Cours Travail Du Sol PDF
Document Details
Université Nazi Boni
Dr Mamadou TRAORE
Tags
Summary
This document discusses the history and development of soil tillage methods in agriculture. It covers various techniques, from traditional tools to modern machinery and includes a discussion of evolving practices. The document aims to give an overview of soil tillage methods throughout history.
Full Transcript
TRAVAIL DU SOL ET LES PROPRIETES DU SOLS Dr Mamadou TRAORE Enseignant chercher Université Nazi BONI I. Introduction et contexte Les premiers agriculteurs ont sans doute commencé leur activité dans des régions présentant spontanément des conditions favorables. C’est le cas de...
TRAVAIL DU SOL ET LES PROPRIETES DU SOLS Dr Mamadou TRAORE Enseignant chercher Université Nazi BONI I. Introduction et contexte Les premiers agriculteurs ont sans doute commencé leur activité dans des régions présentant spontanément des conditions favorables. C’est le cas de la vallée du Nil où les conditions particulières permettaient une agriculture sans travail du sol. En effet, les crues débarrassent le sol de sa végétation spontanée et le gorgent d’eau. Dés que l’eau se retire, il suffit de semer et l’eau résiduelle associée au soleil font le reste. Ces conditions étant relativement rares, l’homme a vite compris que le travail du sol est un élément essentiel pour favoriser la culture au milieu de la végétation spontanée. Là où la nature ne fait pas tout le travail, il a du recourir à des techniques plus compliquées. De façon générale il faut noter que l’agriculteur a su adapter le travail du sol en fonction des évolutions sociales et des connaissances techniques de son époque. Dans cette partie introductive du cours nous allons tenter de retracer les grandes lignes de l´évolution du travail du sol qui a un lien solide avec les équipements utilisés. I.1. But du travail du sol Un sol fertile n’est jamais nu longtemps, il est couvert de ce qu’il est convenu d’appeler la végétation spontanée. Implanter une culture choisie par l’homme consiste donc à lui donner un avantage par rapport aux plantes présentes à l’état sauvage. Il s’agit donc d’abord de détruire la végétation spontanée. Ensuite, il faut créer un « lit de semence » offrant les conditions favorables à la germination des graines à semer. Placées à une profondeur de 3 à 5 cm dans une terre d’autant plus fine que les graines sont petites, elles seront à l’abri des prédateurs et dans des conditions d’humidité et de température favorables à la germination. Enfin un sol ameubli améliore la circulation de l’air et de l’eau favorable au bon développement ultérieur des plantes I.2. Evolution des instrumements de travail du sol I.2.1. La houe et l’iler, les ancêtres des outils aratoires. Les premiers outils de travail du sol connus sont la houe et l’iler. La houe, qui existe depuis l’époque du Néolithique, est constituée d’un soc en acier et d’un manche en bois relativement court (1m à 1,20). Cet outil est tiré. L’iler est un outil polyvalent de travail du sol et de désherbage, utilisé en Afrique sahélienne ; elle est constituée d’une lame arrondie à l’avant, munie de deux ailes latérales et d’un long manche de bois. Elle travaille le sol plus superficiellement que la houe et nécessite moins de force de traction. Elle est tirée et poussée. Elle fonctionne comme une ratissoire ou râteau. Le choix de ces outils dépend beaucoup des contextes de sols et de la sociologie des utilisateurs, comme l’a montré D. GUILBAUD de l’Institut de Recherche pour le Développement, dans l’histoire du travail du sol au Sahel. La houe fait un meilleur travail agronomique, mais nécessite une position courbée pénible pour l’utilisateur. L’iler fait un travail plus léger et moins fatiguant ; elle était prisée des couches sociales dominantes, contrairement à la houe, outil de travail des pauvres. I.2.2. Charrue et son évolution Avec la traction animale apparaissent la charrue. Elle ameublit le sol en surface. La charrue grâce à un ensemble coutre, soc et versoir, découpe une tranche de terre superficielle et la retourne, ce qui a pour résultat d’enfouir les végétaux présents en surface au moment du labour et d’accélérer leur décomposition. Initialement en bois, ces outils ont été construits en métal dès que la maitrise de la production du fer est apparue. Connue dès le 2ème siècle avant J.C, la charrue a connu, en Europe, un développement important à partir du 13ième siècle grâce à l’attelage des chevaux. I.2.3. Motorisation de l’agriculture Dès la fin du 19ème siècle et en France surtout à partir des années 50 la traction animale est remplacée par le tracteur. Il faudra attendre un peut plus long temps pour voir l´apparition de la motorisation agricole en Afrique de l´Ouest et cela s´est fait à la faveur des exploitations agro-industrielles (SOSUCO par exemple au Burkina Faso). Dans un premier temps, c’est la même charrue qui était tirée par les animaux, bœufs ou chevaux suivant les régions, qui est tirée par le tracteur. Mais très vite les constructeurs proposent des outils utilisant toutes les capacités des tracteurs qui en plus de leur capacité de traction croissante disposent de possibilités de levage hydraulique et de dispositifs d’attelage performants. La charrue réversible permettant le labour à plat est restée la plus répandue. I.2.4.Robotisation Le travail du sol poursuit son évolution technologique à un rythme toujours plus grand. L’informatique se loge partout et aujourd’hui l’agriculteur est informé en permanence sur l’écran de son tracteur si des forces anormales s’exercent sur ses outils, si sa consommation de carburant est normale, si tel organe est usé et dans quel délai il doit être remplacé. Le guidage par GPS permet de maitriser parfaitement la trajectoire du tracteur au point que dans un avenir proche il ne serait pas étonnant que l’agriculteur surveille le travail de son tracteur depuis son bureau. I.3. simplification du travail du sol L’intensification des cultures après la seconde guerre mondiale, répondant aux besoins impérieux de nourrir la population européenne, s’est accompagnée, grâce à un matériel de plus en plus performant, de l’accroissement des surfaces labourées. Si la charrue a régné en maître depuis Mathieu de Dombasle, c’est aux Etats Unis, dans les années 20 qu’est née la prise de conscience de modifier le travail du sol, suite à des catastrophes climatiques (ADEME, Impacts environnementaux de la gestion des sols, 2008). En effet le labour favorise le ruissellement de l’eau et la prise au vent ce qui rend les sols plus sensibles à l’érosion. La résolution des problèmes de désherbage par l’industrie chimique et la mise au point de nouveaux semoirs ont alors permis aux « farmers » américains de développer les techniques de culture sans labour. Ces techniques ont ensuite fait tache d’huile au Brésil et en Argentine. C’est à la fin des années 70 que ces pratiques ont commencé à se développer en France. Les sols