Notes de Cours: Les Substances Psychotropes - Université de Montréal - PDF

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These are lecture notes from the University of Montreal, Faculty of Continuing Education, covering the topic of psychotropic substances in the course TXM1221D. It includes definitions, examples of psychotropic substances, their usages, and an overview of tolerance and dependence

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TXM1221D LES SUBSTANCES PSYCHOTROPES NOTES DE COURS Marie-Claude Morissette TABLE DES MATIÈRES Objectifs de la séance.................................................................................................................................. 3 1.0 Les substances psychotropes et leurs usa...

TXM1221D LES SUBSTANCES PSYCHOTROPES NOTES DE COURS Marie-Claude Morissette TABLE DES MATIÈRES Objectifs de la séance.................................................................................................................................. 3 1.0 Les substances psychotropes et leurs usages........................................................................................ 4 Douze situations impliquant des substances psychotropes.................................................................... 4 1.1 Définir une substance psychotrope....................................................................................................... 8 Drogue..................................................................................................................................................... 8 Psychotrope............................................................................................................................................. 8 1.2 Différencier une substance licite d’une substance illicite...................................................................... 9 Licite ou illicite ?...................................................................................................................................... 9 1.3 Distinguer les usages des psychotropes.............................................................................................. 10 Comportements de consommation....................................................................................................... 10 Usage récréatif d’une substance....................................................................................................... 10 Abus d’une substance........................................................................................................................ 10 Dépendance à une substance............................................................................................................ 11 Polyconsommation............................................................................................................................ 12 1.4 Caractériser les types de tolérance et d’intolérance aux psychotropes.............................................. 13 1.5 Appliquer le principe de la loi de l’effet (E = PIC)................................................................................. 15 Qu’est-ce que la loi de l’effet ?.............................................................................................................. 15 1.6 Classifier les différents psychotropes.................................................................................................. 17 1.7 En bref.................................................................................................................................................. 19 1.8 Conclusion............................................................................................................................................ 21 1.9 Références de la conception du cours................................................................................................. 22 TXM1221D Notes de cours Page 2 sur 22 OBJECTIFS DE LA SEANCE À la fin de cette séance, vous devriez être en mesure de : > Définir une substance psychotrope > Différencier une substance licite d’une substance illicite > Distinguer les usages des psychotropes > Appliquer le principe de la loi de l’effet > Classifier les différents psychotropes > Caractériser les types de tolérance et d’intolérance aux psychotropes > Énumérer les événements engendrés par l’administration d’un psychotrope > Identifier les indications thérapeutiques de certains psychotropes TXM1221D Notes de cours Page 3 sur 22 1.0 LES SUBSTANCES PSYCHOTROPES ET LEURS USAGES À partir de vos observations ou de vos connaissances, pouvez-vous proposer une définition des substances psychotropes ? _____________________________________________________________________________________ _____________________________________________________________________________________ _____________________________________________________________________________________ _____________________________________________________________________________________ _____________________________________________________________________________________ _____________________________________________________________________________________ DOUZE SITUATIONS IMPLIQUANT DES SUBSTANCES PSYCHOTROPES Les substances psychotropes sont en fait beaucoup plus présentes dans la vie quotidienne qu’on ne le croit généralement. Les situations présentées ci-après en témoignent. Découvrez chacune d’elles. Vous pourrez en dégager des éléments qui vous permettront de compléter ou de corriger, s’il y a lieu, la définition des substances psychotropes que vous venez de donner. De plus, nous nous référerons à ces situations tout au long de la première partie du cours. Ne vous préoccupez pas pour le moment de la signification exacte de termes tels que psychodysleptique ou analgésique, car nous les définirons en temps et lieu. 1. Hôpital du Haut-Richelieu Un petit garçon s’est fracturé le bras. Il pleure à chaudes larmes, car il éprouve une vive douleur. Le médecin lui prescrit de la codéine pour atténuer sa douleur. Jouant le rôle d’un agent analgésique, la codéine apaisera la douleur du jeune garçon en agissant sur les cibles cellulaires situées dans le système nerveux central de l’enfant. Il s’agit d’une molécule naturelle extraite de l’opium, une substance sécrétée par une plante : le pavot dont le nom scientifique est Papaver somniferum. 2- Derrière l’église Notre-Dame-des-Neiges À la sortie du collège, un petit groupe d’ados fument un « joint » de marijuana avant de rentrer à la maison. Ils absorbent ainsi une dose de THC. Le THC, soit le tétrahydrocannabinol, est une molécule naturelle que nous trouvons dans la résine d’une plante, le cannabis. Quand ces adolescents fument leur « joint », le THC se volatilise et passe de leurs poumons à leur cerveau. À ce moment, il leur procure une impression particulière de bien-être. Le THC agit comme agent psychodysleptique : il modifie quelque peu, transitoirement, leur personnalité. TXM1221D Notes de cours Page 4 sur 22 3. Quartier Saint-Henri Un homme dans la cinquantaine marche, la mine triste. Licencié à la fermeture de l’usine où il travaillait, il est en pleine dépression et sous traitement au Prozac®. Ce chômeur, dont on traite la dépression à l’aide de Prozac®, absorbe une molécule synthétique médicamenteuse qui, une fois assimilée, atteindra son cerveau et agira, en ce qui concerne les jonctions entre certaines cellules nerveuses, sur un médiateur chimique, la sérotonine. Cette molécule active agit comme antidépresseur. 4. Une discothèque, rue Sainte-Catherine L’annonce d’une soirée techno a attiré un grand nombre de jeunes. Au cours de la nuit, de petits comprimés d’ecstasy circulent... Quelques jeunes dansent sans arrêt jusqu’aux petites heures du matin. L’ecstasy atteindra rapidement le cerveau des jeunes. Proche des amphétamines, cette drogue synthétique provoque une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, entraîne des troubles psychologiques accompagnés de confusion, de dépression, d’anxiété et de symptômes de paranoïa. Elle agit comme stimulant, de façon semblable à l’amphétamine, et présente aussi des propriétés hallucinogènes comme le LSD. C’est une drogue dite d’abus. 5. Hôpital Sainte-Justine Un nouveau-né est victime de convulsions. La pédiatre prescrit une injection de barbiturique. Le barbiturique injecté à ce nouveau-né qui souffre de convulsions est une molécule médicamenteuse synthétique. Elle atteindra son cerveau, mettra fin aux convulsions et empêchera que celles-ci ne réapparaissent. Cette molécule agit comme anticonvulsivant. 6. Sous un porche du Vieux-Québec Un travailleur de rue découvre un jeune affalé sous un porche, une seringue près de lui. De toute évidence, il vient de s’injecter une dose d’héroïne. L’héroïne est une molécule synthétique fabriquée à partir de la morphine, elle-même issue de l’opium du pavot. De la veine où elle est injectée, elle gagne rapidement le cerveau. Ses effets sont pratiquement identiques à ceux de la morphine, les différences ayant trait au délai, à l’intensité et à la durée de l’action. Toutefois, ses propriétés sur la douleur sont supérieures à celles de la morphine. Son activité psychotrope consiste dans le fait qu’elle induit, en injection intraveineuse, des effets euphorisants importants bien que transitoires. Elle perturbe les capacités de mémorisation et de réflexion, et elle provoque une certaine apathie. 7. Institut Philippe-Pinel de Montréal Un homme entend des voix qui l’effraient. Il y a quelque temps, le psychiatre a établi un diagnostic de schizophrénie et le traite avec de la clozapine. La clozapine que reçoit ce malade schizophrène est un médicament synthétique qui agit sur le cerveau en bloquant les récepteurs de la dopamine, un neurotransmetteur. C’est un médicament antipsychotique. TXM1221D Notes de cours Page 5 sur 22 8. Dans les beaux quartiers Au cours d’une soirée mondaine, quelques invités « sniffent » une ligne de poudre blanche, de la cocaïne. La cocaïne est une drogue naturelle extraite des feuilles d’un arbuste d’Amérique du Sud, la coca (Erythroxylon coca). Une fois « sniffée », elle atteint très rapidement le cerveau et procure une sensation d’excitation, de bien-être et d’euphorie ; elle crée de plus l’illusion de performances intellectuelles et physiques accrues. 