Système immunitaire de la peau PDF
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Université de La Réunion
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Summary
Ce document décrit le rôle du système immunitaire dans la peau. Il explore les différents types de cellules impliquées dans la réponse immunitaire, telles que les lymphocytes B et T, les cellules NK, et les granulocytes. Il met en évidence l'influence du système nerveux sur l'immunité cutanée.
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Les lymphocytes B et T ont à leur surface des récepteurs spécifiques d'un motif antigénique et d'un seul, l'épitope, qui est une infime partie d'un ennemi potentiel (chimique, agent infectieux, etc.). Après une première rencontre avec l'antigène, les LT naïfs deviennent soit des LT effecteurs soit d...
Les lymphocytes B et T ont à leur surface des récepteurs spécifiques d'un motif antigénique et d'un seul, l'épitope, qui est une infime partie d'un ennemi potentiel (chimique, agent infectieux, etc.). Après une première rencontre avec l'antigène, les LT naïfs deviennent soit des LT effecteurs soit des LT mémoires ou encore des LT régulateurs qui rendent notamment possible, grâce à une régulation très fine de la réponse immunitaire, la tolérance vis-à-vis d'antigènes du soi et de l'environnement. D'autres cellules jouent un rôle important : - Les lymphocytes NK (Natural Killer), présents en faible quantité, éliminent toutes les cellules du soi ayant un défaut d'expression des molécules caractérisant l'individu (molécules du complexe majeur d'histocompatibilité, CMH) pouvant traduire un processus cancéreux ou une infection virale ; - Les granulocytes (polynucléaires), qui possèdent un riche arsenal de protéines antibiotiques concentrées dans leurs granules, sont des acteurs importants de l'inflammation aiguë, notamment anti-infectieuse, synergique des autres composants de la réponse immunitaire innée. Ils produisent aussi des dérivés du métabolisme oxydatif (radicaux libres, leucotriènes, PAF-acéther, etc.) susceptibles de provoquer d'importantes lésions tissulaires ; - Les monocytes/macrophages sont capables de phagocytose, notamment des débris cellulaires, mais ont en outre des fonctions de pré- sentation antigénique aux LT. À la différence des cellules dendritiques, ils sont incapables d'induire une réponse immunitaire primaire, c'est-à-dire de présenter des anti- gènes à des LT naïfs et de les activer ; - Les mastocytes, surtout connus pour leur rôle dans le déclenchement des urticaires, sont des cellules très anciennes de l'immunité innée, surtout présentes autour des vaisseaux du derme. Elles sont capables de signaler des dangers à l'individu par l'intermédiaire du prurit généré par la libération d'histamine. Plus récemment a également été mise en évidence leur capacité à migrer vers les ganglions et à présenter des antigènes aux LT ; - Les cellules endothéliales sont des « passeurs » de leuco- cytes (lymphocytes, polynucléaires ou macrophages) du sang vers le derme superficiel au niveau des veinules post- capillaires. Elles expriment à leur surface, notamment en cas d'inflammation, tout un cortège de molécules (sélectines, intégrines, chimiokines), mais ne se lient pas avec n'importe quels leucocytes, seulement ceux ayant les récepteurs (ligands) spécifiques. La peau, comme tous les tissus, est donc très sélective dans le recrutement des leucocytes ; - Le rôle de l'innervation cutanée dans le contrôle de l'immunité cutanée, mieux connu depuis une dizaine d'années, est loin d'être négligeable, comme le suggère l'observation commune de poussées de dermatoses inflammatoires en période de stress psychologique. Des fibres nerveuses sensitives issues de la moelle spinale, via les ganglions para-vertébraux, atteignent l'épiderme, tandis que des fibres neurovégétatives sont, dans le derme, au contact des vais- seaux, des muscles érecteurs pilaires et des glandes sudo- rales. À l'échelon cellulaire, des connexions neurocutanées ont été observées avec les kératinocytes, les mastocytes, les cellules dendritiques et les cellules de Merkel (sortes d'hybrides de kératinocytes et de cellules nerveuses qui semblent sensibles aux sollicitations mécaniques de l'épiderme). Par l'intermédiaire d'environ 25 neuromédiateurs différents (substance P, VIP, CGRP, neurokinines, acétyl- choline, catécholamines, etc.), le système nerveux peut moduler toutes les fonctions de la peau, et en particulier l'immunité, si bien qu'on emploie à présent le terme de sys- tème neuro-immunocutané ;