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U31 BTS 1 Cours 3 Marché monétaire et financier.pdf

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BTS 1 U31 –INTRODUCTION A L’ÉCONOMIE Cours 3 : Marchés monétaires et financiers Objectifs du cours : • Présenter les fonctions des marchés financiers • Définir et présenter les principaux produits financiers • Appréhender l'appréciation du risque par les ménages Page | 2 Sommaire Chapit...

BTS 1 U31 –INTRODUCTION A L’ÉCONOMIE Cours 3 : Marchés monétaires et financiers Objectifs du cours : • Présenter les fonctions des marchés financiers • Définir et présenter les principaux produits financiers • Appréhender l'appréciation du risque par les ménages Page | 2 Sommaire Chapitre 1 : Les fonctions du marché financier I. Le marché financier A. La gestion des ressources i. Le transfert des ressources économiques ii. La mutualisation des ressources B. L’investissement i. L’allocation et la gestion du risque ii. La liquidité des investissements C. Transfert d’informations par prix D. La mutation des structures de production II. Les principaux produits financiers A. Les titres de capital et part de placement collectif B. Les titres de créances C. Les contrats financiers Chapitre 2 : L’appréciation du risque par les ménages I. L’appréciation des différents risques par les ménages A. La retraite B. La vie C. L’épargne II. Les modèles de comportement face au risque A. Aversion au risque B. Preneur de risque C. La diversification du risque D. Les tendances principales Page | 3 Chapitre 1 : Les fonctions du marché financier I. Le marché financier A. La gestion des ressources i. Le transfert des ressources économiques En tant que marché primaire, le marché financier permet de lever du capital et de transformer directement l’épargne des agents à capacité de financement (ACF) en ressources pour les agents à besoin de financement (ABF). Ces premiers reçoivent des titres financiers pour matérialiser les droits acquis (action, obligation, etc…). En servant de plateforme d’intermédiation, le marché financier permet le transfert de ressources économiques dans le temps et l’espace, entre pays et entre agents économiques au sein d’un même pays. Cette fonction se matérialise notamment lors des : - Introductions en bourse ; Augmentations du capital ; Émissions obligataires ii. La mutualisation des ressources C’est ce qu’on appelle aussi économie du pooling. On constate en effet qu’il y a une inadéquation entre l’épargne à placer (qui est souvent modeste) et les projets à financer (souvent importants). Les agents en capacité de financement ne pourraient pas remplir leur mission de financement de l’économie s’ils ne mettaient pas en commun leurs moyens, d’où le terme de pooling, pour assurer ce financement. Les marchés financiers, via les titres financiers, permettent cette mise en commun de l’épargne des ménages et l’accès notamment des entreprises à un financement suffisamment important et à moindre coût. Cette demande de mutualisation est recherchée par les entreprises autant que par les ménages eux-mêmes, dans une logique de diversification et de liquidité. Page | 4 B. L’investissement i. L’allocation et la gestion du risque Allocation stratégique : C’est la répartition d’un portefeuille en grande classe d’actifs : actions, obligations, etc…. Cela représente l’allocation à long terme du portefeuille d’un agent. Cette allocation (ou choix et sélection) dépend du profil de risque de l’agent, de son horizon d’investissement, de la surface financière (disponibilité) et de sa psychologie du risque. L’allocation stratégique repose sur les postulats suivants : - Les actions sont les actifs les plus performants sur le long terme (plus de 10 ans) avec en contrepartie une grande prise de risque ; Les obligations sont un actif qui permet une rentabilité moyenne mais une prise de risque limitée. C’est un placement de moyen terme (5 à 10 ans). Allocation tactique : Cela consiste à opérer une sélection des supports au sein d’une classe d’actifs en fonction des opportunités de marché. Cette allocation doit se faire sur les