La Littérature au XVIIIe Siècle PDF

Summary

Ce document traite de la littérature du XVIIIe siècle. Il aborde les caractéristiques de la littérature du XVIIIe siècle, y compris les idées et les débats philosophiques de l'époque. Le document explore également le rôle des voyages et des explorations dans la littérature du XVIIIe siècle et met en évidence les changements sociaux, politiques et intellectuels de cette période.

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Université d'Arich Faculté des lettres Département de français La littérature au ème XVIII siècle Deuxième année Dr. Ahmed Moawad Abd – Elhadi Professeur de littérature française 2024 Université d'Arich...

Université d'Arich Faculté des lettres Département de français La littérature au ème XVIII siècle Deuxième année Dr. Ahmed Moawad Abd – Elhadi Professeur de littérature française 2024 Université d'Arich Faculté des lettres Département de français La littérature au ème XVIII siècle Deuxième année Collectionnée par Dr. Ahmed Moawad Abd – Elhadi Professeur de littérature française LE DIX-HUITIÈME SIÈCLE Le XVIIIe siècle a été une période de lutte permanente entre l'autorité et la tradition, qui voulaient maintenir par la force l'ordre politique et religieux d'une part et la raison, qui tendait à se libérer du pouvoir absolu du gouvernement et du clergé, de l'autre. Il fut appelé idée "philosophique" parce que l'on vit apparaître des idées nouvelles qui bouleversèrent toute la hiérarchie sociale établie en France depuis le Moyen-Âge. L'application des principes "rationalisme" aux sciences et à la philosophie entraîne les esprits à la précision méthodique et permet à la pensée humaine de faire de grands progrès. C'est au cours de ce siècle qu'on commence à s'insurger contre le fanatisme et les préjugés et que naissent les idées de tolérance et de liberté de conscience. Si le XVIIe siècle fut celui de la grandeur et de la majesté, il ne se préoccupa pas de porter remède à la misère et aux souffrances des 1 pauvres. Les écrivains et les artistes, subventionnés par Louis XIV, s'intéressèrent qu'au monde brillant de la cour. Cependant, le XVIIIe siècle se caractérise par son humanité. La morale qui prend pour règle le bonheur de tous, impose le devoir de faire le bien; le terme de "charité chrétienne" est remplacé par celui de "bienfaisance humaine". Les écrivains proclament l'obligation de respecter nature et la dignité de l'homme. Les philosophes dénoncent les abus et combattent l'absolutisme. Toute la littérature de ce siècle s'émancipe et devient l'expression des vœux du peuple : elle réclame un peu plus de justice sociale. Les écrits des philosophes se répandent dans les plus petits villages et éclairent les esprits. Il se forme une opinion publique désireuse d'appliquer les théories nouvelles. La classe bourgeoise, mécontente de l'infériorité politique et sociale à laquelle elle était condamnée, et éclairée désormais sur ses droits, réclame certaines réformes : l'égalité devant la loi, la suppression du pouvoir absolu du roi et l'abolition des privilèges de la noblesse et du clergé. C'est de ce réveil de la nation qu'est sortie la Révolution 2 française : l'évènement le plus considérable de l'histoire de la pensée humaine qui fit de la France un Etat moderne basé sur la liberté, la justice et l'amour. Du point de vue littéraire Le XVIIIe siècle littéraire s'étend de 1715 (date de la mort de Louis XIV) à 1790 (commencement française). Sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI, la cour perd son influence. Les écrivains se groupent dans les cafés littéraires et dans les salons philosophiques. Les cafés connurent au XVIIIe siècle une vogue extraordinaire. Là, les écrivains se réunissaient pour discuter les évènements du jour et les commenter. Les salons philosophiques prennent au XVIIIe siècle une importance considérable. Dans ces salons se groupent les écrivains qu'on invite à cause de leurs idées. Tous ces écrivains ont un seul désir : dénoncer les abus du régime social. C'est dans ces salons que naît l'esprit 3 philosophique c'est-à-dire le goût des choses scientifiques, la critique religieuse et sociale. Les voyages au XVIIIe siècle Dès la seconde moitié du XVIIe siècle naît en France le goût du voyage. Les gentils hommes se rendent à la cour des Stuart; et après la Révocation de l'Edit Nantes (1685), tous les protestants français trouvent un refuge en Angleterre ou Hollande qu'ils considèrent comme la terre de la pensée libre. Au XVIIIe siècle, les explorateurs commencent à voyager, à découvrir des pays inconnus et de retour en France, ils font des comptes rendus de leurs voyages qui éclairent le public sur les mœurs et les coutumes des peuples. Le voyage devient un genre littéraire qui triomphe partout: On aime à parler des lois et des institutions des pays étrangers, à comparer le genre de vie des peuples éloignés à celui des Français... Grâce au voyage, toutes les idées de justice, de liberté, de propriété sont remises en discussion. Mais de toutes les leçons que donne le voyage la plus importante, est celle de la relativité des habitudes que 4 l'on prenait pour absurdes, s'expliquent très bien une fois que l'on va dans un autre pays; des idées que l'on croyait être absolues ne sont pas appréciées dans d'autres régions. Il n'y a donc pas de vérité absolue. C'est aussi grâce aux récits de voyage que l'on commence à douter de la supériorité de l'Occident sur l'Orient; et les penseurs veulent remplacer l'idée de supériorité par celle de différence. En un mot, voyager au XVIIIe siècle n'est pas chercher de beaux paysages, c'est à comparer les mœurs, les philosophies et les religions, c'est arriver au sens du relatif, c'est opposer et c'est douter. Le cosmopolitisme au XVIIIe siècle L'esprit national a été à la base des manifestations intellectuelles du XVIIe siècle et tous les chefs-d’œuvre classiques n'ont visé qu'à immortaliser la grandeur de la France et de son roi. Le XVIIIe siècle, au contraire, est l'ère: du cosmopolitisme par excellence. Les philosophes se préoccupent beaucoup plus de l'humanité que leurs compatriotes et lorsqu'ils élèvent la voix pour 5 défendre les droits de l'homme, ils se font les champions des opprimés de tous les pays. Cette vague de cosmopolitisme est due aux fortes relations internationales qui rapprochent à cette époque les savants des divers pays européens. Les penseurs cherchent leurs idées au-delà des frontières et achèvent leur formation à l'étranger (surtout en Angleterre). La production intellectuelle de cette époque trouve des lecteurs dans toutes les grandes capitales. Les livres français sont lus non pas uniquement en France, mais ils connaissent une grande vogue répandent très rapidement en Italie, en Angleterre, en Hollande, en Allemagne et même en Russie. Les grands souverains se font un honneur d'inviter chez eux les philosophes contemporains. Voltaire sera l'hôte de Frédéric II de Prusse et Catherine de Russie attirera chez elle Diderot. En un mot, il s'établira au XVIIIe siècle, dans toute l'Europe, des courants d'idées cosmopolites qui seront le ferment d'une prodigieuse activité intellectuelle. 