Méthodologie d'investigation: Reconstruction PDF
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Ce document présente une méthodologie d'investigation pour la reconstruction d'événements, en mettant l'accent sur le cycle hypothético-déductif et l'importance des traces et indices. Il explore les différentes étapes et les connaissances scientifiques impliquées dans ce processus.
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## 10/10/2024 Cours 4 Méthodologie ### Investigation: reconstruction ### 1. Cycle hypothético-déductif - Une activité et une présence produisent des traces qui constituent des vecteurs fundamentaux d'information.(principe 1) - L'investigation de la scène de crime est une activité diagnostique...
## 10/10/2024 Cours 4 Méthodologie ### Investigation: reconstruction ### 1. Cycle hypothético-déductif - Une activité et une présence produisent des traces qui constituent des vecteurs fundamentaux d'information.(principe 1) - L'investigation de la scène de crime est une activité diagnostique exigeant une expertise scientifique(principe 2). - La science forensique étudie des situations singulières en s'appuyant sur des connaissances scientifiques avec une méthodologie et une logique d'investigation propre(principe 3). - La science forensique consiste à interpréter les traces qui ont été découvertes, observées et mesurées dans des conditions d'asymétrie de temps. - Le principe 4 stipule que le passé est inatteignable et ne peut qu'être « imaginé » c-à-d reconstruit sous la forme d'une représentation de cette réalité inaccessible. - Les caractéristiques, propriétés, facette d'une trace représentent des modèles construits à partir de nos observations et non des vérités factuelles. - 3 temps se dégagent d'une méthodologie générale de l'investigation par la trace. - **1er temps:** Des événements et activités inhabituelles ont une propension particulière à produire des traces - **2e temps:** Chaque trace pertinente doit être repérer, observer, mesurer et collecté dans l'environnement en question - **3e temps:** Ces traces constituent alors les indices de ce qui s'est passé dans un processus de reconstruction rendu le plus explicite et transparent possible. - Ce mécanisme de reconstruction vise à expliquer les traces par une représentation de l'événement ou de l'activité d'intérêt singulier(cas spécifique) ### 1.1 Dimension clinique - La reconstitution d'un événement/activité unique(inhabituelle) qui a eu lieu dans des circonstances spécifique(situations singulière) fait appel à des connaissances scientifiques. - La méthodologie et logique d'investigation basé sur le concept de trace/indice(logique indiciaire) est propre à la discipline. - Ce raisonnement accompagne toutes les phases de l'investigation de la détection à la reconstruction de ce qui c'est passé. - Il s'appuie sur le cycle hypothético-déductif. ### 1.2 Blessure sur animaux : hypothèses alternatives - Il s'agit de formuler toutes les hypothèses possibles et de rechercher des traces qui permettent de les tester (élimination ou soutien aux hypothèses). - 6 hypothèses principales peuvent être exprimées: - Intervention humaine, - inter- mutilation (intervention animale), - automutilation (pas d'intervention de tiers), - mutilation accidentelle, - mort naturelle (avec passage de carnivores) - Il peut être difficile de distinguer ces hypothèses. - Il faut donc récolter des indices de type corroborant ou infirmant (→ recherche de traces pertinentes). - Pour investiguer ces cas, il est souhaitable d'avoir une collaboration entre enquêteur y compris la police scientifique, spécialistes des animaux concernés(fermiers, véto) et médecins légistes. ### 1.3 Recherche de traces/infos pertinentes - Recherches sur les lieux (traces de personnes ou véhicules, témoignages, ...), - Cause de la mort (autopsie), - Origine des blessures (par ex. couteau, morsure), - Toxicologie, - ADN, - Poils, - Analyses rétroactives (sur 5 ans ). - Pour les traces ADN on va chercher sur les plaies, les endroits ouverts ou coupés ### 1.4 Résumé du processus - La science forensique a des objectifs multiples et offre des contributions variées. - L'info véhiculée par la trace n'alimente pas uniquement l'enquête et la justice mais également l'action de sécurité ### 2. Formes de raisonnement - **Définition de l'inférence:** Opération par laquelle on passe d'une assertion(phrase affirmative) considérée comme vraie à une autre assertion au moyen d'un système de règles qui rend cette 2ème assertion également vrai. - En science forensique, l'inférence reste entachée d'incertitudes car les différents éléments qui alimentent le raisonnement sont eux-mêmes entachés d'incertitudes. - Le 5ème principe