Ariane Ghilain - Psychologie de l'Enfant - Notes PDF
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Université de Liège
2024
Ariane Ghilain
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These are notes on child psychology, focused on theoretical approaches and methods. They include a summary of general concepts, various theories (like Gesell's maturationist approach, Freud's psychodynamic theory and Erikson's psycholsocial theory) with their respective criticisms, as well as behavioristic perspectives (Pavlov, and Skinner).
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Ariane Ghilain PdE 2023-2024 PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT Je ne prétends pas que cette synthèse soit suffisante pour réussir, néanmoins, j’ai eu 15/20. J’ai étudié en faisant des cartes conceptuelles à la ma...
Ariane Ghilain PdE 2023-2024 PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT Je ne prétends pas que cette synthèse soit suffisante pour réussir, néanmoins, j’ai eu 15/20. J’ai étudié en faisant des cartes conceptuelles à la main sur des feuilles A3 et ça a plutôt bien fonctionné donc ça peut être quelque chose à tester si vous avez des difficultés à aborder ce cours. En espérant que ça vous aidera ! CHAPITRE 1 : NOTIONS GÉNÉRALES 1. LA PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT EST UNE ÉTUDE : 1. Scientifique, qui s’appuie sur des théories qui résultent de l’analyse critique de données obtenues lors de recherches. 2. Axée sur la diversité, vise à décrire les êtres humains de façon à les distinguer les uns des autres dans leur individualité tout en faisant ressortir leurs similitudes. 3. Axée sur les relations entre le changement et la continuité, on se penche sur les formes de changement (croissance, progrès, …) et sur les formes de continuité c.-à-d. les éléments qui restent stables au fil du temps. 4. Multidisciplinaire, axée sur 3 domaines : biosocial (croissance, développement et aspects liés), cognitif (opérations mentales ou intellectuelles : capacité à 1. Penser, 2. Résoudre, 3. Apprendre, 4. Communiquer) et psychosocial (émotions, personnalité et relations interpersonnelles et sociales. Liens entre ces domaines : EX : ado (image qu’il se font de leur corps) → cognitif influence (alimentation et activité physique)→ biosocial 2. TROIS CARACTÉRISTIQUES DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN : 1. Multidirectionnel : le développement est dynamique, on prend en considération le changement qu’il soit soudain ou sur de longues périodes. Les gains et des pertes : croissance, déclin, stabilité et irrégularité. Les deux peuvent survenir en même temps. Une perte sur un plan s’accompagne souvent d’un gain sur le même ou sur un autre plan. L’effet papillon : de petits changements peuvent avoir des effets importants. 2. Multicontextuel : la personne est influencée par des forces externes (1) environnement, 2) interactions sociales, 3) Le contexte familial : dépend de plusieurs facteurs comme le nombre d’enfants, l’âge, le climat affectif, etc. 4) Le contexte historique : l’ordre des choses dépend de la cohorte à laquelle on appartient. Ces conceptions sont des construits sociaux. 5) Le contexte socioéconomique : comprend l’ensemble des avantages et des désavantages, des possibilités et des limites qui y sont liés. 1 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 3. Multiculturel : la culture influence constamment le comportement. Elle fait référence aux modèles de comportements qui sont transmis de génération en génération et auquel un groupe social se réfère au quotidien. Les cultures évoluent constamment, chaque cohorte expérimente puis transmet une culture différente de celle qui lui a été transmise. 3. LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE EN PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT : Poser le problème → émettre des hypothèses → recueillir et analyser les données → vérifier les hypothèses → tirer des conclusions. 1) LES MÉTHODES DE RECHERCHE L’étude de cas : Mène à l’analyse des besoins individuels et à l’évolution de la qualité de l’interaction de l’individu avec son environnement. L’observation systématique : Les scientifiques regardent et notent ce que font les gens dans des circonstances précises (laboratoire ou milieu familier). L’enquête : Consiste à étudier les comportements d’un grand nombre de personnes représentatives d’une population donnée à l’aide d’entrevue. La recherche corrélationnelle : Probabilité ou improbabilité qu’une variable se manifeste en même temps qu’une autre. La recherche expérimentale : Permet de vérifier une hypothèse qui prédit un lien de cause à effet de manière contrôlée. 2) LES TYPES D’ÉTUDES POUR ANALYSER LES CHANGEMENTS DANS LE TEMPS L’étude transversale : Consiste à examiner une caractéristique chez des gens différents sur le plan de l’âge, mais semblables en d’autres points (niveau de scolarité, statut socioéconomique, …). On émet l’hypothèse que les variations du développement sont liées à l’âge. – Il y a des effets liés au contexte historique. + Gain de temps et d’argent. L’étude longitudinale : Consiste à étudier les mêmes personnes pendant une longue période et à analyser l’évolution d’un ou plusieurs caractéristiques. - Prend beaucoup de temps et d’argent, l’effet de familiarité avec le test, diminution du nombre de sujets. + Compréhension de phénomènes qui s’étendent sur plusieurs années. L’étude séquentielle comparative : Consisté à étudier plusieurs groupes dont les âges sont différents et ensuite les suivre pendant de longues périodes. + Départager les résultats liés à l’âge chronologique de ceux liés à la période historique. 2 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 CHAPITRE 2 : LES APPROCHES EN PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT 1. LES RAISONS D’ÊTRE DES THÉORIES Une théorie du développement est un ensemble d’énoncés (hypothèses, principes, lois) qui fournit une base de travail pour expliquer et prédire le comportement au cours du développement. Leurs fonctions : 1) Présenter une vision cohérente 2) Orienter la recherche 3) Faire avancer le savoir 4) Guider l’intervention. 2. LES APPROCHES GLOBALES 1) GESELL : L’APPROCHE MATURATIONISTE Une théorie du développement de l'enfant basée sur l'observation systématique des comportements et des capacités de l'enfant. Le développement psychologique était influencé par des facteurs biologiques et il dépend du développement maturationnel du système nerveux central et des systèmes endocriniens. CRITIQUE DE LA THEORIE DE GESELL : Manque de considération des facteurs environnementaux et sociaux qui peuvent influencer le développement de l'enfant. Approche déterministe considérant le développement comme un processus invariable. 2) L’APPROCHE PSYCHODYNAMIQUE Postule que des forces (pulsions étant principalement irrationnelles et inconscientes) influent sur tous les aspects de la pensée, du comportement et du développement. 1. FREUD Il a fait des travaux concernant l’hystérie dont les symptômes physiques n’ont pas de causes biologiques. Les pulsions constituent le fondement d’un développement universel. Pour Freud, l’hystérie est d’origine psychique. Selon lui, la plupart des conflits sont liés 1. À des souvenirs angoissants 2. À des désirs jugés inacceptables, liés à des pulsions sexuelles ou agressives (inconscientes et irrationnelles), qui la plupart du temps avaient pris naissance pendant l’enfance. L’esprit humain comprend trois niveaux de conscience : Le conscient : ensemble des processus psychologiques accessibles à la conscience. Le préconscient : processus psychologiques latents dont on n’a pas une conscience immédiate mais qui peuvent redevenir conscient. L’inconscient : ensemble de processus psychologiques qui influent sur les comportements mais qui échappent à la conscience. 3 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 La structure de la personnalité : Il y a trois parties en interaction dynamique : Le ça : dès la naissance -> 21 à 24 mois. Constitué de l’ensemble des pulsions inconscientes. Il est régi par le principe de plaisir. Recherche de satisfaction immédiate. Réservoir de l’énergie mentale. Le moi : à partir de 21 à 24 mois. Centre des mécanismes cognitifs conscients. Il tient compte des pulsions du ça, des contraintes du surmoi et des exigences du monde réel. Il est régi par le principe de réalité. Le surmoi : on s’en détache à partir de 4 ans. Constitué de l’ensemble des obligations et interdits. Il est régi par le principe de moralité. Les mécanismes de défense : Aide à minimiser les conflits intrapsychiques. Ce sont des moyens d’empêcher l’angoisse d’atteindre le conscient. 2. ERIKSON : LA THÉORIE PSYCHOSOCIALE Le modèle des crises psychosociales : Elabore un modèle de développement qui tient compte de l’interaction constante entre les processus biologiques, psychiques et socioculturels. Il accorde de l’importance aux influences sociales et culturelles. Sa théorie suppose que le développement d’une personne se poursuit durant toute sa vie. Toutes les crise de développement présente les caractéristiques suivantes : Deux pôles, mettant en jeu deux caractéristiques opposées Une tension vers une résolution idéale de la crise par l’intégration des aspects constructifs des pôles opposés L’émergence d’une nouvelle force lorsque la tendance positive l’emporte sur la négative L’intégration de chaque stade dans le suivant. 3. CRITIQUE DE L’APPROCHE PSYCHODYNAMIQUE - : on oublie l’origine des concepts, ces théories sont subjectives et ne se prête pas à des investigations scientifiques contrôlées. 