Sociologie, Anthropologie - FM6SIPS1 - PDF
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Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé
2024
Pr Kenza HASSOUNI
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Summary
These lecture notes cover the topics of sociology and anthropology. The document introduces the relationship between sociological and anthropological concepts in relation to human health. The note discusses various historical, social and cultural aspects of medicine and healthcare.
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Sociologie, Anthropologie Pr Kenza HASSOUNI Sciences Humaines, Sociales et juridiques Sociologie, Anthropolog...
Sociologie, Anthropologie Pr Kenza HASSOUNI Sciences Humaines, Sociales et juridiques Sociologie, Anthropologie SHS et santĂ© Semestre 1 2024-2025 www.um6ss.ma FACULTÉ DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE SANTÉ INTRODUCTION Si la formation des professionnels de santĂ© ignorait la dimension sociale, le professionnel formĂ© serait peu armĂ© face Ă des dĂ©fis qui sont autres que ceux de la maladie (dĂ©veloppement, changement dĂ©mographique, statut social, statut des femmes, mouvements migratoires…). Autrement dit, la rencontre des sciences de la santĂ© et des sciences humaines et sociales et dans l’ordre des choses. 2 Les sciences humaines et sociales peuvent-elles aider les futurs professionnels de santĂ© dans l’exercice de leur profession ? 3 Aujourd’hui, les praticiens disposent d’instruments performants : peuvent pratiquer ou faire pratiquer des analyses des tissus, de sang ou d’urines, regarder Ă l’intĂ©rieur du corps grĂ¢ce Ă la radiographie et Ă l’échographie... 4 L’interprĂ©tation exige une connaissance approfondie et nuancĂ©e du monde humain, des mobiles dĂ©clarĂ©s ou inavouables des actes, des mĂ©canismes de la honte et de la peur, de l’appartenance sociale et du contexte du moment. 5 Les soins de santĂ© deviennent internationales. Or, les diffĂ©rentes cultures : - Ne construisent pas la mĂªme image du corps ; - N’attribuent pas la mĂªme signification Ă ses diffĂ©rents membres ; - Ne favorisent pas les mĂªmes groupes au sein de la population. Le professionnel de santĂ© doit comprendre lâ€™Ăªtre entier, et non pas seulement les symptĂ´mes qu’il a sous les yeux. 6 De nouveaux mĂ©dicaments, techniques et instruments viennent en aide aux professionnels de santĂ©, mais sans suffire. La coopĂ©ration du patient est nĂ©cessaire. Le traitement ou soin est plus efficace quand le malade croit en sa force et qu’il veut se soigner : cette croyance dĂ©pend de l’attitude du professionnel de santĂ©, qui peut aller de l’indiffĂ©rence et l’arrogance Ă la chaleur communicative et Ă l’optimisme contagieux. 7 Les prestations de soins sont une rĂ©ponse Ă la souffrance et Ă l’angoisse du sujet se savant en danger, fragile et mortel, menacĂ© de solitude, d’abandon, appelant solidaritĂ© et soulagement. 8 1 Les Sciences Humaines et Sociales DĂ©finitions des SHS : Forment un ensemble de disciplines (dĂ©mographie, droit, Ă©conomie, gĂ©ographie, histoire, linguistique, sciences politiques, psychologie, anthropologie, sociologie…) Ă©tudiant les diffĂ©rents aspects de la rĂ©alitĂ© humaine sur le plan de l’individu comme sur le plan collectif, mais selon un regard diffĂ©rent. Cherchent Ă expliquer des phĂ©nomènes dont les explications ne relèvent pas uniquement de la biophysique mais plutĂ´t des influences des phĂ©nomènes sociaux, des autres ou de l’environnement sur les actions, comportements et attitudes humaines. 9 Les sciences humaines et sociales Ă©tudient la maladie et la santĂ© sous leur forme culturelle et sociale et pas seulement sous leur forme biologique. 