Psychologie GÉnÉrale - Cours - LFSM1107 - Q1 2024 PDF
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2024
Flavie Stecker
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These are notes from a general psychology course, LFSM1107, covering topics such as research methods, sensations, memory, stress, social psychology, and more. The course is for the first quarter of 2024. The notes cover different methods of research including observation, questionnaires and interviews.
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Psychologie générale LFSM1107 Professeurs Stefan Agrigoroaei et Bénédicte Thonon Premier quadrimestre LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Plan du cours 0. Introduction 1. La recherche en psychologie – Partie 1 2. Sensat...
Psychologie générale LFSM1107 Professeurs Stefan Agrigoroaei et Bénédicte Thonon Premier quadrimestre LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Plan du cours 0. Introduction 1. La recherche en psychologie – Partie 1 2. Sensations & Perception 3. Attention 4. La mémoire 5. Le stress 6. Cognition sociale et relations 7. Apprentissage 8. La personnalité 9. Sentiment d’efficacité personnelle 10. Motivation 11. Eléments de psychopathologie 12. La recherche en psychologie – Partie 2 13. Les émotions 14. Psychologie & Activité physique 2 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 0. Introduction. 0.1 Qu’est-ce que la psychologie ? La psychologie est l’étude scientifique du comportement et des processus mentaux. Elle a plusieurs objectifs ; décrire le phénomène, l’explique, le prédire et tenter de le modifier. Il existe différents domaine de la psychologie : l’apprentissage, le développement, les émotions, le travail, clinique… Il existe différent champs d’application de la psychologie : le domaine de l’entreprise, le domaine de l’école, le sport, l’intervention en santé, la publicité,… Processus de rechercher & recueil d’informations : il existe 4 méthodes de recueil d’information (non exclusives !) 3 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 1. Introduction à la psychologie de recherche – Partie 1 Schémas du processus de la démarche scientifique : Théorie Généralisation empirique Hypothèse Observation Le plan de recherche dépend du but et de l’hypothèse de mes recherches. HARKing se produit lorsque les chercheurs vérifient leurs résultats de recherche et ajoutent ou retirent des hypothèses sur base de ces résultats sans mentionner ce processus dans leur rapport de recherche. 1.1 Vocabulaire scientifique La théorie : - est un ensemble cohérents de propositions, de principes logiquement reliés entre eux - elle se réfère à une série de phénomènes, faits, observations et aux rapports qu’ils entretiennent - permet de décrire les phénomes mais surtout, de par son caractère général d’en prédire des nouveaux. 4 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 1.2 Les étapes de la recherche scientifique 1. Se familiariser avec le contexte théorique 2. Formuler les hypothèse 3. Etablir le plan de recherche 4. Recruter les participants 5. Tester/observer 6. Analyser les résultats 7. Discussion des résultats 8. Diffusion des résultats Etape 1 : Se familiariser avec le contexte théorique : Lire, cerner le sujet, recherches bibliographiques (revue systématique de la littérature/sites internet/…). Etape 2 : Formuler des hypothèses : Une hypothèse c’est : une proposition relative à l’explication d’un phénomène. Elle est testable et elle est déterminée à partir d’un arrière-plan théorique (littérature sur la question) et/ou d’observations ! doit être la plus précise possible pour être testée ! Il existe 2 types d’hypothèses : o Hypothèse non directionnelle (=corrélationnelle) Consiste à prédire que la variable indépendante aura un effet sur la variable dépendante, bien que la direction de cette relation ne soit pas spécifiée. 5 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 o Hypothèse directionnelle Prédiction qui spécifie la direction de la relation entre les variables et qui est dérivée d'une théorie existante. Coefficient de corrélation La notion de coefficient de corrélation (r) indique la force de la relation entre deux variables de l’hypothèse. - r varie entre -1 et 1 - r< 0.30: faible; < 0.50: moyenne; > 0.50: élevée On parle de relation/corrélation positive quand : A ↑ B ↑ On parle de relation/corrélation négative quand : A ↑ B ↓ Exemple: Exemple: Exemple: X : poids X : tabagisme X : taille du gros Y : taille mère orteil Y : poids enfant à Y : QI la naissance 6 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 ➔ Sur le 3ème graphique, il n’y a pas de relation linéaire significative. Il peut y avoir un autre type de relation. Exemple : si A corrèle avec B et que B corrèle avec C. A ne corrèle pas forcément avec C On peut rencontrer un problème de direction : difficulté de distinguer parmi les variables laquelle est la cause de l’autre. X??Y Exemple : X= la réussite scolaire Y = La motivation scolaire Plus la réussite scolaire est élevée plus la motivation scolaire est élevée = Plus la motivation scolaire est élevée plus la réussite scolaire est élevée ! On peut rencontrer le problème de la troisième variable : X et Y comme «effets» de Z ! Il s’agit d’une corrélation artificielle où Z est une variable intermédiaire qui est en lien à la fois avec X et Y ! Etape 3 : La recherche expérimentale au travers un plan expérimental (groupes aléatoires) L’objectif est de vérifier une hypothèse de recherche qui pose des relations de cause à effet entre variables dans des conditions de contrôle satisfaisante. Méthodes : observation, questionnaires, entretiens,.. Il existe différents types de variables (une variable est une caractéristique susceptible de varier càd de présenter des niveaux (ex valeurs) différents): a. Variable indépendante VI : variable manipulée par l ’expérimentateur pour voir son influence sur la VD. Un seul facteur à la fois ne peut être manipulé. Exemple de variables indépendantes : - La nature des groupes expérimentaux : « patients » VS « contrôle » - L’expertise des groupes expérimentaux : pro VS amateurs - Le moment d’évaluation -> effet du moment de la journée Exemple où l’hypothèse est : Aller courir diminue la réponse au stress avant un examen. b. Variable dépendante VD : variable observée ou mesurée par l’expérimentateur. Exemple : score à un questionnaire – temps de réaction – nombre de réponses correctes – amplitude/latence de la réponse physiologique au stress. De manière générale, La VI est la cause du phénomène observé et la VD est la variable mesurée sur laquelle VI aurait un effet. c. Variable discontinue (exemple : le sexe) d. Variable continue (exemple : l’âge, la taille) ➔ Pour avoir la meilleure recherche expérimentale possible il faut : 7 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 - Manipuler la VI volontairement et de manière systématique (un seul facteur à la fois). - Evaluer les effets de la VI sur les variations observées et mesurées de la VD. - Maintenir constantes, «contrôler» les autres variables susceptibles d'influencer la VD en-dehors de l'hypothèse posée. C’est ce qu’on appelle le contrôle expérimental. Contrôle expérimental: contrôler (en les mesurant) ou garder constantes les variables «parasites» susceptibles d'influencer les variations de la VD en-dehors de l'hypothèse que l'on souhaite tester en manipulant la VI. Le types de variables à contrôler varie selon l’expérience. La recherche quasi-expérimentale en comparaison avec la recherche expérimentale. Objectif : pas de conclusions en termes de cause à effet, même si elle tente de s'en rapprocher. Méthodes : observation, questionnaires, entretiens,... Pour se faire : - VI non manipulée car existante avant la recherche (quasi-traitement) - Répartition non aléatoire des sujets entre GC et GE. (GC et GE = deux groupes de personnes non-aléatoires). - Pas de conclusions en termes de cause à effet. Les caractéristiques préalables de la VI dans la recherche quasi-expérimentale sont : a. Un évènement b. Des traits ou caractéristiques « naturelles » c. Un comportement particulier Étape 4 : recruter des participants Une fois que le plan d’étude est déterminé, il faut décider sur quel type de participants on souhaite faire les observations. La sélection des participant s’appelle l’échantillonnage. Le choix des participants pour un projet de recherche se fait selon des critères très important, notamment : o Le précédent (il existe des connaissances antérieures sur des sujets similaires) o La nature du problème (peut amener à choisir certains échantillons) o … La taille de l’échantillon est symbolisée par la lettre N. Le nombre de participants est très important et permet de nous donner la puissance statistique. La puissance statistique est la probabilité de détecter des effets lorsque ceux-ci existent. ! le nombre de participants ne garantit pas un effet significatif si celui-ci n’existe pas. On peut détecter une corrélation même si le groupe est petit. De plus, la taille de l’échantillon dépend du coût par participant disponible, du temps d’engagement des participants dans l’étude. N sera petit si on s’intéresse à une population rare ou très homogène (population spécifique). 8 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Lorsqu’on procède à l’échantillonnage on peut se poser des questions comme : Qui vas participer à notre recherche ? Sont-ils représentatifs du groupe que nous cherchons à représenter (la population) ? En effet, l’échantillon sélectionné doit correspondre à la population de référence. La population de référence est l’ensemble de tous les individus que l’on cherche à représenter. De ce fait, l’échantillon est un groupe sélectionné pour représenter la population cible Il existe de nombreuses méthodes d’échantillonnage. Ces méthodes peuvent se classer en deux grandes familles : o Les méthodes aléatoires (=méthodes probabilistes) Les participants ont la mêmes chance d’être sélectionnés. L’échantillonnage aléatoire serait un idéal et n’est applicable que si responsable de l’expérience ont accès à l’entièreté d’une population. Exemple : échantillon aléatoire simple : échantillon sélectionné entièrement par hasard ce qui nécessite d'avoir accès à la liste complète de la population. Cette méthode consiste à choisir des individus de telle sorte que chaque membre de la population a une chance égale de figurer dans l’échantillon. La section des individus est en quelque sorte un tirage au sort. Avantage : On peut espérer un échantillon «représentatif » puisque la méthode donne à chaque individu de la population une chance égale Difficulté : la méthode n’est applicable que lorsqu’il existe une liste exhaustive de toute la population. o Les méthodes non-aléatoires (=méthodes empiriques ou non probabilistes) Comme il est généralement rare d’avoir accès à toutes une population donnée, on sélectionne plutôt les participants sur base volontaire, par quotas ou par strates. Étape 5 : tester Les types de recherche font référence aux différentes approches que les chercheurs peuvent utiliser pour étudier une question ou un problème de recherche. La sélection du type de recherche dépend des participants et du contexte dans lequel l'étude est menée. 