LM9 Cours néoplasie final PDF - Automne 2024
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2024
Francois Gougeon, MD, FRCPC
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Ce document est un cours sur les néoplasies et la pathologie tumorale. Il couvre les altérations cellulaires de base, la nomenclature et la classification des tumeurs, et les caractéristiques des tumeurs malignes. Les définitions des termes clés comme hyperplasie, métaplasie, dysplasie, et les différents types de tumeurs (bénignes et malignes) sont expliquées.
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Néoplasie / Pathologie Tumorale – Partie 1 MMD 1108 Automne 2024 Francois Gougeon, MD, FRCPC Plan du cours no.1 Altérations cellulaires de base : Hyperplasie / hypertrophie Métaplasie Dysplasie Nomenclature et classification des tumeurs : Tumeurs...
Néoplasie / Pathologie Tumorale – Partie 1 MMD 1108 Automne 2024 Francois Gougeon, MD, FRCPC Plan du cours no.1 Altérations cellulaires de base : Hyperplasie / hypertrophie Métaplasie Dysplasie Nomenclature et classification des tumeurs : Tumeurs bénignes vs tumeurs malignes Classification selon le site d’origine Caractéristiques générales des tumeurs malignes : Croissance incontrôlée et perte de différentiation Immortalisation de la lignée cellulaire Infiltration et formation de métastase Plan du cours Voies de dissémination : Directe Lymphatique Hématogène Iatrogénique Épidémiologie : Incidence des tumeurs malignes Facteurs géographiques / environnementaux Âge Génétique Lésions précancéreuses Plan cours Considération cliniques : Grade Stade Syndromes paranéoplasiques Diagnostic en laboratoire du cancer Traitement Information générales Toute l’information pertinente est dans le PowerPoint Le cours est globalement basé sur le livre « Basic pathology of disease, 11th edition » mais celui-ci n’est pas nécessaire pour suivre ou pour l’examen Pas de questions sur les bas de page, pas besoin de mémoriser les tableaux présentés SVP ne pas me demander ce qui va être ou pas être à l’examen Définitions utiles Néoplasie : « Nouvelle croissance » ; Masse tissulaire anormale, dont la croissance est excessive, autonome, sans but et anarchique comparée à celle des tissus normaux N’est pas synonyme de cancer (peut être malin ou bénin) Tumeur : Originalement, décrivait un gonflement secondaire à l’inflammation De nos jours est un synonyme de néoplasie Oncologie : L’étude des tumeurs et du traitement de celles-ci Définitions utiles Tumeur bénigne : Tumeur qui demeure (généralement) localisée et résécable chirurgicalement Tumeur maligne : Potentiel d’infiltration des tissus adjacents, de propagation à distance (métastases) et de léthalité Généralement appelés « cancer » Définitions utiles Épithélium : Tissu mince formé d'une ou de plusieurs couches de cellules jointives, reposant sur une lame basale. Recouvre les surfaces externes et internes Épithélium pavimenteux : Épithélium formé de plusieurs couches de cellules (ex : peau, œsophage) Synonymes : épithélium malpighien, épidermoïde Stroma : Tissu nourricier et de soutien d’un tissu ou d'une tumeur maligne Histologie : Spécialité qui étudie au microscope la structure des tissus des êtres vivants. Note : La majorité des tumeurs malignes (cancer) chez les adultes dérivent d’épithélium Épithélium (épiderme) Stroma (derme) Définitions utiles Polype : Tumeur le plus souvent bénigne, généralement pédiculée, qui se développe sur les muqueuses des cavités naturelles de l'organisme. Définitions utiles Différentiation : Degré de ressemblance et de fonction d’une tumeur par rapport au tissu normal Tumeur qui ressemble beaucoup à son tissu d’origine : bien différentiée Tumeur qui ressemble peu à son tissu d’origine : pauvrement différentiée Tumeur qui ne ressemble plus à rien : indifférenciée Endomètre normal Adénocarcinome bien différencié (grade 1) Adénocarcinome bien différencié (grade 3) Altérations cellulaires Hyperplasie : Augmentation du nombre de cellules d’un