionnement de ses produits ? Comment entrer ou se maintenir sur un marché ? Aide à la prise de décision publique : Politique de la concurrence ; Politique industrielle ; Politique d’aménagement du territoire. Avoir une vocation de réalisme par rapport au modèle microéconomique traditionnelle de la concurrence pure et parfaite. 10 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 CHAPITRE I : STRUCTURE DE LA CONCURRENCE PURE ET PARFAITE - CPP 11 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 CONTENU 1. Modèle & Hypothèses de la CPP 2. ÉQUILIBRE DU PRODUCTEUR de la CPP 3. Remise en Cause de la CPP 4. Étude de Cas 12 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 I. MODÈLE & HYPOTHÈSES DE LA CPP ▪ PRÉSENTATION La microéconomie reposait sur une structure de marché dite la concurrence pure et parfaite (CPP). Selon cette structure, la concurrence devait être pure, aucun des acteurs ne pouvant agir unilatéralement et directement sur le prix du marché, et parfaite, tous les acteurs disposant d’une information complète. Le modèle théorique de la CPP supposait que les cinq hypothèses, citées ci-dessous, soient réunies : Atomicité indique que l’industrie ou le marché doit comprendre un très grand nombre d’offreurs et de demandeurs dont la taille est petite par rapport à l’ensemble de marché. Transparence désigne une situation où tous les acteurs économiques (consommateurs & producteurs ) disposent, à titre gratuit, d’une information parfaite de toutes les conditions de marché pour leur prise de décisions. Fluidité signifie la possibilité, pour une entreprise, d’entrer sur un marché ou d’en sortir sans aucune restriction ou entrave juridique, institutionnelle, technique ou financière imposée par les entreprises déjà existantes telle que les brevets de fabrication. Homogénéité signifie que l’ensemble des entreprises composant l’industrie produisent des biens standardisés et homogènes. 13 Mobilité indique que les facteurs de production (travail & capital) peuvent se Pr. Aziz BARHMI déplacer selon les besoins d’un secteur à l’autre dans l’économie. 12/01/2025 II. ÉQUILIBRE DU PRODUCTEUR DE LA CPP ▪ COURBE DE LA DEMANDE En CPP, le prix est une donnée pour l’entreprise. On a donc : RM = Rm = P La représentation graphique de la recette moyenne de la firme est une droite horizontale. Elle représente également la demande à la firme : RM = p(q). 14 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 II. ÉQUILIBRE DU PRODUCTEUR DE LA CPP ▪ ÉQUILIBRE À COURT TERME L’entreprise peut écouler n’importe quelle quantité sur le marché à condition de la vendre au prix de marché. Elle va choisir celle qui maximisera son profit. Pour la maximisation du profit : Prix = Coût Marginal ⇒ P = Cm. 15 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 II. ÉQUILIBRE DU PRODUCTEUR DE LA CPP ▪ ÉQUILIBRE À COURT TERME La courbe de coût marginal est également la courbe d’offre du producteur individuelle. Seuil de rentabilité ( = min CM). Seuil de fermeture ( = min CVM). 16 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 II. ÉQUILIBRE DU PRODUCTEUR DE LA CPP ▪ ÉQUILIBRE À LONG TERME L’équilibre de court terme n’est pas stable (car prix > CM => opportunités de profit). A long terme : P = Cm = CM. Along terme, sur un marché de CPP, les profits deviennent nuls. 17 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. REMISE EN CAUSE DE LA CPP ▪ HYPOTHÈSES Vs RÉALITÉ Cinq conditions sont nécessaires pour que l’on puisse parler de concurrence parfaite, en effet, il suffit qu’une seule d’entre elles ne soit pas vérifiée pour que cette concurrence devienne imparfaite. Atomicité suppose que les petites et moyennes entreprises (PME) et les entrepreneurs individuels constituent l’essentiel du monde de l’entreprise, ce qui n’est pas le cas dans un marché mondialisé où cohabitent monopoles et oligopoles issus des mouvements de concentration et de fusion. Transparence signifie l’accès gratuit à toutes les informations pour les consommateurs et les producteurs pour prendre les bonnes décisions. La technologie a facilité l’accès à l’information mais ce n’est pas gratuit et il y a souvent une asymétrie de l’information. Fluidité permet à des nouveaux producteurs de profiter de la rentabilité du secteur, et à des entreprises déjà sur le secteur de quitter s’il est moins rentable et de se reconvertir. Cette fluidité est remise en cause par les économies d’échelle qui seules permettent de produire pour un marché mondialisé. Les économies d’échelle exigent des capitaux pour atteindre une taille optimale ce qui élimine les entreprises incapables de mobiliser ces capitaux. 