Principes de la communication PDF

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This document discusses the fundamentals of communication, exploring various aspects like the importance of communication in human interactions, emotional and psychological aspects, and the role of language. The text examines the complex nature of communication and highlights its roles in individual and societal context.

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Principes de la communication - glossophobie : peur de parler en public Nous sommes des communicants et ce très tôt. Nous manifestons des émotions même sur ce qui n’est pas un acte de communication intentionnel. Les conduites de communication sont riches, précoces et subtiles. Elles passent par pl...

Principes de la communication - glossophobie : peur de parler en public Nous sommes des communicants et ce très tôt. Nous manifestons des émotions même sur ce qui n’est pas un acte de communication intentionnel. Les conduites de communication sont riches, précoces et subtiles. Elles passent par plusieurs canaux : odorat, toucher, voix, regard … Ces interactions précoces ont une importance cruciale pour l’équilibre a ectif et le développement social, intellectuel de l’enfant. Même, bien nourri, l’enfant privé de contacts connaît de graves troubles (cf Psychanalyste Spitz, la première année de la vie de l’enfant) Avec l’accès au langage, nos capacités communicatives se trouvent démultipliées, il est alors possible de conserver, de questionner, de raconter ou créer des histoires… En croisant les données issues de la préhistoire, de la linguistique, des neurosciences ; on admet que le langage articulé serait apparu il y a environ 2 millions d’années La nécessité d’une ré exion sur la communication est d’autant plus nécessaire que le terme de « communication » est polysémique, magique, inquiétant et complexe. - Magique : elle semble partout. On ne peut plus rien faire sans elle. Elle semble essentielle dans les sociétés aussi complexes que les nôtres, elle semble être la clef de bien des problèmes. Il est vrai que beaucoup de situations problématiques résultent de problème de commutation. - Inquiétante : nous en sommes très dépendants, elle est partout. La multiplication des informations associée à la rapidité de leur di usion peut mettre le récepteur dans une sorte de passivité et de consommation somme toute assez super cielle. Peu de ré exion, peu d’analyse. I - La communication : une notion complexe Le terme « communication » désigne aussi : - le fait ou l’action de communiquer - Le procédé de communication ou la technique - La chose communiquée ou le message - Un lien entre deux lieux - Un entretien téléphonique - Les relations publiques Si nous analysons la façon dont nous employons le verbe « communiquer », deux sens au moins apparaissent : - Je « communique quelque chose à », cela signi e que l’information préexiste et que le destinataire est un simple récepteur. Celui qui informe détient quelque chose que l’autre n’a pas, une forme de pouvoir en quelque chose, inégalitaire. La situation est dissymétrique. - Je « communique avec », l’information n’est plus préexistante mais le résultat d’un échange. Pour communiquer et construire un dialogue, il faut vouloir écouter. La communication implique donc une perte de pouvoir. Dans la communication, je reconnais sa parole, je la prends au sérieux, je le reconnais comme mon égal. La communication est un acte qui fait exister une relation. Etymologiquement, communicare : il y a l’idée d’une rencontre entre les personnes. Communiquer, c’est créer des ponts entre des mondes, des peuples… C’est aussi transmettre des informations et donc aider à la di usion de la connaissance. fl ff ff fi fi ff fl Dominique WOLTON, informer n’est pas communiquer Il estime que la communication est rationnelle et sérieuse. La communication est toujours soupçonnée de séduction et de manipulation. Faut-il pour autant privilégier l’information à la communication ? Sa thèse est que la communication est plus complexe que l’information : 1. La communication se fait avec et donc nécessite l’autre. Pas l’information. L’information existe même si nous n’allons pas la chercher. Et avec l’autre, il faut s’entendre… 2. Comment comprendre la