9. Hôtel-Dieu de Québec Une femme en phase terminale de cancer repose amaigrie dans son lit : accompagnement et soins palliatifs, douleur intolérable... morphine. La morphine administrée à cette patiente est un alcaloïde extrait de l’opium. Utilisée ici comme analgésique narcotique, elle exercera son action sur des récepteurs spécifiques du système nerveux central de la patiente et provoquera ainsi l’analgésie. La morphine a de nombreux autres effets, comme la réduction de la motilité gastro-intestinale, la dépression respiratoire et la nausée. 10. Autoroute 40 Une auto-patrouille de la Sûreté du Québec prend en chasse une voiture qui zigzague d’une voie à l’autre. L’alcootest auquel on soumet l’automobiliste est positif : les facultés du conducteur sont affaiblies. Abus d’alcool, adieu permis de conduire... L’alcool, utilisé ici sans modération, est une molécule naturelle issue de la fermentation des sucres contenus dans les fruits et les grains. Cette petite molécule passe rapidement du tube digestif dans le sang, et du sang au cerveau. Les réflexes du conducteur sont ralentis, il a tendance à l’endormissement, et son attention est diminuée. 11. Rue Marcil, 22 h 30 En instance de divorce, Colette n’arrive plus à dormir. Son médecin lui a prescrit 15 mg d’Apo®-Oxazepam au coucher, mais après une semaine, voyant qu’elle ne dort pas plus, Colette a décidé de doubler la dose. L’Apo®-Oxazepam est un anxiolytique dont les propriétés sont de traiter les troubles liés à l’anxiété de même que l’anxiété liée aux symptômes dépressifs. Ce médicament fait partie de la classe des benzodiazépines qu’on utilise également pour le traitement de l’insomnie, de préférence aux autres classes de médicaments hypnotiques à cause de leur durée d’action courte et de leur relative innocuité. 12. Laboratoire Sandoz, Bâle, Suisse « Les visages des gens autour de moi apparaissaient comme des masques grotesques et colorés1 » (Hofmann, 1989). En 1943, Hofmann a synthétisé le LSD et vient d’en absorber une petite quantité. Le premier « trip » de l’histoire... Le LSD (lysergic acid diethylamide ou, en français, acide lysergique diéthylamide), synthétisé par le chimiste suisse Hofmann à partir d’alcaloïdes naturels d’un champignon parasite du seigle, l’ergot de seigle (Claviceps purpurea), a atteint son cerveau. Cette substance transforme sa personnalité, et il connaît des hallucinations visuelles violentes. Le LSD est un agent hallucinogène ou psychodysleptique. TXM1221D Notes de cours Page 6 sur 22 Que retenir de ces exemples ? Dans chacune des situations dont vous venez de prendre connaissance, il est fait usage d’une substance psychotrope, drogue dans certains cas et médicament dans d’autres. Comme on le voit, le terme « substance psychotrope » est plus englobant que ceux de drogue et de médicament psychotrope. « Là où l’anglais n’a qu’un terme, drug, pour désigner deux réalités, le français en a deux : drogue et médicament. » D’après le Dictionnaire illustré des termes de médecine (Garnier et Delamarre, 2000), on tend à réserver le mot « drogue » aux substances dont l’abus peut entraîner une pharmacodépendance. Selon le Grand Dictionnaire terminologique (Office québécois de la langue française, 1999), une drogue est « une substance médicamenteuse ou non dont il est fait un usage abusif dans des buts non médicaux et qui peut entraîner une pharmacodépendance. » À la lumière de ces quelques situations de la vie courante, qu’il s’agisse de soins aux malades ou d’habitudes de consommation abusive ou récréative de certaines drogues, nous pouvons tenter une définition, la plus simple possible, des substances psychotropes : « Toute substance (drogue ou médicament) qui affecte l’humeur ou le comportement et dont l’action principale s’exerce sur le système nerveux central. Les substances psychotropes peuvent entraîner ou non une dépendance. » Ce rapide tour d’horizon fondé sur des exemples concrets révèle également que les substances psychotropes se divisent en deux grandes catégories : les substances licites (permises) et les substances illicites (interdites). Nous reviendrons sur ce point plus loin dans cette séance. TXM1221D Notes de cours Page 7 sur 22 1.1 DEFINIR UNE SUBSTANCE PSYCHOTROPE Commençons par définir les termes généraux liés au domaine de la toxicomanie. DROGUE « Sont compris parmi les drogues les substances ou mélanges de substances fabriqués, vendus ou présentés comme pouvant servir : a) au diagnostic, au traitement, à l’atténuation ou à la prévention d’une