10 Le fait social : PhĂ©nomène dans une sociĂ©tĂ© suffisamment frĂ©quent pour Ăªtre dit rĂ©gulier et suffisamment Ă©tendu pour Ăªtre qualifiĂ© de collectif. ActivitĂ©s prĂ©sentes dans la sociĂ©tĂ© et qui engendrent une organisation humaine autour de celle-ci. 11 Est fait social « toute manière de faire, fixĂ©e ou non, susceptible d'exercer sur l'individu une contrainte extĂ©rieure; et, qui est gĂ©nĂ©rale dans l'Ă©tendue d'une sociĂ©tĂ© donnĂ©e tout en ayant une existence propre, indĂ©pendante de ses diverses manifestations au niveau individuel » (Emile Durkheim). La santĂ©, la maladie, la mĂ©decine sont des faits sociaux. 12 2 SantĂ© et Sciences Humaines et Sociales La santĂ© est un fait en rapport avec la biologie et la psychologie qui traite des populations et des sociĂ©tĂ©s. Le domaine de la santĂ© est devenu une valeur sociale cherchant Ă garantir la condition et le sentiment de bien-Ăªtre et la possibilitĂ© dâ€™Ăªtre acceptĂ© par la sociĂ©tĂ© en tant qu’individu sociĂ©tal et biologique : un individu capable d’agir et de travailler. 13 Les SHS sont devenus nĂ©cessaire pour une meilleure connaissance psychologique et sociologique des besoins et comportements des populations. Au cours de ces dernières annĂ©es, les SHS ont investi le domaine de la santĂ© en imposant une nouvelle vision et en s’intĂ©ressant Ă l’environnement au travail et Ă l’écologie. 14 La SantĂ© : « Etat de bien-Ăªtre complet physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmitĂ© » (OMS). Objet de tous les espoirs mais aussi de toutes les craintes. Fait l'objet, depuis longtemps, de recherches variĂ©es et passionnantes en sciences humaines et sociales. Une des prĂ©occupations majeures de la sociĂ©tĂ©. 15 La maladie : « La maladie est une modification ou Ă©cart par rapport Ă l'Ă©tat physiologique dans une ou plusieurs parties du corps qui se manifeste par des symptĂ´mes et des signes caractĂ©ristiques, et dont l'Ă©volution est plus ou moins prĂ©visible » (OMS). En sociologie, la maladie est considĂ©rĂ©e comme une dĂ©viance sociale. Elle dĂ©socialise. 16 SHS et santĂ© : 17 Les savoirs constitutifs des « humanitĂ©s » classiques et des sciences humaines et sociales modernes au sens large : - Philosophie, - Linguistique, - Sociologie, - Sciences de l’éducation, - Anthropologie, - Droit, - Psychologie, - Economie, - Histoire, - Sciences Politiques… - GĂ©ographie, 18 Hippocrate (vers 460 av. J.-C. - vers 377 av. J.-C) Inspirateur du fameux « Serment d'Hippocrate », il rĂ©volutionne intellectuellement et dĂ©ontologiquement la mĂ©decine en la libĂ©rant du lourd poids des croyances mystiques de son Ă©poque. En se concentrant sur une approche rigoureuse de l'observation, il dĂ©montre l'existence d'un lien entre la maladie et l'environnement du malade, son mode de vie, son alimentation. 19 Serment d’Hippocrate « Au moment dâ€™Ăªtre admis Ă devenir membre de la profession mĂ©dicale, je m’engage solennellement Ă consacrer ma vie au service de l’humanitĂ©. Je traiterai mes maĂ®tres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont dus. Je pratiquerai ma profession avec conscience et dignitĂ©. La santĂ© de mes malades sera mon premier but. Je ne trahirai pas les secrets qui me seront confiĂ©s. Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l’honneur et les nobles traditions de la profession mĂ©dicale. Les mĂ©decins seront mes frères. Aucune considĂ©ration de religion, de nationalitĂ©, de race, aucune considĂ©ration politique et sociale, ne s’interposera entre mon devoir et mon patient. Je maintiendrai strictement le respect de la vie humaine dĂ©s sa conception. MĂªme sous la menace, je n’userai pas mes connaissances mĂ©dicales d’une façon contraire aux lois de l’humanitĂ©. Je m’y engage librement et sur mon honneur ». 20 Histoire de la mĂ©decine : Branche de l'histoire consacrĂ©e Ă l'Ă©tude des connaissances et des pratiques mĂ©dicales et chirurgicales au cours du temps. Dès que le savoir-faire mĂ©dical s'est constituĂ© en tant qu'art particulier, une rĂ©flexion sur les origines, l'Ă©tat et les progrès historiques de la mĂ©decine en tant que discipline scientifique a pu Ăªtre initiĂ©e. Le rappel rĂ©current des origines a toujours Ă©tĂ© un moyen de renforcement de l'autoritĂ© d'une communautĂ© professionnelle ou d'une tradition culturelle ou technique. 