Politiques Economiques Contemporaines PDF

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This document presents contemporary economic policies, including international issues, the importance of green financing, and the role of macroprudential and monetary policies related to transition. It also examines industrial policies for transition, difficulties in implementing ecological transitions, and important but insufficient monetary policies.

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POLITIQUES ÉCONOMIQUES CONTEMPORAINES Federico Bassi Bureau 109, bâtiment SH2 [email protected] COURT RAPPEL DE LA SEMAINE DERNIÈRE Enjeux et ambitions internationales : Alignement flux financiers, Green financing gap, risques physique et de transition, insta...

POLITIQUES ÉCONOMIQUES CONTEMPORAINES Federico Bassi Bureau 109, bâtiment SH2 [email protected] COURT RAPPEL DE LA SEMAINE DERNIÈRE Enjeux et ambitions internationales : Alignement flux financiers, Green financing gap, risques physique et de transition, instabilité financière et monétaire, objectifs très loins Par ailleurs : Procyclicité du credit, faible rentabilité des investissements verts, coûts fixes importants, conflits sociaux et faible crédibilité des mesures fiscales La disponibilité de credit bancaire est donc cruciale : Investisseurs institutionnels peu impliqués, credit potentiellement illimité, facteur de croissance Et pourtant, les strategies de credit bancaire sont défavorables à la transition : Limites au credit total, liquidité et capitalisation, definition floue de risques climatiques, ponderation défavorable aux investissements verts COURT RAPPEL DE LA SEMAINE DERNIÈRE Politiques macroprudentielles pour la transition : CAR différentiés avec GSF, BPF ou ponderation verte ; Leviers financiers différenciés ; Coussins contracycliques verts ; Ratios de liquidité différenciés ; Ratio de financement stable disponible différencié ; LTV et DTI différenciés ; Seuil et plafond de credit ; distribution dividendes ; ST et DR. Politiques monétaires pour la transition : GRR ; Green MRO ; Green Collateral ; Green TLTRO ; Green QE. POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES POUR LA TRANSITION Banques de developpement publiques: Contribution importante et en contretendance Financement et assistance Capacité de financement limitée et pas de création monétaire: Green Bonds (exceptions historiques : Industrial Development Bank et Canadian Central Bank) POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES POUR LA TRANSITION Repartition institutionnelle entre politique monétaire et macroprudentielle hétérogène : Banque centrale (47%) ; Approche “séparée” (11%) ; Approche “comité” Les pays ayant une approche séparée sont souvent les plus concernés d’un point de vue environnemental, même si la BC n’a pas un mandat financier explicite. Quand la BC a un mandat financier explicite, approche de type BC ou “comité” Responsabilité totale ou support d’autres institutions (Autoritées de regulation, Ministère de l’environnement, Gouvernement, Associations bancaires, …) POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES POUR LA TRANSITION Quelques expériences réelles d’application: Banque du Liban (National Energy Efficiency and Renewable Energy Actions) : Réserves obligatoires différenciées People’s Bank of China et China Banking Regulatory Commission (Réserves obligatoires différenciées et dynamiques, Cautions vertes, restrictions quantitatives, Window Guidance et Green Credit Guidelines) Bank of Japan (Loan Support Programme, voluntary lending limits) POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES POUR LA TRANSITION Quelques expériences réelles d’application (suite): Bangladesh, India, Indonesia, Brazil, Nigeria, South-Korea, Vietnam (Quota de prêts verts, prêts concessionnels, mandatory lending limits, disclosure requirements) China Development Bank (CDB), Kreditanstalt Fur Wiederaufbau (KfW), Brazilian Banco Nacional do Desenvolvimiento (BNDES), Green Investment Bank (GIB) European Investment Bank (EIB), International Bank for Reconstruction and Development (IBRD), Asian Development Bank (ADB). ETAT DE L’ART DES POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES VERTES Un constat décevant : engagement faible des pays développées (all talk, no walk) : Abandon de la politique macroprudentielle dans les années ‘1980 Mandat de politique monétaire limité à l’inflation pour les pays développés Inquiétudes sur la crédibilité d’un mandat plus large et sur la violation du principe de neutralité de marché Horizons temporaires décalés Politique monétaire basée essentiellement sur la gestion du taux d’intérêt (pas de reserves obligatoires ou peu contraignantes) ETAT DE L’ART DES POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES VERTES Un constat décevant (suite) : Pays développés moins affectés par le changement climatique Absence de taxonomie verte Biais “brun” de départ très élevé Néanmoins, inquietude croissante (Stress tests, TCFD, EU-HLEG, NGFS), remise en discussion de principes sacrés (neutralité, green QE) et mandat financier (17% - 62%) POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES POUR LA TRANSITION POLITIQUES MONÉTAIRES ET MACROPRUDENTIELLES POUR LA TRANSITION POLITIQUES INDUSTRIELLES POUR LA TRANSITION Deux articles de reference : M. Mazzucato, C. Perez (2022) Redirecting Growth: inclusive, sustainable and innovation-led, UCL Institute for Innovation and Public Purpose, Working Paper