CM_L3_One Health_Environnement et biodiversité_Partie 2 PDF
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This document examines environmental health, exploring the relationship between the environment, biodiversity, and the emergence of infectious diseases. It discusses the role of animal interactions with humans in disease transmission and zoonotic diseases. It also emphasizes the influence of environmental factors on disease transmission.
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Licence Science Pour la Santé UE One Health Environnement et biodiversité, écologie, évolution des risques connus jusqu’aux pathologies émergentes Marien HAVE [email protected]...
Licence Science Pour la Santé UE One Health Environnement et biodiversité, écologie, évolution des risques connus jusqu’aux pathologies émergentes Marien HAVE [email protected] 1 Partie 3 : Emergence et réémergences de maladies infectieuses en lien avec les perturbations environnementales et l’érosion de la biodiversité 2 o Comprendre l’émergence et la réémergence de maladies infectieuses La maladie de Lyme Chaque agent infectieux a son « histoire naturelle » : Contact avec l’humain - Un ou des hôtes qui développe l’infection Bactérie : Borrelia burgdorferi - Un cycle de vie impliquant Un/des réservoirs Une niche écologique Un/des vecteurs Réservoir - Des facteurs écologiques propices Vecteur L’émergence résulte de trois évènements : ✓ Contacts répétés entre une ou plusieurs espèces animales infecté et l’espèce humaine Exposition à un nouveau pathogène Réservoir ✓ Transmission du pathogène de l’animal à l’humain Processus Peut se faire par l’intermédiaire d’un vecteur Vecteur évolutifs ✓ Transmission interhumaine Cycle de transmission responsable du maintien des Borrelia dans la - voie aérienne population de tiques et permettant l'infection des humains. - Ingestion - Voie transcutanée - Inoculation vectorielle - Températures Changements Risque d’épidémie climatiques - Pluviométrie L’émergence de maladies vectorielles et les zoonoses vont dépendre des conditions environnementales qui influent sur - leurs hôte(s) Densité et dynamiques des populations Agriculture, - leur(s) réservoir(s) Structure et composition des communautés urbanisation, etc… - leur(s) vecteur(s) 3 o Comprendre l’émergence et la réémergence de maladies infectieuses La maladie de Lyme Chaque agent infectieux a son « histoire naturelle » : Contact avec l’humain - Un ou des hôtes qui développe l’infection Bactérie : Borrelia burgdorferi - Un cycle de vie impliquant Un/des réservoirs Une niche écologique Un/des vecteurs Réservoir - Des facteurs écologiques - Destruction, dégradationpropices des habitats Vecteur L’émergence résulte de - Intensification de trois évènements l’agriculture : et de l’élevage ✓ Contacts répétés entre - Changements une ou plusieurs espèces animales infecté et l’espèce humaine climatiques Exposition - Pollutions à un nouveau pathogène environnementales Réservoir ✓ Transmission - Usages massifs de molécules du pathogène de luttes de l’animal (antibiotiques, pesticides) à l’humain Processus Peut se faire - Mondialisation despar l’intermédiaire d’un vecteur échanges Vecteur évolutifs ✓ Transmission interhumaine - Introduction d’espèces invasives Cycle de transmission responsable du maintien des Borrelia dans la - voie aérienne population de tiques et permettant l'infection des humains. - Ingestion - Voie transcutanée - Inoculation vectorielle - Températures Changements Risque d’épidémie climatiques - Pluviométrie L’émergence de maladies vectorielles et les zoonoses vont dépendre des conditions environnementales qui influent sur - leurs hôte(s) Densité et dynamiques des populations Agriculture, - leur(s) réservoir(s) Structure et composition des communautés urbanisation, etc… - leur(s) vecteur(s) 4 o La dégradation des habitats Notion d’habitat d’un organisme : Environnement dans le lequel il vit. - Un cours d’eau - Un lac - Une forêt tropicale ou tempérée - Une prairie - Le tube digestif d’un animale Habitat = Niche écologique Un habitat peut offrir de nombreuses niches et abriter de nombreuses espèces différentes Différents habitats (Ecology, Ricklefs &Relyea) 5 o La dégradation des habitats Déforestation - Zones tropicales Activités humaines directes - USA, Russie, Europe Incendies Causes de déforestation des forêts tropicales Exploitation Principales causes : Elevage de Plantation bétail