Cours Élèves Séance 2 PDF - L'Europe Face aux Révolutions - 1814-1848
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Ce document traite de l'histoire de l'Europe entre 1814 et 1848, mettant l'accent sur la période de la Restauration monarchique. Il analyse le Congrès de Vienne et les aspirations libérales et nationales.
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THEME 1 HISTOIRE : L’EUROPE FACE AUX REVOLUTIONS SEANCE 2 L’EUROPE ENTRE RESTAURATION ET REVOLUTION (1814-1848) I-L’EUROPE DE LA RESTAURATION MONARCHIQUE (1814-1830) 1 – Un nouvel ordre européen : le Congrès de Vienne de 1815, ou l’ordre des princes face aux droits d...
THEME 1 HISTOIRE : L’EUROPE FACE AUX REVOLUTIONS SEANCE 2 L’EUROPE ENTRE RESTAURATION ET REVOLUTION (1814-1848) I-L’EUROPE DE LA RESTAURATION MONARCHIQUE (1814-1830) 1 – Un nouvel ordre européen : le Congrès de Vienne de 1815, ou l’ordre des princes face aux droits des peuples (cours p.64-65) a-La restauration de l’ordre ancien et le projet d’une paix durable Les souverains européens vainqueurs de Napoléon Ier cherchent à restaurer la puissance & la légitimité des vieilles dynasties de l’époque prérévolutionnaire (doc.3 p.73) : le Congrès de Vienne se tient donc de septembre 1814 à juin 1815 (doc.1 p.72) sous la houlette du ministre autrichien des Affaires étrangères, Klemens von Metternich (doc. p.73), avec pour objectif de fixer les nouvelles frontières des Etats européens. 140 Etats y sont représentés, mais les décisions majeures sont prises principalement par l’Autriche, la Russie, la Grande-Bretagne & la Prusse (la France représentée par son ministre des Affaires étrangères, Talleyrand). L’acte final du Congrès du 9 juin 1815 (doc.4 p.73) prévoit le retour des Bourbons sur le trône de France, avec Louis XVIII. Il est décidé que la Pologne sera placée sous l’autorité du tsar Alexandre Ier, que les Etats allemands rhénans soient annexés par la Prusse, tandis que les Autrichiens s’implantent en Italie du Nord. Enfin, est créée la Confédération germanique (rassemblement de territoires & Etats allemands, recréant en quelque sorte l’ancien Saint- Empire romain germanique - doc.1 p.63), & le pacte militaire de la Sainte-Alliance est signé en septembre 1815 entre la Russie, l’Autriche & la Prusse (doc.1 p.64 & doc.2 p.65). b-Des aspirations libérales et nationales étouffées C’est donc un virage réactionnaire (qui refuse le changement, qui veut restaurer l’Ancien Régime, donc contre-révolutionnaire – p.64) qui s’opère en Europe : les souverains reviennent sur le principe du libéralisme (mouvement d’idées issu des Lumières & diffusé par la Révolution française, qui veut fonder la société sur la liberté individuelle & la faible 1 intervention de l’Etat dans l’économie – p.65) ; les constitutions sont annulées dans la plupart des Etats allemands ; sont réaffirmés les privilèges seigneuriaux (comme le servage...) en Autriche, Russie & Prusse ; la presse est censurée ; etc. De fortes inégalités persistent entre les nationalités : Italiens & Allemands vivent dans plusieurs Etats divisés, l’Autriche & la Russie sont des Etats multinationaux, les Etats de l’Ouest offrent plus de libertés (des constitutions sont accordées en Suisse, en Angleterre & aux Pays-Bas ; la Charte constitutionnelle est adoptée en France). 2 – La restauration de la monarchie constitutionnelle en France (1814-1830) (cours p.66-67) a-La Restauration, une monarchie... Après la défaite de Napoléon, Louis XVIII, frère de Louis XVI, monte sur le trône en mai 1814 : c’est la Restauration (nom donné en France, en Italie & en Allemagne, à la période 1815- 1830, marquée par la restauration des monarchies autoritaires – p.64). Monarchie constitutionnelle (régime dans lequel les pouvoirs du roi sont définis & limités par une constitution – p.66), instaurée avec la Charte constitutionnelle (doc.1 p.66), qui met en œuvre la limitation de l’arbitraire royal, afin d’empêcher le retour à l’absolutisme. b-...à la recherche d’un compromis avec les acquis révolutionnaires Un compromis entre les acquis révolutionnaires & le retour à la monarchie est ainsi mis en œuvre : les acquis révolutionnaires (abolition du système féodal, une forme de séparation des pouvoirs – doc.1 p.66 – etc.) sont respectés ; mais, sous la pression de la majorité « ultra », élue à la Chambre (doc.2 p.67), certaines libertés accordées sont supprimées, la Marseillaise est interdite, le catholicisme est rétabli comme « religion d’Etat », & drapeau blanc est réintroduit en lieu & place du drapeau tricolore. De 1824 à 1830, Charles X (frère de Louis XVIII) tente de restaurer l’absolutisme : il gouverne par des édits (des lois non votées par les députés), il rétablit le contrôle sur la presse, il se fait sacrer à Reims en 1825, il dissout la Chambre & renforce le suffrage censitaire (seul 1% de la population peut voter – doc. p.67). II-L’EUROPE DES REVOLUTIONS (1830-1848) 1 – L’éveil des nationalités (cours p.67-69) 2 a-Le mouvement des nationalités en Europe au tournant des années 1830 : l’exemple du massacre de Chios Face à la répression, les libéraux s’organisent en sociétés, souvent secrètes : par exemple, la Charbonnerie en France & Italie (Carbonari - doc. p.68), le Burschenschaft en Allemagne. Ces sociétés sont parfois à l’origine d’insurrections visant à renverser les gouvernements (doc.1 p.63), au nom du principe des nationalités (droit des peuples à disposer d’eux-mêmes – p.68) : en