9 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 o Les études sur le terrain impliquent des participants dans leur environnement naturel. Par exemple, des patients peuvent être étudiés dans un hôpital pour observer les effets d'un traitement en conditions réelles. Les recherches menées dans les écoles permettent d'étudier les comportements et les performances des enfants dans un cadre éducatif naturel. o Les études en laboratoire impliquent des participants dans un environnement contrôlé. Exemple : les étudiants de BAC1 peuvent être testés dans une salle d'expérience pour examiner des réactions spécifiques à des stimuli. La méthode de recherche choisie dépend des objectifs de l'étude et des variables à mesurer. Il en existe 2 types principaux : o Les méthodes comportementales (mesure du temps de réaction, performance à des tests,…) o Les méthodes psychophysiologiques (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, électroencéphalogramme, réponse électrodermale, eye-tracking,…) Pour garantir la validité et l'éthique de la recherche, il est essentiel de suivre une procédure standardisée. o Instructions (exemple : « experimental deception », description de l’expérience) o Consentement informé o Ordre des tâches et mesures (exemple : randomisations des conditions) o Debriefing Étape 6 : analyser des résultats L’analyse des résultats se fait via 2 stades. Stade 1 : statistiques descriptives - Résumer les données (les moyennes de chaque groupe) - ! Toujours regarder les données avant de lancer des tests statistiques Stade 2 : statistique inférentielles - Regarder si les niveaux de la VI ont un effet ou un non sur la VD = Regarder les effets de chaque VI sur la VD - Déterminer si un résultat est significatif ou non significatif (tests T, analyses de variance, …). L’objectif est de déterminer si les résultats obtenus sont dus au hasard ou non De manière générales, il est plus simple d’analyser les résultats lorsqu’on a une seule VI 10 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Exemple : VI : course à pied vs pas de course à pied avant un examen et VD : niveau de stress perçu Il y a un certain nombre de chances que les différences observées ne soient pas liées au hasard. Le test statistique permet de calculer la probabilité p (probabilité que les effets soient liés au hasard). Par convention, une différence est dite « statistiquement significative » si la probabilité qu’elle soit liée au hasard est inférieure à 5 % (p même chose au niveau auditif 3.3 L’entrainement, l’automaticité et l’expertise L’entrainement via la répétition d’une tâche amène de l’amélioration et de l’expertise pour permettre que la tache devienne un automatisme. Au fur et à mesure des années de pratique, un·e expert·e accumule des connaissances procédurales (implicites, permettent l'exécution automatique d’une tâche) sans réflexion explicite sur le « comment je fais cette action ». Une fois que l’action/la tâche est devenue automatique, l’attention peut se porter sur d’autres éléments. 26 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 4. La mémoire La mémoire permet la rétention d’informations. Les information peuvent être : - Faits qui ne changent pas sur du cours termes - Fait qui changent fréquemment - Expérience importante et sans importance, faits utiles ou anecdotes sans utilité - Faire du vélo,… On peut distinguer 4 processus pour expliquer le fonctionnement de la mémoire : a) L’encodage : former un code mémoire b) Stockage : maintenir l’information mémoire durant un temps donné Il existe 3 entrepôt de stockage différent : La mémoire sensorielle (MS) Tout ce que nous voyons, entendons, goutons, touchons, sentons est d’abord enregistrer par la mémoire sensorielle. La mémoire sensorielle retient une image de chaque expérience juste assez longtemps pour permettre le repérage des éléments pertinents et leur transfert au palier suivant : la mémoire à court-terme. La durée de rétention dépend du sens considéré : ¼ à ½ seconde pour la vue (mémoire icônique) et +/- 5 sondes pour l’ouïe (mémoire échoïque). Un effet particulier de la mémoire icônique est la persistance visuelle : La lumière persiste brièvement en mémoire sensorielle. La mémoire à court terme (MCT) https://www.youtube.com/watch?v=dxbg5FLjbEc&t=20s Elle permet le stockage temporaire d’information récentes. Tout ce que la mémoire sensorielle juge pertinent arrive en MCT. Nous accordons principalement notre attention aux choses qui font sens (les mots) plus qu’aux couleurs par exemple, car cette mémoire n’est pas photographique. 27 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 La capacite de la mémoire à court terme est limitée (empan de 7 +/-2 éléments) -l’empan peut être des chiffres, des lettres, des mots. Pour faciliter la mémorisation, on peut faire des sous- groupes avec les information. Cela permet de diminuer le nombre d’empans à retenir. L’information est retenue pendant 30 secondes maximum dans la mémoire à court terme et moins si il y a de l’interférence. Des interférences ont lieu lorsque nous essayons de retenir des informations de même type. Il existe deux types d’interférences : - L’interférence rétroactive : des nouvelles informations induisent des erreurs de rappel d’anciennes informations. - L’interférence proactive : des anciennes informations induisent des erreurs de rappel de nouvelles informations. De manière générale, les interférences sont les causes majeures des oublis. La mémoire de travail est une forme de mémoire à court terme. Cette mémoire nous permet de stocker et manipuler des informations pendant une courte durée (quelques secondes) en vue de les utiliser pour accomplir une tâche. Le modèle de mémoire de travail (Baddeley et Hitch) avance que la mémoire à court-terme est plus qu'un simple espace de stockage temporaire de l’information. C’est une sorte d'espace de travail mental dans lequel une variété d'opérations de traitement peut s’effectuer sur base d’informations présentes dans l’environnent et également de souvenirs récupérés en mémoire à long-terme. Baddeley et Hitch (1974) ont proposé un modèle de mémoire de travail comprenant un processus central (administrateur/exécutif central) desservi par deux sous-systèmes de stockage à court terme : La boucle phonologique : Elle contient/traite des informations auditives et vocales. Le calepin visuo-spatial : Il contient/traite des informations visuelles. La boucle phonologique (paradigme de la double tâche): Expérience de Baddeley & Lewis (1981) : rappel immédiat d'une liste de mots prononcés oralement par un expérimentateur gravement perturbé par l'exécution simultanée d'une 2ème tâche verbale par le participant qui ne nécessite aucune attention ou traitement significatif - Ex: le participant devait simplement répéter «le, le, le» = suppression articulatoire car malgré sa simplicité, elle utilise la capacité du sujet à répéter des entrées phonologiques. - Tâche impliquant imagerie visuelle par le participant ne perturbe pas le rappel des mots prononcés oralement par un expérimentateur. L’exécution d'une 2ème tâche verbale perturbe la 1ère parce qu'ils sont tous deux en compétition pour l'espace de stockage limité dans la boucle phonologique. 28 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Le calepin visuo-spatial : La capacité du calepin visuo-spatial peut être mesurée par le nombre d'objets dont nous pouvons nous souvenir après avoir brièvement perçu un ensemble d’objets. La capacité de mémorisation des objets et de leur localisation implique le calepin visuo-spatial. Par la suite, Baddeley et Hitch vont compléter et complexifier le plan de la mémoire de travail en ajoutant, entre autre, le « buffer » épisodique. Le « buffer » épisodique est un système de capacité limitée, permettant la rétention temporaire d'informations multimodales et l'intégration, au sein d'une représentation épisodique unitaire, des informations venant des systèmes esclaves et de la MDT (=mémoire de travail). Enfin, la boucle phonologique et le calepin visuo-spatial sont coordonnés par l’administrateur central. L’administrateur central est une composante de la mémoire de travail qui permet la réalisation de deux tâches en même temps : le stockage et le traitement de l’information. Il a 3 fonctions principales : Inhibition: suppression d'une réponse dominante. Flexibilité: capacité de déplacer son attention d’un item à l’autre, de changer de tâche ou de stratégie mentale, et à passer d'une opération cognitive à une autre. Mise à jour: réviser d'une façon appropriée les items conservés en mémoire de travail en remplaçant l'information qui n'est plus pertinente avec l'information plus récente et plus pertinente. La mémoire à long-terme (MLT) Elle permet le stockage (quasi) permanent d’informations. On dit « quasi » car il peut y avoir des interférences, des oublis 29 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 c) Récupération : retrouver l’information stockée en mémoire d) Oubli : oubli des infos non-pertinentes 4.1 Les facteurs qui influencent l’encodage en mémoire a. Volonté/envie/utilité de retenir une informations Si vous ne vous attendez pas à avoir à nouveau besoin d’une information (et que vous pouvez, en plus, la trouver facilement sur Internet), on ne fera que peu d'efforts pour se souvenir de cette information. b. Elaboration/profondeur du traitement La facilité de récupération d’un souvenir dépend du nombre et du types d’associations formées. Plus le traitement d’une information est profond, plus nous nous en souviendrons facilement. La différence produite par le traitement en profondeur de l’information ne se remarque pas directement. 30 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 c. La congruence conceptuelle Nous avons une meilleure mémoire d’informations quand le contexte environnemental de l’apprentissage est identique à celui e la récupération des souvenirs. d. Modèle de la théorie du double codage La mémorisation est meilleure quand une information est encodée sous forme verbale et sous forme imagée. e. Niveau de référence à soi Plus le matériel à retenir nous concerne personnellement, meilleure en est notre mémorisation. Faire des liens avec soi (sa propre vie), facilite l’encodage. f. Activation émotionnelle Généralement, vivre un événement émotionnel augmente notre encodage à long-terme. Une émotion d’intensité modérée améliore l’encodage en mémoire, principalement en augmentant la libération des hormones cortisol et de l'épinéphrine (adrénaline) via la glande surrénale ce qui stimulent les zones du cerveau responsables de l’encodage en mémoire. g. Effet de primauté Tendance à mieux se souvenir des premiers éléments d’une série d’informations h. Effet de recense Tendance à se souvenir des derniers éléments. (Les effets de primauté et de récence sont robustes, pour presque tous les types de mémoire) i. Effet de contraste Au sein d’une liste d'éléments similaires, les éléments inhabituels sont plus faciles à mémoriser. 31 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 5. Le stress 5.1 Evolution de la notion de stress Le mot stress vient du mot stringere qui veut dire « tendu », « serré », « être tendu ». Le stress est une réponse physiologique à des stresseurs externes. Il s’agit d’une réponse du corps au besoin de se protéger contre la menace perçue par l’organisme. Il existe une panoplie de manifestations permettant à l’organisme de se préparer à l’action musculaire. Notion de « combat-fuite ». 