3) ORIENTATION BEHAVIORISTE 1. APPROCHE COMPORTEMENTALE = Approche selon laquelle la psychologie doit axer systématiquement son étude sur le comportement objectivement observable. Elle cherche à évaluer les effets des changements dans l’environnement sur le comportement Les béhavioristes estiment que l’environnement est un enjeu majeur dans le développement, ils mettent l’accent sur l’apprentissage. Il y a une élaboration de compétences complexes à partir d’habilités élémentaires. Les lois fondamentales du processus d’apprentissage définissent le rapport entre le stimulus et la réponse. Cet apprentissage reposerait sur le conditionnement (une technique répétitive qui permet la mise en place d’un nouveau comportement). Il se fonde sur l’association d’un stimulus et d’une réponse. 4 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 2. PAVLOV & WATSON: LE CONDITIONNEMENT CLASSIQUE Pavlov : Le conditionnement classique vient des expériences d’un physiologiste russe, Yvan Pavlov, sur ses chiens (1902) Ce concept est aussi appelé répondant ou pavlovien. Pavlov a fait l’expérience du chien, de la nourriture et de la cloche -> conditionnement répondant. Dans le conditionnement répondant : un organisme associe un stimulus neutre à un stimulus inconditionnel, puis réagit au stimulus neutre comme s’il s’agissait du stimulus inconditionnel, par une réponse conditionnelle. Cela joue un rôle dans le développement des réactions émotionnelles. Watson : Expérience du petit Albert 3. SKINNER : LE CONDITIONNEMENT OPÉRANT Dans le conditionnement opérant, l’organisme apprend qu’un comportement particulier est généralement suivi d’un événement particulier. Si cet événement est agréable l’organisme cherchera à l’obtenir encore en répétant le comportement. Le conditionnement opérant augmente ou diminue la probabilité d’apparition d’un comportement selon la conséquence apprise. 4. CRITIQUE DE L’APPROCHE COMPORTEMENTALE + : une façon d’agir peut être désapprise ou modifiée, la rigueur insufflée par les béhavioristes a amener la psychologie du développement à devenir une science à part entière. - : ne permet pas d’expliquer les dimensions cognitives et les perspectives psychosociales du développement humain. 4) ORIENTATION ÉTHOLOGIQUE 1. LORENZ : TRAVAUX SUR L’EMPREINTE : Les oies considèrent comme leur mère le premier objet en mouvement qu'elles aperçoivent lorsqu'elles sortent de l'œuf. → « Période critique » et effets à long terme. 5 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 2. HARLOW : EXPÉRIENCES DE MISE EN ISOLEMENT SOCIAL DE JEUNES MACAQUES RHÉSUS. Période de privation : - Total isolement. - À leur réinsertion = état de choc émotionnel, anéantissement des interactions sociales - Importance des interactions entre l'enfant et la mère et leur rôle sur le développement social ultérieur. Substituts maternels : - Deux substituts maternels : grillage avec du lait & l'autre avec un tissu (source de chaleur). ➔ Préférence pour le 2ème, quitte à aller brièvement pour se nourrir sur le premier. - Opposition à l'interprétation de l'époque : rôle secondaire de la nourriture dans le lien entre mère et enfant. 5) L’APPROCHE HUMANISTE = Approche selon laquelle l’être humain est libre, sensé et intelligent. Il tend spontanément à réaliser son plein potentiel. Vision holistique du développement : la nature humaine est fondamentalement positive, créatrice et qu'elle tend à se réaliser naturellement. Nait en réaction au déterminisme environnemental de l’approche comportementale et à l’importance accordée aux pulsions libidinales et agressives par l’approche psychodynamique. 1. ROGERS : LA CONSIDÉRATION POSITIVE INCONDITIONNELLE ET L’EMPATHIE Ce concept renvoie au sentiment d’être aimé pour soi-même et de se sentir accepté fondamentalement en tant que personne. Pour cela il faut comprendre la personne avec empathie, c.- à-d. tenter de saisir comment elle perçoit l’univers qui l’entoure, à partir de son cadre de référence interne. 2. MASLOW : LE BESOIN D’ACTUALISATION DE SOI L’être humain cherche à réaliser son plein potentiel. Ce besoin tient à un processus de croissance permanente. L’être humain cherche à donner un sens à ce qu’il est. Il a établi une hiérarchie des besoins physiologiques : de base, d’exploration, de sécurité, d’appartenance et d’affiliation, d’estime de soi et de la part des autres, esthétiques cognitifs, d’actualisation de soi (le dernier « étage » de besoins dans la Pyramide de Maslow). 3. CRITIQUE DE L’APPROCHE HUMANISTE +: met l’accent sur les ressources de chaque être humain. - : évaluation systémique difficile due à l’imprécision des contextes utilisés, l’approche est mieux adaptée à la pratique. 6 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 6) L’APPROCHE COGNITIVE Elle traite de l’influence des opérations mentales sur la vision du monde que se crée une personne. 1. BANDURA : LA THÉORIE COGNITIVE DE L’APPRENTISSAGE SOCIAL La motivation et les processus cognitifs jouent un rôle important dans l’apprentissage et le développement de la personnalité. Selon cette théorie, la personne apprend certains comportements par l’observation et l’imitation d’autres personnes sans faire l’objet d’un conditionnement. L’importance de la cognition et de la motivation : L’apprentissage social et cognitif ne se limite pas à l’observation d’un modèle. Il faut une motivation pour prêter attention à un comportement. C’est en raison des rôles que jouent la cognition et la motivation que les modalités de l’apprentissage par observation se transforment à mesure que la personne vieillit. L’enfant à tendance à imiter les comportements les plus évidents, ensuite ses choix de situations à imiter deviendront soumis à sa réflexion et à ses décisions personnelles. Les adolescents reproduisent des façons d’être et des comportements subtils qu’ils ont observés chez les individus choisis. Le sentiment d’efficacité personnelle : C’est la conviction qu’une personne a de posséder les capacités personnelles nécessaire pour accomplir avec succès ce qu’elle se propose de faire. Il y a donc une évaluation du degré de compétence d’une personne. Il y a quatre sources qui contribuent à ce que les gens croient en leur efficacité personnelle : les expériences relatives à la maitrise de nouvelles habilités et à la capacité de surmonter des obstacles, la présence de modèles de personnes compétentes qui réussissent dans leurs entreprises, les encouragements des autres et la persuasion personnelles, les jugements qu’une personne porte sur ses états physiologiques. Si le sentiment est positif cela mène à un succès. Si le sentiment est négatif, le passage à l’action entraine un échec. 2. PIAGET : LA THÉORIE DU DÉVELOPPEMENT DES STRUCTURES COGNITIVES Il a déduit que le développement intellectuel se faisait selon des étapes successives (qu’il cherche à déterminer). Il postula que la façon dont pensent les enfants est plus révélatrice de leurs aptitudes mentales que leurs connaissances. Le processus d’assimilation et d’accommodation : Pour lui, le développement cognitif se déroule toujours de la même façon car le processus répond au besoin universel d’équilibre cognitif. La personne se trouve en état d’équilibre lorsque ses nouvelles expériences concordent avec ses conceptions. Si une nouvelle expérience ne concorde pas avec les conceptions existantes, la personne connait un déséquilibre qui la pousse à modifier ses conceptions antérieures. Il y a deux mécanismes du processus d’adaptation : 1. L’assimilation qui se produit lorsque la personne organise sa compréhension des nouvelles expériences afin qu’elle cadre avec ses conceptions antérieures ➔ = « Comment puis-je comprendre cette nouvelle info pour qu’elle colle avec mes conceptions antérieures ? » 2. L’accommodation qui fait en sorte que la personne restructure ses conceptions antérieures afin d’y intégrer les nouvelles expériences. Ces deux mécanismes permettent l’adaptation. Ils sont complémentaires et indissociables. La remise en question est un progrès intellectuel. 7 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 ➔ = « Cette nouvelle info ne colle pas avec mes conceptions antérieures, comment puis-je les réadapter ? » 3. VYGOSTKY : LA THÉORIE SOCIOCULTURELLE Selon la théorie socioculturelle, les compétences cognitives sont le fruit d’un apprentissage de la pensée. L’objectif est de guider l’enseignement à l’acquisition des connaissances qui valorise la culture. La participation guidée : C’est une démarche dans laquelle le tuteur accomplit des activités avec l’apprenti afin de lui enseigner des habilités et de le faire participer activement à son apprentissage. L’interaction sociale fournit le contexte propice à la maitrise des outils d’apprentissage. 4. CRITIQUE DE L’APPROCHE COGNITIVE + : on mesure mieux les capacités et les limites des différentes façons de réfléchir. - : met peu l’accent sur les facteurs d’ordre génétique et environnementaux. 3. LES APPROCHES ÉMERGENTES 1) L’APPROCHE DES SYSTÈMES DYNAMIQUES Fait que chaque personne se développe dans une variété de contextes qui se chevauchent et interagissent. Ce concept s’applique à l’idée selon laquelle un changement qui touche un aspect d’une personne influera sur plusieurs autres aspects du développement d’une personne. BRONFENBRENNER : LA THÉORIE ÉCOLOGIQUE Dans ce modèle, c’est la personne qui se trouve au centre et qui filtre l’apport des influences internes et externes. On retrouve 4 contextes appelés écosystèmes : Microsystème : c.-à-d. l’ensemble des milieux sociaux qui ont une influence directe et immédiate sur la personne (famille, amis, …) Mésosystème : c.-à-d. les liens tissés entre les diverses composantes du microsystème. Exosystème : c.-à-d. les institutions qui influent directement les diverses composantes du microsystème. Macrosystème : regroupe tous les contextes du développement (traditions, valeurs, …) 2) ECLECTISME = Point de vue et façon de faire que choisissent la plupart des spécialistes du développement en appliquant des aspects de chacune des approches et théories du développement plutôt qu’en adhérent à une seule. 