Grammaire Espagnole (S3) - Chapitre 5 - PDF
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Ce document fournit une introduction à la grammaire espagnole, en particulier sur les modes et les temps. Le chapitre 5 explique le mode quasi-nominal en termes de personnes et de temps et l'importance du contexte dans ce mode.
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Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps CHAPITRE 5 : MODES ET TEMPS Le système verbal espagnol comporte trois modes1 : le mode quasi-nominal, le subjonctif et l’indicatif. 1- LE M...
Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps CHAPITRE 5 : MODES ET TEMPS Le système verbal espagnol comporte trois modes1 : le mode quasi-nominal, le subjonctif et l’indicatif. 1- LE MODE QUASI-NOMINAL (CANTAR, CANTANDO, CANTADO) 1.1- Caractéristiques générales Le mode quasi-nominal est ainsi appelé en raison de ses liens avec le nom ; les temps du mode quasi-nominal (que l’on appelle aussi formes non personnelles) sont au nombre de trois : l’infinitif (cantar), le gérondif (cantando) et le participe (cantado). Ils ont une triple particularité : ils n’indiquent ni la personne grammaticale (les personnes de la conjugaison) ni le temps dans lequel se situe l’action (on parle d’époques) ; en revanche, ils donnent des informations sur le déroulement de l’action. 1.1.1- La personne Les formes du mode quasi-nominal n’indiquent pas la personne grammaticale : en effet, contrairement aux temps des autres modes (indicatif et subjonctif) qui ont des formes différentes selon la personne (par exemple, au présent de l’indicatif : canto, cantas, canta, cantamos, cantáis, cantan), il n’existe qu’une forme d’infinitif, une forme de gérondif et une forme de participe, qui peuvent s’appliquer à n’importe quelle personne. Prenons l’exemple de l’infinitif « saber » : cette forme ne nous donne aucune information sur la personne grammaticale concernée ; dans Te morirás sin saberlo (titre d’un livre), l’être impliqué dans « saber » est une 2e personne du singulier, mais nous le savons grâce à « te morirás » ; dans Todos nos alegramos de saberlo, il s’agit de la 1ère personne du pluriel, mais l’infinitif est exactement le même que dans l’exemple précédent et c’est le contexte (en l’occurrence « nos alegramos ») qui permet de savoir de quel rang est l’être concerné par « saber ». 1.1.2- Le temps extérieur Ces formes ne permettent pas non plus de situer l’événement auquel elles renvoient dans une époque chronologique particulière (passé, présent ou futur) : là encore, c’est une spécificité qui les distingue des temps des autres modes. Tous les temps de l’indicatif et du subjonctif nous donnent des informations, plus ou moins précises, sur l’époque dans laquelle se situe l’action (en termes plus généraux, on parle d’événement) dite par le verbe : canto → présent ; canté → passé ; cantaré → futur ; cante (subj. présent) → non passé, etc. Rien de tel avec les formes du mode quasi-nominal : cantar, cantando et cantado ne nous donnent aucune indication de ce genre. Prenons l’exemple du gérondif « pensando » : s’agit-il d’un événement passé, présent, futur, réel, virtuel ? Nous n’en savons rien. Ce n’est qu’une fois inséré dans une phrase (c’est-à-dire lorsque l’on quitte le plan de la langue pour passer au discours – voir cours de linguistique, chapitre 4) que l’on peut le déduire : ¿En qué estás pensando? → présent (information donnée par « estás ») ; Se quedó pensando un instante → passé (information donnée par « se quedó »). 1L’impératif est un mode à part, car il ne concerne pas toutes les personnes de la conjugaison et il ne peut être utilisé que dans le discours direct. -1- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps 1.1.3- Le déroulement de l’événement Pour comprendre la dernière caractéristique attachée au mode quasi-nominal, il faut d’abord revenir sur les notions de temps et d’événement. Un événement2 peut être appréhendé de deux façons : – je peux m’intéresser au moment où il se produit : cet événement se situe-t-il dans le présent, le passé ou le futur ? – je peux m’intéresser au déroulement de cet événement : a-t-il déjà commencé ou pas encore ? est-il terminé ? Cette double représentation possible a conduit les grammairiens et les linguistes à distinguer deux types de temps : le temps externe, qui correspond à la première représentation et le temps interne, qui correspond à la seconde. Pour vous aider à comprendre cette distinction, je vous propose une comparaison. Un match de rugby, de football, ou de ce que vous voulez, peut être envisagé de deux façons. Je peux m’intéresser au moment où a lieu le match : le 22 juin 2013, l’équipe de France de rugby a joué contre les All Blacks. C’est le temps externe : je situe l’événement