n°16 R. Kemp, B. Never (2017) Green transition, industrial policy and economic development, Oxford Review of Economic Policy, 33(1), 66–84 PRINCIPALES DIFFICULTÉS INHÉRENTES À LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE La transition écologique est fortement limitée par : L’incapacité des prix de signaler correctement les externalités negatives inhérentes à la production dans les secteurs non verts Investissements verts rallentis par l’incertitude, l’absence d’information sur les temps d’amortissement, des incitations variables et incertaines et par les barrieres comportementales L’adaptation des producteurs, consommateurs et investisseurs aux pratiques et technologies existantes, essentiellement non-vertes, entraînant le verrouillage (lock-in) des systemes socio- technologiques La qualité du financement disponible, qui peut-être inadaptée aux exigences des secteurs verts POLITIQUES MONÉTAIRES IMPORTANTES MAIS INSUFFISANTES Le focus sur la politique monétaire et macroprudentielle verte est contreproduisant : Ajuster la finance en laissant l’économie malade ? Investissement impulsé par opportunités technologiques perçues et innovation qui permet d’exploiter ces opportunités (esprits animaux ?). Il n’y a pas de “financing gap” mais un manque d’opportunités d’investissement (la preuve : speculation en crypomonnaies) L’objectif ne doit pas être faciliter l’investissement mais encourager les entreprises à investir. Faciliter le credit sans opportunités d’investissement revient à alimenter des bulles. Rôle crucial pour le secteur public : investir en innovation pour creer les opportunités technologiques sur lesquelles le secteur privé pourra ensuite s’appuyer pour investir et innover (investisseur en premier ressort). POLITIQUES MONÉTAIRES IMPORTANTES MAIS INSUFFISANTES QUELLES POLITIQUES INDUSTRIELLES POUR LA TRANSITION ? Importance de déployer et financer des politiques orientées par mission : Croissance verte comme prochaine opportunité technologique et de marché Se concentrer sur l’ensemble de la chaîne technologique, non seulement sur les secteurs à fortes externalités positives (R&D) L’innovation est clustérisée, cumulative et dépendante au sentier. Elle n’empêche pas forcément les bulles, mais elle laisse néanmoins quelque chose de solide derrière (ex. bulle dot.com) Bien choisir la qualité du financement (patient et long termiste), toujours venu du secteur public (agences publiques ou banques de développement) sur la base de politiques orientées par mission Désinciter comportements privés parasitaires (buybacks, evasion fiscale, subventions sans conditionnalité) et rémunerer action publique (propriété intellectuelle, participation actionnariale) QUELLES POLITIQUES INDUSTRIELLES POUR LA TRANSITION ? La croissance verte est plus qu’une simple transition vers des energies renouvelables : Peu de convergence technologique entre energies solaire, éolienne, géothermique et hydroelectrique. Les politiques fiscales sont importantes mais insuffisantes pour produire des synergies (ex. smartphone, Internet,..) Les opportunités technologiques sont importantes mais le contexte aussi : l’innovation est une propriété systémique et les boucles de rétroaction entre politiques publiques, strategies productives et préférences des consommateurs sont imprévisibles. Le succès de la transition vient des opportunités technologiques existantes et de la capacité des déciseurs politiques de dévérouiller le système socio-technologique et creer des synergies qui permettent l’innovation. Le rôle de la politique économique est celui d’imposer une vision en fixant des objectifs de long terme ambitieux et crédibles, définir des objectifs intermédiaires, developer les niches technologiques et adapter les objectifs et les politiques aux goulots et obstacles qui surviennent, sur la base d’un processus d’apprentissage EXEMPLES DE POLITIQUES INDUSTRIELLES POUR LA TRANSITION Quelques exemples de politiques industrielles, secteurielles ou systémiques : Efficacité energetique des immeubles en Allemagne Efficacité energétique industrielle en Chine Label energétique des infrastructures en Inde Developpement de l’industrie des panneaux solaires en Inde Transition energetique dans les Pays Bas EFFICACITÉ ENERGETIQUE DES IMMEUBLES EN ALLEMAGNE Problèmes de fond: Peu d’investissement dans l’immobilier neuf et performant (le bâtiment compte pour 35% de la consommation finale d’energie, et 75% des bâtiments ont plus de 30 ans et nécéssitent de travaux d’isolement) Incitations asymétriques (propriétaires et locataires) Problèmes de coordination Manque d’information sur les performances energétiques des immeubles Difficultés à fournir des bâtiments performants L’approche du Gouvernement Allemand: Règlementation (Code de la construction et acte pour la promotion d’energies renouvelables pour le chauffage) Incitations financières (subventions pour la renovation et la construction de bâtiments performants octroyées par la Banque de developpement Allemande, proportionnelles à la performance énergetique) Communication (objectif de reduction de 80% de la consommation d’énergie en 2050; labélisation; promotion des emplois liés à l’efficience energetique) EFFICACITÉ ENERGETIQUE DES IMMEUBLES EN ALLEMAGNE Autres éléments intéréssants: Introduction séquentielle de normes et standards plus restrictifs Projets pilotes de KfW et DENA pour tester les nouvelles normes et standards et identifier les technologies optimales disponibles sur le