Nutrition et santé Publique UE3 EC3 DFGSO3 2024-2025 PDF
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CHRU Nancy
2024
Dr T.VEYNACHTER
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This presentation provides an overview of nutrition and public health, detailing the impact of diet on various aspects of health and disease. It also highlights the importance of social, cultural, and economic factors.
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EC2 - NUTRITION ET SANTE PUBLIQUE UE2 : Alimentation et Nutrition DFGSO3 2024-2025 Dr T.VEYNACHTER (PHU) 2 « Ce que mangent les gen...
EC2 - NUTRITION ET SANTE PUBLIQUE UE2 : Alimentation et Nutrition DFGSO3 2024-2025 Dr T.VEYNACHTER (PHU) 2 « Ce que mangent les gens, dans leur grande diversité́ culturelle, détermine en grande partie leur santé, leur croissance et leur développement, mais les conduites à risque, comme la consommation de tabac et le manque d’exercice physique, jouent aussi leur rôle. Tout cela se passe dans un environnement social, culturel, politique et économique qui peut nuire à la santé des populations si des mesures énergiques ne sont pas prises pour rendre l’environnement propice à la santé » REGIME ALIMENTAIRE, NUTRITION ET PREVENTION DES MALADIES CHRONIQUES – rapport d’experts OMS 3 Aperçu Si la cavité buccale est une fenêtre sur la santé interne, nous sommes, en tant que professionnels des soins dentaires, la première ligne de défense. Nos fréquents contacts avec les patients nous mettent dans une position idéale pour leur communiquer des renseignements nutritionnels qui leur permettront de mieux évaluer leurs choix diététiques 4 Objectifs d’apprentissage À la fin du présent cours, l’apprenant devrait être en mesure : De classer les glucides, les protéines et les lipides et de s’initier au rôle joué par ces éléments au niveau de la santé. D’identifier le rôle des vitamines, des minéraux et des antioxydants et les symptômes des excès ou des carences. De reconnaître les besoins nutritionnels particuliers de l’être humain au cours des différentes étapes de son cycle de vie. De reconnaître les directives alimentaires françaises 5 Objectifs d’apprentissage De s’initier à la relation entre les carences nutritionnelles et les maladies buccodentaires De faire le lien les aspects nutritionnels de la carie dentaire, ses causes et sa prévention De guider le patient afin de lui permettre de comprendre la relation entre son alimentation et sa santé buccodentaire D’appliquer les concepts nutritionnels de base pour aider les patients aux prises avec des problèmes de nutrition INTRODUCTION 6 En France comme dans les pays industrialisés, l’alimentation a fortement évolué au cours de 50 dernières années. De nouveaux aliments sont apparus et d’autres ont complétement disparus. Ces évolutions se sont montrées bénéfiques pour certains points et négatives pour d’autres. 7 8 On note: Une diversification plus importante de l’alimentation avec la démocratisation de l’accès à la viande et aux fruits. Augmentation de la consommation de produits laitiers Ceci a contribué à la disparition des grandes maladies de carence Exemples : Carence en vitamine C = scorbut Carence en vitamine D = rachitisme 9 Mais cette évolution a conduit à: Une augmentation des apports par rapport aux besoins. Une augmentation de la consommation des lipides Une augmentation des sucres simples face aux sucres complexes Une diminution de l’apport de micronutriments (oligoéléments, fibres, vitamines, minéraux) Cette inadaptation des apports alimentaires ne peut être considérée comme la cause directe des maladies aujourd'hui les plus répandues, l'alimentation participe de façon active à leur déterminisme 10 Poids considérable de ces maladies en termes de santé publique : sur le plan humain, social et économique Les maladies cardiovasculaires sont aujourd'hui la 2e cause de mortalité en France, à l'origine : de près de 140 000 décès chaque année https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies- cardiovasculaires/article/maladies-cardiovasculaires 11 L'obésité concerne 17% des adultes et chez les enfants, 16% des garçons et 18% des filles : des chiffres à peu près stables depuis une dizaine d’années. https://www.inserm.fr/dossier/obesite/ 12 L'ostéoporose quant à elle concernerait 39 p. 100 des femmes à 65 ans et 70 p. 100 à 80 ans et plus https://www.inserm.fr/dossier/osteoporose/ En 2019, le diabète affecte plus de 463 millions de 13 personnes dans le monde, dont 59 millions en Europe (source : Atlas 2019 de la International Diabetes Federation). En 2019, plus de 4,5 millions de personnes en France sont diabétiques, mais environ 1 million d’entre elles l’ignorent ! Cela représente un coût de 4 500€/pers atteinte de diabète par an.(source : Atlas 2019 de la International Diabetes Federation) En 2018, 365 000 habitants du Grand Est on été pris en charge pour un diabète, soit 6,6% de la population de cette région française. 1 personnes sur 5 est diabétique au-delà de 65 ans. Dans le Grand Est, la prévalence standardisée de personnes diabétiques est supérieure à la valeur nationale : 5,7% contre 5%.(source : ORS Grand Est— ARS Grand Est) 14 http://ceed- diabete.org/fr/ le-diabete/les- chiffres/ 15 La carie dentaire = maladie chronique représentant une menace tout au long de la vie = processus cumulatif [Selwitz R.H., Ismail A.I., Pitts N.B. Dental caries Lancet 2007 ; 369 : 51-59 ] Principale cause des douleurs orales et de la perte des dents, elle est rendue redoutable par le fait qu'elle peut évoluer à bas bruit [Fejerskov O., Kidd E.A. Dental caries: the disease and its clinical management Copenhagen: Blackwell-Monksgaard (2003) ] Les facteurs de risque sont les mêmes que pour d’autres grandes maladies non transmissibles. On estime que près de 3,5 milliards de personnes sont touchées par des affections bucco-dentaires. La plupart des pays à revenu faible on intermédiaire ne sont pas en mesure d’offrir des services de prévention et de traitement des affections bucco-dentaires. https://www.who.int/fr 17 Coût économique considérable Coûts directs et indirects des cancers estimés à 8 milliards d'euros par an Ceux attribuables aux maladies cardiovasculaires estimés à 5 milliards d'euros par an Le traitement classique des maladies buccodentaires est également très coûteux [Petersen PE. The World Oral Health Report 2003: continuous improvement of oral health in the 21st century - the approach of the WHO Global Oral Health Programme. Geneva: WHO; 2003] 18 Origine multifactorielle (1) Aujourd'hui parfaitement reconnue Des facteurs physiologiques, génétiques et de nombreux facteurs