Ethique médicale et Sciences politiques : Le transhumanisme - PDF
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Université Paris-Est Créteil Val de Marne
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Fiche synthèse sur le transhumanisme. Le document résume les définitions, l'histoire du mouvement, et les réflexions bioéthiques associées. Il décrit les implications du transhumanisme dans le domaine médical et social.
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Ethique médicale et Sciences politiques 6 LE TRANSHUMANISME ET LA PLACE DES TE...
Ethique médicale et Sciences politiques 6 LE TRANSHUMANISME ET LA PLACE DES TECHNOLOGIES DANS LE SOIN ET FS LA RECHERCHE BIOMÉDICALE Semaine et jour : S6 le 16/10/23 RB : Mélyna OUHIBI Professeur : Mme Elodie BOUBLIL CM : Felismina MENECEUR Plan du cours I. DEFINITION ET HISTOIRE DU TRANSHUMANISME.......................................................... 2 A. Définition...................................................................................................................................... 2 1. Le transhumanisme............................................................................................................. 2 2. Objectifs.............................................................................................................................. 2 B. Histoire du mouvement............................................................................................................... 2 1. L’évolution du transhumanisme au cours du temps............................................................. 2 2. Les enjeux éthiques qui en découlent.................................................................................. 2 II. TRANSHUMANISME ET REFLEXION BIOETHIQUE.......................................................... 3 A. Essor de l’anthropotechnie......................................................................................................... 3 B. Le paradigme médical en question............................................................................................. 3 C. Soigner ou améliorer ?................................................................................................................ 4 III. TRANSHUMANISME ET REFLEXION BIOETHIQUE.......................................................... 4 A. Une vision de l’humanité : médecine, soin et société............................................................... 4 B. Le role de la réflexion bioéthique................................................................................................ 4 IV. CONCLUSION....................................................................................................................... 5 V. QCMS D’ENTRAINEMENT................................................................................................... 5 NB CM : ceci est une fiche synthèse (FS), elle aborde les points essentiels du cours de manière concise mais n’est pas complètement exhaustive. Vous pouvez retrouver le PDF détaillé du cours du professeur sur Cristolink. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°6 – Ce document n’est pas le support officiel Page 1 sur 6 I. DEFINITION ET HISTOIRE DU TRANSHUMANISME A. DEFINITION 1. Le transhumanisme Max More est l’un des théoriciens porteurs de ce mouvement de pensée. Théorie qui considère qu’il faut aller au-delà (trans) de l’humanisme et de l’humain par des moyens technologiques et grâce aux innovations scientifiques qu’ils permettent. S’inscrit dans la lignée des « grands récits » de science-fiction. Perspective évolutionniste qui affirme que l’humanité a atteint sa dernière phase, celle de son dépassement grâce à la technologie. 2. Objectifs Dépasser la finitude, notre caractère fini : ce courant dépasse toute forme de limitation à la condition humaine (souffrance, vieillesse, mort, …). Introduire une rupture dans l’évolution par l’amélioration de l’Homme au moyen des innovations technologiques. Les théoriciens du transhumanisme ne cherchent pas seulement à améliorer l’existence humaine MAIS aussi à en modifier la condition pour augmenter l’humanité. Humanité augmentée : amélioration des performances de l’être humain. B. HISTOIRE DU MOUVEMENT 1. L’évolution du transhumanisme au cours du temps 17ème/18ème siècles : prémisses de la pensée transhumaniste au travers d’œuvres romanesques et philosophiques (ex : Condorcet, en France). 1951 : 1ère utilisation du terme « transhumanisme » par le biologiste anglais Julian Huxley dans un article. 1998 : création de la World Transhumanist Association en Europe. 2005 : création de la Future Of Humanity Institute par l’Université d’Oxford. Dès le début, le transhumanisme voit dans la technique et la science le moyen d’accomplir le projet qu’il se propose. Deux figures majeures du transhumanisme l’ont développé et mis en pratique : Robert Ettinger : crée le « mouvement cryonique » visant la cryoconservation des personnes décédées en attendant l’évolution de la science pour les réanimer. F. M. Esfandiary : s’est fait appeler FM-2030, et a enseigné à l’université de Californie. 