1ère évolution : Syndrome générale d’adaptation (Hans Selye) - 1950 L’ensemble de réponses biologiques de l’organisme face à un agent stressant (physique, chimique ou psychique) Ces réponses visent à rétablir l’homéostasie (l’équilibre) quel que soit le stresseur. Il existe certaines limites au syndrome générale d’adaptation énoncé par Hans Selye. Notamment le fait que les individus sont vus comme répondant de façon passive et automatique à leur environnement. 2ème évolution : la théorie des événements de vie (Thomas Holmes et Harold Wolff) - Thomas Holmes Si le stress est une tentative d’adaptation à un changement environnemental, on peut le mesurer objectivement à partir des changements intervenus dans la vie de l’individu. - Harold Wolff Les événements stressants de la vie impliquent des réactions physiologiques qui, si elles perdurent, peuvent provoquer des dommages permanents chez l’être humain. 32 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Les idées principales de cette théorie sont : o L’accumulation de changements majeurs demande une adaptation o Le stress est un “réajustement social” face aux changements o Le réajustement est fonction de l’intensité de l’événement vécu o On peut attribuer aux événements un score qui représente le degré de réajustement qu’ils réclament L’objectif principal à l’époque était de pouvoir mesurer le stress d’une personne à partir de ses événements de vie. 3ème évolution : l’échelle d’évaluation du réajustement social de Holmes et Rahe - 1967 Nous pouvons « critiquer » ce classement des évènements stressants car : o Les items sont vagues ou ambigus: sujet à interprétation Exemple: Item 22 « Changement de responsabilité dans le travail » o Un grand nombre d’items peuvent être considérés comme des symptômes ou comme des conséquences de certaines pathologies Exemple: la séparation conjugale, un accident, … peuvent être les conséquences de certaines pathologies préexistantes plutôt que des antécédents. 33 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 o Certains stresseurs ne sont que ponctuels, d’autres peu intenses mais chroniques avec répercussions très importantes sur la santé o Différences interculturelles et interindividuelle o Un même stresseur peut être évalué de manière différente par plusieurs individus o Le stress ne dépend pas seulement de l’événement, ni de l’individu, mais d’une transaction entre l’individu et l’environnement 5.2 Le modèle transactionnel du stress Le modèle transactionnel du stress est une réponse à la perspective « objectivante » de Holmes et Rahe. 4ème évolution : La théorie cognitive du stress (1984) Une réponse de stress survient lorsqu’une situation est évaluée comme débordant les ressources et pouvant mettre en danger le bien-être. Cette réponse est le résultat d’un déséquilibre entre les exigences de la situation provocatrice et les ressources de l’individu pour y faire face. ! Cette définition met en évidence l’importance de l’évaluation de la situation (appraisal) Finalement, le stresse est une interaction entre un organisme et un élément de l’environnement. Le modèle demande)contrôle de Karasek renforce cette intéraction entre organimse et environnement. L’ évaluation cognitive (appraisal) est l’étape initiale dans le déclenchement du processus émotionnel. Quelque chose de significatif pour le Soi est présent dans l’environnement. Il est évalué sur un ensemble de dimensions. Le stress/l’émotion est fonction de la signification de l’événement pour la personne. 34 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Il existe deux types d’évaluations cognitives consécutives : 5.3 Appraisal primaire ou stress perçu et appraisal secondaire ou contrôle perçu Appraisal primaire ou stress perçu Le stress perçu correspond aux sentiments ou aux pensées qu'un individu éprouve à propos du niveau de stress auquel il est soumis à un moment donné ou sur une période donnée. Les déterminants du stress perçu : Individuels : - Certains styles cognitifs comme l’auto-efficacité, l’optimisme, etc. - Certains traits de personnalité comme l’affectivité positive Situationnels : - Imprévisibilité (caractère brutal et soudain) - Imminence de l’événement - Ambiguïté - Incontrôlabilité réelle ou perçue - Effet cumulatif de ces situations et surcharge Appraisal secondaire ou contrôle perçu Le contrôle perçu consiste à croire que l'on maîtrise une situation particulière. L’individu estime ses ressources personnelles et ses capacités à contrôler ou non la situation, c’est à dire à l’affronter et la maîtriser. ➔ Le stress vient de l’écart entre la perception des exigences de la situation (stress perçu) et les possibilités subjectives de contrôle du sujet en fonction de ses ressources (contrôle perçu). ➔ Ces perceptions vont déterminer les modes de coping du sujet (stratégie de coping = adaptation ) 35 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Exposition et réactivité sont deux choses bien différentes et à savoir distinguer. - Exposition : confrontation au stress sans forcément l’exprimer. - Réactivité : probabilité de répondre en facteur de stress tout en gardant ma probalité de réponse Réagir au stress est tout à fait important et intérréssant selon les situations mais si une fois l’évènement fini, la personne est toujours dans une phase de stress alors qu’elle devrait être dans une phase de « recovering », c’est mauvais et peu entrainer des maladies. La période d’anticipation varie selon les personne Différent types de stresseurs - Les tracas de la vie quotidienne (daily hassles) o de faible intensité et peu fréquents si considéré un par un 36 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 o événements ou problèmes irritants, frustrants ou anxiogènes, qui caractérisent les transactions journalières d’un individu avec son environnement un problème de plomberie à la maison, une facture impayée qui fait des ennuis, un dégât à la voiture, échec à un examen… etc. - Les événements de vie (life events) o souvent de très forte intensité mais ponctuels maladie grave d'un proche, décès naturel d'un proche, séparation, divorce , déménagement - Les stresseurs chroniques o sont fréquents (voire permanents) mais d’intensité variable vivre dans un environnement peu sécurisant, habiter en surnombre dans une maison, avoir une maladie chronique, chômage de longue durée, insécurité matérielle ou physique, charge d’une personne malade, sont de meilleurs prédicteurs de l’état de santé ultérieur que les événements ponctuels de la vie, même majeurs - Les situations génératrices de trauma o Catastrophes industrielles o Catastrophes naturelles o Catastrophes des transports o La violence humaine 37 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 5.4 Le stress et les changements physiologiques Il existe deux système de réponse au stress 38 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 5.5 Le cortisol Le cortisol est la principale substance produite par les glandes surrénales. Cette production est régulée par l’axe HPA (= Hypothalamic–pituitary–adrenal axis). Le taux de cortisol chez les êtres humains augmente en situation de stress. On dit que la production de cortisol est une réponse lente. Pour évaluer le niveau de stress d’une personne on peut effectuer un prélèvement salivaire qui nous renseigne sur la quantité de cortisol que le corps à produit dans les 20 à 30 minutes avant celui-ci. Chaque individu produit de façon quotidienne ce cortisol naturel qui est essentiel à la vie. De manière systématique, nous avons un pic de cortisol au réveil. Sa quantité va diminuer au fur et à mesure de la journée. Chez certaines personnes, le niveau de cortisol diminue moins au fil de la journée. Une concentration trop élevée de cette substance peu nuire à la santé et provoquer des maladies. 39 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Les paradigmes du stress aigu Le stress aigu découle d’événements ou de situations spécifiques pour lesquelles nous sentons que nous avons peu de contrôle et qui impliquent des éléments d’imprévisibilité et de nouveauté ou qui menacent notre égo. Faire face à un stress aigu modifie notre production de cortisol toujours à la hausse. 5.6 Stress et maladie Différence entre modération et médiation. - La médiation répond à la question « comment » - La modération répond à la question « sous quelles conditions » Les effets du stress sur la santé sont nombreux et peuvent être classés en 3 catégories. Le stress est une variable indépendante et la santé physique, mentale et cognitive sont des variable dépendantes. 40 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Exemple avec le virus du rhume par Le stress modifie aussi le processus de guérison. Comment le stress à un provoque la maladie Le stress (surtout le stress chronique) à un impact sur la maladie. Le stress et les réponses physiologiques 41 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Ce n’est pas forcément la suractivation face au stress qui est problématique mais c’est aussi le manque de réponse (=recovering). Il faut réussir à trouver le juste milieu en terme de stress pour être performant. Aucun stress -> être peu efficace – trop de stress -> être paralysé par celui-ci. Ne jamais ressentir du stress ne nous rend pas forcément en meilleure santé. Le stress sur l’alimentation par exemple, provoque des changements mais il est difficile de prévoir ceux-ci entraineront une sur- ou une sous-alimentation. En effet, les effets du stress sur la santé peuvent varier d’une personne à l’autre. Dans le cas de l’alimentation, le stress d’un examen entraine une augmentation de la prise alimentaire chez les filles seulement et chez les personne au régime (effet au stress). De manière générale, il existe peu de contradiction entre les études ce qui fait que le stress n’a pas encore été parfaitement étudié. 