y sont beaucoup moins sensibles à l'érosion qu’aux Etats Unis, mais le développement de la production du maïs dans les régions céréalières a rendu nécessaires des outils de travail rapide du sol. En effet, le maïs se récolte à une époque où il faut déjà semer le blé et ceci alors que les jours disponibles pour intervenir sur les parcelles diminuent fortement en raison des intempéries. L’outil qui a permis cette rapidité d’intervention est arrivé en France dans les années 70 : c’est le sémavator. Il s’agit du nom de marque d’un outil qui effectue simultanément un travail superficiel du sol et le semis. Ce type de matériel a permis un semis de céréale en présence d’un volume important de débris végétaux, ce qui est le cas après la récolte du maïs grain. Aujourd’hui, l’agriculteur dispose de toute une panoplie de solutions pour préparer sa terre. L’augmentation considérable de la surface par travailleur, la diversification des assolements, la nécessaire maîtrise de la consommation d’énergie, le souci de limiter le tassement des sols par de trop nombreux passages d’outils, sont autant d’arguments en faveur de la simplification. Cette évolution a conduit ARVALIS à expérimenter dés la fin des années 60, les effets à long terme de travaux simplifiés sans labour par rapport aux travaux traditionnels. Certaines conclusions peuvent d’ores et déjà être tirées. Du côté positif, nous l’avons déjà mentionné, les risques d’érosion et de ruissellement sont réduits. L’accroissement du taux de matière organique dans l’horizon travaillé du sol favorise une meilleure rétention de l’eau et améliore le taux de matière organique. Enfin, le stockage du carbone, plus important en absence de labour diminue les émissions de CO2. Du côté négatif, c’est d’abord et avant tout la nécessaire augmentation de l’emploi de produits herbicides et des risques accrus de pollution des sols et des eaux. Dans certaines rotations, comme celles à base de blé et de maïs ou en monoculture de maïs, la présence de matière organique et d’eau en surface favorise le développement de champignons, comme les fusariotoxines. Enfin, il semble que les émissions de N2O soient plus importantes avec les techniques simplifiées de travail du sol qu’avec le labour. Pour un certain nombre d’agriculteurs et de techniciens, la maitrise des cultures avec des techniques limitant le travail du sol, voire sans travail du tout, associé à la couverture permanente du sol, constitue la base de l’agriculture dite de conservation. Cette nouvelle conception de l’agriculture n’est toutefois pas simple à mettre en œuvre et ne peut s’appliquer que dans des contextes sol- climat-plante bien particuliers, après avoir fait l’objet d’expérimentations et de mises au point. Fort de tous ces arguments, c’est l’agriculteur qui fait ses choix en fonction de son système de cultures, sa disponibilité en temps, son environnement technique …Dans le domaine du travail du sol, plus que dans d’autres, il n’y a pas de recette ni de solution unique Montre moi comment tu laboures, je te dirai qui tu es Ce parcours historique montre qu’à toutes les époques de l’humanité, le travail du sol en agriculture a été au centre de la réflexion des acteurs, qu’ils soient praticiens ou chercheurs. Il a de tout temps matérialisé la perception par l’homme de sa relation avec le support nourricier qu’est la terre. Si le travail du sol a été au cœur des innovations technologiques, notamment dans les années récentes, il n’en reste pas moins que les évolutions se sont faites lentement, sur de grandes périodes où l’agriculteur a cherché à s’adapter sans cesse et le plus finement possible, à la diversité des milieux et des climats. Il reste que le labour est probablement le travail agricole le plus emblématique. Un labour bien fait est non seulement source de bonnes récoltes, mais il constitue un signe visible du soin que l’agriculteur porte à son travail II. Principaux types de travail du sol II.1. SOUS-SOLAGE Définitions Sous-solage Le sous-solage est une opération dont le but est de régénérer la structure des horizons de sol situés sous le fond de labour. Réalisé avec un outils à dents droites (sous-soleuse) cette opération poursuit deux buts principaux : améliorer la croissance en profondeur des racines et favoriser le drainage de l'eau en excès. Ce terme est parfois employé au sens large pour décompactage bien que cette dernière opération ne concerne que la couche de sol située au-dessus du fond de labour. Beaucoup moins fréquent que le labour, il est réalisé avec un outil à dents droite, la sous- soleuse. La profondeur du travail varie de 50 à 85 cm. Objectifs visés Le sous-solage a pour but de régénérer la structure du sol qui a pu être détériorée en profondeur, en raison notamment : de passages répétés (traces de pulvérisateurs) d'engins agricoles lourds en conditions humides (récolte des betteraves, du maïs) de l'apparition d'un horizon compact sous le fond de labour, créé par le passage en conditions humides de la roue de raie (semelle de labour). Raisonnement de la technique On décide de pratiquer ou non un sous-solage en fonction de : l'état de la parcelle suite à la récolte du précédent cultural ; la sensibilité de la culture suivante aux tassements en profondeur : s'il s'agit d'une culture à enracinement profond ou dont on récolte les organes souterrains, l'existence d'obstacle au développement racinaire peut être préjudiciable à la production. Le sous-solage doit s'effectuer sur une terre sèche lorsqu'elle a une texture argileuse. Si l'on doit travailler à 30-35 cm de profondeur, on parlera de décompactage, qui se fait généralement à l'aide d'un chisel. A 50 cm et plus, c'est techniquement du sous-solage. C'est donc la profondeur qui détermine l'outil. Démarches à adopter pour réussir le sous-solage Phase de diagnostic Le sous-solage est une opération coûteuse qui doit être bien planifiée. Une stratégie inadéquate peut amener plus de méfaits que de bienfaits. Dans certains cas, le but recherché peut être un ameublissement complet du profil de sol alors que dans d’autres, il peut être souhaitable de faire seulement un ameublissement partiel. Il est nécessaire de connaitre les caractéristiques du champ afin de bien déterminer le but du sous-solage, de décider du moment du sous- solage, de sa profondeur ainsi que de sa direction par rapport à la pente du champ ou aux drains souterrains. Caractéristiques du champ à prendre en compte Détermination des caractéristiques du champs La nature des sols; La profondeur de la compaction; La constance de la profondeur de compaction; Le plan de drainage; La topographie Les caractéristiques du champ les plus importantes à considérer sont la texture, la rapidité du drainage, la profondeur de la compaction et la topographie. Texture du sol et humidité La texture du sol a une grande influence sur la vulnérabilité du sol à la compaction. De plus, l’importance du taux d’humidité sur le succès de l’opération de