2. Les enjeux éthiques qui en découlent Remise en question des principes de bienfaisance, de non-malfaisance, de justice et de responsabilité. Confrontation des médecins à l’essor de ces innovations technologiques, sans pour autant y adhérer. Confrontation de la bioéthique face à la demande sociétale croissante en matière de transformation corporelle. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°6 – Ce document n’est pas le support officiel Page 2 sur 6 II. TRANSHUMANISME ET REFLEXION BIOETHIQUE A. ESSOR DE L’ANTHROPOTECHNIE Anthropotechnie = intervention technique sur l’humain par le biais d’artefacts allant de prothèses ou d’éléments électroniques jusqu’à des thérapies capables de modifier les systèmes d’information du corps humain. « L’augmentation » (ou enhancement) sollicite : La médecine et ses dispositifs biologique, génétique, neurologique, L’informatique, La robotique. Depuis les années 2000, la médecine est de plus en plus sollicitée du point de vue : Du soin, De la recherche biomédicale pour améliorer les performances humaines. Transformation de la demande médicale en une demande de type utilitariste. Remise en question du paradigme médical du « normal » et du « pathologique ». B. LE PARADIGME MEDICAL EN QUESTION D’après J. Goffette : Le transhumanisme se défini comme un « art ou technique de transformation extra-médicale de l’être humain par intervention sur son corps ». Le but n’est pas d’aider autrui dans la souffrance, de restaurer un état normal mais de mettre en place un état « méta-normal ». Le médecin se place désormais dans un rôle de prestataire répondant à la demande d’un patient qui se place lui dans une position de client. CONSULTATION MÉDICALE ANTHROPOTECHNIE Soignant qui prescrit Prestataire qui propose Patient qui souffre Client qui demande Demande du client Interrogation Auscultation Auscultation Proposition Diagnostic Délais de réflexion Traitement Choix du client Pronostic Réalisation La démarche anthropotechnique dans le soin : Répond surtout à une logique économique d’offre et de demande plutôt qu’à une logique de soin réalisé par le besoin et l’obligation d’assistance. Renforcée par la mobilisation économique dans le cadre d’une « économie de la promesse », qui participe à la croissance des sociétés occidentales et qui s’appuie sur les résultats promis par des investissements dans les biotechnologies. Sort la médecine de sa fonction thérapeutique. Le Parlement français face à la sortie de la fonction thérapeutique de la médecine au profit de la médecine de l’augmentation pose 4 grandes problématiques, reprises par le CCNE : 1. L’égalité, 2. La liberté, 3. L’intérêt individuel / général, 4. L’identité et la dignité de la personne. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°6 – Ce document n’est pas le support officiel Page 3 sur 6 Le projet anthropotechnique entre en conflit avec différents courants de pensée : Conflit avec le principe de respect de l’humanité de l’approche déontologique kantienne Conflit avec l’approche utilitariste car génèrerait des inégalités en matière d’accès aux technologies. Risque de discrimination voire de domination avec l’émergence d’une classe sociale « augmentée ». C. SOIGNER OU AMELIORER ? Dans le soin, l’objectif thérapeutique est d’améliorer l’état physiologique et psychologique du patient. Les innovations technologiques telles que les prothèses ou encore les évolutions sur le traitement des maladies neurodégénératives représentent une avancée de la médecine thérapeutique. Projet de « neuro-amélioration » visant des personnes sans pathologies particulières : Dopage lié à la prise de Ritaline (puissant psychostimulant) Utilisation de médicaments, initialement utilisés dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, pour améliorer les performances. L’anthropotechnie visant l’amélioration des performances pose des problèmes d’ordre déontologique et utilitariste. III. TRANSHUMANISME ET REFLEXION BIOETHIQUE NB du RB : Les parties II et III ont la même dénomination dans cette FS, ce qui est également le cas dans le cours sur lequel elle est basée. A. UNE VISION DE L’HUMANITE : MEDECINE, SOIN ET SOCIETE La vision transhumaniste cristallise différents problèmes : conceptuels, éthiques et politiques. Le transhumanisme répond à ces problèmes par le projet de transformer l’humanité pour lui ôter toute forme de vulnérabilité. Le transhumanisme vise autant une transformation de l’humain et du monde. Il se veut une pensée agissante. Le transhumanisme a pour but de changer : La condition biologique de l’homme, Son écosystème, Son environnement social et relationnel. Ce courant de pensée se met en un sens au service de l’injonction à la performance imposée par nos sociétés actuelles. Glissement de la bienfaisance vers la manipulation avec un passage de « agir pour » à « agir sur ». B. LE ROLE DE LA REFLEXION BIOETHIQUE Permet d’appréhender les enjeux et les fondements éthiques d’une vision de l’humanité qui prévoit sa transformation radicale par la technique. Le mouvement du transhumanisme pose des problèmes éthiques qui créent des risques de : Refus de la vulnérabilité humaine (alors qu’elle initie le devoir d’assistance et d’attention à la souffrance). Mise en question du principe de responsabilité à l’égard des générations futures et des membres les plus vulnérables de la société. Le transhumanisme induit l’initiation d’un débat démocratique sur les enjeux et les répercussions sur les politiques de santé, et l’allocation de ressources de cette éventuelle redéfinition des priorités en matière de soin. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°6 – Ce document n’est pas le support officiel Page 4 sur 6 Appel à la prudence et au discernement par le CCNE à propos de la vision transhumaniste. IV. CONCLUSION Le transhumanisme : Né au 20ème siècle Promeut la transformation de l’être humain et l’envisage comme une rupture finale dans l’histoire de l’évolution. Grace à l’anthropotechnie c’est-à-dire aux innovations technologiques. Associé à la médecine et à la recherche biomédicale. Vise à « dépasser l’humain » et s’affranchir des caractéristiques fondamentales de sa condition (finitude, vieillissement, maladie, etc.). Médecine anthropotechnique = changement de paradigme, bouleversement des conceptions de « normal » et de « pathologique » pour répondre à un idéal de performance. Les innovations thérapeutiques permettent : D’envisager de mieux soigner certaines maladies. D’améliorer les conditions de vie de nombreux patients (exemple : patients souffrants de handicap). La réflexion éthique et bioéthique permet de discerner et délimiter les usages orientés vers le soin. Les débats autour du transhumanisme font ressortir : Des répercussions sociales, politiques et scientifiques, La manière dont l’humanité envisage sa propre condition, La manière dont cette vision affecte inévitablement la relation de soin, les orientations scientifiques en matière de recherche et l’avenir de nos sociétés. La correction de certains effets négatifs des innovations technologiques ainsi que l’encadrement de leur développement est possible grâce : Au principe de justice, Au principe de responsabilité. V. QCMS D’ENTRAINEMENT NB : Ci-dessous, vous retrouverez des QCMs pour vous entrainer, rédigés par la RB. La professeur a également posté des QCMs d’entrainement que vous pouvez retrouver sur Cristolink. QCM 1. A propos du transhumanisme : A. C’est une théorie qui considère qu’il faut respecter les limites de l’humanisme et de l’humain. B. Il s’inscrit dans la lignée des « grands récits » de science-fiction. C. Les théoriciens du transhumanisme cherchent à modifier la condition pour augmenter l’humanité. D. Il introduire une rupture dans l’évolution par l’amélioration de l’Homme au moyen des innovations environnementales. E. Max More crée le « mouvement cryonique » visant la cryoconservation des personnes décédées en attendant l’évolution de la science pour les réanimer. ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°6 – Ce document n’est pas le support officiel Page 5 sur 6 QCM 2. Quelles réponses sont correctes ? A. L’anthropotechnie est l’intervention technique sur l’humain par le biais d’artefacts allant de prothèses ou d’éléments électroniques jusqu’à des thérapies capables de modifier les systèmes d’information du corps humain. B. Selon J. Goffette le but n’est pas d’aider autrui dans la souffrance mais de restaurer un état normal mais de mettre en place un état « méta-normal ». C. La démarche anthropotechnique dans le soin répond surtout à un soin réalisé par le besoin et l’obligation d’assistance plutôt qu’à une logique économique d’offre et de demande. D. Dans le soin, l’objectif thérapeutique est d’améliorer l’état physiologique et psychologique du patient. E. L’anthropotechnie visant à l’altération des performances pose des problèmes d’ordre déontologique et utilitariste. QCM 3. Quelles réponses sont correctes ? A. La vision transhumaniste cristallise différents problèmes : conceptuels, éthiques et social. B. Le transhumanisme vise autant une transformation de l’humain que du monde. C. Le transhumanisme a pour but de changer : la condition biologique de l’homme, son écosystème, son environnement social et relationnel D. Le transhumanisme induit l’initiation d’un débat démocratique sur les enjeux et les répercussions sur les politiques de santé, et l’allocation de ressources de cette éventuelle redéfinition des priorités en matière de soin. E. Le rôle de la réflexion bioéthique appelle à la prudence et au discernement par la HAS à propos de la vision transhumaniste. QCM 1 QCM 2 QCM 3 BC ABDE BCD Pour toute erreur retrouvée, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante : [email protected] ©Tutorat Paris XII 2023/2024 – Éthique et sciences politiques : N°6 – Ce document n’est pas le support officiel Page 6 sur 6