42 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Lien stress-maladie : mécanisme de défense et stratégies de coping Le « coping » correspond à un ajustement ou une adaptation. Le(s) modérateur(s) sont des stratégies de l’individu face aux situations de stress: “Ensemble des comportements et cognitions en réaction à un événement perçu comme menaçant en vue de diminuer, maîtriser ou tolérer son impact sur son bien-être physique et psychologique”. Ces stratégies peuvent se différencier en deux catégories : mécanismes de défenses et stratégies de coping. Il est important pour une personne, de prendre conscience de ses stratégies de coping afin de pouvoir les adapter/changer à chaque nouvelle situation de stress. Une stratégies de coping doit être testée et adaptée en fonction de chaque individu. Le processus de coping est dit de nature multidimensionnelle. Les sources de stress sont multiples en cas d’événement majeur et nécessitent l’utilisation de stratégies diversifiées et appropriées à chaque dimension du stress. Exemple : source multiples de stress face à un cancer : - la douleur - l’invalidité - l’hospitalisation et le traitement - le maintien de l’équilibre émotionnel - e maintien de l’image de soi - la préservation de ressources financières suffisantes - le maintien de relations familiales et sociales équilibrée 43 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 La stratégies/processus de coping peut se diviser en trois types : a. Centré sur le problème Efforts => résoudre, conceptualiser sous une autre forme, minimiser le stress Réduire les exigences de la situation et/ou augmenter ses ressources Exemple : Négocier un délai pour payer une facture, rechercher un emploi mieux rétribué, consulter un médecin, augmenter ses connaissances dans certains domaines, construire un planning, rechercher des informations b. Centré sur les émotions Efforts => réguler la détresse/ les tensions émotionnelles Minimisation de la menace, auto-accusation, réévaluation positive, évitement/fuite, recherche de soutien social Exemple : - Minimisation menace: «Je me suis dit que ce n’était pas si grave» Réévaluation positive: «Je suis sorti grandi de cette épreuve» - Auto-accusation: «J’ai compris que c’était moi qui avait créé le problème» - Evitement-fuite: «J’ai essayé de tout oublier» ou «J’ai essayé de me sentir mieux en buvant ou en fumant» c. Recherche de soutien social émotionnel Efforts du sujet pour obtenir de la sympathie et de l’aide d’autrui Stratégie de coping car requiert l’activité du sujet et non une ressource existante Exemple : «J’ai accepté la sympathie et la compréhension de quelqu’un» d. Confrontation Focalisation de l’attention de l’individu sur les sources de l’agent stresseur, sur ses propres réactions psychologiques et somatiques. e. Evitement Mise à l’écart de l’attention à l’égard d’un agent stresseur, des réactions psychologiques et somatiques à cet agent. ➔ Une stratégie de “coping” n’implique pas nécessairement une adaptation réussie mais plutôt une découverte vers une adaptation qui nous convient. 44 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 6. Cognition Sociale – Stéréotypes, préjugés et discrimination La psychologie sociale est : la discipline scientifique qui vise à comprendre et à expliquer la façon dont les pensées, les sentiments et les conduites des individus sont influencés par la présence réelle, imaginaire ou implicite d’autrui. L’influence des autres selon leur présence peut être réelle, imaginaire ou implicite. - Réelle : nous n’agissons pas de la même façon quand nous sommes en compagnie des autres et quand nous sommes seuls. Laurie travaille beaucoup plus fort sur ses cours lorsqu’elle est en équipe que lorsqu’elle est seule. - Imaginaire : nous subissons l’influence des autres même s’ils ne sont pas physiquement présents ou n’ont pas d’existence réelle. Laurie s’identifie à la chanteuse Lady Gaga, dont elle adopte la dégaine, le style et les opinions politiques. - Implicite : Nous subissons l’influence des autres par le biais des lieux, des symboles,… qui nous rappellent notre cultures et ses normes sociales. Laurie et ses amies parlent à voix basse quand elles sont à la bibliothèque même si personne ne se trouve près d’elles, car une bibliothèques est un lieu qui impose implicitement le silence. La cognition sociale est : un domaine d’étude ayant pour objet la pensée humaine et les relations que cette pensée entretient avec le comportement social. Elle désigne l'ensemble des processus cognitifs (perception, mémorisation, raisonnement...) impliqués dans les interactions sociales. 6.1 La catégorisation sociale La catégorisation sociale est : un processus par lequel on perçoit les personnes comme membres d’un groupe ou d’une catégorie plutôt que comme des individus. Selon Gordon W. Allport, les catégories sociales peuvent être définies comme « nouns that cut slices », c’est-à-dire des termes que les individus emploient pour classer les autres individus (et eux-mêmes) dans des ensembles dont ils considèrent qu’ils reflètent des ressemblances et des différences pertinentes dans la vie quotidienne. Le but pour l’être humain de catégoriser son environnement est de le simplifier au niveau social et permet aussi d’orienter certaines prises de décisions, interactions,… La catégorisation sociale constitue le fondement des stéréotypes, préjugés et discriminations. Le processus de catégorisation sociale est adaptif et présente deux conséquences : - Augmentation des similarités intra-catégorielles (le biais de l’homogénéité de l’exogroupe) – l’exogroupe est le groupe externe (les autres, n’est pas le groupe auquel je m’identifie). On parle de biais d’homogénéité. Le biais de l’homogénéité de l’exogroupe est la tendance à réduire au minimum les différences entre les individus faisant partie d’une catégorie 45 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Il s’agit d’une perception selon laquelle la variabilité entre les membres d’un exogroupe est moins grande qu’entre les membres de l’endogroupe Exemple : les Blancs ont l’impression que tous les Chinois se ressemblent - et inversement - Augmentation de la perception des différences inter-catégorielles. Perception de soi comme totalement différente des autres. Lorsque les lignes sont catégorisées de façon systématique, les gens surestiment la différence entre la ligne 4 et 5. Catégorie systématique (en bleu) Catégorie mélangée (en vert) 6.2 Les stéréotypes Les stéréotypes sont : des représentations cognitives d’attributs que celui qui catégorise perçoit comme typiques chez les membres de cette catégorie. ! Attention à ne pas confondre stéréotypes, préjugés et discrimination. o Stéréotype: Croyance partagée concernant les caractéristiques personnelles d'un groupe de personnes o Préjugé : Attitude négative à l’égard d’un groupe social ou à l’égard d’un membre d’un groupe en raison de son appartenance à celui-ci. Nous utilisons ici le terme « préjugé » comme traduction de l’anglais prejudice, ce qui ne correspond donc pas au sens de ce terme en français où il désigne un « pré-jugement », un jugement « tout fait » n’ayant pas pris en compte suffisamment d’informations o Discrimination : Comportement ayant comme conséquence un traitement inégal des membres d’un exogroupe par rapport aux membres de l’endogroupe. La discrimination peut être un facteur de stress important. Il y a des situations qui active les stéréotypes, ce qui a une influence sur les comportements et les performances. a. L’activation et l’application des stéréotypes Les stéréotypes sont acquis au cours de la socialisation. Ils sont donc activés automatiquement (lorsqu’on est amorcé avec une catégorie sociale). Il existe deux types de stéréotypes : - La croyance personnelle (j’adhère et le stéréotypes est devenu une croyance au fil du temps) 46 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 - Le stéréotype culturel (comment le groupe est perçu dans ma communauté sans que j’y adhère nécessairement). Expérience « The Police Officer’s Dilemma Jeu pour déterminer si la décision de "tirer" sur une cible potentiellement hostile peut être influencée par l’origine raciale de cette cible. Le but du joueur est de tirer sur toutes les cibles armées, mais pas sur les cibles non armées La moitié des cibles sont noires et l'autre moitié sont blanches. Les participants tirent sur une cible armée plus rapidement et plus souvent lorsque cette cible est noire, plutôt que blanche. Cependant, les participants décident de ne pas tirer sur une cible non armée plus rapidement et plus souvent lorsque la cible est blanche, plutôt que noire. Essentiellement, les participants semblent traiter plus facilement les cibles conformes aux stéréotypes (Noirs armés et Blancs non armés) que les cibles contre-stéréotypes (Noirs non armés et Blancs armés). b. Stéréotypes: Influences sur les comportements La menace du stéréotype est l'effet d'un stéréotype ou d'un préjugé sur une personne appartenant à un groupe visé par ce préjugé : dans une situation où il s'applique, où il risquerait de se manifester, cette personne se sent jugée et éprouve des sentiments d'anxiété ou d'insécurité. De plus, une personne victime de préjugé a souvent peur de le confirmer elle-même et d'ainsi nuire à son groupe. L’activation d’un stéréotype négatif suscite une peur de se conformer au stéréotype, d’être perçu(e) en accord avec celui-ci à ses propres yeux et aux yeux d’autrui → influence négative sur la performance. Exemple : si une femme joue aux fléchettes avec des amis masculins, alors qu'un stéréotype dit que les femmes ont des difficultés à viser, le malaise qui s'ensuit a un impact sur ses facultés, si bien qu'elle risque effectivement de réussir moins bien. 47 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Lorsque des individus sont dans une situation dans laquelle un stéréotype négatif associé à leur groupe peut être utilisé pour interpréter leur comportement, ils peuvent ressentir une crainte de le confirmer (Steele & Aronson, 1995 ; Steele, 1997). Cette crainte, en retour, peut entraîner une diminution de leurs performances et les amener à involontairement confirmer le stéréotype négatif. La menace du stéréotype est donc une menace situationnelle, résultant de la présence simultanée de plusieurs éléments : 1. Un individu appartenant à un groupe stéréotypé 2. L’activation d’un stéréotype associé à son groupe 3. Une situation d’évaluation portant sur les caractéristiques stéréotypées c. Le contenu des stéréotypes Selon le modèle du contenu des stéréotypes de Fiske et al. (en 2002), il y a : Une prédisposition chez les individus à considérer certains groupes comme des alliés avec qui nous pouvons coopérer, et d’autres comme des ennemis avec qui nous sommes en compétition. C’est ce qui explique qu’on leur attribue des dispositions chaleureuses « warmth » (loyauté, amitié, sincérité) ou non. Simultanément, les individus considèrent certains groupes comme supérieurs ou inférieurs dans la hiérarchie sociale. Cette perception du statut social les conduit à attribuer de la compétence aux personnes de statut supérieur et de l’incompétence aux personnes de statut inférieur. 