8 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 CHAPITRE 3 : DÉVELOPEMENT PRÉNATAL Génotype : bagage génétique invisible qui contribue à la manifestation de ces caractères Phénotype : concerne les caractéristiques observables (couleur yeux, peau, …). Le phénotype résulte du génotype et des influences de l’environnement durant la vie prénatal et après la naissance 1. ANOMALIES GÉNÉTIQUES ET CHROMOSOMIQUES Anomalies congénitales : Caractéristiques anormales présentent à la naissance qui peut être héréditaire ou acquise durant le développement prénatal. Ex : Syndrome de Down, malformations des lèvres, malformation du cœur, … Syndrome de Down ou trisomie 21 : Anomalie la plus répandue. Présence d’un chromosome supplémentaire à la 21ème paire. Test via une prise de sang à la 10ème semaine de grossesse. Si risque, amniocentèse (ponction du liquide amniotique). 2. RÔLE DE L’HÉRÉDITÉ ET DE L’ENVIRONNEMENT Hérédité : trisomie 21, … Environnement : développé prénatalement (âge de la mère, femme qui fume, …). La façon dont notre patrimoine génétique se manifeste dépend dans une large mesure du milieu dans lequel nous évoluons (mais toujours dans la limite fixée par nos gènes). 1) PRINCIPE DE CANALISATION En observant des jumeaux homozygotes, on remarque que certains traits comme la couleur des yeux et des cheveux sont davantage programmés par les gènes, peu de variation possible. La cognition et la personnalité ne sont pas aussi canalisées. 2) HÉRITABILITÉ o Trait physiques : 40 à 70 % héréditaire o Développement cognitif : Fortement génétique (QI des enfants adoptés plus proche de celui de leurs parents biologiques. o Développements affectifs : 1. Trouble du spectre de l’autisme (apparait dans 3 1ères années de la vie) : Fortes composantes génétiques MAIS aussi facteurs environnementaux (âge avancé des parents, infections virales, manque d’oxygène, prise d’antidépresseurs) 2. Schizophrénie : 85% héréditaire MAIS aussi causes environnementales (malnutrition durant la grossesse, faible poids du bébé à la naissance, carence en oxygène, une maladie grave de la mère) 9 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 3. PÉRIODES DE GESTATION 1) PÉRIODE GERMINALE (FEC – 2E SEMAINE) Le zygote (œuf fécondé) entreprend sa migration vers l’utérus : Pendant 3 à 4 jours, il descend le long de la trompe de Fallope Il prend la forme d’une sphère remplie de fluide (= le blastocyste). Il flotte librement un jour ou deux dans l’utérus avant de s’y implanter Division cellulaire 2) PÉRIODE EMBRYONNAIRE (2E SEMAINE – 8E SEMAINE) Les principaux organes et systèmes (respiratoire, digestif, nerveux) commencent à se développer rapidement. Le sac amniotique : Membrane qui renferme le liquide amniotique maintenu à température constante. Le placenta est attaché à la paroi de l’utérus et est relié à l’embryon par le cordon ombilical constitué d’une veine et de deux artères. Ebauche de cœur, le système nerveux prend forme. On distingue la tête, ainsi que les bourgeons qui deviendront les bras et les jambes. Dans le 2ème mois, les doigts et orteils apparaissent. La forme primitive de la structure de base et la rapidité de son développement le rendent très vulnérable aux influences novices. ➔ Les embryons gravement atteints ne survivent pas : Fausse couche (fréquente chez très jeunes mères ou âgées (+35). 3) PÉRIODE FŒTALE (8E SEMAINE – NAISSANCE) Les premières cellules osseuses apparaissent : l’embryon devient fœtus. 3 mois : o Ongles, des paupières fermées, lèvres et nez proéminent. o Grosse tête (1/3 du corps), front large. o Grandes variétés de réactions : remue les jambes, les mains et la tête, sa bouche s’ouvre, se ferme et avale 4 mois : o Tête (1/4 du corps) o La mère peut sentir les coups de pied. 5 mois : o Son cycle sommeil-éveil est mieux établi, crises de hoquet. o Le système respiratoire n’est pas encore assez établi 10 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 6 mois : o Les yeux sont complets, il peut les ouvrir et les fermer. o Le cerveau grossit et les cellules continuent leur développement : le fœtus réagit peu à peu aux stimuli, à la voix, aux battements du cœur de la maman, aux vibrations. Il exprime qu’il peut entendre et sentir 7 mois : o Il pleure, peut même sucer son pouce. o Bonne chance de survie si naissance, si soins médicaux 8 mois : o Les mouvements sont réduits, il est à l’étroit. o Une couche adipeuse recouvre son corps 4. AGENTS TÉRATOGÈNES ➔ Tératologie : « Etude scientifique des anomalies congénitales et des facteurs qui y contribuent. » ➔ Agents tératogènes : « Toutes substances / tout état pouvant provoquer un développement anormal de l’embryon. Ils augmentent le risque d’anomalies. Leur influence dépend de plusieurs facteurs » Effets des agents tératogènes : 1. Syndrome d’alcoolisme fœtal (alcool) : risques d’anomalies physiques et de retards cognitives 2. Syndrome de sevrage : consommation de cocaïne, héroïne, hautes doses d’antidouleurs, … 3. Tabac : problème digestifs, reflux, mauvais sommeil EXEMPLES D’AGENTS TÉRATOGÈNES 1. Alimentaires : restrictions alimentaires → le métabolisme trop lent de l’enfant assimile moins bien la nourriture et développe plus facilement de l’obésité 2. Stress, dépression : hyperactivité, tempérament irritable (CEPENDANT stress modéré pendant une certaine période de la grossesse stimule le cerveau) 3. Age de la mère : > 35 ans : risque de trisomie 21, prématurité, … Ado : Risque prématurité, décès Age du père : influence qualité des spermatozoïdes 3 FACTEURS DE VARIATION D’EFFET DES AGENTS TÉRATOGÈNES MOMENT DE L’EXPOSITION 3 périodes critiques : o Les 2 premières semaines pendant le processus de nidation o La période embryonnaire (2e – 8e s) o Les dernières semaines quand les axones et les dendrites continuent de se développer 11 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 INTENSITÉ ET FRÉQUENCE Certains agents ont un seuil de toxicité Les experts évitent de donner un seuil car celui-ci varie en fonction de la présence ou absence d’autres facteurs SENSIBILITÉ GÉNÉTIQUE Une même substance, consommée à la même période de grossesse, en même quantité n’aura pas la même influence sur des embryons ou fœtus de bagage génétique différent. 12 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 CHAPITRE 4 : LA NAISSANCE 1. ÉVALUATION DU NOUVEAU-NÉ 1) INDICE D’APGAR Évaluation rapide sur 5 critères et coefficients : → Les 1ères minutes sont cruciales (1 min & 5 min) 1. Coloration de la peau 2. Fréquence cardiaque 3. Réactivité aux stimulis 4. Tonus musculaires (mouvements actifs des membres) 5. Respiration Résultats : [7 ; 10] = 90% < 7 : besoin d’une aide < 4 : besoin de soins intensifs Critique : - : manque de précision (pas de mesures physiologiques) + : simple, peu coûteux et rapide. 2) TEST DE GUTHRIE / TEST DE DÉPISTAGE = « Dépister des maladies congénitales et héréditaires ». A la naissance, bébé est pesé, mesuré, réflexes vérifiés 2. COMPLICATIONS À LA NAISSANCE = « Tout ce qui requiert chez le nouveau-né ou la mère une attention médicale particulière » Facteurs de risques de complications : 1. Mère jeune ou âgée : 2. Présence d’agents tératogène 3. Anomalie génétique. 13 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 TYPES DE COMPLICATIONS CHEZ LE NOUVEAU-NÉ Anoxie : o Manque d’oxygène pendant la naissance o Monitoring pendant le travail Postmaturité : o Accouchement après 42 semaines o Souvent bébé long et mince : apport sanguin insuffisant o Placenta a vieilli et ne véhicule plus bien l’oxygène Faible poids à la naissance ( le développement affectif Phénomène presque exclusivement féminin. o Les seins se développent, les hanches s’élargissent, ce qui attire le regard. o Elles ont tendance à avoir une image corporelle moins positive, moins bonne estime de soi. o Sujettes aux troubles alimentaires. Bien que rare, la puberté précoce chez les garçons souvent considérée comme signe de virilité, de robustesse, de forces, séduction. Associé à une meilleure image de soi. Puberté tardive : Plus difficile à vivre pour les garçons. Bouleversements psychologiques sont souvent dus à l’écart entre les attentes et la réalité, comparaison avec les pairs. 25 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 CHAPITRE 6 : DÉVELOPPEMENT COGNITIF 0 – 2 ANS 1. STADES DE PIAGET : PÉRIODE SENSORI-MOTRICE = Stade où l’enfant apprend par ses sens et par ses activités motrices. 1) ASSIMILATION/ACCOMMODATION Exploration du monde par l’intermédiaire des sens et des activités motrices. L’intelligence se développe afin de rendre l’enfant le plus adapté à son environnement : Le nouveau-né nait avec des réflexes qui deviennent vite insuffisants pour s’adapter à la complexité de son environnement. Réflexes innés + comportements aléatoires, il assimile les informations sensoriels et moteurs. Il modifie ensuite ces informations pour s’accommoder et s’adapter de façon optimale à son environnement Ex: Enfant de 20 mois 2) SOUS-STADES Sous-stades sensorimoteurs : 1. L’exercice des réflexes 2. Les réactions circulaires primaires 3. Les réactions circulaires secondaires 4. La coordination des schèmes secondaires 5. Les réactions circulaires tertiaires 6. Les combinaisons mentales La permanence de l’objet : La capacité de reconnaitre que les objets et les êtres humains continuent d’exister même quand il est impossible de les voir, de les toucher, de les entendre, de les goûter ou de les sentir. Réactions circulaires : = une action que l’enfant répète. Les progrès cognitifs se font principalement par leur biais → l’enfant apprend à reproduire un évènement plaisant ou intéressant qu’il a d’abord expérimenté au hasard 26 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 SOUS-STADE 1 ET 2 : INTELLIGENCE CENTRÉE SUR LE CORPS Exercices des réflexes ( de 6ans : la réponse est maman (« Toi tu es fatigué! ») o Enfant d’âge scolaire est plus sûr de ce qu’il pense et conscient de ses besoins. → Dans cette étude, peu d’enfants de 5 ans (13%) et la plupart de 10 ans (73%) répondent qu’ils se connaissent mieux que leurs parents ou enseignants. 