MU - Alerte, chaîne de survie, arrêt cardio respiratoire, obstruction des voies aériennes PDF

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Guillaume Lecat

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medical emergency first aid cardiopulmonary resuscitation healthcare

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This document is lecture notes, or study materials, on medical emergencies, including cardiopulmonary resuscitation (CPR) and basic life support (BLS). It covers topics such as assessing vital signs, responding to emergencies, and performing CPR correctly. The material also includes the theoretical and practical aspects of handling medical emergencies along with appropriate responses in various situations.

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# MU - Alerte, chaîne de survie, arrêt cardio respiratoire, obstruction des voies aériennes ## 26/09/2024 **Guillaume Lecat** **CR: Pupunat Julie** **Médecine d'Urgence** **Pr MICHELET Pierre, responsable de la médecine d'urgence pour AMU, spécialiste de la noyade** **18 pages** ## Détresse vital...

# MU - Alerte, chaîne de survie, arrêt cardio respiratoire, obstruction des voies aériennes ## 26/09/2024 **Guillaume Lecat** **CR: Pupunat Julie** **Médecine d'Urgence** **Pr MICHELET Pierre, responsable de la médecine d'urgence pour AMU, spécialiste de la noyade** **18 pages** ## Détresse vitale, arrêt cardiaque, alerte. ## Plan: ### A. Définition de l'urgence vitale. ### B. Évaluer facilement les trois fonctions vitales * I. La fonction neurologique : vérifier l'état de conscience.. * II. La fonction respiratoire. * III. La fonction circulatoire. ### C. Une réponse à l'alerte rapide ### D. L'arrêt cardiaque. * I. Contexte. * II. Définition. * III. Alerte rapide et orientée. * IV. Étiologie de l'arrêt cardio-respiratoire (ACR). * V. Quand débuter la réanimation cardiopulmonaire ?. ### E. La Position Latérale de Sécurité (PLS) non fait mais laissé pour infos. ### F. La réanimation cardio-pulmonaire (RCP). * I. La ventilation artificielle. * II. Le massage cardiaque. * III. Le défibrillateur semi-automatique (DSA) * IV. Quand arrêter la réanimation cardio-pulmonaire ?. ### G. Corps étranger dans les voies aériennes. * I. L'obstruction complète * II. L'obstruction incomplète. ### H. Synthèse **Le but de ce cours est de :** * Comprendre toute l'importance de l'alerte rapide et orientée en cas de détresse vitale. * Connaître les premières réactions (organisationnelles, techniques et cliniques) * Connaître les premiers gestes de réanimation (cardiaque et respiratoire) * Savoir utiliser un défibrillateur automatisé externe * Savoir réagir face à une obstruction des voies aériennes ## MU-Alerte, chaine de survie, arrêt cardio respiratoire, obstruction des voies aériennes La prise en charge d'un arrêt cardiaque doit être faite de façon très rapide et à plusieurs personnes. Des études sont faites sur cette prise en charge depuis plus de 40 ans, les mécanismes sont donc très bien connus. Ces résultats montrent que même un secouriste entraîné (pompier...) va commencer à perdre en efficacité au bout de 2 minutes de réanimation. Il y a plusieurs types d'arrêt cardiaque, mais on se penchera aujourd'hui plus particulièrement sur les arrêts cardiaques extra-hospitaliers (surtout dû au cœur) et les arrêts cardiaques intra-hospitaliers (surtout dû à la fonction respiratoire). La réanimation respiratoire est essentielle; il faut bien comprendre que ce n'est pas que le cœur qui peut provoquer un arrêt (cet aspect sera abordé plus tard dans le cours et en TP). Faire face à un arrêt cardiaque est souvent une situation très stressante, il faut donc savoir garder son calme pour éviter que ce soit le « gros bordel », et ramener de l'organisation et de la science dans la prise en charge pour ne pas céder aux émotions. Au niveau de l'évaluation, le Pr annonce ne pas faire de piège, mais mettre plutôt des choses pratiques. ### A. Définition de l'urgence vitale L'urgence vitale est une situation où la vie du patient est en danger imminent. Si