6 But de la littérature du XVIIIe siècle La littérature du XVIIe siècle avait pour objet l'étude de l'homme moral, universel. Le XVIIIe siècle s'intéresse à l'homme considéré comme membre de la société. La littérature du XVIIIe siècle est une littérature d'idées qui étudia les grands problèmes sociaux comme la tolérance, la liberté de conscience, la liberté civile, et politique...etc. Alors que les écrivains du XVIIe siècle avaient imité l'Antiquité classique, ceux du XVIIIe siècle s'inspirent de l'Angleterre libérale. La littérature cherche à obtenir résultat pratique grâce aux journaux qui multiplient et aux pièces à thèses. La langue se transforme, elle devient plus simple plus rapide. La mode de la sensibilité au XVII siècle Dans le troisième tiers du siècle, le mod tourne brusquement à la sensibilité et à l'enthousiasme pour la nature. Cette crise de sentiment commune à l'Angleterre et à la France marque le début du romantisme. 7 La philosophie et la religion dans littérature du XVIIIe siècle Le philosophe n'est plus un penseur qui étudie des problèmes de métaphysique ou de psychologie, le philosophe du XVIIIe siècle s'occupe de questions sociales et ne croit plus qu'au progrès. Or le progrès ne se réalisera que par la tolérance, par l'égalité sociale et par les applications des sciences. Les philosophes du XVIIIe siècle rejettent l'autorité de l'église et examinent les problèmes religieux. La religion est l'objet de violentes attaques. Tout ce que la raison n'accepte pas est condamné comme absurde. Dans les œuvres littéraires. les tendances philosophiques s'accusent. Montesquieu : dans l'Esprit des lois, présentait comme idéale la monarchie anglaise et mettent en circulation l'idée que la royauté devait être contrôlée et l'imitée par les représentations du peuple. Voltaire : critique les abus de la justice et le fanatisme religieux, il réclame la tolérance, la liberté, l'égalité des droits et des charges, 8 l'organisation d'un gouvernement pacifique et libéral dont le souci est uniquement la prospérité sociale. VOLTAIRE a écrit des contes philosophiques "Candides", "Zadig". Dans ses contes, Voltaire pose presque toujours le même problème : "A quelle condition l'homme peut-il faire son bonheur?" 9 Comment étudier un roman? À quoi doit-on s'intéresser lorsqu'on étudie un texte ? Cette page permet de se poser quelques ( bonnes ) questions pour commenter un texte littéraire extrait d'un roman. L'énonciation Qui parle ? Et de quelle façon ? On distingue plusieurs niveaux de parole: l'écrivain ou l'auteur qui écrit le livre ; le narrateur qui raconte l'histoire, et qui peut être distinct de l'auteur ; le personnage, qui est un acteur de l'histoire, et qui peut être le narrateur principal ou bien celui qui raconte un moment précis d'une (ou de son) histoire : on l'appelle alors le narrateur second. 10 La description et la narration Le texte narratif raconte un événement et en situe le déroulement dans le temps et l'espace. Le texte descriptif tente de dépeindre (pour le lecteur) un lieu, un personnage, une classe sociale, etc. L'accent est donc mis, généralement, sur la précision du vocabulaire. Le texte argumentatif peut se retrouver dans un roman. Sa fonction est de convaincre le lecteur ou l'interlocuteur d'adopter un point de vue, une idée. 11 La valeur des principaux temps Le passé simple est le temps du fait unique passé. Il a souvent, par opposition à l'imparfait, valeur d'action brève. L'imparfait, temps du passé, peut avoir trois valeurs : la durée (imparfait duratif) la répétition ou l'habitude (imparfait itératif) la description, le portrait (imparfait descriptif) Le présent a différentes valeurs : il exprime l'action immédiate ou en cours il a valeur de vérité générale (présent gnomique) il peut enfin, dans un récit au passé, être employé pour rendre l'histoire plus vivante, plus présente aux yeux du lecteur. La focalisation (point de vue) qui voit ? C'est le « point de vue » du narrateur dans le texte, qui peut s'exercer de trois façons : 12 la focalisation externe: le narrateur raconte et décrit la scène, mais il en sait moins que son personnage ; il est comme un témoin extérieur qui assisterait à la scène. la focalisation interne : le narrateur voit à travers les yeux du personnage et découvre la scène en même temps que lui. Il en sait autant que son personnage. la focalisation zéro: le narrateur connaît tout, et du personnage, et de ce qui va arriver. Les champs lexicaux Un champ lexical est un ensemble de mots qui se rapportent à une même réalité, à un même thème. Les champs lexicaux s'organisent souvent autour des cinq sens, des quatre éléments et de leurs dérivés (la mer, le ciel, etc.), de l'appréciation et du jugement, etc. Les personnages Le personnage est un être de fiction (parfois inspiré d'un modèle réel) ou un personnage réel dont la vie est romancée. 13 Le personnage principal est le centre de l'intrigue. Le personnage secondaire se situe plutôt à l'arrière-plan, ce qui ne signifie pas que son rôle ou son importance soit à négliger. Même dans un extrait, il est important d'étudier le rôle joué par le (ou les) personnage(s): comment est-il décrit ? Quel portrait est-il fait de lui ? Quel est son comportement ? Est-il témoin d'une scène ? A-t-il une action précise? Prend-il la parole ou ses pensées sont-elles rapportées ? Quels sont ses sentiments? A-t-il une fonction symbolique ? Représente-t-il un type social? Le temps et l'espace Le cadre spatio-temporel permet de situer l'intrigue. On parle de : repères relatifs, c'est-à-dire qu'ils dépendent de la situation du narrateur ou du personnage qui prend la parole (déictiques). Ces repères sont caractéristiques du discours; repères absolus, valables quelle que soit la situation. Ces repères sont propres au récit. 14 La tonalité et les registres de langue La tonalité (ou ton) peut être comique, pathétique, tragique, héroïque, épique, etc. Le registre de la langue peut être courant, familier ou vulgaire, soutenu ou littéraire, etc. Les figures de style Les figures de style sont des techniques linguistiques utilisées par les écrivains pour rendre les textes plus percutants et expressifs. Elles permettent de donner à l'écriture un caractère plus artistique et évocateur, en jouant avec le langage pour mieux transmettre les émotions et les idées. Voici quelques-unes des principales figures de style en littérature, avec leur définition et un exemple pour chacune. 1. La métaphore (Métaphore) Définition : Comparaison implicite entre deux éléments sans utiliser de mots de comparaison comme "comme", "tel" ou "pareil à". 15 Exemple : "Le temps est un océan" – ici, le temps est assimilé à l'immensité et à la profondeur de l'océan. 