dans une chronologie, ici, concrètement, cela s’exprime par la date. Je peux m’intéresser plutôt au déroulement du match : à la 8e minute tel joueur tente un drop, à la 36e minute tel autre marque un essai, etc. ; c’est le temps interne, auquel correspond non plus une date mais un repérage par rapport au début du match. Ce sont deux façons différentes d’appréhender le même objet. Toutes proportions gardées, il en va de même dans le système verbal de l’espagnol (et du français). Certains temps me permettent de situer un événement dans le temps externe (non pas au moyen d’une date mais en indiquant de quelle époque – passé, présent, futur – il s’agit) : ce sont les temps de l’indicatif et du subjonctif. D’autres temps me permettent de me représenter le temps interne (le déroulement de l’événement) : ce sont les trois temps du mode quasi-nominal. L’infinitif me donne à voir un événement saisi prospectivement, c’est-à-dire que je m’intéresse à la portion d’événement qui n’a pas encore eu lieu ; le plus souvent, cette forme est utilisée pour évoquer un événement qui n’est pas encore entamé (pour reprendre la comparaison précédente, on est juste avant le coup d’envoi). Le gérondif permet de saisir un événement en cours de déroulement. Quant au participe, il sert à appréhender un événement rétrospectivement, c’est-à-dire à focaliser l’attention sur la portion d’événement qui a déjà eu lieu ; il est souvent employé pour parler d’un événement arrivé à son terme (on se situe au moment du coup de sifflet final). 1.2- L’infinitif L’infinitif est parfois appelé le « nom » du verbe ; en effet, lorsque l’on veut parler d’un verbe, on le désigne au moyen de son infinitif (par ex. le verbe cantar). L’infinitif – tout en restant un verbe – peut donc être employé comme un nom (il en aura les mêmes fonctions), de là vient l’appellation de mode « quasi-nominal ». Les emplois de l’infinitif sont nombreux et variés ; on se contentera ici de mentionner les plus importants3. 2Le terme événement désigne, en grammaire et linguistique, tout fait, de quelque nature qu’il soit, qui se produit. 3 L’infinitif est parfois le noyau d’une proposition. C’est aussi le cas du gérondif et de l’adjectif participial. Ce point sera étudié dans le chapitre sur les différents types de propositions (cours du semestre 4). -2- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps 1.2.1- Fonctions L’infinitif ou le groupe infinitif peut être sujet ou attribut du sujet : Tocar la trompeta es beber música empinando el codo (Ramón Gómez de la Serna) ; « tocar » est sujet de « es » (plus exactement « tocar » est le noyau du groupe sujet « tocar la trompeta » et « beber » est l’attribut du sujet. L’infinitif ou le groupe infinitif peut également être complément d’objet (direct, indirect ou prépositionnel) du verbe : – COD : No quiero comer. – Complément d’objet prépositionnel : De pequeño, soñaba con ser un gran director de orquesta. Attention Très souvent, lorsque l’infinitif espagnol est sujet, attribut ou COD la construction française correspondante comporte la préposition de. Il faut donc être très vigilant quand on traduit du français vers l’espagnol, notamment dans le cas de certaines tournures impersonnelles (il est + adjectif + de + infinitif ou c’est + substantif + de + infinitif) : Il est important de travailler → Es importante trabajar (« trabajar » est sujet de « es ») ; C’est une honte de se comporter ainsi → Es una vergüenza portarse así (« portarse » est sujet de « es »). Pour d’autres différences de construction entre le français et l’espagnol, voir Bedel, § 385 § 347 de la Nouvelle grammaire…, 2017 L’infinitif ou le groupe infinitif peut aussi être complément d’un substantif ou d’un adjectif (il est alors relié à ce substantif ou cet adjectif par une préposition, qui n’est pas nécessairement la même en français et en espagnol) : – complément d’un substantif : une façon de parler → una manera de hablar ; machine à écrire → máquina de escribir ; – complément d’un adjectif : facile à comprendre → fácil de entender. L’infinitif ou le groupe infinitif peut être le noyau d’un complément circonstanciel du verbe : – complément circonstanciel de cause, après les prépositions por et de : Mi mente ya estaba agotada de tanto pensar ; – complément circonstanciel de but, après a et para : Me instalé para siempre a trabajar ahí ; – complément circonstanciel de conséquence, après para ou como para et en association avec bastante, demasiado, tanto, suficiente : Estoy demasiado cansado para salir esta noche ; – complément circonstanciel de condition, après de ou a : De haberlo sabido, hubiéramos ido ; – complément circonstanciel de concession, après con ou a pesar de : Con tener tanto dinero, vive miserablemente ; – complément circonstanciel de