d’arbres Coupe à blanc - Agriculture (culture plantes et élevage) Agriculture - Urbanisation Habitations - Exploitation du bois Incendies - Industrialisation Routes - Politiques gouvernementales - Non valorisation des services écologiques (Source : Miller et Spoolman 2014) 6 o La dégradation des habitats Déforestation Contrôle ascendant 2ème niveau 3ème niveau 4ème niveau 1er niveau trophique trophique trophique trophique Consommateurs Consommateurs Consommateurs Producteurs primaires secondaires tertiaires primaires (herbivores) (carnivores) (superprédateurs) Énergie Déforestation solaire Décomposeurs et détritivores = Minéralisation Matière minérale Diminution Augmentation Affecte la compositions des communautés Contrôle par les ressources Hôtes Populations Vecteurs Réservoirs 7 o La dégradation des habitats Principales causes : Fragmentation de l’habitat - Urbanisation Parcelle défrichée pour Autoroute le pâturage - Routes, autoroutes, voies ferroviaires Parcelle défrichée pour l’agriculture - Agriculture - Exploitation forestière - Barrages hydro-électriques Fragmentation Perte d’habitat Perte d’habitat et fragmentation Surface totale = 1 ha Surface totale = 1 ha Lisière totale = 400 m Lisière totale = 1600 m Conséquences : Fragmentation - Diminution de la taille moyenne de la parcelle d’habitat favorable - Augmentation de la distance moyenne entre les parcelles d’habitats favorables - Augmentation de la surface de lisière (ou écotones) La zone d’habitat est divisée en zones plus petites et isolées 8 Fragmentation de l’habitat : Conséquences sur les communautés Modification de la composition en espèce Augmentation de la population d’espèces vivant à la lisière des forêts Diminution de la population d’espèces vivant à l’intérieur des forêts Réduction de la richesse spécifique Nombre d’espèces d’oiseaux Taille du « patch » de prairie Gradient de fragmentation 9 Fragmentation de l’habitat : Conséquences sur les populations Limite les capacités de dispersion, migration et colonisation - nourriture Affecte la recherche - partenaire(s) pour la reproduction Divise les populations en groupes plus petits Entraine baisse de variabilité génétique Futurascience Petite Rend ces populations plus vulnérables : population Dérive génétique Réduction de la - aux prédateurs ou au contraire, isole valeur adaptative de l’individu et de - aux compétiteurs prédateurs et proie la population Perte de - aux maladies variabilité génétique - aux espèces invasives Baisse de la reproduction - à la pollution de l’habitat Hausse de la mortalité Plus petite Risque d’extinction population Processus menant à une spirale d’extinction Biologie, Campbell et al. 10 o Fragmentation de l’habitat et maladies infectieuses : La maladie de Lyme - Agent infectieux : Borrelia burgdorferi - Vecteur : tique Ixodes scapularis et Ixodes ricinus - Réservoirs : Mammifères, oiseaux, reptiles Les formes et tailles de tiques Ixodes scapularis Stanek et al. 2011 11 o Fragmentation de l’habitat et maladies infectieuses : La maladie de Lyme - Agent infectieux : Borrelia burgdorferi - Vecteur : tique Ixodes scapularis et Ixodes ricinus - Réservoirs : Mammifères, oiseaux, reptiles *PAS de transmission des Borrelia des tiques femelles adultes aux œufs Les tiques doivent s’infecter à chaque génération pour que le cycle de Borrelia se maintienne Souris à patte blanche : Réservoir le plus compétent pour le développement et la transmission de la bactérie. Souris à patte blanche Cycle de transmission responsable du maintien des Borrelia dans la population de tiques (Peromyscus leucopus) et permettant l'infection des humains. 12 o Fragmentation de l’habitat et maladies infectieuses : Densité de nymphes par m2 La maladie de Lyme - Agent infectieux : Borrelia burgdorferi - Vecteur : tique Ixodes scapularis et Ixodes ricinus - Réservoirs : Mammifères, oiseaux, reptiles Réservoir principal : souris à patte blanche (Peromyscus leucopus) Pourcentage de nymphe infectées Observe une prévalence plus importante de la maladie dans les environnements forestiers fragmentés Prédateurs Densité de nymphes infectées Fragmentation par m2 Prédateurs Environnement forestier Environnement forestier fragmenté Surface (m2) La dégradation des habitats favorise les populations de réservoirs de l’agent infectieux Augmentation du nombre et du taux d’infection des vecteurs par la bactérie Gradient de fragmentation 13 Le paludisme / malaria - Agent infectieux : Plasmodium falciparum Résultat d’un transfert de parasite de gorille vers l’humain P. Falciparum ayant infecté des hématies - Vecteur : moustique femelle d’Anopheles Moustique Anopheles Maladie vectorielle Incidence de malaria en 2010 Nombre de nouveaux cas pour 1000 individus d’une population à risque Cycle de vie du parasite Plasmodium, responsable du paludisme Le cycle de vie nécessite à la fois l’humain (hôte intermédiaire)) et le moustique Anopheles (l'hôte principale, où se déroule la reproduction sexué). 