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Sur la piste du Stade olympique, huit hommes vont s'affronter lors de la finale du 100 m des championnats du monde d'athlétisme. À ce moment précis, il ne le sait peut être pas encore, mais Usain Bolt s'apprête à repousser les limites humaines. Le premier départ est le bon....

Sur la piste du Stade olympique, huit hommes vont s'affronter lors de la finale du 100 m des championnats du monde d'athlétisme. À ce moment précis, il ne le sait peut être pas encore, mais Usain Bolt s'apprête à repousser les limites humaines. Le premier départ est le bon. Ça y est, Usain Bolt est parti ! L'express ! L'express ! Le TGV est parti, Usain Bolt ! 9.58 ! Record du monde ! Avec ce chrono, le sprinteur jamaïcain améliore le précédent record du monde, qu'il détenait déjà, de 9 centièmes. Une étude publiée en 2013 explique Qu'Usain Bolt a atteint lors de cette course une vitesse maximale de 12,2 m par seconde. Jamais un homme n'avait couru aussi vite. Et 14 ans après, cette performance reste toujours inégalée. En 2023, la meilleure performance de l’année est de 9,83 s. C'est évidemment monstrueux, mais ça reste loin derrière Usain Bolt. Mais ce n'est pas le seul record du monde avec une telle longévité. Depuis plusieurs années, les athlètes parviennent de moins en moins à battre les meilleures performances dans leur discipline. Est-ce qu'il s'agit d'une simple stagnation ou les athlètes ont-ils atteint leurs limites ? Mais avant d'aller plus loin, un petit message du sponsor de notre vidéo, le jeu mobile Play for Plankton du projet Resolv'it. En y jouant, vous allez aider dans la vraie vie cet homme, le biologiste Jean Olivier Irisson, ainsi que son équipe. Comment ? Eh bien en reliant différents organismes de plancton que vous estimez similaires afin de les catégoriser. Et ça, dans la vraie vie, ça prend beaucoup de temps à ces biologistes. Donc, en jouant, vous allez l'aider à traiter un volume important de données et accélérer leurs recherches sur l'impact du réchauffement climatique sur l'écosystème marin. Car le plancton est à la fois un indicateur et un maillon vital de la santé des océans. Play for Plankton est totalement gratuit et disponible sur tous les stores. Avant d'aller plus loin, une précision : ici, on ne va parler que des disciplines d'athlétisme présentes aux Jeux Olympiques, ce qui exclut donc certaines disciplines et les performances réalisées en salle. On va aussi parler un tout petit peu de para-athlétisme et de natation. Les Jeux Olympiques comptent donc 26 épreuves d'athlétisme. Si l’on met de côté le 35 km marche mixte qui vient tout juste d’être créé, cela nous fait un total de 47 records du monde : 23 dans les épreuves masculines, 23 dans les épreuves féminines et 1 dans l'épreuve mixte du 4 × 400 m. Et sur ces 47 performances, 26 ont été établies il y a plus de dix ans. On a une très forte phase de progression à la sortie de la Seconde Guerre mondiale où on a eu plein d'évolutions qui sont des évolutions technologiques, de structuration sociétales. Et depuis les années 2000, il y a un vrai ralentissement qui existe et on n'a pas été capables aujourd'hui de s'en défaire de ce ralentissement. À l'inverse, les athlètes des disciplines paralympiques sont encore très loin de leur plafond de verre. Rien qu'aux Mondiaux de para-athlétisme de 2023, 36 records du monde ont été battus et plusieurs facteurs expliquent cette différence. Il y a quand même une représentation sociale et culturelle du handicap qui a quand même évoluée et qui a vraiment explosée aux Jeux paralympiques de Londres. Et du coup, il y a eu un intérêt dans différents domaines, déjà de la technologie qui a quand même beaucoup investi le para-sport, que ce soit pour les fauteuils, si on prend le para-athlétisme, que ce soit pour les prothèses, cette innovation technologique, ça a forcément fait un bond aussi dans les performances, en tout cas, pour ces déficiences-là. Les para-athlètes peuvent donc encore aller chercher beaucoup de records. Mais qu'en est-il des sportifs dits valides ? Eh bien des chercheurs de l'Institut de recherche biomédicale et d'épidémiologie du sport, l'IRMES, ont essayé de déterminer la limite humaine pour chaque discipline d'athlétisme. Prenons par exemple l'épreuve du saut en hauteur, dont le record du monde de 2,45 m a été établi en 1993 par le Cubain Javier Sotomayor. En compilant les meilleures performances de l'histoire dans cette discipline, les chercheurs ont tracé une courbe pour déterminer la hauteur maximale que l'être humain sautera. D'après ce calcul, la limite serait aux alentours de 2,50m. Depuis, quelques athlètes sont parvenus à faire mentir ces courbes, comme Usain Bolt au 100 m et 200 m ou le Suédois Armand Duplantis au saut à la perche. Le