organe ou d’un tissu, ce qui entraîne habituellement une augmentation de volume L’hyperplasie est un phénomène présent à un certain moment dans toutes les tumeurs Ne pas confondre avec hypertrophie qui est définie par l’augmentation du volume sans augmentation du nombre de cellules (ex : muscle strié) Hyperplasie Physiologique : Hormonale Compensatrice Pathologique : Néoplasique : Hyperplasie canalaire atypique du sein Hyperplasie atypique de l’endomètre Non-néoplasique : Hyperplasie bénigne de la prostate Virale Verrue vulgaire Exemple d’hyperplasie physiologique hormonale : Endomètre dans le cycle menstruelle Exemple d’hyperplasie pathologique virale: Verrue vulgaire Verrue Peau normale Exemple d’hyperplasie pathologique non- néoplasique : Hyperplasie bénigne de la prostate Urètre comprimé Prostate hyperplasique Exemple d’hyperplasie pathologique néoplasique : Hyperplasie endométriale Endomètre normal pour comparaison Métaplasie Processus généralement réversible et adaptatif dans lequel un type cellulaire mature est remplacé par un autre type cellulaire mature Exemples : Épithélium cylindrique (glandulaire) vers pavimenteux Épithélium pavimenteux vers cylindrique (glandulaire) Exemple de métaplasie pavimenteuse à cylindrique : Œsophage de Barett Zones de métaplasie Métaplasie glandulaire Normal Exemple de métaplasie cylindrique à pavimenteuse Métaplasie Normal pavimenteuse Dysplasie « Prolifération désordonnée » Les lésions dysplasiques sont souvent désignées comme « atypiques » Caractérisée par des anomalies d’organisation et de maturation des cellules Reflet histologique des anomalies génétiques s’accumulant au sein du tissu Affecte principalement les épithéliums (peau, tractus GI, surface des organes gynécologiques, etc) Lésions « pré-invasives » ou « intraépithéliales » ; communément appelé « pré-cancer » Dysplasie Au niveau histologique, caractérisée par les modifications suivantes : 1. Désorganisation de l’architecture cellulaire 2. Pléomorphisme nucléaire Variation en taille et forme des noyaux 3. Noyaux hyperchromatiques (plus foncés) 4. Prolifération plus abondante et inappropriée Mitoses abondantes Exemple : dysplasie de l’épithélium pavimenteux du col de l’utérus Normal Dysplasie de bas grade Dysplasie de haut grade Exemple : dysplasie de l’épithélium pavimenteux du col de l’utérus Perte de maturation Exemple : dysplasie de l’épithélium pavimenteux du col de l’utérus Mitoses Altérations cellulaire - Résumé Classifications des tumeurs : bénin vs malin Note : il s’agit de caractéristiques générales, avec de nombreuses exceptions Nomenclature Tumeurs classifiées selon leur caractère bénin ou malin Bénignes : noms se terminant généralement en « -ome » Malignes : noms se terminant généralement par « carcinome » ou « sarcome » Exceptions : lymphomes, mélanomes, etc Tumeurs classifiées selon leur cellules d’origine Défini généralement de préfixe Certaines tumeurs ont une origine peu claire ou indéterminée Tumeurs bénignes Suffixe « -ome » Exemples : Fibrome, ostéome, chondrome, adénome, papillome, cystadénome, tératome Exceptions : Mélanome, lymphome, mésothéliome – tumeurs malignes Tumeurs malignes Tumeurs d’origine épithéliale (grande majorité des néoplasies malignes chez l’adulte) : - carcinome Tumeurs composées de glandes ou d’origine glandulaire : adénocarcinome Tumeurs composées ou d’origine d’un épithélium pavimenteux : carcinome épidermoïde Tumeurs malignes d’origine mésenchymateuse : -sarcome Tumeurs malignes d’origine lympocytaire ou myélocytaire : lymphome ou leucémie Généralement, les leucémies sont principalement constituées de cellules circulantes dans le sang et les lymphomes de cellules au sein de ganglions lymphatiques Nomenclature Préfixe désigne généralement l’origine tissulaire de la néoplasie Ex : Muscle lisse (léiomyo-) : Léiomyome, léiomyosarcome Muscle strié (rhabdomyo-) ; Rhabdomyome, rhabdomyosarcome Glandes (adéno-) : Adénome, adénocarcinome Cartilage (chondro-) Chondrome, chondrosarcome Vaisseaux