18 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. REMISE EN CAUSE DE LA CPP ▪ HYPOTHÈSES Vs RÉALITÉ Cinq conditions sont nécessaires pour que l’on puisse parler de concurrence parfaite, en effet, il suffit qu’une seule d’entre elles ne soit pas vérifiée pour que cette concurrence devienne imparfaite. Homogénéité signifie que les produits sont identiques, ce qui n’est plus possible avec la différenciation. Celle-ci permet d’affronter mieux la concurrence directe, pour une même branche d’activité. Cette différenciation peut dépasser le produit lui-même et se traduire dans le service après-vente, l’emballage, le conditionnement, etc. L’homogénéité a fait donc place à l’hétérogénéité. Mobilité est souvent contradictoire. En ce qui concerne la mobilité du capital technique, elle est souvent rendue difficile par les coûts qu’elle génère – ce qui n’empêche pas pour autant de constater des mouvements importants de délocalisations d’entreprises. Pour ce qui est de la mobilité du facteur travail, elle est souvent constatée dans les pays émergents comme la Chine et l’Inde, et, à un degré moindre, dans les pays anglo-saxons où la pratique du contrat à durée déterminée est souvent la règle. Par contre, dans les pays de l’UE, les contraintes sociales et le droit du travail sont souvent des obstacles à la fluidité. Les hypothèses avancées dans le modèle de la CPP sont théoriques et souvent difficile à réaliser. Les biens ne sont pas homogènes avec la différenciation, l’atomicité n’est plus vérifiée avec la concentration, l’entrée au marché peut être contrainte avec le développement des barrières à l’entrée, et la question de 19 transparence est remise en cause dans le cas où l’information n’est pas Pr. Aziz BARHMI parfaitement disponible. 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS Soit un marché concurrentiel regroupant 100 entreprises fabricant un parapluie de voyage pliable. Ce produit commun à ces 100 entreprises est proposé à un prix calculé par rapport au minimum de la fonction de coût moyen à long terme, soit CM = 15. Sur ce marché, la production des entreprises est calculée de telle sorte que le coût marginal soit égal au coût moyen, toujours égal à 15 €. À ce coût, elles produisent des quantités mentionnées au tableau. Pour chaque entreprise, la taille évolue selon le coût marginal et le coût moyen de la façon suivante : Tableau : Situation de marché concurrentiel du parapluie pliable Production 2 (000) 3 (000) 4 (000) 5 (000) 6 (000) Coût Moyen 34 24 18,5 16 15 Coût Marginal 4 3 4 8 15 La demande globale du marché est égale à Q = 900 – 20 P 20 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS Parmi ces 100 entreprises, deux décident d’innover afin d’accroître leur production et leur profit. La première, entreprise A, a l’idée astucieuse d’inscrire sur l’emballage de ce parapluie rétractable « Fabrication artisanale ». Cette initiative connaît immédiatement le succès, et la fonction de demande qui s’adresse à cette entreprise devient : 𝟑 Qa = (− × Pa ) + 21 𝟓 La seconde entreprise B décide d’intéresser la grande distribution à sa production et, pour cela, finance une campagne de publicité dont le coût annuel est estimé à 3.000 €. Là encore, le succès est au rendez-vous, et la fonction de demande de cette entreprise devient : 𝟏𝟑 Qb = (− × Pb) + 110,5 𝟑 Questions : 1. Préciser les conditions de fonctionnement du marché concurrentiel avant intervention des entreprises EA et EB. 2. Peut-on considérer que ces deux entreprises modifient, par leur intervention, la nature de ce marché ? 3. Quels sont les avantages qu’elles en ont tirés ? 21 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS I. En équilibre concurrentiel de long terme, le prix va s’établir au minimum du coût moyen, soit dans notre exemple P = 15 €. À ce prix, c’est aussi la valeur du coût marginal, soit 15 €, pour laquelle chaque entreprise adapte sa production. L’identité coût moyen/coût marginal précise donc les quantités produites par ces entreprises, soit 6 (000). Le couple prix (15) Q(6) permet de connaître les quantités produites sur le marché, soit encore : 100 × 6 (000) = 600 (000) À partir de la fonction de demande, on peut également calculer, compte tenu de ce prix, l’ensemble de la demande qui est égale à : Q = 900 – (20 x 15) = 600 (000) Comme on peut le constater, c’est une situation d’équilibre et d’efficience : équilibre entre l’offre et la demande, efficience parce que le prix est égal au coût marginal, lui-même égal au minimum du coût moyen. 22 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS II. En innovant dans le domaine stratégique, l’entreprise A et l’entreprise B modifient la nature du marché. La différenciation des produits, en ayant recours, pour l’un, au packaging précisant la nature artisanale de la fabrication (A), et pour l’autre à la publicité (B), contribue à transformer le marché concurrentiel en marché de concurrence monopolistique. Ce marché reste toujours concurrentiel parce ces deux entreprises A et B sont présentes avec 98 autres entreprises, fabricant elles aussi un parapluie. Toutefois, ce marché est de concurrence monopolistique pour les deux entreprises A et B, qui en fidélisant leur clientèle, disposent désormais d’un véritable pouvoir de marché, très proche du monopole, conséquence de cette fidélisation. 