Cours sur le Genre, la Société et le Développement - PDF

Summary

Ce document présente un cours de AGNES ADJAMAGBO datant de 2025, axé sur le genre, la société et le développement. Le cours explore la notion de genre, les rapports sociaux, les attentes sociétales et les inégalités liées au sexe, en France. Il aborde également les théories du genre et les constructions sociales, tout en posant des questions critiques sur les discriminations et les rôles sociaux.

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**AGNES ADJAMAGBO : GENRE, SOCIETE et DEVELOPPEMENT** **[Lundi 10 Février 2025 : cours 1]** **SESSION 1 : INTRODUCTION A LA NOTION DE GENRE** Qu'est-ce que la société attend d'une femme à Madagascar ? entourage, famille, la société en général Qu'est-ce que la société attend d'un homme à Madagasc...

**AGNES ADJAMAGBO : GENRE, SOCIETE et DEVELOPPEMENT** **[Lundi 10 Février 2025 : cours 1]** **SESSION 1 : INTRODUCTION A LA NOTION DE GENRE** Qu'est-ce que la société attend d'une femme à Madagascar ? entourage, famille, la société en général Qu'est-ce que la société attend d'un homme à Madagascar ? - Qu'est-ce que le genre, en quoi ça renvoie ? - Théories - Genèse de ce concept - Film mme Benin- question de genre - Mercredi -- évaluation (assimilation du cours) -- QCM **De quoi parle le genre ?** On a tendance à confondre le genre avec le sexe. D'abord il faut parler de rapports sociaux, lien entre 2 personnes qui renvoie aux fonctions, statut. Dans toutes les sociétés il y a ces rapports et des attentes. Mariage : les attentes sont différentes selon le sexe. - Perceptions dans la société - Valeurs qui vont être associées - Constructions sociales historiques, culturelles et symboliques : la manière d'être une femme ou homme à Mcar est différente des autres pays. Inculquées aux personnes au cours de son éducation. Quelque chose qu'on va hériter au cours de sa vie et qui peut évoluer au cours du temps. Discrimination envers les femmes dans toutes les sociétés **Du sexe biologique au sexe social :** Les inégalités se construisent sur d'autres dimensions : origine ethnique, classe sociale, origine culturelle. A la naissance : bébé fille et garçon sont distincts, sexe féminin et masculin (sexe biologique). Pour la société, deux groupes créés : homme et femme - Rôles, attributions, qualités, compétences spécifiques - Ces différences/ spécificités n'ont rien à voir avec les différences biologiques. Les attentes sociales ne sont pas liées au phénomène biologique. +-----------------------------------+-----------------------------------+ | Sexe | Genre | +===================================+===================================+ | Inné, hérité (cheveux, organes | Acquis et appris | | génitaux, physique) se renvoyer à | | | des organes, | | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | Immuable | Evolutif et modifiable | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | Biologique | Construit par la société et | | | découle | | - Organes génitaux | | | | - Culture | | - Chromosomes | | | | - Education | | - Physique (poids,taille etc) | | | | - Rôles assignés | +-----------------------------------+-----------------------------------+ | Permet d'identifier les | | | différences entre H et F | | +-----------------------------------+-----------------------------------+ Idées reçues sur le genre Ce que l'on croit souvent Ce que le genre désigne en réalité -------------------------------------------------- -------------------------------------------------------------------------------------------------- Genre= sexe Construction sociale acquise des identités de sexe Genre= femmes Interactions sociales entre les H et F Genre= seulement dans les pays du Sud Concerne aussi les pays au Nord Genre= concerne le secteur des affaires sociales Tous les secteurs : gouvernance, droits humains, économie, technologie, environnement, recherche Ex : l'occupation de l'espace dans une cour de récréation n'est pas la même pour les filles et les garçons. Nom des rues : souvent nom d'homme, pourquoi ? Une définition longue : Le genre est l'identité construite par l'environnement social des individus, c'est-à-dire le « masculin » ou le « féminin » que l'on peut considérer non pas comme une données « naturelle » mais comme le résultat de mécanismes extrêmement forts de construction et de reproduction sociale, au travers de l'éducation. **Pour faire court :** Le genre c'est : un statut acquis **Parole de grands :** Simone de Beauvoir : « on ne nait pas femme, on le devient » Bourdieu : « on ne nait pas homme on le devient » Goffman, 1977, l'arrangement des sexes - Le genre c'est ce qu'une culture, une société, font du sexe. C'est la transformation culturelle d'individus nés masculins (mâles) ou féminins (femelle) en homme et femme dotés d'attributs et de rôles sociaux. - Passage d'une grille de lecture, d'un triage biologique à une grille de lecture et un triage social et culturelle. **Trois principes de base** - Rejet du **déterminisme** biologique des **inégalités** : ne pas nier les phénomènes biologiques. Est-ce qu'il existe un gène de la cuisine, soumission ? non ce n'est pas biologique. On ne peut pas s'appuyer sur cela pour déterminer le genre. - Les F et les H ne forment pas un groupe homogène mais un ensemble traversé par des différences de classe, la race l'ethnie. - Quand on observe la société, il y a une asymétrie entre ces pouvoirs, une relation entre les H et les F, une hiérarchie de pouvoir et suprématie du masculin sur le féminin. - Constat quasi- universel, d'une supériorité du masculin sur le féminin. - Institutionnalisés - Ancrés dans des mentalités, cultures - Véhiculés par la famille, l'éducation, les instituions - Caractéristiques quasi-universelle : ne se traduisent pas des inégalités au détriment des femmes. **Penser le genre : Françoise Héritier, 1996. Masculin/ féminin. La pensée de la différence, éditions Odile Jacob, Paris, 318 p.