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WarmSelenium7607

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HELHa Haute École Louvain en Hainaut

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biochemistry clinical biochemistry veterinary medicine biology

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This document provides an introduction to clinical biochemistry, covering different steps in the clinical approach including anamnesis, clinical examination, and complementary tests for animals. It also discusses the sources of variations and errors in laboratory analyses.

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La biochimie clinique 1. Introduction : ❖ La démarche clinique : La démarche clinique comprend différentes étapes : - Anamnèse : C’est la récolte des différentes informations concernant l’animal (historique de l’animal, explications du propriét...

La biochimie clinique 1. Introduction : ❖ La démarche clinique : La démarche clinique comprend différentes étapes : - Anamnèse : C’est la récolte des différentes informations concernant l’animal (historique de l’animal, explications du propriétaire, …). - Examen clinique → Le vétérinaire réalise un examen général complet de l’animal (récolte des paramètres vitaux). - Examens complémentaires (analyse de prise de sang et d’échantillons d’urine, …) - Poser le diagnostic - Avancer le pronostic - Entreprendre un traitement ❖ Les intérêts de la biochimie clinique :  Aider à poser un diagnostic définitif Ex : pour diagnostiquer un diabète sucré, il faut que à l’analyse de sang et à l’analyse d’urine on obtienne une hyperglycémie (augmentation de la quantité de sucre dans le sang), une augmentation de la fructosamine et une glucosurie (présence de sucre dans les urines).  Évaluer le pronostic Ex : Quand on dose l’urée et la créatinine, on peut avoir une idée du pronostic vital pour un animal qui souffre d’insuffisance rénale.  Suivre une affection, et aider à ajuster un traitement Ex : doser la quantité d’insuline nécessaire chez un patient qui est diabétique. → Attention, les résultats d’une prise de sang doivent être compatibles avec les données cliniques. Il ne faut jamais se baser uniquement sur les résultats d’un examen complémentaire. ❖ Les sources de variation et d’erreur : - Variation physiologique Ex : Lorsqu’un animal est excité, il produit de l’adrénaline, et celle-ci entraine une augmentation de la glycémie. - Erreur non physiologique Ex : Utilisation d’un tube qui ne contient pas de NaF, entrainant une diminution de la glycémie mesurée. - Variation induisant une erreur Ex : La glycémie est augmentée et ininterprétable lorsqu’elle est mesurée via une prise de sang postprandiale. 1 Les sources de variations et d’erreurs peuvent également être classées de la manière suivante : Par exemple, un animal peut avoir une glycémie toujours plus élevée que chez les autres animaux, sans que ce soit pathologique. Par exemple, la glycémie sera augmentée en période d’excitation. Choix d’un mauvais tube de prélèvement L’automate de biochimie est mal étalonné Donner les mauvais résultats ❖ Les tubes de prélèvement : Le tube sec (rouge ou jaune) : Il est utilisé pour la mesure des paramètres biochimiques (molécules), et il permet de séparer le sérum des éléments figurés du sang. Pour rappel, le sérum correspond au plasma sans les facteurs de coagulation. On peut mesurer l’électrophorèse des protéines, mais il n’est pas possible de mesurer le glucose, le lactate, le calcium et les facteurs de la coagulation. Effectivement, les effets de la coagulation entrainent :  Une diminution du glucose  Une augmentation du lactate  Une augmentation de K+  Une augmentation du phosphate Le tube EDTA de Na ou de K (mauve) : Il contient un chélateur de calcium, c’est-à-dire une substance qui va capter et retenir tous les ions de calcium présent dans le tube. Le calcium étant un élément essentiel à la