dévalorisation de la communication, la critique permanente qui en est faite alors que nous ne cessons de vouloir communiquer ? Il y a là comme un décalage, une contradiction di cile à expliquer. Décalage entre le discours porté sur elle et la réalité des pratiques 3. Pourquoi opposer information et communication alors que l’information est sous-tendue par une projet de communication ? L’information est faite pour être délivrée, communiquée même si elle peut exister dans l’être. Certes, information et communication sont inséparables : pas de communication sans échange d’informations, mais l’essentiel demeure la communication. « La communication, c’est la question de l’autre » D.WOLTON Ia - Les messages sont ambigus Formuler des messages clairs et explicites n’est pas si évident que cela. La polysémie des termes contribue à cette ambiguïté. Le mot « Etat » ou « communication » peut désigner des choses très di érentes. La pluralité des signi cations a été mise en évidence par la sémiologique qui naît début XXe. Nos propos sont souvent porteurs d’une multiplicité de sens. Ib - Le récepteur n’est pas passif Toutes les recherches sur le sujet montrent que l’attention du lecteur, de l’auditeur est sélective. Il arrive de décrocher, de perdre le l. Une partie de l’information est donc perdue. On perd aussi cette attention sélective tel que l’émetteur et le récepteur du messages ont rarement les mêmes centre d’intérêt et préoccupations. Celui qui parle estime dire des choses importantes alors que l’écoutant peut juger le sujet mineur ; d’où les malentendus. Ic - La forme rejaillit sur le contenu Un même message provoquera des réactions diverses s’il est demandé avec un sourire, dans une note … De même un mêle texte dans une revue prestigieuse n’aura pas la même force que dans une revue mineure. Dès lors la maîtrise de l’expression orale ou écrite, l’art de l’argumentation constituent des éléments essentiels de la communication. ffi fi fi ff Id - les enjeux implicites - La transmission d’information - Défendre l’image de soi - Chercher à in uencer autrui - Rechercher le contact pour le contact Les communications interpersonnelles sont imbriquées dans des relations de pouvoir, des rites, des inventions. C’est aussi l’image de son qui peut intervenir lorsque l’un des interlocuteurs est mis en di culté. D’où des réactions d’agressivité, d’amour propre… Pour WOLTON, le problème majeur dans notre société est le développement d’une information pléthorique et protéiforme, sous l’impulsion des technologies de l’information et de la communication ,au détriment de la communication. Cette « déferlante informationnelle » complique les relations au lieu de la favoriser. La communication verbale se passe à 6 niveaux : - ce que l’on veut dire - Ce que l’on dit - Ce que l’autre entend - Ce que l’autre écoute - Ce que l’autre comprend - Ce que l’autre répète La complexité de la communication selon WEBER : Première schématisation de la di culté pour un émetteur de transmettre une intention de message à un récepteur ; il met en évidence les sources possibles de malentendus dans la communication : - Ce que je pense - Ce que je veux dire - Ce que je crois dire - Ce que je dis - Ce que vous voulez entendre - Ce que vous entendez - Ce que vous croyez comprendre - Ce que vous voulez comprendre - Ce que vous comprenez Si la communication est omniprésente, c’est un art di cile. Les échanges sont souvent inégalitaires, les enjeux multiples, le répéteur par toujours attentif et le message pas toujours explicite. La prise de conscience de biais de communication peut permettre de mieux la maîtriser II - Les facteurs : théories de la communication Pour les premiers théoriciens, la communication se limité au transfert d’une information entre une source et une cible. C’est un système linéaire. On parle de conception télégraphique de la communication LASSWELL, s’intéresse surtout à la communication de masse et à la propagande politique 1927 ; il publie propaganda dans lequel il tire les leçons de la guerre 14-18. Les moyens de di usion apparaissent comme des instruments indispensables à la gestion gouvernementale des opinions. ff ffi fl ffi ffi Il conçoit un paradigme Qui ? On analyse, en particulier, la motivation qui les pousse à communiquer. L’intention ? Dit quoi ? Analyse de contenu. De quoi s’agit-il ? Par quel moyen ? Ensemble des techniques utilisées pour di user l’information à un instant donnée dans une société donnée. A qui ? Analyse du public. Cette étude introduit des variables permettant de spéci er ces public; Avec quel e et ? Analyse des e ets pour mesurer et évaluer l’in uence du message sur l’audience. Emetteur - Message - Médium- Récepteur - Impact L’intérêt du modele de LASSWELL est principalement de mettre l’accent sur la nalité et les e ets de la communication. Ce modèle reste une référence en matière de communication de masse. SHANNON s’est penché sur les problèmes de la transmission de l’information et a élaboré une théorie de l’information. Cette théorie présente un schéma de la communication qui peut s décomposer en di érents éléments : émetteur - encodage - message- décodage- récepteur A la même époque, WIENER modi e ce schéma linéaire en ajoutant des éléments de régulation : le feed back. - Emetteur : un individu, un animal, une machine … - Récepteur : le destinataire qui reçoit le message - Message : ce que l’on véhicule par le texte, le geste … - Référent : se rapporte à tous les éléments de contexte ou de la situation qui ont amené l’émetteur à formuler son message - Canal : voie ce circulation des messages - Code : processus de codage correspond à la transformation d’une information en signes repérables. Le processus est possible si le récepteur perçoit et identi e les signes et comprend les règles qui les combinent - Bruits : tous les phénomènes parasites qui vont dénaturer le message et rendre sa compréhension di ciles L’analyse transactionnelle - Crée par Eric Berne en 1950 - L’idée essentielle est que dans nos relations avec autrui nous nous situons toujours dans un état psychologique donné, appelé « état du moi »: - L’état Parent (P) caractérisé par l’attitude de jugement moral et de protection. Deux sous-états donc : un qui juge, réprimande, menace, perçu comme négatif et le parent nourricier qui rassure, protége, vient en aide - L’état Adulte (A) se manifeste par des comportements rationnels, logique, raison. Il cherche à s’informer, résout les problèmes, prend des décisions - L’état Enfant (E) caractérise les comportements pulsionnels et de soumission à la norme parentale. Il comporte trois sous-états : - L’enfant libre qui représente le côté spontané, authentique et indépendant , perçu négativement s’il laisse libre cour à son égoïsme ou son sans-gêne. - L’enfant adapté qui modi e son comportement sous l’in uence parentale perçu négativement en cas de suradaptation - L’enfant rebelle qui résiste à la soumission que veut lui imposer autrui, perçu négativement même s’il peut être à l’origine de changement positifs; Il ne s’agit pas de l’âge de la personne, raison pour laquelle il met des majuscules à ces états. Une même personne peut selon les circonstances changer de comportement, comme si plusieurs personnages coexistaient en lui. ff ffi ff fi ff fi fl ff fl fi fi fi ff La communication a d’abord été conçue comme le simple transfert d’une information depuis une source à une cible qui la reçoit. Le transfert d’informations s’y e ectue sous la forme d’un signal codé, envoyé par un émetteur et décodé par un récepteur en tenant compte des phénomènes parasites qui viennent le brouiller. C’est une conception très mécaniciste qui met en scène de simples entités qui envoient ou reçoivent sans états d’âme des messages indi érenciés. On fait comme si « passe-moi le sel » ou « je t’aime » ne faisait guère de di érence. C’est pourquoi di érents ajouts ont été apportés pour enrichir le modèle. La notion de message est devenue plus concrète : on a évoque l’importance du contenu. On a a né la notion de condé en distinguant les niveaux linguistiques et culturels. Une transformation importante est intervenue lorsque le récepteur a perdu de sa passivité grave à l’introduction de la notion de « feed-back », désirant la réaction du récepteur au messages et son retour vers l’émetteur. L’accent est mis sur la notion d’interaction qui introduit l’idée d’action en retour et circularité dans le processus de communication III - Les fonctions du messages Selon Jakobson Il tente de monter que tout message remplit plusieurs fonctions