CM7 - Chapitre 6 - Emotions PDF

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psychology of development emotions philosophical approaches theories of emotions

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This document discusses different theories and perspectives on emotions, from historical to modern approaches. It examines the concept of emotions and their relation to physical and mental well-being.

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Psychologie du développement Chapitre 6 : Emotions Séance 1 : I / Qu’est-ce qu’une émotion ? L’émotion est un phénomène complexe qui a été étudié depuis l’Antiquité par des philosophes et scientifiques, c...

Psychologie du développement Chapitre 6 : Emotions Séance 1 : I / Qu’est-ce qu’une émotion ? L’émotion est un phénomène complexe qui a été étudié depuis l’Antiquité par des philosophes et scientifiques, chacun apportant une perspective différente. Voici un récapitulatif des contributions clés à la compréhension des émotions : 1. Les premières conceptions des émotions Hippocrate a proposé la théorie des quatre humeurs, selon laquelle la santé mentale et physique dépend de l’équilibre entre quatre fluides corporels : Le sang (associé à un tempérament sanguin), La bile jaune (associée à un tempérament colérique), Le flegme (associé à un tempérament flegmatique), La bile noire (associée à un tempérament mélancolique). Cette vision mettait en lien les émotions et la physiologie de manière précoce. Aristote a avancé plusieurs concepts essentiels : La valence : Les émotions peuvent être classées comme positives ou négatives. Le besoin d’action : Les émotions incitent à l’action (motion). La tempérance : Le contrôle des émotions est nécessaire pour une vie équilibrée. 2. Approches philosophiques et scientifiques modernes Descartes a introduit l’idée de la dualité entre l’âme et le corps, postulant que ces deux entités interagissent, mais restent distinctes. Les émotions, selon lui, émergent de cette interaction. Pour Darwin, les émotions ont une fonction adaptative cruciale dans la survie de l’espèce. Ses théories comportaient plusieurs points importants : But communicationnel : Les émotions permettent la communication non verbale. Présence chez les animaux : Les émotions sont observables chez d’autres espèces. Ignorées pendant plus d’un siècle : Les idées de Darwin ont été en grande partie délaissées avant d’être revisitées par des études physiologiques et neurologiques modernes. 3. Théories physiologiques et cognitives des émotions James a proposé une approche physiologique selon laquelle les émotions sont secondaires aux phénomènes physiologiques. Chaque émotion serait associée à un patron spécifique de réactions physiologiques, telles que l’augmentation de la fréquence cardiaque et les changements respiratoires. Cannon s’est opposé à l’idée de James en affirmant que les mécanismes physiologiques sont trop lents pour expliquer la rapidité des émotions. Il a mis en avant l’activation sous-corticale comme clé de l’émergence des émotions. Schachter (1922-1997) Il a développé la théorie à deux facteurs, où l’émotion dépend de deux éléments : L’évaluation cognitive : L’interprétation consciente des signaux physiologiques. (Avoir peur) L’activation physiologique : Les changements corporels qui constituent la base de l’émotion.(Fuir) Lazarus a été au centre d’un débat dans les années 1980 avec Zajonc, concernant la primauté des processus cognitifs. Pour Lazarus, l’évaluation cognitive (appraisal) de la situation est primordiale pour que l’émotion soit ressentie. Concepts clés liés à l’activité émotionnelle Le stimulus : Ce qui déclenche l’émotion. L’éveil (arousal) : Les modifications physiologiques qui accompagnent l’émotion (ex. : rythme cardiaque, tension musculaire). L’interprétation : Processus souvent inconscient qui traduit les mécanismes physiologiques. L’évaluation (appraisal) : L’analyse cognitive de la situation, influençant la nature de l’émotion ressentie. Le ressenti émotionnel (feeling) : L’expérience subjective de l’émotion, souvent confondue avec l’émotion elle-même. A) Expression des émotions Les émotions s’expriment sous diverses formes, chacune contribuant à une compréhension complète de l’expérience émotionnelle. 1. Composantes de l’expression émotionnelle Subjectif : Ressenti et sentiments intérieurs, souvent décrits par la personne elle-même. Comportemental : Manifeste dans la motricité et les expressions faciales. Les gestes, la posture et le visage illustrent l’état émotionnel. Physiologique : Modifications mesurables telles que la transpiration, la fréquence cardiaque et la respiration. 