4. ESTIME DE SOI = Evaluation globale que l’on fait de soi-même, ensemble de croyances qu’on entretient face à soi- même. Capable de considérer simultanément plusieurs de leurs compétences. (Je suis nul en sport, passable en musique et génial au jeu vidéo) Estime de soi suppose une conscience de ses forces, de ses difficultés et de ses limites. Il se développe au fil des expériences qu’il accumule → Evolue dans le temps (cyclique, variable, à l’image de la vie) Pièges : Si estime de soi surdimensionné ou sous dimensionné. Influence les comportements sociaux et le bien-être général. 53 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 L’estime de soi se construit au travers de 4 sources : 1) Les expériences de réussite et d’échec de l’enfant dans différents domaines vont influencer la perception de sa compétence et de son image. 2) Les attitudes des autres (parents, professeurs, élèves, amis, …) : la façon dont l’enfant est décrit et jugé par les autres ou encore ce que l’enfant croit que les autres pensent de lui. 3) Les attentes des autres : le poids que les parents accordent à la réussite ou encore ce que l’enfant croit que les autres attendent de lui. 4) Les critères que l’enfant se fixe pour s’évalue : Si ses propres attentes de lui-même sont hautes, il sera plus difficile pour lui de les atteindre, ce qui le mettra en difficulté quant à une bonne perception de lui-même. Estime de soi basée sur : 1. Sentiment de sécurité et de confiance : capacité à se détendre, gérer le stress, tolérer les délais, … 2. Connaissance de soi : se reconnaitre des habilités, s’affirmer, assumer ses responsabilités, se souvenir de ses réussites, … 3. Sentiment d’appartenance à un groupe 4. Sentiment de réussite/ compétence : anticiper le plaisir face à une situation, fierté, intérêt, … L’image que l’on a de nous-même, de nos capacités est : ▪ Influencée par les autres, les situations, les contextes dans lesquels nous nous trouvons ▪ Influence nos capacités 5. AUTO- EFFICACITÉ NE PAS CONFONDRE AVEC ESTIME DE SOI : Estime de soi Sentiment d’auto-efficacité À combien je m’aime À combien je me sens capable de réussir 54 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 6. RÉGULATION ÉMOTIONNELLE L’école : Lieu où l’enfant acquiert des compétences émotionnelles. (Se tenir tranquille, apprendre à s’exprimer, régulation des conduites, …) Vers 10 ans : o La plupart des enfants utilisent deux types de stratégies pour faire face aux émotions : 1) Stratégie centrée sur le problème : évaluation de la situation comme étant modifiable, identification de la difficulté et prise de décision. 2) Stratégie centrée sur l’émotion qui est interne, privée et à pour but le plus souvent de contrôler la détresse. o Il peut y avoir des stratégies centrées sur le problème ou sur l’émotion qui sont pertinentes (par exemple, apprendre à réguler sa respiration lorsqu’on est anxieux) ou non (par exemple, manger des sucreries en quantité lorsqu’on est triste). o Le coping centré sur le soutien social comprend : 1) Le soutien informationnel : les individus vont chercher des informations concernant le problème auprès de leur entourage. 2) Le soutien émotionnel : il s’agit de la recherche de réconfort auprès de l’entourage. 7. DÉVELOPPEMENT MORAL La morale = Ensemble des règles de conduite et des valeurs qui définissent la norme d’une société. Au début de l’âge scolaire, les notions de bien et de mal commencent à prendre de l’importance dans la vie de l’enfant. - Influence de la qualité des relations - Enfants plus jeunes : les sentiments moraux sont liés à l’observation des adultes. - Enfants > 9 et 10 ans : plus enclins à faire des choix de comportements en fonction de la culpabilité, de la honte et de la fierté qu’ils peuvent en tirer. - Influence du tempérament (timide), du genre d’éducation. 1. POUR SCHAFFER La moralité est une série de principes qui permettent aux individus de distinguer le bien du mal (composante cognitive), d’agir sur cette distinction (composante comportementale) et d’expérimenter les émotions correspondantes (composante émotionnelle). 55 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 2. POUR PIAGET L’enfant au stade des opérations concrètes est capable de raisonner sur l’intention afin de juger de la moralité d’un comportement. 1) Histoires et dilemmes : « Le petit Jean qui a cassé huit tasses, sans intention de le faire. Thomas, lui n’a cassé qu’une tasse en tentant de chaparder des biscuits. » o Enfants âgés de 5 à 9 ans : Jean sera plus méchant → ATTITUDE MORALE OBJECTIVE (fondée sur le résultat) o Vers 10-11 ans : Thomas sera donc considéré comme plus méchant → ATTITUDE MORALE SUBJECTIVE (fondée sur les intentions) La responsabilité objective tend à diminuer avec le développement cognitif alors que la responsabilité subjective s’accroît en parallèle. 2) Réalisme moral (< 8 ans) : 1. Les règles sont fixes et immuables car elles proviennent de figure d’autorité. Il n’existe qu’une seule façon de jouer. 2. La justice immanente : toute infraction aux règles finit par entraîner un châtiment. Enfant qui vole des pommes chez une vieille dame et qui tombe dans l’eau en tentant de traverser avec une planche pourrie. Réponse : il a été puni pour une mauvaise action. 3. La conséquence immédiate et apparente de l’action détermine son caractère positif ou négatif : Un petit garçon a mis de l’ordre dans sa chambre, lorsque sa mère est rentrée du travail, elle l’a puni. Un autre a été désagréable avec sa sœur toute la journée, quand sa mère est rentrée, elle lui a donné une friandise. Réponse : c’est le 1 er qui a mal agi car il est puni. 4. A ce stade, les enfants comprennent peu le caractère intentionnel ou accidentel d’un comportement, d’une action. 3) Relativisme moral (>8 ans) : 1. Davantage capable de comprendre le point de vue des autres. 2. Les règles peuvent être modifiées. Elles importent peu, ce qui compte c’est que tous les joueurs suivent les mêmes. 3. Ils savent qu’ils ne seront pas punis s’ils ne suivent pas les règles, à moins qu’ils se fassent prendre. 4. Saisissent la relation entre châtiments et intentions : Reconnaissent la différence entre sortir d’un magasin avec un chocolat sans le payer par oubli ou intentionnellement. → Dans les deux cas, il faut le ramener mais seul un sera puni. Selon les travaux de Piaget, au moment du jugement, plus de poids est accordé à l’intention qu’à la conséquence du comportement 56 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 3. DEUX TYPES DE DÉVELOPPEMENT MORAL 1) Émotions morales 2) Comportement moral Selon Freud : Selon le point de vue du conditionnement L’enfant assimile les règles qui forment son opérant : surmoi (juge moral interne) : Le développement de comportements moraux se o Conscience = liste de choses qu’un « bon développe suite aux conséquences de ces » enfant ne fait pas. comportements. ➔ Si non-respect, coupable. o Moi idéal = liste des choses qu’un « bon » enfant fait. ➔ Si non respect, honte Selon Erickson : Selon le point de vue de l’apprentissage social : o L’enfant apprend aussi les règles L’enfant apprend également en observant leurs morales de ses parents. modèles. o La fierté serait également importante. L’enfant qui n’a pas volé la tablette de chocolat alors qu’il avait faim peut ressentir de la fierté d’avoir résisté à la tentation. 8. AGRESSIVITÉ Agressivité relationnelle = Le but est de blesser l’estime de soi de l’autre ou de rompre ses relations avec les pairs, au moyen du chantage, de la menace d’exclusion (“je ne vais pas t’inviter à mon anniversaire si …”). 1. Le recours à l’agressivité physique diminue, et l’agressivité verbale augmente : Insultes, remarques désobligeantes visant porter atteinte à l’estime de soi. 2. Souvent cru que les garçons étaient plus agressifs que les filles → Hypothèse qui semble se révéler fausse. Les filles ne font qu’exprimer autrement l’agressivité 57 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 ADOLESCENCE : PÉRIODE DE TRANSITION ET DE NÉGOCIATION S’adapter à de nouvelles exigences, s’éveiller à la sexualité, se détacher des parents, se rapprocher des amis, trouver une identité et un sens, école secondaire … L’adolescence, période de crise ? Enquête auprès d’adolescent : 10 à 12% se trouvent en situation de crise Risque : confondre les processus normaux et pathologiques Les manifestations de l’adolescence, qui sont des turbulences transitoires qui n’entravent pas définitivement le développement psychologique, doivent être distinguées des troubles pathologiques. Rapidité des changements sur le plan physique, cognitif, social et affectif qui contraste avec le calme de la période précédente. Succession de réajustements dont l’intensité en fait une période à risques. Si tous les changements se produisent en même temps, l’adaptation est plus difficile 1. THÉORIE DE WALLON : STADE DE L’ACHÈVEMENT DE LA PERSONNNE Les modifications physiologiques et les remaniements du schéma corporel : point de départ du sentiment de changement. Le besoin du moi l’emporte sur l’intérêt pour le monde extérieur. L’adolescent s’interroge sur la raison d’être des personnes, de lui-même, et du monde. Fin de cette période = l’achèvement de l’intégration de toutes les composantes de la personnalité (cognitives, affectives et sociales) 2. QUÊTE D’IDENTITÉ Identité = Ensemble de sentiments, de représentations, d’expériences et de projet d’avenir se rapportant à soi-même. Qui suis-je ? Qui je serai ? Qui je devrais être ? L’identité renvoie : o Au sentiment d’individualité, d’unité (« Je suis moi »). o Au sentiment de singularité (« Je suis différent des autres et j’ai telles ou telles caractéristiques »). o Au sentiment d’une continuité, d’une permanence dans l’espace et le temps (« Je suis toujours la même personne »). L’adolescent doute, remet en question les rapports préétablis : il s’engage dans une reconstruction 58 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 3. MODÈLE D’ERIKSON : 5ÈME CRISE = Crise pendant laquelle la personne cherche à trouver qui elle est et à intégrer sa compréhension de soi et de ses rôles sociaux en un tout cohérent. Oscille entre IDENTITE & CONFUSION DES ROLES : Savent qu’ils sont sur le point d’assumer des rôles et responsabilités, de faire des choix. Ils reconsidèrent les buts et valeurs déterminés par leurs parents et leur culture : ils acceptent certains et en rejettent d’autres. Ils commencent à songer à leur orientation prof, leurs convictions politiques, leurs valeurs en matière de sexualité. Ils tentent d’harmoniser ces aspects d’eux-mêmes avec, d’une part, les croyances acquises dans le passé, et d’autre part, leurs rêves d’avenir. La confusion des rôles est perçue comme une hésitation, voire un échec, la plupart du temps provisoire, dans la recherche de l’identité (il ne trouve pas sa place, ne parvient pas à faire des choix, …). Souvent causé par une méconnaissance de soi et des difficultés à nommer ce qu’il ressent. Cette confusion l’amène cependant à ouvrir la porte à un éventail de possibilités d’agir, d’être, de devenir FAUX SOI Ensemble de comportements +/- factices qui peuvent précéder la recherche d’une identité complète. 3 formes : 1) Naît du rejet dont l’adolescent croit faire l’objet de la part de ses parents et de ses pairs, souvent dû à une mauvaise estime de lui-même. 2) Désir d’impressionner les autres ou de leur plaire. 3) Expérimentation : il fait l’essai de différentes conduites « juste pour voir ». Cette forme indique qu’il est prêt à se lancer à la recherche d’une identité plus complète. 59 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 4. MARCIA : LES ÉTATS D’IDENTITÉ 2 critères : 1) La remise en question (Est-ce que l’adolescent se questionne, remet en cause ?) 2) L’engagement face à des valeurs (Est-ce que l’adolescent a fait des choix et agit en conséquence ?) 4 états de l’identité : 1) En voie de réalisation ou réalisée : L’ado sait (et en bonne voie de le faire) qui il est, où il se situe sur le plan sexuel, professionnel, idéologique. Il sait se mettre en question, a fait des choix et s’engage dedans 2) Surdéterminée : L’ado accepte les valeurs et objectifs des parents au lieu de faire lui-même l’essai de différents rôles. Il n’y a pas de véritable remise en question. Il s’agit d’un engagement réel à faire siennes les façons de faire traditionnelles. 3) Diffuse : Etat de l’identité qui prolonge celle de l’enfance et qui n’implique pas de remise en question des valeurs reçues, ni aucun choix. 4) En moratoire : Etat de l’identité qui inclut une remise en question mais aucun engagement → elle est souvent adoptée en contre-modèle des valeurs parentales et des convenances sociales. 5. LES FACETTES DE LA QUÊTE D’IDENTITÉ Les adolescents tentent de se définir en fonction de plusieurs facettes. Il peut avoir atteint un certain équilibre dans un aspect mais pas dans d’autres. Tout n’est pas tranché au couteau : l’identité est dynamique et peut changer au fil du temps (en fonction d’évènements, de faits, …). 4 facettes : 1) Identité de genre : Identité de genre se réfère aux rôles sociaux et aux caractéristiques culturelles liées aux hommes et aux femmes. L’orientation sexuelle qui est l’attirance émotionnelle et sexuelle pour des personnes du sexe opposé, du même sexe ou les deux. Les ados éprouvent des pulsions mais beaucoup de questions : → Quand ? Comment ? Jusqu’où ? Avec qui ? 2) Identité professionnelle : Pas seulement l’emploi mais les projections dans l’avenir. 3) Identité idéologique : Ce système de valeurs se construit : honnêteté, solidarité, valorisation des savoirs, loyauté, fidélité, tolérance, justice sociale, avortement, consommation de drogues, … 4) Identité culturelle et ethnique : Besoin de s’identifier à sa communauté culturelle ou ethnique. 60 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 6. PERSONNALITÉ = L’ensemble des différents modes de réaction aux objets et aux personnes qui sont particuliers à un individu et relativement durables. C’est à l’adolescence (et fin adolescence) que la personnalité s’exprime plus nettement et s’affirme. LES 5 GRANDS TRAITS DE PERSONNALITÉ (BIG FIVE) ET LE TEMPÉRAMENT ASSOCIÉ 7. ESTIME DE SOI L’image de soi et l’apparence prennent une place grandissante. Notamment par le biais des vêtements, de la musique qui fournissent des codes d’identification. Les jeunes se sentent davantage stigmatisés ou discriminés en raison de leur apparence (poids, taille, look, …) que par leur statut socio-économique. Variations : elle diminue au début de cette période pour augmenter petit à petit ensuite. 8. AGRESSIVITÉ Les comportements d’agression, hors de la famille, concernent une faible proportion des adolescents. Ils présentent des habiletés plus importantes dans la résolution de conflits et font montre de davantage d’auto-contrôle. Une augmentation du nombre de conflits avec les parents est fréquemment repérée. Ces conflits concernent le plus souvent la vie quotidienne (règles de vie, choix des vêtements, coupe de cheveux, tâches ménagères, sorties, résultats scolaires…). Conduit que rarement à une détérioration catastrophique des relations parents-enfant : processus d’individuation de l’adolescence 61 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 9. COMPORTEMENTS À RISQUE Conduites déviantes : une normalité ? Oui si on considère le point de vue statistique. o Elles peuvent être l’expression de difficultés internalisées, ou de difficultés dans le champ familial ou social. o Besoin de prendre des risques, de tester les limites. L’adolescent va devoir apprivoiser son corps nouveau : o Peut-être angoissant car sentiment de non-contrôle. o Tentative de reprendre la main (se blesser, se faire mal, …) 10. PROBLÈMES PARTICULIERS Chez certains, les émotions prennent des proportions importantes, pathologiques, voire mortelles. La dépression : o Le taux d’affects dépressifs double à cette période de vie. o Plus élevé chez les filles (1 adolescente sur 5, et 1 adolescent sur 10). Idées et actes suicidaires : o 2/3 d’enfants et d’adolescents déprimés ont des idées suicidaires o Tentatives sont plus fréquentes chez les filles → MAIS garçons se donnent plus souvent la mort : les moyens utilisés plus fatals o 1 sur 3 récidive o Intoxication médicamenteuse le plus fréquent, puis utilisation d’instruments tranchants Pourquoi ? 1) Capacité de résolution de problèmes (ou de création de multiples solutions) est limitée. 2) Difficulté à relativiser un problème relationnel. 3) Pour éviter une punition non comprise, ou face à un conflit avec des camarades : envisager le suicide sans percevoir le caractère irréversible (caractère impulsif de l’ado). Facteurs de risques : 1) Antécédents de conduites suicidaires et d’auto-agressions 2) Facteurs psychiatriques 3) Mode de vie et insertion sociale familiale, scolaire ou professionnelle 4) Maltraitance/violences sexuelles 5) Facteurs familiaux Facteurs de protection : Facteurs familiaux : Une bonne relation avec les membres de la famille et un soutien familial de qualité diminue le risque. 62 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 Compétences personnelles, compétences relationnelles et estime de soi : - De bonnes aptitudes sociales - La confiance en soi, dans sa situation personnelle et ses résultats - Savoir demander de l’aide en cas de difficultés et des conseils quand un choix important est à faire - Être ouvert à l’expérience d’autrui et aux solutions proposées - Être ouvert à des connaissances nouvelles. Facteurs religieux et spirituels Contagion suicidaire : Tentative réussie dans un groupe entraine de nombreuses autres tentatives car rend l’acte plus « accessible ». (EX : 13 reasons why). Autres mises en danger : // entre les conduites suicidaires manifestes et la propension aux accidents. Ne pas confondre : Accident / suicide accident / jeu & suicide avec désir de mort consciemment exprimé. Certains : - Conduites de « défi » propres à mettre en danger leur vie (marcher au bord d’un précipice, traverser la rue à toute allure en fermant les yeux, …) - Histoire de vie avec une impressionnante série d’accidents (fractures, morsures, brûlures, accidents ménagers à répétition, …) 63 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 CHAPITRE 8 : PEURS DEVELOPPEMENTALES Chaque être humain est prédisposé à craindre ou fuir certaines situations ou objets menaçants → Valeur adaptative Les défis de l’enfant tout au long de son développement entraînent des peurs et des inquiétudes. Pourquoi ? Théorie de l’évolution, développement cognitif / émotionnel, facteurs environnementaux). 