14 Le paludisme / malaria Augmentation des piqûres suite à des perturbations de l’environnement X 300 dans une zone où déforestation et exploitation forestière en Amazonie par rapport à une zone naturelle Phase terrestre/aérienne Destruction et fragmentation de l’habitat des prédateurs de l’Anophèle Déforestation Changements climatiques Phase aquatique Dégradation de la qualité des sols (eaux stagnantes) Cycle de vie de l’Anopheles et irrigation (agriculture) Favorise la ponte et le développement des larves 15 Légende Usage d’insecticides pour réduire les populations de moustiques : Individu sensible à l’insecticide DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) Individu résistant à l’insecticide Présente une mutation qui lui confère une résistance Population majoritairement constituée Mort des individus sensibles et Population majoritairement constituée Pulvérisation de pesticides d’individus sensibles à l’insecticide sélection des individus résistants d’individus résistant à l’insecticide Mécanismes de résistance à un insecticide Sélection des individus résistants à l’insecticides 16 o Surexploitation Lorsque l’on extrait plus d’individus que les populations ne peuvent le supporter compte tenu de leur taux de renouvellement. Chasse Pêche Coupe de bois Causes de surexploitation d’espèces animales et végétales : - Source de nourriture - « chasse récréative » - Vertu esthétiques et ornementales - Matière première - Abatages délibérés - Animaux de compagnie Extinction de l’espèce surexploitée Extinction en chaîne lorsqu’une espèce clé de voûte est affectée 17 o La surexploitation : impact sur les communautés Disparition d’une espèce clé de voûte : Impact sur la paysage en fonction de la présence ou l’absence de loutres de mer https://www.scienceintheclassroom.org/research-papers/haunted-ecosystems-losing-top-predators Sources : Biologie, Raven et al Cascade trophique dans un écosystème de grande taille. Le long de la côte occidentale de l’Amérique du Nord, il existe deux formes de systèmes loutre de mer/oursin/algue brune. Dans le schéma a), les populations réduites de loutres de mer autorisent de grandes populations d’oursins, qui éliminent les populations d’algues. Dans le schéma b), les grandes populations de loutres de mer contrôlent les oursins et autorisent une croissance abondante des algues. Selon une hypothèse récente, un changement de la prédation exercée à l’origine par les orques sur d’autres mammifères entraîne aujourd’hui les écosystèmes vers le schéma de gauche. 18 o La surexploitation : impact sur les communautés Disparition d’une espèce clé de voûte : La chasse excessive des baleines entraîne une réduction des populations d’algues (Kelp) Habitat d’autres espèces 19 o Surexploitation et émergence de maladie infectieuse Lorsque l’on extrait plus d’individus que les populations ne peuvent le supporter compte tenu de leur taux de renouvellement. Chasse Pêche Coupe de bois Causes de surexploitation d’espèces animales et végétales : - Source de nourriture - « chasse récréative » - Vertu esthétiques et ornementales - Matière première - Abatages délibérés - Animaux de compagnie Extinction de l’espèce surexploitée Extinction en chaîne lorsqu’une espèce clé de voûte est affectée Facteurs d’émergence de maladies infectieuses : Les marchés d’animaux sauvages vivants Contacts entre animaux d’espèces différentes Transmissions d’agents infectieux Chasse et consommation de « viande de brousse » Contacts entre faune sauvage et humains Transmissions d’agents infectieux 20 o Surexploitation et émergence de maladie infectieuse Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) - Agent pathogène : un coronavirus SARS-CoV Transmission inter-humaine - Origine : Chine Zoonose - Réservoir : Une chauve-souris (Rhinolophus) - Hôte intermédiaire : Civette palmiste masquée Rhinolophus Mokrani et al. 2018 Emergence du