coagulation, ce tube correspond au meilleur anticoagulant pour le comptage ou la visualisation des cellules sanguines. Ce tube est donc utilisé pour la mesure des paramètres hématologiques, et il ne convient pas pour le dosage des paramètres biochimiques (surtout Na, K ou Ca). Le tube Oxalate de Na ou de NH4, auquel est ajouté du NaF ou de l’iodoacétate (gris) : L’oxalate va complexe la Ca++, et le NaF ou l’iodoacétate permettent d’inhiber la glycolyse. En inhibant la glycolyse, on pourra doser le glucose, le lactate et l’urée (NaF inhibe l’uréase qui est l’enzyme qui détruit l’urée). Ce tube ne convient pour rien d’autre que pour ces 3 paramètres. 2 Le tube Héparinate de Na, de Li ou de NH4 : Dans ce tube, il y a une activation de l’antithrombine 3 qui est un facteur de coagulation. Il modifie les cellules, et il est donc impossible de l’utiliser pour l’hématologie. Il permet le dosage des paramètres biochimiques, y compris le calcium, mais il ne permet pas l’électrophorèse des protéines sériques. Il ne permet pas non plus le dosage de l’urée ou de l’ammoniaque (si héparinate de NH4), ni du Na (si héparinate de Na). Le tube de Citrate de Na ou de K : Il va complexer le Ca++, mais il n’est utilisé que pour les tests de coagulation, c’est-à-dire pour vérifier les paramètres de l’hémostase. Il ne conviendra pour rien d’autre. ❖ L’automate de biochimie : Il y aura des réactions chimiques recourant généralement à l’utilisation d’enzymes (ou d’un principe d’immuno-réaction). Cela permet de faire apparaitre dans l’échantillon une molécule qui absorbe la lumière (visible ou UV). La quantité d’absorption de la lumière va être proportionnelle à la quantité du paramètre sanguin analysé. Les réactions chimiques sont réalisées par un robot, et l’absorbance est mesurée par un spectrophotomètre. Exemple : Le dosage des protéines sanguines ❖ L’analyse d’urine : Les techniques de prélèvement : - Au jet (surtout chez les chiens) - Taxis externe → C’est le fait d’appuyer sur la vessie. - Sonde urinaire - Bac à litière non absorbante - Cystocentèse → C’est le prélèvement de l’urine par ponction de la vessie à travers la paroi abdominale, à l’aide d’un échographe. 3 Les techniques d’analyse :  Tigette  Analyse biochimique  Microscope 2. Le glucose : ❖ Généralités : Le glucose est la source d’énergie de toutes les cellules du corps. La glycémie (concentration de glucose dans le sang) est stable chez un animal à jeun. Il y a plusieurs hormones qui permettent de réguler la glycémie : - Hormone hypoglycémiante (qui diminue le taux de glucose dans le sang) : Insuline → Sécrétée par le tissu glandulaire du pancréas endocrine, par les cellules β - Hormones hyperglycémiantes (qui augmente le taux de glucose dans le sang) :  Glucagon → Sécrétée par le tissu glandulaire du pancréas endocrine, par les cellules α  Adrénaline, Cortisol et Cortisone → Hormones surrénaliennes du stress (aigu et/ou chronique)  Hormone de croissance → Produite par l’hypophyse  Progestérone → Produite pas les ovaires ❖ Paramètres mesurés : Glycémie : On va mesurer la glycémie en tant que telle, c’est-à-dire le taux de glucose dans le sang. Pour la mesure des différents paramètres, on va privilégier l’utilisation d’un tube gris, permettant l’inhibition de la glycolyse dans les globules rouges. Conditions de prélèvement : - L’animal doit être à jeun depuis 12 heures minimum (chien et chat), mais on préconise une période moins longue pour le furet. Pour la vache, le cheval et les rongeurs, il est conseillé de ne pas faire de période de jeun du tout. - Il faut éviter le stress, surtout chez les félins qui peuvent faire une hyperglycémie à cause du stress. Méthode enzymatique : 4 Alternatives au cabinet : Une alternative pour ne pas devoir faire une prise de sang complète est l’utilisation de tigette, sur laquelle on vient déposer une goutte de sang. Cette technique est peut précise mais permet d’obtenir une idée générale. Une