d'environnement interviennent dans leur initiation, leur développement ou leur expression clinique Parmi les facteurs environnementaux, l'alimentation est aujourd'hui considérée comme jouant un rôle essentiel 19 Origine multifactorielle (2) Il est difficile de mesurer précisément le poids relatif des facteurs alimentaires dans le déterminisme des maladies De nombreux arguments suggèrent son importance cancers : l'alimentation y contribuerait pour 30 à 40 p. 100 des cancers chez l'homme et pour 60 p. 100 des cancers chez la femme 20 21 Notions clés Place importante des facteurs alimentaires dans le L'alimentation déterminisme est un domaine des maladies sur lequel les chroniques possibilités d'intervention existent Consommation alimentaire et état nutritionnel en France 22 23 L’évolution des habitudes alimentaires au cours des cinquante dernières années s’est effectuée sous l'influence de multiples déterminants 24 Les déterminants 1. développement socio-économique 2. abondance et qualité de l'offre alimentaire 3. changements sociologiques 4. modifications des modes de vie et de consommation, des goûts des consommateurs 5. progrès technologiques 6. multiplication des messages d'information nutritionnelle 7. médiatisation des problèmes de sécurité alimentaire, etc… Évolution de la consommation des groupes d'aliments 25 26 Sous l’influence de ces différents déterminants on constate: Une augmentation de la consommation moyenne de nourriture (calories) Une modification des régimes à bases de plantes et de céréales par des régimes plus riches en sucres ajoutés et en graisses animales = « transition nutritionnelle » Plus forte teneur lipidique et énergétique des régimes alimentaire Modes de vie plus sédentaires L’ensemble de ces modifications favorisent: Taux croissants d’obésité Augmentation spectaculaire de la prévalence du diabète Est facteur de risque des maladies chroniques La consommation de produits céréaliers, de légumes secs et de féculents : A considérablement chuté depuis le début des années 1950, semble désormais se stabiliser 27 28 À l'inverse, on constate une augmentation de la consommation de produits sucrés, de fruits La consommation de légumes est en diminution depuis quelques années augmentation de la consommation de viandes, de poissons, d' œufs et de produits laitiers, avec toutefois un recul récent de la consommation des viandes et de lait sous sa forme liquide 29 La consommation des matières grasses visibles (comme les matières grasses à tartiner = beurre, margarine ou les huiles, la crème, la mayonnaise…) a considérablement augmenté au cours des dernières décennies Tendance à se stabiliser depuis les dix dernières années La consommation de sel, enfin, semble excessive pour une fraction importante de la population (70% des femmes et 88% des hommes consomment plus de 6g de sel/j) Conséquences nutritionnelles de l'évolution de l'alimentation 30 31 Ces évolutions de l'alimentation au cours des dernières décennies se traduisent sur le plan nutritionnel par : une réduction globale de l'apport énergétique, en réponse à la diminution des dépenses énergétiques une diversification importante des apports alimentaires 32 Ces évolutions de l'alimentation au cours des dernières décennies se traduisent sur le plan nutritionnel par : Une modification de la contribution des différents macronutriments aux apports énergétiques : a) diminution de la part des glucides complexes et augmentation de la part des sucres simples (saccharose) b) augmentation de la part des protéines d'origine animale et diminution de la part des protéines d'origine végétale c) augmentation de la part des lipides, notamment invisibles et saturés 33 Définition des glucides alimentaires Grande diversité structurale et fonctionnelle = composants organiques formés de carbone, d’hydrogène et d’oxygène Leur structure varie des sucres simples (monosaccharides comme le glucose ou le fructose ou disaccharides comme le saccharose) aux polymères plus complexes (tels que l’amidon) en passant par les oligosaccharides comportant 3 à 10 unités monomériques, et les polysaccharides (tels que les fibres alimentaires) Protéines animales, protéines végétales, 34 quelles différences ? Protéines animales Protéines végétales Présentes dans les : Présentes notamment dans les : viandes, volailles, charcuterie, abats, - légumineuses* : lentilles, haricots œufs, produits laitiers poissons, blancs et verts, pois chiches, fèves, crustacés, coquillages. pois cassés, soja… - céréales : blé (pâtes, pain, biscottes…), avoine, maïs, millet, orge, seigle, sarrasin, quinoa, riz, épeautre… - graines oléagineuses : colza, sésame, tournesol, arachide, citrouille, lin, courges, melon… - fruits oléagineux : amandes, noix, cacahuètes, noisettes, pignons de pin, pistaches… - pommes de terre Protéines animales, protéines végétales, quelles différences ? 35 Protéines animales Protéines végétales Avantages : Avantages : Leurs qualités nutritionnelles sont excellentes car elles - Les aliments riches en protéines végétales contiennent en général tous les acides aminés contiennent aussi des glucides complexes et des fibres. indispensables Les premiers apportent de l’énergie, les seconds facilitent le transit intestinal. - Le soja est l’aliment le plus riche en protéines, sa valeur nutritionnelle est proche de celle de la viande. - En agriculture, ce sont des engrais naturels. - Pauvres en graisses. Inconvénients : Inconvénients : Certains aliments (viande de porc ou de mouton, Aucune de ces sources de protéines végétales ne peut charcuterie, fromages…) apportent beaucoup de à elle seule couvrir tous nos besoins : il manque à lipides (= graisses cachées) et du cholestérol. Les certaines des acides aminés essentiels que notre protéines animales sont riches en déchets (urée, acide organisme ne peut pas synthétiser. urique) dont l’accumulation peut-être nuisible à la santé ou à la forme. Elles seraient à l’origine de nombreuses maladies cardio-vasculaires et de certains cas d’obésité. 