23 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS III. Pour l’entreprise A : La fonction de demande du marché créé est : 𝟑 Qa = (- × Pa) + 21 avec Qa = Quantités Produites 𝟓 Et Ea est calculé à partir de Qa pour un prix Pa, soit : 3 => ( × Pa ) = - Qa + 21 5 𝟓 => Pa = - Qa + 35 𝟑 Et RTa = Pa × Qa 5 => RTa = [(- Qa + 35) x Qa] 3 𝟓 => RTa = - Qa2 + 35Qa 𝟑 𝒅𝑹𝑻𝒂 𝟏𝟎 Et Rma = =- Qa + 35 𝒅𝑸𝒂 𝟑 24 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS III. Pour l’entreprise A : Comme la production est toujours supposée s’adapter à un coût marginal de Cm = 15 €, nous aurons : => Rma = Cma = 15 Soit encore : 𝟏𝟎 => (- x Qa) + 35 = 15 𝟑 𝟏𝟎 => Qa = 20 et Qa = 6 𝟑 Pour un prix de : => Pa = (− × Qa) + 35 𝟓 𝟑 => Pa = 35 - 10 = 25 En conclusion, pour une même production (6.000 Unités) et sans investissement supplémentaire l'entreprise A a bien pu augmenter son prix, le faisant passer de 15 à 25 €, en différenciant son produit et en le faisant accepter comme artisanal, ce qui lui permet d’accroître son profit. 25 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS III. Pour l’entreprise B : La fonction de demande du marché créé est : 𝟏𝟑 Qb = (- × Pb) + 110,5 avec Qb = Quantités Produites 𝟑 Et Eb est calculé à partir de Qb pour un prix Pb, soit : 𝟏𝟑 => (− × Pb) = Qb – 110,5 𝟑 𝟑 𝟑 => Pb = ( - Qb ) + ( 110,5 x ) 𝟏𝟑 𝟏𝟑 𝟑 => Pb = - Qb + 25,5 𝟏𝟑 Et RTb = Pb × Qb 3 3 => RTb = [( - Qb ) + ( 110,5 x )] x Qb 13 13 𝟑 => RTb = - Qb2 + 25,5 Qb 𝟏𝟑 𝒅𝑹𝑻𝒃 𝟔 Et Rmb = =- Qb + 25,5 𝒅𝑸𝒃 𝟏𝟑 26 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 IV. ÉTUDE DE CAS III. Pour l’entreprise B : Comme la production est toujours supposée s’adapter à un coût marginal de Cm = 15 €, nous aurons : => Rmb = Cmb = 15 Soit encore : 𝟔 => - Qb + 25,5 = 15 et Qb = 22,75 𝟏𝟑 Pour un prix de : 𝟑 => Pb = − × Qb + 25,5 = 20,25 𝟏𝟑 En conclusion, le recours à la publicité a permis à l’entreprise d’augmenter et sa production, et le prix de vente de son produit. La production, qui était de 6 avant l’innovation publicitaire, atteint désormais 22,75. Elle était de 6, elle est donc multipliée par 3,5, ce qui doit lui permettre de répondre à la demande de la grande distribution. Le prix évolue lui aussi de façon spectaculaire, passant de 15 € à 20,25 €. Pour un investissement publicitaire de 3.000 €. Comme nous raisonnons par tranche de 1.000, la production atteint désormais 22.750 parapluies, soit pour chacun d’entre eux une contribution individuelle de 3.000/22,750 = 0.131 € par 27 parapluie. Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 CHAPITRE II : STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE 28 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 CONTENU 1. Différentes Structures du Marché 2. Concurrence Imparfaite Vs Concurrence Monopolistique 3. Structures de la Concurrence Imparfaite A. Duopoles B. Oligopoles C. Monopoles 29 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 I. DIFFÉRENTES STRUCTURES DE MARCHÉ ▪ 09 STRUCTURES DE MARCHÉ L’économiste allemand H. von Stackelberg avait proposé un tableau où vendeurs et acheteurs sont classés selon leur nombre. Il distingue alors neuf structures de marché, et non une seule. Offre/Vendeur Demande/Acheteur Grand nombre de Un vendeur Quelques vendeurs vendeurs Monopsone Un acheteur Monopole Bilatéral Monopsone Contrarié Quelques acheteurs Monopole Contrarié Oligopole Bilatéral Oligopsone Grand nombre Monopole Oligopole Concurrence Parfaite d'acheteurs La concurrence imparfaite devient la règle, et la CPP, l’exception. Dans la pratique, cette concurrence imparfaite pourra se traduire par des situations très diverses, comme l’existence de monopoles, de cartels d’oligopoles, etc. Contrairement à la microéconomie, l’économie industrielle va donc s’efforcer de se rapprocher de l’économie réelle, et ce, en s’appuyant sur des réalités nouvelles, comme les asymétries de l’information ou la non-homogénéité des produits. 30 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 II. CONCURRENCE IMPARFAITE VS MONOPOLISTIQUE ▪ CONCURRENCE IMPARFAITE J. V. Robinson remet en question la théorie de l’équilibre général de L. Walras, contestant les hypothèses sur laquelle elle repose, et plus particulièrement celle de la CPP. À la différence de L. Walras, son analyse part du monopole et non de la CPP, non pas pour en faire la structure référente, mais pour contester l’idée selon laquelle le monopole n’est qu’un cas extrême, une exception de la CPP. Cette démarche l’a conduit à faire de la concurrence imparfaite une structure de marché où les entreprises sont bien en concurrence, sans que toutes hypothèses du modèle de la CPP ne soient vérifiées. ▪ CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE E. H. Chamberlin a critiqué le modèle de la CPP et a remis en cause une de ses hypothèses : celle de l’homogénéité du produit pour aboutir aux mêmes conclusions. Cette démarche l’a conduit à définir une nouvelle structure de marché : la concurrence monopolistique, structure où cohabitent à la fois le monopole et la concurrence. Si la concurrence monopolistique est la conséquence d’une concurrence imparfaite (E. H. Chamberlin), cette dernière s’inscrit dans la logique de la contestation du modèle de concurrence pure et parfaite (J. V. Robinson). 