48 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 ➔ Il existe des stéréotypes mixtes (à la fois « chaleur » et « compétence ») Chacun de ces ensembles de groupes qui sont décrits par des combinaisons spécifiques de disposition chaleureuse (+ ou -) et de compétence (+ ou -), suscitent dans la société des préjugés d’ordre émotionnel «emotional prejudices» : - d’admiration (+/+ par exemple à l’égard des citoyens) - de dégoût (-/-par exemple à l’égard des personnes sans domicile fixe) - d’envie (-/+ par exemple à l’égard des riches) - de pitié (+/-par exemple à l’égard des personnes âgées) Certains préjugés peuvent aussi être vus comme des émotions liées à des tendances à l’action fort diversifiées. Exemple : certains groupes suscitent de la peur, d’autres de la colère ("ces immigrés qui prennent nos emplois"), d’autres du dégoût,… Deux illustrations de stéréotypes : l’âgisme et le racisme a. L’âgisme L’âgisme est : un ensemble de croyances, d'attitudes, d'institutions sociales et d'actes qui dénigrent des individus ou des groupes en fonction de leur âge chronologique. Il s’agit de stigmatisation et discrimination systématiques des individus à cause de leur âge. L’âgisme survient dans différent contexte : communication (hyperaccommodation, «baby talk »), emploi, logement, assurance, soins de santé,… Elderspeak (baby talk) : Langage simplifié adressé aux personnes âgées dont on suppose des troubles de compréhension. On pense qu’il pourrait aider à la compréhension mais peut être perçu comme dévalorisant pour la personne âgée en question. Il s’agit d’une accommodation de la parole – soit en raison de stéréotypes associés au vieillissement, soit en réponse à des besoins de communications réels qui fait que : o ton et intonation exagérés o grammaire simplifiée 49 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 o vocabulaire limité o débit lent Avantages : Répétition et élaboration sémantique bénéficieraient aux séniors Inconvénients : Réduction de la vitesse d’énonciation et appauvrissement grammatical : seraient perçus comme condescendants et réducteurs => renforcement des stéréotypes Elderspeakpeut contribuer à l’isolation sociale et au déclin cognitif L’âgisme à des conséquences à différents niveaux : b. Le racisme Il existe deux types de racisme : Le racisme traditionnel : racisme flagrant qui s’exprime, par exemple, par la ségrégation fondée sur la couleur de la peau. Le racisme moderne/symbolique : racisme subtil qui s’exprime indirectement et se fonde sur des raisons socialement acceptables. Il résulte souvent de la combinaison de valeurs morales traditionnelles d’un individu («seul le travail conduit à la réussite») et de l’affect négatif (tristesse, colère). racisme Exemple de racisme symbolique : dénonciation de plus en plus fréquente des mesures de discrimination positive (=comportement plus favorable aux membres d’autres groupes qu’aux membres de son propre groupe). 50 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Comment lutter contre les stéréotypes et la discrimination? a. L’hypothèse du contact (Allport, 1958) La théorie du contact ne porte ses fruits qu'à condition que quatre éléments soient réunis: l'égalité de statut, le contact coopératif, le soutien interpersonnel ( ou des autorités) et la présence d'un but commun. b. L’Union européenne (UE) dispose d’une législation interdisant la discrimination fondée sur six grands motifs, à savoir le sexe, l’âge, le handicap, la religion ou les croyances, la race ou l’origine ethnique, l’orientation sexuelle. c. L’effet Obama Il s’agit d’un évènement positif contre stéréotypique qui a permis de diminuer le nombre de discriminations entre les blancs et les noirs. Cfr. Moodle 51 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 7. L’apprentissage 7.1 Le conditionnement classique ou aussi appelée effet Pavlov En 1890, Ivan Pavlov étudie la fonction gastrique du chien et mesure (grâce à une fistule) les sécrétions salivaires en réponse à différents aliments. Pavlov se rend compte que les chiens commencent à saliver AVANT d’avoir l’aliment en bouche. Il décide d’investiguer plus en détail cette « sécrétion psychique ». ➔ On constate une réponse réflexe qui se déclenche à la présentation d'un stimulus spécifique. Expérience de Pavlov La première expérience de Pavlov a permis de voir que la prise de nourriture par un chien entraine la salivation. Il s’agit d’un processus automatique. La nourriture est un stimulus inconditionnel la salivation est une réponse inconditionnelle. Ensuite, Pavlov introduit un nouveau stimulus qui est le son d’un métronome. Lorsque le chien entend le son, il lève les oreilles, regarde autour de lui mais ne salive pas. Le métronome est un stimulus neutre (=qui n’engendre pas de réaction). Enfin, Pavlov active le son du métronome et donne à manger au chien dans un court délais. Après plusieurs répétitions, le chien a associé le son du métronome à la nourriture et dès qu’il entend celui-ci, il commence à saliver. Le son du métronome qui était au départ un stimulus neutre est devenu un stimulus conditionné, car il signale l’apparition d’un stimulus inconditionnel, dans ce cas la nourriture. 52 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 La salivation engendrée par le son du métronome (stimulus conditionné) est appelée réponse conditionnée. L’apprentissage par association L’association entre le bruit et la présentation de la nourriture est appelé apprentissage par association. L’apprentissage par association est : un processus par lequel un organisme apprend une nouvelle association entre deux stimuli - stimulus neutre - stimulus inconditionnel Après l’apprentissage par association, un stimulus acquiert la capacité d’évoquer une réponse qui est originellement évoquée par un autre stimulus (celui auquel on l’associe). ➔ Dans le cadre de l’expérience de Pavlov, la salivation du chien peut à la fois être une réponse inconditionnelle (lorsqu’elle est engendrée par la vue de la nourriture) mais elle peut aussi être une réponse conditionnée lorsqu’elle est engendrée par le son du métronome. Récapitulatif des définitions Stimulus inconditionnel (SI): Stimulus qui provoque un réflexe ou une réponse émotionnelle sans qu’il y ait eu apprentissage ou conditionnement Réponse inconditionnelle (RI): Réponse réflexe provoquée par un stimulus sans qu’il n’y ait eu d’apprentissage Stimulus neutre (SN): Stimulus qui, d’ordinaire, ne provoque pas de réponse réflexe ni émotionnelle Stimulus conditionné (SC): Stimulus auparavant neutre qui, à la suite d’une association répétée avec un stimulus inconditionnel (SI) provoque une réponse conditionnée (RC) Réponse conditionnée (RC): Réaction apprise déclenchée par un stimulus conditionné, qui se produit en raison de l’association répétée d’un stimulus neutre avec un stimulus inconditionnel Applications Le conditionnement classique se retrouve dans la publicité. Le conditionnement classique se retrouve en psychopathologie. 53 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Exemple : Après un accident de voiture, tous les sons, odeurs,… qui sont survenues durant celui- ci reste en mémoire. Les stimuli sont alors associés à l’accident et vont être réactiver dès que les sons, odeurs,… sont rencontrer à nouveau. Il peut aussi se retrouver dans l’activité physique et sportive Exemple : Une musique entrainante (SN) associé à la pratique de la course à pied (SI) libère de la dopamine, adrénaline, endorphine,… dès que l’on entend de nouveau cette musique (SC), nous avons envie de courir (RC). Enfin, application en kinésithérapie Exemple : Effectuer des exercices de relaxation (SI) dans un local de couleur verte (SN) plusieurs fois par semaine va permettre à notre cerveau d’associer cette couleur (SC) à une sensation de zenitude (RC). L’extinction L’expérience consiste à émettre un son « beep » et tout de suite après, un souffle d’air arrive dans nos yeux. Après quelque répétitions, nous fermons les yeux dès que nous entendons la sonnerie. Ensuite, le son est émis mais il n’y a plus d’air qui est soufflé. Lorsque notre cerveau à compris cette dernière information, nous arrêterons de cligner les yeux à chaque « beep ». Il y a une diminution de la réponse conditionnée. ➔ Si l’acquisition du conditionnement consiste à apprendre une réponse conditionnée, l’extension consiste à apprendre à inhiber cette réponse conditionnelle. ➔ Pour pouvoir éteindre la réponse conditionnée, il faut présenter de manière répétée le stimulus conditionné sans apparition du stimulus inconditionnel. ! L’extinction est différent de l’oubli, de l’effacement ou du désapprentissage. Il s’agit de remplacer un apprentissage par un autre. La rémission spontanée La rémissions spontanée : est le retour temporaire d’une réaction qui était « éteinte ». 54 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Généralisation et discrimination La généralisation du stimulus : on ne discrimine pas un stimulus d’un autre. Une diversité de stimulus vont engendrer la réaction observée. Exemple : dès que la cloche sonne, qu’il soit 10h, 11h, 12h,… Nous ressentons une sensation de faim. En revanche, la discrimination de deux stimuli est : lorsqu’on arrive à différencier deux stimuli entre eux. Exemple : un son aigu entraine une récompense et donc une salivation tandis qu’un son grave n’entraine aucune récompense. 7.2 Le conditionnement opérant Le conditionnement est : un processus qui reflète un changement de comportement, suite à l’obtention d’un renforcement ou de punition engendrée par son action. En 1948, Skinner est le premier psychologue à étudier systématiquement les effets des conséquences du comportement sur la répétition ou l’extinction de celui-ci. Son expérience consiste à entrainer des rats à « pousser des leviers ». Ces comportement ne font pas partie de la routine normale de l’animal. Il observe deux réactions différentes chez le rat, suivant le types de récompenses qu’il reçoit. Si pousser le levier donne de la nourriture au rat, il va apprendre à le pousser pour avoir à manger. Par contre, si en poussant le levier, le rat reçoit des décharge électrique, il va apprendre à ne plus le faire. Différence entre conditionnement classique et le conditionnement opérant Conditionnement classique: - Le comportement du sujet n’a pas d’effet sur le résultat → la présentation du stimulus inconditionnel ou du stimulus conditionné n’en dépend pas. - Le stimulus détermine la probabilité d’apparition d’un comportement. Conditionnement opérant: - C’est la conséquence/le résultat du comportement qui détermine la probabilité de son apparition. Renforcement et punition Le renforcement Le renforcement est : une augmentation de la probabilité d’une réponse /état/comportement Le renforcement peut soit être positif, soit négatif. L’obtention de quelque chose de positif (exemple : recevoir de la nourriture) entraine un renforcement positif. Le retrait de quelque chose de négatif (exemple : arrêt de la douleur) entraine un renforcement négatif. 55 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 La punition La punition est : une diminution de la probabilité d’une réponse/action/comportement L’obtention de quelque chose de négatif (exemple : induire de la douleur) est une punition positive. Le retrait de quelque chose de positif (exemple: ne pas pouvoir aller aux 24h vélo) est punition négative. ! positif et négatif n’a rien avoir avec la morale. Renforcements primaires et secondaires Les renforcements primaires sont : la nourriture, l’eau, le sexe, les caresses. Ils sont renforçant par eux-mêmes, associés au besoins physiologiques ou aux réflexes (nourriture, sommeil, attachement…). Les renforcements secondaires sont : l’argent, le biens matériels. Ils sont renforçant par la valeur qu’on a appris à leur attribuer. Les renforcements secondaires désignent tous les stimuli dont l'efficacité est due à un apprentissage. Ils correspondent bien souvent à un conditionnement classique (sifflet, voix du dresseur, etc.). Une bonne manière de distinguer les deux est de voir si le renforcement serait un renforcement pour un bébé. Si oui, renforcement primaire. Si non, renforcement secondaire. La dynamique de renforcement Fournir un renforcement pour chaque réponse correctement effectuée est ce qu’on appelle un renforcement continu. Il s’agit de la procédure la plus simple du conditionnement opérant. Exemple : à chaque fois que je ramène des bonnes notes de l’école, mes parents me félicitent. Cependant, dans la vie de tous les jours, il n’est pas fréquent d’obtenir des renforcements continus. Nous avons plutôt affaire à des renforcements intermittents ou partiels. Ceux-ci affectent quand même nos comportements car ils nous poussent à toujours donner le meilleur de nous-même dans l’espoir d’obtenir un renforcement. 