critères suivants : - Allocation géographique, afin de profiter de la diversification que représente chacune des places boursières ; Allocation sectorielle pour tenir compte des dynamiques différentes des différents secteurs économiques. Pour une gestion efficace de l’entreprise, il doit y avoir un partage efficace du risque. Les choix de financement opérés par l’entreprise sur le marché des capitaux n’ont tous le même effet sur le partage des risques. Par exemple, un même projet risqué peut être financé par une augmentation de capital, par une émission obligataire voire un crédit Page | 5 bancaire. Ces choix n’auront pas le même effet sur le risque pris par les actionnaires, ce qui peut être important pour gérer au plus près les risques pris en dispersant une partie du risque total de l’entreprise. ii. La liquidité des investissements C’est l’existence du marché secondaire qui assure la liquidité des titres financiers. Les investissements sont d’autant plus favorisés qu’il est facile de se défaire de son engagement. Définition de liquidité : la liquidité est la capacité qu’a un actif à être transformé en monnaie, rapidement et avec peu de perte de valeur (la monnaie est par définition l’actif le plus liquide). Les marchés financiers offrent cette liquidité qui permet à un investisseur de raccourcir son horizon d’investissement, pour toutes les raisons possibles, sans grand risque de perte en capital. La possibilité de revendre les titres financiers précédemment acquis, à n’importe quel moment, incite donc les investisseurs à investir sur des horizons beaucoup plus longs et même en contrepartie de rendements plus faibles. C. Transfert d’informations par prix Le prix des titres financiers est une source d’information importante pour tous les agents économiques qu’ils soient investisseurs ou emprunteurs. La détermination du prix des actifs financiers se fait par deux modalités d’échange : - - Le marché organisé pour les produits standardisés, où le titre à une valeur de marché sur un marché donné avec un système de cotation (actions, obligations…). C’est un marché qui est réglementé. Le marché de gré à gré ou hors cote (OTC pour over-the-counter) pour des produits moins standardisés et pour lesquels le prix est fixé directement entre l’acheteur et le vendeur. C’est un marché qui n’est pas réglementé. Par exemple, l’écart de rendement d’une obligation émise par une entreprise privée par rapport à une obligation d’État type OAT (obligations assimilables du trésor), est appelé prime de risque et renseigne sur le degré de risque de l’entreprise par rapport à l’obligation d’État qui est jugée comme peu risquée). Définition de prime de risque : la prime de risque est l’excédent de rendement attendu par un agent pour accepter de prendre un risque supérieur à un produit sans risque (souvent rendement d’une obligation d’État). L’existence de la prime de risque est liée à l’aversion au risque des agents. Cette aversion au risque conduit à ce qu’un agent préfère avoir un gain faible avec une probabilité élevée plutôt qu’un gain élevé avec une probabilité faible. Pour illustrer ça, prenons deux situations : - 1er cas : gain de 100 avec une de probabilité de 10% 2ème cas : gain de 10 avec une probabilité de 100% Page | 6 On voit que l’espérance mathématique du gain pour les deux situations est la même, égale à 10. Un individu neutre au risque sera indifféré entre les deux situations. Un individu risquophile sera davantage attiré par la situation 1 car il se focalisera davantage sur le gain potentiel élevé. Cependant, un individu risquophobe cherchera à aller vers la situation qui minimisera son risque, donc le choix 1 ici. Cette même prime de risque peut être utilisée dans le cas d’une action. Les actions étant un produit risqué, les rendements des actions comparés au rendement des OAT, donne aussi une prime de risque qui reflète le degré de risque des actions. Ces informations sont utilisées par tous les intervenants sur les marchés financiers. Cela permet notamment aux investisseurs de prendre les meilleures décisions selon leur profil de risque et les