technique plus utilisée est le glucomètre, qui est un petit appareil dans lequel on met une bandelette. On touche l’extrémité de la bandelette avec une goutte de sang, et l’analyse se fait directement dans l’appareil (entre 30 secondes et 1 minute d’attente). Ce système est assez pratique pour le suivi des animaux diabétiques (courbe de glycémie), afin de déterminer si le traitement d’un animal est efficace. Le prélèvement se fait majoritairement au niveau de l’oreille, mais on peut également réaliser se test au niveau des babines, du pli du coude, entre les coussinets, … La fructosamine (albumine glyquée) et hémoglobine glyquée : Ces molécules possèdent un intérêt particulier chez les félidés, car elles reflètent la glycémie moyenne au cours des :  2 à 3 semaines précédentes → Albumine glyquée (fructosamine)  4 à 8 semaines précédentes → Hémoglobine glyquée Ces mesures, contrairement à la glycémie, ne sont pas affectées par une hyperglycémie transitoire (stress). Elles permettent donc, chez les félidés, de faire la différence entre un diabète sucré et une hyperglycémie transitoire. L’albumine glyquée est de l’albumine qui a réagit avec du glucose. On utilisera la protéase, puis la kétoamine oxydase pour obtenir un élément coloré qui pourra être mesuré par spectrophotométrie. Ce sont les tubes vert et rouge qui seront utilisés pour la mesure de ces éléments. Le glucose dans les urines : La glucosurie (présence de glucose dans les urines) est toujours considérée comme anormale. Toutes les molécules de glucose qui ont été filtrées au niveau de la capsule de Bowman sont normalement réabsorbées au niveau de tubules rénaux. Si du glucose est quand même excrété dans les urines, ça signifie que la quantité de glucose est anormalement élevée. La glucosurie est souvent associée au PU/PD. La polyurie (PU) correspond à une excrétion anormalement élevée des urines, et la polydipsie (PD) correspond au fait de boire de grande quantité d’eau. → Lorsqu’il y a du glucose dans les urines, celles-ci sont plus concentrées, ce qui entraine une perte d’eau plus conséquente pour l’animal qui souffre de glucosurie. 5 ❖ Hyperglycémie et hypoglycémie : Causes d’hyperglycémie : - Cause physiologique  Post-prandium (2 à 4 heures après un repas chez les monogastriques) → Pic de glycémie après un repas, non présent chez les ruminants.  Stress (production d’adrénaline) - Causes iatrogènes  Glucocorticoïdes  Glucose en intra-veineux  Progestagènes (molécules similaires à la progestérone)  Furosémide  Xylazine et kétamine - Causes pathologiques  Diabète sucré  Pancréatite aigue  Tumeur du pancréas endocrine (cellules α)  Hypercorticisme (maladie de Cushing) Causes d’hypoglycémie : - Cause iatrogène : overdose d’insuline - Causes pathologiques :  Apports diminués (jeun prolongé)  Tumeur du pancréas endocrine (cellules β), insulinome  Hypocorticisme (maladie d’Addison) 3. Les protéines : ❖ Généralités : Les protéines plasmatiques sont, pour la plupart, synthétisées par le foie, sauf les immunoglobulines (anticorps) qui sont synthétisées par les lymphocytes B (plasmocytes). Ces protéines peuvent être dosées de 2 manières différentes :  Individuellement par des méthodes colorimétriques ou immunologiques  Ensemble par la méthode PAGE (électrophorèse sur gel de polyacrylamide) La protéine plasmatique la plus présente est l’albumine, qui à pour rôle le transport dans le sang. On retrouve également les globulines, comprenant les immunoglobulines, des enzymes, des molécules de transport et des protéines responsable de l’inflammation. On retrouve également les protéines du sérum (après coagulation), comprenant les mêmes protéines que celles plasmatiques, sauf le fibrinogène qui aura été utilisé lors de la coagulation. 