36 Ces évolutions de l'alimentation au cours des dernières décennies se traduisent sur le plan nutritionnel par : une réduction des apports en de nombreux micronutriments liée, à la réduction globale des apports énergétiques à la modification structurelle de la ration, caractérisée aujourd'hui par une proportion de plus en plus importante d'aliments fournissant des calories «vides» (aliments contenant des sucres simples, mais sans apport de micronutriments) Ce phénomène a contribué à réduire la « densité» en micronutriments de l'alimentation, c'est-à-dire la concentration en vitamines et minéraux par unité d'énergie 37 Ces profondes modifications comportent, sur le plan nutritionnel et sur le plan de la santé des aspects positifs et négatifs, des avantages et des inconvénients 38 Les + L'alimentation est incontestablement plus variée, plus diversifiée qu'autrefois, ce qui est beaucoup plus favorable à la santé 39 Les - Mais si les grands problèmes de carence sévère ont disparu, l'évolution de l'alimentation en France a eu quelques conséquences négatives en termes de facteurs de risque pour certaines maladies chroniques 40 Les moyennes des apports énergétiques chez les adultes sont actuellement de l'ordre: de 2340 kcal/j chez les hommes de 1 800 kcal/j chez les femmes Les glucides, les lipides, les protéines et l'alcool contribuent respectivement à : 39, 36,16 et 9 p. 100 des apports énergétiques chez les hommes à 40, 38, 16 et 5 p. 100 des apports énergétiques chez les femmes 41 Exprimés par rapport aux apports énergétiques totaux sans alcool, les apports en glucides, lipides et protéines représentent 43, 40 et 17 p. 100 chez les hommes 42, 40 et 18 p. 100 chez les femmes = apports qui s'éloignent des recommandations 42 Les apports en protéines sont suffisants, voire excédentaires Les apports moyens en glucides sont en revanche inférieurs aux recommandations Ils sont notamment : insuffisants en amidon très insuffisants en glucides indigestibles (fibres alimentaires) trop riches en glucides simples (essentiellement en saccharose) 43 Les apports moyens en lipides sont trop importants par rapport aux recommandations et sont surtout caractérisés par un excès en graisses saturées Le niveau moyen d'activité physique de la population française dans la vie quotidienne apparaît également comme insuffisant Apports Nutritionnels Conseillés 44 (+++) (Source Vidal) LES APPORTS EN MACRONUTRIMENTS DES ADULTES Les apports nutritionnels conseillés pour un adulte (pratiquant tout au plus un sport de loisir), par exemple, suivent les proportions suivantes : un peu plus de la moitié (55 %) des calories ingérées chaque jour doit être issue des glucides (deux tiers issus de l’amidon et un tiers du saccharose) ; un sixième (15 %) des calories ingérées doit provenir des protéines ; un tiers (30 %) des calories doit être apporté par les lipides. En pratique, un apport calorique provenant pour 50 % des glucides et pour 35 % des lipides est déjà un objectif satisfaisant. APPORTS ENERGETIQUES Pour un homme adulte, l’apport conseillé en énergie est, en moyenne, de 2 400 à 2 600 calories par jour, selon l’activité. Pour une femme adulte, il est de 1 800 à 2 200 calories. Apports et statut minéral et vitaminique de la population en France 45 46 Besoins en fibres, oligo-éléments et vitamines Fibres : ANC 25 à 30 g / jour (ANC = (apport nutritionnel conseillé) Vitamines et oligo-éléments Calcium : 900 mg / jour (plus élevés après ménopause et sujet âgé) Fer : 9mg / jour (plus élevés chez femmes) Folates : 330 mg / jour Vitamine B12 : 2,4 µg / j Vitamine A : 800 UI / j Vitamine E : 12 mg / j Vitamine D : 5 µg / j (10 si ensoleillement insatisfaisant) Fluor : 0,35 mg/j 47 Pas de signes évocateurs dans la population générale de carences minérales ou vitaminiques majeures Mais des fractions non négligeables de la population ont des apports alimentaires en certaines vitamines et minéraux qui peuvent s'éloigner des apports nutritionnels conseillés (ANC) 48 Dans les études utilisant des biomarqueurs au niveau de la population générale, il n'est pas retrouvé de « statut biochimique » correspondant à des formes majeures de carence, à l'exception: d'anémies ferriprives chez les femmes enceintes, les femmes en âge de procréer et les jeunes enfants, et de déficits importants en minéraux et en vitamines (vitamines C, D... ) chez les personnes âgées en institution 49 Outre le fer, des problèmes de couverture des besoins semblent se poser dans certains groupes de population, pour: les folates (vit B9) l'iode, le calcium et la vitamine D Facteurs nutritionnels impliqués dans le déterminisme des maladies chroniques 50 51 Épidémiologie de la maladie chronique MC : affections de longue durée qui évoluent lentement 63% des décès dans le monde : 1ère cause de mortalité MC évitables provoquent le plus de mort dans la région européenne 30% ont moins de 60 ans, moitié de femmes Activité physique et meilleure alimentation : réduction risques MC M Cardio Vasculaires : 2e cause de mortalité en France Cancer, obésité, ostéoporose, diabète, carie dentaire 52 Rôle de l’alimentation dans les MC Si dans de nombreux cas, les arguments disponibles ne permettent pas (encore) d'affirmer la réalité du lien entre le facteur nutritionnel suspecté et certaines maladies dans d'autres cas au contraire, la convergence des arguments est telle qu'elle fait l'objet d'un consensus international Une offre sûre et adéquate en aliments est nécessaire pour combattre tant les déficiences nutritionnelles que les maladies chroniques 53 Lien entre MC et alimentation ? Régime alimentaire Retards de croissance durant grossesse et petite enfance : Facteur de risque (FDR) de MC Allaitement : diminue risque obésité Substituts lait maternel : FDR MC Mauvaises habitudes exercice et alimentation dans l’enfance : risque MCV et obésité à l’âge adulte MC : surtout plus de 60 ans Éviter MC : réduction FDR : alimentation saine et exercice physique + interactions sociales 54 Surcharge pondérale et Obésité Taux de mortalité augmentent en proportion des degrés tjs plus élevés d’obésité + comorbidités. Épidémie d’obésité Petites faims fréquentes, crises récurrentes de boulimie, repas pris en dehors de chez soi Allaitement exclusif au sein : effet protecteur Environnement de + en + obésogénique Dans les pays les + riches : Fréquent chez les personnes d’âge moyen, jeunes adultes et enfants avec niveau socio-éco faible 70 milliards de dollars / an et inactivité physique 24 milliards de dollars / an journée de travail perdues, visites médicales, rentes d’invalidité, décès prématurés Parce que les risques de diabète, de MCV et d’hypertension sont plus élevés à mesure que le poids augmente, la prévention de l’obésité et la prévention de diverses maladies chroniques, notamment du diabète de type 2, se recoupent Pour parvenir à inverser efficacement ces tendances, les stratégies d’éducation du public doivent être étayées solidement par des politiques et des changements environnementaux 58 Les facteurs en cause dans le développement de l'obésité sont multiples et intriqués La phase de gain de poids et de masse grasse résulte d'un bilan d'énergie positif où les apports sont supérieurs aux dépenses 59 Parmi les facteurs