rendements qu’ils souhaitent. De l’autre côté, les emprunteurs ont une idée plus précise de la prime de risque attendue par les investisseurs afin de soutenir leurs projets d’investissements. En définitive cela permet de coordonner les décisions des uns et des autres dans une situation décentralisée entre les différents secteurs économiques. D. La mutation des structures de production De manière générale, le marché financier permet l’évolution vers toujours plus d’efficacité des structures de production. Celles-ci se modifient par le financement de certains projets et par les modifications sur le plan actionnarial. Ainsi, il n’est plus nécessaire de recourir à la trésorerie de l’entreprise, ou à l’endettement bancaire, pour croître. De même que les opérations de restructuration par les marchés financiers peuvent s’effectuer sous la forme : - OPA (offre publique d’achat) OPE (offre publique d’échange). Ces opérations qui relèvent de la croissance externe ont pour finalité de réduire la concurrence, par le rachat de concurrents ou la diversification dans d’autres secteurs d’activité. Page | 7 II. Les principaux produits financiers Jusqu’à assez récemment, les titres financiers étaient représentés par deux types majeurs de titres, qui se différenciaient sur les droits qu’ils accordaient à leurs détenteurs ainsi que sur leurs caractéristiques économiques : les actions et les obligations : - Les actions sont un titre de propriété. Elles donnent le statut d’associé ou d’actionnaire à son détenteur dans une société de capitaux, Les obligations qui sont un titre de créance. Elles donnent le statut de créancier obligataire. Depuis sont apparus ce qu’on appelle les titres hybrides qui présentent des propriétés des actions et des obligations. Et enfin, nous parlerons des produits dérivés. A. Les actions Par définition, c’est un acte de copropriété qui confère à son détenteur la qualité d’associé. Cela lui accorde du même coup, sauf cas particuliers, des droits proportionnels à ses apports. Ces droits sont les suivants : - Droit à l’information Droit de regard sur la gestion Droit aux bénéfices i. Droit à l'information Les entreprises qui font un appel public à l’épargne ont des obligations d'information à l’égard de leurs actionnaires. A cet effet, elles doivent publier leurs résultats annuels (voire trimestriels pour les plus grandes). Page | 8 En réalité, cette obligation d’information est beaucoup plus générale. En effet, elles doivent porter à la connaissance du public tout fait susceptible d’avoir des incidences sur le cours de l’action (ex : profit warning ou alerte sur les résultats lorsque ceux-ci sont susceptibles de baisser plus bas que ce qui était anticipé). ii. Droit de regard sur la gestion (ou droit de vote) L’actionnaire en tant que propriétaire d’une part de l’entreprise a son mot à dire sur sa gestion. Ce droit s’exerce notamment via le droit de vote lors des assemblées générales pour désigner les dirigeants et décider de la stratégie de la firme. iii. Droit aux bénéfices (dividendes) Le titre de propriété donne le droit à son détenteur de toucher les fruits de sa propriété. C’est lors de l’assemblée générale qu’est votée l’affectation du résultat de l’exercice. Une partie de ce résultat est généralement gardée pour assurer l’autofinancement de l’entreprise, l’autre partie est versée sous forme de dividendes aux actionnaires. On décide du versement d’un certain montant de dividende par action. De plus, les actions peuvent être classées en deux catégories : - - Les actions ordinaires : comme son nom l’indique, elle donne les trois droits habituels (information, vote et perception des dividendes) Les actions préférentielles (ou sans droit de vote) : qui donnent des avantages particuliers à leur détenteur (dividendes majorés) en contrepartie de l’abandon du droit de vote. Cela est notamment employé dans certaines entreprises où les créateurs ou les actionnaires de référence veulent garder le management même s’ils font appel à de nouveaux actionnaires afin d’éviter un trop fort effet de dilution des droits de vote. Dans d’autre cas exceptionnels, les