1. ÉVOLUTION NOUVEAUX NÉS Peur des évènements immédiats et inattendus : (Bruits soudains, objets qui s’approchent rapidement, …) Pourquoi ? Capacités cognitives encore peu matures → HYPOTHESE EVOLUTIVE VERS 6-12 MOIS 1. Peur des personnes étrangères 2. Peur des objets étranges 3. Peur au moment de la séparation. Pourquoi ? ➔ Formation de la relation d'attachement : Parents = base de sécurité (comportements guidés par la recherche de la base) VERS 2 - 4 ANS Explosion des peurs développementales : Peur de se retrouver seul Peur du noir (Ne s’arrêtent souvent pas vraiment à 4 Craintes des petits animaux ans) Pourquoi ? Autonomie Eveil de l’imaginaire Exploration de l’environnement → Valeur de survie 64 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 VERS 4 -5 ANS Peur des créatures imaginaires (fantômes, monstres,...) Peur d’animaux sauvages Peur du noir Peur d’être seul Pourquoi ? Eveil de l’imaginaire se poursuit Influences environnementales (livre, dessins animés, …) VERS 6 -7 ANS 1) Craintes plus réalistes : - Les accidents graves - Les catastrophes naturelles - Les maladies - Inquiétudes scolaires - Inquiétudes sociales 2) Pourquoi ? Stade des opérations concrètes de Piaget : Inférer des relations de cause à effet Anticiper de multiples conséquences négatives Raisonnement déductif Exigences scolaires Exigences relationnelles Influence environnementale (conditionnement et transmission d’informations) 3) Craintes liées à la mort : Pour avoir une bonne conceptualisation de la mort, l’enfant doit acquérir ces notions : Inévitabilité Universalité ou applicabilité Irréversibilité ou caractère définitif de la mort Cessation ou non-fonctionnalité Causalité ➔ Pour expliquer à l’enfant, partir de ce qu’il a compris, ET SURTOUT répondre à ses questions et en parler avec lui. 65 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 VERS 12 ANS Inquiétudes sociales : 1. Peur de l’évaluation de l’entourage 2. Peur du regard de l’autre 3. Peur de l’embarras 4. Peur du rejet 5. Craintes somatiques 6. Inquiétudes scolaires Pourquoi ? Défis liés à la période de l’adolescence Bonne connaissance de l’anatomie et des relations entre les systèmes physiologiques. 2. VARIABILITÉ 1. Filles ont plus de peurs que les garçons : Pourquoi ? Rôle de genre : plus facilement admis pour une fille d’avoir peur. 2. < Statut socio-économique plus faible → Davantage exposés à des stresseurs. 3. Différences entre pays : Différence entre sociétés occidentales & sociétés asiatiques et africaines. → Davantage l'accent sur la maîtrise de soi, l'inhibition sociale, respect des normes sociales, réussite scolaire ENTRAINE plus de peurs développementales chez les ados. 3. INTÉRÊTS CLINIQUES Les peurs « normales » ≠ Symptômes ou troubles anxieux (Plus envahissants et plus graves) Croyances parentales sur l'anxiété : Prédisent l’anxiété de l’enfant (beaucoup de pressions d’être un « bon parent » entraine stress chez le parent qui donne plus de peurs à l’enfant) → donc besoin de déconstruire 66 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 CHAPITRE 9 : DÉVELOPPEMENT SOCIAL DE 0 À 2 ANS 1. SYNCHRONISME = Accord entre les mouvements, les réactions et les rythmes de deux personnes en interaction : un adulte et un bébé o Débute habituellement quand le parent imite leur enfant o Parent décèle une émotion dans les mimiques ou comportements de l’enfant (un regard de surprise, un sourire radieux, un froncement de sourcils, …) o Il exprime à son tour cette émotion → ce qui permet à l’enfant d’associer ce qu’il ressent à l’expression qu’il observe. o Et l’enfant apprend à imiter ➔ Occasion de s’initier à la vie sociale ➔ Apprendre, avec l’adulte, à exprimer et à interpréter les émotions 2. ATTACHEMENT = lien affectif durable qui unit deux personnes et les poussent à se rapprocher et demeurer en contact. o Désir irrépressible du jeune enfant d’être avec ceux qui en prennent soin. o Bowlby (1988) : “Un lien émotif s’établissant d’abord entre une mère et son enfant favorisant la proximité physique entre eux afin d’assurer soin et protection à ce dernier”. 1. SPITZ (1946) : DÉPRESSION ANACLITIQUE Bébés entre 6 et 18 mois, placés dans des environnements défavorables, après séparation maternelle brutale : 1. D’abord, période de pleurnichements, accrochage à l’adulte, cris 2. Ensuite, état de retrait, apathie, refus de contact et indifférence 3. En même temps, régression du développement (régression motrice et intellectuelle) et/ou nombreux symptômes somatiques (perte de poids, insomnie, …) 4. Si avant la fin de la période critique (fin du 3ème et 5ème mois de séparation), si l’enfant est restitué à sa mère ou trouve un substitut acceptable, les symptômes disparaissent rapidement. SINON, évolution vers un état de marasme inquiétant, sur le plan psychologique et physique (avec mort possible en raison d’infections) 5. Par la suite, ce type de réaction sera appelé hospitalisme puis hospitalisme intra-familiale 67 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 2. HARLOW (1950) Expériences de mise en isolement social de jeunes macaques rhésus. Période de privation : o Total isolement o A leur réinsertion = état de choc émotionnel, anéantissement des interactions sociales o Importance des interactions entre l'enfant et la mère et leur rôle sur le développement social ultérieur. Substituts maternels : Deux substituts maternels : grillage avec du lait, et l'autre avec un tissu (source de chaleur). ➔ Préférence pour le 2ème, quitte à aller brièvement pour se nourrir sur le premier. Opposition à l'interprétation de l'époque : rôle secondaire de la nourriture dans le lien entre mère et enfant. 3. BOWLBY : THÉORIES DE L’ATTACHEMENT La première relation interpersonnelle est celle entre un enfant et son donneur de soins. La confiance se développe de pair avec la sensibilité et la capacité à répondre de façon appropriée aux besoins de l’enfant. Le donneur de soins : o Devient une figure d’attachement o Une base de sécurité o Qui soutient l’enfant dans son exploration de l’environnement et son développement socio-affectif. 68 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 Dépression du nourrisson : o Âge sensible : entre 5 mois et 3 ans, à la suite d’une séparation maternelle o Phase de protestation : pleurs, cris, agitation, inconsolable (manifestations bruyantes) o Phase de désespoir : refus de manger, inactivité, comportements de replis, diminution des manifestations → la plus proche des manifestations dépressives adultes o Phase de détachement : plus de refus mais indifférence o Perspective éthologique : Compare cette réaction à celle observée lors de séparations chez certains primates o Attention : ne pas confondre séparation et dépression o L’angoisse déclenchée par la séparation o Lutte contre cette angoisse (colère, agitation, protestation) o Dépression 4. LE CERCLE DE SÉCURITÉ Le système d’attachement est défini : « un équilibre entre les comportements d’attachement envers les figures parentales et les comportements d’exploration du milieu. » Fonctions de l’attachement : o Assurer la survie de l’individu o Protéger, sécuriser o Aider à construire la sécurité o Préparer la socialisation L’attachement : comportemental, mais également cognitif ! : L’enfant développe des représentations mentales de lui-même, de sa figure d’attachement, et de son environnement. → Modèles internes opérants (MOI) : Cartes offrant des repères qui permettent de prévoir et comprendre les comportements des autres. Permettent à l’enfant d’anticiper ainsi que de faire des plans par rapport au futur Explique que la capacité individuelle de former des relations personnelles significatives : o Aide l'enfant à développer l’idée que les autres sont disponibles et encourageants. o Permet aux enfants de sentir qu'on est attentif à eux, qu'ils sont dignes d'attention et d'affection. o Permet de créer des attentes généralement positives pour les relations. o Tout ce qui compromet l'attachement dans la petite enfance peut compromettre le développement psychosocial de l'individu. 69 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 5. MARY AINSWORTH (1978) La « situation étrange » et l’identification des modes d’attachement : Expérimentation : La mère et l’enfant (18 mois) sont ensemble dans un local Séquences de séparation : o L’enfant est parfois seul, parfois en présence d’une personne inconnue - et observation des retrouvailles lors du retour de la mère o Sources nombreuses d’anxiété : endroit peu familier, séparation, solitude, personne étrangère... Permet d’examiner les réactions de l’enfant au retour de la mère : o Recherche ou non le contact ? o Temps mis pour se calmer ? o Comment réagit-il aux tentatives de la mère : recherche le contact, colère, repousse.. ? Elle répertorie 4 styles d’attachement (pas des troubles !!!!) : 1) ATTACHEMENT ASSURÉ / SÉCURE (62%) Joue et explore l’environnement avec confiance Détresse lors du départ de la mère Recherche proximité et contact lors du retour de la mère Se calme facilement lorsque la mère le réconforte Sensibilité réciproque entre les inquiétudes de l’enfant et les réponses de la mère Fonctionnement des enfants : Manifeste une confiance qui leur permet de réduire leur état de stress une fois réconfortés. Plus disponibles pour explorer leur environnement et à mieux s’y adapter. Bonne estime de soi Capacités à faire appel à l’environnement lorsqu’ils en ont besoin. Le pattern de sécurité est caractérisé par la détresse lors de la séparation d’une part, et d’autre part, le plaisir et la réassurance lors des retrouvailles. Bien que perturbé par le départ de ses figures d’attachement, l’enfant recherche le contact avec eux à leur retour Va chercher le réconfort auprès de ses figures d’attachement L’adulte est perçu comme pouvant réconforter l’enfant L’attachement sécure n’est pas fixé : Peut devenir (temporairement ou chroniquement) insécure si les qualités et les conditions d’environnement changent (traumatismes ou de deuil, …) ➔ Grandes chances avec parents affectueux et disponibles 70 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 2) ATTACHEMENT DÉSORGANISÉ / DÉSORIENTÉ (15%) Dans certains cas, les enfants adoptent des comportements particuliers : Les enfants expriment de la crainte / de la colère extrême envers le parent. Confusion / renversement de rôles chez l’enfant et la mère : la mère est passive et l‘enfant essaie d’organiser les interactions. Fonctionnement des enfants : Ne semblent pas avoir développé de stratégies adéquates pour gérer le stress de la séparation. Au retour, comportements variables : → Pétrifié, immobile, tomber face contre terre, avoir des stéréotypies ressemblant à des tics, comportements contradictoires comme marcher en détournant la tête, mouvement vers l’adulte qui est freiné et détourné à la dernière minute. Figure de référence est à la fois source d’anxiété et de sécurité → L’enfant ne peut ni s’agripper, ni détourner son attention ➔ Grands risques avec parents effrayés / effrayants (violents) ➔ L’enfant désorganisé a beaucoup de chances d’évoluer vers de comportement psycho- pathologiques. 