Horticulture maraîchère au Cameroun - BTS II-2 - PDF
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Université de Dschang
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This document presents an overview of vegetable cultivation in Cameroon, focusing on the different ecological zones and their suitable crops. It highlights the impact of climate factors, like rainfall and temperature variations, on the choice of horticultural plants, providing specific examples of crops cultivated in each zone.
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2. CONDITIONS DE DÉVELOPPEMENT DES PRODUCTIONS HORTICOLES 2.1 Culture maraîchère au Cameroun L’activité maraîchère au Cameroun est très diversifiée. On produit entre autre : l’amarante, l’aubergine, le melon, la morelle noire, le basilic, la betterave, l’oignon, la carotte la pastèque, le c...
2. CONDITIONS DE DÉVELOPPEMENT DES PRODUCTIONS HORTICOLES 2.1 Culture maraîchère au Cameroun L’activité maraîchère au Cameroun est très diversifiée. On produit entre autre : l’amarante, l’aubergine, le melon, la morelle noire, le basilic, la betterave, l’oignon, la carotte la pastèque, le céleri, le persil, le chou, le piment, le poireau, le gombo, le poivron, la tomate, le haricot vert, la laitue. Cette diversité de produit vient du fait que le Cameroun possède une diversité de microclimats et de sols regroupés en 5 zones agroécologique (Fig 1). 2.1.1 La zone soudano-sahélienne (zone I) Cette zone recouvre approximativement les régions du nord, de l'Extrême Nord, et une partie de l’Adamaoua soit une superficie de 100 353 Km2. Le climat est caractérisé par une pluviométrie de type monomodale de durée et d'intensité variables (de 400 à 1200 mm par an du Nord au Sud). Les températures varient dans le même sens, avec des moyennes pouvant atteindre 28° C à Garoua, tandis que les maxima sont de l'ordre de 40 à 45° C en avril. Les cultures les plus pratiquées sont le sorgho, le mil, le coton, le maïs, le riz, l'arachide, le niébé. En termes maraîchères, la culture la plus pratique est pratiquée l’oignon. 2.1.2 La zone des hautes savanes guinéennes (zone II) Cette zone recouvre essentiellement la région de l'Adamaoua ainsi qu’une partie de la région du centre sur une superficie totale de 123 077 km2. Le climat qui y règne est de type soudanien, tropical humide à deux saisons par an. La pluviométrie moyenne annuelle est de l'ordre de 1500 mm, avec environ 150 jours de pluie. Du fait de l'altitude, les températures sont modérées, avec des moyennes mensuelles de l'ordre de 20 à 26° C. On y cultive le maïs, l'arachide, ainsi que les ignames. 2.1.3 La zone des Hauts Plateaux (zone III) Cette zone recouvre les régions de l'Ouest et du Nord-Ouest et représente une superficie totale de 31 192 km2. Le climat est de type "camerounien d'altitude", marqué par deux saisons d'inégales longueurs: une saison sèche, qui va de minovembre à mi-mars, et une saison des pluies qui dure de la mi-mars à la mi-novembre. Les températures moyennes sont basses (19° C), et les pluies abondantes (1500 -2000 mm) tombent suivant une configuration monomodale. Toutes sortes de cultures y sont pratiquées: caféier, théier, bananier, maïs, arachide, riz, etc. c’est le pôle par excellence de production des cultures maraîchères. C’est ainsi que certains marchés périodiques de l’ouest du Cameroun (Baranka dans le Lebialem, Bafou, dans la Menoua, Kombou dans les Bamboutos, Foumbot dans le Noun et Santa dans la Mezam) sont ainsi devenus de véritables pôles de collecte et de transfert pour les grandes villes d’Afrique centrale. 2.1.4 La zone de forêts denses humides à pluviométrie monomodale (zone IV) Elle couvre les régions du Littoral et du Sud-Ouest. Elle occupe une superficie de 45 658 km2. Le climat qui y règne est de type "camerounéen", très humide et chaud, variante du climat équatorial. Les pluies y sont abondantes, en moyenne 2 500 à 4 000 mm, à l'exception de la localité de Debundscha considérée comme l'une des régions les plus pluvieuses du monde, avec 11 000 mm d'eau par an qui tombent suivant un régime pluviométrique monomodal avec une saison sèche très peu prononcée. La température varie entre 22 et 29°C et l'humidité de l'air entre 85 et 90 %, d'où le caractère lourd de l'atmosphère. Les cultures 8 annuelles dites vivrières sont ici difficilement quantifiables. A côté de celles-ci, la zone regorge de grandes cultures d'exportation: caféier, cacao, théier, bananier et bananier plantain, palmier à huile, hévéa, etc. 2.1.5 La zone de forêts humides à pluviométrie bimodale (zone v) Cette