actions peuvent être à droit de vote double, pour affermir le poids de certains actionnaires de référence, qui sont récompensés pour leur fidélité à l’entreprise... Actionnaires : pourquoi l'État veut imposer le droit de vote double Que dit la loi ? Depuis le 29 mars 2014 et l'adoption de la loi Florange « visant à reconquérir l'économie réelle », le droit de vote double est généralisé dans les sociétés cotées. Pour la première fois cette année, les assemblées générales d'entreprises mettent en œuvre cette pratique. L'article 5 de la loi, votée le 29 mars 2014, généralise le droit de vote double, qui jusque-là constituait une exception. Il prévoit que « dans les sociétés dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé, sauf clause contraire des statuts, un droit de vote double de celui conféré aux autres actions est attribué à toutes les actions entièrement libérées pour lesquelles il sera justifié d'une inscription nominative, depuis deux ans au moins, au nom du même actionnaire ». Quel est le but d'un tel dispositif ? Page | 9 En imposant ce principe, le législateur et le gouvernement ont voulu encourager l'investissement de long terme et ainsi récompenser les actionnaires les plus stables, petits porteurs, institutionnels français, actionnaires familiaux et historiques et...l'État actionnaire. L'État entend ainsi peser en assemblée générale. Source : Figaro.fr, publié le 14/04/2015. En termes de rendement, une action est porteuse de deux types de revenus : - Le dividende qui correspond à la part du résultat distribué, chaque année aux actionnaires. La plus ou moins-value réalisée entre le cours d’achat et le cours de revente. B. Les obligations Une obligation est un titre de créance qui donne à son possesseur le droit de toucher un intérêt annuel fixe (également appelé « coupon ») jusqu’à une échéance déterminée. Contrairement aux actions qui ne peuvent être émises que par des sociétés de capitaux, les obligations peuvent l’être aussi par l’État et les collectivités locales. Les différentes modalités de versement des intérêts : i. Les obligations à taux fixe C’est la forme classique. Le versement des intérêts (ou coupon) se fait à un taux fixe défini à l’émission, jusqu’à l’échéance de l’obligation. ii. Les obligations à taux variable Le coupon n’est plus fixe, il est indexé sur un taux de marché de court terme type EURIBOR ou LIBOR plus un taux fixe. Elles sont plus risquées que celles à taux fixe. iii. Les obligations indexées sur l’inflation Le principal et les intérêts sont indexés sur l’inflation, cela permet de protéger le pouvoir d’achat de l’investisseur. iv. Les obligations à coupon zéro Ces obligations ne versent pas de coupon durant la vie du produit. Les coupons sont capitalisés et versés intégralement à l’échéance de l’obligation. v. Les obligations convertibles Ce sont des obligations à taux fixe qui peuvent être converties par l’investisseur en actions à un prix préalablement déterminé lors de l’émission. Ce prix est supérieur à la valeur de marché de l’action au moment de l’émission. Page | 10 C. Les produits dérivés Les produits dérivés peuvent être regroupés en trois familles : - Les contrats à terme de type forward ou futures Les swaps Les contrats d’options i. Les contrats à terme de type forward ou futures Les forwards et les futures sont identiques, mais ne divergent que par leurs modalités d’exécution. Ces contrats sont principalement utilisés par les firmes pour se couvrir contre l’évolution défavorable d’un facteur de marché (matières premières, taux d’intérêt, taux de change, actions, etc..). Les forwards sont un engagement ferme d’acheter ou vendre un actif support « actif sousjacent » à une date d’échéance future, à un prix déterminé lors de la signature du contrat. La perte ou le gain du contrat sera fonction de l’écart entre le prix déterminé à l’avance et le prix réel constaté sur le marché à l’échéance. Les forward sont négociés de gré à gré, donc présentent l’avantage de la flexibilité mais l’inconvénient d’avoir un risque de défaut (incapacité de l’une des parties à assumer ses engagements). Quant