décompactage varie avec la texture. Sols légers Les sols légers peuvent être très massifs et compacts, en particulier lorsque le pourcentage de sable fin ou de limon est important. À cause de leur faible taux d’argile, ils sont peu structurés et, de plus, leur structure n’est ni stable ni résistante aux forces de compression. Pour cette raison, il est parfois préférable d’ameublir le sol avec un sous- solage juste avant le semis ou peu après. Une telle technique peut être envisagée en sols sableux uniquement, car ils sont moins à risque que les argiles d’être compactés en profondeur par les dents de sous-soleuses lorsqu’humides. Sols lourds Les sols lourds sont sensibles à la compaction lorsqu’humides mais très résistants à la compaction lorsque secs. De façon générale, ils résistent mieux à la compaction que les sols légers, grâce à leur structure en agrégats solides. Le sous-solage de ces sols doit toujours être fait lorsqu’ils sont secs, soit le plus souvent en saison sèche ou au début de saison pluvieuse. Il n’est jamais conseillé de faire le sous-solage de ces sols après une irrigation ou en milieux de saison pluvieuse. De plus, si le sous-solage entraîne la formation de gros blocs en surface, il est important que les cycles d´humidification et de dessèchement puissent ameublir ces derniers afin de faciliter la préparation du lit de semence. Compte tenu de la difficulté de réussir un sous-solage en profondeur dans un sol souvent insuffisamment sec, ainsi que du coût élevé de cette opération, il faut bien évaluer la situation avant de passer à l’action. En effet, les sols lourds, même compactés, sont souvent fissurés, ce qui permet à une petite proportion de racines de descendre en profondeur. Lorsque des fissures sont présentes dans l’ensemble du profil, il est probable que l’eau circule et que le sous-solage ne soit pas vraiment nécessaire Rapidité du drainage Vu l’important rôle que l’humidité d’un sol joue sur sa vulnérabilité à la compaction, en particulier pour les sols lourds, il est primordial de s’assurer d’un égouttement rapide, ce qui implique de vérifier la qualité du drainage de surface et sous-terrain. Lorsque le drainage est lent, les opérations culturales sont souvent faites en conditions humides, ce qui non seulement entraîne des risques importants de compaction mais compromet le succès d’une opération de sous-solage. Lorsque le sol est mal drainé, le sous-sol reste souvent trop humide pour faire du sous- solage. Même si les opérations de sous solage sont conduites en bonnes conditions, il est en général compacté à nouveau dans les mois qui suivent, car les travaux de champ sont souvent faits en conditions humides. L’amélioration du drainage doit donc être faite avant tout sous- solage. Profondeur de la compaction La gestion du sous-solage doit se faire en fonction de la profondeur de la couche compacte et de la profondeur possible de sous-solage. Couche compacte peu profonde (base de la couche en général moins de 40 cm) Lorsque la couche compacte est inférieure à 40 cm environ, il est possible de décompacter l’ensemble de la couche. Il est alors très important de décompacter toute l’épaisseur de cette couche imperméable sinon le problème relié à la compaction est aggravé. En effet, grâce à l’ameublissement créé par le sous-solage, l’eau entre en plus grande quantité dans le sol au lieu de ruisseler à la surface ou de s’écouler à la base du labour. Elle s’accumule dans la partie ameublie (effet « éponge »), car elle est bloquée par la base de la couche compacte non sous-solée qui est peu perméable. Le sol est alors gorgé d’eau pendant une plus longue période après une pluie, ce qui peut le drainage (l´atteinte de la capacité au champ) et asphyxier les cultures. De plus, lorsque l’eau stagne, elle augmente l’effet d’anaérobiose et empêche le sol de se restructurer. Couche compacte profonde (base de la couche en général plus de 40 cm) Dans cette situation, la profondeur de travail possible par la sous- soleuse ne permet pas de décompacter toute la zone compacte. Si le sous-sol n’est pas trop imperméable, il peut quand même être intéressant de faire un sous-solage afin d’augmenter la profondeur d’enracinement. Il faut toutefois être prudent car le sous-solage peut causer plusieurs problèmes : - Compactage du sol en profondeur : comme le sol est souvent plus humide en profondeur, le risque de lissage et de compaction en profondeur lors du passage des dents de sous-soleuse dans le sol humide est élevé; - Accumulation d’un volume d’eau important dans la zone sous-solée : comme dans le cas précédent, lorsque la profondeur du sous-solage est plus faible que la profondeur de la couche compacte et que le sous-sol est très peu perméable, l’ameublissement d’une couche importante de sol risque d’entraîner un effet « éponge », tel que décrit précédemment, et d’augmenter les risques de nappe perchée. En sol argileux, le drainage taupe (qui crée des canaux d’écoulement souterrain vers un fossé) peut alors être plus approprié que le sous- solage. Topographie du champ La direction du sous-solage doit être planifiée en fonction de la topographie du champ et aussi en fonction de la direction des drains souterrains lorsque ces derniers sont présents. Comme les galeries créées par le sous-solage permettent à l’eau d’y circuler, il faut choisir la direction du sous-solage afin d’évacuer l’eau. Il faut préférer un angle oblique avec la direction des drains (Figure 1). Figure 1. Direction de sous-solage transversale par rapport aux drains 2. CHOIX ET TYPES DE SOUS-SOLEUSES De façon générale, le choix de la sous-soleuse doit se faire selon l’objectif recherché et les caractéristiques du champ. Les critères suivants doivent être pris en compte : - Le degré de bouleversement de la surface du sol tolérable après l’opération : dans certains cas, il peut être souhaitable de ne pas bouleverser la surface du sol (semis direct, pâturages, engrais verts ou culture implantés avant le sous- solage); - Le degré d’ameublissement recherché dans l’ensemble du profil : selon l’objectif poursuivi, on veut soit ameublir l’ensemble du profil, soit seulement créer des passages pour l’infiltration de l’eau; - La gravité de la compaction et la profondeur de la zone compacte. Les trois principales composantes d’une sous-soleuse sont le bâti, les étançons et les socs. L’ensemble soc-étançon forme la dent (CPVQ, 2000). Certaines sous-soleuses peuvent aussi avoir des disques en avant des dents et un rouleau compacteur en arrière qui sert aussi à stabiliser la profondeur de travail. L’espacement entre les dents varie et doit être adapté aux besoins (voir section 3). Au Québec, il est souvent de 76 cm (30 po), ce qui correspond à l’espacement des grandes cultures sarclées (maïs et soya). Les bâtis Les bâtis de sous-soleuses peuvent être en V ou droits (Figure 2). La puissance requise est moindre avec un bâti en V ou un bâti droit comportant 2 rangées dont les dents sont alternées, que pour un bâti droit ayant une seule rangée de dents. Bâti en V (Photo : D. La France) Bâti droit avec une seule rangée de dents Figure 2. Bâti en V et bâti droit de deux sous-soleuses Les étançons Il y a trois principaux types d’étançons : droits, incurvés et paraboliques. Leur action et la puissance requise sont reliées à l’angle qu’ils font avec l’horizontale (angle d’attaque). De façon générale, plus l’étançon est large, plus il contribue localement à l’ameublissement du sol, en particulier lorsque la profondeur de travail est supérieure à la profondeur critique (voir section 3 pour l’explication de la profondeur critique). 