Summary

Ce document présente les médicaments utilisés pour traiter le diabète, en mettant l'accent sur l'insuline et les sulfamides hypoglycémiants. Il couvre la physiologie du diabète, les mécanismes d'action de ces médicaments, ainsi que leur pharmacocinétique et leurs effets indésirables.

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MEDICAMENTS DU DIABETE Pr Lobna Ben Mahmoud PHU, PhD, laboratoire de pharmacologie, FMS INTRODUCTION  Les buts du traitement du diabète sont:  supprimer les inconvénients à court terme de l’hyperglycémie (soif, polyurie, amaigrissement, polyphagie et coma ac...

MEDICAMENTS DU DIABETE Pr Lobna Ben Mahmoud PHU, PhD, laboratoire de pharmacologie, FMS INTRODUCTION  Les buts du traitement du diabète sont:  supprimer les inconvénients à court terme de l’hyperglycémie (soif, polyurie, amaigrissement, polyphagie et coma acidocétosique)  éviter les complications à long terme : cardiovasculaires, neurologiques, oculaires, rénales, digestives, etc… 2 INTRODUCTION  Le traitement du diabète sucré est chronique.  Il y a plusieurs classes médicamenteuses antidiabétiques.  L'insuline: découvert depuis 30 ans.  Les sulfamides hypoglycémiants  Les biguanides.  Nouvelles molécules antidiabétiques: place dans le traitement du diabète de type II reste discutée. 3 PHYSIOLOGIE DU DIABÈTE  Une hyperglycémie est toujours en rapport avec un défaut de l'insuline:  soit sécrétion insuffisante de l’insuline  soit action insuffisante de l’insuline (insulino-résistance)  soit sécrétion d'une insuline de qualité anormale 4 DIABÈTE DE TYPE I: DIABÈTE INSULINODÉPENDANT : DID  Le DID est conditionné par:  une prédisposition génétique  une participation des phénomènes auto-immuns a été démontrée  une association à certains virus  Il s'agit d'une carence absolue en insuline. Le diabète apparait lorsque 80 à 90% des cellules B sont détruites.  Le traitement sera donc substitutif à base d'insuline et visera à mimer l'insulino-sécrétion d'un sujet normal en réponse aux différentes situations de la vie courante. 5 DIABÈTE DE TYPE II: DIABÈTE NON INSULINODÉPENDANT : DNID  C'est une maladie multifactorielle :  facteurs génétiques  facteurs d'environnement  obésité  L'hyperglycémie est secondaire à:  une perturbation de la sécrétion d'insuline  une diminution des effets de l'insuline sur les tissus cibles (insulino-résistance)  une augmentation de la production hépatique de glucose 6 INSULINE INSULINE  C’est la seule hormone hypoglycémiante de l’organisme.  Elle est secrétée par les cellules β des ilôts de Langerhans du pancréas.  C’est un polypeptide (PM : 60.000) constitué de 2 chaînes α et β reliées par 2 ponts disulfure – S-S-.  Les cellules β sécrètent une proinsuline biologiquement inactive et ce précurseur se transforme en insuline active. 8 INSULINE  L’insuline peut être polymérisée par les atomes de Zinc et complexée avec des protéines basiques (Protamine).  L’insuline peut être extraite de pancréas d’animaux (impuretés ; allergies), ou produite par génie génétique.  L’insuline est détruite par les enzymes protéolytiques des sucs digestifs.  Elle est utilisée obligatoirement par voie parentérale (sous-cutanée, intramusculaire profonde ou IV). 9 INSULINE: PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES  L’insuline possède une action sur les métabolismes glucidique, lipidique et protidique  Glucides : hypoglycémie par action conjuguée au niveau  Hépatique  Périphérique : Adipocyte et cellule musculaire  Lipides : synthèse endogène accrue de triglycérides  Protides : Pénétration accrue des acides aminés dans la cellule  Augmentation de la synthèse des protides  Diminution du catabolisme protidique  Potassium : Pénétration accrue du K+ dans la cellule (traitement des hyperkaliémies par association de soluté glucosé hypertonique + insuline). 10 INSULINE: PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Métabolisme foie muscle tissu adipeux Glucidique  glycogénolyse  Captage du glucose  Captage du gluconéogenèse  glycogénogenèse glucose  glycogénogenèse  synthèse des TG Lipidique  lipogenèse (-) lipase ( AGL et corps cétoniques) Protidique  Anabolisme protéique Captage des aa (synthèse) Synthèse protéique  Protéolyse 11 INSULINE: PHARMACOCINÉTIQUE  Par voie IV,  l’effet hypoglycémiant de l’insuline commence immédiatement et dure moins d’une heure en injection unique.  Par voie sous-cutanée,  son action débute en 30 min et s’étend sur 6 x 8 heures 12 Temps de Activité Durée latence maximale d’action Insuline neutre humaine UMULINE RAPIDE® 0,5 – 1h 2-3h 5 - 8 h environ INSUMAN RAPID® Analogues ultra-rapides Insuline Lispro HUMALOG® 15 - 30 min 1-2h 3-5h Insuline Aspart NOVORAPID® 15 - 30 min 1-2h 3-5h Insuline Glulisine APIDRA® 15 - 30 min 1-2h 3-4h insuline à action lente INSULATARD NPH® 2-4h 4-6h 12 h environ MONOTARD® 1-2 h 18-24h Analogue à action prolongée Glargine LANTUS® 4-5 h - 22-24 h Détémir LEVEMIR® 2h - 16-24 h INSULINE: PHARMACOCINÉTIQUE  L’insuline subit une dégradation hépatique (40%) et une élimination rénale,  ➜ d’où l’accroissement de son effet hypoglycémiant en cas d’insuffisance hépatique et/ou rénale (aigue, chronique). 