31 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES En situation de concurrence imparfaite, ou de concurrence pure, le nombre d’entreprises est suffisamment important de telle sorte que les décisions prises par les entreprises rivales ou concurrentes ne sont pas inquiétantes, ce qui n'est pas pour un marché oligopolistique, regroupant quelques entreprises. L’automobile est le secteur oligopolistique par excellence sur le marché mondial et duopolistique sur le marché national, si on prend en considération 02 principaux constructeurs : Renault et PSA - Peugeot Citroën. A ce titre, il importe de préciser que si les duopoles sont bien des oligopoles, toutefois, les oligopoles ne sont pas des duopoles. Le faible nombre de participants et la taille des groupes industriels concernés vont conduire, tout naturellement, à s’interroger sur les risques d’entente ou de collusion propres à cette structure. 32 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES Le duopole est une structure de marché réduite à deux entreprises productrices. Le duopole est une structure théorique où l’analyse simplifiée permet de proposer des conclusions qui pourront être généralisées à un marché, toujours oligopolistique, mais plus large. Cette analyse théorique aboutit, selon le cas, soit à : à une situation d’équilibre du marché (A.-A. Cournot et J. Bertrand), ou ; à une situation de déséquilibre du marché (H. von Stackelberg). 33 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT Le modèle de Cournot a essayé de formaliser le comportement des entreprises sur un marché en adoptant deux hypothèses simplificatrices, à savoir : Le marché est celui d’un bien homogène à coût nul de production ; La variable stratégique est le volume de production, et non le prix. Selon ce modèle, une entreprise mène une concurrence sur la base de la quantité Q1 qu’elle produit d’un bien supposé homogène, et prend la quantité Q2 de l’autre entreprise comme donnée (variable indépendante). Soient deux entreprises (I et II) ; la demande qui s’adresse à ce marché est linéaire = P = a − bQ avec Q = Q1 + Q2, où Q1 est la production de l’entreprise (I) et Q2 la production de l’entreprise (II). En l’absence de coûts de production, le profit réalisé est égal à la recette totale, soit : o Π = P × Q = π1 + π2 o Avec π1 = profit réalisé par (I), et ; o π2 = profit réalisé par (II). o Pour π1 = (a − b(Q1 + Q2))× Q1, et ; 34 o Pour π2 = (a − b(Q1 + Q2))× Q2 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT En développant ces deux équations, on obtient : o π1 = aQ1 − bQ12 − b.Q2Q1 o π2 = aQ2 − bQ22 − b.Q2Q1 La quantité Q2 est une donnée constante pour l’entreprise I et Q1 est une donnée constante pour l’entreprise II. La maximisation des profits des deux entreprises est réalisée quand la dérivée première par rapport à Q1 (pour l’entreprise 1) et à Q2 (pour l’entreprise 2) est nulle. Pour l’entreprise 1 : 𝑑Π1 𝑎 𝑄2 o (1) =0 a – 2bQ1 – bQ2 = 0 → Q1 = – 𝑑𝑄1 2𝑏 2 Pour l’entreprise 2 : 𝑑Π2 𝑎 𝑄1 o (2) 𝑑𝑄2 =0 a – 2bQ2 – bQ1 = 0 → Q2 = 2𝑏 – 2 NB : (1) est la fonction de réaction de l’entreprise I compte tenu de la production de l’entreprise II. (2) est la fonction de réaction de l’entreprise II compte tenu de la 35 production de l’entreprise I. Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT L’équilibre de Cournot correspond à l’intersection des deux courbes de réaction. En ce point, chacun des deux producteurs se comporte comme l'autre l'avait prévu, ce qui leur permet de maximiser leur profit. Pour l’entreprise 1 : 𝑎 𝑄1 𝑎 𝑄2 𝑎 2𝑏 – 2 𝑎 𝑎 𝑄1 o Q1 = – = – = 2𝑏 - 4𝑏 + 2𝑏 2 2𝑏 2 4 𝑄1 (2𝑎 − 𝑎) 𝒂 o Q1 - 4 = 4𝑏 Q1 = 𝟑𝒃 Pour l’entreprise 2 : 𝑎 𝑎 𝑄1 𝑎 – 𝑄2 𝑎 𝑎 𝑄2 o Q2 = – = – 2𝑏 2 = - + 2𝑏 2 2𝑏 2 2𝑏 4𝑏 4 𝑄2 (2𝑎 − 𝑎) 𝒂 o Q2 - = Q2 = 4 4𝑏 𝟑𝒃 36 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT 𝒂 On aura à l’équilibre : Q1 = Q2 = 𝟑𝒃 37 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT Les conclusions du modèle de Cournot sont citées ci-après : o Le profit de (I) dépend des quantités Q1 et Q2 produites par (I) et (II), et réciproquement, pour le profit de (II) ; o L’interdépendance entre (I) et (II) est ainsi mise en évidence ; o À l’équilibre, les quantités produites de (I) et de (II) qui maximisent le profit sont égales ; o À l’équilibre, la demande n’est pas totalement satisfaite, ce qui ne peut que contribuer à faire monter les prix ; o Pour I, la quantité Q2 est une donnée, de même pour II la quantité Q1. o Les fonctions de réaction (1) et (2) sont symétriques et le comportement des entreprises est identique. 38 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT ▪ ÉTUDE DE CAS 02 : Le marché d'un bien comporte deux vendeurs confrontés à une multitude d'acheteurs, dont la demande est : XD = - P + 100 Les deux entreprises ont les fonctions de coût suivantes : CT1 = 2.X12 + 20 CT2 = 3.X22 + 10 1. Déterminer le prix du marché, les quantités produites et le profit des entreprises lorsque celles-ci se comportent comme si elles étaient en situation de concurrence pure et parfaite. 2. Même question si on suppose que chaque entreprise prend sa décision en considérant la production de l'autre comme donnée. Déterminer les équations des courbes de réactions de ces deux entreprises, le prix du marché et les profits respectifs. 3. Commentez et comparez les résultats des deux situations concurrentielles. 