1. Étançon droit L’étançon droit (Figure 3a) ayant un angle d’attaque de 90° ne fait pas remonter la terre, permet de limiter le bouleversement du sol mais requiert plus de puissance que les autres types d’étançons. Toutefois, lorsqu’il est un peu incliné (angle d’attaque inférieur à 90°), la puissance requise diminue et est assez similaire à celle requise par les autres types d’étançons (Raper, 2005). Étançon incurvé La partie inférieure de l’étançon incurvé a un angle d’attaque de moins de 90°, ce qui force la terre à remonter vers le haut et bouleverse souvent de façon importante les sols argileux. La partie supérieure de l’étançon peut être verticale ou pencher vers l’avant, créant ainsi un angle d’attaque de plus de 90° (Figure 3b et c). Tel qu’illustré à la Figure 4, lorsqu’elle penche vers l’avant et que la profondeur de travail est trop importante, la dent peut pousser le sol vers le bas et augmenter la puissance requise (Raper and Bergtold, 2006). Dans une telle situation, de bons résultats sont donc obtenus seulement pour une profondeur prédéterminée. Lorsque la partie supérieure d’une dent est incurvée penche vers l’avant. Il faut travailler à des profondeurs raisonnables pour que les processus de sous- solage répondent aux attentes. En effet, la profondeur trop importante augmente la compaction et la puissance requise (1); (2) représente la profondeur adéquate 1 2 Étançon parabolique (dent Michel, Paraplow) L’étançon parabolique est incliné latéralement, ce qui permet de ne pas remonter de terre, de ne pas bouleverser le sol et requiert un peu moins de puissance que les deux autres types (Figure 3d). Les socs (ou pointes) Les socs se distinguent par leur largeur, leur hauteur de soulèvement des ailettes, leur angle d’attaque et leur longueur. Le degré d’ameublissement du sol est fortement dépendant de leur géométrie. Soc étroit Soc large comportant des ailettes Largeur des socs Les socs sont soit étroits, soit larges grâce à la présence d’ailettes. La largeur d’un soc étroit peut varier de 2,5 cm à 12,5 cm. En ce qui concerne les socs avec ailettes, ces dernières sont fixées directement sur le soc ou, plus rarement, sur l’étançon Lors du sous-solage, les ailettes permettent de : - ameublir une proportion beaucoup plus importante de sol; - diminuer la puissance requise par unité de volume ameublie; - augmenter la profondeur critique (voir section 3 pour l’explication de la profondeur critique). Bien qu’une dent avec ailettes augmente la puissance requise de 10 à 20 %, l’augmentation du volume de sol ameubli permet d’augmenter l’espacement entre les dents de 30 % et donc de diminuer le nombre de dents requis pour une largeur donnée d’ameublissement (Spoor and Godwin, 1978). Angle d’attaque et longueur du soc L’angle d’attaque (Figure 6) pour une bonne pénétration du soc dans le sol et un ameublissement optimum devrait idéalement être autour de 20 à 25°. Plus il est faible par rapport à l’horizontale, plus il pénètre facilement dans le sol. Par conséquent, pour une même hauteur de soulèvement, plus le soc est long, plus il pénètre facilement dans le sol. La puissance requise augmente avec l’angle d’attaque. Lorsque l’angle d’attaque est trop important (ce qui n’est en général pas le cas pour les sous-soleuses commercialisées), le sol est poussé en avant au lieu d’être soulevé vers l’avant et le sol est comprimé au lieu d’être décompacté. Effets du sous-solage sur les propriétés du sol Selon l’état du sol (densité, humidité), les dents de sous-soleuse peuvent soit ameublir le sol soit le compacter. L’ameublissement se fait par fissuration du sol alors que la compaction se fait par compression du sol près de la dent. AMEUBLISSEMENT DU SOL L’ameublissement du sol peut être obtenu grâce à la fissuration par compression ou par tension. Dans le premier cas, le soc exerce une force de compression sur le sol qui le force à se fracturer et se soulever (Figure). Les mottes qui en résultent (en sol argileux) se déplacent vers le haut et sont réarrangées les unes par rapport aux Fissuration par compression du sol exercée principalement par le soc autres lorsqu’elles retombent. Le sol se dilate et s’ameublit. Dans le deuxième cas, la fissuration se fait sans qu’il y ait de force de compression (Figure 9). Le sol est simplement soulevé, ce qui crée des fissures. Si des ailettes sont présentes, le sol se fissure lorsqu’il est forcé de passer par-dessus ces dernières. Il est fréquent de voir tout le sol se soulever entre les dents lors du sous-solage, ce qui entraîne une fissuration de l’ensemble du sol. Pour que le sol puisse s’ameublir, il faut qu’il soit suffisamment sec pour être soulevé vers le haut par la force exercée par le soc. De façon générale, l’ameublissement par compression, qui entraîne un réarrangement des mottes les unes par rapport aux autres, est plus important que l’ameublissement par tension. Formation de fissures par tension lors du sous-solage (Godwin and Spoor (2015) d’après Spoor (2006)) (a) Reproduit avec l'aimable permission des auteurs et de CABI Soulèvement du sol occasionnant des fissures par tension COMPRESSION DU SOL AUTOUR DU SOC ET DE LA PARTIE INFÉRIEURE DE LA DENT Lorsque la profondeur de sous- solage augmente, la résistance du sol à se soulever augmente aussi et, à une certaine profondeur (profondeur critique), il devient plus facile pour le sol de se déplacer latéralement plutôt que vers le haut. À ce moment, le sol se comprime le long du soc et de la partie inférieure de l’étançon, a entraînant ainsi une compaction ou un lissage en profondeur (Figure 10). Plus la profondeur de sous-solage est importante et plus le sol est Le sol a été fissuré entre 0 et 35 et argileux, plus le risque de comprimé en dessous (a) Gros plan de la compression du sol près de la zone dent est grand. PROFONDEUR CRITIQUE La compression du sol autour du soc qui se fait dans certaines situations nous amène à définir la notion de profondeur critique. Il s’agit de la profondeur de travail maximum à laquelle le sol se fissure et se soulève du soc vers le haut. En dessous de cette profondeur, il se comprime latéralement (Figure 10, Figure 11, Figure 12). Profondeur de travail Pour un espacement donné, tant que la profondeur de travail est située au-dessus de la profondeur critique, plus la profondeur augmente