** Genre= inégalité= différence entre les sexes (valence différentielle) Ne s'agit pas de décrire ou de compter les différences, mais aussi d'en comprendre les raisons Question : Quels sont, dans les ensembles de représentations propres à chaque société, les éléments invariants dont l'agencement se traduit par une inégalité, une hiérarchie considérée toujours comme naturelle, comme allant de soi ? Etude : Marges du mariage (Mcar , Togo, Burkina Faso): pas d'enfant, pas marié avant 30ans. Crée des formes d'isolements sociales. **Penser le genre :** Explorer les racines des préjugés S'intéresser à comment chaque société pense les différences « Les éléments principaux qui constituent notre monde ne sont jamais remis en question, dans la mesure où, n'étant pas perçus comme premiers, ou n'étant pas perçus du tout, ils ne peuvent de ce fait être questionnables ni mis en cause » (F. Héritier, 1996, p.10) Les inégalités de genre sont dans le sens commun un « impensé » **Effets pervers de la logique du biologique avant tout** Bien que le masculin domine, les femmes appartiennent au sexe faible et leur faiblesse est fondée biologiquement. Elles peuvent être légitimement rabaissées au statut d'inférieures = reflet des réalités ancrées dans le corps, dont irrémédiables et incontestables **4 domaines où les discriminations s'exercent contre les femmes :** - Droits politiques : moindre possibilité de les exercer - Droits légaux : en tant qu'individus et membres de la famille - Accès des filles et des femmes à l'éducation, à la formation, au travail (traversée par l'ensemble des sociétés) , sur le marché de l'emploi il y a de l'auto-censure : diplômée mais arrêt travail quand les enfants arrivent - Accès aux services de santé, au planning familial, au logement, à la nutrition. **Site DHS : faire analyses pour le mémoire : démographie et santé** Rolland Pfefferkorn, 2013 : 118 « La production sociale des sexes repose d'abords sur une base matérielle, sur l'organisation et la division du travail concrète telles qu'elles se rencontrent dans la famille et dans le système productif, en articulation bien sûr avec d'autres rapports sociaux, en premier lieu avec les rapports de classe ». - Les rapports sociaux de sexe sont observables sur des choses concrètes : parents absents, le frère a l'autorité, déjeuner : hommes discutent autour de la table, les femmes font la vaisselle. Division du travail très révélateur d'une forme d'inégalité. **Video : Ted : pourquoi on considère que certaines caractéristiques des H et femmes sont inscrits ; Catherine Vidal : différence entre cerveau des hommes et des femmes. Est-ce que les rôles sont innés ? 11 janv 2011** Le cerveau a-t-il un sexe ? Femme cerveau plus petit donc moins intelligente ? Aucun rapport entre cela. Plasticité cérébrale L'éducation, culture jouent un rôle important dans la différence L'estime de soi et les stéréotypes de genre influencent les résultats des tests Nous avons des cerveaux différents indépendamment des sexes. Il peut y avoir autant de différence entre des personnes de même sexe que différents sexes. De même pour les races qui sont socialement construites. **SESSION 2 : FIGURES DE LA MASCULINITE ET DE LA FEMINITE** Le sens social (traditionnel) de la féminité Varie d'une société à l'autre et au cours de l'histoire, mais caractéristiques communes : - Elles ont un rôle secondaire derrière les hommes - Féminité invariablement associée à la maternité - Une bonne mère est une mère au foyer - Mère soignante (enfants) - Mère sacrifice et soumission - Une femme impliquée dans la vie associative (bonnes œuvres chrétiennes) - Mariage = aboutissement norma de toute femme adulte - Incontestable besoin de protection (via un homme/ mari) - Forte méfiance vis-à vis du célibat - Excès de liberté, faible moralité, etc - Absence d'enfant inconcevable= mutation, rupture de continuité - Idée unanime d'un impossible épanouissement en dehors du mariage et de la maternité - Seule exception : la religieuse **Les injonctions sociales de la féminité « contemporaine »** Etre une bonne mère ne suffit pas, il faut aussi - Etre une bonne gestionnaire, ne pas gaspiller l'argent du foyer - Gagner de l'argent, oui mais sans tapage (modestie) - Etre toujours belle, injonction à la séduction - Image emblématique de la courtisane **Le genre pour les hommes :** - Après les gender studies, les men studies - Face aux femmes, la tendance est de présenter les H comme un groupe homogène tous égaux et tous dominants - On essentialise aussi le rôle des hommes - La question du genre traverse le masculin à travers le prisme de la virilité **La construction sociale du masculin :** - L'apprentissage de la masculinité se fait : - Au sein du gp de pair - En cercle fermé (excluant les femmes) - Parfois de façon brutale et dans la douleur - Double paradigme naturaliste : - Ils sont plus forts physiquement et peuvent le démontrer par la violence - Parce qu'ils sont forts, ils peuvent légitimement revendiquer le pv exclusif - Enjeux de la domination : conserver ses privilèges - Salaires, postes, liberté sexuelle de mouvement, prise en charge domestique Lorsqu'on est un H on a plus de privilèges : plus de salaire, plus de responsabilité. Société