sanguins (hémangio-/angio-) Hémangiome, angiosarcome Note : ceci n’est pas à apprendre par coeur Vignette clinique Femme de 38 ans avec masse ovarienne kystique, complexe à l’imagerie Selon l’aspect radiologique et les marqueurs sériques, la décision d’opérer la patiente est prise Trouvailles per-opératoire : masse ovarienne de 13.0 cm, unilatérale, aux contours lisses, avec végétations internes Vignette clinique Vignette clinique Vignette clinique Diagnostic : Tumeur séreuse à faible potentiel de malignité ou « borderline » Point à retenir : en plus des tumeurs « bénignes » et « malignes » il existe des catégories intermédiaires, à potentiel de malignité incertain Ex : Tumeurs ovariennes « borderline », tumeurs musculaires lisses à potentiel de malignité inconnu (« STUMP »), nævus dysplasiques / atypiques, etc. Classification La classification (cellule d’origine et caractère malin/bénin) est très importante pour les raisons suivantes : Détermination du pronostic Planification du traitement Échange d’information entre professionels / centres et recherche Évaluation des résultats des traitements Images Masse du sein bien circonscrite Aspect microscopique Fibroadénome mammaire Masse du sein mal circonscrite Aspect invasif Aspect microscopique Adénocarcinome infiltrant du sein Léiomyome Léiomyomes Myomètre Léiomyome Myomètre Léiomyome (muscle lisse bénin) Léiomyome Cellules musculaires lisses sans atypie ou nécrose Lésion ulcérée du nez qui ne guérit pas Îlots envahissants le derme avec production de kératine prostate T vessie Rein Tumeur Tumeur sténosante et mal circonscrite Normal Tumeur maligne (adénocarcinome) Tumeur bénigne (adénome) Lésion ovarienne kystique complexe avec différentes structures matures B C Tumeurs malignes (cancer) - généralités Le cancer est une maladie génétique causée par des mutations à l’ADN Les altérations génétiques du cancer sont héritables d’une cellule mère à une cellule fille est ces cellules sont sujettes à un phénomène de sélection naturelle L’origine d’une tumeur maligne peut être retracée à une seule cellule (clonalité) Les mutations génétiques et épigénétiques présentent dans le cancer imputent à la tumeur des caractéristiques générales (« hallmarks ») Caractéristiques générales des tumeurs malignes (« hallmarks of cancer ») Croissance non-contrôlée et anaplasie : Autosuffisance en facteur de croissance Évasion de l’apoptose/sénescence Évasion des mécanismes de suppression de la croissance Évasion de l’immunité Immortalité Angiogénèse Modifications métaboliques Infiltration/métastases Instabilité génétique Croissance non-contrôlée et anaplasie Suite à des mutations successives, les tumeurs malignes perdent leur différentiation (anaplasie) et acquièrent la capacité de proliférer rapidement et sans fin (immortalité) L’anaplasie est caractérisé histologiquement par : Variation de taille et forme des noyaux (pléomorphisme) Hyper-chromatisme (noyaux foncés ; contiennent beaucoup d’ADN) Rapport noyaux-cytoplasme élevé (rapport N/C) Perte de l’architecture Nombreuses mitoses Peu de stroma Nécrose tumorale fréquente Anaplasie Croissance non-contrôlée et anaplasie : Parallèles avec tumeurs bénignes En général, les tumeurs malignes ont une croissance rapide et les tumeurs bénignes ont une croissance lente Exceptions : Tumeurs bénignes à croissance rapide : léiomyomes utérins Tumeurs malignes à croissance lente : certains sarcome Les tumeurs malignes vont continuer à proliférer pour toujours (immortalité) Les tumeurs bénignes cessent de croître d’elles-mêmes (sénescence) Envahissement local et métastases : Parallèles avec tumeurs bénignes Les tumeurs bénignes ont tendance à être bien délimitées et souvent encapsulées Exceptions : hémangiome n’est pas encapsulé mais est bénin Les tumeurs malignes envahissent les tissus adjacents : Capacité de détruire les tissus, d’envahir et de créer ses propres sources de nutriments et oxygène Envahissement local et métastases Les tumeurs malignes ont généralement la