maladie, d’un désordre, d’un état physique anormal ou de leurs symptômes, chez l’être humain ou les animaux ; b) à la restauration, à la correction ou à la modification des fonctions organiques chez l’être humain ou les animaux ; c) à la désinfection des locaux où des aliments sont gardés. » (Gouvernement du Canada, 1985) Prenez le temps de lire la Loi sur les aliments et drogues : https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/F-27/index.html PSYCHOTROPE « Un psychotrope est une substance licite ou illicite qui modifie le fonctionnement du cerveau en provoquant des changements dans l’humeur, la perception, le niveau d’excitation, l’attention, la capacité d’apprentissage et la mémoire. » (Sécurité publique Canada, 1987) Consultez le Module d’orientation sur l’alcool et la drogue à l’intention des établissements correctionnels fédéraux mis en ligne par Sécurité publique Canada : https://www.securitepublique.gc.ca/lbrr/archives/hv%208836.5%20g4%201987%20f-fra.pdf TXM1221D Notes de cours Page 8 sur 22 1.2 DIFFERENCIER UNE SUBSTANCE LICITE D’UNE SUBSTANCE ILLICITE LICITE OU ILLICITE ? Par définition, une substance psychotrope licite signifie que sa consommation est permise par la loi. LICITE Médicaments Caféine Alcool Tabac Cannabis psychoactifs Leur usage peut être détourné vers un usage illicite Parmi ces substances, on trouve : > La caféine. > L’alcool et le tabac. Leur vente est autorisée et contrôlée, et leur usage est réglementé. > Les médicaments psychoactifs prescrits dans un cadre thérapeutique (benzodiazépine, antidépresseur, antipsychotique, opiacés). Leur production et leur usage sont strictement contrôlés et leur obtention nécessite une ordonnance. > Le cannabis. Par contre, si l’on détourne l’usage normal d’une substance licite elle peut devenir illicite. De ce fait, tous les psychotropes sont des drogues, mais les drogues ne sont pas toutes des psychotropes. ILLICITE Hallucinogènes Psychostimulants Dépresseurs LSD GHB Psilocybine Héroïne Ecstasy Cocaïne Morphine PCP Amphétamines (licite pour un usage Kétamine thérapeutique) Mescaline Les substances illicites sont régies par des lois qui en répriment la possession, l’usage, la production, l’importation, l’exportation et le trafic. Parmi ces substances, on trouve le GHB, la mescaline, la cocaïne, l’ecstasy, le LSD, le PCP, la psilocybine, l’héroïne, les amphétamines, etc. « Tout usage de substances illicites est par définition jugé illicite. » (Ben Amar, 2014, p. 8) TXM1221D Notes de cours Page 9 sur 22 1.3 DISTINGUER LES USAGES DES PSYCHOTROPES COMPORTEMENTS DE CONSOMMATION Il existe trois comportements de consommation des substances psychotropes, peu importe que la substance soit licite ou illicite : 1. Récréatif 2. Abus 3. Dépendance À ces trois comportements s’ajoute l’usage thérapeutique de substances psychotropes. Usage récréatif d’une substance « Il s’agit de la consommation d’un psychotrope qui n’entraîne ni complication pour la santé ni trouble du comportement pouvant avoir des conséquences néfastes sur soi-même ou les autres. » (American Psychiatric Association, 2000) Dans le cadre d’un usage récréatif, « le psychotrope n’est consommé que lorsqu’il est socialement acceptable de le faire et qu’il est facilement accessible. Le sujet ne cherche pas des occasions de consommation. » (Léonard et Ben Amar, 2002, p. 111) Abus d’une substance « L’usage abusif est une consommation susceptible de provoquer des dommages physiques, psychologiques, économiques, judiciaires ou sociaux pour le consommateur et pour son environnement immédiat ou lointain. > Les risques liés à l’abus dépendent principalement de la dangerosité spécifique du produit, des dommages pour la santé et des conséquences sociales de la consommation. > Les risques pour la santé : L’usage est abusif lorsqu’il entraîne une détérioration de l’état physique ou psychologique, l’aggravation de certaines maladies, voire des décès prématurés. > Les risques pour la vie quotidienne : L’usage est abusif dans les situations où la consommation et ses effets peuvent occasionner un danger ou entraîner des dommages pour soi ou pour les autres (par exemple : conduite d’un véhicule moteur sous l’influence de l’alcool ou d’une drogue). » (Ben Amar, 2014, p. 9-10) On parle d’abus lorsqu’on peut constater « l’utilisation d’une substance dans des situations qui comportent des dangers : > relâchement de la vigilance (conduite d’un véhicule moteur, manœuvre d’une machine dangereuse) TXM1221D Notes de cours Page 10 sur 22 > des infractions répétées, liées à l’usage d’une substance (délits commis sous l’effet d’un produit, accidents divers sous l’effet d’une substance) > l’aggravation de problèmes personnels ou sociaux causés ou amplifiés par les effets de la substance sur les comportements (dégradation des relations familiales, difficultés financières, etc.) > des difficultés ou l’incapacité de remplir ses obligations dans la vie professionnelle, à