2. La comparaison (Comparaison) Définition : Comparaison explicite entre deux éléments à l’aide de mots comme "comme", "tel", "pareil à". Exemple : "Son visage est comme la lune pleine" – on compare le visage lumineux à la lune. 3. La paronomase (Calembour) Définition : Utilisation d'un mot ayant deux sens différents dans le même contexte, souvent avec un jeu sur les mots. Exemple : "Le cœur a ses raisons que la raison ignore" – jeu de mots sur "raison" au sens de cause et au sens de faculté de raisonnement. 4. La métonymie (Métonymie) Définition : Remplacement d'un mot par un autre qui lui est étroitement lié. 16 Exemple : "Je bois un verre" – le "verre" est utilisé pour désigner son contenu. 5. La synecdoque (Synecdoque) Définition : Utilisation d'une partie pour désigner le tout ou inversement. Exemple : "Une voile à l'horizon" – où "voile" désigne un bateau entier. 6. L'antithèse (Antithèse) Définition : Mise en opposition de deux idées ou termes dans une même phrase pour créer un contraste. Exemple : "Il est riche en apparence, mais pauvre en réalité". 7. Le paronomase (Paronomase) Définition : Rapprochement de deux termes qui se ressemblent phonétiquement, mais qui ont des significations différentes. Exemple : "Qui vole un œuf vole un bœuf" – jeu sur la similitude sonore entre "œuf" et "bœuf". 17 8. L’hyperbole (Hyperbole) Définition : Exagération délibérée pour produire un effet dramatique ou comique. Exemple : "Je pleurais à torrents" – une exagération de la quantité de larmes versées. 9. Le chiasme (Chiasme) Définition : Croisement de termes ou d’idées dans une structure symétrique. Exemple : "Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger". 10. La périphrase (Périphrase) Définition : Remplacement d'un mot par une expression plus longue pour en expliquer la signification ou l’enrichir stylistiquement. Exemple : "Le pays du Soleil-Levant" au lieu de dire "le Japon". 11. La redondance (Redondance) Définition : Utilisation de synonymes ou d'expressions similaires pour renforcer une idée. 18 Exemple : "Il est généreux, bienveillant et altruiste" – des mots différents pour exprimer une même qualité. 12. L'ironie (Ironie) Définition : Dire le contraire de ce que l’on pense, souvent pour exprimer une critique ou se moquer. Exemple : "Bravo, tu es vraiment un génie !" après une maladresse. Les figures de style jouent un rôle essentiel dans la littérature car elles intensifient l'impact émotionnel et esthétique des textes. Elles permettent à l'auteur de s'exprimer de manière originale et de captiver davantage l’attention du lecteur, tout en enrichissant la profondeur du message littéraire. 19 Les types de textes Chaque texte a une fonction spécifique et utilise des outils linguistiques particuliers. Voici une présentation des quatre types de textes les plus courants : 1. Le texte narratif : raconter une histoire But: Le texte narratif vise à raconter une histoire, réelle ou fictive, en suivant une chronologie. Il met en scène des personnages, des actions et des événements dans un espace et un temps donné. Caractéristiques: o Présence de verbes d'action au passé (passé composé, imparfait, plus-que-parfait). o Emploi de connecteurs temporels (puis, ensuite, après, avant). o Description des personnages, des lieux et des objets pour créer une ambiance. o Dialogue entre les personnages. Exemples: Les romans, les nouvelles, les contes, les biographies. 20 2. Le texte descriptif : peindre un tableau avec des mots Le texte descriptif vise à représenter un objet, une personne, un lieu ou un sentiment en utilisant les sens (vue, ouïe, toucher, goût, odorat). Il crée une image mentale chez le lecteur. Caractéristiques: o Emploi d'adjectifs et d'adverbes pour qualifier. o Utilisation de comparaisons et de métaphores. o Présence de verbes d'état (être, sembler, paraître). Exemples: Les descriptions dans les romans, les poèmes, les guides touristiques. 21 3. Le texte explicatif : expliquer un phénomène ou une idée But: Le texte explicatif vise à faire comprendre un phénomène, un concept ou une idée. Il fournit des informations claires et précises. Caractéristiques: o Emploi de connecteurs logiques (parce que, donc, ainsi). o Définitions de termes techniques. o Utilisation de schémas, de graphiques ou de tableaux pour illustrer. o Présence de verbes d'état et de verbes modaux (pouvoir, devoir). Exemples: Les articles de journaux, les manuels scolaires, les notices explicatives. 22 4. Le texte argumentatif : convaincre ou persuader But: Le texte argumentatif vise à défendre une thèse, à convaincre ou à persuader le lecteur. Il présente des arguments pour soutenir son point de vue. Caractéristiques: o Présence d'une thèse claire et précise. o Utilisation d'arguments logiques et rationnels. o Emploi de connecteurs logiques (car, puisque, en effet). o Réfutation des arguments contraires. Exemples: Les éditoriaux, les essais, les débats 23 Voltaire, sa vie et son œuvre Voltaire est en même temps un philosophe, un poète, un conteur, un épistolier et un historien. Il a su cultiver tous les arts connus à son époque. En plus des lettres innombrables qu'il a écrites à ses amis, il a composé des poésies, écrit des tragédies, des contes et des essais historiques. Il a composé aussi des ouvrages critiques. Voltaire et la Philosophie La faculté maîtresse de Voltaire est avant tout l'intelligence. Il aborde tous les sujets débattus à son époque et donne des réflexions sur des sujets aussi divers que le mal et le bonheur, l'économie et la politique, l'art et la littérature. Mais dans toute son activité littéraire, il a pour objectif principal de répandre ses idées philosophiques. Il lutte contre les systèmes de pensée qui ne mènent à rien, il s'oppose à toute attitude qui ne soit pas 24 fondée sur la raison. Il cherche la vérité et la sagesse et ne cesse de dire que le bonheur est l'objectif premier de tout être humain. Voltaire et la politique La philosophie de Voltaire est fondée d'abord sur la critique des institutions politiques et sociales de son époque. Il se lève contre le système de la monarchie et proclame la nécessité de fonder le gouvernement sur les lois de la raison et non sur les caprices d'une personne, fût-elle le roi. Et s'il raconte les injustices infligées par la monarchie, c'est pour que tout le monde en prenne conscience et se révolte contre elles. Engagé dans la lutte contre l'esclavage, il ne cesse de critiquer la guerre en en montrant les méfaits. Dans la plupart de ses œuvres il lutte pour l'égalité dans la société et la liberté des personnes. Il prône le droit de tout individu à vivre dans le bien-être matériel et de jouir de ses droits en tant qu'être humain. 