14 INSULINE: PHARMACOCINÉTIQUE  Facteurs de modifications de la pharmacocinétique de l’insuline  Insuffisance hépatique et/ou rénale  Grossesse : destruction accrue par le placenta. Ne passe pas la barrière placentaire  Médicament : médicaments potentialisant l’hypoglycémie  aspirine, IMAO, b-bloquants  l’alcool (bloque la néoglucogénèse) 15 INSULINE: FORMES PHARMACEUTIQUES  Selon leur durée d’action, on distingue classiquement 3 sortes d’insulines insulines à action rapide insulines de durée « intermédiaire » ou « semi-lentes » insulines « lentes » 16 INSULINE: FORMES PHARMACEUTIQUES  Selon leur degré de purification, on distingue au sein de chaque sorte d’insuline  les insulines traditionnelles d’origine bovine ou porcine contiennent beaucoup d’impuretés  les insulines monocomposées, d’origine bovine ou porcine purifiées par double chromatographie  les insulines identiques à l’insuline humaine : elles sont obtenues  soit par hémi-synthèse à partir d’insuline porcine  soit par génie génétique 17 INSULINE: EFFETS INDÉSIRABLES  Hypoglycémie : liée à un mauvais contrôle de l’équilibre glycémique (risque de coma hypoglycémique  Hypokaliémie  Lipodystrophies : nodules lipomateux hypertrophiques recouverts d’une peau épaisse, irréversible, ou dépression atrophique avec peau amincie adhérant au plan profond (risque de résistance au traitement)..  Réactions allergiques (sauf avec les insulines identiques à l’insuline humaine).  Aucun contre-indication. L’insulinothérapie doit être justifiée. 18 19 INSULINE: INDICATIONS  Carence insulinique absolue  Grossesse  Diabètes non insulino-dépendant en cas d’infections intercurrentes, chirurgie, complications rétiniennes ou neurologiques 20 SULFAMIDES HYPOGLYCÉMIANTS SH SH: PRODUITS CHIMIQUES  Glibenclamide DAONIL® (demi-vie courte)  Carbutamide GLUCIDORAL® (demi-vie longue)  Chlorpropamide DIABINESE® 22 SH: MÉCANISME D’ACTION  Stimulation de la libération d’insuline endogène par les cellules béta  Action antilipolytique : favorise la prise de poids  sensibilisation de la périphérie à l’action de l’insuline 23 SH: PHARMACOCINÉTIQUE  Bonne résorption orale  Le métabolisme est hépatique  Tous les SH sont fortement liés aux protéines plasmatiques  Élimination exclusivement rénale  Passage de la barrière placentaire: la femme enceinte diabétique doit être traitée exclusivement par l’insuline 24 SH: EFFETS INDÉSIRABLES  Surdosage : risque d’hypoglycémie  Chlorpropamide (DIABINESE®) : prurit, urticaire, ictères.  Agranulocytose et syndrome de Lyell décrits (rares)  Tous sont tératogènes 25 SH: INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS  Indications :  Diabète non insulino-dépendant de poids normal : les sulfamides hypoglycémiants  augmentent l’appétit.  Contre-indications :  Diabète insulino-dépendant  Diabète avec acidocétose  Grossesse  Insuffisance rénale 26 SH: INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES  Hypoglycémie par association avec :  sulfamides antibactériens (BACTRIM®, SULTIRENE®….) (défixation protéique)  anti-inflammatoires : phénylbutazone, aspirine…(défixation protéique)  hypolipémiants : fibrates (défixation protéique)  β-bloquants  alcool 27 BIGUANIDES BIGUANIDES  La metformine : GLUCOPHAGE® : simple ou retard  C’est une base forte d’où mauvaise tolérance digestive 29 BIGUANIDES: MÉCANISME D’ACTION  La métformine n’a pas d’action sur l’insulino-sécrétion mais agit en présence d’insuline endogène  Elle entraîne une réduction de l’absorption intestinale du glucose  Elle favorise la pénétration cellulaire du glucose  Diminuent la synthèse des triglycérides  Elle inhibe surtout : la néoglycogénse hépatique  Elle est anorexigène (intérêt chez l’obèse) 30 BIGUANIDES: PHARMACOCINÉTIQUE  Pharmacocinétique:  Elle a une résorption lente per os,  très peu lié aux protéines plasmatiques,  non métabolisée,  élimination urinaire rapide et se demi-vie est courte (2h).  Effets indésirables  nausées, vomissement, diarrhées  acidose lactique redoutable mais rare (surtout chez les sujets âgés et en cas d’insuffisance hépatique et/ou rénale). 31 BIGUANIDES : CONTRE-INDICATIONS  Insuffisance rénale/hépatique  Alcoolisme  Grossesse  Tous les facteurs favorisant l’acidose lactique (jeûne, cétose, hypoxie)  Avant toute intervention chirurgicale ou radiologique avec produit de contraste, il faut arrêter la metformine au moins 3 jours avant 32

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