problème, c'est que l'écart entre les anciens et les nouveaux records est de moins en moins important. Les différences se mesurent désormais au millième de seconde ou au millimètre près. Malgré ces quelques exploits, la majorité des limites calculées par les chercheurs de l'IRMES tiennent encore aujourd'hui. C'est le cas au lancer du disque ou bien au saut en longueur. On peut aussi citer les 100 m et 200 m féminins où les records de Florence Griffith-Joyner restent imbattus depuis 1988. Mais il est possible que certaines de ces performances faussent complètement les calculs des chercheurs. On a des doutes sur ces performances-là. Florence Griffith-Joyner est morte à 38 ans dans son sommeil d'une crise d'épilepsie. Puis d'un coup, elle a augmenté sa musculature. Donc on suppose la prise de stéroïdes. Dans l'Allemagne de l'Est, il y avait des protocoles de dopage d'État avec des doses de stéroïdes qui étaient injectées aux athlètes. Il y a tout ce nuage d'éléments qui nous posent question sur ces valeurs. À plusieurs reprises, des fédérations d'athlétisme ont demandé l'annulation des records établis durant cette période, sans que cela n'aboutisse pour l'instant. Mais est-ce que ces suspicions de dopage suffisent à expliquer la stagnation de ces dernières années ? En fait, la raison première est à chercher du côté physiologique. L'être humain a simplement atteint certaines de ses limites. Durant le XXᵉ siècle, la qualité de vie s'est améliorée sur presque l'ensemble du globe. On mange mieux, on se soigne mieux, on vit plus longtemps. Résultat : l'être humain a vu sa taille et son poids moyen croître. Rien qu'en Europe, entre les années 1850 et 1980, la taille moyenne a augmenté de 11 cm. Même si ce n'est pas l'élément primordial dans chaque discipline, le fait d'être plus grand permet, entre autres, d'avoir plus de force. Problème : depuis une trentaine d'années, nous ne grandissons plus vraiment. Pire, dans cette étude parue en 2017, des chercheurs français estiment que l'être humain n'a jamais été aussi proche d'atteindre sa taille maximale. Autre exemple de limitation que l'on peut identifier et qui concerne principalement les épreuves de fond, c'est-à-dire les courses de plus de 5 km, c'est l'endurance. Selon une étude publiée en 2019, on ne peut pas dépenser plus de 10 000 calories par jour, soit 2,5 fois la quantité de calories que dépense au quotidien une personne de corpulence normale. Au-delà, le système digestif de l'individu lâcherait. Bref, des contraintes de ce type, on pourrait encore en citer plusieurs, à commencer par l'âge ou la consommation maximale d'oxygène de l'organisme, la fameuse VO₂max. Et ces limitations peuvent en partie expliquer pourquoi certains athlètes se dopent. En utilisant les bons produits comme les stéroïdes, il est possible de s'affranchir des limites humaines, mais le risque pour la santé est énorme, notamment pour le système cardiovasculaire. Suffisant pour décourager les athlètes qui envisagent cette option ? Pas vraiment. Dans une étude menée à l'Université de Lausanne en Suisse, on apprend que 18 % des athlètes des épreuves d'endurance aux Mondiaux de 2011 et de 2013 ont eu recours au dopage sanguin. Certains athlètes ont aussi battu des records en modifiant les conditions environnementales. Le sprinteur étasunien Justin Gatlin a réussi à courir plus vite qu'Usain Bolt grâce à des ventilateurs situés derrière lui. Mais dans ces circonstances, est-ce qu'on peut encore parler de record du monde ? Pour les instances internationales, c'est non. Est-ce qu'il reste alors des axes de progression permettant de pousser les performances encore plus loin ? Heureusement pour les athlètes, la réponse est oui. La première marge de manœuvre, étonnamment, est physiologique et cela concerne principalement les athlètes féminines, et ce, en raison de variations hormonales. Ce que nous faisons, c'est d'identifier les différentes phases hormonales au cours du cycle menstruel pour comprendre quelle est la fenêtre optimale où les femmes sont en mesure de produire plus de puissance, plus d'énergie pour à chaque mois augmenter l'entraînement pendant cette phase et essayer de gagner ce qu’on peut appeler des gains marginaux, mais dans le sport de haut niveau, il n'y a pas des petits gains. Ensuite, il y a l'aspect technique. Avec la professionnalisation de leurs disciplines, les athlètes ont développé de nouvelles manières de courir, de sauter, de lancer. La plus mythique est peut être celle du Fosbury Flop. Cette technique du saut en hauteur vous paraît certainement normale, mais avant 1968, la majorité des sauteurs se présentaient à la barre de face. Il a fallu attendre la victoire de Dick Fosbury aux JO de Mexico pour voir la technique du rouleau dorsal se généraliser et ainsi permettre