qui peuvent se hiérarchiser autour d’une fonction fondamentale. Avec lui nous passons à une conception fonctionnaliste et dynamique de la communication - Emetteur : fonction expressive : centrée sur l’émetteur du message et va exprimer l’attitude de l’émetteur à l’égard du contenu du message. Le message expressif porte la marque de la subjectivité de l’auteur. - Récepteur : fonction conative : orientée vers le destinataire. Le message vise à exercer une action sur le récepteur. Une fonction qui domine quand l’objectif est de produire un e et sur le lecteur (instruire, séduire, in uence…) - Référent : fonction référentielle : centrée sur le référent. Elle est présente lorsque des informations ne prennent sens qu’en fonction de la situation. (chuchoter dans un lieu de culte est une marque de respect pour le caractère sacré du lieu) - Canal : fonction phatique : désigne tout ce qui dans le message sert à établir et à maintenir le contact. Ces expressions servent à attirer l’attention de l’interlocuteur ou à s’assurer que l’attention en se relâche pas. L’objet de ces échanges, souvent nuls sur le plan de l’information, exprime le désir de maintenir le contact avec l’interlocuteur - Code : fonction métalinguistique : centrée sur le code. Elle vise à donner des explications sur le code et l’utilisation. Elle se réfère aux mots ou à tous les signes qui vont être le support de la communication. Les interlocuteurs véri ent qu’ils ont recours aux mêmes codes, au même lexique… - Message : fonction poétique : met en évidence le côté palpable des signes. Tout ce qui dans un message apporte un supplément de sans par le jeu de la structure des signes relève de la fonction poétique. Elle est très présente lorsqu’on privilégie la forme Ces six fonctions ne s’excluent pas l’une l’autre, elles sont d’une façon plus ou moins privilégiée, présentes dans toute communication. Il faut alors être en mesure de discerner la fonction prépondérante pour saisir la nalité de la communication. Si ses fonctions se superposent, les fonctions pratiques et multilinguistiques sur superposent. ff fl fi fi ff ff ffi ff ff Empathie et la communication Des recherches montrent que les émotions jouent un rôle essentiel dans les relations interpersonnelles et dans la communication a ective avec autrui. L’empathie opère du cote de celui qui écoute ; elle correspond à la capacité d’être ouvert à ce qui exprime l’interlocuteur, à le percevoir sans déformation, à ressentir et comprendre l’expédient ce qui est la sienne, telle qu’il la vit. L’empathie n’est pas synonyme d’identi cation, car bien que pénétrant dans l’univers mental d’autrui en pensée, il n’ a pas de confusion entre soi et l’autre. L’empathie émotionnelle, elle, se déclenche dans les situations de face à face, de vis-à-vis ; elle passe par les corps en présence, car le corps n’est pas qu’un corps, il est également langage. Elle suppose donc une résonance. Disons qu’en matière d’empathie émotionnelle, nous avons tendance à être a ectés, autrement dit, à entrer en résonance émotionnelle avec autrui. Beaucoup de di cultés dans les relations sont dues à un manque d’empathie dont les causes sont variables : désintérêt, indisponibilité, regard négatif sur autrui, a ects di ciles à supporter comme la sou rance qui font parfois l’objet de mécanisme de défense et de rejet… L’empathie cognitive, c’est ce que fait, par exemple, l’enseignant quand il s’adresse aux élèves. Car pour transmettre, il faut avoir pris la mesure du niveau de réception de celui chez qui l’on souhaite faire écho. Elle permet de comprendre les émotions d’autrui sans les partager. Serge Tisseron va distinguer 3 formes d’empathie : Il donne souvent l’exemple des étudiants en médecine envoyés dans les services d’urgence. - Face aux malades qui sou rent, certains sont submergés par leur empathie a ective et s’évanouissent - D’autres, n’écoutant que leur empathie cognitive, ignorent les patients qui se plaignent sans avoir de pathologie grave et se concentrent sur les cas urgents - Ceux dont l’empathie est mature prennent le temps de rassurer les premiers patients, et leur expliquent que d’autres ont besoin d’être soignés avant eux La congruence Cela concerne celui qui s’exprime et qui désigne l’accord qu’il y a entre ce qu’il