relève la question des incertitudes qui accompagne le processus forensique. ### 2.1 Triangle de peirce - Il décrit 3 types d'inférence(raisonnement scientifique): la déduction, l'induction et l'abduction. - L'abduction reste une forme d'inférence peu connue mais particulièrement utile dans la reconstruction d'événements passés. - Les inférences élémentaires de l'investigation nous permettent que si 2 éléments sont présents il est possible de raisonner sur le 3º. - Le triangle regroupe la connaissance, le contexte et les traces observées, ### 2.1.1 Connaissance - Les dimensions de connaissances utilisées dans la méthodologie d'investigation restent peu informatisée mais repose notamment sur : - les informations disponibles sur la structure de la criminalité (renseignements sur les cas antérieurs et répétitions), - la reconnaissance des situations criminelles typiques(comportement criminel dans des situations typiques) - et sur la dynamique des échanges de matières(dimension physique). - Elles permettent de détecter des traces pertinentes. - Il ne faut pas oublier que certaines règles ne sont pas forcément respectés dans la commission d'un crime. - La connaissance en sciences forensiques est donc en partie fondée sur des principes scientifiques immuables et en partie sur des connaissances qui peuvent évoluer ou être spécifiques au cas au en question. - Une certaine incertitude est donc considérée en regard des règles utilisées⇒5e principe de la déclaration de Sydney. - On manque notamment de règles généralisables dans le domaine numérique qui évolue très vite. ### 2.1.1.1 Affinité physique - Correspond au mécanisme d'échange de matières et persistance. - Connaissance scientifique théorique par exemple sur l'affinité entre matière qui favorise les échanges(donneur/récepteur). - Un matériau « traçogène » est une substance sur lequel les traces se transfèrent bien. - Les connaissances sur la persistance des traces dans différentes conditions(substrat, conditions environnementales) et la capacité des techniques utilisées permettant de les détecter sont également importantes. ### 2.1.1.2 Situation criminelle→Type de cas - Connaissant sur le comportement criminel dans des situations typiques(situation criminelle, rationalité des auteurs) avec l'aide de la criminologie environnementale. - Le type de situation criminelle et les modes opératoires influencent les traces que l'on s'attend à observer. ### 2.1.1.3 Renseignements - Les connaissances sur la structure de la criminalité et les phénomènes récurrents. - Les traces détectées indiquent des analogies avec d'autres situations rencontrer antérieurement (l'hypothèse d'un lien entre cas). - Il faut savoir que lorsqu'un phénomène est décrit aux investigateurs d'un service(répétition criminelle) ceux-ci ne prélèvent plus uniquement les traces de bonne qualité mais augmente le nombre de prélèvements. - Des traces de bonne qualité seront détectées car on les cherche plus particulièrement. ### 2.1.2 Contexte→activité - Il s'agit d'émettre des hypothèses autant que possible dans un premier temps sur l'événement et l'activité inhabituelle(cas singulier). - On doit poser la question sur le cheminement, les gestes, le mode opératoire etc... - Il y a un lien avec les connaissances sur le type de cas mais attention au fait que l'investigation se concentre sur un événement particulier qui n'est pas forcément généralisable ou lié à d'autres. ### 2.1.3 Trace observée→Résultat - Ensemble des informations véhiculées par les traces: - Quoi quelques caractéristiques ?, propriété ou facette - Ou, quand, comment, quelle quantité... ### 2.1.4 1ère étape→La déduction - C'est l'utilisation du contexte dans un cas particulier(hypothèse sur l'activité) et des connaissances disponibles pour orienter la recherche des traces. - La déduction se base sur les connaissances et le contexte. - Raisonnement allant des causes aux effets. - En résumé on utilise les hypothèses et les connaissances pour détecter les traces que l'on s'attend à trouver dans le cas particulier. - L'absence de traces ne signifie pas forcément qu'une activité n'a pas eu lieu. - Les hypothèses suivantes peuvent expliquer l'absence de traces : - aucune trace n'a été transférée, - les traces n'ont pas persisté, - elles ont été effacés et les traces ne sont pas détectables par les techniques mises en œuvre. - La déduction a plusieurs caractéristiques. - Elle nécessite une connaissance des effets(trace) causé par une activité donnée. - Elle permet de rechercher des traces spécifiques à des endroits spécifiques en fonction des hypothèses sur l'activité dans un cas particulier(ex➔les points de contact ou surface touchée) et des connaissances à disposition(ex⇒ matériaux traçogène). - Elles permettent de tester les hypothèses et démarches expérimentales. - Si telle activité s'est passée alors je devrais trouver telle trace. - La démarche est expérimentale et peut être systématiser(méthode hypothético-deductive). ### 2.1.5 2ème étape→L'abduction - C'est l'utilisation des traces observées et des connaissances disponibles pour remettre des hypothèses sur l'activité. - L'observation des traces pour permettre des hypothèses raisonnement allant essentiellement des effets vers la cause. - Plusieurs hypothèses sur l'activité(cause) peuvent potentiellement expliquer les traces que l'on observe(effet). - Les traces peuvent être liées ou non à l'activité investiguée. - La pertinence est donc aussi une hypothèse qui doit être testée. - Lorsque l'on observe des traces qui ne s'expliquent pas il faut se demander si ces traces sont bien liées à l'activité et si il faut considérez d'autres hypothèses sur l'activité ? - L'abduction comprend plusieurs caractéristiques. - Elle nécessite de connaître les traces produites par une activité donnée. - Elle n'est pas forcément consciente et fait appel à la mémoire et l'expérience(car antérieur/connaissance). - Elle utilise l'analogie et l'association d'idées(Imagination). - La capacité d'abduction est influencée par la motivation, la curiosité, l'ouverture d'esprit et la persévérance. - L'abduction fonctionne mieux en collaboration pour favoriser les échanges. - La division stricte des connaissances n'est pas souhaitable. - Elle nécessite une relation de confiance entre les différents acteurs(procureur, enquêteur, scientifique forensique, médecin légiste...). - Une relation de confiance est cruciale entre un groupe d'enquêteurs. - La démarche peut être systématiser(méthode hypothético-déductive) ### 2.1.6 3ème étape→L'induction - C'est l'utilisation des relations de cause à effet répétitif pour en extraire une règle générale qui peut ensuite être utilisée dans la démarche hypothético-déductive. - ATTENTION Au fait que les règles utilisées dans le processus de reconstruction ne sont pas forcément généralisable à toutes les situations et doivent parfois être réviser ou inférer pour un cas particulier. - Les connaissances et règles utilisées pour l' abduction et la déduction provienne notamment de la formation suivie, de l'expérience acquise par les enquêteurs, de la démarche scientifique de l'analyse de la criminalité et du renseignement forensique... ### 3. Investigation et reconstruction - Dans le cycle hypothético-déductif la déduction et l'abduction sont des formes de raisonnement essentielles au processus de reconstruction. - Les observations de cause à effet répétitif permettent d'inférer de nouvelles règles(induction) qui seront utilisables dans les enquêtes suivantes et/ou dans la formation des nouveaux enquêteurs. ### 4. Incertitude - La confiance en nos connaissances et notre capacité à en faire usage rationnel doit être considérée avec prudence car elle peut pousser à l'erreur dans le cas spécifique. - Nos connaissances peuvent être en effet en complète, invalide ou contaminé. - Il est possible que nous n'ayons pas envisagé toutes les hypothèses possibles sur l'activité, que nous ayons éliminés trop tôt certaines hypothèses ou que nous n'ayons pas détecté toutes les traces transférées par l'activité. - Les traces détectées peuvent être de mauvaise qualité ou non liées à l'activité d'intérêt. - Dans le principe 5 de la déclaration de Sydney on dit que la science forensique gère un continuum d'incertitude. - Le risque d'erreur reste important car le raisonnement suppose que le cas hypothétique est vrai, oriente la recherche des traces ou d'information, est influencer par des biais et se basent sur des informations et connaissances forcément imparfaites. - Il faut donc éviter d'avoir une confiance démesurée en la validité et la complétude de nos connaissances. - Il est important de garder à l'esprit que chaque cas est spécifique et peut donc produire des traces spécifiques. - L'enquête doit donc faire appel à un éventail quasiment illimité de connaissances(formation généraliste et collaboration entre spécialistes nécessaires) ### 5. Résumé - Sur la scène du crime: - Les traces existent souvent, en grande quantité, et sont informatives. - La concentration de tous les efforts sur un seul type de traces serait contre-productive. - Isolément, une trace est généralement peu utile (concept du faisceau d'indices). - Le cycle hypothético-déductif et le triangle de Peirce font partie de la méthodologie et la logique d'investigation propre à la science forensique. Les formes de raisonnement(inférence) présenter son essentiel au processus de reconstruction.