capacité de produire des métastases Une métastase est caractérisée par l’implantation et la croissance de cellules tumorales à distance de la tumeur primaire (sans connexion directe) Environ 30% des patients se présentant avec une tumeur maligne solide présentent des métastases au moment du diagnostic Exceptions : carcinome basocellulaires de la peau et les gliomes du système nerveux central ne forment pas de métastases Métastases – voies de dissémination Les métastases peuvent être produites par chacune des 4 voies suivantes : Voie lymphatique : Canaux lymphatiques drainant le site tumoral Cause des métastases ganglionnaires Voie la plus commune pour les carcinomes (ex : cancer du sein) Voie sanguine Veines ou artères Cause des métastases souvent au foie et aux poumons Ensemencement direct des cavités corporelles Plèvre, péritoine Transplantation directe (iatrogénique) Métastases - mécanismes Des millions de cellules tumorales sont déversées dans la circulation sanguine chez les patients avec des tumeurs solides Principe des « biopsies liquides » Heureusement, seulement quelques rares cellules ont la capacité de s’implanter et croître à distance Vulnérabilité des cellules tumorales circulantes au système immunitaire Plus difficile de s’implanter à un autre site que de quitter le site d’origine Absence d’un micro-environnement propice à la croissance au site de métastase Métastases - mécanisme Deux facteurs principaux détermine le site des métastases 1. Site anatomique : drainage (lymphatique), premier lit capillaire disponible (foie pour tumeur GI, poumons) 2. Tropisme tumorale pour un site anatomique Certaines tumeurs préfèrent certains sites : ex : prostate – os ; poumon – surrénales Certains sites ne sont simplement pas propices malgré vascularisation abondante : Muscles Rate INVASION DISSÉMINATION IMPLANTATION Tumeur épithéliale Métastase ganglionnaire (carcinome) Tumeur mésenchymateuse (sarcome) Coeur Autres organes via circulation systémique Veine porte Foie Poumons Tumeur digestive basse (ex: colon) Veine cave inf. Tumeur avec tropisme Vertèbres particulier (ex: prostate) Vignette clinique Femme de 57 ans avec antécédents familiaux de cancer du sein et ovarien Présentation en carcinomatose péritonéale et ascite Organes abdominales tapissées de tumeur et accumulation de liquide au dans l’abdomen Une biopsie est effectuée Vignette clinique Diagnostic : Carcinome séreux de haut grade Chimiothérapie néo-adjuvante puis opération Analyse génétique : patiente porteuse d’une mutation génétique germinale du gène BRCA 1 Vignette clinique Origine de la tumeur : trompe utérine Lésion précancéreuse : « serous tubal intraepithelial carcinoma » ou « STIC » Tumeur associée à une mutation du gène p53 Prédisposition génétique héréditaire : BRCA1/2 plus fréquent Vignette clinique Accumulation de p53 dysfonctionnel au sein des noyaux des cellules tumorales Vignette clinique Comment une lésion de surface de la trompe peut-elle menée à des masses ovariennes et une carcinomatose péritonéale ? Ensemencement d’une cavité (péritoine dans ce cas) Autre exemple : extension au sein de la plèvre d’un mésothéliome Exemple d’ensemensement d’une cavité : cancer de l’ovaire dans le péritoine (carcinomatose péritonéale) https://www.macmillan.org.uk/information-and-support/ovarian-cancer/understanding-cancer/the-ovaries-fallopian- tubes-peritoneum.html Épidémiologie Incidence du cancer : Pour l’année 2018, l’OMS estime qu’il y a eu 17 millions nouveaux cas de cancer dans le monde, menant à 9,6 millions de décès (environ 26,300 décès par jour) Estimation pour 2035 : 24 millions de nouveaux cas et 14.6 millions de décès Pour les É-U (2022) : 1.9 millions nouveaux cas et 609 000 décès Épidémiologie Depuis 1995, l’incidence du cancer est resté plutôt stable aux É-U mais le taux de mortalité à diminuer de 20% chez les hommes et 10% chez les femmes Le taux de mortalité diminué est principalement dû à une baisse de certains cancers : Hommes : prostate, poumons, colo-rectal