un gain de hauteur dans l'épreuve. Plus récemment, en natation cette fois-ci, le Français Léon Marchand a perfectionné la technique de la coulée, cette phase où les nageurs sont immergés, ce qui leur permet d'aller 20 % plus vite que durant le reste de la course. Grâce à cela, Marchand est parvenu à battre plusieurs records de la légende de la natation Michael Phelps. Le troisième axe d'évolution est plutôt d'ordre technologique. Même si les innovations sont moins nombreuses qu'auparavant, certaines parviennent encore à bouleverser des disciplines, notamment les prothèses destinées aux para-athlètes. Mais l'exemple le plus connu est certainement celui des combinaisons de natation en polyuréthane. À la fin des années 2000, les combinaisons faites de cette matière, qui augmente la flottabilité, ont permis aux nageurs d'augmenter grandement leurs vitesses. Le gain a été tellement important que ces combinaisons ont fini par être interdites. Dernière technologie en date qui pose question sur son usage, ce sont les chaussures à plaque de carbone. Placé à l'intérieur de la semelle, ce matériau offre un retour d'énergie aux coureurs, donc une plus grande vitesse. Quand on dit que les sportifs sont tous à égalité, vous voyez bien qu'en fait, en fonction du matériel que vous avez, ce n’est pas vrai. Parce qu'il faut savoir qu'aux Jeux de Tokyo, tout le monde n'a pas eu accès à ces fameuses chaussures. Pour avoir discuté avec certains entraîneurs, eux ils disent que sur le 400 m haies, ces chaussures, elles ont donné une progression d'une seconde sur les performances. Donc c'est énorme. Cette inégalité économique, elle met en évidence une autre marge de progression possible : le suivi économique des athlètes. Dans un rapport parlementaire de 2016, on apprenait que 40 % des sportifs français de haut niveau vivaient sous le seuil de pauvreté. Avoir moins d'argent, ça a des effets sur tout, sur l'accès aux compétitions, sur la visibilité, donc les gains futurs. Et aussi, on se rend compte que ça a des effets sur le mental. C'est-à-dire que les athlètes vont très facilement faire des dépressions, avoir des difficultés de couple, des difficultés dans la famille, un soutien moins important. Donc en fait c'est un effet boule de neige. Ces facteurs économiques ont aussi une incidence sur le mental des athlètes et donc leur capacité à performer à haut niveau. C'est ce que plusieurs études ont pu démontrer ces dernières années. En France, l'Agence nationale du sport a obtenu des moyens supplémentaires dans l'accompagnement financier des athlètes et des para-athlètes, hausse qui peut s'expliquer par l'organisation des JO à Paris. Reste à voir si cela sera suffisant. Finalement, il reste un dernier levier à activer pour encore repousser les limites humaines : la génétique. Alors attention, on ne parle pas ici de dopage génétique, une pratique qui vise à modifier des séquences d'ADN. On parle plutôt de repérer des athlètes pouvant performer dans une discipline en fonction de critères génétiques. La prédisposition génétique concerne tous les attributs physiologiques. Juste pour donner un exemple simple, la taille a une influence importante pour plusieurs sports. Pour être basketteur ou basketteuse, il faut être grand. Ce paramètre-là, la taille, est déterminé à 80 % par la génétique. Et c'est juste un paramètre non négligeable pour la réussite d'un certain nombre de sports. L'autre aspect de la génétique intéressant est l'héritabilité de la performance. Dans une étude portant sur les athlètes ayant participé aux JO d'été et d'hiver de 1896 à 2012, les chercheurs ont constaté que si vous avez un frère ou une sœur médaillé olympique, vous avez 64,8 % de chances de le devenir aussi. Cette héritabilité, elle a une part génétique, mais elle a aussi une part environnementale. C’est-à-dire d’avoir un frère qui réussit dans le sport et être son petit frère cela peut favoriser l’entrée dans des clubs, l'accès aux installations sportives, aux bons entraîneurs. On peut citer comme exemple Laure et Florent Manaudou, une sœur et un frère ayant chacun remporté un titre olympique en natation. Bref, en optimisant l'identification des talents et en espérant la naissance d'un nouveau Bolt, on pourrait voir émerger un ou une athlète capable de battre des records qui perdurent. Mais surtout, il va falloir accepter que l'humain finira tôt ou tard par atteindre ses limites. Merci beaucoup d'avoir suivi cette vidéo. On espère qu'elle vous a plu. Comme vous le savez, Paris va accueillir les prochains Jeux Olympiques. Du coup, est-ce que vous pensez que des records vont être battus à cette occasion ? Si oui, lesquels ? Dites-le-nous dans les commentaires et on en débattra tous ensemble. Merci beaucoup.

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