zone s'étend sur la majeure partie du plateau sud du Cameroun entre 500 et 1000 m d'altitude. Elle couvre les régions du Centre, du Sud et de l'Est, sur une superficie totale de 165 770 km2. Chaud et humide, le climat est de type "guinéen", avec des températures moyennes de 25° C et une pluviométrie de 1500-2000 mm par an, répartie en deux saisons humides bien distinctes. Permettant deux cycles de cultures et un calendrier agricole étalé avec semis et récoltes échelonnés. Il s'agit essentiellement de cultures pérennes (cacao, caféier robusta, divers arbres fruitiers) et annuelles et pluriannuelles (bananier plantain, canne à sucre, maïs, tabac, cultures maraîchères, tubercules, etc.). 2.2. ÉCOLOGIE DES CULTURES MARAÎCHÈRES 2.2 1 Facteurs climatologiques En Afrique, la culture des légumes présente certaines difficultés : pluies intenses, soleil ardent ou ensoleillement insuffisant, saison sèche trop courte ou trop longue, température moyenne annuelle élevée, sont autant de facteurs restrictifs. Le choix des plantes à cultiver comme légume dépend du régime thermique (températures maximales et minimales), des pluies (quantité et répartition), de l’humidité relative de l’air et de la photopériode. L’altitude de la région décide de la possibilité de cultiver les légumes des régions tempérées, comme le poireau, le chou-fleur, les haricots communs, les pois, etc. Le succès de la culture des légumes dépend aussi de la durée de la photopériode. Les véritables légumes tropicaux sont adaptés à la température élevée et à l’humidité des basses terres tropicales, ainsi qu’aux jours courts et aux sols relativement pauvres. Ils sont par conséquent de loin les plus faciles à cultiver en toutes saisons sous réserve qu’ils aient de l’eau. Avant d’introduire une espèce maraîchère sous les tropiques, il importe de vérifier que sa température optimale de croissance et ses exigences photopériodiques ne sont pas incompatibles avec les conditions climatiques locales. Si, par ailleurs, on connaît sur place des types locaux de l’espèce que l’on désire développer, il faut se garder de les mépriser : ces variétés locales traditionnelles pourront être précieuses par leurs caractères d’adaptation lors d’éventuels programmes de sélection. ❖ Besoins en eau : Si l’eau est disponible en quantité suffisante, presque tous les légumes qui conviennent à une altitude donnée peuvent être cultivés à l’exception de ceux qui ne peuvent résister aux pluies abondantes et doivent de ce fait être cultivés pendant la saison sèche, tels que les choux pommés, les melons, les pastèques et à un moindre degré le concombre. Si la quantité d’eau est insuffisante pendant la saison sèche, il faut se limiter aux légumes qui ont besoin de peu d’eau, comme les feuilles de patate douce, le manioc, les courges et les calebasses. Le gombo p.ex. supporte aussi une certaine pénurie d’eau. Les pluies insuffisantes ou les périodes sèches trop longues peuvent être compensées par un bon apport d’eau particulièrement par irrigation. 9 ❖ Température : Les températures élevées peuvent être nuisibles, particulièrement les températures nocturnes élevées. Ce phénomène du thermopériodisme journalier est bien connu chez la tomate : la plante adulte montre la croissance la plus rapide et la floraison la plus abondante lorsqu’un écart de 10 – 12°C se manifeste entre la nuit et le jour : une alternance de 16 – 28°C est beaucoup plus favorable qu’une température constante de 22°C. Tableau 3 : Intervalles de température (moyennes des minima et maxima) permettant une croissance satisfaisante pour diverses espèces maraîchères Intervalles de Espèces légumières (noms vernaculaires) température favorable Chou-fleur, Pois, Chou de Bruxelle (Brassica oleracea L. var. 13 - 21°C gemnifera Zenk.) 15 - 24°C Chou de chine (Brassica chinensis L.), Laitue 15 - 27°C Betterave, Oignon, Carotte, Laitue, Chicorée 15 - 28°C Concombre, Echalotte, Melon, Courge 18 - 29°C Haricot vert, Radis, Tomate 21 - 30°C Gombo, Aubergine, Pastèque D’après CHILDERS et al. ❖ Photopériode : Le photopériode a un effet sur plusieurs cultures de légumes et il faut en tenir compte pour choisir les cultivars qui conviennent sous les conditions tropicales. Les plantes à jours longs comme le poireau ne fleurissent, ni ne produisent de graines, ni ne forment de bulbes sous les conditions tropicales. En conséquence, il faut importer les semences. IL est avantageux pour la culture des légumes-feuilles sous les tropiques que leur réaction au jour court ne soit pas trop forte. Une floraison précoce peut avoir pour