manière, après sin, con ou como para : No me acuesto sin haber escuchado las noticias ; – complément circonstanciel de temps, après tras, hasta, antes de, después de, luego de et al (contraction de la préposition a et de l’article el) : Al verme, me saludó. L’infinitif exprimant une circonstance de l’action Bedel, § 389 § 352 de la Nouvelle grammaire…, 2017 Enfin, il peut être le noyau d’une proposition indépendante. C’est le cas dans: – des phrases exhortatives (pour donner un ordre), lorsqu’il est précédé de a: ¡A callar! ¡A dormir! – des phrases impersonnelles : Girar a la derecha. No pisar el césped. Servir frío. -3- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps – des phrases interrogatives de caractère délibératif (le locuteur se pose la question à lui-même) : ¿Qué hacer? ¿Por dónde empezar? 1.2.2- Substantivation Certains infinitifs ont donné de véritables substantifs (de langue) : el deber, el placer, el poder, un ser, etc. Ce sont des substantifs à part entière, qui peuvent donc, comme n’importe quel substantif, se mettre au pluriel : cantares, deberes, haberes, placeres, poderes, seres, pesares, decires, amaneceres, dares y tomares, etc. Le nombre de ces substantifs est assez restreint ; le français en a davantage que l'espagnol : le souvenir, le rire, le pouvoir, le déjeuner, etc. Il faut distinguer ces substantifs à part entière (substantifs de langue) de ce que l’on appelle l’infinitif substantivé, qui est une construction de discours. En espagnol tout infinitif peut être précédé d’un déterminant (article, démonstratif, possessif, indéfini, exclamatif). On dit alors que l'infinitif est substantivé : El tren se puso suavemente en marcha y el silbar del vapor y el girar de las ruedas apagaron los demás sonidos (J. Goytisolo) ; ¡Qué sonreír el de la chiquilla! (J. R. Jiménez). Dans ce cas, l’infinitif reste un verbe et il peut avoir des compléments d’objet ou des compléments circonstanciels (comme dans l’exemple suivant, où « en un restaurante » est un complément circonstanciel de lieu) : A mí, que soy bastante tímido, me resultaba incómodo el entrar en un restaurante y sentirme mirado (Julio Feo, Aquellos años). Le français ignore ce procédé. En résumé : a) En espagnol, tout infinitif peut être substantivé, c’est-à-dire précédé d’un déterminant ; il reste malgré tout un verbe : il a des compléments typiques du verbe (complément scirconstanciels, compléments d’objet) et il ne peut pas être mis au pluriel. C’est impossible en français. b) Quelques infinitifs seulement ont donné lieu à des subtantifs à part entière, qui peuvent être pluralisés. Il existe aussi en français des substantifs issus d’infinitifs. 1.3- Le gérondif 1.3.1- Principaux emplois Très fréquemment, le gérondif se rapporte à un verbe conjugué à une forme personnelle (indicatif ou subjonctif) ; il modifie ou précise le sens du verbe comme le ferait un adverbe et joue donc le rôle de complément circonstanciel : Hablaba gritando, Contestó sonriendo. Il peut s’agir d’un complément circonstanciel de manière, de moyen, de condition, de cause, de temps, de but ou encore de concession. Parfois, il est difficile d’identifier cette nuance circonstancielle. Le plus souvent, l’action exprimée par le verbe principal et l’action exprimée par le gérondif sont simultanées : Llegaban cantando ; Buscando los lentes encontré la factura del dentista ; Estando yo ausente, le atenderá mi hermana. Mais l’action à laquelle réfère le gérondif peut aussi être antérieure : [...] llamó al ventero y, encerrándose con él en la caballeriza, se hincó de rodillas ante él [...] (Quijote, cap.III) ou, plus rarement aujourd’hui, postérieure : Entonces abrió la ventana y saltó, cayendo sobre las matas de hortensias [...] (Isabel Allende, La casa de los espíritus). Il peut également être le second élément d’une périphrase verbale (voir chapitre suivant) : Estoy trabajando ; El escándalo iba creciendo. Il peut aussi s’appliquer à un substantif : Vi una mujer peinándose. -4- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps Enfin, il peut être utilisé de manière indépendante (il ne dépend ni d’un verbe ni d’un substantif) : – pour renvoyer à une action en cours : – ¿Qué hacéis ? –Nada. Descansando un rato. – pour décrire une scène (titres de tableaux ou de photos) : Saturno devorando a un hijo (titre d’un tableau de Goya) 1.3.2- Le gérondif déterminatif Lorsqu’il se raporte à un substantif, le gérondif espagnol ne peut avoir une valeur déterminative4, c’est-à-dire qu’il ne peut servir à restreindre la signification du substantif : *Los alumnos viviendo lejos llegaban tarde a la escuela5. L’emploi du gérondif est incorrect car il sert ici à distinguer les élèves dont il s’agit (ceux qui vivent loin) des autres élèves ; pour que la phrase soit correcte, il