39 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT ▪ ÉTUDE DE CAS 02 – SOLUTION : 1. Une entreprise produisant un bien en situation concurrentielle fixe son niveau de production de telle sorte que le coût marginal (Cm) soit égal à la recette marginale (Rm). Soit, donc, pour les deux producteurs. Le prix représente aussi la recette marginale (Rm) dans un marché de concurrence pure et parfaite (car le prix est constant quel que soit la quantité vendue par le producteur) : Pour l’entreprise 1 : 𝟏 P = Cm1 => P = 4.X1 => X1 =.P 𝟒 Pour l’entreprise 2 : 𝟏 P = Cm2 => P = 6.X2 => X2 =.P 𝟔 Pour l’offre globale : 𝟏𝟎 Xo = X1 + X2 => Xo =.P 𝟐𝟒 Pour le prix du marché : 10 Xo = XD =>.P = - P + 100 => P = 70,6 24 Pour les quantités produites et les profits respectifs : 1 1 X1 =.P => X1 =.70,6 => X1 = 17,65 unités et π1 = 603 4 4 40 1 1 X2 =.P => X2 =.70,6 => X2 = 11,76 unités et π2 = 405 Pr. Aziz BARHMI 6 6 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT ▪ ÉTUDE DE CAS 02 – SOLUTION : 2.1 Les courbes de réactions des deux entreprises : La fonction de demande est donnée par : X = - P + 100 => P = -X + 100 => P = -(X1 + X2) + 100 Pour l’entreprise 1 : ▫ RT1 = P.X1 = [-(X1 + X2) + 100].X1 = -X12 - X1.X2 + 100.X1 ▫ CT1= 2. X12 + 20 ▫ π1 = (RT1 – CT1) = [(-X12 - X1.X2 + 100.X1) - 2. X12 – 20] 𝑑Π1 𝟏𝟎𝟎 −𝑿𝟐 ▫ =0 => - 2.X1 - X2 + 100 – 4.X1 = 0 => X1 = 𝑑𝑋1 𝟔 𝟏𝟎𝟎 −𝑿𝟐 ▫ Courbe de réaction de l'entreprise I : X1 = 𝟔 Pour l’entreprise 2 : ▫ RT2 = P.X2 = [-(X1 + X2) + 100].X2 = -X1.X2 - X22 + 100.X2 ▫ CT2= 3. X22 + 10 ▫ π2 = (RT2 – CT2) = [(-X1.X2 - X22 + 100.X2) - 3. X22 - 10] 𝑑Π2 𝟏𝟎𝟎 −𝑿𝟏 ▫ = 0 => - X1 - 2.X2 + 100 – 6.X2 = 0 => X2 = 𝑑𝑋2 𝟖 ▫ Courbe de réaction de l'entreprise II : X2 = 𝟏𝟎𝟎 −𝑿𝟏 𝟖 41 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT ▪ ÉTUDE DE CAS 02 – SOLUTION : 2.2 Les quantités d'équilibre de Cournot : Pour l’entreprise 1 : 100 −𝑋2 ▫ X1 = => 6.X1 – 100 + X2 = 0 => 48.X1 – 800 + 8.X2 = 0 (I) 6 100 −𝑋1 ▫ X2 = => 8.X2 – 100 + X1 = 0 (II) 8 700 ▫ (I) - (II) = 47.X1 – 700 => X1 = =>𝑿𝟏 = 14,9 47 Pour l’entreprise 2 : 100 −𝑋1 ▫ X2 = => X2 = 10,6 8 2.3 Le prix d'équilibre de Cournot : Pour les entreprises 1 & 2 : ▫ P = -X + 100 => P = -(X1 + X2) + 100 = -(14,9 + 10,6) + 100 = 74,5 2.4 Les profits d'équilibre de Cournot : Pour les entreprises 1 & 2 : ▫ π1 = (RT1 – CT1) = 646 ▫ π2 = (RT1 – CT1) = 443 42 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE COURNOT ▪ ÉTUDE DE CAS 02 – SOLUTION : 3. Comparaison & commentaire des résultats : ÉLEMENTS CPP Oligopole – Modèle de Cournot Prix 70,6 74,5 X1 17,65 14,9 X2 11,76 10,6 π1 603 646 π2 405 443 En comparant ces résultats se rapportant aux deux situations concurrentielles, il importe de signaler que le passage d'une concurrence parfaite à celle du duopole profite aux deux entreprises, et ce, au détriment des consommateurs. 43 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND Le modèle de Bertrand a essayé de formaliser le comportement des entreprises sur un marché en adoptant deux hypothèses simplificatrices, notamment : L’homogénéité des produits offerts ; Les coûts de production sont identiques pour les deux entreprises. Selon ce modèle, les deux entreprises se livrent à une concurrence par les prix en adoptant les décisions ci-après : Chaque entreprise fixe son prix en considérant le prix de l’autre entreprise comme donnée ; Chaque entreprise suppose ainsi de fixer le prix à un niveau inférieur à celui du concurrent pour avoir toute la demande puisque les produits sont homogènes et donc parfaitement substituables ; Les deux entreprises fixent le même prix, qui est égal au coût marginal, c'est-à-dire le coût qu’elles supportent pour produire et distribuer une unité additionnelle. 44 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND Selon ce modèle, même si les entreprises sont peu nombreuses sur le marché, elles se retrouvent dans l’incapacité d’en tirer le moindre pouvoir du marché, les marges obtenues sur chaque unité vendue étant nulles. Cette situation, appelée le paradoxe de Bertrand, montre que l’on peut avoir une absence de relation causale entre le nombre d’entreprises sur le marché (le degré de concentration de l’offre) et leur profitabilité. Dans une concurrence à la Bertrand, les profits seront les mêmes que le marché se caractérise par deux, dix ou plusieurs entreprises. En général, comme dans un marché de concurrence parfaite, toute différence de prix oriente les consommateurs vers l’entreprise qui a le prix le plus bas. 45 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND Conformément à ce modèle, celui qui offre un prix inférieur aura la totalité de la demande D du marché : Si p1 < p2 => D = D1 et D2 = 0. Si p2 < p1 => D = D2 et D1 = 0. Les équations (D = D1 et D = D2) supposent ainsi que les deux entreprises n’ont pas de problèmes de capacité et que chacune est capable de satisfaire toute la demande du marché toute seule. L’équilibre dans ce modèle de Bertrand aboutit à un équilibre de concurrence parfaite où p1* = p2* = Cm. 46 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND ▪ ÉTUDE DE CAS 03 : La demande d’un produit adressé à deux entreprises à pour équation : o Q1 = 110 - 2.P1 + 2.P2 o Q2 = 150 - 2.P2 + 2.P1 o Q est la quantité demandée & P est le prix. Sachant que le coût marginal des deux entreprises est égal à 5 et que les deux entreprises décident simultanément et se font la concurrence par les prix. Travail à faire : 1. Déterminez les fonctions de réaction des deux entreprises E1 et E2 ? 