SARS-CoV (d’après deWit et al. 2016) o Surexploitation et émergence de maladie infectieuse Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) - Agent pathogène : un coronavirus SARS-CoV Transmission inter-humaine - Origine : Chine Zoonose - Réservoir : Une Chauve-souris ? ? - Hôte intermédiaire : Civette palmiste masquée Maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) ? - Agent pathogène : coronavirus SARS-CoV-2 - Origine : Chine ? Zoonose ? - Réservoir : Une Chauve-souris ? - Hôte intermédiaire : ? Accident de laboratoire ? Pour en savoir plus : « Origine du SARS-CoV-2 et du Covid-19 : le point sur l’enquête en cours et les dernières hypothèses » https://theconversation.com/origine-du-sars-cov-2-et-du-covid-19-le-point-sur-lenquete-en-cours-et-les-dernieres-hypotheses-190890 o Surexploitation syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA) - Agent pathogène : virus de l’immunodéficience humaine (VIH) - Origine: Manipulation de cadavre de primates (porteur du VIS) lié à la chasse Zoonose - Réservoir : ? Maladie à virus Ebola - Agent pathogène : virus Ebola - Origine: Manipulation de cadavre de primates lié à la chasse Zoonose - Réservoir : chauve-sourris Transmission inter-humaine Middle East Respiratory Syndrome (MERS) - Agent pathogène : un coronavirus MERS-CoV - Origine : Arabie Saoudite, Qatar Zoonose - Réservoir : Une Chauve-souris - Hôte intermédiaire : Dromadaire 24 o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Nombre total d'animaux d'élevage dans le monde (1961-2010) mesuré comme le nombre d'animaux vivants à un moment donné au cours d'une année donnée. Poulets ? Bovins ? Porcs ? Ovins et caprins ? 25 o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Nombre total d'animaux d'élevage dans le monde (1961-2010) mesuré comme le nombre d'animaux vivants à un moment donné au cours d'une année donnée. 21,4 milliards 1,47 milliard + Production de lait - Dindes 462,8 millions + Production d’œufs - Buffles 194,4 millions - Chevaux 58,8 millions + Production de laine - Ânes, mules 52,9 millions 985 millions 1,47 milliard Thornton et al, 2010 (Données FAO) 1,01 milliard Données FAO (2021)) + Production de lait Nombre total d'animaux d'élevage tués chaque année dans le monde (1961-2021) 26 o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Faible diversité génétique Vulnérabilité aux pathogènes Usage d’antibiotiques Sélection de pathogènes résistants Forte densité de population Favorise la transmission d’agents pathogènes 27 Usage d’antibiotiques et sélection de bactéries résistantes Un groupe de bactéries sensibles et La plupart des bactéries Les bactéries résistantes La souche résistante remplace la résistantes sont exposées à un antibiotique non résistantes meurent commencent à se multiplier souche affectée par l'antibiotique. Bactérie sensible Bactérie résistante Miller et Spoolman, Essentials of Ecology Sources de pollution de l’environnement par des médicaments (dont antibiotiques). Pollution des eaux et des sols par les antibiotiques excrétés par les animaux d’élevage Contribution à la sélection de bactéries environnementales résistantes aux antibiotiques Risque de transfert de résistances aux antibiotiques à Campbell et al., Biologie des bactéries pathogènes 28 Différents mécanismes de transmission de gènes de résistances entre bactéries : Transformation naturelle : Conjugaison : transfert de plasmide 29 Différents mécanismes de transmission de gènes de résistances entre bactéries : Transduction : transfert d’ADN bactérien via infection par un phage Phage ayant intégré des fragments Phage ayant intégré d’ADN de la bactérie hôte l’ADN du phage 30 o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Cause majeure de déforestation et de fragmentation des habitats Favorise les contacts entre animaux sauvage et animaux domestiques Favorise les contacts entre animaux domestiques et humains Faible diversité génétique Vulnérabilité aux pathogènes Usage d’antibiotiques Sélection de pathogènes résistants Migration Forte densité de population Favorise la transmission d’agents pathogènes 31 o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Nipah - Agent pathogène : virus Nipah (NiV) - Origine Malaisie - Réservoir : Chauve-souris frugivore (Pteropodidae) Transmission aux porcs d’élevage Humains Transmission inter-humaine ATLAS de l’Anthropocène (SciencesPo Les presses) Pteropodidae 32 