environnementaux et comportementaux, le rôle de l'alimentation est évidemment primordial De nombreuses études physiologiques et comportementales mettent en évidence le rôle d'une alimentation de densité énergétique élevée (riche en lipides) dans la surconsommation énergétique et le gain de poids, plus particulièrement en situation sédentaire 60 Toutefois, le rôle de l'activité physique, ou plus exactement de l'inactivité physique (sédentarité), apparaît comme un déterminant majeur de l'obésité FDR Alimentation riche en lipides, grandes portions de nourriture, boissons à sucres ajoutés Facteur protecteur : conso +++ de fibres alimentaires, environnement incitant alimentation saine, allaitement maternel Apports alimentaires et surpoids / obésité Apport alimentaire élevé en Polysaccharides Non Amylacés (fibres alimentaires) 2 essais randomisés récents Effets objectifs bénéfiques (y compris perte de poids) (2 kg sur 4 mois) Apports alimentaires et surpoids / obésité Apport élevé d’aliments énergétiques favorise prise de poids Hautement transformés (faible teneur en PNA) Pauvres en micronutriments : diminue valeur nutritionnelle Haute teneur en matières grasses, sucres ou amidons Aliments à faible apport : haute teneur en eau (fruits / légumes) Méta-analyse de 16 essais : 10% de réduction teneur en matières grasses : perte 3 kg de poids corporel Stratégies diététiques d’amaigrissement : demeurent incertaines sauf si activité physique et habitudes alimentaires modifiées 63 64 65 66 67 68 Diabète et nutrition Maladie liée à une certaine hormone : l’insuline Complications : cécité, insuffisance rénale, maladies cardiaques et attaques cérébrales, répercussions bucco-dentaires Prévalence et incidence du type 2 ont augmenté dans le monde entier +++ dans les sociétés en transition économique, nouvellement industrialisées et Pays en Voie De Développement 150 millions de diabétiques dans le monde, double d’ici 2025 Chine et Inde Sous-estimation du nombre de cas Diabète répandu dans tous les groupes d’âge, y compris jeune Taux de mortalité 1,5 à 2,5 fois plus élevé MCV et diabète étroitement liés Diabète de type 2 Facteurs génétiques + environnementaux Obésité, activité physique, changement alimentation Régimes alimentaires énergétiques, à teneur élevée en AG saturés et pauvres en PNA Excès de graisse dans l’abdomen Diabète pendant grossesse de la mère : risque élevé de l’enfant de devenir obèse ou de développer un type 2 pendant l’enfance Consommation de graisses saturées Force des arguments Association démontrée à plusieurs reprises par études longitudinales dans différentes populations Adiposité abdominale : déterminant +++ de résistance à l’insuline Perte de poids volontaire : améliore sensibilité à l’insuline Essais cliniques randomisés : réduit risque altération tolérance au glucose (FDR de diabète 2) Activité physique : amélioration sensibilité insuline Association apport élevé en graisses saturées à un plus grand risque de diminution de la tolérance au glucose ? Force des arguments Fortes proportions AG saturés dans lipides sériques ou Phospholipides des muscles : taux d’insuline à jeun élevé, sensibilité insuline + faible et FDR diabète 2 Fortes proportions AG insaturés tirés de végétaux et AG polyinsaturés : risque réduit diabète 2, concentrations plus faibles de glucose à jeun et au bout de 2 heures Proportions plus élevés d’AG polyinsaturés à chaine longue dans Phospholipides os et squelette : sens accrue à insuline Recommandations Efforts visant à prévenir prise de poids excessives et MCV Maintenir un poids sain, activité physique modérée, fibres de fruits légumes et céréales complètes, réduire consommation de graisses saturées Mêmes mesures que obésité et surpoids et MCV Graisses saturées pas supérieures à 10% de l’apport énergétique total (groupes à FDR élevés : 7%) 75 Indice de Quételet IMC = masse / taille 2 IMC (kg·m−2) Interprétation moins de 16,5 dénutrition ou famine 16,5 à 18,5 maigreur 18,5 à 25 corpulence normale 25 à 30 surpoids 30 à 35 obésité modérée 35 à 40 obésité sévère plus de 40 obésité morbide ou massive 76 Cancer 77 L'effet protecteur des fruits et des légumes est aujourd’hui reconnu par tous les comités d'experts Pour la plupart des localisations cancéreuses, les sujets dont les apports en fruits et en légumes sont les plus faibles ont un risque de cancer 1,5 à 2 fois plus élevé que ceux ayant les niveaux d'apports les plus élevés. 78 Cet effet protecteur pourrait s'expliquer par l'action de plusieurs composants des fruits et légumes (fibres, vitamines anti-oxydantes, polyphénols…) Un effet protecteur a également été retrouvé pour les aliments d'origine végétale riches en amidon et en protéines, de préférence peu raffinés (riches en fibres) Il semble que la consommation de produits et de sucres raffinés soit associée à une augmentation du risque 79 L'absence de surcharge pondérale et le maintien d'une activité physique sont fortement associés à un moindre risque de cancer. Un risque plus élevé est également retrouvé lorsque la consommation de charcuterie est excessive. Les modes de cuisson des viandes utilisant des traitements thermiques drastiques semblent être associés à un risque plus élevé. 80 La consommation d'alcool au-delà de 5 p. 100 de l'apport énergétique total chez l'homme et de 2,5 p. 100 chez la femme (soit plus de 2 verres/j chez l'homme et plus de 1 verre/j chez la femme) est à risque La consommation d'aliments salés, sel de cuisson et sel de table, doit être limitée 81 Maladies cardiovasculaires et hyperlipidémies 82 De très nombreux facteurs de risque impliqués dans le déterminisme des maladies cardiovasculaires ont été identifiés: les hyperlipidémies (hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie), l'hypertension artérielle, le tabagisme, l'obésité sévère et/ou abdominale, le diabète 83 Différents facteurs alimentaires et de mode de vie exercent une très forte pression sur leur développement : Effet délétère des acides gras saturés et du cholestérol alimentaire Effets « protecteurs» de certains facteurs: les acides gras insaturés, mono- et polyinsaturé (oméga-3, 6 et 9), les fibres, les vitamines et oligo-éléments anti- oxydants, les polyphénols, les vitamines B9, B6 et B12 http://www.anses.fr/index.htm 84 Les travaux épidémiologiques retrouvent, avec une grande cohérence, l'effet protecteur de certains aliments : les fruits et légumes les fruits oléagineux le poisson 85 Ostéoporose 86 Les deux nutriments les plus importants pour la santé osseuse sont le calcium et la vitamine D La ration calcique joue un rôle important dans l'étiopathogénie de l'ostéoporose et des