6 ❖ Paramètres mesurés : Protéines individuelles : - Protéines totales → Grâce à la méthode colorimétrique du Biuret (g/L), ou grâce à l’alternative du réfractomètre (en cabinet). - Albumine → Méthode colorimétrique (g/L) - Globulines → Protéines totales (g/L) – Albumine (g/L) = Globulines (g/L) - Rapport Albumine/Globulines → A/G en % - Fibrinogène (molécule qui agit dans la coagulation, mais qui donne également des précisions sur des signes d’inflammation) Interprétation des résultats : Causes d’hyperfibrinogénémie → inflammation, déshydratation Causes d’hypofibrinogénémie → diminution de la production (insuffisance hépatique), augmentation de la consommation (ex : CIVD = coagulation intravasculaire disséminée, déclenchement de la coagulation partout dans les vaisseaux sanguins) Électrophorèse des protéines : On utilise la technique PAGE (gel polyacrylamide), et les protéines vont migrer en fonction de la taille et de la charge. Même au pH utilisé (entre 7 et 8 environ), toutes les protéines plasmatiques vont être sous forme négative. Le gel est décoloré, mais les parties où s’arrêtent les protéines seront colorées à l’aide de l’acide bleu. Ces zones seront ensuite prélevées pour réaliser une spectrophotométrie et mesurer l’absorbance. Les résultats sont reportés sur un un graphe appelé « électrophorégramme », sur lequel la densité optique (DO) est en ordonnée. Interprétation : - Analyse des différentes zones de l’électrophorégramme :  α-globulines  β-globulines  Pont β-  -globulines - Attention aux variations inter-espèces - Diagnostic de certaines pathologies 7 4. Les lipides : ❖ Généralités : Lipoprotéines : Les lipides sont transportés dans le sang par les lipoprotéines, notamment par les chylomicrons entre l’intestin grêle et le foie, passant par le système porte. Quand on veut doser les lipides chez un animal, il faut réussir à TOUS les doser. C’est la difficulté dans ce cas : il faut pouvoir briser les chylomicrons pour en analyser le contenu, sinon les résultats seront faussés. Corps cétoniques : Il existe 3 types de corps cétoniques : Acétone, Acétoacétate et β-hydroxybutyrate. Ces corps cétoniques peuvent être toxiques, principalement l’acétone qui peut donner une halitose. L’acétone est éliminée au niveau respiratoire, alors que les autres sont éliminés au niveau des urines. Les corps cétoniques sont produits lorsque tous les glucides présents dans le corps ont été utilisés. ❖ Paramètres mesurés : Triglycérides, Cholestérol et acides gras libres plasmatiques ou sériques : Ces dosages doivent se faire à jeun pour les petits animaux, car le post-prandial peut altérer les résultats. De plus, un sérum lipémique (sérum riche en lipides) peut entrainer des interférences sur le dosage d’autres paramètres. → Pour ce genre de prélèvement, on utilisera soit un tube sanguin sec (rouge) soit un tube sanguin Héparinate (vert). 8 Corps cétoniques : On les mesure à la fois dans le sang et dans les urines. Pour l’analyse du sang, on peut utiliser n’importe quel tube destiné à la mesure des paramètres biochimiques, sauf le tube sec (rouge ou jaune). On utilisera majoritairement un automate de biochimie, mais il est également possible d’utiliser des tigettes d’analyse sur lesquelles on vient mettre une goutte de sang ou de sérum (de moins en moins utilisées). Pour l’analyse des urines, on peut également utilise une tigette urinaire, qui permettent de voir très rapidement la présence de corps cétoniques ou non. → Les corps cétoniques sont plus rapidement présents dans les urines (cétonurie) que dans le sang (cétonémie). ❖ Dyslipémies : Causes d’hyperlipidémies (augmentation des triglycérides et/ou du cholestérol) : - Physiologique → Post-prandial - Iatrogènes → Glucocorticoïdes, progestérone - Pathologiques secondaires → pancréatite, maladies endocrines (hypothyroïdie, diabète et hypercorticisme), maladies hépatiques (surtout cholestase), maladies rénales (surtout syndrome néphrotique) Augmentation des acides gras libres (sang) : Mobilisation importante des réserves lipidiques, pouvant survenir à cause d’un jeun prolongé ou d’un diabète sucré (petits animaux). Augmentation des corps cétoniques (sang et urines) : - Jeun prolongé - Diabète sucré (petits animaux) Dyslipémie : C’est quand l’animal subit une dysfonction des différents paramètres lipidiques. 