ressent, ce qu’il pense et ce qu’il dit. Carl Rogers, psychologue, a montré que la congruence est une des conditions d’une « bonne » communication : son absence introduit de la confusion et brouille les échanges. La communication : un pouvoir Celui d’agir et de faire agir. Austin s’est intéressé aux énoncés dit performatifs. Un énoncé performatif, par le seul fait de son énonciation, permet d’accomplir l’action concernée : il su t à un président de séance de dire « Je déclare la séance ouverte » pour ouvrir la séance. L’énonce performatif s’oppose donc à l’énoncé constatait qui décrit simplement une action dont l’exécution est, par ailleurs, indépendants de l’énonciation : dire « J’ouvre la fenêtre » ne réalise pas, ipso facto, l’ouverture de la fenêtre, mais décrit une action. L’énonce performatif est donc à la fois manifestation linguistique et acte de réalité. Dire, c’est donc agir et faire agir. ff ffi ff ff ff ffi ff fi ffi ff IV - la communication non verbale La communication non verbale n’est pas simplement un comportement archaïque utilisé par ceux qui n’ont pas accès au langage. Elle conserve chez l’adulte une grande importance. La recherche sur la communication non verbale s’est beaucoup développée dans les années 50 avec les travaux de R.Birdwhistell sur les expressions corporelles, ceux de P.Echman, R.V.Exline sur l’analyse des mimiques faciales ou encore ceux de D.Morris sur la gestuelle. Selon Watzlawick, l’un des plus grands spécialistes de la communication, « on ne peut pas ne pas communiquer, qu’on le veuille ou non. Parole ou silence, activité ou inactivité, tout a valeur de message. » - Ex : un passager assis dans un train, les yeux fermés, communique un message - Ex : croiser les bras regardant le sol dans une conversation IVa - communication digitale et analogique La communication digitale renvoie aux mots que nous utilisons pour transmettre l’information. Elle repose sur une convention sémantique que chacun connait mais la relation entre l’objet et le mot est arbitraire ; il n’a aucune raison pour que les lettre « c,h,a,t » désignent un animal spéci que. Cet accord arbitraire est très utile La digitale nous permet d’échanger des idées, des savoirs, elle nous renseigne sur le contenu du message. En revanche l’analogique nous renseigne peut-être un peu plus sur le caractère de l’échange. La communication analogique a un rapport plus direct avec ce qu’elle représente. Si une personne me demande l’heure en japonais (digitale), je ne comprends pas. Par contre, si elle me montre son poignet (analogique), je peux comprendre et l’aider. Le mode analogique regroupe toute forme de communication non verbale qui comprend les gestes, les postures, les mimiques, l’intensité de la voix… Ces deux modes de communication peuvent se compléter ou se contredire. Nous pouvons ainsi dire oui à une demande alors que notre langage verbal traduit une réticence. La communication digitale est plus facilement contrôlable que la communication analogique. Si nous parvenons à contrôler notre expression faciale, c’est la voix ou la posture qui nous trahit. Le langage non verbal est encore plus sûr moyen d’identi er les émotions de notre interlocuteur. Néanmoins, il existe un certain nombre de biais ; par exemple, nous avons tendance à projeter notre état émotionnel sur notre interlocuteur. Si nous sommes conscients de notre communication verbale, nous le sommes beaucoup moins des messages non verbaux que nous envoyons. Lorsque nous parlons, nous nous concentrons plus sur les mots que nous employons en oubliant la posture, les mimiques… qui sont des indices très précieux. Les expressions faciales Nous renseignent sur l’émotion d’autrui. Les capacités d’identi cation des émotions apparaissent tôt après la naissance. Certaines cellules du cortex temporal, une région impliquée dans la reconnaissance des visages, serait présentes dès 6 semaines après la naissance. Dès 10 semaines, le nourrisson serait capable de distinguer les émotions de joie, tristesse, colère. L’information provenant des messages non verbaux, peut être ambiguë ou ne pas communiquer l’intention véritable ou l’état émotionnel authentique. fi fi fi Le regard C’est à Argyle et Cook, psychologues sociaux, que nous devons la plupart des recherches sur le regard. Le