faut le remplacer par une proposition relative : Los alumnos que vivían lejos llegaban tarde a la escuela. De plus, le gérondif doit exprimer une action en train de se dérouler et pas une caractéristique ou une qualité : *Recibí una caja conteniendo libros, *Tienen un perro siendo cojo. Il faut donc être particulièrement vigilant lorsque l’on traduit du français vers l’espagnol, car le participe présent français ne connaît pas ces restrictions. Ainsi, dans Je le vis plusieurs fois durant les jours suivant notre rencontre, le participe présent français « suivant » détermine le substantif « jours » (il sert à préciser de quels jours il s’agit), il ne doit donc pas être traduit en espagnol par un gérondif mais par une proposition subordonnée relative : Lo vi varias veces durante los días que siguieron nuestro encuentro. 1.4- Le participe ~ L’adjectif participial 1.4.1- Participe et adjectif participial Il faut distinguer le participe (passé), employé avec haber pour former les temps composés et qui est invariable (contrairement au français) : Les chansons que nous avons chantées → Las canciones que hemos cantado, et l’adjectif participial, employé avec ser, estar ou comme un adjectif, qui s'accorde en genre et en nombre avec le substantif auquel il se rapporte : Juan es estimado, Manuela es estimada, Hombres perseguidos. 1.4.2- Participes et adjectifs participiaux irréguliers Quelques verbes ont un participe irrégulier, comme abrir → abierto, decir → dicho, romper → roto, etc. En outre, certains verbes donnent lieu à deux adjectifs participiaux : l’un, régulier, comme le participe, s’emploie plutôt avec ser ; l’autre, irrégulier, s’emploie dans les autres cas : Lo que más me ha molestado de este país, son las lluvias torrenciales (Miguel Barnet, Gallego) → participe employé avec haber (régulier) ; Los políticos [...] no quieren ser molestados. (El País, in Bedel, § 403c) → adjectif participial régulier, employé avec ser ; Ignacio se sentía molesto (J.M. Gironella, in Bedel, § 403c) → adjectif participial irrégulier. Participes irréguliers et participes ayant une double forme (régulière et irrégulière) Bedel § 360-361 § 321-322 de la Nouvelle grammaire…, 2017 4 Seules exceptions : ardiendo et hirviendo. 5 L’astérisque devant l’exemple indique qu’il s’agit d’une phrase incorrecte. -5- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps 1.4.3- Adjectifs participiaux à valeur active Certains adjectifs participiaux sont susceptibles de prendre une valeur active, comme : aburrido : ennuyeux acomodado : aisé aficionado : amateur atrevido : hardi callado : discret, réservé cansado : fatigant desconfiado : méfiant despiadado : impitoyable divertido : amusant entendido : connaisseur, entretenido : divertissant esforzado: courageux compétent malpensado : qui a l’esprit mal tourné pesado : pénible leído : cultivé, qui a beaucoup lu presumido : prétentieux sufrido : patient, résigné porfiado : entêté Exemple : Aquella misma tarde consultó con el diácono de la parroquia, que era un hombre leído y que había visto mundo (se decía que había llegado hasta Andorra y que chapurreaba el vascuence). (Carlos Ruiz Zafón, La sombra del viento) 2- LE SUBJONCTIF 2.1- Les temps du subjonctif Le subjonctif comporte 4 temps : le présent (terminé en -e ou -a) ; le futur (terminé en -re), qui a disparu aujourd'hui et ne se trouve plus que dans le langage juridique ou religieux ; les deux imparfaits (terminés en -ra ou -se). Au subjonctif, le temps est découpé en deux époques : le révolu (ce qui est passé) et le non révolu (le non passé). Le point de repère est le moment de l’énonciation, c’est-à-dire le moment où le locuteur parle. moment révolu de l'énonciation non révolu Le subjonctif présent se rapporte au non révolu, jamais au révolu : moment révolu de l'énonciation non révolu subjonctif en -e/-a (subjonctif présent) Il faut être très prudent avec la notion de temps au subjonctif, et ne pas se laisser abuser par la terminologie. Le subjonctif dit « présent » ne porte pas sur le présent, mais bien sur le non révolu. Il sert donc à évoquer aussi bien des événements situés dans le présent que des événements situés dans le futur : Quiero que lo hagas ahora mismo ou au futur : Quiero que lo hagas mañana. -6- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps Le subjonctif imparfait peut s’appliquer au révolu et au non révolu : moment révolu de l'énonciation non révolu –∞ +∞ -ra / -se Aquí estoy, porque si no estuviera, protestarías [présent] ; Me contestaron lo de siempre : que volviese el mes próximo [futur] ; Me dijo que viniera al día siguiente [passé] La forme en -ra et la forme en -se ont aujourd’hui la même valeur mais la forme en -se est en train de disparaître progressivement. La forme en -ra est obligatoire quand : – elle remplace un plus-que-parfait de l’indicatif ou un passé simple dans les subordonnées relatives, temporelles, comparatives ou de manière : Las palabras del que fuera [= había sido] director de la entidad, Juan Ramón Godo, no dejaron de sorprenderme (Iker Jiménez, Enigmas sin resolver) ; Veintisiete años han transcurrido desde que la artista apareciera [= apareció] muerta a causa de una sobredosis de heroína y precisamente cuando acababa de editarse su último disco (El País, 25/08/1997). Cet emploi ne se trouve qu’à l'écrit. – elle est l’équivalent du conditionnel présent (avec les verbes haber, querer, poder et deber) : Quisiera [= querría] descansar. 