3) ATTACHEMENT DÉTACHÉ / ÉVITANT (14%) Paraît indifférent à la présence ou l’absence de la mère Peu de détresse lors du départ de la mère Réagit sans crainte avec la personne étrangère Ne recherche pas le contact au retour de la mère Absence de sensibilité à la présence ou l’absence de la mère, impression d’indépendance dans l’exploration de l’environnement. Fonctionnement des enfants : Evitement du contact avec la figure maternelle et de sa proximité. Peu de réactions au départ de leur mère → Au retour, des réponses d’évitement comme (de) lui tourner le dos ou (d’) éviter de la regarder. Ne cherchent pas non plus le contact physique. Si leur mère cherche à les prendre dans les bras, il arrive qu’ils se renversent en arrière ou se contorsionnent pour rejoindre le sol. Se détournent de leur mère pour porter leur attention vers un jouet ou un objet éloigné, voire une personne étrangère à qui ils témoignent une familiarité incongrue. Tendent à masquer leur détresse émotionnelle, ou à se sentir invulnérables. Semblent considérer qu’on ne peut pas faire confiance aux autres. 71 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 Essaient de garder le contrôle dans les situations de détresse : en réduisant l’émission de signaux de détresse en direction de l’environnement. Peu d’expression de certaines de leurs plus vives émotions, pas plus que le désir profond de réconfort et la confiance qui l’accompagne ➔ Grands risques avec parents insensibles 4) ATTACHEMENT ANXIEUX/AMBIVALENT (9%) Alternance de recherche de contact et d’évitement L’enfant est très bouleversé lors de la séparation Se console difficilement lors des retrouvailles : recherche contact et repousse la mère avec colère Pourquoi ambivalence ? Recherche le contact ET résiste Tension entre tentatives de la mère de se rapprocher et les réactions négatives de l’enfant Fonctionnement des enfants : Un intense besoin de se coller à la mère, ce qui entrave leur capacité à explorer leur environnement. Semblent intensément affectés par la séparation et se montrent très ambivalents à l’égard de leur mère lorsqu’ils la retrouvent. Résistance à leur besoin d’être réconfortés : → S’accrochent, ne veulent pas être remis par terre, manifestent des gestes de colère et tardent à retrouver leurs jeux. Semblent avoir intériorisé l’image d’une mère répondant de façon inconstante à leurs besoins. Stratégie d’exagération de l’affect dans le but d’avoir l’attention du donneur de soin : Augmentation des signaux de détresse ➔ Grands risques avec parents qui donnent des marques d’affection irrégulières Procédure standardisée pour observer les séparations et les réunions entre l’enfant et sa figure d’attachement (9-18 mois) : 72 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 3. DÉTERMINANTS DE LA QUALITÉ DE L’ATTACHEMENT Déterminé par : Disponibilité du parent. Capacité à reconnaitre les besoins de l’enfant et agit vers leur satisfaction. Capacité à réconforter l’enfant. Prendre plaisir à s’occuper de l’enfant. Facteurs de personnalité de la mère : Bons prédicteurs du mode d’attachement des enfants. Tempérament de l’enfant : o Enfants faciles o Enfants irritables et difficiles 4. CONSÉQUENCES DE L’ATTACHEMENT L’attachement impacte amitiés, amour, … Sur base d’études longitudinales : Attachement sécure : o Des écoliers qui interagissent de manière amicale, qui demandent de l’aide au besoin, qui présentent des habiletés sociales et cognitives supérieures, une bonne estime de soi et des capacités d’autonomie. o Des adolescents avec des amitiés plus profondes. Attachement insécure : Tendance à l’agressivité et à la dépendance. Prédicteur également de la sociabilité à l’âge adulte Transmission intergénérationnelle de l’attachement o On observe une continuité les modes d’attachement à travers les générations. o Taux de correspondance élevé (70%) entre les modes d’attachement maternels et les modes d’attachement de l’enfant (mère anxieuse ---> enfant anxieux) Explications : o Reproduction des registres disponibles par chacun. o Compétences parentales : sensibilité maternelle. o Les mères qui sont elles-mêmes détachées ou préoccupées négligent ou repoussent les demandes de l’enfant. 73 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 o Celles qui ont acquis un modèle interne d’attachement sécurisant se montrent plus attentives et plus perceptives à leurs bébés et jeunes enfants. Le caractère de l’attachement peut évoluer : Découverte de nouveaux milieux Evènement important : mort d’un parent, maltraitance, violence, … 5. TROUBLES / STYLES D’ATTACHEMENT A ce stade : Importance de considérer les types d’attachement insécures (résistant ou évitant) comme des catégories cliniques indiquant un problème d’adaptation sociale chez les enfants. Elles ne sont pas en elles-mêmes synonymes de pathologie. Ce sont des formes d’adaptation, des stratégies adaptatives des individus à leur milieu social, qui ne conduiront pas forcément à des problèmes ultérieurs. Bien que l’insécurité soit davantage associée à la psychopathologie, et la sécurité à la résilience post-traumatique. Pas confondre les styles d’attachement (évitant, ambivalent-résistant ou désorganisé- désorienté) et les troubles de l’attachement. Le type d’attachement reflète les stratégies d’adaptation intériorisées de l’enfant en rapport aux réponses attendues du caregiver. Cette classification ne permet pas de déterminer si l’enfant souffre d’un trouble réactionnel de l’attachement. Certains auteurs considèrent le type D (attachement de type désorganisé-désorienté) comme un facteur de risque majeur pour développer une psychopathologie. Attachement insécure => en général non pathologique MAIS o Restreint la flexibilité des réponses émotionnelles o Difficulté à demander et accepter de l’aide 74 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 Introduction : Chez certains enfants, le système d’attachement apparait gravement perturbé. o Des expériences traumatisantes en début de vie (ex : abus ou de la négligence extrême) o Interférence avec l’habileté de l’enfant à former des liens d’attachement normatifs Le diagnostic de trouble de l'attachement : o + que l'attachement avec la principale personne qui s'occupe de lui o Les perturbations dans les capacités sociales de l'enfant et dans ses relations en général quels que soient les individus et les contextes. DSM 5 (manuel qui répertorie tous les troubles psy et caractéristiques pour permettre diagnostic): o Trouble réactionnel de l’attachement (TRA) o Trouble de l’engagement social désinhibé (TESD) ➔ Dans les deux cas, présence de carences de soins 1) TROUBLE RÉACTIONNEL DE L’ATTACHEMENT : TRA « Evitant qui devient pathologique » Les signaux de détresse et demandes de réconfort de ces enfants ont été ignorés. ◦ En réaction : 1. Penser que personne n’est en mesure de répondre à leurs besoins. 2. Difficile de développer une confiance envers un donneur de soins, et donc des liens d’attachement. 3. MIO d’attachement selon lequel aucun donneur de soins n’est disponible. Pas en mesure de former une seule relation d’attachement sélective ou privilégiée Hypervigilance face aux tentatives de rapprochement. Souvent des signes de retrait, et de perturbation de la régulation des émotions, tels qu’une humeur sombre ou une anxiété marquée. 2) TROUBLE DE L’ENGAGEMENT SOCIAL DÉSINHIBÉ : TESD Enfant avec absence de sélectivité ▪ Le concept de sélectivité = capacité d’un enfant de sélectionner une figure d’attachement spécifique pour obtenir du réconfort ▪ TESD = pas l’opportunité de développer un attachement sélectif considérant l’absence d’une figure d’attachement stable Sembler rechercher de l’attention MAIS relations superficielles. Ces enfants ont moins de limites sociales Tendance à « explorer l’espace personnel » d’étrangers et à rechercher les contacts physiques avec eux. Taux d’activité et d’impulsivité élevé 75 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 ÂGE PRÉSCOLAIRE 1. ÉVOLUTION DE L’ATTACHEMENT Le milieu familial influence considérablement la personnalité et la socialisation du jeune enfant. Vers l’âge de 2 ou 3 ans, certaines manifestations d’attachement s’atténuent : l’angoisse de séparation s’estompe → L’enfant de 4 ans a bien compris que la relation continue d’exister mêmes si les partenaires sont séparés. Ses capacités d’exploration augmentent. 2. RELATIONS AVEC LES PAIRS Les relations avec les autres enfants prennent de plus en plus d’importance. ➔ C’est dans les relations réciproques qu’il va acquérir les habiletés sociales qui ne s’apprennent qu’entre égaux : 1. Coopération 2. Compétition 3. Intimité Relation verticale Relation horizontale L’acquisition des habiletés sociales par le jeu : o Jeu solitaire o Jeu associatif o Jeu coopératif : construire des édifices de blocs ou des châteaux de sable, jouer à la poupée, à la cuisine, aux déguisements, … « Entrer dans un groupe » → Ceux qui possèdent des habiletés sociales prennent le temps d’observer les autres pour comprendre ce qu’ils font avant de prendre part à l’activité Les premières amitiés : o A 3 ans : 20% ont un compagnon de jeu stable o A 4 ans : plus de 50% 76 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 Les comportements prosociaux : o = des comportements opportuns, constructifs et utiles. o Vers 2 et 3 ans : premières manifestations de comportements altruistes (prêter ses jouets, consoler un qui pleure, aider celui en difficulté, …). → Malgré qu’ils n’aient pas encore développé une théorie de l’esprit, ils en savent assez sur les émotions d’autrui. o La fréquence des comportements prosociaux varie d’un enfant à l’autre → Signe d’une bonne régulation de leurs émotions ÂGE SCOLAIRE 1. ÉVOLUTION DE L’ATTACHEMENT Ne pas croire que l’attachement s’affaiblit lorsque l’enfant grandi ! ➔ Parents = assise de leur sécurité, importance de leur présence, soutien, et affection. 