2. L’humeur Contrairement à une émotion, l’humeur est un état affectif plus prolongé pouvant durer des jours, des semaines, voire des mois. Elle ne nécessite pas de déclencheur précis, par exemple, le fait de se réveiller de mauvaise humeur sans raison apparente. II. Comment mesurer les émotions ? 1. Outils de mesure Questionnaires : Utilisés pour obtenir des informations subjectives sur les émotions ressenties par les individus. Mesures analogiques : Méthodes qui permettent de quantifier les émotions sur une échelle visuelle ou numérique. Méthode d’échantillonnage des expériences (Experience Sampling Method) : Cette méthode implique la collecte de données sur les émotions tout au long de la journée, permettant ainsi de voir comment elles varient dans des contextes naturels. Elle utilise souvent les technologies modernes comme les applications sur smartphones pour évaluer en temps réel et en dehors du cadre d’un laboratoire. 2. Avantages de la méthode d’échantillonnage des expériences Lien avec les événements quotidiens : Permet de faire le lien entre les émotions et les situations réelles vécues. Validité écologique : Les mesures sont prises dans le contexte naturel, sans biais introduit par l’environnement de laboratoire. Approche longitudinale : Évalue les fluctuations émotionnelles d’une même personne tout au long de la journée. 3. Exemples visuels et mesures associées Des illustrations peuvent être utilisées pour expliquer les tests émotionnels, comme des photos démontrant des expressions faciales codées par le Facial Action Coding System (FACS), qui identifie des unités d’action spécifiques dans le visage pour décrire des expressions émotionnelles fondamentales. 4. Expression faciale et système FACS Paul Ekman, influencé par Darwin, a étudié l’existence des émotions de base, avec les caractéristiques suivantes : Émotions discrètes et distinctes : Chaque émotion est unique. Valeur adaptative : Elles ont une importance évolutive. Combinaison d’éléments : Des émotions plus complexes peuvent être créées par la combinaison de ces émotions de base. Caractéristiques des émotions de base selon Ekman Signaux universels distincts : Les expressions faciales des émotions, telles que la peur ou la colère, sont reconnues universellement à travers les cultures. Patterns de modifications physiologiques : Chaque émotion présente des réponses physiologiques spécifiques. Mécanismes d’évaluation automatique : Réactions rapides au stimulus. FACS (Facial Action Coding System) est un système de codification des changements faciaux, composé de 44 unités d’action. Chaque unité d’action (UA) correspond à des modifications spécifiques du visage et peut être mesurée selon son intensité. La formation pour maîtriser le FACS demande entre 80 et 100 heures. 5. Mesures physiologiques et neurologiques Système nerveux autonome Fréquence cardiaque Fréquence respiratoire Sudation Activité électrodermale (Mesurée par la conductance ou la résistance cutanée.) Système nerveux central Le développement cérébral est dynamique et non-linéaire. Le système limbique, impliqué dans la régulation des émotions, se développe plus rapidement que le cortex préfrontal (zone de contrôle des émotions), qui ne mature complètement qu’à l’âge de 25 ans. Le développement asynchrone du système de récompense et du contrôle émotionnel entraîne des pics de risque, surtout dans des situations sociales telles que l’utilisation des réseaux sociaux. III / Les émotions chez les enfants Le développement des émotions chez l’enfant est un processus complexe qui associe des facteurs biologiques, cognitifs et sociaux. Les relations entre états émotionnels et représentation de ces émotions (ou sentiments) se modifient avec l’âge et l’expérience. 1. Organisation des états émotionnels et représentation des émotions Dès le plus jeune âge, il est légitime de se demander si les expressions faciales du nourrisson ne sont que des réponses réflexes ou si elles traduisent des expériences émotionnelles différenciées comparables à celles des enfants plus âgés. Voici quelques points clés : Les expressions émotionnelles des nourrissons : Ces expressions peuvent apparaître comme des réactions automatiques en raison de la maturation encore incomplète du système nerveux central (SNC). Cependant, elles peuvent aussi signaler des émotions distinctes. Usage des termes émotionnels : À partir de 2 ans, les enfants commencent à utiliser des mots tels que joie, tristesse, colère et peur pour qualifier leurs états internes et ceux des autres. Le répertoire émotionnel s’enrichit et devient plus complexe avec l’âge. 2. Développement de la capacité à mimer les émotions Des études montrent que la capacité des enfants à reproduire des expressions faciales suit un certain développement : Entre 2 et 5 ans : Les enfants sont invités à mimer les six émotions de base (joie, tristesse, colère, peur, surprise, dégoût). À partir de 3 ans : Les enfants parviennent à mimer la joie et la surprise. À 4 ans : Ils ajoutent la colère et la tristesse. À 5 ans : La peur et le dégoût deviennent compréhensibles et peuvent être mimés. Entre 3 et 4 ans : Différenciation des aliments, les enfants développent la capacité de distinguer ce qui peut être consommé de ce qui ne peut pas l’être, marquant une première étape dans l’expression du dégoût. 