Femmes : mammaire et colo-rectal Baisse de l’incidence du cancer du col chez les femmes dû au dépistage (PAP test) et, plus récemment la vaccination Baisse du cancer de l’estomac : plus ou moins bien expliqué (carcinogènes? changements dans l’alimentation?) Épidémiologie Génétique Âge Lésions pré- Environnement cancéreuses Cancer Inflammation chronique Âge L’incidence de la plupart des cancers communs augmente avec l’âge Pic des décès dû au cancer : 55-75 ans Accumulation de mutations somatiques avec l’âge Affaiblissement du système immunitaire Exceptions : certaines tumeurs affectent principalement les enfants : Leucémies, tumeurs du système nerveux central, certains sarcome Facteurs environnementaux Le facteur de risque prédominant pour plusieurs cancers « Usual suspects » : Diète : présence de carcinògènes dans la nourriture, manque de fibres, obésité Tabagisme : cancer du poumons (90%) mais aussi bouche, pharynx, larynx, œsophage, pancréas, vessie Alcool : oro-pharynx, larynx, oesophage, foie (suite à une cirrhose) Hormones : estrogènes en continu (sans l’effet de la progestérone) prédispose au cancer du sein et de l’endomètre Agents infectieux : agents infectieux seraient la cause de 15% des cancers dans le monde Thus, there is no escape : it seems everything people do to earn a livelihood, to subsist, or to enjoy life turns out to be illegal, immoral, fattening or – most disturbingly – possibly carcinogenic! - Kumar, V., & Robbins, S. L. 1. (2007). Robbins basic pathology (8th ed.). Philadelphia, PA: Saunders/Elsevier. Mise en évidence de l’impact des facteurs environnementaux par étude de population Permet de départager (en partie du moins) les facteurs environnementaux et génétiques Conditions inflammatoires chroniques Conditions associées avec l’inflammation chronique (ou l’immunodéficience) Les conditions inflammatoires chroniques produisent un terrain fertile pour la formation de cancer, principalement les carcinomes L’immunodéficience prédispose surtout au tumeurs associées à des infections virales Conditions inflammatoires chroniques Lésions précurseurs « Pré-cancers » : lésion localisées, souvent associées à l’inflammation chronique ou débalancements hormonaux, prédisposant au cancer Caractérisé par l’hyperplasie, la métaplasie ou la dysplasie au niveau cellulaire Analyses moléculaires démontrent qu’elles possèdent certaines des mutations retrouvées dans les cancers de la même région Cependant, leur évolution vers le cancer n’est pas inévitable (lésions potentiellement réversibles) Concept de pré-cancer Lésions précurseurs Corrélation clinique – prévention Colonoscopie de dépistage : résection de « polypes » (adénomes) PAP test et colposcopie : résection des lésions pré-cancéreuses du col Traitement au laser des lésions pré-cancéreuses de la vulve Mammographie de dépistage et éxerèse de tumeur pré-cancéreuse du sein (hyperplasie atypique et carcinome in-situ) Prédisposition génétique Prédisposition génétique au cancer hérité des parents : Deux types de gènes : 1. Variante d’un gène directement impliqué dans la formation d’une tumeur (gène suppresseur de tumeur, oncogène, gènes de réparation de l’ADN) 2. Variante d’un gène qui augmente la vulnérabilité à des facteurs environnementaux Ex : cytochrome P450 Concept de synergie entre génétique et environnement Syndromes de prédisposition au cancer Syndrome Gène(s) Rétinoblastome RB Li-Fraumeni TP53 Mélanome CDKN2A Polypose adénomateuse familiale APC Neurofibromatose NF1, NF2 Prédisposition aux tumeurs ovariennes et BRCA1, BRCA2 mammaires Cancer colo-rectal héréditaire sans MLH1, MSH2, MSH6 polypose Ataxia-télangiectasie ATM Syndrome de Bloom BLM Anémie de Fanconi Multiples gènes impliqués dans la réparation de l’ADN Vignette clinique Homme de 26 ans avec histoire familiale de cancer du colon Consultation pour rectorragies Prise en charge : colonoscopie Vignette clinique Trouvailles : innombrables (centaines) de polype au sein du colon Analyse histologique