9 5. La fonction rénale : ❖ Généralités : Le rein correspond à la zone de filtration des urines. Chaque néphron est composé de : - Un glomérule → C’est la zone capillaire qui permet la filtration - Une capsule de Bowman - Un tube contourné proximal, une anse, et un tube contourné distal Au niveau sanguin, le sang arrive par l’artériole afférente, passe le glomérule et repart par l’artériole efférente (seconde réseau capillaire). Ce second réseau permet les échanges entre les tubules rénaux et le sang (réabsorption et sécrétion). Réabsorption : Le glucose par exemple Sécrétion : Les corps cétoniques par exemple Les rôles du rein :  Excrétion des déchets et des substances chimiques étrangères  Régulation des équilibres hydriques, électrolytiques et acide-base  Régulation de la pression artérielle  Sécrétion des hormones (EPO, rénine, …)  Régulation de la production de vitamine D  Gluconéogenèse  Formation de l’urine 10 ❖ Signes biologiques d’une dysfonction rénale : Lorsque la fonction rénale est atteinte, il y a des signes biologiques qui peuvent être visibles : - Perte de la capacité à concentrer les urines → Les tubules n’arrivent plus à concentrer les urines correctement, et la densité urinaire devient alors faible. L’animal présentera également une PU/PD (polyurie/polydipsie). - Perte de la capacité de filtration et d’épuration (perte de la fonction glomérulaire) → Elle arrive lorsque la maladie est plus avancée  Lorsque 20 à 30% des néphrons sont perdus, il y a une augmentation de la concentration en SDMA dans le sang. Il s’agit du moyen le plus précoce pour détecter l’insuffisance rénale.  Lorsque 75% des néphrons sont perdus, il y a une augmentation des concentrations en urée et en créatinine dans le sang. On remarquera également une protéinurie, c’est-à-dire la présence de protéines dans le sang. La protéinurie légère est normale, mais celle-ci va fortement augmenter dans ce cas. ❖ Évaluation de la fonction rénale : Densité urinaire : La densité urinaire doit toujours être mesurée plusieurs fois, à des moments différents. On la mesure à l’aide d’un réfractomètre, qui utilise le principe de la spectrophotométrie. La densité urinaire peut être de 3 types :  Hypersthénurie → Densité supérieure à 1,012, ce qui signifie que la densité urinaire est plus élevée que la densité plasmatique. Cela est bon signe car ça signifie que le rein est capable de concentrer les urines.  Isosthénurie → Densité comprise entre 1,007 et 1,012, ce qui signifie que la densité urinaire est équivalente à la densité plasmatique. Ce phénomène est normal si l’animal a bu une grande quantité d’eau peu de temps avant, mais il est anormal s’il persiste.  Hyposthénurie → Densité inférieure à 1,007, ce qui signifie que la densité urinaire est plus basse que la densité plasmatique. Si ce phénomène est transitoire il ne faut pas s’inquiéter, mais il signe une anomalie s’il est persistant. Urée/Créatinine : Ces 2 molécules se mesurent par méthode colorimétrique, avec un automate de biochimie. On utilisera les tubes gris ou rouge pour les ces prélèvements sanguins. Azotémie : Lorsque le taux d’urée et/ou de créatinine augmente. Urémie : Lorsque les paramètres sont augmentés, mais qu’il y a également des signes cliniques présents. 