on n'est pas en mesure de lui prodiguer des soins rapides et adaptés, ce patient est à risque de décès immédiat. Cette situation d'urgence vitale constitue ce qu'on appelle, dans le langage médical, l'urgence absolue. Une urgence vitale est par définition une pathologie mettant en jeu le pronostic vital immédiat. L'urgence vitale est détectée à partir de l'évaluation clinique. On parle de trépied vital; cette prise en charge est la même pour un grand nombre de situations (du polytraumatisé sévère à la pancréatite aiguë hémorragique, en passant par l'arrêt cardiaque). Il est très important de bien retenir cette prise en charge car elle nous servira toute notre vie : * La fonction neurologique * La fonction respiratoire (de manière inconsciente nous assurons tous nos échanges gazeux). * La fonction cardiovasculaire (le cœur et les vaisseaux s'adaptent pour nous maintenir en vie). À partir du moment où l'une de ces trois fonctions va être défaillante, cela va pouvoir mettre en jeu le pronostic vital. ### B. Évaluer facilement les trois fonctions vitales À bien retenir car l'algorithme dont nous allons parler est à dérouler (à chaque fois il faut raisonner de la même manière). Chacune des trois fonctions doit être évaluée très rapidement, dans un temps imparti très court: 10 secondes. La place d'un professionnel de santé est auprès de la tête du patient pour permettre l'évaluation des fonctions vitales, et pas dans le couloir à attendre le réanimateur. #### I. La fonction neurologique : vérifier l'état de conscience On demande au patient de répondre à une question simple (1ère étape) : <<<< Vous m'entendez ? >> << Est ce que vous allez bien ? >> <<<< Quel est votre nom? >>> <<< Que ressentez-vous? Est-ce que vous avez mal quelque part ? >>> À partir de là, le patient peut être éveillé et nous répondre ou ne pas en être capable. Cela ne veut pas dire qu'il est complètement inconscient, ainsi, on lui demande de répondre à un ordre simple de manière symétrique et bilatérale (2eme étape) : <<< Serrez-moi la main >>> <<<< Levez le bras >>> Attention, il faut toujours tester cette réactivité à l'ordre simple de manière bilatérale car il est tout à fait possible d'avoir un seul côté paralysé (hémiplégie), seulement les membres inférieurs (paraplégie), ou l'ensemble, les quatre membres paralysés (tétraplégie). <<< Bougez les bras », « serrez-moi les mains, la main droite et la main gauche ». Le malade n'est peut-être pas capable d'effectuer un ordre simple mais ce n'est pas pour autant qu'il n'a aucune réactivité. C'est pourquoi s'il y a une absence de réponse aux deux stimulations précédentes, on va être un peu plus intrusif dans notre examen clinique et on va réaliser une stimulation douloureuse/nociceptive (3ème étape) : * Pincer le trapèze en mettant le pouce au niveau du creux sus-claviculaire où il y a des émergences nerveuses (des plexus) et le reste de la main derrière le muscle trapèze. En pinçant fort, cela provoque une douleur sans laisser de séquelles. * Ou comprimer le lit de l'ongle. Le Pr ajoute que c'est ce qu'ils font quand nous arrivons à l'hôpital après nos soirées, et qu'ils n'hésitent pas à prendre des photos pour plus tard...! On va essayer d'observer une réactivité, une réaction de rétraction (orientée ou non orientée) du malade face à cette stimulation douloureuse: la main essaye d'attraper la zone qui fait mal. À chacune des étapes on va pouvoir classer la profondeur et la gravité de la défaillance neurologique : le patient est-il capable de répondre à une question simple, de parler? S'il ne l'est pas, peut-il effectuer un ordre simple ? S'il ne peut pas, garde-t-il une certaine réactivité à la douleur? Ou bien, n'a-t-il aucune réaction à chacune des trois étapes de l'évaluation neurologique? Si le patient ne donne aucune réponse, la fonction neurologique est très défaillante. La conduite à tenir en cas de défaillance de la fonction neurologique uniquement, est la mise en position latérale de sécurité de la victime (PLS). #### II. La fonction respiratoire On ne doit évaluer la