2. calculez les prix P1 et P2 et les quantités Q1 et Q2 qui maximisent les profits des deux entreprises E1 et E2 ? 3. Calculez le profit de chaque entreprise ? 47 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND ▪ ÉTUDE DE CAS 03 – SOLUTION (Suite) : 1. Les fonctions de réaction des deux entreprises E1 et E2 : Pour l’entreprise 1 : Π1 = [P1×(110 - 2.P1 + 2.P2)] - [5×(110 - 2.P1 + 2.P2)] Π1 = 110.P1 – 2.P12 + 2.P1.P2 – 550 + 10.P1 – 10.P2 Π1 = – 2.P12 + 2.P1.P2 + 120.P1 – 10.P2 – 550 o MAXπ1: 𝑑Π1 = 0 => - 4.P1 + 2.P2 + 120 = 0 𝑑𝑃1 o Fonction de réaction : 𝟏 P1 =.P2 + 30 𝟐 48 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND ▪ ÉTUDE DE CAS 03 – SOLUTION : 1. Les fonctions de réaction des deux entreprises E1 et E2 : Pour l’entreprise 2 : Π2 = [P2×(150 - 2.P2 + 2.P1)] - [5×(150 - 2.P2 + 2.P1)] Π2 = 150.P2 – 2.P22 + 2.P1.P2 – 750 + 10.P2 – 10.P1 Π2 = - 2.P22 + 2.P1.P2 + 160.P2 – 10.P1 – 750 o MAXπ2: 𝑑Π2 = 0 => - 4.P2 + 2.P1 + 160 = 0 𝑑𝑃2 o Fonction de réaction : 𝟏 P2 =.P1 + 40 𝟐 49 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND ▪ ÉTUDE DE CAS 03 – SOLUTION : 2. Les prix P1 et P2 et les quantités Q1 et Q2 qui maximisent les profits des deux entreprises E1 et E2 : Calcul des prix : 1 P1 =.P2 + 30 2 1 1 => P1 =. (.P1 + 40) + 30 2 2 1 => P1 =.P1 + 50 4 1 => P1 -.P1 = 50 4 3 =>.P1 = 50 4 => P1 = 66,67 & P2 = 73,33 50 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE BERTRAND ▪ ÉTUDE DE CAS 03 – SOLUTION : 2. Les prix P1 et P2 et les quantités Q1 et Q2 qui maximisent les profits des deux entreprises E1 et E2 : Calcul des quantités : o Q1=110 – 2.P1 + 2.P2 o Q2=150 – 2.P2 + 2.P1 => Q1 = 123,33 & Q2 = 136,67 3. Les profits Π1 et Π2 des deux entreprises E1 et E2 : Profit de l'entreprise 1 : o Π1 = (P1×Q1) - 5.Q1 o Π1 = 66,67 × 123,33 - (5×123,33) o Π1 = 7605,76 Profit de l'entreprise 1 : o Π2 = (P2×Q2) - 5.Q2 o Π2 = 73,335 × 136,67 - (5×136,67) o Π2 = 9339,34 51 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG Le duopole de Stackelberg est un prolongement du duopole de Cournot, mais il tient compte d’un comportement asymétrique de la part des deux entreprises présentes sur ce marché. L’analyse de Stackelberg n’est pas statique, mais se place dans une logique évolutive, dynamique. Rien n’est figé comme chez Cournot ou Bertrand. Ce modèle considère que l’interdépendance des deux entreprises est non seulement conjoncturelle, mais également conjecturale, ce qui signifie que : L’interdépendance conjoncturelle indique que chaque entreprise sait que non seulement sa situation dépend du comportement de l’autre, mais également que l’autre entreprise concurrente fait le même raisonnement. L’interdépendance conjecturale désigne que l'entreprise E1 va donc s’efforcer d’anticiper les réactions que ses propres décisions auront sur les choix de E2 qui fera, bien sûr, le même raisonnement. Les stratégies privilégiées sont conjecturales et non conjoncturelles du fait qu'on ne se limite plus à constater l’interdépendance des deux entreprises, mais en plus chacune des deux entreprises anticipe la réaction de l’autre à sa propre décision. 52 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG Pour le duopole de Stackelberg, il est plus que probable que E1 et E2 ne soient pas de même taille, ni de même puissance, ce qui implique un « duopole asymétrique ». Le modèle de leadership de Stackelberg est un jeu de stratégie économique dans lequel le leader fait le premier pas et le suiveur réagit en conséquence. A cet effet, il importe de préciser que : L’entreprise leader cherche à maximiser son profit en supposant que l’autre entreprise se comporte en satellite. L’entreprise satellite ne connaît alors que sa fonction de réaction et suit un comportement tel que décrit dans le duopole de Cournot. Dans l'équilibre de Cournot, l'entreprise 1 choisit la quantité optimale compte tenu de la quantité choisie par l'entreprise 2. Dans l'équilibre de Stackelberg, la quantité choisie par l'entreprise 1 est supérieure à la valeur optimale compte tenu de la quantité choisie par l'entreprise 2. L'entreprise 1, profitant de son leadership, choisit une quantité élevée pour pousser l'entreprise 2 à choisir une quantité plus faible. La quantité totale dans l'équilibre de Stackelberg est supérieure à la quantité 53 totale dans l'équilibre de Cournot. Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG Le modèle de Stackelberg respecte les caractéristiques de base ci-après : De nombreux consommateurs et deux producteurs (duopole). Barrières à l'entrée. Produit homogène. Les deux entreprises sont bien conscientes de la demande à laquelle elles sont confrontées. Les deux entreprises se font concurrence par les quantités. Ces deux entreprises décident de manière séquentielle, l'entreprise leader décide en premier lieu et l'entreprise suiveuse agit après avoir observé la décision du leader. L'entreprise satellite agit passivement en tenant à sa courbe de réaction connue par l'entreprise leader. La résolution du modèle se fait par étapes : Étape 1 : Trouvez la fonction de réaction de l'entreprise suiveuse, comme on le fait à Cournot, par la dérivée partielle du profit par rapport à la quantité de l'entreprise suiveuse et qui est égale à zéro ; Étape 2 : La quantité de l'entreprise satellite est remplacée. 