11 Métabolisme de l’urée : L’urée provient des protéines (alimentaires et des tissus) qui sont dégradées, et qui produisent du NH4 ainsi que d’autres éléments qui rentrent dans le cycle de l’urée. Il faut savoir que 25% de l’urée est éliminée dans le système digestif, alors que 75% de l’urée est éliminée au niveau des urines. Dans le système rénal, l’urée est filtrée par les reins, puis il doit être réabsorbé au niveau des tubules rénaux. Le dosage de l’urée n’est donc pas toujours fiable, car il dépend autant de la filtration que de la réabsorption, qui sont 2 paramètres qui se « contredisent ». Pour cette raison, on ne doit jamais se baser uniquement sur l’analyse de l’urée, mais également sur l’analyse de la créatinine. Métabolisme de la créatinine : La créatinine est un déchet du métabolisme musculaire. Elle est principalement éliminée au niveau des reins, et il n’y a donc pas de phénomène de réabsorption. Cela permet d’obtenir une valeur sur de la capacité de filtration du rein. 12 Azotémies : - Phénomène pré-rénale  Diminution de la perfusion rénale → Hypovolémie, déshydratation, maladie cardio- vasculaire, …  Augmentation de la production d’urée → hémorragie gastro-intestinale, excès de protéines alimentaires, … - Phénomène rénale (glomérulopathies) :  Glomérulonéphrites (cause infectieuse, tumorale, inflammatoire ou idiopathique, …)  Amyloïdose  Maladie polykystique (maladie génétique chez les chats)  Maladies congénitales  Intoxication (fluore, …) - Phénomène post-rénale :  Obstruction des voies urinaires (urètre et uretères)  Perforation des voies urinaires (urètre, uretères et vessie) SDMA (Diméthylarginine symétrique) : C’est un produit de dégradation des protéines, qui va être excrété par les reins et qui reflète correctement le taux de filtration glomérulaire (plus grande précision). Ce paramètre va augmenter dès qu’il y aura entre 20 et 30% de perte de la fonction rénale, permettant un diagnostic précoce de l’insuffisance rénale. → Attention que ce paramètre est modifié lors d’une hyperthyroïdie, et les félins y sont assez propices. Protéinurie : La quantité de protéines dans les urines se mesure à l’aide d’une tigette urinaire (mesure de l’albumine, utile mais peu précis, ou avec un automate de biochimie qui est beaucoup plus précis (méthode colorimétrique). Causes : - Physiologique → Il y a toujours un peu de protéines dans les urines. - Pré-rénales :  Présence d’une protéine de faible poids moléculaire dans le sang (filtrée au niveau du glomérule)  Modification de l’hémodynamique rénale (ex : fièvre, convulsion, efforts physiques intenses) - Rénales :  Glomérulaires → Augmentation de la perméabilité glomérulaire (surtout albumine)  Tubulaires → Diminution de la capacité de réabsorption - Post-rénales :  Hémorragie  Infection ou inflammation du tractus urinaire 13 6. La fonction hépatique : ❖ Généralités : Rôles du foie : - Métabolisme protéique, glucidique et lipidique - Détoxication de molécules endogènes et exogènes - Synthèse de l’urée (à partir de l’ammoniaque) - Synthèse de la bile et des acides biliaires - Synthèses de la plupart des protéines plasmatiques Vu la complexité et la quantité des fonctions hépatiques, les tests biologiques ne permettent pas un diagnostic précis des maladies hépatiques, mais ils permettent :  D’orienter le diagnostic  De déterminer si des examens complémentaires couteux sont nécessaires (ex : imagerie, biopsie du foie, …) Structure du foie et système porte : Le foie est accompagné par la vésicule biliaire, avec un canal qui permet de déverser la bile dans le duodénum. Il est également constitué d’un système porte, c’est-à-dire que l’artère aorte amène le sang oxygène au niveau du foie mais aussi au niveau de l’intestin. Dans celui-ci, il y a un échange gazeux (apport d’O2 et récupère le CO2), mais il y a également absorption des nutriments. La veine porte hépatique quitte les intestins, mais passe par le foie avant de retourner au cœur. Le foie est alors fourni en oxygène et en nutriments par l’intestin. Vascularisation hépatique et lobules hépatiques : L’artère hépatique se divise en plusieurs petits capillaires qui permettent d’amener l’oxygène partout dans le foie. À l’inverse, d’autres capillaires se rejoignent pour former la veine porte, permettant l’élimination du CO2. La vésicule biliaire est reliée au canal biliaire, qui permet d’évacuer la bile et de l’amener au niveau du duodénum. 