aux futures, ils sont identiques au foward, mais comme ils sont négociés sur un marché organisé, le risque de défaut est éliminé. Les contrats sont standardisés et une chambre de compensation réalise des appels de marge, c’est-à-dire, que les pertes/gains quotidiens sont décaissés/encaissés. Dès que l’une des parties ne peut pas répondre à un appel de marge, le contrat est rompu. ii. Les swaps Il s’agit d’un contrat dans lequel on échange des flux financiers futurs entre deux parties. Ces flux financiers peuvent porter sur des taux d’intérêt, des devises, des risques de crédit, des matières premières, etc... Dans un swap de taux, l’une des parties peut s’engager à payer un taux d’intérêt fixe sur un principal donné, elle percevra en retour des intérêts à taux variable sur le même principal. iii. Les contrats d’options Les options, du fait de leur caractère optionnel, diffèrent des forwards et futures qui sont des contrats fermes. L’option confère à son acheteur le droit mais non l’obligation d’acheter ou vendre un actif à une échéance donnée. Ce droit est acquis par le payement d’une prime (premium) de l’acheteur au vendeur. Ces options peuvent être des Calls (option d’achat) ou des Puts (option de vente). Page | 11 Chapitre 2 : L’appréciation du risque par les ménages I. L’appréciation des différents risques par les ménages A. La retraite La retraite par capitalisation en France reste marginale, dans la mesure où la retraite par répartition est financée par les cotisations. Les individus finançant une partie de leur retraite par capitalisation sont ainsi une minorité. On peut cependant noter une augmentation du chiffre, puisqu’en 2008 le poids de la retraite par capitalisation était de seulement 6%, contre 10,4% en 2018. Sur le graphique suivant, on peut à la fois observer la hausse de la part de l’épargne par capitalisation en France, mais également voir où la France se situe comparé aux autres pays de l’OCDE. En moyenne pour les pays de l’OCDE, le poids des produits d’épargne dédiés à la retraite s’élève à 82,3%. Figure 1 : Poids des produits d'épargne dédiés à la retraite Source : https://www.usinenouvelle.com/editorial/infographie-la-retraite-par-capitalisation-gagne-du-terrain-en-france.N918934 B. L’assurance-vie D’après le « Rapport annuel de l’Observatoire de l’épargne réglementée » de 2018, produit par la Banque de France, « l’assurance-vie demeure le principal placement des Français (38% des placements en 2018, comme en 2017) ». On peut observer la répartition de l’épargne en assurance-vie par rapport au niveau de patrimoine des ménages dans la figure suivante. On peut observer que le taux de détention de l’assurance-vie et de l’ensemble de l’épargne retraire augmente avec le patrimoine. Autrement dit, plus le patrimoine est élevé, plus la part des ménages détenant une assurance-vie ou une épargne retraire augmente. Cela signifie que de manière générale, l’épargne à plus long-terme reste un « produit de luxe ». Page | 12 Figure 2 : Taux de détention d'actifs de patrimoine par les ménages selon le montant du patrimoine, 2018 Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2412784#graphique-figure1_radio4 C. L’épargne Page | 13 Le graphique ci-dessous permet de retracer l’évolution du taux d’épargne des ménages français depuis plus de 10 ans. Le taux d’épargne correspond à la part consacrée à l’épargne dans le revenu disponible brut. On peut donc voir que depuis 2008, plus de 4 points de pourcentage de plus ont été consacré à l’épargne. Il semblerait que la hausse du taux d’épargne soit liée au besoin de disposer d’une épargne de sécurité, permettant de se protéger aux risques de court-terme tels que la maladie le chômage, ou simplement pour avoir des ressources permettant d’investir dans des gros travaux, l’achat d’une voiture ou pour organiser des vacances. Figure 3 : Taux d'épargne des ménages français de 2008 à 2020 Source : https://fr.statista.com/statistiques/481071/taux-d-epargne-menages-francais/ D. Les tendances principales Le rapport de l’Insee intitulé « Le patrimoine des ménages » (édition 2018) 1 présente des