2. RELATIONS AVEC LES PAIRS L’enfant se perçoit comme une personne qui réfléchit, qui agit, et qui ressent des émotions, particulièrement à l’égard de ses pairs. Culture enfantine : o = Habitudes, styles, et valeurs véhiculées par l’ensemble des règles, normes, et rituels qu’adoptent les enfants en marge de la société. o Vocabulaire, activités, code vestimentaire, les règles de conduite, … L’amitié est primordiale et ils passent beaucoup de temps à réfléchir à sa dynamique : o Ils apprennent à concilier honnêteté et soutien, dépendance mutuelle et respect de l’indépendance, compétition et coopération, conversation et action. o L’amitié gagne en intensité et intimité à mesure que l’enfant grandit → Conséquence du développement de la cognition sociale. o Comparés aux enfants de 6 ans, les enfants de 10 ans sont plus exigeants envers leurs amis, les gardent plus longtemps, et souffrent davantage d’une rupture. L’acceptation sociale : o Certains enfants sont aimés, d’autres non ! o La capacité à interpréter adéquatement les situations sociales, les capacités d’écoute, et l’habileté à exprimer ses besoins jouent un rôle déterminant dans l’acceptation par les pairs. 77 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 o La plupart des enfants expérimentent le rejet : Rejetés-renfermés : conscients de leur isolement, faible estime de soi, proies faciles pour les gros bras de la cour. Rejetés-agressifs : se disent indifférents face à l’exclusion, entêtés, perturbateurs, et souvent malveillants. L’intimidation : o Forme d’agressivité qui consiste en des attaques systématiques et répétées visant à nuire à une personne qui ne peut ou ne risque pas de se défendre et qui ne dispose pas de la protection d’un réseau social. o Physique ou verbale. o Victimes (tranquilles, solitaires, sensibles) et agresseurs (ont souvent quelques admirateurs, peu d’empathie). o Souvent répercussions durables. ADOLESCENCE 1. ÉVOLUTION DE L’ATTACHEMENT La famille continue à avoir une importance sur le développement des ados : La qualité des relations est un des meilleurs prédicteurs de la santé mentale durant et au terme de l’adolescence La présence de conflits plus fréquents avec les parents à l’adolescence permet de faciliter le processus d’individuation et de séparation : La recherche constante d’autonomie entraîne des écarts entre parents et ados sur la conception des droits, des autorisations ou de l’âge de permission, … Les pairs deviennent de plus en plus importants en termes de soutien. Ni l’augmentation temporaire des conflits, ni la prise de distance par rapport aux parents ne semblent indiquer que l’attachement émotionnel disparait ou diminue. 2. RELATIONS AVEC LES PAIRS Pôle central Les ados se réunissent souvent en groupe : o Dénominateur commun : origine ethnique, des caractéristiques personnelles, des activités, un style, … o Le groupe guide les décisions en matière de vêtements, de coiffure, de musique, de consommation, … Le choix des amis se fait par rapport à des valeurs et des intérêts communs 78 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 4 fonctions des relations entre pairs : 1) L’entraide 2) L’adaptation 3) L’effet miroir 4) La connaissance de soi Pression des pairs : Influence sociale et encouragement à adopter le comportement, l’attitude, … des amis Parfois rôle constructif et parfois destructif : o Facilitation par les pairs o Entraînement à la déviance 79 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 CHAPITRE 10 : NOTIONS DE SANTÉ 1. COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES Naissance : il n’y a rien de plus psychosomatique qu’un nourrisson (base de communication) Nombreuses manifestations surviennent à des âges spécifiques 1) DIMENSIONS DE L’ALIMENTATION Biologique Psychologique Sociale Dès la naissance, le repas donne un rythme Provoque des émotions Rassemble les personnes 2) PETITE ENFANCE ANOREXIE DU 2ÈME SEMESTRE Manifestation qui n’est étonnamment pas pathologique mais développementale : Perturbation alimentaire assez fréquente : conduite de refus alimentaire Le plus souvent entre 5 et 8 mois : o Soit brutalement, o Soit progressivement o Parfois suivant un changement du régime alimentaire (sevrage, introduction de morceaux, …) 80 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 Contexte : o Souvent, nourrisson vif, tonique, éveillé, curiosité pour l’entourage, en avance dans son développement. o Certain degré d’autonomie : tentative de maîtriser la situation. o En //, réaction anxieuse de la mère, élaboration d’un manège pour faire manger le bébé : ➔ Distraire, jouer, ouverture de bouche, séduction, attendre qu’il soit somnolent. o Trouble réactionnel et passager : sevrage, modification dans la vie de l’enfant (séparation, naissance, …). o Refus est souvent lié à attitude de forçage du parent ou parents intrusifs qui ne laissent pas assez d’autonomie à l’enfant. o L’anorexie peut être centrée sur la mère. Le bébé mange bien avec une autre personne. o Evolution rapide avec un changement d’attitudes parentaux, diminution de l’anxiété maternelle, aide temporaire. 3. ENFANCE NÉOPHOBIE = « La peur de consommer des aliments inconnus » Qui caractérise les espèces omnivores. En sociologie : o L’être humain est poussé à rechercher la nouveauté afin de subvenir à ses besoins physiologiques. o Cette recherche s’accompagne paradoxalement d’une angoisse d’incorporation : angoisse rationnelle liée à l’éventualité d’une intoxication. En psychologie du développement : Une période normale de l’enfance Développement alimentaire de l’enfant : o Formation du goût commence in utero puis lors de la phase de l’alimentation lactée : L’enfant parvient à détecter les arômes et les saveurs transmises via l’alimentation maternelle. o Ensuite, survient le stade dit de diversification alimentaire : Période propice aux découvertes sensorielles et à l’introduction de la nouveauté. o Par la suite, les goûts des enfants se précisent et se stabilisent : Lorsque la croissance ralentit, les enfants mangent moins et des aversions alimentaires apparaissent. o Même si ça fait partie du développement → Situation pénible pour les parents 81 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 Evolution avec l’âge : o Les auteurs s’accordent donc pour dire qu’elle est présente tout au long de la vie o Pic à partir de 2 ans o À partir de l’âge de 7 ans, un assouplissement du comportement néophobe Etude de Soulet, 2020 (432 sujets âgés de 3 à 60 mois) : o Entre 19 et 24 mois : néophobie flexible (48%) et rigide (10 %) o À 3 ans : 90 % (58 % flexible, 28 % rigide et 10 % pathologique). o Enfants âgés de 31-36 mois : prévalence a atteint 100 % Nombre d’expositions nécessaires à sa diminution change au cours du développement : o Une seule exposition à un aliment inconnu durant les premiers mois d’introduction des aliments solides suffit à doubler sa consommation lors de sa présentation suivante. o Chez les enfants âgés de 2 à 5 ans en revanche, jusqu’à 15 expériences positives avec l’aliment sont nécessaires. 4 grandes hypothèses de la néophobie : 1) Manifestations de l’opposition de l’enfant à ses parents : → Enfants vers 2-3 ans : processus d’individuation. 2) Période changements : - Entrée à l’école, période d’apprentissage intense - Souvent vécue comme insécurisant : recherche de références stables et familières - Restriction progressive à des aliments connus et rassurants 3) Expérimentation de l’autonomie : - À partir de 2 ans environ devient autonome d’un point de vue comportemental au niveau alimentaire - Il peut dès lors choisir ce qu’il souhaite manger ou non - Ses parents assumaient cette responsabilité́ auparavant. ➔ Tentative de prise de contrôle sur sa vie. 4) Stade préopératoire de Piaget : - Entre 2 et 7 ans, rigidité intellectuelle et perceptive qui donne une perception de la nouveauté particulière. → Pas assez de réflexion - Si une partie de l’objet change, l’objet devient totalement nouveau Autre facteur : variabilité individuelle o Des facteurs intrinsèques : - La génétique, le caractère et la personnalité de l’enfant - La recherche de sensations fortes - Une sensibilité accrue aux saveurs - Les émotions : sentiment de dégoût prononcé o Expériences antérieures : Aliment qui semble amer visuellement car il partage des caractéristiques visuelles avec des aliments amers précédemment expérimentés. 82 Ariane Ghilain PdE 2023-2024 o L’environnement de l’enfant : - Néophobie alimentaire parentale - Pratiques éducatives (1. évitement des aliments rejetés, 2.obligation trop ferme à gouter, 3.trop permissif) 2. LE SOMMEIL Fréquent et souvent bénins Ne doivent pas être banalisés ou négligés → Répercussions importantes sur la vie familiale Compréhension dans une triple dimension : o Médicale o Educative o Psychologique/développementale 1) ASPECT PHYSIOLOGIQUE 2 grands stades : 1) Sommeil paradoxal (SP) : - EEG est proche de celui de veille - Mouvement oculaire rapide - Activité du rêve - Abolition du tonus musculaire à partir de 2 ans (avant petits mouvements) 2) Sommeil calme ou lent : - Sommeil profond - Dépourvu d’activité motrice ➔ Alternance de ces diverses phases. 2) ASPECT DÉVELOPPEMENTAL ≠ entre adulte et enfant : Quantité : Cependant, grande variabilité individuelle !! → Petits / grands dormeurs 83 Ariane Ghilain PdE 20