l’école, à la maison (absences répétées, mauvaises performances au travail, résultats médiocres, absentéisme, exclusion, abandon des responsabilités) > l’incapacité de se passer d’une substance pendant plusieurs jours (toxicomanie) > la mise en péril de la santé et de l’équilibre d’autrui (par exemple : risques que fait encourir une femme enceinte à la santé de son bébé) » (Ben Amar, 2014, p. 9-10) Dépendance à une substance « Brutale ou progressive selon les produits, la dépendance s’installe quand on ne peut plus se passer de consommer une ou plusieurs substances, sans éprouver de souffrances physiques ou psychologiques. Il s’agit donc d’un comportement de toxicomanie. La vie quotidienne tourne largement ou exclusivement autour de la recherche et de la prise du produit : on est alors dépendant. Il existe deux types de dépendance : la dépendance physique et la dépendance psychologique. » (Ben Amar, 2014, p. 10) Dépendance physique Dépendance psychologique « Cet état implique que l’organisme s’est « Également appelé dépendance psychique, cet adapté à la présence continue de la drogue. état implique que l’arrêt ou la réduction Lorsque la concentration de la drogue diminue brusque de la consommation d’une drogue au-dessous d’un certain seuil, l’organisme produit des symptômes psychologiques réclame alors le produit. Cela se traduit par caractérisés par une préoccupation divers symptômes physiques de l’état de émotionnelle et mentale reliée aux effets de la manque, appelé également syndrome de drogue et par un désir obsédant (craving) d’en sevrage. » (Ben Amar, 2014, p. 12) reprendre. » (Ben Amar, 2014, p. 11) TXM1221D Notes de cours Page 11 sur 22 Un temps d’arrêt s’impose pour résumer les différents concepts présentés jusqu’ici. Les trois comportements de consommation peuvent être observés avec des substances licites ou illicites ; il est important de le retenir. L’usage récréatif est un terme bien imprécis pour définir un mode de consommation de drogue qui s’inscrit généralement dans un contexte de loisir. On parle d’un usage abusif d’une substance lorsqu’il y a surconsommation de cette substance, et ce, de manière répétée au fil du temps, que la substance soit licite, illicite, ou qu’elle soit consommée dans le cadre d’un usage thérapeutique. La dépendance se caractérise quant à elle par une perte de contrôle de l’usage de la substance. En général, des symptômes physiques sont observés lors de l’arrêt de la consommation de ladite substance. Il est primordial de retenir que les substances psychotropes peuvent être utilisées à des fins thérapeutiques ou récréatives, et que l’usage qu’on en fait peut être licite, illicite ou abusif. Polyconsommation La polyconsommation, qui représente une multiplication des dangers, est un phénomène fréquemment observé avec l’usage de substances psychotropes. Elle se définit comme étant le fait de consommer au moins deux substances psychoactives. Ce type de consommation est souvent associé à un effet d’entraînement ou à la recherche de nouvelles sensations, ou vise à atténuer les effets de certains produits. Il entraîne une augmentation des risques inhérents à la consommation des psychotropes. Voici quelques exemples > PCP et cannabis (killer weed) : Une polyconsommation peut conduire à une polytoxicomanie, c’est-à-dire une dépendance à plusieurs drogues. (La drogue, un phénomène de société, 2013) > Alcool et cannabis : Le risque de provoquer un accident mortel est multiplié par 15. (AXA prévention, 2015) > Cocaïne et alcool : « Ce mélange est particulièrement dangereux. Les effets et les risques sont plus que multipliés : on peut boire beaucoup sans ressentir aussi vite que d’habitude les effets de l’ivresse, mais cela augmente la possibilité de tomber dans un coma éthylique et d’occasionner des dommages au foie. De nombreux consommateurs réguliers de cocaïne deviennent alcooliques. » Référence : LA DROGUE UN PHÉNOMÈNE DE SOCIÉTÉ. Drugs info [en ligne], 2013. (http://drugsinfo.canalblog.com/archives/2013/02/08/26333070.html, 27 janvier 2013) TXM1221D Notes de cours Page 12 sur 22 1.4 CARACTERISER LES TYPES DE TOLERANCE ET D’INTOLERANCE AUX PSYCHOTROPES La tolérance est un état d’hyporéactivité de l’organisme se traduisant par une diminution de la réponse au psychotrope et par la capacité de supporter, sans manifester de symptômes d’intoxication, des doses jugées élevées pour le novice. Elle se manifeste donc par une diminution de l’efficacité et de la toxicité du psychotrope. Il existe deux mécanismes de tolérance. 