plus le volume de sol ameubli est important (Figure 19). Lorsque le sol est très argileux et très compact, la profondeur de travail doit être bien ajustée en fonction de la profondeur de la zone compacte. Si les dents de sous-soleuse passent à plus de 5 cm sous la couche compacte, les socs risquent de comprimer le sol meuble dans lequel elles passent et l’effet d’éclatement ne se fait pas. Dans cette situation, les étançons font simplement une fente en passant dans la couche compacte. Ajout d’une rangée de dents plus petites et superficielles en avant des dents standards Le volume de sol ameubli peut aussi être augmenté par l’ajout d’une rangée de dents travaillant à plus faible profondeur en avant des dents standards (Figure ). Ces dents doivent travailler à 60 % de la profondeur des dents principales (Spoor and Godwin, 1978). Elles devraient être positionnées à mi- chemin entre les dents de sous-soleuse et suffisamment en avant de celles- ci. Elles ne devraient pas se situer dans la zone qui serait ameublie par les dents arrière si ces dernières travaillaient seules car elles seraient inefficaces. L’ajout de ces dents n’augmente pratiquement pas la puissance requise. Position optimale des dents superficielles et forme de la zone ameublie (gauche). Latéralement, les dents superficielles se situent entre les dents profondes (Godwin and Spoor (2015) d’après Spoor et Godwin (1978)). Reproduit avec l'aimable permission des auteurs et de CABI Règle générale pour un ameublissement complet du profil en fonction du type de sous-soleuse L’espacement entre dents requis pour un ameublissement complet du profil est donné dans le Tableau 2 (Godwin and Spoor, 2015). La forme de la dent n’a pas beaucoup d’importance. À titre d’exemple, les profondeurs requises pour une sous-soleuse standard avec soc étroit d’environ 7,5 cm (3 po) sont données dans le tableau suivant Espacements entre dents recommandés selon la profondeur de travail (Godwin and Spoor, 2015) Espacements entre dents recommandés selon la profondeur de travail pour une sous- soleuse standard avec soc étroit d’environ 7,5 cm (3 po) Le sous-solage peut aider à corriger un problème de compaction mais il peut aussi être inutile et même nuisible si cette opération n’est pas bien planifiée ou si elle est réalisée dans de mauvaises conditions. Même lorsque réalisée en bonnes conditions, le volume de sol ameubli par le sous-solage peut être insuffisant et, dans certains cas, le sol peut être compacté ou lissé en profondeur au lieu d’être ameubli. La réussite du sous-solage ne dépend pas seulement des conditions du sol. Plusieurs autres facteurs tels que la puissance du tracteur et la répartition du poids, la force du mécanisme de sécurité de la sous-soleuse et l’ajustement de la sous-soleuse jouent un rôle majeur pour la réussite de l’opération. La profondeur de travail, l’espacement entre les dents et la géométrie des socs sont à considérer pour réussir un ameublissement adéquat du sol. Lorsqu’il est difficile de travailler à une profondeur suffisante ou que la sous-soleuse ne peut pas être ajustée, certaines stratégies peuvent être utilisées afin de compenser ces problèmes. Certaines sous-soleuses peuvent aussi être ajustées afin de travailler dans une culture établie, ce qui permet aux racines de rapidement coloniser les zones ameublies. La compréhension de tous les facteurs impliqués dans l’opération de sous-solage devrait permettre aux ’agriculteurs de procéder avec succès au décompactage de leurs sols. Le sous-solage ne demeure toutefois qu’un palliatif au problème de compaction. Il faut continuer à travailler au développement de systèmes permettant de limiter la compaction. II. Décompactage Manifestions du compactage Le compactage se manifeste par la dégradation de la structure du sol comme illustrée sur les planches suivantes Observation de surface Observation du profil de sol La couche superficielle (0-5 cm) d'un sol non Augmentation de la masse volumique apparente; réduction compacté et un sol compacté (Marcello pagliali). de la porosité totale (surtout la macroporosité): Quand un sol est sujet au problème de tassement, sa structure microscopique et macroscopique sont modifiées. Ainsi, on peut assister à une diminution de la porosité (mesurée par l’indice des vides structuraux) et une augmentation de la densité apparente du sol illustrées par la figure suivante. Diminution de l’infiltration du sol qui Ralentissement des échanges gazeux entre le peut donner naissance à l'apparition sol et l’extérieur (la plante et l’atmosphère) des flaques d'eau en surface: bien visualisé sur la photo suivante Réduction de la mésofaune du sol et de Réduction au niveau du taux de l'activité biologique: La compaction affecte germination qu'on pourrait voir sur les fortement et de façon négative le milieu de photos suivantes: vie des populations microbiennes du sol, mais aussi leur mortalité directe lors des passages des engins; Diminution la croissance racinaire Un sol compacté provoque un accroissement de la pression sur les parois cellulaires, ce qui réduit la vitesse d'élongation racinaire et accroît leur diamètre. La plante peut répondre en réduisant le potentiel osmotique dans les racines. De cette manière, l'élongation est maintenue à condition que la compaction ne soit pas trop forte. Outre la compaction, certains chercheurs pensent que la réduction de l'élongation pourrait également être provoquée par un messager chimique synthétisé dans les racines. La diminution de la croissance des racines rend la plante plus sensible à la sécheresse : l'impact d'un déficit hydrique, même superficiel, est à la fois plus rapide et plus fort. La compaction modifie également le système respiratoire des racines. Ainsi, il est à signaler que la compaction, en réduisant la porosité du sol, affecte négativement l’absorption directe de l’air contenu dans la porosité du sol et par la suite la croissance racinaire. En effet, avec un taux inférieur de 15 % d’oxygène dans la porosité, l’absorption minérale décroît. En plus, quand cette baisse atteind un niveau en dessous de 12 %, il n’y a plus de formation de nouvelles racines. En outre, quand on est en présence des valeurs de teneurs en oxygène en dessous de 5 %, il n’y a plus de croissance racinaire. Finalement, avec un taux en dessous de 1 % d'oxygène dans le sol, les racines perdent du poids et meurent. Définition du décompactage Le décompactage est une technique de travail qui intéresse les horizons profonds, sans retournement qui se distingue du sous- solage par une profondeur de travail inférieure (qui ne dépasse pas le fond de labour 20-30 cm). On peut réaliser un décompactage à l'aide d'outils non animés à dents (cultivateur lourd) ou à disques (charrue à disque) et d'outils animés par la prise de force du tracteur (cultivateurs rotatifs à axe horizontal). La profondeur de travail (qui peut atteindre 30 cm), ainsi que l'intensité de la fragmentation, varient suivant