Summary

Ce document présente un aperçu de l'éducation à la santé. Il inclut un examen des modèles de santé, des concepts et de la promotion de la santé.

Full Transcript

Cécile Hinck Éducation à la santé Plan du cours Introduction : Quelle expérience avez-vous? Pourquoi un cours EPS dans un cursus paramédical? Chapitre I Evolution des modèles de santé Chapitre II Les d...

Cécile Hinck Éducation à la santé Plan du cours Introduction : Quelle expérience avez-vous? Pourquoi un cours EPS dans un cursus paramédical? Chapitre I Evolution des modèles de santé Chapitre II Les di érents concepts : La santé La promotion de la santé Les déterminants de santé Chapitre III Education pour la santé/Education thérapeutique Education du patient Prévention Chapitre IV Plani cation d’intervention en éducation pour la santé INTRODUCTION Petit exercice en groupe de 2-3 Décrivez ce que représente pour vous le concept d’éducation à la santé : comment comprenez-vous ce terme et quels sont ses objectifs ? Mise en commun –Carte mentale POURQUOI UN COURS D’ÉDUCATION À LA SANTÉ? Besoins de la santé en constante évolution Population vieillissante Evolutions technologiques Pathologies aiguës →pathologies chroniques Impératifs socio-économiques QUELLES SONT LES CRITIQUES FAITES À LA FORMATION DES PARAMEDICAUX? Trop curative et hospitalière Trop centrée sur le savoir faire Trop médicalisée →Il faut des paramédicaux capables d’une prise en charge globale, plus seulement capables d’exécuter des ordres médicaux ou des actes isolés du contexte.L’éducation pour la santé a pour but que chaque futur professionnel de santé acquiert les compétences et les moyens qui lui permettront de promouvoir sa santé et sa qualité de vie ainsi que celles de ses patients et d’intégrer les di érents concepts dans sa future pratique professionnelle. CHAPITRE I. EVOLUTION DES MODÈLES Avant d’évoquer la place de l’éducation pour la santé, il faut souligner l’existence de deux modèles de santé opposés : le plus évident est basé sur une conception technoscienti que de la médecine l’autre se montre plus global Ces modèles de santé sont les principes auxquels se réfèrent les professionnels de santé pour dé nir, expliquer et réaliser leurs pratiques en santé. Il découle de ce choix des systèmes de santé, les types de relations entre les patients et les soignants jusqu’à la conception des politiques de santé. MODELE BIOMEDICAL est considéré comme traditionnel. Il est le plus évident à percevoir. Il est décrit comme : un modèle fermé, dans lequel la maladie est conçue comme purement un problème organique, a ectant des individus, qui doit être diagnostiqué et traité, par des médecins, dans un système de santé centré autour d’une organisation dirigée par des médecins, l’hôpital, et dans lequel les e orts doivent être orientés vers les aspects curatifs. Dans ce modèle - la maladie est au centre et d’ordre purement biologique, - l’approche est scienti que et technologique, donc (hyper-spécialisée) - le corps est distinct de l’esprit (dualisme), - l’individu est passif, dépendant de l’autorité du médecin Le terme même de patient souligne bien l’aspect passif du rôle donné au malade. 1 sur 28 ff fi ff ff fi fi ff fi Cécile Hinck Éducation à la santé Issu du latin « patiens, patientis », son étymologie signi e celui qui supporte les défauts d’autrui et qui sou re sans murmurer. La communication est informative et asymétrique. La prévention est médicale (vaccins) Mais il y a une évolution du concept de santé Vision biomédicale ➔ la santé = absence de maladie ➔ Asymétrie de savoir : relation de pouvoir liée aux savoirs. Dé nition de la maladie « Altération de la santé, des fonctions des êtres vivants, en particulier quand la cause est connue (par opposition à syndrome). » Larousse « Dysfonctionnement d’origine psychologique, physique ou/et sociale, qui se manifeste sous di érentes formes. » OMS « La maladie est ce qui gêne les hommes dans l’exercice normal de leur vie », R. Leriche Elle n’est pas seulement un symptôme, un phénomène physique, mais un phénomène