fractures (en particulier, les fractures périphériques du sujet âgé) 87 La vitamine D intervient par deux mécanismes sur l'état osseux : 1. une carence sévère et prolongée conduit à une ostéomalacie 2. une insuffisance vitaminique D induit un hyperparathyroïdisme secondaire, conduisant à une fragilité osseuse accrue, en particulier au niveau de l'os cortical 88 De nombreux travaux ont mis en évidence une optimisation de la densité minérale osseuse après supplémentation en calcium et/ou en vitamine D Deux études contrôlées ont montré que des suppléments associant le calcium et la vitamine D avaient permis de réduire la fréquence des fractures non vertébrales chez les personnes âgées vivant en institution ou à domicile Problèmes nutritionnels spécifiques à des populations particulières : conséquences en termes de santé 89 90 Certains groupes de populations, pour des raisons physiologiques, comportementales, sociales ou économiques, peuvent présenter des risques particuliers de déséquilibre nutritionnel: o les enfants et adolescents : problèmes d'obésité, déficit en fer, couverture insuffisante des besoins en calcium, troubles du comportement alimentaire... 91 o les femmes enceintes et allaitante : carences en fer et en acide folique, couverture insuffisante des besoins en zinc o les personnes âgées : risques de dénutrition et de carence spécifique en vitamines et minéraux o les personnes hospitalisée risques de malnutrition o les sujets en situation de précarité 92 o La population étrangère et immigrée o Les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire ou suivants des régimes restrictifs o Les personnes souffrant d'allergie alimentaire En pratique lors de votre service sanitaire en santé 93 Problématiques Nous avons vu l’évolution des pratiques alimentaires, les apports nutritionnels conseillés et l’impact de l’alimentation sur la santé. Nous avons également vu que certaines populations étaient soumises à des risques particulier (prévention spécifique). La promotion de la santé dans le cadre du SSES nécessite une approche holistique, dont l’alimentation est une composante. Cependant sa mise en œuvre nécessite des connaissances et une approche particulière de la question 94 95 Il est très important de connaitre toutes ces notions mais attention à l’approche mise en place. En effet, en pratique les populations fragiles, constituant le public cible font face à des réalités de terrains rendant parfois impossible l’application de tous les conseils en terme de nutrition: Problème plus imminent Difficultés financières Etc… Prenons quelques exemples de verbatims de personnes 96 en situation de précarité (Militants ATD ¼ monde) « C’est le message qu’on nous donne qui nous dit on est coupables, mais on est coupables de quoi ? On est dans une situation, on ne l’a pas choisi, on a tous essayé de s’en sortir. » « On leur dit : mangez des légumes, mangez des fruits, six par jour, ils vont vous dire : je fais comment au supermarché ? » « Chaque fois que le médecin me voit, il me parle que de mon poids, il dit que je suis obèse. Il ne cherche pas à comprendre comment cela est arrivé. Il ne cherche pas à comprendre que si je suis comme ça, c’est que je mange plus que des pâtes parce que je ne peux pas me nourrir avec 5 fruits et légumes par jour. » « Celui qui fume, il dépense plus de 20 euros par mois : “Ah ben vous allez chercher une aide alimentaire ? Vous fumez ? Ah ben faut pas fumer !” C’est le jugement quoi, c’est beaucoup le jugement. En ce moment c’est ça quoi ». 97 Cela met en évidence certains points pour ces personnes: La sensation de jugement L’incompréhension La sensation de ne pas être entendu ou plutôt écouté La sensation d’abandon par la société 98 Alors comment faire? Il n’y a pas de solution miracle. La première chose est peut être de faire preuve d’écoute et d’humanité. Privilégier la démarche « d’aller vers et réduire » à « faire et ne pas faire ». 99 Points de réflexion pour agir: Rencontrer et écouter le public (nécessité de poser des questions ouvertes) Construire les actions depuis leur situation et avec eux Utiliser leurs compétences intrinsèques (atelier cuisine du monde en MJC par exemple) (empowerment) Proposer des solutions accessibles (financièrement et localement) Accepter de revoir à la baisse certains objectifs de toute façon inatteignables Valoriser les points positifs et renforcer les objectifs acceptables 100 Conseils de lecture (pour préparer le SSES hors de ce cours) https://www.atd-quartmonde.fr/wp-content/uploads/2016/07/Se-nourrir-lor squon-est-pauvre.pdf Bases théoriques et pratiques pour le service sanitaire Edition Elsevier-Masson Par Nelly Agrinier Disponible à la BU Acteurs, structures et organisations impliqués dans le champ de la nutrition 101 102 De nombreux acteurs, structures et organisations sont impliqués dans le champ de la nutrition Un dispositif institutionnel élaboré organise, surveille, expertise, réglemente et sécurise Il repose sur les nombreux ministères concernés par l'alimentation et la nutrition, principalement ceux de la Santé, de l'Agriculture et des Finances 103 Le paysage institutionnel français a connu d'importantes transformations au cours des récentes années : o Création, en 1998, de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) o Mise en place en 2000 de l’Unité de Surveillance et d’Epidémiologie Nutritionnelle (USEN) au sein de l'Institut de veille sanitaire (lnVS devenu Santé Publique France) o (sites à consulter : https://www.santepubliquefrance.fr/a-propos/services/service-sanitaire/ ressources-pour-des-actions-aupres-des-jeunes , etc…) 104 Intervention de différents professionnels et structures médecins, paramédicaux, professionnels de l'industrie agro-alimentaire, secteur de l'éducation nutritionnelle, diététiciens, structures associatives spécialisées La recherche : Eléments de base pour l'identification des facteurs alimentaires et nutritionnels comme facteurs de risque ou de protection vis-à-vis des maladies chroniques 105 Multiples acteurs économiques assurent la production, la transformation la distribution des aliments position centrale du consommateur dans ce paysage Une politique nutritionnelle de santé publique : le PNNS 106 107 PNNS1 Mis en place en France par le ministère de la Santé en janvier 2001 Objectif général = améliorer l'état de santé de la population en agissant sur le déterminant majeur que représente la nutrition 108 PNNS1 Ce programme pour la période 2001-2005, prévoyait un ensemble d'actions et de mesures ayant comme finalité de: o promouvoir, dans l'alimentation (et l'hygiène de vie en rapport avec