o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Augmentation contacts faune domestique et faune sauvage Grippe aviaire - Agent pathogène : virus H5N1 Faible diversité génétique - Origine : Chine Vulnérabilité aux pathogènes - Réservoir : Avifaune sauvage Usage d’antibiotiques Sélection de pathogènes résistants Migration Transmission aux animaux d’élevage poulets, canards, oies Forte densité de population Favorise la transmission d’agents pathogènes Humains Pas de cas de transmission inter-humaine o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Grippe « porcine » - Agent pathogène : virus H1N1/09 - Origine : Mexique - Réservoir : porc ? ? Augmentation contacts faune domestique et faune sauvage Grippe aviaire - Agent pathogène : virus H5N1 Faible diversité génétique - Origine : Chine Vulnérabilité aux pathogènes - Réservoir : Avifaune sauvage Usage d’antibiotiques Sélection de pathogènes résistants Migration Transmission aux animaux d’élevage poulets, canards, oies Forte densité de population Favorise la transmission d’agents pathogènes Humains Pas de cas de transmission inter-humaine o Intensification de l’agriculture et de l’élevage Contacts entre animaux sauvages, animaux domestiques et humains Evolution des virus Dérive génétique et substitution antigénique : a. Une dérive antigénique entraîne de petits changements dans la structure de l’HA ou de NA, de sorte que les anticorps issus de la réponse immunitaire adaptative à une infection antérieure ne peuvent pas reconnaître une nouvelle souche du virus de la grippe. b. Une substitution antigénique ne se produit que dans les virus A de la grippe. La co-infection d'un hôte par deux souches de grippe A peut conduire à un réassortiment génomique et à la production de nouvelles souches avec une nouvelle gamme d'hôtes. Dérive génétique et substitution antigénique. 35 o Pollutions dues aux activités humaines Dégradation de l’habitat ▪ Agriculture et élevage Eutrophisation - Fertilisation excessive Pollution sols et eau - Usage de pesticides Eutrophisation des cours d’eau Eutrophisation des écosystèmes marins - Herbicides - Fongicides - Insecticides Affectent organismes non ciblés Pulvérisation d’insecticides Hausse de la mortalité des abeilles Structure et composition des communautés - Usage d’antibiotiques Sélection d’organismes résistants 36 Exemple de Réseau de pollinisateurs Source : Eléments of Ecology, Smith & Smith Bioaccumulation des pesticides au sein de la chaîne trophique Les organochlorés, appliqués comme pesticides sur terre, sont transportés vers l'Arctique par le ruissellement des rivières et la circulation océanique et atmosphérique. (ng par g de lipides dans les organismes) Les concentrations dans l'eau de mer sont très faibles. Concentration en pesticides Les copépodes herbivores (qui se nourrissent de phytoplancton) ont des concentrations plus élevées et les amphipodes prédateurs des concentrations encore plus élevées. La morue polaire (Boreogadus saida), se nourrit d’amphipodes, La morue (Gadus morhua), inclut également la morue polaire dans son alimentation montrent d'autres preuves de bioamplification. Bioamplification encore plus marquée en aval de la chaîne alimentaire : les oiseaux marins (qui se nourrissent de poissons ou de poissons et autres oiseaux marins) ont une capacité moins élevée à éliminer les produits chimiques que les poissons ou les invertébrés. *les chlordanes sont bioamplifiés dans une moindre mesure que les polychlorobiphényles (PCB). Cela résulte de la plus grande capacité des oiseaux à métaboliser et à excréter cette ancienne classe de pesticides. 37 (Basé sur les données de Borga et al., 2001.) Déclin de population d’oiseaux piscivores en Californie Bioaccumulation au sein de la chaîne trophique 0,015 ppm Environ x 170 000 2500 ppm Déclin des populations d’alligators de Floride *DDD : structure et mode d’action proche DDT D’après Hunt et Bischoff 1960 Déclin des populations de rapaces en Amérique du Nord amincissement de la coquille des œufs 38 o Pollutions dues aux activités humaines Dégradation de l’habitat ▪ Pollution atmosphériques - Oxydes d’azotes, oxydes de soufre Trafic routier - Composés Organiques Volatiles Tempête de sable à Pékin (PM 10 et PM 2,5) - Ozone - PM 10, PM 2.5 Pluies acides ▪ Autres polluants - Eléments-Traces Métalliques - Plastiques (macro-, micro-, nano) Bioamplification - Perturbateurs endocriniens - Eléments radioactifs Concentration en arsenic Courbes