3. Exemples et expérimentations Le sourire : Sourire réflex se produit pendant le sommeil, sans réponse a un stimulus. Sourire social émerge vers l’age des 2 mois, en réponse a un stimulus externe. (Parents) Les pleurs : il existe les classiques, ceux de colères et ceux de douleur Simner (1971) : Une étude notable où des nourrissons de 5 jours ont été exposés à des enregistrements de pleurs d’autres bébés. Ces nourrissons ont réagi en pleurant plus intensément, affichant des mimiques négatives (sourcils froncés, yeux fermés) et réduisant l’activité de succion, signe d’une empathie précoce. La falaise visuelle (Gibson, 1960) : Un dispositif expérimental pour évaluer la perception de la profondeur chez les nourrissons et les jeunes animaux. Ce test montre comment la communication émotionnelle parent-enfant joue un rôle crucial. Les parents utilisent leurs expressions faciales pour transmettre des signaux de sécurité ou de danger, influençant la décision de l’enfant (par ex. : est-il sûr de traverser la « falaise » ?). 4. Émotions complexes et raisonnement contrefactuel Avec l’âge, les enfants développent la capacité à comprendre des émotions complexes, comme le regret et le soulagement, qui impliquent une comparaison entre les événements réels et ceux qui auraient pu se produire : Capacité à raisonner de façon contrefactuelle : Émerge autour de 5 ans, grâce à la théorie de l’esprit. Compréhension du regret : Vers 7 ans, les enfants commencent à percevoir les situations qui peuvent conduire au regret. Compréhension du soulagement : Cette compréhension se développe autour de 9 ans. Exemple : L’histoire de Bob et David illustre la compréhension du regret. Lorsqu’ils découvrent qu’une branche barrait le chemin, ils réalisent que ceux qui ont pris cette voie après eux ont été blessés. Cela montre comment les enfants commencent à évaluer non seulement ce qui s’est passé, mais aussi ce qui aurait pu se passer. Ces concepts sont étudiés par des chercheurs tels que Habib et al. (2012) et Zeelenberg & Pieters (2007), qui définissent le regret comme une émotion désagréable ressentie lorsque l’on pense avoir raté une opportunité, et le soulagement comme son contraire. 5. Communication émotionnelle parent-enfant Les enfants utilisent les expressions faciales pour communiquer leurs émotions, et les parents répondent souvent par des expressions qui montrent leur propre perception de la situation, ce qui aide l’enfant à développer sa compréhension des émotions et des contextes associés. Cette interaction joue un rôle dans la sécurité émotionnelle et la prise de décision de l’enfant face à des situations ambiguës ou potentiellement dangereuses. Expérience de Fallon et Rozin sur le Développement du Dégoût et la Compréhension de la Nourriture Développement de la Perception de la Nourriture selon l’Âge À 14 mois : Les enfants montrent une curiosité universelle et tentent de goûter presque tout au moins une fois. À cet âge, l’instinct exploratoire prime sur la sélection consciente des aliments. Entre 3 et 4 ans : L’enfant commence à comprendre la différence entre les objets comestibles et non comestibles. Cette capacité à distinguer ce qui peut être consommé est essentielle pour éviter l’ingestion de substances dangereuses. Après 7 ans : Les enfants développent la notion de contamination alimentaire, c’est-à-dire qu’ils refusent de manger des aliments perçus comme « contaminés » même si cette contamination est purement imaginaire (p. ex., un insecte touchant une nourriture). À l’âge adulte : Le dégoût devient une émotion complexe et peut s’étendre à des domaines plus abstraits, comme les comportements moraux ou les situations sociales. Étude de la prosocialité chez les enfants : Une recherche a montré que les enfants de 4 à 5 ans s’attendent à ce que les personnes exprimant de vrais sourires soient plus prosociales que celles affichant des sourires forcés ou faux. Décisions et Anticipation du Regret : Études et Théories Comportements observés : Dans des situations de choix, les participants ont tendance à opter pour des options sécurisées (ex. choix A, gain certain) même