l'alimentation), les facteurs de protection, o de réduire l'exposition aux facteurs de risque vis-à-vis des maladies chroniques, o aux niveaux des groupes à risque, de diminuer l'exposition aux problèmes spécifiques 109 Neuf objectifs nutritionnels prioritaires chiffrés (sur l'alimentation, l'activité physique et le statut nutritionnel) ont été retenus par un comité d'experts en nutrition et santé publique 1 110 Objectifs portant sur des modifications de la consommation alimentaire 111 1. augmentation de la consommation de fruits et légumes : réduction du nombre de petits consommateurs de fruits et légumes d'au moins 25 % 2. augmentation de la consommation de calcium afin : de réduire de 25 % la population des sujets ayant des apports calciques au- dessous des apports nutritionnels conseillés, associée à une réduction de 25 % de la prévalence des déficiences en vitamine D 112 3. Réduction de la moyenne des apports lipidiques totaux à moins de 35 p. 100 des apports énergétiques journaliers, avec une réduction d'un quart de la consommation des acides gras saturés au niveau de la moyenne de la population (moins de 35 p. 100 des apports totaux de graisses) 113 4. augmentation de la consommation de glucides afin qu'ils contribuent à plus de 50 % des apports énergétique journaliers, en favorisant la consommation des aliments sources d'amidon, en réduisant de 25 % la consommation actuelle de sucres simples ajoutés et en augmentant de 50 % la consommation de fibres 114 5. Réduction de la consommation d'alcool qui ne devrait pas dépasser 20 g d'alcool par jour chez ceux qui consomment des boissons alcoolisées o Cet objectif vise la population générale et se situe dans un contexte nutritionnel o Il n'est pas orienté sur la population des sujets présentant un problème d'alcoolisme chronique, redevable d'une prise en charge spécifique. 2 115 Objectifs portant sur des modifications des marqueurs de l'état nutritionnel 116 6. Réduction de 5 % de la cholestérolémie moyenne dans la population des adultes 7. Réduction de 10 mm Hg de la pression artérielle systolique chez les adultes Réduire de 2-3 mm de Hg la moyenne de la pression artérielle systolique chez les adultes pour le PNNS2 8. Réduction de 20 % de la prévalence du surpoids et de l'obésité (IMC > 25 kg/m2) chez les adultes et interruption de l'augmentation de la prévalence de l'obésité chez les enfants 117 3 118 Objectifs portant sur la modification de l'hygiène de vie en relation avec l'alimentation 119 9. Augmentation de l'activité physique dans les activités de la vie quotidienne par une amélioration de 25 % du pourcentage des sujets faisant, par jour, l'équivalent d'au moins une demi- heure de marche rapide (monter un escalier à pied, faire les courses à pied) La sédentarité étant un facteur de risque de maladies chroniques, elle doit être combattue chez l'enfant 120 Ces objectifs correspondent à des propositions « raisonnables » et ciblées, suffisantes pour permettre une amélioration significative de la situation nutritionnelle en France À côté des neuf objectifs visant l'ensemble de la population, dix objectifs nutritionnels spécifiques (PNNS2) ont également été définis, visant des populations particulières 121 Dix objectifs spécifiques repris par la loi relative à la politique de santé publique : 1 – Réduire la consommation moyenne de chlorure de sodium (sel) à moins de 8g/personne et par jour 2 – Diminuer la prévalence d’anémie ferriprive chez les femmes en âge de procréer à moins de 3% 3 - Améliorer le statut en folates des femmes en âge de procréer, notamment, en cas de désir de grossesse, pour diminuer l’incidence des anomalies de fermeture du tube neural 4 - Promouvoir l’allaitement maternel 122 Dix objectifs spécifiques repris par la loi relative à la politique de santé publique : 5 - Améliorer le statut en calcium et en vitamine D des enfants et des adolescents et réduire la fréquence de l’anémie ferriprive chez les enfants de 6 mois à 2 ans à moins de 2% et à moins de 1,5% chez les 2-4 ans 6- Prévenir, dépister, limiter la dénutrition des personnes âgées et améliorer leur statut en calcium et en vitamine D 7- Réduire la fréquence de la déficience en iode à 8,5% chez les hommes et 10,8% chez les femmes 123 Dix objectifs spécifiques repris par la loi relative à la politique de santé publique : 8 - Améliorer l’alimentation des personnes défavorisées en réduisant notamment les déficiences vitaminiques et minérales 9 - Protéger les sujets suivant des régimes restrictifs contre les déficiences vitaminiques et minérales ; prendre en charge les problèmes nutritionnels des sujets présentant des troubles du comportement alimentaire 10 - Prendre en compte les problèmes d’allergies alimentaires. 124 Sur un plan opérationnel, le PNNS s'est construit autour de six axes stratégiques : 1. informer et orienter les consommateurs vers des choix alimentaires et un état nutritionnel satisfaisant ; éduquer les jeunes et créer un environnement favorable à une consommation alimentaire et un état nutritionnel satisfaisant 2. prévenir, dépister et prendre en charge les troubles nutritionnels dans le système de soins 3. impliquer les industriels de l'agro-alimentaire et la restauration collective ainsi que les consommateurs 125 4. mettre en place des systèmes de surveillance alimentaire et nutritionnelle de la population 5. développer la recherche en nutrition humaine (épidémiologique, comportementale et clinique) 6. engager des mesures et des actions de santé publique complémentaires, destinées à des groupes spécifiques de population 126 PNNS2 Programme à vocation première de prévention La deuxième phase du PNNS (PNNS2 2006- 2010) s'appuie sur les acquis du PNNS1 2001- 2005 et, notamment, sur les référentiels élaborés (guides, logos, repères de consommation, outils de dépistage, campagnes médiatiques... ) Il prolonge, renforce et élargit les interventions, réoriente certaines stratégies et développe un axe nouveau sur l'amélioration de l'offre alimentaire Nouveaux axes des la politique nutritionnelle mis en place en 127 2007 128 Amélioration de la qualité de l'offre alimentaire (1) Ce deuxième programme ouvre le débat de la qualité de l'offre alimentaire en proposant deux actions majeures: 1. des engagements de progrès nutritionnel pris par les industriels. engagements portant sur la composition nutritionnelle des aliments, leur présentation et leur promotion par les acteurs économiques de l’industrie alimentaire Idem pour les entreprises de restauration collective référentiel nutritionnel pour la restauration scolaire 129 Amélioration de la qualité de l'offre alimentaire (2) 2. une