14 Un lobule est de forme hexagonale, et il possède 6 compartiments. Les hépatocytes sont des cellules hépatiques qui permettent la jonction entre l’espace de Disse et les canalicules biliaires. Production de la bile et le cycle entéro-hépatique des sels biliaires : La vésicule biliaire se vide à chaque repas via des contractions. Dans le duodénum et le jéjunum se produit la digestion, puis dans l’iléon les acides biliaires sont réabsorbés. Ils vont passer par le sang (veine porte) et ils retourneront au niveau du foie. → Environ 98% des acides biliaires sont recyclés, et le reste est évacué au niveau des matières fécales. ❖ Paramètres mesurés : Marqueur des lésions hépatocellulaires : Les lésions hépatiques sont détectées en mesurant l’activité des enzymes hépatiques dans le sang (bon témoin de souffrance cellulaire). Quand les hépatocytes sont lésés, ils libèrent leurs enzymes dans les sinusoïdes veineux. Les lésions hépatocellulaires sont souvent associées à une cholestase intra-hépatique, due au gonflement des cellules lésées. 15 On doit être attentif à 4 types d’enzymes :  Alanine aminotransférase → A.L.A.T. (ALT)  Aspartate aminotransférase A.S.A.T. (AST)  Glutamate déshydrogénase G.L.D.H.  Sorbitol déshydrogénase S.D.H. Ces enzymes sont contenues dans le cytoplasme des hépatocytes, et c’est en mourant que les hépatocytes vont libérer leur cytoplasme qui sera relâché dans le liquide intercellulaire. En passant par le sinus veineux, ces enzymes se retrouvent dans le sang. Le problème c’est que ces enzymes ne sont pas spécifiques au foie, et on peut également les retrouver dans les muscles. Encore une fois, les paramètres hépatiques permettent seulement d’orienter le diagnostic. Marqueur de cholestase : Cholestase : C’est l’arrêt ou la réduction de l’écoulement de la bile dans les voies biliaires, du foie vers l’intestin grêle. Causes : - Cholestase extra-hépatique → tumeur du pancréas, pancréatite, calcul biliaire, … - Cholestase intra-hépatique → hépatite, carcinome hépatique, … À cause de la pression entrainée par ces différentes causes, certains éléments des canaux biliaires vont se retrouver au niveau sanguin. Les enzymes hépatiques : Il en existe 2 types différents : phosphatase alcaline (ALP) et gamma-glutamyl transférase (GGT). On va mesurer la présence dans le sang des enzymes venant des canaux biliaires, ainsi que la présence de bile dans le sang (bilirubinémie). → Du fait de la cholestase, la ALP, la GGT et la bilirubine passent des canaux biliaires vers les sinusoïdes veineuses, et ils se retrouvent dans le sang périphérique. La bilirubine : C’est une molécule qui correspond au déchet du métabolisme de l’hémoglobine. L’hémoglobine est divisée par des macrophages en globine et son hème, et c’est l’hème qui est la source de la bilirubine. La bilirubine est transportée par l’albumine dans le sang, pour arriver au foie. La bilirubine est ensuite éliminée dans les voies biliaires pour arriver au niveau de l’intestin grêle. Une partie de la bilirubine est transformée pour être éliminée dans les matières fécales, et l’autre partie est transformée pour être éliminée au niveau des reins. → La bilirubine doit être mesurée avec précaution, et il faut conserver l’échantillon dans le noir (pigment instable). 16 Chien et chat : Le sérum est normalement incolore (animal sain), mais il devient jaune lorsque la bilirubine totale est supérieure à 20 µmol/L. Si les muqueuses de l’animal deviennent jaunes, cela signifie que la bilirubine totale est supérieure à 50 µmol/L. Grands animaux : Le sérum est naturellement jaune car il consomme beaucoup de bêta-carotène, qui est un pigment qui va donc colorer le sérum. Causes d’hyperbilirubinémie : - Pré-hépatique → hémolyse - Hépatiques → lésions hépatocellulaires, insuffisance hépatique, … - Post-hépatique → obstruction des canaux biliaires (cholestase) 17

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