résultat une baisse de la récolte totale en feuilles et une diminution de la qualité par suite d’un mélange d’inflorescences et de feuilles. Un choix raisonné d’une date de semis assurant que la photopériode aura ou n’aura pas d’effet sur le développement adéquat d’un légume donné, peut augmenter le rendement d’une culture légumière. ❖ Humidité de l’air : Elle peut être très élevée dans les régions tropicales chaudes et humides (> 80%), même en saison sèche. La plupart des légumes-feuilles tropicaux, semblent avoir un meilleur comportement sous une forte humidité relative. Néanmoins, une humidité de l’air élevée est un handicap pour la plupart des espèces légumières, car elle favorise le développement des maladies et des parasites. C’est pourquoi les meilleurs résultats sont généralement obtenus en culture irriguée dans les régions arides ayant une humidité relative atmosphérique inférieure à 60% 2.2.2 Facteurs édaphiques a) le sol 10 La plupart des légumes se développent bien dans un sol argileux, perméable, dont le pH est entre 6 et 7. Le sol doit avoir aussi une bonne capacité de rétention d’eau suffisante pour permettre à la plante de supporter les courtes périodes sans pluie. Le sol ne doit être ni trop meuble, ni trop sablonneux, ni trop lourd ni trop argileux car il retient alors insuffisamment l’eau et les éléments nutritifs. Les sols aptes à la culture des légumes sont habituellement : Des Jeunes sols de forêt, riches en humus. Cependant, ils nécessitent beaucoup de travail pour l’abattement le défrichement ; Les sols des vallées fluviales où des matériaux fins se sont déposés graduellement, sous réserve qu’ils ne soient pas trop sablonneux ou caillouteux ou soudainement inondés ; Les sols dans une dépression ou un affaissement de terrain b) Acidité et salinité du sol : L’acidité d’un sol, qui a une action sur la plante et l’assimilation des éléments nutritifs, est exprimée par le pH. On obtient cette valeur suite à une analyse de sol. Le pH idéal d’un sol maraîcher se situe autour de 6 - 7. Des sols acides ou des sols alcalins posent des problèmes pour certaines cultures maraîchères. Le tableau 4 donne la tolérance de quelques légumes au pH du sol. Tableau 4 : Tolérance des cultures maraîchères au pH du sol Plantes craignant l’acidité Betteraves, chou cabus, chou-fleur, épinard, (préférence : pH 6 - 6,8) laitue, melon, oignon, poireau Plantes tolérantes Ail, aubergine, carotte, concombre, cornichon, (préférence : pH 5,5 - 6,8) courgette, haricot, navet, persil, pois, poivron, radis, tomate Plantes très tolérantes Chicorée, échalote, oseille, pastèque, patate (préférence : pH 5 - 6,8) douce, pomme de terre Source : CDH de Cambérène – Dakar Il est possible d’améliorer les sols acides par le chaulage (amendement calcaire). Si on a un léger problème de salinité du sol, on pourra y remédier en observant les conseils suivants : - Ne pas utiliser des engrais qui contribuent à la salinité du sol (chlorure de potasse, nitrate d’ammoniaque) et éviter les doses excessives d’engrais (pas plus de 50g/m2). - Choisir des espèces peu ou moins sensibles à la présence de sels dans le sol ; - Utiliser des matières organiques bien décomposées et pas trop fraîches. 2.3 IRRIGATION DES CULTURES MARAÎCHÈRES L’eau est indispensable aux cultures maraîchères. Les fruits frais et certains tissus végétaux peuvent contenir jusqu’à 90% d’eau ; en outre, une déficience en eau réduit considérablement ou supprime la photosynthèse. Il arrive cependant que l’excès d’eau pendant la saison des pluies soit un facteur limitant la production. Dans ce cas, il convient 11 de remédier à cette situation par un drainage du terrain et par des cultures en billons ou en planches assez hautes qui facilitent l’évacuation des eaux de pluie. L’irrigation bien conduite est le moteur de l’intensification de la culture du sol, de l’augmentation des rendements et de la qualité des produits maraîchers. Les apports d’eau peuvent se faire à l’arrosoir, par aspersion, à la rigole, par submersion et au « goutte à goutte ». a) L’arrosoir L’utilisation de l’arrosoir est certes le mode d’irrigation le plus simple pour le jardin potager familial si l’on dispose d’une source d’eau très proche du jardin. b) L’irrigation par aspersion C’est le système le plus classique. Il est souvent associé à la culture en planches ou en billons pour évacuer les eaux pluviales. Si la pente générale du jardin maraîcher est ≤ 5%, on peut disposer les planches et billons dans le sens de la pente et creuser à la partie inférieure un canal d’évacuation des eaux ; Si