fonction respiratoire qu'après la libération des voies aériennes supérieures (LVAS). Deux gestes sont nécessaires pour libérer les VAS: * Hyperextension du chef. * Subluxation antérieure du maxillaire inferieur (la mandibule) Cette manœuvre entraine la langue en avant ce qui permet la libération des VAS. Ces gestes seront revus en TP. La PLS n'est pas un moyen de dégager les voies aériennes supérieures. Elle permet le maintient de cette libération mais ce n'est pas une manœuvre de libération des VAS (LVAS). Les patients qui font des AVC (accidents vasculaires cérébraux) peuvent parfois présenter une difficulté à respirer (ils sont bleus). Il faut alors procéder à cette manœuvre de libération des VAS, car sans oxygène, le cœur s'arrête. On est alors face à un arrêt cardiaque alors qu'à l'origine le cœur ne posait aucun souci. On peut ensuite étudier facilement la fonction respiratoire, à l'analyse de la ventilation: il faut coller l'oreille à sa bouche/son nez, regarder vers la cage thoracique et essayer d'observer les mouvements respiratoires du patient qui est allongé, à plat dos. Encore une fois, le professionnel de santé doit être positionné au-dessus de la tête du patient (et pas ailleurs) pour évaluer cette fonction. * Regarder le soulèvement du thorax, ce soulèvement doit être symétrique et bilatéral car nous avons deux poumons. * En cas de soulèvement uni latéral, il peut y avoir un poumon bouché ou un poumon décollé. * Écouter le bruit de l'air à l'inspiration et surtout à l'expiration, grâce à notre oreille collée sur sa bouche. * On peut entendre un bruit anormal en cas de présence de corps étranger. * Sentir le souffle sur notre oreille, et avec de l'habitude on peut savoir si le débit d'air est normal ou non. L'analyse de la ventilation est la deuxième étape de l'analyse de l'état de conscience et se résume par ces trois mots: écouter - sentir - regarder. Laissé pour la compréhension : **Différence entre la respiration et la ventilation:** * La respiration intègre la commande centrale neurologique. En effet, il s'agit du phénomène de coordination des centres respiratoires, au niveau du tronc cérébral, qui reçoivent des décharges rythmiques et envoient un signal au nerf phrénique pour le diaphragme, et ainsi assurer la ventilation. * La ventilation est le phénomène purement mécanique, qui sera évalué dans le secourisme. A l'issu de cette analyse, il reste deux situations selon notre statut dans le cas où le patient ne réagit pas et ne respire pas: * **Secouriste:** le patient est considéré comme mort, il faut commencer la réanimation. * **Professionnel de santé:** prise du pouls carotidien (analyse de la fonction circulatoire) ### III. La fonction circulatoire On doit évaluer la fonction cardio respiratoire, sans aucun appareil de mesure, grâce à la prise du pouls carotidien. **Qu'est-ce que le pouls ?** Le pouls est un battement du cœur qui est directement perceptible par la palpation. Le pouls peut être pris: en radial (au niveau du poignet), en huméral, en fémoral, en carotidien et aussi au niveau des artères poplitée et pédieuse. Sur chacune de ces zones où nous avons une artère qui est directement sous la peau, nous allons pouvoir palper cette onde de pouls qui est le témoin de l'onde de choc transmise par chaque systole cardiaque. Il faut retenir que seule la prise du pouls carotidien est importante. Les autres sont considérés comme du <<< bullshit >>> selon le Pr. Plus le malade va avoir une tension qui s'abaisse, au plus les pouls vont disparaitre. C'est pourquoi, en cas d'urgence, on prend toujours le pouls carotidien (c'est le dernier à disparaître). **Non-détaillé :** * 1º à disparaitre * 2º à disparaitre * 3º à disparaitre * Dernier à disparaitre * RADIAL * FÉMORAL * HUMÉRAL * CAROTIDIEN L'analyse du pouls n'est plus obligatoire dans le secourisme. Mais on continue à l'enseigner car nous sommes des étudiants en santé et nous devons savoir prendre le prendre. **Comment procéder?