démarche de transparence et d'évaluation des progrès Mise en place d’un observatoire de la qualité alimentaire des produits pour faire le suivi de la qualité, notamment nutritionnelle, des produits alimentaires Il a pour objectif de suivre l'état du marché de l'offre alimentaire sur des paramètres tant sanitaires qu'économiques 130 Plan de dépistage précoce et prise en charge de l'obésité (1) 1. Repérer les premiers signes d'une surcharge pondérale. Le dépistage reposera d'abord sur les PMI, la médecine scolaire et les médecins de ville 2. Améliorer la prise en charge des personnes obèses : Affection plurifactorielle, l'obésité doit être abordée de manière pluridisciplinaire 131 Plan de dépistage précoce et prise en charge de l'obésité (2) 3. Former les professionnels de santé : Développement de la formation médicale continue, tant pour les médecins que les paramédicaux 4. Initier une réflexion sur l'image du corps : Réflexion sur l'impact de la publicité sur l'acceptation par la société des différentes corpulences et sur les comportements nutritionnels individuels Actions de lutte contre la stigmatisation des personnes obèses (saisines de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE)) 132 Plans spécifiques pour les populations défavorisées et les personnes en situation de précarité et dispositif de soutien aux actions locales 1. sensibiliser les populations défavorisées 2. faire appel aux réseaux sociaux 3. développer le plan « alimentation et insertion » pour les personnes recourant à l'aide alimentaire 4. multiplier les actions locales 133 Jusqu'à la fin des années 1990, la France n'avait pas de politique de santé publique dans le domaine de la nutrition Avec le PNNS, la France s'est dotée d'une véritable politique nutritionnelle de santé publique pour répondre aux grands enjeux de santé publique dans lesquels les facteurs nutritionnels sont impliqués 134 RAPPEL DES 9 REPÈRES DE CONSOMMATION (1) Fruits et légumes - Au moins 5 portions par jour - A chaque repas et en cas de petits creux, - Crus, cuits, nature ou préparés, - Frais, surgelés ou en conserve. Pains, céréales, pommes de terre et légumes secs - A chaque repas et selon l'appétit - Favoriser les aliments céréaliers complets ou le pain bis. - Privilégier la variété 135 RAPPEL DES 9 REPÈRES DE CONSOMMATION (2) Lait et produits laitiers (yaourts, fromages) - 3 par jour - Privilégier la variété́. - Privilégier les fromages les plus riches en calcium, les moins gras et les moins salés. Viandes et volailles, produits de la pêche et œufs - 1à 2 fois par jour - En quantité́ inferieure à celle de l'accompagnement - Viandes : privilégier la variété́ des espèces et les morceaux les moins gras - Poisson : au moins 2 fois par semaine. 136 RAPPEL DES 9 REPÈRES DE CONSOMMATION (3) Matières grasses ajoutées - Limiter la consommation - Privilégier les matières grasses végétales (huiles d'olive, de colza...). - Favoriser la variété́. - Limiter les graisses d'origine animale (beurre, crème...) Produits sucrés - Limiter la consommation - Attention aux boissons sucrées. - Attention aux aliments gras et sucrés à la fois (pâtisseries, crèmes dessert, chocolat, glaces...) 137 RAPPEL DES 9 REPÈRES DE CONSOMMATION (4) Boissons - De l’eau à volonté́ - Au cours et en dehors des repas. - Limiter les boissons sucrées (privilégier les boissons allégées). - Boissons alcoolisées : ne pas dépasser, par jour, 2 verres de vin (de 10 cl) pour les femmes* et 3 pour les hommes. 2 verres de vin sont équivalents à 2 demis de bière ou 6 cl d'alcool fort 138 RAPPEL DES 9 REPÈRES DE CONSOMMATION (4) Sel - Limiter la consommation - Préférer le sel iodé (et fluoré !). - Ne pas resaler avant de goûter - Réduire l'ajout de sel dans les eaux de cuisson. - Limiter les fromages et les charcuteries les plus salés et les produits apéritifs salés. Activité physique - Au moins l’équivalent d'une demi-heure de marche rapide chaque jour Caractéristiques Repères de consommation Groupes nutritionnelles du PNNS Conseils pratiques. faible densité énergétique 139. glucides. crus, cuits, nature ou Légumes, fruits préparés. fibres et eau Au moins 5 par jour. frais, surgelés, ou en. densité nutritionnelle conserve élevée : vitamine C , minéraux. glucides complexes. favoriser les aliments Pain, céréales, pommes de terre,. protéines végétales A chaque repas, selon céréaliers complets ou le légumes secs. peu de lipides son appétit pain complet notamment AGS. fibres. privilégier la variété. protéines animales de. privilégier les fromages Laits, bonne qualité biologique produits laitiers (yaourts, les plus riches en. apports variables en Trois par jour fromages) calcium, les moins gras lipides (AGS). calcium et les moins salés. vitamines B 2 , A , D. protéines animales de. en quantité inférieure à bonne qualité biologique celle de Viandes, volaille, produits. apports variables en l’accompagnement. de la pêche, lipides (quantitatifs et 1 à 2 fois par jour privilégier les viandes les œufs qualitatifs) moins grasses. fer. poisson au moins 2 fois/. vitamines B 1 , B 2 , A semaine. privilégier les MG végétales (huile d’olive,. lipides de colza...) Matières grasses ajoutées. densité énergétique Limiter la consommation. favoriser la variété élevée. vitamines A et D. limiter les MG d’origine animale (beurre, crème...) Caractéristiques Repères de consommation Groupes nutritionnelles du PNNS Conseils pratiques. attention aux boissons 140. glucides simples sucrées Sucre,. apport énergétique de. attention aux aliments produits sucrés Limiter la consommation faible densité gras et sucrés à la fois nutritionnelle (pâtisseries, chocolat, glaces..). eau : seule boisson indispensable. sodas et. au cours et en dehors boissons aux fruits : 100 des repas g glucides/l (400 Kcal). limiter les boissons. bière et cidre : 350 à sucrées Boissons 450 Kcal/l De l’eau à volonté. ne pas dépasser 2. vin12° 700 Kcal/l verres/j de boisson. jus de fruits : 100 g alcoolisée pour les glucides/l mais apports femmes et 3 pour les de micronutriments hommes (identiques aux fruits). préférer le sel iodé. ne pas resaler. réduire l’ajout de sel Sel dans les eaux de cuisson Limiter la consommation. limiter fromages et les charcuteries les plus salés et les produits apéritifs salés Au moins l’équivalent de. Intégrer l’activité Activité physique 30 minutes de marche physique dans la vie rapide par jour quotidienne GROUPES ALIMENTAIRES ET REPERES DE CONSOMMATION ALIMENTAIRE Guide PNNS « La santé vient en mangeant et en bougeant - Guide alimentaire pour tous » PNNS 2017-2021 Révision des repères 141 nutritionnels pour les adultes 142 Manger 5 fruits et