2.2- Emplois du subjonctif On emploie le subjonctif aussi bien dans certaines propositions indépendantes ou principales que dans certaines subordonnées. Les emplois du subjonctif dans les subordonnées seront étudiés dans les différents chapitres consacrés aux propositions complétives, relatives et circonstancielles. On n’étudiera ici que le cas des propositions indépendantes ou principales. Le subjonctif est utilisé dans une proposition indépendante et principale : 2.2.1- Pour exprimer un ordre Que + subjonctif : – Que se prepare inmediatamente para partir el coronel Radere y que avisen a mi chambelán el conde de Orgaz (Juan Antonio Vallejo-Nágera, Yo, el rey). No + subjonctif, pour l’interdiction : No mientas. 2.2.2- Pour exprimer un souhait Il existe différents types de souhaits : ▪ des souhaits portant sur le présent ou le futur, qui peuvent être : – réels : le locuteur désire que le souhait se réalise ; – irréalisables : le locuteur formule un vœu sans y croire vraiment, il pense que la probabilité de réalisation est infime, voire nulle ; -7- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps ▪ des souhaits portant sur le passé (souhaits rétrospectifs) : on formule un souhait sur un événement passé, qui ne s’est donc pas réalisé comme on l’espérait. Que + subjonctif présent (ou passé6), pour un souhait réel : Que tengas suerte. Ojalá, así (« pourvu que, que, Dieu veuille que, si seulement… ») – + subjonctif présent ou passé pour un souhait réel : ¡Ojalá haya sitio! ; ¡Así se muera! ; Sé que leerán estas líneas solo si no se aburrieron en la mitad, como suele pasar con tantos libros. Ojalá hayan llegado hasta acá y pueda despedirme de ustedes (Adriana Penerini, La aventura de ser mamá). – + subjonctif imparfait pour un souhait irréalisable : Ojalá fuera cierto lo que cuentan las revistas que me facilita el comandante del castillo, según las cuales todo lo que sucedió en el bando vencedor era estricta justicia; pero es vana ilusión el creerlo (José Luis Olaizola, La guerra del general Escobar) ; JOAQUINA –Ya se conoce que usted es hombre de fundamento. GERTRUDIS – ¿Si lo es? ¡Así fueran todos! (Ramón de la Cruz, El Prado por la noche) ; Ojalá + subjonctif plus-que-parfait pour un souhait rétrospectif : ¡Ojalá hubiera comprendido el pensamiento de Bolívar como lo entiendo ahora, cuando es demasiado tarde para alterar el curso que tomó mi vida! (Rosa M.ª Britton, No pertenezco a este siglo). Quién + subjonctif imparfait (souhait irréalisable) ou + subjonctif plus-que-parfait (souhait irréalisable) exprime toujours un souhait personnel, à la première personne du singulier (‘Ah, si je’) : ¡Quién fuera todavía niño para disfrutar de un balón, de una merienda, de un recorrido en barcaza! (Manuel Hidalgo, Azucena, que juega al tenis). 2.2.3- Pour exprimer un doute ou une hypothèse Quizá(s), acaso, tal vez (« peut-être ») – Si ces trois adverbes de doute sont placés après le verbe, celui-ci est à l’indicatif : Fue quizás el instante de mayor tensión (Juan José Benítez, Caballo de Troya 1) – S'ils sont placés avant, le verbe est soit à l'indicatif (quasi-certitude) : Quizás le parecía que terminar su vida en una cárcel no era una catástrofe (Mario Zaldívar, Ahora juega usted Señor Capablanca) ; soit au subjonctif (pour souligner le caractère éventuel ou hypothétique de l'action) : Volvió después a llamar más fuerte, esta vez con el puño. Quizás el periodista durmiese profundamente (Arturo Pérez- Reverte, El maestro de esgrima) – D'autre part, l’indicatif s’impose quand l’éventualité porte non pas sur l'action (c’est-à-dire le verbe) mais sur les circonstances : La muerte ayuda a pensar y a actuar bien. Quizá por eso me cuesta comprender por qué nuestra sociedad se empeña tanto en ocultarla, y cuando no puede, la disfraza y maquilla (La Vanguardia). « Quizá » porte sur « por eso » et non pas sur « me cuesta comprender », le verbe est donc obligatoirement à l’indicatif. N.B. Bien qu’il existe une légère différence de sens, vous pouvez employer indifféremment quizá ou quizás, les deux étant considérés comme équivalents par la Real Academia. 