l'outil utilisé. Objectifs visés Le décompactage a essentiellement pour fonction d'ameublir l'horizon travaillé (de détruire les volumes de sol compactés lors de la culture précédente, en particulier à l'occasion des récoltes), sans retournement ni enfouissement, pour maintenir la matière organique à la surface du sol. Raisonnement de la technique En général, on cherche à fragmenter suffisamment le sol tout en évitant les bourrages (de terre ou de résidus) le tout sans trop perturber le nivellement du sol. Le décompactage, n'est pas, en général, une opération systématique, réalisé tous les ans avant chaque culture : l'observation de l'état de compacité du sol permet de décider de l'opportunité de ce type d'intervention. Dans certains cas, on limite l'intervention aux zones de la parcelle cultivée qui sont le plus tassées. Choix de l'outil et réglages Il faut, pour fragmenter correctement le sol, éviter d'intervenir en conditions trop humides, surtout lorsqu'on utilise des outils à dents droites. Les outils à dents obliques (dents de type « Michel », qui soulèvent le sol en même temps qu'ils le fendent), ont une action plus efficace que les outils à dents droites. Les problèmes de bourrage sont réglés par l'écartement et le nombre de dents montées sur le bâti. Enfin, le problème de nivellement est résolu en général par l'emploi de rouleaux placé à l'arrière de l'outil. La profondeur de travail dépend de l'observation préalable qui décide de l'opportunité du décompactage. Enfin, le choix d'un outil traîné (chisel lourd ou décompacteur à dents obliques) ou animé dépend de la résistance mécanique du sol au moment de l'intervention. En sol résistant, on préfèrera un décompacteur lourd ou un outil animé plutôt qu'un chisel. Types de compaction En générale, on distingue trois formes de compaction de sols causées par la machinerie: la compaction de surface (située à moins de 20 cm), la compaction de profondeur (à partir de 30 cm et peut aller jusqu'à 60 cm). Entre ces deux types, on trouve souvent une compaction que l’on réfère très souvent à la " semelle de labour ". La semelle de labour est cette couche de sol très dense qui se trouve immédiatement sous les passages fréquents du soc de la charrue Mesures à prendre pour éviter le compactage du sol Si le problème de la compaction est rapide à se manifester, sa restauration reste très lente. Pour une compaction de la couche superficielle du sol, on peut remédier aux effets négatifs de cette forme de dégradation des sols par un certain nombre de mesures à savoir: - Les apports de matière organique est un élément dont il faut tenir compte puisqu'une baisse sensible de sa teneur dans les sols minéraux diminue la stabilité des agrégats et augmente la susceptibilité du sol au compactage; - Le travail de conservation du sol et des rotations plus longues peuvent être de mise pour atténuer la compaction; - Eviter de travailler le sol si son humidité est près de la saturation; - Minimiser le nombre de passages des engins; - Installer des systèmes de drainage; - Ajouter des chenilles sur les essieux pour réduire la pression au sol Définition déchaumage Le déchaumage est une opération superficielle de préparation du sol qui consiste à arracher et enfouir les plantes levées, les graines tombées au sol et les chaumes d'une jachère, d'une friche, d'une culture intermédiaire ou de la culture précédente. Cette opération est réalisée en un ou plusieurs passages à une profondeur variant de 10 à 15 cm. Les outils généralement utilisés en déchaumage sont le cultivateur, les pulvériseurs ou la charrue déchaumeuse (aux versoirs plus petits que la charrue à versoirs classique, souvent improprement appelée « déchaumeuse à socs »). Objectifs visés Le déchaumage répond à plusieurs objectifs agronomiques : Destruction mécanique de la flore adventice. C'est par plusieurs opérations de déchaumage successives ou par un déchaumage suivi d'un labour que l'on pratique la technique du « faux-semis ». Un premier passage permet de favoriser la levée des graines tombées au sol pendant la culture précédente, la culture intermédiaire la jachère. Le second passage (déchaumage ou labour) effectué suffisamment longtemps après le premier permet de les détruire (technique du faux-semis). Homogénéisation de la répartition des résidus de culture(et des amendements organiques) sur la profondeur travaillée : les pailles mélangées à la terre pourront subir un début d'humification qui réduit la quantité de débris végétaux en surface, ce qui facilite l'enfouissement par le labour et prive les ravageurs (en particulier les limaces ) d'abri pour leur reproduction. Enfin, lorsque le rapport C/N des résidus est élevé, cette humification favorise le blocage de l'azote minéral du sol par le processus d'organisation. Amélioration de la structure du sol. Le déchaumage permet de briser une éventuelle croûte de battance (ce qui accroît la capacité de rétention et d'infiltration de l'eau, réduisant ainsi les risques d'érosion), de fragmenter une partie de la couche travaillée éventuellement tassé lors de la culture précédente, facilitant ainsi le travail de la charrue. Enfin, la présence d'un mulch (mélange de résidus et de terre) en surface, améliore la capacité de stockage de l'eau en réduisant l'évaporation pendant l'inter-culture. Raisonnement de la technique Choix des dates d'intervention : l'efficacité du faux-semis peut parfois être limitée par les phénomènes de dormance. La date d'un deuxième passage est à raisonner en fonction de la météorologie et des observations au champ : des plantes plus jeunes étant plus sensibles à un désherbage (mécanique ou chimique) il faut trouver un compromis entre l'âge des adventices et la quantité de graines germées. De même, lorsqu'on, cherche par le déchaumage à bloquer de l'azote minéral grâce à l'organisation par les micro organismes du sol, il faut calculer soigneusement la date d'intervention, pour éviter une minéralisation trop précoce des matières organiques enfouies. choix du type d'outil. Il peut dépendre du type de flore adventice. Par exemple, les disques, coupant les rhizomes du chiendent favorisent sa dissémination : il vaut mieux utiliser en cas d'infestation de chiendent des outils à dents. Ce choix dépend également de la résistance mécanique du sol : plus celle-ci est élevée (sol sec, sol tassé), plus il faudra choisir des outils exerçant une action énergique sur le sol. Le labour Le labour primaire est le premier travail du sol de l'année culturale. Il s’effectue donc sur un sol qui n'a pas été travaillé depuis l’année agricole précédente (au minimum). Il se réalise généralement pendant les périodes pluvieuses (de septembre à octobre), bien avant la mise en culture, et concerne toutes les parcelles qui seront cultivées, quelles que soient leur taille et leur forme. Ce labour a pour objectif de retourner le sol sur 2 à 3 dizaines de cm de profondeur, ce qui permet notamment de casser les croûtes de