1. La tolérance fonctionnelle 2. La tolérance métabolique La tolérance fonctionnelle « se caractérise par La tolérance métabolique « se caractérise par une une perte de sensibilité des neurones à l’action du augmentation de la vitesse à laquelle l’organisme psychotrope à la suite d’une administration métabolise un psychotrope à la suite d’une répétée. L’effet du psychotrope diminue, malgré consommation répétée. Il en résulte une la présence de concentration identique du élimination plus rapide du psychotrope, et donc médicament dans le cerveau. » Le concept de une réduction de sa durée d’action et même neurone sera vu en détail à la deuxième séance. souvent de son pic d’intensité. » Le concept de (Léonard et Ben Amar, 2002, p. 114) métabolisation d’une substance sera vu en détail à la troisième séance. (Léonard et Ben Amar, 2002, p. 114) Il existe divers types de tolérance. > La tolérance naturelle s’observe lors de la première consommation d’un psychotrope. Elle est liée à des facteurs génétiques. > La tolérance acquise se caractérise par le fait que, pour obtenir les mêmes effets, il faut continuellement augmenter la dose à la suite d’une exposition chronique. > La tolérance aiguë se caractérise par une réduction rapide de la réponse à un psychotrope. > La tolérance croisée se caractérise par le fait que, quand le consommateur devient tolérant à un psychotrope, il devient également tolérant à d’autres substances de la même famille. > La tolérance inversée est un phénomène qui est à l’opposé de la tolérance. Il se caractérise par une augmentation de la réponse avec la même dose de psychotrope. (Léonard et Ben Amar, 2002, p. 114) TXM1221D Notes de cours Page 13 sur 22 L’intolérance « est un état d’hyperactivité de l’organisme se traduisant par une réponse anormalement élevée au psychotrope. Elle se manifeste donc par une augmentation de l’efficacité ou de la toxicité du psychotrope. » Il existe également deux types d’intolérance. 1. L’intolérance naturelle 2. L’intolérance acquise L’intolérance naturelle se définit de la même L’intolérance acquise est un « phénomène de manière que la tolérance naturelle. sensibilisation qui apparaît graduellement. Lors des premières administrations du médicament, le sujet répond normalement, mais après un certain temps, on observe une réaction disproportionnée à la dose de médicament administrée. Cela ressemble à une réaction allergique. » (Léonard et Ben Amar, 2002, p. 116-117) TXM1221D Notes de cours Page 14 sur 22 1.5 APPLIQUER LE PRINCIPE DE LA LOI DE L’EFFET (E = PIC) Selon vous, quel sera l’effet de la consommation d’une substance psychotrope chez un individu ? On ne le sait jamais vraiment à cause de la loi de l’effet. QU’EST-CE QUE LA LOI DE L’EFFET ? LA LOI DE L’EFFET (E = PIC) Substance (Produit) × Individu × Contexte = Effet (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2014) TXM1221D Notes de cours Page 15 sur 22 Voyons un peu plus en détail certains facteurs pouvant influencer les effets des substances psychotropes. > La susceptibilité des individus et les différences génétiques : Les différences génétiques peuvent expliquer différentes réactions à l’administration d’une substance psychotrope. Par exemple, 10 % de la population caucasienne ne possède pas l’enzyme hépatique responsable de la conversion de la codéine en morphine. Par conséquent, l’individu continue de souffrir malgré une administration de codéine. > L’action pharmacologique d’une substance : Dans certaines conditions, une substance peut induire un effet pharmacodynamique particulier. Par exemple, un fumeur supporte mieux la caféine qu’un non-fumeur. Pourquoi ? Certains produits contenus dans la fumée de cigarette contribuent à augmenter la quantité de l’enzyme hépatique qui transforme la caféine en métabolites inactifs. La caféine est donc métabolisée plus rapidement. L’éveil produit par la caféine est donc ressenti sur une plus courte période. > La dose administrée : Lorsque l’effet principal attendu de l’administration d’une substance psychotrope ne se manifeste pas, il est normal de penser à augmenter la dose. C’est ce que la majorité des consommateurs expérimentent lors d’un usage répété d’une substance : la tolérance. > La voie d’administration : L’effet ressenti par le consommateur est grandement influencé par la voie d’administration. Par exemple, l’administration intraveineuse d’héroïne produit l’euphorie recherchée. Par contre, si le toxicomane s’administre la même dose d’héroïne par voie orale, les effets seront pratiquement nuls. > La quantité ou la fréquence d’usage : Un usage aigu unique d’une substance produit des effets aigus qui se manifestent à court terme comme lors d’une soirée bien arrosée entre amis. Par contre, un consommateur d’alcool qui boit de grandes quantités quotidiennement subira des effets chroniques dus à une utilisation continue de la substance. > La prise conjointe de substances : Dans le cas d’usage abusif, les substances psychotropes sont souvent associées. On parle alors de polyconsommation. Dans ce cas, il faut considérer les effets non pas d’une drogue seule, mais de l’association de plusieurs drogues. TXM1221D Notes de cours Page 16 sur 22 1.6 CLASSIFIER LES DIFFERENTS PSYCHOTROPES CLASSIFIER LES DIFFÉRENTS PSYCHOTROPES SELON LEUR MÉCANISME D’ACTION Nous en sommes maintenant à la dernière