56 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 La dynamique de renforcement intermittent se base sur 2 principes: a. Le rapport : basé sur le nombre de réponses émises par le sujet avant que le renforcement ne soit fourni. Il peut être fixe ou variable. o Le rapport fixe: renforcement fourni après un nombre fixe de réponses Exemple : toutes les 3 réponses sont correctes. o Le rapport variable: renforcement fourni après un nombre variables de réponses Exemple : le renforcement peut parfois se produire après 1 ou 2 réponses, parfois après 5, parfois après 10… b. L’intervalle est : le timing du renforcement suite à une réponse. Comme le rapport, il peut être fixe ou variable. o Intervalle fixe: renforcement fourni après un laps de temps fixe o Intervalle variable: Le renforcement est fourni après un laps de temps variable L’extinction dans le conditionnement opérant Pour rappel, dans le conditionnement classique, l’extinction consiste à présenter le stimulus conditionné sans le stimulus inconditionnel. Dans le conditionnement opérant, l’extinction consiste à ne plus faire suivre la réponse/action/comportement d’un renforcement 57 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Exemple : vous aviez l'habitude de demander à votre colocataire de vous rejoindre pour le souper. Les dernières fois que vous avez demandé, votre colocataire a dit non → vous cessez de l’inviter à vous rejoindre. Exemple : Vous aviez l'habitude de jouer à un jeu vidéo en particulier, mais les dernières fois que vous avez joué, il vous a semblé ennuyeux → vous cessez d’y jouer. 7.3 L’apprentissage vicariant Comment apprenons-nous des choses complexes, comme conduire? Se maquiller? L’apprentissage de chose complexe se fait par imitation et observation. Albert Bandura (psychologue américain) a mis en évidence que l’on pouvait apprendre indépendamment des conditionnements répondant et opérant, mais simplement par observation. La majorité des apprentissages sociaux se fait sur une base vicariante en observant le comportement des autres et les conséquences qui en résultent pour eux. La théorie sociale cognitive La théorie socio-cognitive intègre les dimensions d’apprentissage à l’environnement social et au comportent. Pour Skinner, l’environnement (renforcement et punition) détermine le comportement. Pour Bandura, il y a un déterminisme réciproque entre processus cognitif, comportements et environnement. Ils interagissent ensemble. Les comportements influencent également l’environnement, de même que les cognitions. Paradoxalement, Bandura dit aussi : « Si tout changement de comportement implique un changement cognitif, pour changer les cognitions, il faut agir sur les comportements». 58 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Dans la théorie sociale cognitive, le comportement n’est donc pas uniquement déterminé par ses conséquences mais aussi par l’anticipation de ses conséquences. Un changement de comportement n’est pas uniquement le résultat des contingences de l’environnement (renforcements-punitions) mais est aussi le résultats des représentations que nous avons de l’univers. Il y a une importance de la perception des contingence de l’environnement. « …l’apprentissage est inscrit dans des réseaux sociaux et […] les processus cognitifs servent de médiateurs puissants aux influences environnementales » Les interactions réciproques sont : les croyances de l’individu quant à ce qu’il pense être en mesure de faire ou d’obtenir s’il agit de telle ou telle façon. Celles-ci ont une influence sur ce qu’il choisit de faire (comportement) et avec quelle intensité d’effort il va le faire, elles entrainent des modification sur son environnement et elles influenceront aussi ses attentes. Expérience de la « poupée Bobo » Lors d’un expérience, un adulte violente une pompée devant un enfant. Lorsque l’enfant se retrouve seul dans la pièce avec cette poupée, il imite l’adulte et violente aussi la poupée. Il va même plus loin et frappe la poupée différemment, avec d’autres coups. Lorsque l’adulte avait un comportement agréable, l’enfant avait plus tendance à être plus doux avec. Lorsque l’adulte ignore la poupée, l’enfant faisait de même. Cette expérience montre que nous apprenons sur base d’observations et par imitation de modèles. Les modèles peuvent être nos parents, des personnes de films,… L’apprentissage par observation Une grande partie de notre apprentissage se fait par procuration au par modélisation sociale. Nous observons les comportements des autres ainsi que leurs conséquences et en fonction, nous ajustons notre propre comportement. L’imitation des modèle jugés comme « bons » est renforcée tandis que celle des modèles déviants est mise de côté. Cette observation joue un rôle très important dans le développement de la personnalité. 59 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 8. La personnalité L’échelle TIPI (Ten Item Personnality Measure) est une échelle qui permet d’évaluer certain traits de caractère sur une échelle de 1 à 7. Les traits sont : 1. extraverti-enthousiaste 2. critique-agressif 3. fiable-discipliné 4. anxieux-facilement troublé 5. ouverture à des expérience nouvelles et complexes 6. réservé-tranquille, 7. sympathique-chaleureux 8. désorganisé- négligent 9. clame-émotionnellement stable 10. conventionnel-peu créatif Pour calculer notre degré d’extraversion, il faut faire la moyenne des scores obtenus ! Ir -> 8 - n° de l’item La personnalité est : l’ensemble des façons de penser, de ressentir et de se comporter qui distinguent un être humain d’un autre et qui font son individualité; sa singularité. Quand on parle de personnalité, on évoque une certaine stabilité dans le temps. Un caractère peut se mesurer comme étant soit un trait ou soit comme un état. - Un trait est : un caractère qui a une tendance général à se comporter de la même manière dans le temps. Exemple : avez-vous tendance à être stresser - Un état est : un caractère qu’on observe sur une plus courte durée. Exemple : vous sentez-vous stressé à cet instant précis. ➔ Malgré cette notion de stabilité, la personnalité est considérée comme dynamique car certains traits peuvent changer au cours du temps et en fonction des évènements qu’on vit. 8.1 Les traits de personnalité – le modèle Big Five Les traits de personnalité sont : des caractéristiques personnelles qui permettent à l’individu de réagir de manière relativement constante aux exigences situationnelles et aux circonstances imprévues de la vie. La théorie des traits tente d’expliquer la personnalité et les différences individuelles en fonction de ces caractéristiques personnelles. 60 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Le modèle de la personnalité à Cinq Facteurs : les Big Five - Le modèle du Big Five permet de faire le plus large consensus. - Les 5 superfacteurs sont des tendances fondamentales et innées chez l’humain, sur lesquelles l’environnement à peu d’influence. a. L’ouverture Etes-vous toujours prêt à entendre de nouvelles idées et à essayer de nouvelles choses? L’ouverture est : un facteur important dans l’adaptation aux nouvelles situations. Les individus sont imaginatifs, intellectuellement curieux, larges d’esprit et à l’affût de la nouveauté. Le personnes avec peu d’ouverture sont des individus qui ont des champs d’intérêt plus restreints et qui aiment la routine. b. Le caractère consciencieux Pliez-vous toujours très soigneusement vos vêtements fraichement lavés avant de les ranger? Une personne perçue avec un score élevé de C est souvent perçue comme fiable et réfléchie. Une personne avec un score faible de C est souvent perçue comme peu fiable et paresseuse – mais elle se révèle aussi nettement plus spontanée et décontractée. La dimension C : - Inclut des traits comme l’ordre, la maitrise de soi et le zèle (=dévouement) 61 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 - Corrélée avec la santé (ex. les enfants peu consciencieux sont plus enclins à devenir fumeurs ou obèses à l'âge adulte (Hampson et al., 2006) - Prédit le rendement scolaire et professionnel (ex. les étudiants BAC1 les plus C tendent à obtenir les meilleurs résultats à la fin de leurs études (Lievens et al., 2003)) c. L’extraversion Que préférez-vous faire de vos soirées libres : sortir avec des amis ou bien rester tranquillement chez vous à lire ou à regarder un film? Il semble plus facile pour un extraverti de se trouver un emploi que pour un introverti. Les extravertis sont enclins aux comportements à risque, comme des relations sexuelles non protégées. d. L’agréabilité Les gens vous disent-ils que vous avez bon caractère, que vous êtes facile à vivre? Le trait d’agréabilité peut être comparé à l’altruisme et la compassion. Les personne avec un faible taux d’agréabilité montre une hostilité ouverte envers les autres. Ce sont des personnes froides, inamicales, chicanière et même parfois vindicative (=rancunière). La dimension A : - prédit la performance au travail et la capacité de travailler en équipe e. Névrosisme (N, instabilité émotionnelle) Si vous avez un verre de 250 ml qui contient 125 ml d’eau, direz-vous qu’il est à moitié plein ou à moitié vide? Les personnes avec un haut taux de névrosisme sont des individus pessimistes, enclins à voir systématiquement le côté négatif des choses. Ils ont une tendance à exagérer l’importance de tracas (que la plupart des gens trouvent anodins). La dimension N - corrélée avec la difficulté à maintenir des relations sociales (Rogge et al., 2006) - incapacité de coopérer (Stewart et al., 2005) - obstacle à l’apprentissage (Robinson & Tamir, 2005) L’utilité du modèle des cinq facteurs Le modèle Big Five demeure le cadre de référence principale en matière de personnalité. C’est un modèle valide, pertinent, utile tant en recherche et en clinique que dans le monde de travail. Certains chercheurs (Ashton et Lee) estiment qu’il devrait exister d’un sixième facteurs, celui d’honnêteté/humilité. Il existe des corrélation entre certaines mesures de personnalité dans l’enfance et des mesures effectuées à l'âge adulte (// les 5 facteurs sont déterminés très tôt dans la vie et demeurent stables au fil du temps). Notion de stabilité. 