plus tolérante à l'égard de la sexualité des H que des femmes « La violence que les garçons vont mettre en place contre les filles et plus tard contre les femmes est d'abord apprise dans les rapports entre hommes. Ce constat est important dans une perspective éducative et de prévention » (Welzer Lang, 2010 : 18) Source : Welzer-Lang, Daniel, « la mixité non ségrégative confrontée aux constructions sociales du masculin ». revue française de pédagogie. Recherches en éducation 171 (2010) : 15-29. **Le sens social de la virilité :** « la virilité est l'expression collective et individualisée de la domination masculine » (Moniler et WELZER Lang, 2000) La socialisation à la virilité repose sur : l'idée selon laquelle les attributs sociaux que sont la force, le courage, la capacité à se battre , le droit à la violence, aux privilèges associés à la domination. Considéré comme un consensus de la société. - « La virilité s'acquière, mais se prouve indéfiniment » - La socialisation à la virilité est un passage incontournable dans beaucoup de sociétés - Elle marque un point important d'inclusion sociale - Refus de la concurrence virile= risque de déclassement social, d'exclusion, voire de violence « La violence que les garçons vont mettre en place contre les filles et plus tard contre les femmes est d'abord apprise dans les rapports entre hommes. Ce constat est important dans une perspective éducative et de prévention » (Welzer Lang, 2010 : 18) **Stéréotypes :** Les figures de la féminité : chanel, hôtesse, pub voiture Les figures de la masculinité : culture de la lutte, foot, arts martiaux etc (force physique en jeu) Socialisation et environnement sexué : images publicitaires Environnement sexué dès l'enfance : perçage oreille dès la naissance dans certaines sociétés : normal Jouets de filles vs jouets de garçons : les jouets qu'on offre : G : voiture ; F : poupée (socialisation genrée) **La transmission des catégories sexuées :** - Les objets incitent les enfants à faire comme papa et comme maman : papa emmène l'enfant faire du foot : externe ; maman : soigner, à la maison etc Lecture et genre : livres que pour les filles- garçons : Chloé joue à faire le ménage, La F1 de Gabin. Hé oui, chasser les dragons ce n'est pas que pour les G. - **Contrat social** Hé oui, chasser les dragons ce n'est pas que pour les G : ***Pour que les filles soient reconnues, elles doivent faire plus d'effort pour être au même niveau que les garçons*** - Il faut casser les préjugés Suède, Danemark, on essaye de casser les préjugés et de montrer aux filles qu'elles sont toutes aussi fortes que les garçons *Privilège des F et H : toujours quelqu'un de discriminé derrière* - Hommes : dans cette question de virilité, se privent d'exprimer les ressentis - Virilité positive des hommes (bricolage, mécanique) - Hommes peuvent se débrouiller seuls (les filles ne doivent pas se priver de faire des choses) Dans les sociétés matriarcales, il y a plus de privilèges pour les femmes. Une femme fortement liée avec son frère utérin. **LE PROJET MARGES- des marges aux normes. Regards croisés sur les transformations des liens familiaux en Afrique : février 2020- Mars 2024** Un contexte de mondialisation et de crises socio-éco impliquant des reconfigurations dans les sphères familiales Des dynamiques familiales documentées principalement du point de vue des pratiques dominantes (mariage, fécondité, structures familiales) Comment les pratiques considérées comme marginales d'un point de vue social et/ ou statistique influencent-elles les normes et participent au changement social ? Marges statistiques : 5% des H de 80ans et plus vont vivre dans des ménages collectifs. 20% des femmes, ménages monoparentaux. Pas une marge sociale. 20% des femmes non mariés sont enceintes : marginales dans la société **Thématiques appréhendées :** 1. Les statuts matrimoniaux =\> célibat actif 2. Fécondité =\> des configurations résidentielles 3. Des configurations résidentielles =\> monoparentalité **Célibat tardif et l'absence d'enfant** Age à la première union (25-49ans) Milieu urbain : on se marie plus tard, autour de 20ans Milieu rural : on se marie plus tôt, 18ans environ **Age à la première union selon le niveau d'instruction et le niveau économique** Mariage plus tardif chez les femmes plus éduquées Mariage plus tardif chez les ménages les plus riches **Proportion des femmes de plus de 40ans sans enfant** Proportion des femmes sans enfant plus faibles à Tana pour les générations 1920 à 1940 *Hypothèse :* meilleur accès aux soins ? La proportion de femmes dans enfants à Tana passe au-dessus de la courbe nationale à partir de la génération 1956 *Hypothèse *: signe de l'apparition d'une marge ? Ce que l'on retient... - Recul du mariage et augmentation du célibat tardif dans la dernière décennie - L'âge à la première union est nettement plus élevé en milieu urbain qu'en milieu rural - On note cependant une augmentation sensible des célibataires tardifs dans les années récentes en milieu rural. - L'évolution de l'indicateur des femmes sans enfant suggère une diminution des situations en lien avec une amélioration sanitaire, suivi d'une légère augmentation dans la capitale. **Monoparentalité :** - Retracer la trajectoire de vie pour mieux comprendre pourquoi les personnes sont encore célibataires à 40ans - Explorer les liens entre l'absence d'enfant et les situations amoureuses, matrimoniales, professionnelles ainsi qu'avec les différentes situations domestiques et résidentielles. **Déterminants du célibat tardif :** Homme : - Absence de stabilité professionnelle