partie de cette séance, soit la classification des types de substances. Il existe plusieurs manières de classifier les substances psychotropes. Dans le cadre de ce cours, nous utiliserons la classification décrite dans les documents du ministère de la Santé et des Services sociaux (2004) qui regroupe cinq types de substances, soit les dépresseurs du SNC, les stimulants du SNC, les perturbateurs du SNC, les médicaments psychoactifs, et les androgènes et stéroïdes anabolisants. Voyons plus en détail les divers types de substances. Les dépresseurs « Ces substances ralentissent les fonctions psychiques d’un individu en diminuant le niveau d’éveil et l’activité générale du cerveau. Elles relaxent leur utilisateur. Celui-ci est alors moins conscient de son environnement. Les dépresseurs comprennent principalement les substances suivantes » : alcool, benzodiazépines, GHB, opiacés et substances volatiles. (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2004, p. 32) Exemple : Une auto-patrouille de la Sûreté du Québec prend en chasse une voiture qui zigzague d’une voie à l’autre. L’alcootest auquel on soumet l’automobiliste est positif. Il s’agit de la consommation d’un dépresseur, l’alcool, substance licite, en quantité abusive. Les stimulants « Ces substances stimulent les fonctions psychiques d’un individu. Elles augmentent le niveau d’éveil et l’activité générale du cerveau. Les stimulants accélèrent le processus mental. Le consommateur est alors plus alerte et plus énergique. Dans cette catégorie, on distingue » : amphétamines, cocaïne, tabac et caféine/méthylxantines. (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2004, p. 32) Exemple : Au cours d’une soirée mondaine, quelques invités « sniffent » une ligne de cocaïne. Une euphorie s’empare d’eux. Ils ont un sentiment d’invincibilité. Il s’agit de la consommation d’un stimulant, la cocaïne, substance illicite, de manière récréative. TXM1221D Notes de cours Page 17 sur 22 Les perturbateurs « Ces substances, appelées hallucinogènes, perturbent les fonctions psychiques d’un individu. Elles provoquent des altérations plus ou moins marquées du fonctionnement cérébral, de la perception, de l’humeur et des processus cognitifs. Les substances suivantes se retrouvent dans cette catégorie » : cannabis et dérivés, LSD, mescaline, PCP, kétamine, psilocybine et ecstasy. (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2004, p. 84) Exemple : L’annonce d’une soirée rave a attiré un grand nombre de jeunes. Au cours de la nuit, des petits comprimés d’ecstasy circulent… Quelques jeunes dansent sans arrêt jusqu’aux petites heures du matin. Il s’agit de la consommation d’un perturbateur, l’ecstasy, substance illicite, dans un contexte récréatif. Les médicaments psychoactifs « Les médicaments psychoactifs représentent les principales substances psychoactives prescrites pour la thérapie des troubles mentaux. Dans cette catégorie, on distingue » : antipsychotiques, antidépresseurs, benzodiazépines et stabilisateurs de l’humeur. (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2004, p. 94) Exemple : En instance de divorce, Colette n’arrive plus à dormir. Son médecin lui a prescrit 15 mg d’Oxazépam (benzodiazépine) au coucher, mais après une semaine, voyant qu’elle ne dort toujours pas, Colette a décidé de doubler la dose. Il s’agit de la consommation d’un médicament psychoactif, une benzodiazépine, substance prescrite dans un cadre thérapeutique (licite), de manière abusive. Androgènes et stéroïdes anabolisants « Les stéroïdes anabolisants sont des analogues synthétiques de la testostérone. Bien qu’ils aient très peu d’applications thérapeutiques, les stéroïdes sont très employés dans le monde du sport. » (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2004, p. 163) Il peut s’agir de Depo-Testosterone, Oxandrolone, Oxymetholone, Danazol, ou encore de Nandrolone. Exemple : Jérémie, un joueur de football, désire améliorer ses performances dans son sport et aimerait également augmenter la vitesse de récupération après l’entraînement. L’un de ses partenaires de jeu lui suggère d’utiliser de l’oxandrolone (un stéroïde anabolisant). Jérémie accepte en se disant que cette pratique sera temporaire… TXM1221D Notes de cours Page 18 sur 22 1.7 EN BREF Les tableaux suivants présentent un résumé des différentes classes de psychotropes. CLASSE DÉFINITION EXEMPLES Anxiolytiques et sédatifs Molécules qui provoquent le Les barbituriques (situation 5), Syn. : hypnotiques, tranquillisants sommeil et qui diminuent l’éthanol (alcool éthylique, mineurs l’anxiété situation 10), les benzodiazépines (situation 11) Antipsychotiques Substances efficaces pour La clozapine (situation 7), la Syn. : neuroleptiques, atténuer les symptômes de la chlorpromazine, l’halopéridol médicaments schizophrénie antischizophréniques, thymoleptiques Antidépresseurs Substances qui atténuent les Les antidépresseurs tricycliques, symptômes de la