la pente est > 5%, on trace ces planches et billons contre la pente, en les interrompant de façon que les eaux de pluie suivent un trajet en chicane. Dans le jardin potager familial, on dispose de petits arroseurs fixés sur des tuyaux souples qui sont déplacés au fur et à mesure des besoins. Le choix se portera sur des arroseurs (ou sprinklers) donnant une pluie fine et ténue qui ne provoquent aucun dégât aux légumes. Il existe des variantes du système en utilisant : des tuyaux perforés ou une pomme d’arrosoir à jet réglable. Dans les cultures de plein champ, il convient mieux de mettre en place des tuyaux restant à poste fixe tout au long de la saison d’irrigation, les manipulations se limitant au déplacement des arroseurs et de quelques tuyaux secondaires. Les rampes pivotantes autour d’un point fixe représentent une variante du système d’arrosage par aspersion. Ce système semble fort indiqué pour les cultures maraîchères. c) L’irrigation à la rigole Cette méthode demande des disponibilités en eau plus abondantes que dans le mode d’irrigation par aspersion et des investissements plus élevés au départ. Il faut en effet niveler le terrain et faire en sorte que la pente soit régulière et comprise entre 1 et 2. Quoi qu’il en soit, ce système est apprécié si le nivellement du sol a été effectué correctement et si l’eau peut circuler facilement dans les petits canaux d’irrigation. Un des avantages de la méthode réside dans le fait que l’eau ne recouvre pas le feuillage des plantes, ce qui est parfois à l’origine du développement de certaines maladies cryptogamiques. d) L’irrigation par submersion (bassins ou cuvettes) Lorsque la pente de terrain est nulle, le ruissellement est quasi impossible. Un débit supérieur à la perméabilité du sol permet d’amener l’eau jusqu’à l’extrémité des parcelles. L’eau peut alors s’accumuler en une nappe qui s’infiltre peu à peu. Cette méthode à comme inconvénients: le tassement du sol en profondeur ; la réduction de la perméabilité ; l’asphyxie temporaire des plantes et les pertes d’eau relativement élevées. 12 e) L’Irrigation goutte à goutte Cette méthode est relativement nouvelle ; elle consiste à apporter quotidiennement aux plantes la ration d’eau en la localisant. On installe donc le long des lignes de plantation ou de semis, des tuyaux plastiques perforés délivrant l’eau « goutte à goutte » au pied des plantes. Le débit des goutteurs est faible et de l’ordre de quelques litres à l’heure Un des points faibles de ce système est son prix de revient car il implique une couverture totale, donc un investissement assez important. De plus, le principe même du « goutte à goutte » conduit à une densité assez élevée de goutteurs pour les plantes dont les écartements sont faibles ; l’eau doit en outre être très pure ou filtrée afin de ne pas colmater les orifices des tuyaux plastiques les plus fins. Cette technique présente un intérêt indiscutable lorsque les réserves en eau sont limitées, sur les sols fragiles, ou encore là où leur perméabilité est trop forte (percolation) et bien sûr….où l’eau est chère. La fertilisation des plants avec des engrais liquides peut en outre être assurée par le branchement d’un système très simple sur la conduite principale. f) Conseils pratiques pour l’irrigation des cultures maraîchères Après semis et au moment de la germination des semences, il est recommandé d’arroser légèrement et d’une façon constante afin de maintenir le sol humide : l’absorption de l’eau par la graine varie selon les espèces maraîchères ; Éviter d’arroser au cours des heures chaudes de la journée. Il est préférable d’arroser tôt le matin ou en fin d’après-midi ; Éviter tout excès d’eau qui conduit la plante à la mort par asphyxie du système radiculaire de même qu’un lessivage du sol (celui des éléments fertilisants) ; Augmenter l’arrosage : a. Quand la température s’élève ou quand souffle le vent sec (harmattan), b. En fonction du développement végétatif de la plante, c. Au moment de la formation des récoltes (pommaison, bulbaison, tubérisation, fructification, etc.) ; S’il y a risque d’excès d’eau (saison des pluies), faire des cultures sur billons ou sur planches surélevées afin d’assurer un meilleur drainage ; Ne pas attendre que les plantes montrent les signes de sécheresse ou commencent à faner pour irriguer. L’expérience a prouvé que d’une façon générale, les cultures maraîchères avaient besoin de 30 mm d’eau/semaine pour avoir une croissance normale et utiliser au mieux les éléments nutritifs du sol; Arrêter l’irrigation en fin de culture avant récolte pour