et économique - Volonté d'accomplissement professionnel avant le mariage - Difficultés à trouver une épouse qui convienne aux attentes familiales - Peur de l'engagement et des responsabilités qu'impose une famille - Besoin de liberté sexuelle, goût des expériences amoureuses Femme : - Expérience familiale douloureuse (violence conjugale ; abandon du père) - Histoires amoureuses sans suite (rupture) - Engagement dans le soutien familial (neveux, nièces, parents âgés) - Engagement dans une carrière professionnelle **Déterminants de l'absence d'enfant :** Hommes : - Causes médicales - Choix : anticipation des lourdes charges et responsabilités - Difficile de trouver la bonne épouse Femmes : - Causes médicales - Choix : anticipation des lourdes charges - Difficulté à trouver le « bon mari » Spécificité : - Peur du désengagement du père - Peut de l'accouchement, des frais associés **Regard social posé sur le célibat et l'absence d'enfant** - Des paroles qui blessent : - Tu es sans famille - Malgré tous ces diplômes, tu n'y arrives pas à assumer la vie comme tout le monde - Quand viendra ton heure, il n'y aura personne pour te pleurer ni t'emmener au tombeau - Ta mère va partir sans connaître tes enfants **Expression populaire :** « Lany zara, lany anjara » Suspicion de maladie, impuissance homosexualité **Vécu personnel du célibat et de l'absence d'enfant** - Gène et honte - Secret en cas de stérilité médicalement diagnostiquée - Solitude, vivre en marge - Peur de l'avenir et de la vieillesse - Rapport ambivalente avec la famille. - Fortes sollicitations de la part de la femme (liés à l'absence de charge) - Manque de considération de la famille, exclusion de certaines discussions familiales **Paroles de femmes** **Paroles d'homme** **Conclusion :** - Mariage et procréation très importants à Tana - Augmentation célibat tardif et absence d'enfant vient questionner cette norme - L'étude du vécu quotidien montre que vivre en dehors du modèle de famille conjugale avec enfant est très mal perçu par la société. - Or ces situations sont souvent la résultante de manque de moyens, voire de pauvreté, d'engagement dans le soutien familial, d'histoires d'amour qui échouent. - Elles relèvent aussi des choix consentis (chez certains hommes) impliquant un dilemme entre remplir le contrat social et le désir de profiter de son autonomie. - Pour les femmes, le fait de n'être ni mariée, ni mère est vécu comme un échec - Le regard social posé sur le célibat tardif et l'absence d'enfant est majoritairement perçu par les personnes concernées comme sévère, douloureux et humiliant, les poussant à des comportements d'évitement. **[Mardi 11 Février 2025 : cours 2]** **4 catégories de rôles sociaux :** 1. Activités reproductives 2. Activités productives 3. Activités communautaires 4. Activités politiques ou décisionnelles (au sens large) Relation de pouvoir : étudiant- professeur (devant, en hauteur) Relation de genre sont des relations sociales Rolland Pfefferkorn, 2013 : 118 « La production sociale des sexes repose d'abord sur une base matérielle, sur l'organisation et la division du travail concrète telles qu'elles se rencontrent dans la famille et dans le système productif, en articulation bien sûr avec d'autres rapports sociaux, en premier lieu avec les rapports de classe ». - Exemple : Partage des tâches, distribution de rôles déterminée par la classe sociale. Classe défavorisée dans les métiers subalternes. **Activités reproductives : (activités non rémunérées)** On va parler de la base du dvp économique et productif des sociétes - Soins aux enfants, garde des enfants - Tâche domestiques (nettoyages, bricolage, réparations) - Alimentation (achat, préparation des repas) - Activités liées à la santé - Notion de Care **Activités productives : (ne donne pas forcément un salaire)** Economiques ou génératrices de revenus - Activité salariée ou indépendante - Activité d'« aide familiale » - Secteur formel ou informel (Ne donne pas naissance à un contrat, pas régit par la loi) ; le secteur informel est un secteur souvent féminin et faiblement rémunéré. Renvoie à une série de métiers pour les classes défavorisées. - Temps partiel ou complet - A domicile ou à l'extérieur Afrique de l'Ouest, les femmes cuisinent et vendent devant leurs maisons. **Activités communautaires :** Activités et contributions bénévoles à la vie sociale et communautaire - Bénévolat associatif, activités culturelles, fêtes et rites (domaine très féminin) - Soins aux personnes âgées - Entretien de l'environnement **Activités politiques ou décisionnelles :** Exercice du pouvoir et de la participation à la prise de décision à tous les niveaux - Niveau politique (international, sous-régional, national, local) - Niveau associatif et autres responsabilités sociétales niveau interne à la communauté, à la famille **Contextes qui influent sur les relations de genre** - Politiques éducatives - Lois et dispositifs juridiques - Evolutions technologiques (machine à laver : outil qui allège les tâches de la femme, frigo : permet de s'organiser) - Politiques économiques - Marché du travail - Crises alimentaires - Guerres **Les inégalités en chiffres :** - Chaque année 100 millions de bébés et fœtus filles sont supprimés (Chine, Inde : question de dote) - 130 millions de filles sont victimes de mutilations sexuelles dans 40pays Les femmes produisent la moitié des aliments, ne gagnent que 10% du revenu total, possèdent moins de 2% des terres, reçoivent moins de 5% des prêts bancaires (Accès aux ressources : expression des discriminations les plus fortes.) - Elles