surface, d'ameublir la terre et favoriser la recharge de l’eau au sein du sol. Ce labour est réalisé en faisant des allers retours avec un animal guidé par l’agriculteur. Avec ce mode de labour, les profondeurs ne dépassent pas 15 à 20 cm. Ce labour est principalement utilisé sur les parcelles de céréales, légumineuses ou plus rarement en fourrage. Ce travail long et pénible, exige beaucoup d’énergie de la part de l’agriculteur Le travail du sol traditionnel s’effectue avec une charrue à soc en métal (Fig ) attelée à un mulet avec des cordes et rarement avec deux vaches. le labour est souvent réalisé après une période de pluie, il s’effectue donc sur un sol humide et souple, ce qui facilite le travail des agriculteurs. Différents types de labour Les techniques qui travaillent en surface : le travail superficiel est un travail mécanique en dessous de la zone de semis mais sur une profondeur limitée selon les conditions du milieu (entre 5 et 10 cm). Les techniques qui travaillent en profondeur : le pseudo-labour travaille le sol sur, au plus, les 20 premiers centimètres, c’est- à-dire sur les horizons superficiels et sur l’ensemble de la surface ( Définition Préparation du lit de semences La préparation du lit de semences consiste en un ensemble d'opérations qui concernent les horizons superficiels du sol (5 à 10 cm) réalisées à l'aide d'outils attelés à dents (cultivateurs légers), à pointes (herse) ou à disques (pulvériseurs) ou d'outils animés par la prise de force du tracteur (houe rotative, machine à bêcher, herse alternative, herse rotative, charrue, matériels aratoires). Différents types de rouleaux peuvent également être utilisés pour parfaire l'émiettement, assurer le nivellement et tasser légèrement le sol pour améliorer le contact entre la terre et la graine. Ces actions préparatoires sont complétées par l'action des organes d'enterrage et de recouvrement des semoirs. Lit de semence préparé avec un outil animé Lit de semence: Zaï au Burkina Faso Lit de semence battu Lit de semence demi-lune Burkina Faso Objectifs visés Pour germer dans de bonnes conditions, la graine a besoin d'eau (pour l'hydrolyse de ses réserves) et d'oxygène (pour sa respiration). Pour lever, la jeune plantule doit pouvoir se développer sans rencontrer d'obstacle en surface (mottes, croûtes de battance) ou en profondeur (qui gêneraient la progression de la radicelle). Il faut également éviter la présence d'une trop grande quantité de débris organiques et d'adventices. Ainsi pour préparer un lit de semences, on réalise, en une ou plusieurs opérations : o Un émiettement des premiers centimètres de sol : cet émiettement permet avant tout d'améliorer le contact entre la terre et la semence, indispensable à une bonne imbibition de celle-ci. L'absorption d'eau se fait en effet essentiellement par diffusion d'eau liquide entre les agrégats de sol et la semence. Il permet également d'améliorer la porosité structurale, pour une meilleure oxygénation de la semence. Enfin, cet émiettement réduit la présence d'obstacle tels que les mottes de terre à la levée. o un nivellement de la surface, et, éventuellement, son tassement modéré (« rappuyage »), pour améliorer encore le contact terre-graine, favoriser les remontées capillaires et éviter un dessèchement trop rapide par évaporation au niveau de la surface. o l'élimination des adventices et des débris végétaux, parce qu'ils peuvent représenter des obstacles à la levée, abriter des ennemis de la jeune plantule (limaces) et car leur décomposition consomme de l'oxygène au détriment de la semence. Cependant, les choix en matière d'outils et de réglages dépendent non seulement de ces objectifs mais également du coût et, surtout, du temps disponible pour préparer le sol. En effet, il faut également tenir compte des contraintes liées à la date de libération de la parcelle par la culture précédente, à la météo, à l'équipement. L'agriculteur est alors amené à modifier l'itinéraire de préparation « idéal » en le simplifiant ou en adaptant le choix des outils. Raisonnement technique Le degré d'affinement et la profondeur de travail sont raisonnés en fonction de la taille de la graine, du type de comportement du sol (battant ou stable) et des risques climatiques pendant la période de germination et de levée (dessèchement ou battance). Il faut veiller à ne pas trop affiner le sol en terrain limoneux, pour limiter le risque de formation d'une croûte de battance consécutive à une pluie sur des sols de faible stabilité structurale et trop finement aplanis et émiettés. De même, on essaye, dans la mesure du possible, de positionner les mottes à la surface du sol et la terre fine en profondeur. En pratique, on recherche d'autant moins de terre fine (en surface surtout) que la graine est plus grosse, le sol plus battant et les risques de pluie élevés. En revanche, en sol non battant, on recherche un degré d'affinement maximum, et le meilleur contact terre-graine possible, tout en évitant un dessèchement trop rapide. Le choix de l'épaisseur travaillée dépend également des risques climatiques (battance, sécheresse) pendant les phases de germination et de levée : on cherche à semer d'autant plus profondément que le risque de dessèchement est élevé, le risque de battance faible et la taille de la semence importante. Définition du roulage Le roulage est une action principalement destiné à tasser le sol en surface, à réduire les cavités entre les mottes (rappuyage) et permet un ameublissement superficiel par écrasement des mottes, par le passage de rouleaux. Il existe un très grand nombre de rouleaux dont les types diffèrent par la forme et le diamètre des pièces travaillantes, qui peuvent être associés à une succession d'outils. Objectifs visés Le passage de rouleaux répond à plusieurs besoins: réduire la porosité du sol refermer les labours motteux encore meubles en aplanissant la surface, en l'émiettant et en réduisant les volumes des grosses cavités ; fabriquer de petites mottes et de la terre fine en écrasant les grosses mottes pour parfaire l'action des autres outils de préparation du lit de semences ; niveler la surface du lit de semences soit pour favoriser la régularité de la profondeur de semis, soit pour faciliter la récolte lorsque les organes à récolter sont situés très près du sol (pois) ; favoriser la formation, sous la base du lit de semences d'une couche continue favorisant les remontés capillaires ; améliorer le contact sol-graine après le semis ; améliorer le contact sol-racines des céréales après le gel hivernal (rechausser). favoriser le tallage des céréales à paille au printemps. Définition du binage Le binage est un travail du sol superficiel qui s'effectue en cours de culture. L'objectif de cette technique est avant tout de détruite les mauvaises herbes, sur le rang de culture et entre les lignes. Cette techniques est donc essentiellement employée sur les plantes sarclées, semées en rang avec un écartement suffisant. Cependant, on