54 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 : Le marché d'un bien comporte deux entreprises confrontées à une multitude d'acheteurs, dont la demande est : P = 𝑎 - 𝑏𝑄 Les deux entreprises ont les fonctions de coût suivantes : C1 = 𝑐𝑞1 + d C2 = 𝑐𝑞2 + d 1. Déterminez la fonction de réaction de l'entreprise 2 (Satellite). 2. Déterminez la fonction de réaction de l'entreprise 1 (Leader). 3. Déterminez la quantité d'équilibre de Stackelberg (q2S) pour l'entreprise 2. 4. Calculez le prix PS d'équilibre de Stackelberg du marché. 5. Calculez la quantité QS d'équilibre de Stackelberg du marché. 6. Calculez les profits d'équilibre de Stackelberg Π1 & Π2 des deux entreprises. 7. Présentez graphiquement les résultats obtenus. 55 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 : Quantité produite est égale à : 𝑄 = 𝑞1+𝑞2 Demande du marché est représentée par : o P = 𝑎 - 𝑏𝑄 o => P = 𝑎 - 𝑏(𝑞1+𝑞2) o => P = 𝑎 - 𝑏𝑞1- 𝑏𝑞2 Fonction de coût de l’entreprise 2 est représentée par : o C2 = 𝑐𝑞2 + d 1. Fonction de réaction de l’entreprise 2 (Satellite) : Fonction de profit de l'entreprise 2 : o 𝜋2 = (P x q2) − C2 o => 𝜋2 = [(𝑎 - 𝑏𝑞1- 𝑏𝑞2) x 𝑞2] − (𝑐𝑞2 + d) o => 𝜋2 = 𝑎. 𝑞2 - 𝑏.𝑞1.𝑞2 - 𝑏𝑞22 - 𝑐𝑞2 - d Maximisation du profit de l'entreprise 2 (Satellite) : ∂Π2 o = 0 ⇔ a – bq1 – 2bq2 - c = 0 ∂𝑞2 o => – 2bq2 = -a + bq1 + c o => 2bq2 = a – c - bq1 o => q2C = 𝒂 −𝒄 −𝒃𝒒𝟏 𝟐𝒃 (COURNOT) 56 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 (Suite) : Demande du marché est représentée par : o P = 𝑎 - 𝑏𝑞1- 𝑏𝑞2 Fonction de coût de l’entreprise 1 est représentée par : o C1 = 𝑐𝑞1 + d 2. Fonction de réaction de l’entreprise 1 (Leader) : Fonction de profit de l'entreprise 1 : o 𝜋1 = (P x q1) − C1 o => 𝜋1 = [(𝑎 - 𝑏𝑞1- 𝑏𝑞2) x 𝑞1] − (𝑐𝑞1 + d) o => 𝜋1 = 𝑎. 𝑞1 - 𝑏.𝑞12 - 𝑏𝑞2.𝑞1 - 𝑐𝑞1 – d 𝑎 −𝑐 −𝑏𝑞1 o Remplaçons q2 par 2𝑏 ∶ 𝐚 − 𝐜 − 𝐛𝐪𝟏 ▪ => 𝜋1 = 𝑎.𝑞1 – b.𝑞12 − 𝑏.( ).𝑞1 − 𝑐𝑞1 – d 𝟐𝐛 𝐚 − 𝐜 − 𝐛𝐪𝟏 ▪ => 2𝜋1 = 2𝑎.𝑞1 – 2b.𝑞12 − 2𝑏.( ).𝑞1 − 2𝑐.𝑞1 – 2d 𝟐𝐛 ▪ => 2𝜋1 = 2𝑎.𝑞1 - 2b.𝑞12 - 𝑎.𝑞1 + c.𝑞1 + b.𝑞12 - 2𝑐.𝑞1 - 2d ▪ => 2𝜋1 = 𝑎.𝑞1 - 𝑏.𝑞12 - 𝑐.𝑞1 - 2d 𝑎.𝑞1 − 𝑏.𝑞12 − 𝑐.𝑞1 − 2d ▪ => 𝜋1 = 2 ▪ 𝟏 𝟏 𝟏 => 𝜋1 = 𝟐. 𝑎.𝑞1 − 𝟐. 𝑏.𝑞12 - 𝟐. 𝑐.𝑞1 - d 57 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 (Suite) : 2. Fonction de réaction de l’entreprise 1 (Leader) : Fonction de profit de l'entreprise 1 (Suite) : o Maximisation du profit de l'entreprise 1 (Leader) : ∂ Π1 ▪ =0 ∂ q1 ∂[ 21.𝑎.𝑞1− 12. 𝑏.𝑞12 − 12.𝑐.𝑞1 − d] ▪ ⇔ =0 ∂ 𝐪𝟏 1 1 ▪ =>.𝑎 - 𝑏.𝑞1 −.𝑐 =0 2 2 1 1 ▪ => - 𝑏.𝑞1 = -.𝑎 +.𝑐 2 2 1 1 ▪ => 𝑏.𝑞1 =.𝑎 -.𝑐 2 2 𝒂−𝒄 ▪ => 𝑞1L = (STACKELBERG) 𝟐𝒃 58 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 (Suite) : 3. Quantité d'équilibre (q2S) de l'entreprise 2 (Satellite) : o Remplaçons q1 dans la fonction de réaction de l'entreprise 2 : 𝐚 −𝐜 −𝐛𝐪𝟏 ▪ q2C = 𝟐𝐛 a−c a − c − b.( ) ▪ => 𝑞2S = 2b 2b a−c ▪ => 2b.𝑞2S = a − c − b. ( ) 2b a−c ▪ => 4b.𝑞2S = 2a − 2c − 2b. ( ) 2b ▪ => 4b.𝑞2S = 2a − 2c − a + c ▪ => 4b.𝑞2S = a − c 𝐚−𝐜 ▪ => q2S = (STACKELBERG) 𝟒𝐛 59 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 (Suite) : 4. Prix (PS) d'équilibre du marché : ▪ P = 𝑎 - 𝑏𝑄 ▪ => P = 𝑎 - 𝑏(𝑞1+𝑞2) 𝒂−𝒄 𝒂−𝒄 ▪ => P = 𝑎 - 𝑏.( + ) 𝟐𝒃 𝟒𝒃 𝟐𝒂 −𝟐𝒄 + 𝒂 − 𝒄 ▪ => P = 𝑎 - 𝑏.( 𝟒𝒃 ) 𝟑𝒂 −𝟑𝒄 ▪ => P = 𝑎 – ( ) 𝟒 𝟒𝒂 −𝟑𝒂 + 𝟑𝒄 ▪ => P = 𝟒 𝒂 + 𝟑𝒄 ▪ => PS = 𝟒 (STACKELBERG) 5. Quantité (QS) d'équilibre du marché : ▪ 𝑄 = 𝑞1 + 𝑞2 𝒂 −𝒄 𝒂−𝒄 ▪ => 𝑄 = + 𝟐𝒃 𝟒𝒃 𝟐𝒂 −𝟐𝒄 + 𝒂 −𝒄 ▪ => 𝑄 = 𝟒𝒃 ▪ => 𝑄S = 𝟑.(𝒂 − 𝒄) (STACKELBERG) 60 𝟒𝒃 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 (Suite) : 5. Profits d'équilibre des deux entreprises (Π1 & Π2) : o Fonction de profit de l'entreprise 1 (Leader) : ▪ 𝜋1 = (P x q1) − C1 ▪ => 𝜋1 = [(𝑎 - 𝑏𝑞1- 𝑏𝑞2) x 𝑞1] − (𝑐𝑞1 + d) ▪ => 𝜋1 = 𝑎. 𝑞1 - 𝑏.𝑞12 - 𝑏𝑞2.𝑞1 - 𝑐𝑞1 – d ▪ => 𝜋1 = 𝑞1.[𝑎 - 𝑏.𝑞1 - 𝑏𝑞2 - 𝑐] - d 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 a−c ▪ => 𝜋1 = ( 2𝑏 ).[𝑎 - 𝑏.( 2𝑏 ) - 𝑏. ( 4b ) - 𝑐] – d 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 a−c ▪ => 𝜋1 = ( ).[𝑎 - 2𝑏.( ) - 𝑏. ( ) - 𝑐] - d 2𝑏 4𝑏 4b 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 ▪ => 𝜋1 = ( 2𝑏 ).[𝑎 - 3𝑏.( 4𝑏 ) - 𝑐] - d 𝑎−𝑐 3𝑎 + 3𝑐 ▪ => 𝜋1 = ( ).[𝑎 - ) - 𝑐] – d 2𝑏 4 𝑎−𝑐 4𝑎 3𝑎+ 3𝑐 4𝑐 ▪ => 𝜋1 = ( ).[ - ) - ] -d 2𝑏 4 4 4 𝑎−𝑐 4𝑎 − 3𝑎 +3𝑐 − 4𝑐 ▪ => 𝜋1 = ( ).[ ]-d 2𝑏 4 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 ▪ => 𝜋1 = ( ).( 4 )-d 61 2𝑏 𝒂 − 𝒄 𝟐 − 𝟖𝒃𝒅 ▪ => 𝜋1L = 𝟖𝒃 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 (Suite) : 5. Profits d'équilibre des deux entreprises (Π1 & Π2) : o Fonction de profit de l'entreprise 2 (Satellite) : ▪ 𝜋2 = (P x q2) − C2 ▪ => 𝜋2 = [(𝑎 - 𝑏.𝑞1- 𝑏.𝑞2) x 𝑞2] − (𝑐.𝑞2 + d) ▪ => 𝜋2 = 𝑎.𝑞2 - 𝑏.𝑞1.𝑞2 - 𝑏.𝑞2 𝟐 - 𝑐.𝑞2 - d ▪ => 𝜋2 = 𝑞2.[𝑎 - 𝑏.𝑞1 - 𝑏.𝑞2 - 𝑐] - d 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 a−c ▪ => 𝜋2 = ( 4𝑏 ).[𝑎 - 𝑏.( 2𝑏 ) - 𝑏.( 4b ) - 𝑐] - d 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 a−c ▪ => 𝜋2 = ( ).[𝑎 - 2𝑏.( ) - 𝑏. ( ) - 𝑐] - d 4𝑏 4𝑏 4b 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 ▪ => 𝜋2 = ( 4𝑏 ).[𝑎 - 3𝑏.( 4𝑏 ) - 𝑐] - d 𝑎−𝑐 3𝑎+ 3𝑐 ▪ => 𝜋2 = ( ).[𝑎 - ) - 𝑐] – d 4𝑏 4 𝑎−𝑐 4𝑎 3𝑎+ 3𝑐 4𝑐 ▪ => 𝜋2 = ( ).[ - ) - ] -d 4𝑏 4 4 4 𝑎−𝑐 4𝑎 − 3𝑎 +3𝑐 − 4𝑐 ▪ => 𝜋2 = ( ).[ ]-d 4𝑏 4 𝑎−𝑐 𝑎−𝑐 ▪ => 𝜋2 = ( ).