forment 70% des 1,2milliard de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour - Secteur formel e, moyenne 1 homme sur 8 occupe un poste de haute direction, pour une femme sur 40 *Source OMS, ONU, UNICEF, HCR, Amnesty international, croix rouge internationale, observatoire de la parité* **Quelques constats chiffrés :** - 37% des pays du monde ont réalisé la parité entre les sexes dans l'enseignement secondaire en 2006 - En Afrique, 75% de 15-14ans séropositif-ves sont des femmes - 15 femmes sur 192 chefs d'Etat et de gouvernement et 18,4% en moyenne de femmes dans les Parlements (2008) - Dans le monde, une femme sur trois a été violée, battue, ou victime d'une forme ou d'une autre de mauvais traitements au moins une fois dans sa vie - Dans certains pays, la violence domestique= cause principale de mort ou d'atteinte à la santé des femmes entre 16 à 44ans. (Affaire Pelicot, femme violée par son mari pendant 10ans) **Enjeux de l'utilisation du genre :** - Idéologiques et politiques - Remise en question du modèle de société patriarcale ; vision d'une société plus égalitaire - Sociaux, culturels et identitaires - Cesser de penser les inégalités des rôles sociaux entre hommes et femmes comme des faits naturels et immuables - Enjeux de transformation des sociétés Justice sociale : penser à travers les classes sociales. Pourquoi la femme doit renoncer à tout pour son mari **Face aux inégalités, des postures différentes :** - Pour les chercheurs, le genre c'est : - Un outil d'analyse et de compréhension du fonctionnement des sociétés : grille de lecture des faits sociaux (lunettes) - Pour les décideurs (politiciens, acteurs internationaux, gouvernement) - Un outil pour repérer les actions à entreprendre - Pour les féministes  - Un outil de dénonciation et de revendication **En guise de conclusion** Analyser en termes de genre pour quoi faire ? Fournir des éléments d'analyse pour comprendre la manière dont la définition idéologique des sexes, qui imprègne toutes les dimensions de la vie sociale, affecte les comportements sociaux et individuels et génère des inégalités qui s'avèrent néfastes pour les individus et la société toute entière. **2015 : FILM BENIN Agnès Adjamagbo : Genre, famille et activités en Afrique de l'Ouest** H : Bonne épouse au Bénin : respecte son mari F : Malédiction de rester célibataire en Afrique noire, pas considéré par la société, « prostituée ». F : Femmes se marient pour avoir des enfants F : Hommes béninois aiment piétiner leur femme, homme dernier mot. F : Le mariage ne doit pas être de l'esclavagisme H : Une bonne épouse doit s'occuper du ventre de son mari, le soigner, respire confiance F : S'occuper de sa maison, de son mari, des enfants, tout faire pour maintenir harmonie F : Chercher de l'argent mais en même temps s'occupe de la maison (aujourd'hui) F : Belle famille : quand tu laisses ta femme travailler elle va te quitter. F : Homme et femme complémentaires, le fait de la laisser travailler donne une certaine liberté F : Akpélété : celui qui garde la maison, le nom de famille **Loi interdisant la polygamie au Bénin depuis 2004 mais pratique toujours pas éradiquée.** 20% femmes mariées en polygamies en 2017 F : Conseil aux jeunes filles : savoir se prendre en charge, prendre soin des études Polygamie Marchandisation des relations amoureuses (Sud Mcar, Sakalava, accepté au sein de la société) Injonction comme dévouement à son mari : contrainte professionnelle **Sénégal : mariage monogame ou polygame (question posée)** Polygamie sert à couvrir l'infidélité des hommes **SESSION 2 : GENRE ET DEVELOPPEMENT, ASPECTS CONCEPTUELS ET THEORIQUES** Développement ? - Quoi ? - Passage d'un état à l'autre, processus avec intrinsèquement l'idée de changement et transformation - Idée de changement, transformation volontaire - Par qui ? - Nb acteurs : Etat, institutions, nationales ONG, acteurs extérieurs - Comment ? - RN, Humaines, techniques - Savoirs, connaissances scientifiques Développement (schéma) Organismes internationaux vont s'adresser aux Etats, et qui vont ensuite mettre en place des politiques et des programmes via organismes privés, ONG Exemple : politique de ralentissement démographique, acteurs privés vont mettre en place ces politiques - Un processus pensé/ imposé par les grandes institutions multilatérales : politiques top down Développement : définition « L'ensemble des processus sociaux induits par des opérations volontaristes de transformation d'un milieu social. Ces opérations sont entreprises par le biais d'institutions ou d'acteurs exterieurs à ce milieu, mais qui cherchent à le mobiliser et qui s'appuient pour ce faire sur des ressources, savoirs et techniques ou de savoirs » exemple de ressources : les experts qui sont envoyés. JPOS **Fondements du concept :** - Contextes des relations géopolitiques - Après-guerre - Mouvements d'interdépendance des pays - Consensus autour de modèle de mondialisation néo-libérale - 1961 : création de l'ONU - Première décennie pour le dvp - Début des programmes d'aide au dvp - Objectif : accélérer la croissance des pays sous dvp (à l'échelle mondiale) Cette idée de dvp se construit autour de la croissance économique **Au centre du dvp : la croissance économique** Initialement : - Notion de dvp est dominée par le paradigme de la croissance économique - Rôle central du profit matériel et financier - Dimension quantitative : accroissement des quantités produites - Accroissement des revenus **Aide au développement (1970-1980)** - Investissements productifs et grands travaux d'infrastructures - Financés par des systèmes