** Pour se repérer, on prend la pointe du cartilage thyroïde et on descend avec l'index et le majeur (jamais avec le pouce, cela pourrait fausser la mesure). Avec ces deux doigts on descend dans la gouttière jugulo-carotidienne où est contenue la carotide, en avant du muscle sterno-cléido-mastoïdien. La carotide est contenue entre la trachée et le muscle sterno-cléido-mastoïdien. Pendant 10 secondes on va rechercher le pouls, et surtout essayer de le caractériser. On le caractérise en plusieurs étapes : * Un pouls est-il présent? Est-ce qu'on le perçoit ? * Si oui, est-il d'une intensité normale, ou plutôt faible et filant ? * Est-il régulier ? Irrégulier ? **Réponse à une question :** * Il n'y a pas de risques de décrocher une plaque d'arthrosclérose en cherchant un pouls carotidien. ### C. Une réponse à l'alerte rapide À chaque fois que quelqu'un ne se sent pas bien pour quelque raison que ce soit, on se calme et on se détend avant d'évaluer en 30 secondes : * La fonction neurologique: «Monsieur vous m'entendez ? >>> * La fonction respiratoire: <<< Monsieur vous respirez ? >>> * La fonction circulatoire: «Monsieur vous circulez ? >> Ce sont des informations capitales. Sans aucun appareil de mesure, on est capable d'analyser les trois grandes fonctions vitales. Cette évaluation est grossière, de premier secours, de tri, mais elle permet de hiérarchiser les malades en fonction de leur gravité. Une fois le bilan des fonctions vitales fait, avant de faire quoi que ce soit, quelques gestes thérapeutiques, il est fondamental de donner l'alerte en appelant à l'aide. (Important à retenir) Si on ne le fait pas, ça ne sert à rien parce qu'une demi-heure après, on va se retrouver tout seul, avec une détresse qui se sera aggravée et malheureusement personne ne sera venu nous aider. La ville de Marseille dispose de près de 40 VSAV (ambulances de pompiers) et 6 SMUR (service mobile d'urgence et de réanimation) pour répondre aux appels de détresse. Un tri des urgences est fait par le centre 15 (service de régulation) pour ne pas engager les moyens de secours pour chaque alertes (il y a beaucoup de fausses alertes). Il est important de faire le bilan des fonctions vitales avant d'appeler le 15, pour transmettre une information fiable et précise permettant l'envoi immédiat de moyens médicalisés si besoin. **Concernant l'appel,** * Il faut appeler le 18 (pompiers) s'il y a un problème technique (défenestration, accident de la route...) * Il faut appeler le 15 pour un problème médical pur. L'appel direct au 15 permet de gagner du temps sans passer par la régulation des pompiers, temps qui peut être précieux dans certaines situations. Le SAMU peut déclencher les pompiers, cela permet un gain de temps précieux. ### D. L'arrêt cardiaque #### I. Contexte L'arrêt cardiaque c'est la détresse ultime : défaillance neurologique, respiratoire et circulatoire la plus grave qui existe. Il peut subvenir dans plusieurs contextes différents: seul à la campagne, à la maison, dans les escaliers, en conduisant, au cours d'une activité sportive, etc. Il se produit de manière inopinée. L'arrêt cardiaque est une pathologie très grave, très fréquente et qui nécessite une réactivité extrême. **Concernant l'épidémiologie :** * Il correspond en France à 40 000 morts subites par an, soit une incidence de 55 cas pour 100 000 habitants. * Affectant deux hommes pour une femme, avec un âge moyen de 60 ans. * Avoir 40 ans, être coronarien, tabagique et presque diabétique est monnaie courante. Peu importe la région, peu importe la période de l'année, * en une dizaine de minutes (20 minutes maximum) les premiers secours sont là. * Les secours médicalisés (le SMUR), eux, arrivent en une vingtaine de minutes (18+/- 14 minutes). * La récupération d'une activité circulatoire spontanée ou RACS étant de 20 minutes, le premier maillon de la chaine de secours est extrêmement important, bien plus que les secours. * Ce premier maillon c'est le témoin qui va réaliser le diagnostic, donner l'alerte et démarrer la réanimation cardio-pulmonaire. Les symptômes les plus courants sont les difficultés respiratoires (20% des cas) et les douleurs thoraciques (10% des cas); dans 40% des cas les symptômes sont inconnus/inexistants. Il est donc essentiel face à un malaise ou une syncope de refaire un bilan des fonctions vitales (neurologique-LVAS-respiratoire-cardiologique) **IL FAUT APPELER LE 15 AVANT DE COMMENCER LE MASSAGE CARDIAQUE, (après le bilan des fonctions vitales) on ne peut pas commencer à masser, puis appeler, puis recommencer.