regard a plusieurs fonctions : inviter à parler, montrer que ‘son écoute, demander une rétroaction, informe sur la qualité de la relation… Il existe un test basé sur l’interprétation des regards qui aide au diagnostic de l’autisme et du syndrome d’Asperger (Reading the Mind in the Eyes Test) C.Goodwin a souligné le rôle du regard dans l’organisation conversationnelle. Le parleur a besoin du regard du receveur et met en oeuvre des techniques subtiles pour le provoquer. Il est utilisé pour marquer l’engagement ou le désengagement et ainsi permettre la suspension ou la reprise de la conversation. Il l’est aussi pour la désignation de l’allocutaire quand l’interaction se fait à plus de deux personnes. Les postures Indices non verbaux importants, fournissent des informations sur l’état émotionnel. Ex : la tristesse s’accompagne d’une posture particulière et de mouvements lents Ils seraient un mode primitif de représentation cognitive. Les enfants pointent d’abord du doigt avant de pouvoir parler. Lorsqu’un individu parle dans une langue étrangère, son discours est accompagné de plus de gestes que lorsqu’il parle dans sa langue maternelle. Les gestes pour accompagner le discours : - La gestualité déictique ou désirante - La gestualité illustration qui mime l’action ou gure dans l’espace certaines caractéristiques de l’objet Les gestes pour piloter l’interaction : - La fonction coordinatrice pour s’assurer que les messages sont reçus, évaluer la façon dont l’interlocuteur les comprend et les interprète, et partager le temps de parole : grâce à des hochements de tête, à la mobilité des regards… Le paralangage ou paraverbal Se rapporte à la dimension vocale mais non verbale de la parole : timbre, débit, l’intensité pause, l’intonation Ex : l’irritation se caractérise par une présence et une intensité élevées Ex : en cas de peur, mélodie et rythme sont modi és IVb - les apports de Mehrabian Albert Mehrabian a travaillé sur l’importance des messages verbaux et non verbaux. Il est psychologue et professeur de psychologie. Selon lui, 3 éléments sont essentiels : - Les mots - La voix - Le langage corporel Dans une conversation, 7% du message serait transmis par les mots, 38% par la dimension vocale de la parole et 55% par le langage corporel Si les mots comptent peu, il est nécessaire d’en tenir compte pour une communication e cace Le travail de Mehrabian a été critiqué et certains pensent qu’il ne tient pas assez compte de l’importance des mots. fi fi ffi Dès lors, la capacité à décoder les messages non verbaux est décisive pour comprendre son interlocuteur. Le langage non verbal nous renseigne même parfois avant les mots. IVc - Edward T.Hall et l’espace comme langage Dans les années 60, il jette les bases de la proxémique. Son nom se rattache plus particulièrement à la proxémique où l’espace est compris comme un langage. La proxémique est la discipline qui étudie les relations spatiales comme mode de communication. Le jeu des territoires, la façon de percevoir l’espace dans di érentes cultures, les e ets symboliques de l’organisation spatiale, les distances physiques de communication relèvent de la proxémique. Edward Hall va s’intéresser aux distances physiques et donc mesurables qu’il peut y avoir entre deux personnes lors d’une interaction. Hall distingue 4 types de distance dans une véritable « grammaire de l’espace » intitulée : La dimension cachée Notons que les distances varient selon les cultures et parfois de manière considérable. Les Japonais sont souvent à des distances plus grandes que les latins. La distance varie aussi en fonction des a nités. Si la personne ne m’est pas sympathique, j’aurai tendance à garder mes distances. Le statut des personnes, la tache à accomplir peuvent également être des paramètres importants. La distance intime est égale ou inférieure à 45 cm. Les messages délivrés à cette distance se font sous le sceau de la con dentialité. La proximité est telle que nous pouvons sentir le parfum de l’autre ou toucher la personne. L’intrusion dans cet espace intime déclenche un sentiment d’insécurité.