d'emprunts =\> fort endettement des Etats - Retombées des investissements assez faibles pour tous et en particulier pour les femmes - Faible visibilité sur le rôle économique des femmes - Femmes bénéficiaires et non actrices - Représentation passive des femmes, vulnérables, qu'il faut protéger (cf. Locoh, 2007) **Crise des années 1980 :** - Vacillement généralisé des économies - FMI impose les PAS - Dépenses publiques en forte baisse - Fort salariat urbain masculin - Ménages sans revenus en milieu urbain (crise et demographie dans les années 2000 ouvrage) - Désengagement des Etats de leurs fonctions protectrices - Dégradation des conditions de vie des populations - Femmes premières victimes - Problématiques de pauvreté des femmes - Consensus de Washington= libéralisme fondamentaliste (entreprises privées qui vont permettre aux économies de redémarrer) - Prérogatives sociales, reportées sur le secteur privé, les ONGs **Une vision mondiale limitée :** - Vision unidimensionnelle (figée sur l'économie) : absence de prise en compte d'autres dimensions plus qualitatives dont dépend (aussi) l'amélioration des conditions de vie des populations - Le développement implique aussi des notions de qualité qui échappent à la mesure - « le développement implique une hausse du bien être social, des changements dans les structures (...) et finalement une mutation de la société toute entière » (J-R Legouté, 2011) **Développement : un concept plus englobant que la croissance** Le développement implique [aussi] la prise en compte de : - La satisfaction des besoins fondamentaux (santé, logement, alimentation, etc.) - La réduction du chômage, de la pauvreté et des inégalités Émergence *de nouvelles notions du développement : développement humain, développement durable* *« Si le développement ne peut se faire sans croissance, la croissance sans développement est possible » (Bernard Conte)* **La dimension humaine du dvp :** ** « ***Le développement ne se limite pas, loin s'en faut, à la progression ou au recul du revenu national. Il a pour objectif de créer un environnement dans lequel les individus puissent développer pleinement leur potentiel et mener une vie productive et créative, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts.* *La véritable richesse des nations, ce sont leurs habitants. Le rôle du développement consiste donc à élargir les possibilités, pour chacun, de choisir la vie qui lui convient.* *Ce concept dépasse ainsi largement celui de croissance économique. En effet, celle-ci n'est qu'un moyen, aussi important soit-il, d'accroître ces choix. » (PNUD, 2001)* **Les conditions d'un développement durable** Développement durable/soutenable - Les générations présentes doivent pouvoir répondre à leurs besoins, sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. - Concilier respect de l'environnement, équité sociale et rentabilité économique =\> Volonté de placer l'humain au centre du développement **[toutefois]** dans un contexte néo-libéral mondialisé, la recherche des grands équilibres macro-économiques reste la priorité **Le genre dans le développement :** **Croisement de 2 grands paradigmes :** croissance économique et égalité homme femme Prise en compte de la dimension non économique **L'émergence de la notion de genre dans le développement** - Prise en compte du genre légitimée par la mise en évidence des inégalités entre les femmes et les hommes - Dont l'ampleur est relevées par les données de plus en plus nombreuses - Réactions des courants féministes - Dvp des recherches sur les femmes - Travaux d'Ester Boserup début des années 70/ Women's role in economic dvp **L'apport de Boserup :** - Pas de visibilité sur la contribution des femmes aux tâches productives auprès des hommes - Minimisation de leur rôle dans les satisfactions des besoins élémentaires de la famille - Lacunes dans les programmes de développement économique - Mécanismes d'occultation, d'assignation et d'exploitation de la force de travail féminine en ASS **Focus sur les femmes :** Décennies 70-80 Multiplication des expériences de recherche et d'actions portées par des grands courants - Femmes et dvp ; femmes dans le dvp intégration des femmes dans le dvp IFD Women in dvp (WID) Début d'une prise de conscience internationale de la nécessité de considérer la place de la femme au sein du dvp **3 principes de l'approche IFD :** - Quête d'égalité : : impliquer les femmes dans le développement de façon à ce quelles puissent en profiter autant que les hommes - Anti pauvreté : augmenter la productivité des femmes pour lutter contre la pauvreté - Efficacité : soutenir les activités productives des femmes = instrument du processus global de développement **Quelques dates importantes sur le plan international** - **1946 :** création de la commission de la condition de la femme à l'intérieur de la commission des droits de l'homme (hommes partis à la guerre, ce sont les femmes qui fabriquent les armes) - **1973 :** « Percy amendment » obligation faite à AID d'inclure les femmes dans tous les projets de dvp - **1975 :** année internationale de la femme : 1ere conférence mondiale sur les femmes à Mexico : début des plans d'action, des études sur la question femme et dvp - **1979 :** convention sur l'élimination de toutes les discriminations à l'égard des femmes (traité international en 1981) - **Conférences :** Copenhague 1980, Nairobi 1985, Beijing 1995 **Esprit du WID :** Renforcer la capacité des femmes pour rattraper la croissance économique= incitation à l'emploi salaria - Constat d'une sous exploitation des capacités