dépression les inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine (ISRS) comme le Prozac® (situation 3) Stimulants psychomoteurs Substances qui causent l’insomnie La caféine, les amphétamines, Syn. : psychostimulants et provoquent l’euphorie l’ecstasy (situation 4), la cocaïne (situation 8) Psychomimétiques (ou Substances qui causent des La phencyclidine, la mescaline, le psychotomimétiques) modifications de la perception et LSD (situation 12) Syn. : psychodysleptiques, des hallucinations, et qui hallucinogènes modifient le comportement Renforceurs cognitifs Substances qui augmentent la La tacrine Syn. : substances nootropes (qui mémoire et la performance agissent sur les fonctions cognitive intellectuelles) TXM1221D Notes de cours Page 19 sur 22 CLASSE PROPRIÉTÉS SOUS-CLASSE USAGE Stimulants Possèdent en général des Amphétamine Illicite propriétés d’excitant du Méthamphétamine Illicite système nerveux central. Licite comme médicament (Pervitine®) Benzédrine Illicite (« speed » sur le marché noir) Méthylphénidate Licite comme médicament (Ritalin®) Illicite dans toute autre circonstance Diéthylpropion Licite comme médicament (Tenuate®) Illicite dans toute autre circonstance Cocaïne : alcaloïde extrait Illicite de la feuille de coca Dépresseurs Dépriment le système Alcool, éthanol (vin, bière, Licite, contrôlé dans nerveux central. spiritueux) certaines circonstances Méthanol, isopropanol Illicites, détournés de solvants industriels licites Solvants, Agissent sur divers sites du Acétone, toluène, essence Produits industriels licites aérosols, système nerveux central et Illicites lorsqu’ils sont produits volatils produisent des effets « sniffés » divers. Ces substances sont Fluorocarbones Licites comme gaz de toutes volatiles et conditionnement des absorbées par voie aérosols pulmonaire. Illicites lorsqu’ils sont « sniffés » Solvants de colle Produits industriels licites comme solvants chimiques Illicites lorsqu’ils sont « sniffés » Éther, chloroforme Produits industriels licites comme solvants à propriétés anesthésiques Illicites lorsqu’ils sont « sniffés » « Poppers » (nitrite volatil Illicites d’amyle, de propyle ou de butyle) (Brazier et Schneeberger, 2004, p. 1.18 et 1.22) TXM1221D Notes de cours Page 20 sur 22 1.8 CONCLUSION Pour conclure, vous devez effectuer une lecture guidée qui vous permettra de consolider vos apprentissages. Vous trouverez le guide de lecture et le document à lire sur StudiUM. Enfin, effectuez l’activité d'intégration sur les substances psychotropes pour valider votre compréhension. TXM1221D Notes de cours Page 21 sur 22 1.9 REFERENCES DE LA CONCEPTION DU COURS Veuillez noter qu’il s’agit de références d’origine et que certains sites peuvent avoir été modifiés depuis la conception du cours. > Action Toxicomanie Bois-Francs (2014). Loi de l’effet. Repéré à http://www.actiontox.com/informations-dependances/info-drogues/loi-de-leffet.aspx > American Psychiatric Association (2000). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (4e éd.). Washington, D.C. > AXA prévention (2015). Alcool + cannabis : un cocktail assassin. Repéré à https://www.axaprevention.fr/prendre-route/securite-automobile/alcool-cannabis > Ben Amar, M. (2004). La polyconsommation des psychotropes et les principales interactions pharmacologiques associées. Repéré sur le site de Publications Québec : http://www.toxquebec.com/rtecontent/document/CQLDpolyconsommation07.pdf > Ben Amar, M. (2014). Drogues : Savoir plus, risquer moins (7e éd.). Montréal : Centre québécois de lutte aux dépendances. > Brazier, J.-L. et Schneeberger, P. (2004). Effets des substances psychotropes. Montréal : Faculté de l’éducation permanente. > Garnier, M. et Delamarre, J. (2000). Dictionnaire illustré des termes de médecine. Paris : Maloine. > Gouvernement du Canada (1985). Loi sur les aliments et drogues. Repéré à http://laws- lois.justice.gc.ca/fra/lois/F-27/TexteComplet.html > Hofmann, A. (1989). LSD, mon enfant terrible. Paris, France : Gris banal. > La drogue, un phénomène de société (2013). La dépendance, la toxicomanie et la polyconsommation. [Billet de blogue]. Repéré à http://drugsinfo.canalblog.com/archives/2013/02/08/26333070.html > Léonard, L. et Ben Amar, M. (2002). Les psychotropes. Pharmacologie et toxicomanie. Montréal : Les Presses de l’Université de Montréal. > Ministère de la Santé et des Services sociaux (2014). Loi de l’effet. Repéré à http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2014/14-001-25F.pdf Lien mis à jour: http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/document-000271/ > Sécurité publique Canada (1987). « Les choses telles qu’elles sont » – Module d’orientation sur l’alcool et la drogue à l’intention des établissements correctionnels fédéraux. Repéré à https://www.securitepublique.gc.ca/lbrr/archives/hv%208836.5%20g4%201987%20f-fra.pdf TXM1221D Notes de cours Page 22 sur 22

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