** * Les << cons >> qui vous gêneront dans la réanimation. * Les observateurs qui se contenteront de regarder voire filmer (exemple des bouchons sur l'autoroute). * Les sauveteurs qui agiront dans l'intérêt de la victime. Il a été montré qu'en France, il faut que quelqu'un se << jette à l'eau » pour que d'autres viennent aider. Il faut déléguer les taches aux personnes qui sont potentiellement là pour nous aider: l'appel au SAMU, le massage... Le mieux est de s'entourer de 3 personnes, et de leur montrer les gestes à réaliser si besoin. #### II. Définition L'arrêt cardiaque se définit par un arrêt, une suspension complète et brutale de l'activité circulatoire, le système cardiovasculaire ne fonctionne plus. La conséquence immédiate est l'arrêt du transport d'oxygène vital aux tissus. L'ensemble de l'organisme va souffrir de ce manque d'oxygène, pouvant aboutir à la nécrose tissulaire. Cette brutalité fait de l'arrêt cardiaque la plus grave des urgences vitales, car l'organisme n'est pas capable de s'adapter. Dans le cas de l'insuffisance cardiaque, la perte d'activité se fait de manière progressive ce qui permet à l'organisme de s'adapter. Dans l'arrêt cardiaque, on peut définir deux temps: * La période << NO Flow >> : les manœuvres de réanimation n'ont pas débuté, il n'y a donc pas d'oxygénation ni de circulation. Cette période doit être la plus courte possible car plus elle est longue, plus le pronostic du patient sera mauvais et le risque de décès élevé. * La période <<< LOW Flow»: au cours de laquelle un massage cardiaque externe (MCE) est réalisé, le cœur est alors partiellement remplacé. Il faut donc reconnaître et démarrer la réanimation cardio-pulmonaire le plus précocement possible. Malgré la prévention, les sessions d'enseignement, et la professionnalisation, l'arrêt cardiaque possède un taux de mortalité extrêmement important: seulement 5 à 30% de survie. C'est-à-dire que 2/3 des malades vont décéder des suites de l'arrêt cardiaque. Le délai de la prise en charge initiale par un passant est un acteur majeur des chances de survies du patient. Il y a une dichotomie à faire entre les villes. Seattle (USA) est la ville modèle dans le domaine de la prise en charge des arrêts cardiaques car tout le monde y est formé. Ceci permet d'atteindre à Seattle 30% de survie car les premiers secours sont donnés rapidement par des témoins qui savent structurer les premiers soins. De telles formations permettent d'augmenter drastiquement la survie sans dépenser des sommes astronomiques. Cependant, ce n'est pas parce que le malade a récupéré une activité circulatoire qu'il est pour autant sorti d'affaire. Laissé pour la compréhension : * Il y a moins 1/3 des patients victimes d'un arrêt cardiaque qui récupère l'activité circulatoire. En effet, sur ce tier, seulement moins de 5% des patients n'auront pas de séquelles. * La formation pour sauver une victime d'arrêt cardiaque persiste car, même si c'est peu, moins de 5% de survivants sans séquelles, cela en vaut la peine. En termes de bénéfice individuel, pour le patient et en termes de bénéfice collectif, à la société, puisque ces patients restent des potentiels donneurs d'organes. Ainsi il y a un double bénéfice. ### Ⅲ. Alerte rapide et orientée Chaque minute de retard sur l'instauration des gestes de réanimation, c'est 10% de survie en moins. <<<< Time is brain >> signifie que les délais avant la réanimation et l'alerte auront des séquelles irréversibles sur le cerveau lié au manque d'oxygénation. Le cerveau ne peut tenir que 3 minutes sans oxygène. Passé ce délai, des séquelles irréversibles commencent à apparaître. Nous pouvons être dialysé, avoir des traitements contre