qui modèle la vie des individus, a ecte leur identité, modi e leur place dans la société… Evolution vers une vision plus globale En e et, la personne, malgré ces altérations, peut être en état de santé ou d’équilibre car elle mobilise des ressources pour s’adapter à ce nouvel état ➔ Concept de santé globale MODELE GLOBAL A l’opposé, le modèle global est dit holiste et en ce sens, il est social et éducationnel. C’est : un modèle ouvert dans lequel la maladie est conçue comme un phénomène complexe, impliquant une série de facteurs venant de l’individu, de sa famille, de son environnement plus large, et ceci tant au niveau de l’étiologie que du traitement et de l’évolution. Sans négliger l’aspect organique , le modèle tient compte également des aspects humains et sociaux qui interviennent dans le comportement de l’individu et de sa famille, Au niveau de la prévention , de la continuité des soins, de la réhabilitation dans les maladies chroniques comme du traitement des maladies aiguës. Le système de santé à son tour est un système ouvert, qui n’est plus autonome, ni médicalement centrée, mais en relation avec les autres professionnels de la santé, avec la communauté et les autres secteurs de l’activité publique de la société tout entière. Dans ce modèle : l’objet principal est la santé, elle-même dé nie dans sa globalité , toutes les dimensions de l’humain sont prises en compte, le patient est actif et acteur de ses choix (autonomie ), l’éducation et ses processus ont une place prépondérante. Remarque importante : ce second modèle n’exclut pas l’approche médicale et technologique mais elle l’intègre. S’il l’évacuait, il ne pourrait prétendre à l’adjectif « global » Tableau comparatif 2 sur 28 fi ff ff ff fi fi fi ff Cécile Hinck Éducation à la santé Modèle biomédical Modèle global Modèle fermé Modèle ouvert La prévention est médicale (vaccins,…) La prévention est un ensemble de moyens informatifs, éducatifs, formation et médicaux La maladie est organique, elle a ecte l’individu La maladie est complexe et multifactorielle, elle a ecte l’individu, sa famille et son environnement La maladie doit être diagnostiquée et traitée (approche curative) La maladie demande une approche continue de la prévention à la réadaptation en tenant compte de la multi-factorialité Centrée sur le diagnostic médical Multidisciplinarité Prise en charge dans un système autonome centré sur les Prise en charge dans un système ouvert et interdépendant avec hôpitaux la communauté Réadaptation organisée dans des centres spécialisés Réadaptation envisagée au sein de la communauté CONSÉQUENCES de ce modèle global… →Les paramédicaux, souvent auxiliaires du médecin, deviennent des professionnels travaillant en collaboration avec les autres professionnels de la santé et ce dans l’intérêt du patient et de la collectivité. CHAPITRE II. LES DIFFÉRENTS CONCEPTS A. LA SANTE Une dé nition? Il n’y a pas de dé nition unique et univoque de la santé et les dé nitions s’opposent ou se complètent, selon les cas. En voici quelques-unes… Le concept de santé est variable santé comme absence de maladie(mesurée par la présence ou l’absence de certains indicateurs de maladie et parfois de risques) santé comme état biologique souhaitable (physique et mental, mesurable par des indicateurs biophysiologiques) santé biopsychosociale (état de complet bien-être physique, mental et social) suivant la dé nition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 1946) LA SANTÉ Elle n’est donc pas l’absence de maladie Elle est un concept autant social, mental que physique Il ne su t plus de ne pas être « malade » mentalement ou physiquement: « Être en bonne santé » est une disposition dynamique partagée entre des dispositions individuelles et collectives → chacun est responsable de sa santé et doit la gérer… CONCEPT DE « SANTE » 3 sur 28 ffi fi fi ff ff fi fi Cécile Hinck Éducation à la santé (Cara, 2016) Bien-être « Perception de l’individu quant à son état et son expérience de santé dans l’ici et le maintenant » Mieux-être « Fait appel à une