6 Rappel : le subjonctif passé est formé de haber au subjonctif présent + participe (haya cantado). -8- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps A lo mejor (« peut-être ») est toujours suivi de l’indicatif : Rodrigo reconoció que a lo mejor él tenía un gusto feo (Boris Izaguirre, 1965). 3- L’INDICATIF À l’indicatif, le temps est divisé en trois époques : passé, présent, futur Passé Présent Futur 3.1- Le présent de l’indicatif Ses emplois sont variés, il peut faire référence à : Un événement présent – un présent actuel (coïncidence exacte avec le moment d’énonciation) : – ¿Por qué sonríes? – Es que me estoy acordando de la película de anoche. – un présent duratif : El museo del Prado exhibe cuadros valiosísimos ; – un présent habituel : – ¿Cómo tomas el café ? – Lo tomo siempre sin azúcar ; – un présent gnomique (gnomique : qui se présente sous forme de sentences), lorsqu’il s’agit de vérités générales : El sol sale por el Este y se pone por el Oeste. N.B. Le présent de l’indicatif peut parfois remplacer l’impératif : Te sientas y te callas. Un événement passé – c’est ce que l’on appelle le présent « historique » ou présent « de narration » ; il sert à donner plus de vie au récit : Lope de Vega nace en 1562 ; No quería verlo pero ayer, apenas salgo a la calle, me lo encuentro. – por poco et casi (« pour un peu, peu s’en est fallu, faillir… ») sont toujours suivis du présent de l’indicatif même s’ils renvoient à un fait passé (on appelle cet emploi du présent « présent de conatu ») : Antonio se cayó una vez desde el puente y por poco se ahoga [pour un peu il se noyait / il a failli se noyer] ; Apareció un coche a toda velocidad que casi me atropella [qui a failli m’écraser]. Un événement futur – Llaman a la puerta. – No te levantes. Abro yo. – ¿Cuándo son las elecciones? – En mayo, creo. Mañana vamos a la piscina. -9- Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps 3.2- L’imparfait de l'indicatif On peut utiliser l’imparfait : – dans les descriptions : Fernando, que estaba lívido, sacó el revólver. – pour évoquer une action habituelle ou envisagée dans sa durée : Allí se celebraban bailes los domingos ; No supimos nada de ello porque entonces nostros vivíamos en Segovia. – pour renvoyer à un événement qui était sur le point de se réaliser mais ne s’est pas produit (imparfait de conatu) : Salía cuando llegó una visita. – pour évoquer un fait futur mais dont on sait qu’il n’aura pas lieu : Esta tarde había concierto, pero el pinaista está enfermo (le concert n’aura donc pas lieu) ; – pour atténuer une demande (imparfait de politesse) : Quería pedirle un favor (plus poli que Quiero pedirle un favor). – à la place du conditionnel présent, dans la langue parlée : Ya tenían [= tendrían] que estar aquí (J. Llamazares, cité dans Bedel, § 437 § 397 de la Nouvelle grammaire…, 2017). – à la place du conditionnel passé : De haber sido tu padre, no te dejaba yo vagar por ahí… (F. de Azúa, cité dans Bedel, § 437). Cet emploi est particulièrement fréquent avec les verbes poder, deber, avec tener que et avec haber de dans une phrase interrogative ou exclamative. – pour distribuer les rôles, dans les jeux d’enfants (« imparfait préludique ») : Yo era el príncipe y tú eras la princesa. En français, on utilise le conditionnel : Je serais le prince et tu serais la princesse. 3.3- Le passé simple et le passé composé Ces deux temps ont sensiblement la même valeur en espagnol et en français mais les deux langues diffèrent considérablement quant aux usages. En français, « le passé simple a pratiquement disparu de l’usage oral. [...] A l’écrit même, on observe une raréfaction des premières et deuxièmes personnes du passé simple, en particulier au pluriel (nous chantâmes, vous chantâtes). Cela peut tenir à la complexité morphologique des personnes du pluriel. Mais cette raréfaction a aussi une raison énonciative : dans la mesure où le passé simple s’est spécialisé comme temps du récit, il s’y emploie essentiellement à la 3 e personne, qui n’implique pas l’énonciateur, à la différence des deux premières. [...] Plus généralement, le passé simple est aujourd’hui en recul à l’écrit [...]. La littérature contemporaine n’utilise plus systématiquement la passé simple ; elle peut lui préférer le passé composé comme temps du récit » (M. Riegel, J.-C. Pellat & R. Rioul, Grammaire méthodique du français, Paris, PUF, p.538-539). On observe en outre que le passé simple est souvent associé à un registre de langue soutenu. Les francophones doivent donc être particulièrement vigilants car le passé simple est très régulièrement utilisé en espagnol, y compris à l’oral dans des registres informels. 