25 Voltaire et la religion Voltaire n'est pas un athée. Ce qu'il n'apprécie pas dans les religions, c'est le fanatisme, l'intolérance, les combats théologiques. Selon lui, les hommes de religion créent la haine et les schismes entre les peuples. Il pense que l'homme doit croire en Dieu et il doit avoir la liberté d'aller au ciel "par le chemin qui lui plait", sans que cela l'empêche de vivre en paix avec les autres êtres. humains. Voltaire se lève contre toutes les tyrannies, qu'elles soient pratiquées au nom du pouvoir politique ou au nom de la religion. D'autre part, Voltaire est tout à fait conscient des limites de la raison humaine. Il ne demande pas à l'homme de réfléchir aux problèmes qui le dépassent. C'est pourquoi il trouve que la métaphysique n'est pas utile à l'homme et que celui-ci peut s'en passer facilement. L'ironie et la dérision chez Voltaire Le style de Voltaire séduit parce qu'il amuse. L'auteur se moque de tout, il rit et fait rire. Les personnages de ses contes sont souvent ridicules ou du moins naïfs. Mais l'ironie de Voltaire apparaît surtout 26 dans les événements que vivent ces personnages et sont en contradiction avec tout ce que ceux-ci affirment. L'humour chez Voltaire est un procédé qui consiste à présenter sur un ton sérieux et grave des événements banals et sur un ton léger et burlesque des événements sérieux. La destinée de Voltaire Voltaire a occupé une place prépondérante dans la vie intellectuelle de son temps. Il a su attirer l'attention de ses contemporains sur les problèmes politiques et religieux du XVIII° siècle tout en les sensibilisant à leur réalité historique et économique. Il a été tellement admiré par ses contemporains qu'il a eu sur eux une influence décisive. Par ses livres comme par sa vie, il a incarné son siècle et a largement contribué à la Révolution française. Voltaire et Candide Dans son édition critique de Candide, René Pomeau montre comment voltaire suit dans ce roman l'histoire d'une vie. En fait, la ligne de la narration est assurée uniquement par le récit des événements qui se 27 rapportent à l'existence de Candide sans le recours à aucune chronologie externe. En effet, les indications de temps qui sont nombreuses dans le roman n'indiquent pas une date ou une année. Elles marquent tout simplement la succession du temps et des événements: le lendemain, le surlendemain, deux jours plus tard, etc. Cela ne veut pas dire que du début du roman jusqu'à sa fin le temps ne laisse pas ses marques: tout au contraire, l'impression d'ensemble laisse penser que le héros a changé, qu'il a mûri et vieilli. Cunégonde surtout a subi les effets de l'écoulement du temps: à la fin du roman, elle est devenue vieille et laide. D'autre part, on peut considérer que le voyage est le thème essentiel du roman. Candide ne cesse de se déplacer dans tout le roman et ses déplacements sont à la fois une fuite et une recherche. Fuite de la mort certaine et recherche de la belle Cunégonde. Le récit des événements est important dans Candide. Car le fait précède toujours le débat philosophique et c'est autour de ce qui arrive aux personnages que les discussions sur le bien et le mal ont lieu. La 28 philosophie de Voltaire est ainsi liée directement aux faits de la vie quotidienne. Le dernier mot du conte résume la philosophie épicurienne de Voltaire: "Il faut cultiver son jardin". Cela veut dire que la métaphysique est impuissante à résoudre les questions que l'homme se pose sur son existence et que c'est par l'action seule que l'homme trouve le bonheur. 29 Résumé de Candide Elevé au château du baron de Westphalie, sous la direction du philosophe Pangloss qui enseigne que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Amoureux de la fille du Baron, la belle Cunégonde, il est vite chassé à coup de bâton. Il est ensuite enrôlé de force dans l'armée des Bulgares qu'il fuit pour aller en Hollande où il rencontre son maître Pangloss dans un piteux état. Celui-ci lui apprend que le château a été brûlé, que le baron, sa femme, sa fille et son fils sont tous tués. Tous deux se dirigent vers Lisbonne où ils assistent au tremblement de terre. Ils ne tardent pas à être condamnés à mort à cause des idées de Pangloss. Mais Candide est sauvé et il est soigné par une vieille femme qui n'est que la suivante de Cunégonde. Celle-ci lui raconte alors comment elle a échappé au massacre de sa famille et comment elle s'est retrouvée à 30 Lisbonne où elle vit comme l'amante d'un juif et du Grand Inquisiteur. Candide finit par tuer ces deux hommes et s'enfuit avec sa belle dans un bateau qui se dirige vers l'Amérique. Ils débarquent à Buenos Aires. Mais Candide est obligé de se séparer de sa bien-aimée parce qu'il est recherché par l'Inquisition. Il va au Paraguay. Il y retrouve le frère de Cunégonde qui est devenu jésuite. Il se querelle avec lui et le tue. Dans sa fuite, il est entraîné par l'eau du fleuve et finit par se retrouver dans le royaume imaginaire d'Eldorado. Dans ce pays où les cailloux sont en or et en diamant, il conçoit comment devrait être le vrai bonheur. Mais il quitte ce pays de rêve, avec une fortune gigantesque, et s'embarque vers l'Europe avec le savant Martin qui se trouve être à l'opposé de Pangloss. Pour lui, tout est au plus mal et le bien n'existe pas dans ce monde. Candide et le savant passent deux journées à Paris où ils ne rencontrent que des voleurs et des fripons, puis gagnent l'Angleterre et enfin s'arrêtent à Venise où ils rencontrent les rois en exil venus pour assister au Carnaval. Candide rencontre Cacambo qui lui apprend que 31 Cunégonde se trouve à Constantinople. Dans cette ville, il retrouve le philosophe Pangloss, qui a échappé à l'Inquisition, ainsi que le fils du baron qu'il n'a été que blessé lorsque Candide lui a donné un coup d'épée au Paraguay. La belle Cunégonde, qui était l'espoir et le grand amour de Candide, est devenue laide, vieille et acariâtre. Malgré cela, candide l'épouse et ils s'installent avec tous leurs compagnons dans une métairie, où tout le monde est occupé à "cultiver son jardin". 32 Vous savez... - Je sais aussi, dit Candide, qu'il faut cultiver notre jardin. - Vous avez raison, dit Pangloss: car, quand l'homme fut mis dans le jardin d'Eden, il y fut mis ut operaretur eum, pour qu'il travaillât, ce qui prouve que l'homme n'est pas né pour le repos. Travaillons sans raisonner, dit Martin; c'est le seul moyen de rendre la vie supportable." - Toute la petite société entra dans ce louable dessein; chacun se mit à exercer ses talents. La petite terre rapporta beaucoup. Cunégonde était à la vérité bien laide; mais elle devint une excellente pâtissière; Paquette broda; la vieille eut soin du linge. Il n'y eut pas jusqu'à frère Giroflée qui ne rendît service; il fut un très bon menuisier, et même devint honnête homme; et Pangloss disait quelquefois à Candide: " Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles; car enfin, si vous n'aviez pas été chassé d'un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l'amour de Mlle Cunégonde, si vous n'aviez pas été mis à l'Inquisition, si vous n'aviez pas couru l'Amérique à pied, si vous n'aviez pas donné un bon coup d'épée au baron, si vous n'aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d'Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches. Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. " 33 Candide ou l'Optimisme de Voltaire Candide ou l'Optimisme est un roman satirique philosophique de Voltaire, publié en 1759. C'est l'une des œuvres les plus célèbres du XVIIIe siècle et une critique acerbe de l'optimisme philosophique, notamment de la théorie de Leibniz selon laquelle nous vivons dans "le meilleur des mondes possibles". Les thèmes principaux L'optimisme et le pessimisme: Le thème central du roman est bien sûr l'optimisme, incarné par le personnage de Pangloss, qui affirme que nous vivons dans "le meilleur des mondes possibles". Voltaire, à travers les aventures de Candide, dénonce cette vision naïve et met en évidence les souffrances et les injustices du monde. La satire: Voltaire utilise l'ironie et la satire pour critiquer les institutions de son temps, comme l'Église, la guerre et l'aristocratie. 34 La philosophie: Le roman est une attaque contre le concept d'optimisme philosophique, qui prétend que tout ce qui arrive est pour le mieux. Voltaire remet en question les grandes philosophies de son temps, notamment le rationalisme et l'optimisme. Il propose une vision plus réaliste et pragmatique de l'existence humaine. L'aventure: Candide, le personnage principal, entreprend un voyage mouvementé rempli d'aventures et de malheurs, qui le confrontent à la réalité de la souffrance humaine. La religion et l'intolérance: Voltaire critique vivement l'intolérance religieuse et le fanatisme. Il dénonce les guerres de religion et les persécutions dont sont victimes les minorités. La politique et la guerre: Le roman est une critique acerbe des guerres et des conflits politiques. Voltaire montre les absurdités et les horreurs de la guerre, ainsi que les conséquences désastreuses pour les populations civiles. 35 L'injustice sociale: Le roman dénonce les inégalités sociales et les injustices dont sont victimes les plus faibles. Voltaire met en lumière l'exploitation, l'esclavage et la pauvreté. Le bonheur: Voltaire interroge la notion de bonheur et explore les différentes façons de le concevoir. Il suggère que le bonheur ne réside pas dans la richesse ou le pouvoir, mais plutôt dans la simplicité et l'acceptation de la réalité. L'intrigue en bref Candide, un jeune homme naïf, est expulsé du château de son baron après avoir aimé sa fille. Il entreprend alors un long voyage au cours duquel il rencontre une série de malheurs : des tremblements de terre, des guerres, des injustices. À travers ces épreuves, Candide perd son optimisme initial et apprend que le monde est loin d'être parfait. L'importance de l'œuvre Une influence durable: Candide a eu une influence considérable sur la littérature et la philosophie, et continue d'être étudié aujourd'hui. 36 Une critique de l'injustice: Le roman est une dénonciation de l'injustice, de la cruauté et de l'hypocrisie humaines. Un appel à la raison: Voltaire encourage ses lecteurs à penser par eux- mêmes et à remettre en question les idées reçues. Pourquoi lire Candide ? Candide est un roman incontournable pour ceux qui s'intéressent à la philosophie, à la littérature du XVIIIe siècle ou simplement à une bonne histoire. C'est une œuvre satirique et provocante qui invite à la réflexion. Le roman "Candide ou l'Optimisme" de Voltaire aborde une multitude de thèmes qui ont fait de cette œuvre un classique de la littérature. Voici quelques-uns des principaux thèmes explorés : En résumé, Candide est une œuvre riche et complexe qui aborde de nombreux thèmes universels. Voltaire utilise l'ironie et la satire pour dénoncer les travers de la société et les idées reçues 37 Les personnages principaux Candide: Le personnage éponyme est un jeune homme naïf et optimiste, élevé dans l'ignorance du mal du monde. Ses aventures le confrontent à une réalité bien plus cruelle qu'il ne l'imaginait, le poussant à remettre en question ses croyances. Pangloss: Philosophe et précepteur de Candide, Pangloss est l'incarnation de l'optimisme exacerbé. Il affirme que nous vivons dans "le meilleur des mondes possibles" et que tout arrive pour le mieux. Ses théories seront mises à rude épreuve au cours du récit. Cunégonde: Objet de l'amour de Candide, Cunégonde est une jeune femme séduisante et malheureuse. Elle subit de nombreuses épreuves et incarne la figure de la femme victime. Martin: Philosophe pessimiste, Martin est l'antithèse de Pangloss. Il accompagne Candide dans une partie de son périple et lui propose une vision plus réaliste et cynique du monde. 38 Cacambo: Serviteur fidèle de Candide, Cacambo est un personnage pragmatique et sensé. Il apporte souvent une touche d'humour et de bon sens aux aventures de son maître. Ces personnages principaux interagissent et évoluent au cours du récit, chacun apportant sa propre perspective sur le monde et sur les questions philosophiques soulevées par Voltaire. La fin de l'histoire de Candide Après toutes les épreuves et les malheurs qu'il a traversés, Candide et Cunégonde se retrouvent en Turquie. Ils achètent une petite ferme et décident de cultiver la terre. La phrase finale de la nouvelle, "Il faut cultiver notre jardin", est une invitation à se concentrer sur le présent et à trouver du sens dans le travail. Que signifie cette fin ? Un rejet de l'extrémisme: Voltaire critique à la fois l'optimisme excessif de Pangloss et le pessimisme de Martin. Il invite à une approche plus nuancée et réaliste de la vie. 39 L'importance du travail: Le travail est présenté comme un moyen de surmonter les épreuves et de trouver un certain équilibre. Le bonheur dans la simplicité: Le bonheur ne réside pas dans la richesse ou le pouvoir, mais dans la simplicité et la satisfaction des besoins essentiels. Pourquoi cette fin est-elle controversée ? Un optimisme prudent: Certains y voient une forme d'optimisme, car Candide et Cunégonde trouvent finalement un peu de paix. Un pessimisme sous-jacent: D'autres y voient un pessimisme, car le bonheur qu'ils trouvent est modeste et ne compense pas toutes les souffrances endurées. En conclusion, la fin de "Candide" est ouverte à interprétation. Elle invite le lecteur à réfléchir sur le sens de la vie et sur la possibilité de trouver du bonheur dans un monde imparfait. 40 Montesquieu Vie, Œuvres et Pensée Politique et Religieuse Montesquieu, de son vrai nom Charles- Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, est né en 1689 en France et est décédé en 1755. Philosophe et écrivain des Lumières, il est surtout connu pour ses idées novatrices sur la politique et la société. Issu d’une famille noble, Montesquieu a d’abord étudié le droit avant de s’orienter vers une carrière littéraire et philosophique. Son œuvre majeure, L'Esprit des Lois (1748), propose une analyse profonde des systèmes politiques et défend la séparation des pouvoirs — législatif, exécutif et judiciaire — comme garant de la liberté politique. Cette théorie a eu une influence déterminante sur la conception des régimes modernes, notamment sur la Constitution des États-Unis et bien d'autres démocraties contemporaines. 