certaines espèces (pomme de terre, oignon,…) ; Biner régulièrement afin de permettre une bonne pénétration de l’eau dans le sol et pour diminuer l’évaporation ; 13 2.4 FACTEUR HUMAIN II-4-1. La main d’œuvre Les cultures maraîchères sont exigeantes en main d’œuvre. Le maraîchage demande un travail soutenu et une bonne organisation des tâches à réaliser chaque jour. On estime qu’en moyenne, il faut 3 à 5 ouvriers qualifiés en permanence pour faire un hectare de maraîchage, à certains moments assistés par une main d’œuvre temporaire pour des besoins ponctuels comme la plantation ou le repiquage, la récolte, etc. La main-d'œuvre salariée représente une dépense importante dans la production maraîchère. Avec une main-d’œuvre familiale, il est possible, suivant le nombre des membres de la famille, de faire un jardin potager familial de 1500 à 5000 m2. Dans un groupement de producteurs, les surfaces cultivées par membre peuvent être variables et vont de quelques planches à quelque 100 m2. La surface dépendra alors des besoins de chaque membre du groupement pour l’autoconsommation et/ou la vente. La production maraîchère destinée à la commercialisation doit être suffisamment rémunératrice pour valoriser le travail du paysan et de sa famille, ainsi que les investissements faits. Cette main-d'œuvre doit être aussi qualifiée. Contrairement aux grandes cultures, en maraîchage, on aura plusieurs dizaines d’espèces et de variétés à cultiver qui ont toutes leurs exigences particulières en ce qui concerne les techniques culturales, la protection, la récolte, la conservation, etc... Et il faut donc que les producteurs assistés par leur encadrement, soient capables de produire ces cultures de façon correcte. II-4-2. L’encadrement En l’absence de producteurs qualifiés et expérimentés, il devient très important d’assurer un bon encadrement technique des maraîchers. Car chaque année la méconnaissance des techniques culturales ainsi que des problèmes phytosanitaires et de leur contrôle, occasionnent des pertes de production très importantes. II-4-3. La commercialisation Une grande partie de la production maraîchère sera vendue sur les marchés. La commercialisation est un aspect trop souvent négligé dans la planification d’une activité maraîchère. Chaque année on continue à observer qu’il existe des moments de forte production, voire même de surproduction, à la fin de la saison sèche. Et des moments de pénurie de légumes (exotiques) surtout pendant la saison des pluies et en début de la saison sèche. L’offre de légumes sur les marchés est très variable. On peut considérer que la demande de légumes par la population d’une certaine zone sera plus ou moins constante pourvu qu’il y ait des légumes sur les marchés à des prix raisonnables pendant toute l’année. Les légumes étant des denrées périssables qui ne se conservent peu ou pas, exception pour quelques légumes, leur commercialisation sera donc dirigée par la loi de « l’offre et la demande ». Le prix sera faible en période de forte production et élevé en période de faible production. Si la production est surtout destinée à la vente, il est nécessaire de bien étudier la situation des marchés locaux et des grands marchés urbains, avant de démarrer la production. Il faut aussi connaître la situation des autres producteurs de la région qui peuvent se situer plus proches des marchés et mieux desservies par un réseau routier, comme dans le cas des « 14 ceintures vertes » autour des grandes villes, et qui seront donc beaucoup plus compétitifs que les producteurs dans les zones enclavées et loin des marchés. Dans ce dernier cas, il sera plus intéressant de cultiver des espèces pour l’autoconsommation au niveau du village ou des espèces qui supportent mieux la conservation et le transport (légumes bulbes, racines et tubercules) ainsi que des espèces qui se transforment plus facilement (piment, concentré de tomates). Dans le cas d’une production destinée à l’exportation, d’autres problèmes peuvent se poser : qualité, triage et calibrage, transport en camions frigorifiques, conservation au frigo, etc., deviennent des facteurs très importants. il va sans dire que ce type de maraîchage se limite à des zones favorisées sur le plan de la production et des infrastructures et qu’il se fait par des maraîchers qualifiés, ayant beaucoup d’expérience. En plus, ce maraîchage d’exportation est soumis à des systèmes et circuits de commercialisation organisés. Le prix de revient de ces cultures est, en général, plus élevé à cause de la qualité et des soins apportés à ces productions. 15