productives des femmes - Solution : permettre aux femmes de contribuer davantage à la richesse de leur nation par le travail - Effet implicite attendu : - Rattrapage de la croissance économique - Amélioration (automatique) de leur condition - Multiplication des programmes à l'endroit des femmes - Dans les villes : Incitation à l'emploi salarié des femmes dans les usines - En milieu rural : Financement de petits projets générateurs de revenus **Critiques faites à l'approche FID :** - Accroît l'exploitation traditionnelle dont les femmes sont l'objet - Néglige la question des rapports de force entre les hommes et les femmes - Ignorance des contraintes liées aux rôles sexués et au statut des femmes - Concept de genre et dvp **Echec des politiques en faveur des femmes :** - Concept WID : trop arrimé à la croissance économique - Incitation au travail productif certes, **MAIS**.... - Parallèlement, pas d'allègement des charges domestiques, maternelles et familiales - Augmentation considérable des charges et des responsabilités qui pèsent sur les femmes - Pas d'amélioration sensible de leur statut **Critiques féministes à l'égard de WID :** - Dénonciation des structures oppressives (ONG Alternatives for women in a new era DAWN) - Accroissement de l'exploitation traditionnelle dont les femmes sont l'objet - Néglige la question des rapports de force entre les hommes et les femmes - Ignorance des contraintes liées aux rôles sexués et au statut des femmes =Passage de WID à GAG *genre et développement* **Principes de base de l'approche GAD :** **Problème** - L'autonomie économique des femmes, n'empêche pas qu'elles subissent des discriminations **Diagnostique** - Il existe un déséquilibre des rapports de pouvoir tel que leur travail demeure dépendant des hommes - Bien que créatrices de richesse via leur force de travail, elles restent soumises dans l'arène domestique et familiale à tout un pan d'injonctions **Solution** - Egalité entre les sexes (enjeux de droits de la personne et de justice sociale) = préalable au développement **Emergence du concept : empowerment** - Officialisé lors de la conférence de Beijing - Traduit du français par renforcement du pouvoir (idée d'un processus), autonomisation - A l'origine : un processus et non un état « *Transformation radicale des structures politiques, légales, économiques, culturelles et sociales qui perpétuent les inégalités selon le sexe mais aussi selon l'origine ethnique, la classe sociales ou l'âge*. » (Calvès, 2014) - Caractère multidimensionnel - Il s'oppose à la domination et désigne : - L'aptitude à accomplir des choses = **Power to** - Le pouvoir collectif, politique, la mobilisation au sein d'organisations de base = **power with** - Le pouvoir « en soi », la confiance en soi, la capacité de se défaire des effets intériorisées de la domination = **power within** **Les principes de l'empowerment :** - Notion centrale de droit des femmes et de justice sociale : Il s'agit de transformer les rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes *Mais aussi* - les structures économiques politiques et sociales - Dans son entendement initial, le concept de genre est : - Politisé - Implique une mobilisation collective et populaire *Cependant, au fil du temps :* - Dénaturation du concept par le discours néo libéral du développement qui domine le monde - Mise à l'écart de la dimension *power with* - Pour ne retenir que le *power to and power within (« agency »)* **Mise en pratique de l'empowerment** - Engagement des États signataires : - Agir dans la perspective de l'égalité entre les sexes dans tous les domaines de la vie publique - Genre désormais transversal à tous les plans d'actions nationaux ; visible dans tous les programmes politiques : lutte contre la pauvreté, santé, éducation, environnement, politique,... *=Mainstreaming* : « spécialistes du genre » inséré.e.s dans toutes les structures gouvernementales Mainstreaming = spécialistes du genre insérés dans toutes les structures gouvernementales **Institutionnalisation du concept empowerment** Nouveaux cadres de référence pour les politiques et programmes de « genre & développement » 2000, ONU : formulation des Objectifs du Développement pour le Millénaire - OMD 8 objectifs conformes au plan d'action de Beijing (Horizon 2015), dont 3 concernent les femmes : - Objectif 2. Éducation pour tous : *donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens de terminer un cycle complet d'études primaires* - Objectif 3. Égalité & autonomisation des femmes : *Éliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015 au plus tard* - Objectif 5. Amélioration de la santé maternelle et infantile : *Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle* **Bilan des OMD à l'échelle mondiale** - Parité des sexes dans l'enseignement primaire est désormais réalisées dans la majorité des pays - Les femmes ont gagné du terrain en matière de représentation parlementaire dans près de 90 % des 174 pays disposant de données - Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé de plus de moitié, passant de 90 à 43 décès pour 1 000 naissances vivantes - Le taux de mortalité maternelle a diminué de 45% dans le monde. *Source PNUD, 2015* **Une vision parfois tronquée des avancées** - Exemple : Objectif n^O^1 - Réduire de moitié le taux de pauvreté dans le monde à l'horizon 2015 - 0bjectif atteint car baisse sensible de la proportion de personnes vivant avec 1,90 dollar par jour ou moins : **50% à 41% en 1980-2013** - MAIS : Baisse liée essentiellement au développement spectaculaire de la Chine entre 1980 et 2000 - Les