62 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 D’autres études révèlent qu’il existe des subtiles changements dans les 5 facteurs au cours de la vie adulte. o O, E et N diminuent avec l’âge o A et C s’accentuent jusqu’à l'âge de 70 ans environ Les résultats obtenus grâce au Big Five varient selon le pays dans lequel nous habitons, comme le montre ce schéma. Des recherches longitudinales ont également établi que les changements de personnalité se traduisent par des schémas prévisibles. Au fur et à mesure que les gens progressent de l'adolescence à la fin de la quarantaine, ils deviennent plus agréables, plus consciencieux et plus stables sur le plan émotionnel. Notre personnalité est sous l’influence de facteurs (cognitions, émotions,…). Il existe des influences distales et proximales. supp -> rôle du bagage génétique (partie innée) un facteur normatif : est une transition qui se passe de manière majoritaire Exemple : le deuil, l’école, la retraite, situation de guerre, pandémie 63 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Un facteur non-normatif : seulement certains individus en sont affectés dans la vie. Exemple : maladie chronique Can an old dog learn new tricks ? L'étude a cherché à déterminer si une intervention visant à accroître les capacités cognitives des personnes âgées modifient également le trait de personnalité qu'est l'ouverture à l'expérience. Les personnes âgées ont suivi un programme de 16 semaines d'entraînement au raisonnement inductif complété par des mots croisés et des grilles de sudoku hebdomadaires. Les changements de l'ouverture à l'expérience ont été modélisés à travers 4 évolutions sur 30 semaines à l'aide de modèles de courbes de croissance latentes. Les résultats indiquent que les participants à la condition d'intervention ont augmenté leur trait d'ouverture par rapport à un groupe témoin sur la liste d'attente. L'étude est l'une des premières à démontrer que les traits de personnalité peuvent changer grâce à des interventions non-pharmacologiques. ➔ L’ouverture à l’expérience est une variable dépendante ➔ La variable indépendante a un impact sur la VD. Les méthodes d’investigation de la personnalité La méthode typologique part du postulat que la personnalité est une unité organisée, structurée, hiérarchisée et qu’elle est réductible à un petit nombre de dimensions essentielles - les traits - dont on peut repérer la présence et le dosage chez tout individu. Le NEO Pi-R est un questionnaire de personnalité basé sur le modèle des Big Five. Il repose sur 30 facettes. Les études ont généralement montré que l’agréabilité et le caractère consciencieux étaient positivement corrélés avec un style de vie favorable tel que manger des fruits et des légumes. Le comportement alimentaire a donc un impact sur la personnalité. Le sport apporte aussi des modifications à la personnalité. Sport et personnalité 64 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Courneya a examiné les relations entre la personnalité et le comportement, les motivations, les barrières et les préférences en matière d’activité physique. ➔ Il en ressort que chaque dimension du « Big Five » était corrélée avec des motifs d’exercices théoriquement attendus. Par exemple, le névrosisme est négativement corrélé avec le plaisir à faire de l’activité physique. Cependant, les névrotiques préfèrent faire de l’exercice physique pour l’apparence et le contrôle du poids. Les extravertis pratiquent significativement pour le plaisir, la gestion du stress, l’aspect social et finalement pour l’aspect « santé » lié à activité physique. Le névrosisme est le plus souvent corrélé positivement avec les barrières à l’activité physique telles que le manque de motivation et le manque d’énergie, alors que le caractère consciencieux est le plus souvent négativement corrélé avec ces mêmes points. ➔ Toutes les dimensions du « Big Five » étaient en lien avec certaines préférences pour un contexte et une structure d’exercices. De ce fait, les personnes préférant exercer en groupe sont plus extraverties que celles préférant pratiquer seules. Les individus préférant pratiquer dehors sont plus ouverts à l’expérience que ceux préférant s’exercer à l’intérieur (fitness, centres sportifs). De même, ceux préférant la marche et le jogging sont plus ouvert à l’expérience que ceux pratiquant pour le contrôle du poids. Finalement, les sujets qui préfèrent les exercices aérobics sont plus agréables que ceux qui pratiquent dans une optique de contrôle de poids. Deux questions peuvent se poser pour tenter d’évaluer le lien entre personnalité et pratique sportive peuvent se poser. Question 1 : la pratique sportive modifie-t-elle la personnalité ? (les traits) Il existe peu d’études longitudinales qui permettent de répondre à la question. De manière générale, peu de changements sont observés. Cela peut s’expliquer par le fait que les grandes tendances de la personnalité se mettent en place très tôt. Question 2 : y a-t-il des traits de personnalité qui favorisent la réussite sportive ? (détection) 65 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Il y a une divergence des résultats obtenus mais sans doute que la réussite sportive (au plus haut niveau) est associée à des traits de personnalité. Il existe des trait communs aux experts, indépendamment du sport comme : - L’endurance psychologique - Le contrôle de l’émotion - La résistance psychologique - La compétitivité De plus, il existe des traits plus spécifique en fonction de la discipline pratiquée : ! Les exigences de la discipline « sélectionneraient » les individus possédant ces traits nécessaires à la performance Les athlètes qui participent à des compétitions nationales ou internationales sont moins névrosés et plus consciencieux et agréables que ceux qui participent à des compétitions de club ou régionales. Les athlètes démontrent constamment des niveaux d'extraversion plus élevés que les non- athlètes et certaines études ont observé que les athlètes (en plus d'être plus extravertis) ont des niveaux plus élevés de stabilité émotionnelle et sont plus ouverts à de nouvelles expériences. En 2006, Rhodes et Smith ont démontré que l’activité physique a une association positive moyenne avec l'extraversion (r = 0,23), une association positive moyenne avec la conscience (r = 0,20) et une faible association négative avec la névrose (r = -0,11). 8.2 Traits de la personnalité versus Type de personnalité L’étude du type de personnalité consiste en une approche catégorielle. L'approche catégorielle suppose que tous les membres d'une catégorie soient homogènes, que les limites entre classes soient précises et qu'un individu ne puisse pas appartenir à deux catégories distinctes (mutuellement exclusives). Il existe donc des «catégories d’individus ayant en commun une ou plusieurs caractéristiques hétérogènes entre elles ». a. Le type A Le « A » est défini comme une personnalité impatiente, vivant dans la compétitivité, pouvant être agressif, qui a un besoin de reconnaissance sociale et à un désir de réussite. Ces caractéristiques sont en parties favorisées par l’environnement culturel (occidental) et professionnel (métiers qui encouragent à la réussite). On peut faire un lien entre le type A et les maladies de types coronariennes. Les personnes de type A présentent un risque élevé (facteur de risque) d’apparition d’infarctus du myocarde, d’angine de poitrine la maladie, d’hypertension ou d’artériosclérose. 66 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 - Risque de mortalité entre 25 et 30% chez les Typa A, contre < 10% pour les autres. - Prédiction de cardiopathies après 10-12 ans. D’autres études plus récentes, prétendent que le type A est considéré comme étant un facteur de pronostic (risque d’aggravation chez sujets déjà malades). Les perspectives actuelles sont : - Niveau de corrélation faible: r =.15 - Prédictif spécifiquement si sujets jeunes, en bonne santé au départ - Type A = style comportemental nocif mais peu spécifique (lié à autres problèmes de santé : digestifs, respiratoires - L’élément le plus prédictif est l’hostilité. L’hostilité L’hostilité est un élément plus spécifique que le type A (sous-facette) mais qui est nettement plus prédictif des risques d’apparition des risques cardiovasculaire car il a un taux de corrélation plus élevé que le type A. - Elévation BP et récupération plus lente - Elévation cholestérol - Augmentation du risque: 3 fois plus de probabilité de développer une crise cardiaque Pour mesurer le niveau d’hostilité, on se base sur plusieurs composantes tel que : - La composante cognitive : croyances négatives en la nature humaine - La composante affective : colère, ressentiment, mépris - La composante comportementale : manifestations d’agressivité, d’impatience Les modèles qui permettent d’expliqués les comportements des personnes qui présentent un haut taux d’hostilité sont : - Psychobiologiques o Interprétation cognitive particulière de l’environnement => réacction exagérée des systèmes cardio-vasculaire, neuroendocrinien => fragilisation des organes (ex. rétrécissement des artères) - Psycho-sociaux o Individus qui reçoivent peu de support social (leurs comportements limitent leur réseau) o Individus qui bénéficient moins de ce support (car interprété comme moins empathique) o Individus qui provoquent des situations conflictuelles (par une interpréta[on exagérément négative des intentions d ’autrui) ! Les deux modèles ne sont pas exclusifs mais complémentaires L’hostilité est liée à autres pathologie comme l’asthme, l’arthrite, les migraines b. Le type D (expérience faite à Louvain-la-Neuve) Le type D évalue des situation peu claires/ambiguës comme causant plus de détresse émotionnelle. Seul les situation extrêmement négatives entrainent les même réactions chez les individus de type D que chez les autres. Chez les personnes de type D, on observe la présence combinée de : 67 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 - Une affectivité négative : États émotionnels négatifs subjectifs: inquiétude, colère, peur,... - Une inhibition sociale : Restriction de l’expression des émotions et des comportements pendant les interactions sociales. Le type D est sous l’influence du biais d’interprétation. En effet, le type D évaluent les situations peu claires/ambiguës comme causant plus de détresse. Seules les situations clairement négatives entraînent le même niveau de détresse chez les non type D et ce biais augmente la vulnérabilité au stress perçu pour type D. 8.3 Les théories implicites de la personnalité Les théories implicites de la personnalités sont les théories, non scientifiquement fondées, auxquelles chacun a recours pour se juger lui-même ou autrui, pour expliquer et prédire son comportement ou celui des autres. Elles sont caractérisées par une tendances d’expectations généralement non verbalisées et non conscientes à présumer l’existence d’une relation entre les différentes caractéristiques de la personne perçue. ́ des co-occurrences entre les traits La théorie que le psychologue amateur se fait de la probabilité qu’il utilise pour percevoir et décrire autrui ou lui-même. Les traits qu'une personne perçoit comme caractéristiques d’elle-même ou des autres, ainsi que les croyances qu'elle a concernant les traits qui vont ensemble et ceux qui ne vont pas ensemble. L’effet de halo est : la tendance à surestimer certaines qualités d’une personne en raison d’une qualité connexe. Si un trait positif ou socialement désirable est attribué à autrui, il y a une forte probabilité pour que beaucoup d’autres le soient aussi. En d’autre mots, c’est une erreur de perception qui consiste à se faire une idée générale de la personne à partir d’un seul de ces caractères. Biais de confirmation qui s’applique à des personnes isolées mais aussi à des groupes. 