aspiration, par ex. à ce que l’individu convoite au moment de la sortie de l’hôpital pour le retour à domicile » Harmonie « Equilibre au sein de la Personne et à la relation harmonieuse qu’elle entretient avec son environnement » CONCEPT DE « SANTE » La santé est : Dynamique Multidimensionnelle Evolutive dans le temps La santé dans une vision globale Berthet (1983) apporte une dé nition plus dynamique « La santé est un équilibre fragile entre l’homme, les hommes et leur environnement » ➔ 3 notions essentielles : La santé est l’équilibre et l’harmonie de toutes les possibilités de la personne humaine, biologiques, psychologiques et sociales ➔ Satisfaction des besoins fondamentaux + adaptation continuelle à l’environnement La santé sur le plan individuel est la plénitude de vie, le rendement équilibré, l’harmonie totale de la personne humaine, l’objectif à atteindre étant suivant la formule de Paul Valéry « d’enrichir chacun de ses dons ». La santé suppose l’existence d’une force potentielle de réserve pour résister aux assautsPour Pineault (1986), dans son nouveau paradigme de la santé « il existe chez l’être humain une autonomie naturelle instinctive, un pouvoir régénérateur » La personne ou la communauté visées est (ou devrait être) autonome (notion d’empowerment et de participation) Le professionnel est un partenaire thérapeutique (relation égalitaire) La con ance est essentiellement apportée dans l’information qualitative, incluant les rapports subjectifs du patient et l’intuition du professionnel L’empowerment (empouvoirment, autonomisation ou capacitation) = est la prise en charge de l’individu, par lui-même, de sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale.OMS en 1986 (Charte d’Ottawa) : Approche plus dynamique de la santé « La santé est une ressource de la vie quotidienne et non un but dans la vie. C’est ce qui permet à un individu d’une part de réaliser ses ambitions et de satisfaire ses besoins et d’autre part d’évoluer avec le milieu ou de s’adapter à celui-ci. La santé constitue un moyen parmi d’autres de se réaliser» Approche globale, vision large de la santé dans toute sa complexité et arrivée de la promotion de la santé Les spécialistes n’ont donc pas « l’exclusivité » de la santé, elle est l’a aire de tous car elle se vit dans tout ce qui constitue notre quotidien (notre quartier, lieu de travail, lieu de loisir,…)Il y a donc des facteurs qui in uencent la santé Voir plus loin les déterminants de santéSelon Monnier(1980-les facteurs in uençant la santé » B. Le CONCEPT de LA PROMOTION DE LA SANTE Les di érents moments clés … ❑1948 première assemblée mondiale de la santé à Genève (Suisse) Le but est le recensement du personnel de santé et des problèmes de santé. Ainsi que l’élaboration de collaborations éventuelles. En 1977, l’Assemblée mondiale de la santé a décidé que le principal objectif social des Gouvernements et de l’OMS devrait être d’amener tous les peuples du monde, d’ici l’an 2000, à un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et économiquement productive. C’est ainsi qu’est né le mouvement en faveur de « la santé pour tous en l’an 2000 ». ❑1978 Alma Ata (ex-URSS) Première référence aux soins de santé primaire1986 Ottawa (Canada) ❑Dé nition de la promotion de la santé La charte propose la dé nition suivante : « La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. 4 sur 28 fl fi ff fi fi fi ff fl Cécile Hinck Éducation à la santé Cette démarche relève d’un concept dé nissant la “santé” comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est → perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie : il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire : elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être. » ❑1988 Adélaïde (Australie) Politiques publiques saines ❑1991 Sundvall (Suède) Milieux favorables à la santé ❑1992 Budapest (Hongrie) Hôpitaux promoteurs de santé ❑1997 Jakarta (Indonésie) Adaptation de la promotion de la santé au XXIème siècle La Quatrième Conférence internationale sur la promotion de la santé de Jakarta