l'insuffisance cardiaque mais nous ne pouvons pas réaliser de greffe de neurones ou avoir un traitement pour restaurer la souffrance cérébrale liée au manque d'oxygène. Que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de l'hôpital, il y a une alerte systématique. Il faut toujours penser à donner notre localisation, et ne pas raccrocher sans y avoir été invité. #### a. Alerte intra-hospitalière Il existe des procédures au sein de l'ensemble des structures hospitalières pour signaler l'arrêt cardiaque, avec des équipes et des circuits dédiés afin de maintenir la chaine de survie intra-hospitalière. A l'hôpital de la Timone, ce numéro est le 60 (63 pour avoir un réanimateur pédiatrique). #### b. Alerte extra hospitalière Il faut appeler le 15, c'est LE numéro qu'il faut retenir pour toute urgence médicale et non le 18 qui lui est dédié aux incendies et aux accidents de la route. Car même si ces numéros communiquent, il faut savoir appeler le bon numéro afin de limiter au maximum l'attente. Le 112 est le numéro d'urgence européen. Un appel sur ce numéro arrive chez les pompiers, il faut donc composer le 15 en cas d'urgence médicale **Explication :** Le problème est que si on appelle le 18, on va avoir la musique durant 2-3 min, puis un opérateur qui répond à une procédure standardisée: prend notre nom, prénom, numéro de téléphone, l'endroit où l'on se trouve, et le motif de notre appel. Comme ce n'est pas le bon numéro, ils vont nous basculer sur le 15 et on va se reprendre la musique. De plus, le système français étant ainsi fait, il n'y a pas le même logiciel, l'opérateur va donc nous redemander toutes les informations (nom prénom motif, lieu où on se trouve). Il est donc essentiel d'appeler le bon numéro. SAUV life est une application développée par le SAMU parisien (médecin Lionel Lamhaut) C'est une application très simple qui va nous géolocaliser comme citoyen sauveteur (sauveteur solidaire). Si on se trouve à moins de 10 min à pied d'un arrêt cardiaque, on va recevoir une notification sur l'application : << sauv life >>> on a besoin de vous pour sauver une vie, rendez-vous le plus vite possible à tel endroit, les secours arrivent. **Non-dit mais laissé pour la compréhension :** On n'est pas obligé d'y aller évidemment, mais ce sera très utile pour sauver des vies. On ne pourra pas nous traduire en justice car nous ne sommes pas allés au chevet de quelqu'un, l'application intègre le fait que nous ne sommes pas forcément disponibles, que le téléphone n'est pas forcément à côté de nous etc. Il n'y a pas de caractère obligatoire d'aller porter secours. ### IV. Étiologie de l'arrêt cardio-respiratoire (ACR) #### a. Les causes médicales L'étiologie de l'arrêt cardio-respiratoire (les systèmes sont intimement liés) a une importance pour les gestes de secours. **Les causes cardiaques :** * Infarctus du myocarde : Une artère coronaire qui perfuse le cœur se bouche (c'est la première cause d'arrêt cardio-respiratoire liée à une cause intrinsèque) * Trouble du rythme **Les causes extracardiaques :** * L'hypoxémie (manque d'oxygène, donc d'origine respiratoire) Il en existe d'autres mais elles n'ont pas été citées par le Pr. Chez le sujet jeune, les causes d'arrêt cardiaque sont le plus souvent d'origine respiratoire (corps étranger, noyade...). Une origine cardiaque chez un enfant est extrêmement rare. Il y a une forte vigilance de la part des parents à adopter, notamment lors des fêtes de Noël (risque d'obstruction avec les apéritifs et baisse de la vigilance avec le champagne) ou l'été au bord de la piscine (avec le risque de noyade et la baisse de la vigilance due au rosé...) #### b. Les causes traumatiques L'arrêt cardiaque peut aussi avoir lieu sous l'effet d'un accident. (Mnémo HOT: Hémorragie, Oxygène, Tamponnade). * Hémorragie * Manque d'oxygène * Tamponnade **Autre cause, très courante: le Commotio Cordis.