21 Anthropologie de la santĂ© : Branche de l'anthropologie diversifiĂ©e intĂ©grant Ă son objet les thĂ©ories, les pratiques et les institutions de la biomĂ©decine moderne. Dès le XIXème siècle, les anthropologues s'intĂ©ressent Ă Ă©tudier les pratiques de soin et de guĂ©rison parmi des peuples lointains. Les idĂ©es concernant le corps humain, les maladies, la reproduction. 22 L’anthropologie s’intĂ©resse Ă tous les usages du corps confrontĂ© Ă la reproduction, la sexualitĂ©, la maladie, la thĂ©rapeutique, la chirurgie, ainsi qu’aux lieux, cadres et systèmes de recherche mĂ©dicale, de soin, de santĂ© comme les hĂ´pitaux, les industries pharmaceutiques et les associations de soin. 23 Sociologie de la santĂ© : NaĂ®t dans les annĂ©es 50 aux Etats-Unis. Elle s'intĂ©resse Ă l'hĂ´pital, son organisation, au rĂ´le et au pouvoir du mĂ©decin. ApparaĂ®t en France au cours des annĂ©es 70. Elle s'intĂ©resse notamment au malade comme acteur, et Ă sa gestion quotidienne de la maladie. Aujourd'hui, c'est l'ouverture de la santĂ© Ă un grand nombre d'acteurs (usagers, collectifs de malades, mĂ©dias) avec la question de leurs rĂ´les et pouvoirs respectifs qui constitue l'interrogation la plus vive des sociologues. 24 Psychologie de la santĂ© : Intègre les apports de la biologie, des neurosciences, de la psychologie clinique et sociale. Etudie les diffĂ©rents facteurs psychiques, sociaux et biologiques qui interagissent dans la santĂ©. Pour la comprĂ©hension des mĂ©canismes en jeu dans les maladies et la promotion de l'hygiène de vie. S'intĂ©resse aux conduites Ă risque (tabac, sexualitĂ©...), Ă la manière dont les individus s'ajustent Ă la maladie, au soutien social des malades ainsi qu'aux consĂ©quences du stress. 25 GĂ©ographie de la santĂ© : Hippocrate lui-mĂªme avançait le rĂ´le du climat et de l'environnement, mais aussi de la localisation gĂ©ographique, sur l'apparition des maladies. Etudie les maladies selon les inĂ©galitĂ©s de rĂ©partition territoriale. La gĂ©ographie des soins mĂ©dicaux en termes d'inĂ©galitĂ©s spatiales d'accès, d'offre et de besoin. 26 Economie de la santĂ© : L'essor de l'Ă©conomie de la santĂ© date des annĂ©es 60 dans un contexte de croissance des dĂ©penses de soin. A l'interface entre les pouvoirs publics, les administrateurs des systèmes de soin et le milieu mĂ©dical. Multitude d'approches thĂ©oriques et de domaines de recherches. Etudes axĂ©es sur le financement du recours au soin mĂ©dical, la croissance du marchĂ© de la santĂ© ou le coĂ»t de telle maladie spĂ©cifique. L'Ă©conomie de la santĂ© ne nĂ©glige pas la dimension Ă©thique. 27 Droit de la santĂ© : Le droit de la santĂ© comprend l’ensemble des règles juridiques qui s’appliquent Ă l'organisation et au fonctionnement des activitĂ©s exercĂ©es dans l’intĂ©rĂªt de la santĂ© des personnes. Il Ă©tablit des normes pour encadrer et rĂ©glementer les pratiques des professionnels de santĂ©. Les des branches du droit qui Ă©volue le plus rapidement, au grĂ© des connaissances biomĂ©dicale et des nouvelles revendications des patients, mais aussi des adaptations rĂ©pĂ©tĂ©es du rĂ©gime de financement des soins et de la transformation du rĂ´le des professionnels de santĂ©. 28 CONCLUSION La science mĂ©dicale, source d’efficacitĂ© vise Ă terme le soin d’une personne malade, souffrante, dans une relation qui met en jeu et configure le lien social. Elle s’associe Ă : - Une rĂ©flexion sur ce qu’il convient de faire ou de ne pas faire ; - Une comprĂ©hension des enjeux et des limites de l’agir mĂ©dical ; - Une prĂ©sence respectueuse et bĂ©nĂ©fique auprès d’autrui ; - La conscience d’une responsabilitĂ© envers la sociĂ©tĂ©. 29 MERCI POUR VOTRE ATTENTION 30