` La distance personne varie entre 45 cm et 1m20. C’est la distance prise avec des amis, collègues. Si la personne se rapproche, c’est qu’elle veut con er La distance sociale correspond à 3,60m max. C’est la distance entre deux personnes qui ne se connaissent pas mais sui sont en relation pour un instant. Les informations échangées ne sont pas personnelles et peuvent être entendues. La distance publique se situe entre 3,60 et plus de 7m. Il s’agit de la distance entre un orateur et son public. Les personne ne se connaissent pas mais l’information est publique. IVe - les fonctions du message non verbal Le message non verbal assume des fonctions essentielles : 1. Le message non verbal peut remplacer ou se substituer à certains messages verbaux. Nous disposons en e et d’un répertoire de gestes et d’expression qui peuvent remplacer certains messages verbaux 2. Il peut répéter le message verbal 3. Il peut compléter 4. Il peut accentuer 5. Il peut réguler et structurer les échanges 6. Le message non verbal peut contredire le message verbal. Il ya souvent accord entre le verbal ou le non verbal, il peut y avoir désaccord L’importance de la communication non verbale ne doit pas nous faire oublier que le verbal et le non verbal s’associent pour produire une communication totale. Beaucoup de gestes et de mimiques sont là pour appuyer ou accompagner le discours. ff fi ffi ff fi ff V - Communication et santé Santé : préoccupation majeure pour les individus, les groupes, les professionnels de la santé, les gouvernements En santé, les moyens de communication sont largement utilisés au niveau local, régional, national et international Depuis les années 80, nombre de pays se sont inscrits dans un processus actif d’utilisation des communications dans le domaine de la santé publique. La communication pour la santé se dé nit comme l’étude et l’utilisation de stratégies de communications interpersonnelles, organisationnelles et médiatiques visant à informer et à in uencer les décisions individuelles et collectives propices à l’amélioration de la santé. Nudge : « coup de coude » Ils permettent d’inspirer la bonne décision sans user la contrainte. C’est une incitation discrète à faire le meilleur choix sans avoir à le signaler clairement. Les nudges peuvent aussi servir hors du domaine de la santé. Leur champ d’application tant est grand et le nudge peut intéresser de très nombreuses organisations : peut coûteux, de nature expérientielle et souvent ludique. En n, le nudge s’inscrit naturellement dans le cadre de ce que l’on appelle le « paternalisme libertarien » dans le sens où les « meilleurs choix » sont présentés par un tiers, tout en laissant le libre arbitre de le suivre ou non, sans entrave directe. Orienter les choix des individus dans le sens de l’intérêt général ou de leur intérêt individuel, sans attenter à leur liberté mais simplement en agissant sur leur « architecture de choix » et sur leurs biais de rationalité. Car si nous sommes des êtres rationnels, nous ne prenons pas toujours les décisions que la raison nous impose car nous sommes aussi des êtres sociaux, émotionnels - Biais de cadrage : la décision des individus est fortement liée à la manière dont les di érentes options sont présentées - Biais d’ancrage : les individus prennent rarement leurs décisions dans situation de référence (ex : une décision passée ou une décision prise par quelqu’un d’autre) - Biais d’aversion pour la perte : les individus détestent davantage perdre de l’argent qu’ils n’aiment en gagner (ex : un individu préfèrera recevoir 1800 de salaire plutôt que 2000 dont 200 à reverser aux impôts) - Biais de norme sociale : les individus seraient fortement in uencés par les normes partagées par d’autres et auraient tendance à adapter par conformisme - Biais d’optimisme : Les individus ont une image d’eux-mêmes supérieure à celle qu’ils accordent à la moyenne des autres individus (sous-estiment leur probabilité d’être confrontés à l’échec ou surestiment leur probabilité de réussir dans une situation donnée) Les nudges exploitent ces biais de la rationalité pour orienter les décisions individuelles dans le sens de l’intérêt général. Bref le nudge in uence les décisions et les comportements, sans avoir besoin de dire aux intéressés de ce qu’il faut faire ou ce qui est bon de faire pour le bien-être de chacun et de tous. Ils sont peu coûteux et plutôt ludiques. fl fi fl fi fl ff

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