3.3.1- Le passé simple Le passé simple sert à évoquer des faits passés (mais qui peuvent être très récents – ils peuvent même être immédiatement antérieurs au moment où l’on parle –) ; il est souvent utilisé - 10 - Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps quand l’événement est situé de façon précise dans une période temporelle passée : Me dijiste anoche que te despertara ; Se acabó la música. Il est également utilisé à la place du passé antérieur ou du plus-que-parfait dans une subordonnée : Lo había cuidado desde que nació [= desde que había nacido]. 3.3.2- Le passé composé Le passé composé n’est pas, à proprement parler, un temps du passé. En effet, il signifie simplement l’existence dans le présent (he) d'un événement envisagé rétrospectivement – souvent un événement achevé, terminé – (cantado). Résultativement, le passé composé permet de renvoyer indirectement à du passé, tout en gardant une implication étroite avec le présent. C’est pourquoi on l’utilise chaque fois que l’on veut insister sur les liens d’un événement achevé avec le présent du locuteur, en particulier pour : – insister sur le fait qu’une action s’est prolongée jusqu’au moment présent : El hombre, en los últimos 50 años, ha conseguido desequilibrar el biotopo de ese mar ; – mettre en avant les conséquences dans le présent d’un événement passé : No podemos ver el partido. Se ha roto la tele ; – renvoyer à une action qui s'est déroulée dans une période de temps non totalement révolue (hoy, esta semana, este año, etc.) : –¿Qué has hecho hoy? – Nada interesante. Ha sido un día aburrido. – référer à un événement passé, mais qui n’est pas situé dans une période de temps précise : Alfredo ha vivido muchos años en Ecuador. Pour plus d’exemples, voir Bedel, § 438 § 398 de la Nouvelle grammaire…, 2017 3.4- Le futur et le conditionnel 3.4.1- Valeurs temporelles Le futur permet d’évoquer un événement postérieur au moment présent alors que le conditionnel sert notamment à évoquer un événement postérieur à un repère passé : Sé que viviré → Sabía que viviría. 3.4.2- Futur et conditionnel de conjecture Outre ces emplois strictement temporels, le futur et le conditionnel peuvent également servir à exprimer une conjecture, une probabilité. Si la conjecture porte sur le présent, on utilise le futur : Juan no ha venido hoy, estará enfermo (Juan n’est pas venu aujourd’hui, il doit être malade) ou le futur antérieur s’il s’agit d’un fait totalement réalisé : Juan no está, habrá perdido el autobús (Juan n’est pas là, il a dû manquer son bus). Si la conjecture porte sur le passé, on utilise le conditionnel : Cuando lo conocí, tendría yo unos veinte años (Quand je l’ai rencontré, je devais avoir une vingtaine d’années) ou le conditionnel passé s’il s’agit d’un fait totalement réalisé : Juan no estaba, habría perdido el autobús (Juan n’était pas là, il avait dû manquer son bus). - 11 - Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps 3.4.3- Autres valeurs du conditionnel Le conditionnel sert aussi à exprimer des situations éventuelles (possibles, imaginaires), en particulier (mais pas uniquement) dans la proposition principale des phrases conditionnelles qui expriment une condition irréalisable (voir le chapitre sur les subordonnées circonstancielles) : Si fueras al cine, te acompañaría. Me encantaría viajar a la Patagonia. Mejor sería que te afeitaras la barba. On trouve aussi le conditionnel de politesse, qui, comme l’imparfait de politesse, sert à atténuer la force du propos : Querría saber el precio de ese libro. Le conditionnel peut également servir à émettre une hypothèse sur un fait présent faute d’informations précises, on parle alors de conditionnel « de rumeur » : Hasta ahora se han encontrado indicios de una decena de estos sistemas extrasolares alrededor de otras tantas estrellas pero con técnicas más indirectas. El planeta no sería visible porque estaría rodeado de polvo, según Sally Heap, uno de los descubridores (El País, 09/01/1997). Parfois le subjonctif en -ra peut remplacer le conditionnel (sauf lorsqu’il a une valeur de « futur » dans le passé ou lorsqu’il signifie une conjecture) ; cette substitution est fréquente avec les verbes querer et haber, un peu moins avec poder et deber : Quisiera [= querría] hacerle una pregunta ; Debieras [= deberías] beber menos. * * * EXERCICES Exercice 16 Indiquez la fonction de l’infinitif (ou du groupe dont l’infinitif est le noyau) dans les phrases suivantes. 1. De tener unos días libres, me iría a Canarias. 2. Deberías tener más paciencia. 3. No tengo interés en conocer a tu prima. 4. Lo esencial es adaptarse. 5. Al leer la noticia, me asusté. 6. A no ser por la posición del sol, era imposible orientarse en ese laberinto. 7. No estoy acostumbrado a madrugar. 8. Siempre he soñado con ser escritor. Exercice 17 Donnez la fonction des syntagmes ayant le gérondif pour noyau dans les phrases suivantes. 