de ces polypes : adénomes tubulaires Cause : mutation germinale (héritée) du gène APC, un suppresseur de tumeur Les adénomes tubulaires sont un précurseur de l’adénocarcinome colo-rectal Prédisposition génétique Transmission autosomique dominante Présence d’un gène muté à la naissance (germinal) puis, dans la plupart des cas, désactivation de la deuxième copie au sein de la tumeur (somatique) Présence de deux copies anormales nécessaire pour développer une tumeur mais une seule copie anormale nécessaire pour avoir le syndrome Habituellement des gènes suppresseurs de tumeur ou de réparation de l’ADN (« freins ») Les proto-oncogènes (« accélérateurs ») sont rarement mutés de manière germinale car ceci ne serait probablement viable En contrepartie, un individu peut être tout à fait normal avec une seule copie fonctionnelle d’un suppresseur de tumeur Considérations cliniques Stadification Grade tumoral Syndromes para-néoplasiques Cachéxie Traitement Considérations cliniques Stadification tumorale Facteur pronostic le plus important dans la grande majorité des tumeurs Système TNM du American Joint Committee on Cancer Staging (AJCC) utilisé pour la plupart des tumeurs Facteurs clés : Taille et extension anatomique de la tumeur primaire (T) Présence/absence de métastases ganglionnaires (N) Présence/absence de métastases à distance (M) Stadification Ex : Cancer du sein Stadification Ex : Cancer du sein Stade final (« stage group ») Considérations cliniques Grade tumoral : Estimation de l’agressivité biologique d’une tumeur par son aspect microscopique Basé principalement du le degré de différentiation et parfois l’activité mitotique Généralement moins important que le stade pour le pronostic mais permet de guider le traitement dans le cas de maladie peu avancé Ex : Cancer de la prostate de bas grade observé vs. cancer de haut grade opéré Grade tumoral Ex : prostate Prostate : bas grade Prostate : grade intermédiaire Prostate : grade avancé (peu différencié) Grade tumoral Ex : Cancer du sein Syndromes para-néoplasiques Syndromes cliniques causés par la tumeur mais qui ne peuvent pas être attribué à l’effet direct de la tumeur Médiateurs circulants anormaux sécrétés par la tumeur Il ne doit pas d’agir de médiateurs normalement élaborés par le tissu d’origine Affectent 10 à 15% des patients atteints de cancer Points importants : Peuvent représenter les premières manifestations d’une tumeur occulte Peuvent causer une morbidité importante et même causer la mort Peuvent mimer une maladie métastatique et confondre le traitement Syndromes paranéoplasiques Syndrome clinique Type de cancer Méchanisme Endocrinopathies Syndrome de Cushing Poumon, pancreas, autres ACTH ou substance ACTH-like Sécrétion inappropriée Carcinome à petites cellules du Hormone anti-diurétique d’hormone anti-diurétique poumon Hypercalcémie Poumon, sein, rein, leucémie Sécrétion de PTHrp, TGF-alpha Hypoglycémie Fibrosarcome, carcinome ovarien Insuline ou substance insuline-like Polycythémie Rein, hémangiome du cervelet Érythropoïétine Maladies neuromusculaires Myasthénie Thymome, poumon Immunologique Désordres du système nerveux Sein, tératome Immunologique central et périphérique Syndromes paranéoplasiques Syndrome clinique Type de cancer Méchanisme Autres Acanthose nigricans Estomac, foie, poumon Epidermale growth factor Dermatomyosite Poumon et sein Immunologique Clubbing digital Poumon Inconnu Thromboses veineuses Pancréas, poumon, autres Produits tumoraux activant la coagulation Syndrome néphrotique Plusieurs cancers Antigènes tumoraux, complexes immuns Cachéxie Syndrome clinique caractérisé par une faiblesse progressive, une perte d’appétit et de poids et une anémie Elle est présente dans la majorité des cancers avancés Ne s’explique pas par une demande nutritionnelle excessive du cancer Il s’agit probablement d’un syndrome para-néoplasique (sécrétion de TNF-alpha et autres substances) Diagnostic en laboratoire du cancer Méthodes morphologiques : Travail principal