est la première à s’être déroulée dans un pays en développement et à avoir associé le secteur privé à la promotion de la santé. La santé a été déclarée comme un droit fondamental de l’être humain et un facteur indispensable au développement économique et social. Le résultat de cette conférence fut l’adoption de la « Déclaration sur la promotion de la santé au XXIème siècle » dont l’objectif est de : – promouvoir la responsabilité sociale en faveur de la santé ; – accroître les investissements pour développer la santé ; – renforcer et élargir les partenariats pour la santé ; – accroître les capacités de la communauté et donner à l’individu les moyens d’agir ; – mettre en place une infrastructure pour la promotion de la santé. La déclaration résultante appelle à l’action sous forme de la création d’une Alliance mondiale pour la promotion de la santé dont le but est de faire avancer les priorités d’actions énoncées dans la Déclaration. 1.Milieu du 19 ème siècle jusqu’à la 2ème guerre mondiale Problème des maladies infectieuses Courant hygiéniste de l’éducation pour la santé (« prescription » de règles d’hygiène) 2.L’après-guerre Les progrès de la médecine 1945 : Instauration de la sécurité sociale Apogée du curatif (modèle bio-médical) Esquisse du 1er système préventif français Approche « humaniste » de l’éducation pour la santé (apport d’informations et appel à la responsabilité)3.Les années 50 Tournant épidémiologique: on meurt moins de maladies infectieuses mais davantage de maladies de « civilisation » comme l’obésité, diabète, cancer -la surconsommation alimentaire. Première campagne sur la consommation de l’alcool4.Les années 70 Premières grandes campagnes nationales de prévention (Tabac)1976 : la première loi pour encadrer la consommation de tabac Face à cette situation, les médecins lancent l’alerte au début des années 70. A l'époque, l'Institut de recherche sur le cancer à Villejuif mène une expérience en laboratoire sur des rats blancs. Exposés à la fumée de cigarette, l'expérience démontre à l'époque qu'ils ont développé plus de pathologies que les autres. "On peut admettre que pour le cancer du poumon par exemple, chez un non-fumeur, le risque est d'environ un pour 1 000, alors que pour un très gros fumeur, il va jusqu'à 10%", explique le professeur Daniel Schwartz. https://youtu.be/Y0pdUyFC7As5. Les années 80 5 sur 28 fi Cécile Hinck Éducation à la santé Concept de « promotion de la santé » apparaît en France (référence à la dimension sociale de la santé) Fin des années 80 : le sida devient un problème prioritaire de santé publique (la prévention est placée au centre des débats)6.Les années 90 1994 : Rapport « la santé en France » (plus on est pauvre, plus on est malade, plus on meurt jeune) ; Conférences régionales de santé et Programmes régionaux de santé Aujourd’hui : arrêtons-nous un moment sur le concept de la santé positive C’est une approche moderne de la santé qui va au-delà de l'absence de maladie. Contrairement à la vision traditionnelle qui se concentre principalement sur la prévention et le traitement des maladies, la santé positive met l'accent sur le bien-être global, le développement du potentiel humain, et la capacité de mener une vie pleine de sens, même en présence de limitations ou de maladies.Dé nition de la santé positive C’est la capacité d'une personne à s'adapter et à s'autogérer dans les domaines physiques, émotionnels et sociaux. Cette approche valorise les ressources et les compétences que les individus peuvent mobiliser pour améliorer leur qualité de vie, plutôt que de se concentrer uniquement sur la guérison ou l'éradication des symptômes. Machteld Huber et d’autres chercheurs ont proposé une redé nition de la santé axée sur la capacité d'adaptation et la résilience.Les principes de la santé positive Accent sur les ressources : plutôt que de se concentrer uniquement sur ce qui ne va pas (les dé ciences ou les maladies), la santé positive met l'accent sur les ressources internes (force mentale, compétences d'adaptation) et externes (soutien social, accès aux ressources) dont dispose une personne. Approche holistique : cette approche considère la personne dans sa globalité, en tenant compte de ses besoins physiques, psychologiques, émotionnels et sociaux. Autonomisation : l'idée est de permettre aux individus de prendre le contrôle de leur santé et de leur bien-être, en développant leur capacité à prendre des décisions éclairées et à agir en fonction de leurs valeurs.Le test (évaluation du patient) aborde les 6 dimensions suivantes : Comment allez-vous physiquement ? Comment allez-vous mentalement ? Votre vie a-t-elle un sens ? 