** Ce traumatisme direct va être reçu au niveau sternal à un moment très particulier de la contraction cardiaque : la montée de l'onde T avant le pic de l'onde. À ce moment très précis, il est possible d'avoir un arrêt cardiaque traumatique alors que le cœur était parfaitement sain. Cela est fréquent dans le sport: baseball, hockey sur glace, boxe. On différencie les causes médicales des causes traumatiques car les chances de survie ne sont pas du tout les mêmes : un arrêt cardio-respiratoire qui survient dans un contexte de traumatisme est de bien moins bon pronostic qu'un arrêt cardio-respiratoire de cause médicale. Les arrêts cardiaques intra hospitaliers sont majoritairement d'origines extracardiaques (respiratoires +++ ou neurologiques), tandis que les arrêts cardiaques extra hospitaliers sont majoritairement d'origines cardiaques. **Réponse à une question :** * En cas de choc anaphylactiques en présence d'un œdème de Quick: on vérifie les fonctions vitales, on le met en position demi-assise et idéalement on lui fait une piqure d'adrénaline. ## V. Quand débuter la réanimation cardiopulmonaire ? * Lère étape: faire le diagnostic de l'arrêt cardiaque en étudiant les trois fonctions (neurologique, respiratoire, circulatoire). * 2ème étape: donner l'alerte au 15 et demander de l'aide. * 3ème étape : démarrer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) * 4ème étape: organiser le travail des équipes secouristes La RCP << spécialisée » est ensuite réalisée par le SAMU, d'où l'importance de donner l'alerte rapidement **Comment faire le diagnostic d'un arrêt cardio-respiratoire ?** * << Est-ce que le patient m'entend? » : non, il est inconscient, immobile. * << Est-ce que le patient respire ? » : libération des voies aériennes (ventilation) * << Est-ce que le patient circule ? >> : pouls (circulation) **Assurer la liberté des voies aériennes :** Lorsqu'on est inconscient, la chute du massif lingual par le relâchement du tonus des muscles pharyngolaryngés, hypo et oropharynx, entraine la bascule de la langue en arrière et l'air ne peut plus circuler. C'est pour cela que chez les malades inconscients on va observer un ronflement à chaque inspiration. On exécute ainsi la manœuvre de libération des voies aériennes en plusieurs étapes : * 1) Éliminer la présence de corps étranger intra-buccal * 2) Assurer une hyper extension de la tête en relevant le menton et en basculant la tête en arrière, de manière lente et précautionneuse * 3) Effectuer une subluxation mandibulaire permettant d'assurer la liberté des voies aériennes. On fait ceci en attrapant la mandibule par les deux branches montantes, il suffit de relever vers le haut tout simplement. Ainsi, on aura assuré une liberté des voies aériennes pour lutter contre la chute de la langue et ainsi permettre une ventilation adéquate. **Que faire si les trois fonctions ne sont pas défaillantes ?** * « Monsieur vous m'entendez?»: s'il se réveille, ce n'est rien, c'est un malaise vagal. On est rassuré mais il va quand même aller à l'hôpital pour être sûr que tout va bien. * « Monsieur vous respirez?»: il est en train de respirer, il a une ventilation. Face à quelqu'un qui n'est pas conscient mais qui respire, il va falloir effectuer des gestes de premier secours: le mettre en position latérale de sécurité (PLS) * « Monsieur vous circulez ? »: prise du pouls. Si ce dernier est absent, on est face à un arrêt cardiaque, et à ce moment-là on va commencer la réanimation cardiopulmonaire. ### E . La Position Latérale de Sécurité (PLS) non-dit mais laissé pour vos connaissances personnelles. La position latérale de sécurité est une position particulière de mise sur le côté afin de : * Protéger la liberté des voies aériennes * Prévenir le risque d'inhalation du contenu gastrique En effet, le patient est inconscient. Dans cet état les muscles se relâchent, y compris ceux dont l'action est involontaire. Sur l'œsophage se trouve le muscle du sphincter supérieur de l'œsophage, ce muscle normalement est compétant (lorsque l'on s'allonge par exemple). Le reflux gastro-œsophagien est une maladie due à une hypotonie de ce sphincter et ainsi le reflux gastrique remonte. Lorsque le patient est inconscient c'est le même risque, cependant ici le patient