41 Sur le plan religieux, Montesquieu n'était pas anticlérical, mais il critiquait les abus de l'Église et plaidait pour une tolérance religieuse. Dans son œuvre Lettres persanes (1721), il utilise le regard de deux voyageurs persans en France pour critiquer subtilement la société française et les institutions, notamment l'absolutisme royal et le pouvoir de l'Église. Montesquieu croyait en une religion personnelle et modérée, éloignée du fanatisme, et considérait que les lois devaient s’adapter aux mœurs, au climat et aux coutumes de chaque pays, plutôt que de reposer sur des principes universels rigides. 42 Les Lettres persanes de Montesquieu Les Lettres persanes, publié en 1721, est un roman épistolaire écrit par Montesquieu qui se compose de lettres fictives échangées entre deux nobles persans, Usbek et Rica, voyageant à travers la France. À travers les yeux de ces observateurs étrangers, Montesquieu dresse une critique subtile mais acerbe de la société française du XVIIIe siècle, en particulier de l’absolutisme monarchique, des mœurs sociales, et du pouvoir de l’Église. Ce dispositif littéraire permet à Montesquieu d'exprimer des opinions controversées tout en gardant une distance critique par rapport à ses sujets. Le roman traite plusieurs thèmes importants, dont l'exotisme, la relativité des coutumes et des croyances, ainsi que la satire des institutions politiques et religieuses françaises. Usbek et Rica, fascinés par la culture occidentale, envoient des lettres à leurs amis restés en Perse, où ils comparent les systèmes politiques, religieux et 43 sociaux des deux mondes. Le lecteur découvre, à travers leurs lettres, des critiques de l’arbitraire royal, du despotisme oriental — une métaphore du pouvoir absolutiste en France — ainsi que des réflexions sur la justice, la liberté et la tolérance. Les Lettres persanes sont également marquées par une analyse des relations de pouvoir, particulièrement dans le sérail d'Usbek, où ses épouses sont soumises à son autorité. Cette intrigue parallèle sert de métaphore pour illustrer le contrôle social et politique que Montesquieu dénonce dans la France de son époque. 44 LETTRE PREMIÈRE Usbek à son ami Rustan À Ispahan Nous n’avons séjourné qu’un jour à Com ; lorsque nous eûmes fait nos dévotions sur le tombeau de la vierge qui a mis au monde douze prophètes, nous nous remîmes en chemin ; et hier, vingt-cinquième jour de notre départ d’Ispahan, nous arrivâmes à Tauris. Rica et moi sommes peut-être les premiers parmi les Persans que l’envie de savoir ait fait sortir de leur pays, et qui aient renoncé aux douceurs d’une vie tranquille pour aller chercher laborieusement la sagesse. Nous sommes nés dans un royaume florissant ; mais nous n’avons pas cru que ses bornes fussent celles de nos connaissances, et que la lumière orientale dut seule nous éclairer. Mande-moi ce que l’on dit de notre voyage ; ne me flatte point : je ne compte pas sur un grand nombre d’approbateurs. Adresse ta lettre à Erzeron, où je séjournerai quelque temps. Adieu, mon cher Rustan. Sois assuré qu’en quelque lieu du monde où je sois, tu as un ami fidèle. De Tauris, le 15 de la lune de Saphar 1711. 45 Comprendre la lettre d'Usbek à Rustan Présentation de la lettre Le texte est une lettre écrite par un certain Usbek à son ami Rustan. Usbek écrit depuis un endroit appelé Tauris, et il mentionne la date comme étant le 15 du mois lunaire Saphar en 1711. Cela nous donne un contexte historique, indiquant que la lettre est assez ancienne. Détails du trajet Usbek et sa compagne Rica ont voyagé. Ils ne se sont arrêtés qu'une journée dans un endroit appelé Com. Au cours de leur escale, ils ont effectué des rituels religieux sur la tombe d'une vierge qui aurait donné naissance à douze prophètes. Cela montre l'importance des pratiques religieuses dans leur parcours. But du voyage Usbek et Rica sont en quête de connaissances. Ils sont probablement les premiers Perses à quitter leurs pays animés par le désir d'apprendre. C'est important car cela met en valeur leur courage et 46 leur curiosité, alors qu'ils ont quitté le confort de leur vie paisible pour rechercher la sagesse. Contexte culturel Usbek mentionne qu'ils sont nés dans un royaume prospère, ce qui suggère qu'ils viennent d'un endroit riche ou prospère. Cependant, ils pensent que leur compréhension ne doit pas se limiter à leur pays d'origine ou aux connaissances qui y sont disponibles. Ils veulent explorer au-delà de la « lumière orientale », ce qui signifie qu'ils recherchent des connaissances provenant de différentes régions du monde. Demande de commentaires Usbek demande à Rustan de lui dire ce que les gens disent de leur voyage. Il veut des commentaires honnêtes et ne s'attend pas à ce que beaucoup de gens approuvent leur décision. Cela montre qu'Usbek valorise la vérité plutôt que la flatterie et qu'il est conscient que tout le monde ne soutiendra pas sa quête. 47 Plans futurs Usbek demande à Rustan d'envoyer sa réponse à Erzeron, où Usbek prévoit de rester un certain temps. Cela indique que leur voyage est en cours et qu'ils ont prévu des arrêts en cours de route. Assurance d'amitié Usbek termine la lettre en assurant Rustan de son amitié indéfectible, où qu'il se trouve dans le monde. Cela souligne le lien fort qui les unit à la loyauté d'Usbek. Importance historique et culturelle La lettre reflète le contexte historique des voyages et de la recherche de connaissances au début du XVIIIe siècle. Cela montre également l'importance culturelle de l'amitié et de la communication honnête. Exemple de contexte moderne Imaginez aujourd'hui quelqu'un qui quitte sa vie confortable pour parcourir le monde à la recherche de nouvelles idées et expériences. Ils peuvent écrire à un ami de retour chez eux pour lui demander des opinions honnêtes sur leur voyage, tout comme Usbek l'a fait. 48 Conclusion La lettre d'Usbek est un riche écrit historique qui en dit long sur les valeurs et les motivations des gens du passé. Il met en lumière le désir humain intemporel d'apprendre et d'explorer au-delà des frontières familières. 49 Jean-Jacques Rousseau Vie, Œuvres, et Philosophie Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) est un écrivain, philosophe et compositeur genevois, l'une des figures majeures du siècle des Lumières. Né à Genève, Rousseau est élevé dans un environnement modeste. Après une enfance difficile, il quitte Genève et voyage à travers l’Europe, se forgeant peu à peu une vision philosophique unique qui défiera les idées dominantes de son époque. Ses œuvres majeures incluent Du contrat social (1762), Émile, ou De l’éducation (1762), et son autobiographie Les Confessions (1782). Dans Du contrat social, Rousseau propose l'idée que la souveraineté appartient au peuple, fondant la légitimité politique sur la volonté générale. Il défend l'idée d'une société où les individus sont égaux et libres, soulignant l'importance du "contrat social", un pacte implicite entre les citoyens pour former un gouvernement qui respecte la volonté collective. Cela influencera grandement les révolutions 50 américaines et françaises, jetant les bases des principes démocratiques modernes. Rousseau croyait que la civilisation corrompait l'homme, né fondamentalement bon, une thèse qu'il développe dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755). Concernant la religion, Rousseau prônait une croyance personnelle et spirituelle plutôt qu'une adhésion stricte aux dogmes institutionnels. Dans Émile, il suggère que la religion naturelle doit guider l'éducation des jeunes, rejetant ainsi à la fois l’athéisme matérialiste et le christianisme rigide de son temps. La pensée de Rousseau sur l'éducation, la politique, et la religion a profondément influencé la philosophie moderne, nourrissant des débats sur la liberté individuelle, l'autorité et la moralité. 