68 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 9. Sentiment d’efficacité personnelle - Le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) est : une croyance qu’à une personne en ses compétences à réaliser une action ou à atteindre un objectif. « Sentiment d’efficacité personnelle » à plusieurs synonymes comme : sentiment de compétence, compétence perçue, auto-efficacité, efficacité personnelle, croyances d’efficacité. - L’estime de soi est : une évaluation de la valeur personnelle. ! l’estime de soi est différente de l’aptitude. - La confiance (en soi) est : un acte d’être capable de prédire un évènement (son propre comportement ou celui des autres); c’est une croyance mais qui ne précise pas nécessairement sur quoi porte la certitude. Exemple : un étudiant peut être très confiant qu’il va rater ses examens. Le sentiment d’efficacité personnelle est un élément important dans l’apprentissage car c’est un facteur cognitif qui a un impact dans : o La régulation/choix de comportements (motivation) o La façon dont nous abordons les défis (persévérance) o L’atteinte d’objectifs (performance) Haut taux ou faible taux de SEP Une personne avec un fort SEP : o Croyance que ses objectifs sont accessibles o Vision positives de défis, envie de maitriser de nouvelles tâches o Engagement positif dans les activités choisies o Elle se remet facilement des échecs Une personne avec un faible SEP : o Evitement des tâches difficiles vues comme menaçantes o Doute de ses capacités à réussir o Tendance à se concentrer sur les échecs et les résultats négatifs o Perte de confiance en ses capacités si elle rencontre des échecs Peu importe que l’on soit une personne avec un faible ou important sentiment d’efficacité personnelle, la situation est un cercle vicieux. Les personnes ont une vision biaisée de la réalité des situations vécues. Une personne avec un fort SEP, se remettra vite des échecs et aura donc l’idée que tous ses objectifs sont accessibles même si elle vient d’échouer. En revanche, un personne qui a peu de SEP va perte toute confiance en elle si elle échoue une tâche. A l’avenir, elle aura tendance à éviter toutes les tâches qui lui ont déjà posé problème ou qui lui pose problème. 69 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Les sources du SEP Le sentiment d’efficacité personnelle est quelque chose que l’on peut développer et améliorer avec le temps. Néanmoins, il repose sur 4 principales sources d’apprentissage. a. Les expériences actives de maitrise L’expérience active de maîtrise est une des sources les plus influentes sur la croyance en l’efficacité personnelle car elle est fondée sur la maîtrise personnelle des tâches à effectuer. Plus un individu vivra un succès lors de l’expérimentation d’un comportement donné, plus il sera amené à croire en ses capacités personnelles pour accomplir le comportement demandé. Le succès, lorsqu’il n’est pas trop facile, renforce la croyance en l’efficacité personnelle alors que les échecs réduisent ce sentiment. Les expériences actives de maitrise ne peuvent avoir lieu si l’individu ne se fixe pas des objectifs proximaux. Un objectif proximal est : o Un objectif précis o Qui représente un défi modéré (pousser la personne au-delà de ses limites mais pas à l’extrême) o Qui n’est pas trop difficile à atteindre dans un cours laps de temps Pour obtenir les meilleurs succès, il est recommandé de ne pas utiliser des objectifs formulés de façon générale (applicables à tout le monde) et loin dans le temps. Ne pas se fixer d’objectifs du tout ne permettra pas à l’individu de développer son SEP. Utiliser les expériences actives de maitrise pour développer son SEP se fait par progrès graduels. Elles favorisent à la fois la performance et l’intérêt de l’individu par rapport à la tâche et met plutôt l’accent sur l’apprentissage/la maitrise plutôt que sur le résultat (=performance). b. Les expériences vicariantes L’expérience vicariante ou l’expérience indirecte consiste en un apprentissage qui repose sur le phénomène des comparaisons sociales, c’est-à-dire sur l’observation. Il résulte de l'imitation par l'observation d'un pair qui exécute le comportement à acquérir. L’apprentissage vicariant ou par modelage se fait donc par observation. Celle-ci se fait de manière réfléchie et active d’un modèle. L’individu est très concentré (phase d’attention) pendant la période où il observe pour retirer toutes les règles sous-jacentes au(x) comportement(s) observée(s) (phase de rétention), pour par la suite pouvoir reproduire au mieux le comportement (phase de reproduction). Les expériences vicariantes permettent de à l’individu non seulement de reproduire les comportements observés, mais aussi de les dépasser. L’observateur peut adapter et améliorer ce qu’il voit en fonction de ses propres expériences et contextes. ! L’apprentissage vicariants n’est pas un simple mimétisme car il va au-delà de la simple reproduction. Les expériences vicariantes sont adaptées à différents niveaux d’apprentissage et à différents contextes. Que l’on soit novice, intermédiaire ou avancé, nous pouvons apprendre par modelage lors d’un cours de sport, de mathématiques, une compétitions ou encore lors d’une rééducation. 70 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 L’individu peut observer un modèle compétent (un expert), des pairs ou encore soi- même (=auto-modelage) grâce à des vidéos, enregistrement audio qui lui permette d’identifier ses propres erreurs, apprendre de ses réussites dans le but d’améliorer ses performances. ➔ L’observation est très utilisée chez les sportifs de haut niveaux blessés qui ne peuvent plus s’entrainer. Le fait d’observer les autres s’exercer ou de regarder des vidéos de leurs propres expériences leur permettent de maintenir leur niveau. - L’observation d’un modèle compétent Un modèle compétent peut être un coach, un professeur, un sportif avec un « statut », un parents, un influenceur,… Exemple : dans le sport on peut faire des observations sans action et aussi des observations avec la réalisation de l’action en parallèle. Ces derniers types d’observations peuvent être divisées en trois catégories : o Objective view : l’apprenant est devant le modèle lors d’une démonstration (en temps réel) o Subjective view: l’apprenant est placé derrière le modèle exécutant la compétence à apprendre o Looking glass view: le modèle et l'apprenant se font face (comme dans la vue objective), mais le modèle présente une image en miroir de la compétence à apprendre, par rapport aux mouvements requis Exemple: si le modèle lève le bras droit, l’apprenant lève simultanément son bras gauche. Dans le cadre des expériences vicariantes, l'action maîtrise et l'action coping sont deux types de comportements observés chez les modèles, qui influencent l'apprentissage par observation. L’action maîtrise : L'action maîtrise se caractérise par une démonstration fluide et optimale dès le départ. Le modèle exécute les compétences de manière parfaite et sans difficulté apparente. Cette démonstration montre aux observateurs comment réaliser une tâche de manière idéale, en mettant en avant la maîtrise totale de la compétence. L’action coping : L'action coping, en revanche, souligne la difficulté à exécuter les compétences. La démonstration évolue progressivement vers une réalisation fluide et optimale. Les modèles expriment de la confiance et montrent de la persévérance dans les tâches qu'ils effectuent. Lorsqu’on compare les résultats obtenus suivant que l’individu ait observé un modèle maitrise ou un modèle coping, on remarque que l’individu obtient des meilleurs scores grâce à l’apprentissage par un modèle coping. Les scores plus élevés sont notamment du au développement d’un SEP plus élevé et grâce au développement d’un plus grand intérêt envers l’activité. En général, les modèles experts vont agir autant par l’action que par la parole (description des gestes). Ces modèles ajoutent généralement quelques mots (ou une phrase) qui indiquent sur quoi porter son attention, qui viennent soutenir la démonstration du modèle (décrire les gestes réalisés, et expliquer leurs fonctions), qui rappellent le nom d’un mouvement, d’un 71 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 enchainement, d’un concept. Ils peuvent le faire avant, pendant ou après l’action qu’ils exécutent. Cependant, des études ont remarqué que le dire avant était plus favorable. c. La persuasion verbale La persuasion verbale signifie qu’à travers des suggestions, des avertissements, des conseils et des interrogations, les participants peuvent être amenés vers la croyance qu’ils possèdent le potentiel pour effectuer avec succès le comportement qui, autrefois, les embarrassait. Les croyances générées de cette façon sont d’ampleur plutôt faible lorsqu’elles sont utilisées seules, compte tenu du fait que les participants ne sont pas amenés à vivre une expérience. De plus, les résultats peuvent être influencés par des facteurs tels que l’expertise, la crédibilité et l’attrait exercé par la personne ressource. Le concept de feed-back vient de cette source d’apprentissage. De manière générale, les critiques dépréciative vont abaisser le SEP tandis que les critiques constructives ou renforcements maintiennent et soutiennent, voire élèvent le SEP. Un paramètre qui influence l’efficacité de la persuasion verbale est la crédibilité du modèle. En effet, l’impact de l’intervention sur l’individu dépend de la confiance de celui-ci envers la personne qui exprime le feedback. Cette confiance dépend du/de : o niveau d’expertise du mentor o la crédibilité perçue Un autre paramètre qui influence la persuasion verbale est la dissonance. La dissonance est : l’écart entre ce qui est dit à une personne et ce qu’elle pense de ses capacités. Les persuasions verbales qui diffèrent fortement des jugements des personnes peuvent être crédibles lorsqu’elles font référence à des objectifs à long terme (e.g., comme lors d’un début de préparation d’un marathon où on rappelle l’évolution des objectifs à atteindre). d. Les états physiologiques (émotionnels) et affectifs Les états physiologiques et émotionnels jouent un rôle dans le sentiment d’efficacité personnelle. Lorsqu’une personne associe un état émotionnel aversif (exemple : l’anxiété) avec une faible performance dans une tâche donnée, cela peut l’amener à douter de ses compétences personnelles pour accomplir ce comportement et ainsi conduire à l’échec. Inversement, si la personne n’est pas perturbée par un état physiologique et émotionnel aversif, elle sera plus enclins à croire au succès et l’amènera donc à de meilleurs performances. Exemple : le stress d’avant match chez les athlètes peut être un réaction normal ce qui prouve que le niveau d’activation est optimal. C’est du « bon » stress. Cependant, il peut chez certaine personne être une réaction inadéquate, qui empêche la personne d’être à son meilleure niveau. ➔ Des individus avec un SEP élevé pour l’activité physique considèrent l’activation comme un facilitateur stimulant, par rapport aux personnes avec un faible SEP qui la regardent comme un affaiblissement Exemple : au cours de leurs efforts physiques prolongés, les marathoniens de haut niveau utilisent leurs sensations corporelles comme information, afin d’ajuster leur allure, pour éviter le risque d’épuisement physique ou de blessure. 72 LFSM1107 – STECKER Flavie – Q1 2024 Exemple : les personnes novices en course à pied perçoivent les sensations découlant de l?