( 4 )-d 62 4𝑏 𝒂 − 𝒄 𝟐 −𝟏𝟔𝒃𝒅 ▪ => 𝜋2S = 𝟏𝟔𝒃 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 04 : 63 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE A. DUOPOLES – MODÈLE DE DUOPOLE DE STACKELBERG ▪ ÉTUDE DE CAS 05 : Un marché, dont la fonction de demande est : 𝑋 = 12 - 𝑃, est approvisionné par deux entreprises dont les fonctions de coût sont respectivement : C1 (𝑥1) = 𝑥12 C2 (𝑥2) = 2𝑥2 Si la première entreprise E1 se comporte comme un leader de Stackelberg et la seconde entreprise E2 comme une suiveuse. 1. Quelle sera la production de chaque entreprise ? 2. Quel sera le prix d'équilibre sur le marché ? 3. Calculez les bénéfices que les deux entreprises réaliseront à l'équilibre. 64 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE B. OLIGOPOLES - OLIGOPOLE DIFFÉRENCIÉ DE SWEEZY P.M. Sweezy, dès 1939, a remis en cause la courbe de demande classique dans le cas de l’oligopole. Outre la remise en cause de l’homogénéité du produit et de la parfaite information du consommateur, Sweezy privilégie l’asymétrie des anticipations concernant la hausse ou la baisse des prix. o P.M. Sweezy a mis en évidence une droite de demande non linéaire mais coudée. Pour Sweezy, les réactions à une décision de hausse ou de baisse des prix ne sont pas les mêmes sur un marché oligopolistique. o En cas de hausse de prix, conséquence de la décision d’une entreprise appartenant au marché, il est peu probable que les autres entreprises suivent à la hausse. En effet, en ne suivant pas, elles bénéficient d’une augmentation de leurs ventes, celles de l’entreprise ayant décidé de cette augmentation devant logiquement baisser. o En cas de baisse de prix, conséquence de la décision d’une entreprise appartenant au marché, il est peu probable que les autres entreprises répondent à la baisse par la baisse, qui risquent, en effet, de voir leurs ventes diminuer. Il y a alors dissymétrie de comportement exprimée par la droite de 65 demande coudée. Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE B. OLIGOPOLES - OLIGOPOLE DIFFÉRENCIÉ DE SWEEZY Le modèle de la demande coudée est une théorie proposée par Paul Sweezy pour expliquer la rigidité des prix dans les marchés oligopolistiques. Lorsqu’une entreprise augmente le prix, les autres ne vont pas suivre en espérant augmenter leur part de marché et le profit. La demande des produits de l’entreprise est alors très élastique dans ce cas. Par contre, si l’entreprise baisse le prix les autres réagissent et baissent aussi leurs prix. La demande est inélastique dans ce cas. La logique donc est celle de la stabilité des prix, nul n’ayant intérêt à le modifier. En augmentant le prix de PE à P’, l’entreprise risque de voir les quantités vendues passer de QE à Q’, du fait que les autres entreprises ne suivent pas à la hausse par la hausse. À l’inverse, si les prix baissent, PE devenant P’’, le mouvement sur QE est très faible (QE ⇒ Q’’) du fait que cette fois les entreprises suivent à la baisse. 66 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE B. OLIGOPOLES - OLIGOPOLE DIFFÉRENCIÉ DE SWEEZY Étant donné que le cas général soit de la non réaction à la hausse par la hausse et de la réaction à la baisse par la baisse, la fonction de demande coudée présente des cas particuliers, notamment : 1. Imitation à la hausse, absence de réaction à la baisse : ▪ La droite est toujours coudée, mais le coude est différent ; ▪ L’imitation à la hausse procède du climat général ; ▪ Pour reconstituer leur marge, les entreprises attendaient que l’une d’entre elles décide de la faire. ▪ L’absence de réaction à la baisse peut être la conséquence de l’imperfection de l’information ou de l’analyse que font les autres entreprises du caractère non durable de cette baisse. 67 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE B. OLIGOPOLES - OLIGOPOLE DIFFÉRENCIÉ DE SWEEZY Étant donné que le cas général soit de la non réaction à la hausse par la hausse et de la réaction à la baisse par la baisse, la fonction de demande coudée présente des cas particuliers, notamment (Suite) : 2. Entreprise dominante : ▪ Quoi que fasse l’entreprise dominante, elle écrase le marché, quelle que soit alors la réaction des autres entreprises sur le marché ; ▪ En cas d’augmentation du prix, elles augmenteront leur prix plus encore que celui de l’entreprise leader. ▪ En cas de baisse du prix, elles ne pourront pas suivre à la baisse. 68 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE B. OLIGOPOLES - OLIGOPOLE DIFFÉRENCIÉ DE SWEEZY Étant donné que le cas général soit de la non réaction à la hausse par la hausse et de la réaction à la baisse par la baisse, la fonction de demande coudée présente des cas particuliers, notamment (Suite) : 3. Entreprise marginale : ▪ Quoi que fasse cette entreprise, elle perd des ventes ; ▪ Si elle décide de baisser le prix, les autres baisseront plus qu’elle ; ▪ Si elle augmente son prix, elle ne sera pas suivie. ▪ Pourquoi alors la maintenir sur son marché ? ▪ Sa seule présence garantit aux entreprises présentes sur le marché des prix plus élevés que si elle disparaissait. 69 Pr. Aziz BARHMI 12/01/2025 III. STRUCTURES DE LA CONCURRENCE IMPARFAITE B. OLIGOPOLES - OLIGOPOLE DIFFÉRENCIÉ DE SWEEZY Parmi les conséquences d’une fonction de demande coudée est la discontinuité de la recette marginale.