chiffres-clés concernant la distribution et la structure de l’épargne des ménages en France. On peut observer par exemple que la quantité de livrets d’épargne est à peu près fixe par tranche d’âge, puisqu’elle varie de 82.5% des ménages de 70 ans ou plus à 89.8% pour les ménages de moins de 30 ans à 39 ans. On peut voir que l’assurance vie est un produit d’épargne phare, principalement pour les ménages les plus âgés. L’épargne retraite reste marginale, particulièrement pour les ménages les plus jeunes. Chez les moins de 30 ans, seuls 6.2% avaient déjà de l’épargne retraite, contre 24.2% chez les ménages avec des individus de 50 à 59 ans. 1 https://www.insee.fr/fr/statistiques/3549502 Page | 14 Figure 4 Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3549502 II. Les modèles de comportement face au risque Face aux différents risques auxquels font face les individus, il y a plusieurs façons d’aborder le risque. Le rapport au risque des individus est étudié dans le cadre de l’économie de l’incertain et de l’information. A. Aversion au risque L’aversion au risque en économie se caractérise par la tendance à préférer des débouchés certains (ou peu incertains) par rapport à des débouchés incertains, même si en moyenne ils permettent d’obtenir un débouché plus important. Dans un scénario où un individu a le choix entre deux scénarios, avec des gains potentiels différents. Dans le scénario 1 (S 1 ), l’individu touche 10€ avec une probabilité de 75% ou 0€ avec un probabilité de 25%. Dans le scénario 2 (S 2 ), l’individu gagne 20€ avec un probabilité de 40%, ou 0€ avec 60% de probabilité. Le gain moyen espéré (E) est égal à la somme des probabilités multipliées au gain potentiel. Autrement dit, l’espérance du gain suit la formule mathématique suivante : E Gain = Gain potentiel n°1 x Proba n°1 + Gain potentiel n°2 x Proba n°2 + […] Pour le scénario 1, l’espérance du gain est donc la suivante : E Gain (S 1 ) = 10 x 0.75 + 0 * 0.25 = 7.5€ Et pour les scénario 2 on a : E Gain (S 2 ) = 20x 0.40+ 0 * 0.60= 8€ Page | 15 En mathématiques (en théorie des probabilités), l’espérance correspond intuitivement à la valeur que l’on s’attend à trouver en moyenne, si l’on répète l’expérience un grand nombre de fois. Autrement dit, si on propose à un individu de choisir entre les deux scénarios présentés ci-dessous, et qu’il choisit 10,000 fois d’affilées le scénario 1 ; en moyenne, son gain obtenu par tirage sera de 7.5€. Le calcul de l’espérance permet à la fois de mesurer le montant moyen qu’un individu peut espérer d’un jeu probabilistique tel que décrit ci-dessus ; mais il permet également de mesurer le positionnement de l’individu face au risque. L’aversion au risque correspond donc au fait de préférer un gain certain par rapport à un gain supérieur ou égal (en moyenne) mais dont l’issue est incertaine. Ainsi, dans l’exemple développé ci-dessus, un individu averse au risque (ou risquophobe) choisira probablement le scénario 1, puisque la probabilité qu’il se retrouve sans rien n’est que de 25%, alors que dans le scénario 2 cette probabilité est de 60%. En économie, l’aversion au risque est souvent associée pour mesurer le comportement d’un individu non pas en termes de gains potentiel mais en termes d’utilité. L’utilité est une mesure mathématique de la satisfaction obtenue par le biais de la consommation (de biens ou de services), qui est liée à la notion de besoins. Les fonctions d’utilités en économie peuvent être très complexes, mais permettent néanmoins de caractériser le rapport au risque d’un individu. Un individu averse au risque, aura une fonction d’utilité convexe, c’est-à-dire qui augmente de moins en moins vite à mesure que le risque (et le gain potentiel) augmente. Le graphique ci-dessous décrit les différents rapports au risque. Figure 5 : Individus risquophobes, risquophiles et neutres Source : https://www.alternatives-economiques.fr/risquophiles-risquophobes-0103201346502.html Dans une situation réelle, un individu averse au risque peut se caractériser par le fait d’épargner auprès d’une banque dont le taux d’intérêt est fixe, mais certain ; plutôt que d’investir sur les marchés financiers en prenant le risque de tout perdre, ou de gagner beaucoup plus. Page | 16 B. Preneur de risque Un individu peut également être preneur de risque (ou risquophile), c’est-à-dire que son utilité augmente de plus en plus rapidement à mesure que le risque (et donc le gain potentiel) augmente. Dans l’exemple précédent avec les deux scénarios (S 1 et S 2 ), l’individu preneur de risque préfèrera le scénario qui lui permet d’obtenir le gain potentiel le plus important, malgré le risque plus élevé de pertes. La fonction d’utilité d’un individu preneur de risque est concave, c’est-à-dire qu’elle croît de plus en plus vite à mesure que le gain potentiel et le risque augmentent. Prenons un scénario plus complet : - - Un individu a le choix entre 2 scénarios : o S 1 : un gain de 50€ est garanti avec une probabilité 100% o S 2 : un gain de 100€ est probable à hauteur de 50%, et un gain nul (0€) probable également à hauteur de 50% L’espérance de gain des deux scénarios est identique : o E(S 1 ) = 50 * 1 = 50 o E(S 2 ) = 100 * 0.5 + 0 * 0.5 = 50 Le choix entre le scénario 1 et le scénario 2 indique donc le comportement de l’individu face au risque : o Un individu averse au risque choisira le scénario 1, puisque la perte est impossible (probabilité de perte de 0%). Cet individu averse au risque choisirait également le scénario 1 même si le gain certain était de 40€. o Un individu preneur de risque choisira le scénario 2 puisque le potentiel de gain est plus important. Cet individu choisirait le scénario 2 même si le gain certain était de 60€. o Un individu neutre au risque serait indifférent entre les deux scénarios, et choisirait systématiquement le scénario donnant accès au gain espéré le plus élevé. Figure 6 : Les différents comportements face au risque en économie de l'incertain et de l'information. A gauche, la courbe d’utilité d’un individu averse au risque. Plus le gain potentiel et le risque augmentent, plus l’utilité de l’individu croît lentement. Au centre, un individu averse au risque. Sa courbe d’utilité croît proportionnellement au gain et au risque. A droite, un individu preneur de risque. On voit que sa courbe d’utilité augmente de plus en plus vite à mesure que le gain potentiel et le risque augmentent. Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Risk_aversion C. Diversification du risque Page | 17 En finance, on parle de diversification du risque comme une stratégie utilisée par les investisseurs pour réduire le risque de l’investissement total. En répartissant ses investissements dans différents produits financiers (immobiliers, assurance-vie, actions d’entreprises, bons du Trésor, etc.), un investisseur minimise le risque de subir des pertes sur tous ses investissements de manière simultanée. L’intérêt de la diversification n’est pas de faire disparaître le risque totalement. Se protéger totalement du risque lors d’investissement n’est possible qu’en investissant dans des produits certains, pour lesquels le taux d’intérêt ou le gain est connu à l’avance, fixé et invariable. En revanche, la diversification permet de limiter le risque de subir de multiples pertes simultanément. Si un investisseur a des part dans une entreprise française, sur le marché immobilier et également en bons du Trésor Français ; la probabilité qu’il y a ait une crise immobilière, la faillite de l’entreprise, et un défaut de paiement des bons du Trésor français (ce-dernier étant d’ailleurs très hautement improbable) simultanément est quasi-nulle. Un des désavantages de la diversification du risque est qu’elle nécessite parfois des coûts de transaction additionnels. En effet, les investissements nécessitant régulièrement des coûts d’entrée, le fait de multiplier ceux-ci génère un coût d’entrée total plus important. Il revient donc à chaque investisseur d’effectuer une analyse coût bénéfice. Le comportement de l’individu face au risque, son degré d’aversion ou de prise de risque rentrera en jeu au moment de définir la stratégie qui lui parait optimale. Page | 18

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