6 sur 28 fi fi fi Cécile Hinck Éducation à la santé Menez-vous une vie agréable ? Êtes-vous impliqué dans la société ? À quoi ressemble votre vie quotidienne ? 0 signi e « pas du tout d’accord » et 10 signi e « tout à fait d’accord ».https://www.masantepositive.be/ outils/le-testLa santé mentale positive La petite vidéo nous mènera à ré échir sur le concept des déterminants de santéC. Le concept Les déterminants de la Santé facteurs biologiques facteurs d’environnement physique facteurs psychiques facteurs d’environnement social facteurs culturels et religieux facteurs économiques facteurs politiques et administratifs « À chaque étape de la vie, l'état de santé se caractérise par des interactions complexes entre plusieurs facteurs d'ordre socio- économique, en interdépendance avec l'environnement physique et le comportement individuel. Ces facteurs sont désignés comme les « déterminants de la santé ». Ils n'agissent pas isolément : c'est la combinaison de leurs e ets qui in ue sur l'état de santé. » [Santé publique France ]Les déterminants de la santé La santé dépend de tout un environnement et d’un ensemble de facteurs (= les déterminants de santé) Selon l’OMS = les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie Ils sont interdépendants = leurs e ets peuvent être atténués ou augmentés par l’exposition à un autre déterminant Ce sont les facteurs de risque et/ou de protection qui in uencent l’état de santé. Cette in uence peut être individuelle et/ou collectiveDi érents modèles existent pour catégoriser les déterminants de la santé, tels que : Di érents modèles existent pour catégoriser les déterminants de la santé, tels que : Le mandala de la santé Le modèle de Whitehead et Dahlgren (1991) Le modèle (de Whitehead et Dahlgren) adapté par Luc Berghmans de l’Observatoire de la santé du Hainaut (2009) La roue Culture & Santé (2012) La carte de la santé et de ses déterminants adaptés du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (2012)Le mandala de la santéLe modèle de Whitehead et Dahlgren C’est un cadre théorique largement utilisé en santé publique pour comprendre les déterminants de la santé. Développé par Margaret Whitehead et Göran Dahlgren en 1991, ce modèle illustre les di érents facteurs qui in uencent la santé des individus et des populations. Ce modèle, en arc en ciel, présente les déterminants de la santé en plusieurs niveaux (niveaux successifs allant des plus proches de l’individu vers les plus éloignés). Ces niveaux ne sont pas indépendants les uns des autres, ils interagissent et s’in uencent 7 sur 28 fl ff ff fl fi fl ff ff fl fl fl fi ff Cécile Hinck Éducation à la santé mutuellement.Description du Modèle Il est représenté sous forme d'un diagramme en couches concentriques, chaque couche représentant di érents niveaux de déterminants de la santé1.Caractéristiques individuelles (noyau central) : - Les facteurs biologiques : L’âge, le sexe, l’origine ethnique, les caractéristiques physiques*. Déterminants inhérents à l’individu et dépendant de son patrimoine génétique. → On n’a pas de prise sur ces facteurs de santé et ceux-ci ne peuvent pas (ou pratiquement pas*) être modi és.2.Comportements individuels (première couche autour du noyau) : Habitudes de vie telles que l'alimentation, le tabagisme, la consommation d'alcool, l'activité physique. Ce sont des déterminants sur lesquels on peut agir à travers l'éducation et la promotion de la santé.