peut également biner des cultures de céréales, semées avec une haute densité, en utilisant non pas une bineuse, mais une herse étrille. Objectifs visés Le binage a pour but premier de détruire mécaniquement les adventices. Cependant, en ameublissant le sol, on provoque une assèchement des premiers cm et une rupture de capillarité avec les horizons sous-jacents : cet effet (appelé "effet mulch") limite l'évaporation et permet de préserver le stock d'eau du sol. Objectifs visés Le principal point à prendre en compte est le stade de développement des adventices : ni trop jeunes ni trop vielles (il faut les détruire avant qu'elles ne grainent). L´agriculture de conservation L’Agriculture sans labour (ASL) vise à préserver, améliorer et utiliser plus efficacement les ressources naturelles grâce à une gestion intégrée des ressources en sols et en eau, des ressources biologiques disponibles et d’intrants extérieurs. Elle contribue à la conservation de l’environnement ainsi qu'à une production agricole plus élevée et durable. On peut également la considérer simplement comme une agriculture utilisant les ressources de manière efficace et rationnelle. L’AC maintient de manière permanente ou semi-permanente une couverture végétale du sol. Celle-ci peut être constituée soit de cultures sur pied soit de paillis. Cette couverture assure une protection physique du sol contre les agressions du soleil, de la pluie et du vent, et procure la nourriture indispensable aux organismes du sol. Les micro- organismes et la faune du sol remplissent la fonction de travail de la terre et d’équilibrage des éléments nutritifs du sol. Le labour mécanique perturbe ce processus. L’absence de labour ou un labour minimum ainsi que le semis direct sont donc des composantes importantes de l’ASL. Une rotation variée des cultures est également importante pour éviter les problèmes liés aux maladies et aux ravageurs. Plutôt que d’incorporer la biomasse fournie par un engrais vert, des cultures de couverture ou des résidus de récolte, cette biomasse est, dans l’ASL, laissée à la surface du sol. Une fois décomposée, elle sert de protection physique à la surface du sol et de substrat pour la faune du sol. De cette manière, la minéralisation est réduite et des quantités adéquates de matière organique sont développées et préservées dans le sol. Zéro labour Semis/plantation directs: il s’agit d’une technique de semis ou de plantation sans préparation préalable d’un lit de semence. Dans l'AC, on utilise des équipements ou des outils qui placent les semences dans le sol à travers un paillis ou une couverture de résidus. Cependant, le «semis direct» proprement dit est une technique également utilisée en agriculture traditionnelle, combinant un labour primaire et secondaire Travail minimum du sol Labour de conservation: les pratiques de labour de conservation (conservation tillage) laissent des résidus de récolte à la surface, ce qui contribue à accroître l’infiltration d’eau et à réduire l’érosion. Ces pratiques sont utilisées en agriculture traditionnelle pour réduire l’érosion sur les sols nus. Toutefois, certaines pratiques de labour de conservation comme le non-labour peuvent être des composantes de l’AC. Le travail minimum du sol et la rotation culturale permet de prévenir l´encroutement. En effet, les plantes ayant des systèmes racinaires différents, la rotation culturale se traduit par le changement du volume de sol colonisé par les racines. Avec pour avantage la fragilisation de la semelle de laboure provoquée par la culture précédente L’eau Les TCS améliorent la rétention dans les couches les plus hautes du sol en limitant l’évaporation grâce aux résidus de cultures encore présents. Le peu d’études menées sur la relation entre TCS et lessivage, indique que la formation du mulch entraîne une baisse d’efficacité des pesticides et des herbicides racinaires. En effet, leur adsorption est facilitée, ainsi que leur dégradation. Une solution est d’utiliser des désherbants foliaires, en préférant ceux dont les durées de demi-vies sont les plus courtes. Le sol L’adoption des AC entraîne une augmentation et une stratification de la MO mais une diminution de la porosité et de la rugosité des sols. Cependant cette baisse de la porosité est partiellement compensée par la création de pores due aux vers de terre dont les populations sont plus importantes en AC. La stabilité évolue positivement grâce à ces techniques notamment par l’augmentation de MO. Cette stabilisation est un des facteurs clef permettant de limiter l’érosion des sols en stabilisant son plan physique. Pourquoi opter pour les AC? Ces techniques favorisent la biodiversité et rendent le sol moins sensible aux autres processus de dégradation. En évitant la perte de structure causée par le labour et en permettant aux résidus de culture d’être présents dans les premiers cm du sol, un habitat favorable aux organismes est créé ce qui exacerbe l’ensemble des propriétés du sol. En effet, l’augmentation de MO (matière organique) dans les premiers cm du sol constitue une réserve de nutriments indispensable qui permet le développement et l’activité des êtres vivants. Ainsi, l’ensemble de la chaîne alimentaire pourra bénéficier de l’arrêt du retournement du sol. L’influence sur la microflore L’augmentation de la MO en surface sous TCS favorise la biomasse et la diversité microbienne dans la partie superficielle du sol. En effet, la zone 0-5 cm voit une augmentation significative des bactéries mais aussi l’apparition de nouvelles espèces non présentes en labour. Les champignons, aussi favorisés sous TCS, participent activement à l’agrégation des sols ce qui a pour conséquence une meilleure stabilisation. De plus, l’effet «gouttes de pluie» est diminué grâce aux résidus de culture présents en AC ce qui favorise les propriétés d’infiltration et de ruissellement. Le mulch est une couche de matériau protecteur posée sur le sol, principalement dans le but de modifier les effets du climat local. Si, à l’origine, le terme dérive évidemment de paille, de nombreux autres matériaux naturels ou synthétiques sont utilisés à cet effet. L’opération qui consiste à mettre en place ce matériau est le paillage. Le mulch instauré en TCS diminue les risques de battance et d’érosion. Gestion des résidus de récolte: la gestion des résidus de récolte et des adventices est un élément essentiel de l´AC. Ainsi, le fauchage d’une culture de couverture ou d’un couvert d'adventices avant leur floraison ou la montée des graines, ou encore le fait de rabattre les résidus de récolte, contribuent a réduire l’impact des adventices, à accroître l’infiltration des eaux de pluie et à empêcher l’évaporation de l’eau contenue dans le sol. La couverture de résidus participe également de la protection et de la nutrition de la faune du sol, qui produit et maintient une bonne porosité du sol. La gestion des résidus de culture à travers le paillage permet de prévenir le compactage du sol