1. Abrió la puerta introduciendo una tarjeta por la ranura. 2. Se rompió una pierna esquiando. 3. Salió al corredor, y habiendo notado que la escalera no estaba barrida aún, llamó a la portera. (Galdós, Fortunata y Jacinta) 4. Yendo con él, no te ocurrirá nada. 5. Creyendo que estaba roto, lo abandonó. 6. Las novelas se escriben combinando recuerdos. (Javier Cercas, Soldados de Salamina) 7. Pudiendo escribirle, no le escribí. 8. Colaborando todos, acabaremos a tiempo. - 12 - Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps Exercice 18 Remplacez les gérondifs incorrects. 1. Detuvieron un coche transportando droga. 2. He hallado una caja conteniendo fotos viejas. 3. Por la ventana, podía verse una mujer peinándose. 4. Necesito una asistenta sabiendo guisar. Exercice 19 (mode quasi-nominal) Traduisez les phrases suivantes. 1. Il est difficile de se concentrer quand il y a beaucoup de bruit. 2. Le consommateur a acquis des habitudes d’achat qui rendent difficile d’accepter un produit qui ne soit pas facile à trouver. 3. C’est un livre divertissant et amusant. 4. Les analphabètes du futur ne seront pas seulement les personnes ne sachant pas lire mais aussi celles ne maîtrisant pas la navigation sur internet. 5. L’air humide se refroidit en entrant en contact avec la surface de la terre ou de l’eau. 6. Il a dit que les branches de laurier seront bénies par le curé. 7. Ce livre fut imprimé clandestinement à Cadix. Exercice 20 (mode quasi-nominal) Traduisez la phrase suivante et justifiez votre traduction des mots soulignés. En passant la frontière, Joseph constata que les arbres, les nuages, les maisons défilant le long de la voie, avaient quelque chose de suisse. Les vaches suisses broutaient l’herbe suisse en regardant passer le train. Exercice 21 (indicatif) Identifiez les formes verbales en gras et donnez leur valeur. 1. Siempre tomo el café sin azúcar. 2. Tú, te quedas con nosotros. 3. Hola. Llamaba para preguntar por el puesto de traductor. 4. – ¿En qué piensas? – En nuestro viaje a Praga. 5. El sol sale por el Este y se pone por el Oeste. 6. Según las últimas noticias, el Partido Central sería el ganador de las elecciones. 7. Espérame un poco. Acabo pronto. 8. La madre de Arturo era muy alta. 9. En 1614, bajo el nombre de Alonso Fernández de Avellaneda, se publica en Tarragona una continuación apócrifa del Quijote. 10. – Vi a Julia y tenía toda la cara hinchada. – Se habría dado un golpe. 11. Me dio un golpe y por poco me mata. 12. Cuando vivíamos en Viena, íbamos a la ópera todas las semanas. 13. Hace mucho frío. Estaremos bajo cero. 14. – Esta mañana estaban agotados. – Se acostarían tardísimo ayer. 15. ¿Podría decirme dónde está la sección de ropa de niño? 16. Arturo está de mal humor. Habrá tenido problemas en la oficina. 17. Creo que estaría mejor con el pelo corto. 18. Apareció un coche a toda velocidad que casi me atropella. 19. Mañana había un examen, pero se ha anulado. - 13 - Espagnol – L2 – T2HF312-Grammaire (semestre 3) Chapitre 5 : Modes et temps Exercice 22 (tous les modes) Conjuguez les verbes entre parenthèses au temps qui convient. 1. – ¿Sabes si va a venir hoy Toni? – No, pero quizá (venir) mañana. 2. Mañana me operan. ¡Ojalá todo (ir) bien! 3. El sábado pasado nos (pasar) algo muy desagradable. (nosotros, dormir), pero un ruido nos (despertar). (ser) las tres de la mañana. (yo, cerrar) la puerta de la habitación con llave y (nosotros, quedarse) en la cama, muertos de miedo. Al cabo de un rato alguien (llamar) a la puerta. (yo, coger) el teléfono y (llamar) a la policía. Cuando (nosotros, oír) las sirenas de los coches, (mirar) por la ventana. ¡Los policías (hablar) con otros policías que (salir) de nuestra casa! 4. ¡Quién (tener) un Picasso! 5. ¿(tú, hacer) alguna vez senderismo? 6. La chica rompió a llorar y quizás por imitación su hermano menor también (llorar). 7. Cuando Rosa (vivir) en Pekín, (nosotros, ir) dos veces a verla. Exercice 23 (temps du passé) Traduisez les phrases en italique et justifiez votre traduction des mots soulignés. À l’époque de la découverte, toute la zone sud du Brésil servait d’habitat à des groupements parents par la langue et par la culture et que l’on classe sous le nom de Gé. Ils avaient été vraisemblablement refoulés par des envahisseurs récents de langue tupi qui occupaient déjà toute la bande côtière et contre lesquels ils luttaient. Protégés par leur repli dans des régions d’accès difficile, les Gé du sud du Brésil ont survécu pendant quelques siècles aux Tupi, vite liquidés par les colonisateurs. Dans les forêts des États méridionaux : Paraná et Santa Catalina, des petites bandes sauvages se sont maintenues jusqu’au XXe siècle ; il en subsistait peut-être quelques-unes en 1935 [...].(Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, 1955) - 14 -