51 Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau Julie ou la Nouvelle Héloïse, publié en 1761, est un roman épistolaire de Jean- Jacques Rousseau qui raconte une histoire d'amour passionnée, complexe et tragique entre deux personnages principaux : Julie d'Étange, une jeune aristocrate, et Saint-Preux, son précepteur. À travers une série de lettres échangées entre eux et d'autres personnages, Rousseau explore des thèmes tels que l'amour, la morale, la vertu et les tensions entre les désirs individuels et les normes sociales. Le roman débute avec l'amour ardent entre Julie et Saint-Preux, une passion qui se heurte à la différence de classe sociale entre eux. Consciente des attentes sociales et de l'autorité de son père, Julie choisit finalement d'épouser un autre homme, M. de Wolmar, un mariage arrangé mais qui incarne la raison et la vertu. Saint-Preux, malgré sa douleur, accepte cette décision et quitte Julie. L'histoire prend ensuite un tournant moral et philosophique, où Julie, désormais 52 mariée, vit selon des principes de vertu et de rationalité, mais reste hantée par ses sentiments passés. À travers ce roman, Rousseau interroge les conflits entre la passion et le devoir, les idéaux de vertu et de bonheur, ainsi que la possibilité de rédemption à travers la raison et la morale. Le titre fait allusion à la légendaire histoire d’amour d'Héloïse et Abélard, ajoutant une dimension tragique et intemporelle à l’histoire de Julie et Saint-Preux. 53 Cependant la marquise perdait toujours du terrain par ses vices; Laure en gagnait par ses vertus. Au surplus, la constance était égale des deux côtés; mais le mérite n'était pas le même; et la marquise, avilie, dégradée par tant de crimes, finit par donner à son amour sans espoir les suppléments que n'avait pu supporter celui de Laure. A chaque voyage, Bomston trouvait à celle-ci de nouvelles perfections. Elle avait appris l'anglais, elle savait par cœur tout ce qu'il lui avait conseillé de lire; elle s'instruisait dans toutes les connaissances qu'il paraissait aimer; elle cherchait à mouler son âme sur la sienne, et ce qu'il y restait de son fonds ne la déparait pas. Elle était encore dans l'âge où la beauté croît avec les années. La marquise était dans celui où elle ne fait plus que décliner; et quoiqu'elle eût ce ton du sentiment qui plaît et qui touche, qu'elle parlât d'humanité, de fidélité, de vertus, avec grâce, tout cela devenait ridicule par sa conduite, et sa réputation démentait tous ces beaux discours. Edouard la connaissait trop pour en espérer plus rien. Il s'en détachait insensiblement sans pouvoir s'en détacher tout à fait; il s'approchait toujours de l'indifférence sans y pouvoir jamais arriver. Son cœur le rappelait 54 sans cesse chez la marquise; ses pieds l'y portaient sans qu'il y songeât. Un homme sensible n'oublie jamais, quoi qu'il fasse, l'intimité dans laquelle ils avaient vécu. A force d'intrigues, de ruses, de noirceurs, elle parvint enfin à s'en faire mépriser; mais il la méprisa sans cesser de la plaindre, sans pouvoir jamais oublier ce qu'elle avait fait pour lui ni ce qu'il avait senti pour elle. Ainsi dominé par ses habitudes encore plus que par ses penchants, Edouard ne pouvait rompre les attachements qui l'attiraient à Rome. Les douceurs d'un ménage heureux lui firent désirer d'en établir un semblable avant de vieillir. Quelquefois il se taxait d'injustice, d'ingratitude même envers la marquise, et n'imputait qu'à sa passion les vices de son caractère. Quelquefois il oubliait le premier état de Laure, et son cœur franchissait sans y songer la barrière qui le séparait d'elle. Toujours cherchant dans sa raison des excuses à son penchant, il se fit de son dernier voyage un motif pour éprouver son ami, sans songer qu'il s'exposait lui-même à une épreuve dans laquelle il aurait succombé sans lui. 55 Le succès de cette entreprise et le dénouement des scènes qui s'y rapportent sont détaillés dans la XIIe lettre de la Ve partie, et dans la IIIe de la VIe de manière à n'avoir plus rien d'obscur à la suite de l'abrégé précédent. Edouard, aimé de deux maîtresses sans en posséder aucune, paraît d'abord dans une situation risible; mais sa vertu lui donnait en lui-même une jouissance plus douce que celle de la beauté, et qui ne s'épuise pas comme elle. Plus heureux des plaisirs qu'il se refusait que le voluptueux n'est de ceux qu'il goûte, il aima plus longtemps, fut moins subjugué, resta libre, et jouit mieux de la vie que ceux qui l'usent. Aveugles que nous sommes, nous la passons tous à courir après nos chimères. Eh! ne saurons-nous jamais que de toutes les folies des hommes il n'y a que celles du juste qui le rendent heureux? 56 La dynamique de la vertu et du vice dans les relations La marquise perd la faveur à cause de ses vices, tandis que Laure gagne en admiration pour ses vertus. Malgré la même persévérance, la réputation de la marquise pâtit de ses actions, contrastant avec l'attrait et les réalisations croissants de Laure. Laure impressionne Bomston par son dévouement à l'apprentissage et à l'amélioration de soi, en alignant ses intérêts sur les siens. Sa beauté et ses vertus continuent de s'épanouir, tandis que le charme de la marquise s'estompe, ce qui rend ses paroles peu sincères. Edouard lutte contre son attachement à la marquise, incapable de se détacher complètement malgré ses défauts. Son cœur reste lié à l'intimité du passé, alors même qu'il commence à voir sa vraie nature. Edouard aspire à une famille heureuse et n'est pas d'accord avec ses sentiments pour la marquise. Il attribue parfois ses défauts de caractère à la passion, tout en oubliant parfois le passé de Laure. Le récit explore le conflit interne d'Edouard et les conséquences de ses décisions, mettant en évidence sa vertu et sa retenue. Sa situation, 57 bien qu'apparemment humoristique, souligne la satisfaction plus profonde que procure la vertu par rapport aux plaisirs éphémères. Le texte suggère que le vrai bonheur provient d'actions justes, contrastant avec la poursuite d'illusions. Il met l'accent sur la joie durable de la vertu plutôt que sur la satisfaction temporaire de l'indulgence. 58 Table de matière LE DIX-HUITIÈME SIÈCLE................................................................................................ 