n'a plus de réflexe de déglutition et ainsi le patient risque de se « vomir dans les poumons ». La position latérale de sécurité est position très simple, à effectuer en 5 étapes : * On lui met la main au-dessus de l'oreille * On déboutonne, desserre la ceinture et plie son genou * On le bascule sur le côté * On le cale correctement * On le surveille À partir de là, s'il vient à vomir, on a réussi, au moins partiellement, à protéger, à prévenir l'inhalation du contenu gastrique. **Le choix du côté dépend du cas:** * 1. Si le patient est une femme enceinte ou un sujet obèse on va le mettre à gauche afin d'éviter de comprimer la veine cave inférieur qui est à droite. * Si le patient est victime d'un accident, on tourne sur le côté fracturé pour éviter de tirer sur la fracture. ### F. La réanimation cardio-pulmonaire (RCP) #### La ventilation artificielle **Le bouche-à-bouche:** Cette pratique permet d'assurer la ventilation artificielle qui consiste à inhaler de l'air expiré: on va insuffler notre air expiré, de manière lente et modérée. Il faut penser à libérer les VAS avant de commencer le bouche-à-bouche. Il faut englober la bouche (et le nez chez l'enfant) et ne pas prendre une grande respiration avant de commencer la bouche à bouche. Il faut insuffler un volume d'air normal équivalent à notre respiration sinon le surplus risque d'aller dans l'estomac, puis de ressortir par régurgitation. Notre volume d'air expiré contient suffisamment d'O2 pour subvenir aux besoins de la victime, car notre consommation réelle d'oxygène sur le volume d'air inspiré est minime. À chaque insufflation il faut contrôler qu'il y ait un soulèvement correct de la poitrine, ce qui témoigne d'une ventilation efficace, et surtout il faut laisser expirer le malade, c'est-à-dire se retirer afin de contrôler la sortie de l'air. PS: il ne sert à rien de mettre la langue ;) En cas de noyade, il faut commencer par le bouche-à-bouche car l'arrêt cardiaque est d'origine respiratoire. Les poumons ne sont pas pleins d'eau (contrairement à ce qu'on pourrait penser) car beaucoup est ingéré dans l'estomac, et seulement quelques ml dans les poumons. 93% des noyés récupérés vomissent dans les 3 minutes suivant leur reprise d'une activité cardiaque normale. **Le rythme à adopter est :** 5 insufflations - 30 massages cardiaques externes - 2 insufflations - 30 MCE - 2 insufflations Chez l'enfant noyé le cœur est capable de repartir après quelques insufflations, et la conscience peut revenir très rapidement. C'est beaucoup plus rare chez l'adulte qui reste souvent dans le coma après être réanimé. **Le Pocket Mask:** Comme alternative au bouche-à-bouche il existe le Pocket Mask C'est un masque, comme celui du ballon à valve unidirectionnelle manuelle (BAVU), un filtre, et un embout pour insuffler. Ce dispositif permet d'assurer une ventilation artificielle en essayant de prévenir le plus possible du risque infectieux. **Le BAVU:** Pour assurer la ventilation artificielle, les secours médicalisés ne vont pas faire du bouche-à-bouche, mais vont utiliser un ballon à valve unidirectionnelle manuelle qu'on appelle le BAVU ou « ambu ». Son utilisation nécessite une formation spécialisée: il faut réussir à poser le masque de manière étanche, il faut assurer la liberté des voies aériennes et en même temps appuyer sur le ballon enrichisseur du BAVU. Il y a circulation d'un air riche en oxygène de manière unidirectionnelle: on va appuyer sur le ballon, puis, le masque avec le silicone, de manière étanche, va insuffler l'air riche en oxygène. L'insufflation doit durer 1 seconde. Peu importe le dispositif, il faut toujours vérifier le soulèvement correct de la cage thoracique à chaque insufflation! #### II. Le massage cardiaque Il doit être démarrer le plus vite possible car au mieux, s'il est bien fait, il permet de récupérer au maximum 1/3 de la fonction normal du cœur. L'objectif du massage cardiaque est de remplacer la pompe cardiaque en mimant avec les mains le couple diastole-systole. * **a

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