du pathologiste Analyse au microscope des tissus, souvent avec analyses complémentaires Dans la plupart des cas, le diagnostic de tumeur maligne est assez clair Les cas difficiles sont les zones grises ou les cas avec un spécimen limité Information clinique et radiologique est importante pour arriver à un bon diagnostic Des changements réactionnelles (radiation, inflammation importante) peuvent mimer de la dysplasie ou même une tumeur maligne Modalités de diagnostic morphologique Congélation : Permet un diagnostic per-opératoire Congélation rapide du tissu et coloration pour produire une lame en 20-30 min Permet de donner un diagnostic présomptif sur une tumeur ou d’évaluer des marges de résection Désavantage : qualité moindre, impossibilité de faire des études complémentaires, demandant au niveau technique Coloration de routine : Base du diagnostic de la grande majorité des tumeurs solides Tissu fixé dans le formol puis inclut dans la paraffine (FFPE) puis coupé, coloré et examiné au microscope Modalités de diagnostic morphologique Cytologie : Cellules présentent dans un curetage ou aspiration sont simplement étalées sur une lame, fixés (avec de l’alcool ou un autre produit) puis colorées Avantage : souvent peu invasif, peu couteux, rapide Désavantage : l’architecture du tissu n’est pas préservée, technique complémentaires plus difficiles à effectuer Modalités de diagnostic morphologique Immunohistochimie : Met en évidence la présence d’un antigène particulier au sein d’un tissu Permet d’identifier le tissu d’origine de la tumeur, le degré de prolifération ou autre facteurs pronostiques Autres : Microscopie électronique Immunofluorescence Analyse d’image / IA Analyse macroscopique Histologie Immunohistochimie Analyse d’image / IA Diagnostic en laboratoire du cancer Marqueurs sériques : Analyses de différents produits associés à certains cancer à fins diagnostiques/dépistage/suivi/pronostique Examples : Prostate specific antigen (APS) dans le cancer de la prostate : Est souvent élevé dans le cancer de la prostate mais peut être élevé dans des conditions bénignes (hyperplasie bénigne) CEA : sécrété par différentes tumeurs (colon, pancreas, colon, etc) Inhibine : sécrétée par une tumeur particulière de l’ovaire : tumeur de la granulosa adulte Diagnostic en laboratoire du cancer Diagnostic moléculaire : Détection de clonalité : par exemple dans les tumeur de nature lymphocytaire (lymphome / leucémie), toutes les cellules tumorales présentent le même réarrangement du TCR ou immunoglobuline. La mise en évidence de ceci permet de conclure à une tumeru maligne Identification de mutation spécifique : par exemple une translocation BCR- ABL dans la leucémie myéloïde chronique ou JAK2 dans certains syndrome myélo-prolifératifs Profil moléculaire / séquençage de nouvelle génération (NGS) Diminution de cout importante : premier séquençage complet du génome en 2003 à pris 12 ans au coût de 2.7 milliards. Maintenant environ 1000$ Traitement Traitements classiques (approche « shotgun ») Chimiothérapie : agents toxiques qui affectent principalement les cellules en division. Atteinte des tissus en division rapide non tumoraux : perte de cheveux, symptômes GI, anémie, leukopénie (baisse des globules blancs),etc Radiothérapie : fonctionnement similaire à la chimiothérapie mais peut être plus ciblée Armes à double tranchant : peuvent causer plusieurs complications (infections, etc) et prédispose à d’autres tumeurs Traitement Traitements ciblés : Hormonothérapie : certaines tumeur (cancer du sein) réponde au hormones (estrogène) et peuvent répondre à des bloqueurs hormonaux Anticorps monoclonaux : ciblage d’un oncogène par un anticorps (ex : Herceptin qui cible HER2 (facteur de croissance)) Immunothérapie : domaine en pleine expansion Thérapies pour stimuler le système immunitaire ou inhiber les capacités d’évasion des tumeurs « Entraînement » des lymphocytes d’un patient/e puis réinjection pour combattre la tumeur Traitement ciblé Traitement ciblé