si la valeur espérée est inférieure, pour minimiser le risque et l’anticipation du regret (Bourgeois-Gironde, 2010). Compréhension et développement : Dès 5 ans : Début de la capacité de raisonnement contrefactuel (la capacité à envisager des réalités alternatives). Dès 7 ans : Apparition de la compréhension des situations menant au regret. Dès 9 ans : Compréhension des situations menant au soulagement. Prise de risque chez les adolescents : L’influence des pairs augmente la prise de risque et la propension à des comportements plus audacieux, ce qui pourrait s’expliquer par une modification de l’évaluation du regret dans un contexte social. Tempérament et Développement Émotionnel (Jerome Kagan) Question centrale : “Naissons-nous avec notre ‘self émotionnel’ ?” Hypothèse de Kagan : Un potentiel émotionnel est déjà présent à la naissance et soutient le développement de l’individu tout au long de sa vie. Implications : Le tempérament joue un rôle fondamental dans l’évolution de l’identité émotionnelle et dans la manière dont une personne réagit aux situations tout au long de sa vie. IV - Les Émotions chez les Personnes Âgées Changements au Cours de l’Âge Adulte et du Vieillissement Vie adulte : Le parcours émotionnel pendant l’âge adulte montre une tendance à une gestion émotionnelle plus stable et équilibrée. Contrairement aux idées reçues, le vieillissement ne conduit pas nécessairement à un déclin émotionnel ; au contraire, il s’accompagne souvent d’une augmentation des émotions positives. Augmentation de l’espérance de vie : Au 20e siècle, les avancées culturelles, scientifiques et technologiques ont prolongé l’espérance de vie de manière significative. Nous avons gagné plus d’années de vie au cours du dernier siècle que pendant l’ensemble de l’histoire humaine précédente. Aujourd’hui, la majorité des bébés nés dans les sociétés industrialisées ont la possibilité de vieillir. Le vieillissement n’est pas synonyme de déclin émotionnel : En vieillissant, les gens tendent à ressentir plus d’émotions positives, contrairement aux stéréotypes qui associent la vieillesse à la dépression et au déclin émotionnel. Étude de Laura Carstensen sur l’Émotion et le Vieillissement Étude longitudinale : Une étude a suivi un groupe de personnes âgées de 18 à 94 ans sur une période de 10 ans pour examiner comment les émotions évoluent avec l’âge. Les participants étaient équipés de bips électroniques et devaient, à chaque bip aléatoire pendant la journée, répondre à des questions évaluant leur niveau de bonheur, tristesse et frustration sur une échelle de un à sept. Résultats : L’étude a montré qu’avec l’âge, les participants étaient plus enclins à prêter attention et à réagir positivement aux stimuli positifs, révélant une tendance à la recherche de satisfaction émotionnelle accrue avec le temps. Expériences Complémentaires Expérience 1 (Mémorisation d’images) : Des jeunes et des personnes âgées ont été invités à observer des images (comme des paysages) et à se souvenir du plus grand nombre possible. Les résultats ont démontré que les personnes âgées se rappellent davantage d’images positives par rapport aux négatives, tandis que ce biais n’était pas observé chez les jeunes. Expérience 2 (Observation de visages) : Grâce à un dispositif de suivi oculaire, des participants jeunes et âgés ont regardé des visages exprimant différentes émotions (sourcils froncés pour la colère, sourires pour la joie). Les personnes âgées ont montré une préférence marquée pour les visages souriants et évitaient de fixer les visages exprimant la colère. Conclusions et Implications Orientation cognitive positive : Les personnes âgées tendent à diriger leurs ressources cognitives, comme l’attention et la mémoire, vers des informations positives. Cette stratégie leur permet de maintenir un bien-être émotionnel malgré les défis de la vieillesse. Théorie de la Sélectivité Socioémotionnelle : Cette théorie postule que les humains, conscients de la finitude de leur vie, ajustent leurs objectifs émotionnels en fonction du temps perçu restant. Ainsi, avec l’âge, les gens privilégient des interactions et des activités qui procurent de la satisfaction émotionnelle et tendent à se concentrer sur des relations qui leur sont significatives. Illustration de la Sélectivité Émotionnelle Choix relationnels : Les personnes âgées montrent une sélectivité accrue dans leurs relations sociales, préférant passer du temps avec des individus avec qui elles ont une affinité et qui apportent un bien-être émotionnel. Cette sélectivité reflète une adaptation naturelle pour maximiser le bonheur et réduire les interactions stressantes.

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