chiffres absolus dévoilent une réalité différente : le nombre de pauvres dans le monde a considérablement augmenté : **278 millions en 1990 à 390 millions en 2013** Effet de la forte croissance démographique en Afrique subsaharienne **OMD : un bilan en réalité flou** - Perturbations sociales et politiques durant la période : - Crises diverses, alimentaires, pétrolières - Mouvements transnationaux altermondialistes - Terrorisme mondial, - conflits armés,... - Des priorités qui changent du fait des contextes dans certains pays - Détournement des fonds, - Réaffectation des financements initialement destinés aux programmes de développement à d'autres secteurs **Limites des OMD// Genre** - Absence de prise en compte des violences faites aux femmes - Pas de notion de travail décent - Aucune référence à la Convention sur l\'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l\'Egard des Femmes. - Pas d'écoute de la voix des organisations féminines de base - Des indicateurs qui augmentent (scolarisation des filles, représentation des femmes en politiques, etc. certes, mais - Mais pas d'amélioration des conditions de vie - Persistance des inégalités dans la répartition des richesses à l'échelle mondiale Pertinence des OMD ?? **Limites des OMD en général** - Accent mis sur les **symptômes**, pas sur les **causes structurelles** ou conjoncturelles - Pas de prise en compte des **déterminants sociaux et politiques** des domaines concernés - **Déni des valeurs** et des préférences collectives (subjectivité) - Non intégration des défis actuels et futurs en terme de **qualité d'éducation**, d'accès à des **emplois décents** - Privilégient les niveaux et au détriment des tendances par rapport à des valeurs relatives « *Les OMD sont définis dans une conception top down. Ils expriment des rapports de pouvoir qui cherchent à réduire la complexité et la diversité du social (en l'occurrence mondial) en un ordre unifié et manipulable*. » (Foucauld, 2001 p. 635, cité par Hugon, 2016) **Les changements difficiles** - Points positifs - Codification des droits civils et juridiques des femmes - Abondance d'études et de données soulignant les inégalités entre les hommes et les femmes - Prise de conscience mondiale de la nécessité d'une restructuration de la société et de ses institutions - Bilan négatif - Discriminations toujours flagrantes et ancrées culturellement - Échec des programmes de développement rural, PF ou de santé **Quelques constats chiffrés (Rappel)** - Chaque année 100 millions de bébés et fœtus filles sont supprimés - 130 millions de filles sont victimes de mutilations sexuelles dans 40 pays - Les femmes produisent la moitié des aliments, ne gagnent que 10 % du revenu total, possèdent moins de 2 % des terres, reçoivent moins de 5 % des prêts bancaires. - Elles forment 70 % des 1,2 milliard de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour - Secteur formel, en moy. 1 homme sur 8 occupe un poste de haute direction, pour une femme sur 40 - ***Sources***, ***OMS, ONU, Unicef, HCR, Amnesty international, Croix rouge internationale, Observatoire de la parité*** - 37% des pays du monde ont réalisé la parité entre les sexes dans l'enseignement secondaire en 2006. - En Afrique, 75 % des 15-24 ans séropositif-ves sont des femmes - 15 femmes sur 192 chefs d'Etat et de gouvernement et 18, 4 % en moyenne de femmes dans les Parlements (2008) - Dans le monde, une femme sur trois a été violée, battue, ou victime d'une forme ou d'une autre de mauvais traitements au moins une fois dans sa vie - Dans certains pays, la violence domestique = cause principale de mort ou d'atteinte à la santé des femmes entre 16 et 44 ans ***Sources***, ***OMS, ONU, Unicef, HCR, Amnesty international, Croix rouge internationale, Observatoire de la parité*** **Le dvp à l'heure des ODD** 2015-2030 : ODD - Rupture de paradigme, désormais - « Partager les ambitions pour un avenir commun » - Echelle planétaire : des objectifs pour tous les pays du Nord ay Sud - Une préoccupation importante : l'environnement, le climat - Notion de durabilité : permettre aux générations actuelles de satisfaire à leurs besoins sans compromettre pour autant la capacité des générations futures à répondre aux leurs - 17 objectifs dont le 5^ème^ : \" *parvenir à l\'égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et les filles*. \" **Interrogations sur les ODD** - Bilan encore prématuré mais fortes interrogations sur leur pertinence des ODD qui, comme les OMD, proposent une vision simpliste du changement - Peut-on faire reposer le dvp sur la capacité à disposer d'indicateurs simples, universels et opérationnels dans un monde en réalité complexe et incertain ? (Hugon, 2010 ; Dubois, Mathieu, 2002). - Comment entreprendre des mesures qui garantissent plus d'égalités à travers des politiques qui ne prennent pas en compte la complexité des réalités locales ? (Kabeer, 2010) - Egalité - Justice sociale - Système capitaliste libéral = difficiles à concilier, incompatibles - Développement durable = rupture totale de paradigme ? **[12 février 2025 : atelier ]** **Film sur la question de genre, fait par la coopération allemande GIZ. Au Benin « vice et versa »** Rôles inversés : - Femme présidente - Femme gardien - Femmes devant la télé - Homme fait les courses - Homme nettoie la maison - Femme a plus de pouvoir que les hommes - Mariage forcé pour les garçons - Etudes délaissées pour les garçons - Vrai homme : travail domestique et éducation des enfants - Hommes sous -représentés dans la fonction publique

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