marché, Résultats: Réduction importante de la consommation d’energie Formation d’une chaîne de valeur régionale (287.000 emplois à temps plein dans la region en 2011) Accélération de l’investissement (182 millions d’investissements ; 10 à 12 euros d’investissement privé pour 1euro de subvention) EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE INDUSTRIELLE EN CHINE Problème de fond: Verrouillage dans une trajectoire intensive en carbone (consommation energetique industrielle 70% de la consommation totale, 77% produite par charbon) Prix de l’energie négotiés à niveau regional, donc signal-prix faible Stratégie publique Communication : objectifs nationaux suffisamment larges pour adaptations regionals ; Surveillance de la consommation d’énergie C&C avec taxes et subventions (carotte, baton, sermons et interdictions) : Bâton : taxes proportionnelles à la consommation d’energie en 4 échelons, avec augmentation systématique pour les établissements peu performants Carotte : subvention pour tonnes d’equivalent charbon réduite, support à la R&D, subventions pour la fermeture d’établissements petits et peu performants Sermons : TOP 1000 puis TOP 10000 (divulgation de la consummation d’energie et adéquation aux standars nationaux et internationaux) Interdictions : démantellement établissements petits et peu performants, introduction de droits à polluer, abandon d’incitations et passage aux obligations Résultats mitigés Incitations peu efficaces ; incitations fiscales peu coordonnées avec d’autres mechanismes ; faible collaboration des administrations locales LABEL ENERGÉTIQUE DES INFRASTRUCTURES EN INDE Problème de fond : Demande d’energie résidentielle 45% de l’energie demandée, dont 80% liée à ventilateurs, TV, illumination, refrigérateurs et climatisateurs Les dispositifs peu peformants coutent moins cher Les ménages sont peu informés des économies d’energie que des outils plus performants permettraient Stratégie publique : Agence d’efficacité energétique en 2001, avec l’objectif de developer un programme energetique efficace qui inclut des standards et des labels (volontaires puis obligatoires). Subventions pour tester la consommation energetique des dispositifs eletriques Renforcement des standards nécéssaires pour obtenir les labels Information aux ménages Résultats mitigés : Standards non clairs pour les producteurs Les dispositifs mabélisés non performants représentent une part de marché supérieure aux produits plus performants Communication peu efficace Néanmoins, consultations amples, comprehension des exigences locales et renforcement graduel des standards en lien avec objectifs de départ DEVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE DES PANNEAUX SOLAIRES EN INDE Problème de fond : Verrouillage dans l’industrie fossile (charbon), magré la disponibilité de grands espaces fortement ensoleillés Coûts élevés pour les panneaux solaires Incertitude dans la règlementation Stratégie publique : Vision de long terme avec objectifs clairs Mix de politiques règlementaires, fiscales, monétaires et industrielles: feed-in tariffs, purchase obligations, certificats d’energie renouvelable, incitations fiscales, prêts à taux préférentiel, contenu local minimum pour soutenir l’industrie domestique, subvention à la R&D Résultats positifs: Capacité solaire installée augmentée fortement 300% de croissance en 5 ans pour le marché d’energie solaire Marché local fortement développé (150.000 emplois dans le secteur des panneaux solaires en 2014 Néanmoins : 20% à 28% d’utilisation des capacités installées (panneaux et cellules photovoltaïques) en raison de la competition chinoise, américaine, japonaise et allemande. Faible industrie locale dans le secteur des cellules au silicium cristallin et en couche mince (fortes importations) Faibles incitations à l’exportation TRANSITION ENERGETIQUE DANS LES PAYS BAS Objectif et enjeux : Stimuler le secteur des energies renouvelables poru une transition énergétique rapide Dépasser les divergences entre le ministère de l’économie et le ministère de l’environnement Stratégie publique : 7 plateformes : nouveaux gaz, ressources vertes, efficience de chaîne, mobilité soutenable + production d’energie soutenable, milieu bâti + production d’energie en serres Implication de nombreux secteurs dans le développement des plateformes (privé, public, académie, société civile) Objectifs de long terme: -50% de CO2 en 2050 avec croissance positive Réduction de la consommation d’energie de 1,5% à 2% tous les ans Système energétique de plus en plus soutenable Création de nouvelles entreprises Coordination interdépartementale avec supervision et prise d’initiative centrale Mise en place d’un bureau de soutien technique aux innovateurs (trouver des financements, obtenir des permis, etc…) TRANSITION ENERGETIQUE DANS LES PAYS BAS Résultats : 31 projects de transition explorés (biomasses, micro-cogénération, serres agricoles productrices d’energie, …) Usage frequent du bureau de soutien technique La valeur ajoutée du secteur de la mobilité soutenable a augmenté de 6 fois en 5 ans, entre 2008 et 2013, et l’emploi a augmenté de 5 fois Néanmoins : Libéralisation du marché energétique incompatible Forte influence du secteur du gaz et du pétrole sur le développement des plateformes Faible démantellement des technologies non soutenables Abandon du projet en 2011 par le ministre de l’économie pro-nucléaire et energies fossiles Questions ?

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