de réponse illustrant les effets d'une gamme de concentration d’arsenic sur la survie, Bioaccumulation des polluant au sein de la chaîne trophique Phoque prisonnier d’un morceau de plastique la croissance et la reproduction des individus. ( :polluant) 39 Source : Essentials of Ecology, Begon et al, 2014 o Espèces invasives Espèce introduite (exotique, allochtone) : Espèce qui a été transportée par intervention humaine dans un écosystème différent de son écosystème d’origine de manière volontaire ou involontaire, et que l’on retrouve dans la nature à l’état sauvage Espèce exotique envahissante ou invasive : Espèce introduite, qui s’établit, étend son aire de distribution et est nuisible pour l’écosystème, la santé ou l’économie. Etapes de l’invasion Introduction volontaire - Agriculture : Blé, riz, maïs - Exploitation forestière (85% des arbres exploités) - Elevage : bétails, volailles - Espèces d’abeilles Introduction involontaire (accidentelle) - Coques et ballast des navires - Tourisme et commerce : transportée avec espèces ornementales 40 o Espèces invasives Espèce introduite (exotique, allochtone) : Espèce qui a été transportée par intervention humaine dans un écosystème différent de son écosystème d’origine de manière volontaire ou involontaire, et que l’on retrouve dans la nature à l’état sauvage Espèce exotique envahissante ou invasive : Espèce introduite, qui s’établit, étend son aire de distribution et est nuisible pour l’écosystème, la santé ou l’économie. Etapes de l’invasion Facteurs favorisant l’invasion d’une espèce introduite : Dans le nouvel habitat, absence de régulation par - prédateurs - compétiteurs - parasites, virus, bactéries, champignons Taux de reproduction / multiplication élevé Synthèse de composés toxiques pour la faune et la flore natives Perturbation des habitats 41 o Espèces invasives ▪ Compétition (nourriture, espace) ▪ Prédation (consommation d’espèces natives) ▪ Modification de l’habitat Conséquences pour la faune et la flore native: ▪ Maladies (hôte pour nouveaux pathogènes) ▪ Parasitisme Exemples : ▪ Hybridation (reproduction avec espèces natives) Bipalium kewense : le ver bipaliiné Vespa velutina : le frelon asiatique Caulerpa taxifolia: l’algue tueuse Procambarus clarkii : l’écrevisse de Louisiane Oryctolagus cuniculus : Lapin de garenne Structure et composition des communautés 42 Aedes Chikungunya, zika, dengue… - Agent pathogène : divers arbovirus (ARthropod-BOrne virus) - Vecteur : moustique femelle d’Aedes aegypti et Aedes albopictus Maladie vectorielle aegypti albopictus (Moustique tigre) Aedes albopictus Espèce invasive - Originaire d’Asie - A envahi tous les continents en 30 ans Moyen de lutte : Lâcher de moustique porteur de la bactérie Wolbachia (Essais Institut Pasteur en Nouvelle-Calédonie en 2019) o Changements climatiques Effet de serre Evolution des températures moyennes mondiales Evolution des concentration en CO2 de 1850 à 2019 dans l’atmosphère Anomalies des températures par rapport à la période de référence (1961-1990) + N2O + CH4 Année Impacts sur la température et les précipitations : RCP 2.6 RCP 8.5 Les prévisions d’émissions de gaz à effet de serre : Année 44 o Changements climatiques Affectent la phénologie des organismes Jour de l’année où observe Jour de l’année où observe la 1ère floraison la 1ère floraison Epidendrum Année Température (°C) Désynchronisation entre proies et prédateurs Synchronisation (1980) Désynchronisation (2020’s) Date de Date Date Date de Date Date ponte d’éclosion d’envol ponte d’éclosion d’envol Ces désynchronisations peuvent conduire à des extinctions locales et des changements dans la composition des communautés 45 o Changements climatiques Impacts de l’augmentation de température - d’agents infectieux Impacts sur la répartition Changements de distribution des populations - de vecteurs et l’émergence de maladies - Vers des latitudes plus élevées (vers les pôles) - de réservoirs infectieuses ? Températures moyennes (°C) dans les différentes régions du monde La schistosomiase / bilharziose Provoquée par la douve sanguine (Schistosoma, Plathelminthe) - Vers des altitudes plus élevées Impacts des modification des régimes pluviométriques 1 2 5 Cercai re 3 Larve cilliée 4 Impacts sur les maladies transmises par l’eau Hôte intermédiaire :escargot 46 Origine de l’émergence ou de la réémergence de certaines maladies infectieuses 47 Des questions : [email protected] 48