légumes, limiter les produits trop gras, trop sucrés… tous ces repères nutritionnels entendus à la télé ou à la radio sont en cours de révision L’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation et du travail (ANSES) avait publié un avis en Janvier 2017 sur la révision des repères nutritionnels pour les adultes du PNNS (Programme National Nutrition Santé). Ces nouvelles indications visent à répondre aux besoins nutritionnels de la population afin de prévenir des risques des maladies chroniques 143 Les anciens repères portaient sur les différents groupes d’aliments et sur l’activité physique selon des populations spécifiques (personnes âgées, enfants, adultes, adolescents, femmes enceintes/allaitantes) L’ANSES a développé un nouvel outil d’optimisation intégratif sur une combinaison de 32 groupes d’aliments, avec une mise jour des références nutritionnelles, intégrant les contaminants. Ces repères ont pour but de couvrir les besoins nutritionnels de la quasi-totalité de la population (les Apports Nutritionnels Conseillés couvrent les besoins de 97,5% de la population) Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a également été saisi pour donner un avis sur la révision de ces repères Recommandations alimentation PNNS 4 144 145 Les principales nouveautés et points mis en avant La mise en avant d’une consommation renforcée de légumineuses (lentilles, fèves, pois, haricots…) et de produits céréaliers moins raffinés (les aliments complets ou semi-complets pour les pâtes, riz, pain…). L’ajout d’une catégorie spécifique aux fruits à coque sans sel ajouté (amandes, noix, noisettes, pistaches) avec un repère alimentaire : en consommer 1 poignée par jour. Favoriser la consommation d’huiles végétales riches en acide gras alpha-linolénique, un oméga-3 (retrouvé particulièrement dans les huiles de colza ou de noix) 146 Les principales nouveautés et points mis en avant Les jus de fruit passent dans la catégorie des boissons sucrées. Leur consommation devrait se limiter à 1 verre par jour à cause de la teneur en sucres simples. Il faut privilégier les fruits pressés aux jus industriels très riches en sucres ajoutés. Réduire la consommation de charcuterie pour qu’elle reste inférieur à 25g par jour. Réduire la consommation de viande hors volaille 147 Quelques autres rappels : Pour les 5 portions de fruits et légumes, toutes les formes marchent : frais, surgelés ou en conserve. Pour les fruits en conserve, il vaut mieux éviter de consommer le sirop. Les fruits pressés sont à privilégier pour les jus de fruit. Les céréales du petit déjeuner sucrés ne font pas partir du groupe « produits céréaliers complets et peu raffinés », ils font partis du groupe des produits sucrés à limiter. Les boissons sucrées font également partir de ce groupe. Les fromages riches en calcium et moins gras sont à privilégier pour les produits laitiers. 148 Quelques autres rappels : Pour la viande, il faut privilégier la volaille et limiter la consommation de viande rouge à 500g/semaine. L’HCSP conseille également de privilégier le BIO comme mode de production comme il limite l’exposition aux pesticides (exception pour les contaminants persistants comme les dioxines, les organophosphorés, les mycotoxines…). Elle rappelle également qu’un produit BIO gras et/ou sucré n’est pas meilleur pour la santé parce qu’il est BIO d’un point de vue purement nutritionnel. Cet organisme rappelle également qu’il faut éviter de faire griller sa viande avec un brunissement fort : la réaction culinaire de Maillard peut produire des composés cancérigènes comme l’acrylamide. 149 Cette affiche présente les nouvelles recommandations pour la population adulte concernant l'alimentation, l'activité physique et la sédentarité. Elle invite le consommateur à modifier ses habitudes et ses choix, progressivement et à son rythme, autour de trois notions : Augmenter / Aller vers / Réduire https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/ documents/affiche/pour-un-mode-de-vie-plus-equilibre-commencez-par-augmenter-aller-vers- reduire 150 Qu’est ce que le Nutri- Score ? Dans le cadre de la loi de Santé de 2016, le gouvernement français a recommandé la mise en place d’une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous. L’objectif : améliorer l’information nutritionnelle figurant sur les produits et ainsi aider les consommateurs à acheter des aliments de meilleure qualité nutritionnelle. https://www.mangerbouger.fr/Manger-mieux/Comment-manger-mieux/C omment-comprendre-les-informations-nutritionnelles/Qu-est-ce-que-le-N utri-Score 151 4 Vidéos à aller visionner Nutri-Score : les réponses à vos questions https://www.mangerbouger.fr/Manger-mieux/Comment-manger- mieux/Comment-comprendre-les-informations-nutritionnelles/ Nutri-Score-les-reponses-a-vos-questions Le Nutri-Score vous permet de choisir les produits de meilleure qualité nutritionnelle en un coup d’oeil. Mais il soulève parfois des questions, voici quelques explications pour vous aider à bien l’utiliser et mieux manger au quotidien. 152 Items référentiels classer les glucides, les protéines et les lipides et de s’initier au rôle joué par ces éléments au niveau de la santé connaître les besoins nutritionnels particuliers de l’être humain au cours des différentes étapes de son cycle de vie reconnaître les directives alimentaires françaises appliquer les concepts nutritionnels de base pour aider les patients aux prises avec des problèmes de nutrition BIBLIOGRAPHIE 153 DOLL R, PETO R. The cause of cancer: quantitative estimates of avoidable risks of cancer in the United States today. J Nad Cancer Inst, 1981,66: 1191-1308. HAUT COMITÉ DE LA SANTÉ PUBLIQUE. La santé en France 19941998. Paris, La Documentation française, 1998,309 pages. HAUT COMITÉ DE LA SANTÉ PUBLIQUE. Pour une politique nutritionnelle de santé publique: enjeux et propositions. Paris, Éditions ENSP,2000. INPES. La santé vient en mangeant, guide alimentaire pour tous. PNNS, INPES, 2002. Lien d’accès à l’évaluation du programme 2006- 2010 http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/1040002 14/0000.pd f https://quoidansmonassiette.fr/pnns-2017-2021-revision-des-reperes-nu tritionnels-pour-les-adultes/ https://www.anses.fr/fr/content/l’anses-actualise-les-repères-de- consommations-alimentaires-pour-la-population-française A lire : https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2019/agnes-buzyn-ministre-d es-solidarites-et-de-la-sante-lance-le-4e-programme-national-nutrition-s ante-et-souligne-le-plebiscite-des-francais-pour-le https://www.atd-quartmonde.fr/wp-content/uploads/2016/07/Se-nourrir- lorsquon-est-pauvre.pdf