Espagne en 1820, la constitution de Cadix de 1814 est rétablie, mais le mouvement est réprimé avec l’intervention française en 1823 ; puis, c’est au tour du Portugal, de Naples & de la Sicile d’entrer en révolte ; les Belges se soulèvent contre l’intégration au royaume des Pays-Bas & obtiennent leur indépendance (1830-1831) ; en 1830, la Pologne se révolte, mais la répression russe à Varsovie est sanglante ; les révoltes italienne & allemande sont réprimées par l’Autriche en 1831-1832. Le succès de la vague révolutionnaire des 1830s reste limité. Le soulèvement grec contre le joug ottoman (1821-1829) a pour point culminant le massacre de Chios en 1822 (doc.1 à 4 p.78-79), & l’indépendance est finalement obtenue en 1830, avec le soutien de l’Europe, notamment des intellectuels (comme Victor Hugo, Chateaubriand, Byron) & des grandes puissances (France, Russie & Royaume-Uni). b-Les Trois Glorieuses et la monarchie de Juillet en France (1830-1848) En 1830, des émeutes éclatent face à l’intransigeance de Charles X & la promulgation des ordonnances du 25 juillet (doc.1 p.76) : les barricades se multiplient à Paris du 27 au 29 juillet (doc. p.60-61 & doc.2 p.76), des affrontements ont lieu entre les insurgés, soutenus par les libéraux d’Adolphe Thiers & les républicains, & les troupes royales (il y a environ 500 morts parmi les insurgés). Charles X est renversé, & Philippe d’Orléans lui succède sous le nom de Louis-Philippe Ier, en août 1830 (doc.5 p.77). Très vite, le camp orléaniste se divise entre le « parti du Mouvement » (Barrot) & le « parti de la Résistance » (Guizot) – doc.2 p.67. Puis, le régime devient plus répressif après un attentat républicain contre le Roi (1835) : les « lois de septembre » sont votées, qui rétablissent la censure contre la presse (« loi scélérate ») & limitent les libertés. De plus, le contexte de difficultés économiques & sociales provoque des émeutes chez les ouvriers, comme celles des canuts à Lyon en 1831 & 1834... L’extrême gauche de Louis Blanc gagne en popularité, se réclamant du socialisme (doctrine politique visant l’appropriation par la collectivité des moyens de production, & donc la suppression de la propriété privée – p.197). Le « roi-citoyen » est donc devenu le « roi-bourgeois », symbole de l’indifférence de la bourgeoisie conservatrice à la misère sociale. François Guizot, au gouvernement, modernise le pays : essor du réseau ferré, recul du chômage, retour de la prospérité économique. Mais, en parallèle, une politique conservatrice est menée - un cens élevé pour le vote est maintenu, etc. (doc. p.67). Dès 1846, la situation est à nouveau difficile, donc l’agitation va croissant. 2 – 1848 : le « Printemps des peuples » (cours p.70-71) 3 a-Les espoirs démocratiques déçus de la monarchie de Juillet : Paris « auberge des révolutionnaires » (1848) La « campagne des banquets » de 1847-1848 (une série d’environ 70 réunions organisées dans toute la France entre 1847 & 1848 par les réformateurs, pour demander un abaissement du cens électoral & s’opposer aux mesures du gouvernement conservateur de Guizot), réprimée par le pouvoir, ouvre la révolution de 1848, déclenchée le 22 février. Louis-Philippe est forcé à l’abdication, & la IIème République est proclamée le 24 février. Les événements de Paris rencontrent un écho considérable en Europe, car la capitale française accueille généralement les exilés & réfugiés politiques comme Karl Marx, Giuseppe Mazzini, etc., qui y développent une action politique révolutionnaire. b-La flambée révolutionnaire en Europe Dès mars 1848, l’Empire autrichien, jusque-là garant de l’ordre monarchique, s’embrase à son tour : Viennois, Hongrois, Tchèques, Croates & Roumains se soulèvent (doc.1 p.70), revendiquant des libertés & l’indépendance. Metternich est forcé de démissionner, donc les Allemands & Italiens sont poussés à s’émanciper eux aussi : des soulèvements se multiplient en Prusse (le 1er parlement élu au suffrage universel se réunit à Francfort en mai), la République de Venise est proclamée, & les Autrichiens sont chassés de Milan. Mais la répression va triompher, grâce aux divisions internes des mouvements (les libéraux sont satisfaits des concessions comme les constitutions..., donc quittent le mouvement des contestations ; les nationalismes sont antagonistes) mais aussi à la très grande fermeté de la réaction. L’Autriche écrase la révolte de Prague en octobre 1848 & celle de Hongrie en 1849 (avec l’aide russe), rétablit les souverains d’Italie, & soutient les partisans d’une Grande Allemagne au parlement de Francfort, pour affaiblir la Prusse (doc.2 p.71). Mais le bilan de ces révolutions est mitigé, l’échec des révolutionnaires n’est en effet pas total : certaines réformes libérales perdurent (des constitutions sont maintenues en Prusse & au Piémont-Sardaigne, le suffrage universel est conservé en France), & le mouvement est révélateur de la fragilité de certains gouvernements ainsi que de la politisation croissante des masses en Europe, de l’aspiration des peuples à un élan libéral & égalitaire. Ceci inspire à Victor Hugo, lors du Congrès international de la paix à Paris en 1849, l’idée des « Etats-Unis d’Europe » (« Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde & sera aussi impossible entre Paris & Londres, entre Pétersbourg & Berlin, entre Vienne & Turin...Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, & vous constituerez la fraternité européenne »). 4