1 Du point de vue littéraire.................................................................................................... 3 Les voyages au XVIIIe siècle............................................................................................... 4 Le cosmopolitisme au XVIIIe siècle..................................................................................... 5 But de la littérature du XVIIIe siècle................................................................................... 7 La mode de la sensibilité au XVII siècle............................................................................... 7 La philosophie et la religion dans littérature du XVIIIe siècle.............................................. 8 Comment étudier un roman?................................................................................................ 10 L'énonciation................................................................................................................... 10 La description et la narration........................................................................................... 11 La valeur des principaux temps........................................................................................ 12 La focalisation (point de vue)............................................................................................ 12 Les champs lexicaux......................................................................................................... 13 Les personnages............................................................................................................... 13 Le temps et l'espace.......................................................................................................... 14 La tonalité et les registres de langue.................................................................................. 15 Les figures de style........................................................................................................... 15 Les types de textes................................................................................................................ 20 Chaque texte a une fonction spécifique et utilise des outils linguistiques particuliers. Voici une présentation des quatre types de textes les plus courants :........................................................... 20 1. Le texte narratif : raconter une histoire......................................................................... 20 2. Le texte descriptif : peindre un tableau avec des mots.................................................... 21 3. Le texte explicatif : expliquer un phénomène ou une idée............................................... 22 4. Le texte argumentatif : convaincre ou persuader............................................................ 23 Voltaire, sa vie et son œuvre.................................................................................................. 24 Voltaire et la Philosophie.................................................................................................. 24 Voltaire et la politique....................................................................................................... 25 Voltaire et la religion........................................................................................................ 26 59 L'ironie et la dérision chez Voltaire................................................................................... 26 La destinée de Voltaire...................................................................................................... 27 Voltaire et Candide........................................................................................................... 27 Résumé de Candide............................................................................................................. 30 Candide ou l'Optimisme de Voltaire..................................................................................... 34 Les thèmes principaux...................................................................................................... 34 L'intrigue en bref............................................................................................................. 36 L'importance de l'œuvre................................................................................................... 36 Pourquoi lire Candide ?.................................................................................................... 37 Les personnages principaux.............................................................................................. 38 La fin de l'histoire de Candide.......................................................................................... 39 Montesquieu........................................................................................................................ 41 Vie, Œuvres et Pensée Politique et Religieuse..................................................................... 41 Les Lettres persanes de Montesquieu..................................................................................... 43 Comprendre la lettre d'Usbek à Rustan................................................................................ 46 Présentation de la lettre :.................................................................................................. 46 Détails du trajet :............................................................................................................. 46 But du voyage :................................................................................................................ 46 Contexte culturel :............................................................................................................ 47 Demande de commentaires :............................................................................................. 47 Plans futurs :.................................................................................................................... 48 Assurance d'amitié :......................................................................................................... 48 Importance historique et culturelle :................................................................................. 48 Exemple de contexte moderne :......................................................................................... 48 Conclusion :..................................................................................................................... 49 Jean-Jacques Rousseau........................................................................................................ 50 Vie, Œuvres, et Philosophie............................................................................................... 50 Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau......................................................... 52 La dynamique de la vertu et du vice dans les relations........................................................... 57 60

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