- Facteurs liés au style de vie personnel (les comportements) : L’alimentation, les consommations, les dépendances, l’activité physique / sédentarité, les comportements à risque, etc. + les compétences personnelles et sociales : les habiletés de communication, la capacité à gérer ses émotions & à résoudre des problèmes, les habiletés à coopérer & à établir des relations sociales de qualité. → Déterminants généralement fortement in uencés par des niveaux plus généraux (statut socio-économique, conditions de vie, …)3.Réseaux sociaux et communautaires : Soutien social, relations interpersonnelles, réseaux communautaires. Ces facteurs in uencent le bien-être mental et social des individus.- Les réseaux sociaux et communautaires, les milieux de vie: les liens sociaux, familiaux ou intergénérationnels, le soutien mutuel, l’ambiance scolaire, les conditions d’hébergement dans une institution, etc. Les individus interagissent et évoluent quotidiennement dans divers lieux de vie : la maison, l’école, l’institution, le quartier, le village ou la ville. → Tous ces environnements favorisent ou entravent le développement, l’épanouissement et la capacité d’agir des individus.4.Conditions de vie et de travail : Logement, conditions de travail, accès à l'éducation, à la santé, au transport. Ces éléments sont liés à l'environnement socio-économique.- Les conditions de vie et de travail : l’accès au travail, aux services (écoles, hôpitaux, associations, transports en commun, etc.), au logement, à la nourriture, à l’éducation + conditions de travail. + les caractéristiques socio- économiques (scolarité, occupation professionnelle, statut d’ouvrier / employé, revenus, etc.) qui constituent le statut socio- 8 sur 28 fl fi fl ff Cécile Hinck Éducation à la santé économique des individus.5.Conditions socio-économiques, culturelles et environnementales (couche externe) : Facteurs comme la politique, l'économie, la culture, les infrastructures, et l'environnement naturel. Ce sont des déterminants structurels qui in uencent la distribution des ressources et les inégalités de santé.- Les conditions socio-économiques, culturelles et environnementales : Environnement culturel et socio- économique, sentiment de sécurité et de bien-être, éducation et formation, emploi et revenus professionnels… → Ces déterminants sont globaux et produits par des politiques structurelles (à +/- long terme) (sociales, scales, économiques, de sécurité…) qui se situent au niveau de la collectivité.Intérêt du Modèle Outil d'analyse : permet d'identi er et de catégoriser les di érents facteurs in uençant la santé. Approche holistique : souligne que la santé n'est pas uniquement déterminée par des facteurs biologiques, mais aussi par des éléments sociaux, économiques et environnementaux. Base pour les interventions : aide à concevoir des interventions de santé publique en ciblant di érents niveaux de déterminants (par exemple, des politiques publiques, des actions communautaires, des campagnes de sensibilisation).Application dans le domaine paramédical Dans les professions paramédicales, ce modèle est utile pour : Analyser les besoins de santé des patients en tenant compte de leur environnement global. Développer des stratégies de prévention et de promotion de la santé adaptées aux di érents contextes de vie des patients. Élaborer des programmes de soins prenant en compte les déterminants sociaux et environnementaux pour une prise en charge plus complète et personnalisée.Approche individuelle Met en évidence que les facteurs favorables à la santé sont de plusieurs ordres Permettent faire d’autres choix relatifs à la santé Pour faire ce choix ,il faut une information adéquate, tenant compte des croyances et des connaissances déjà acquises. Permettre une prise de conscience et une autre perception critique de son état de santé. La participation à la politique de santé et de protection de l’environnement sera encouragée, ainsi que l’usage approprié des services.Approche communautaire Vise notamment la mise en place de stratégies politiques et organisationnelles Reconnaît que chacun (des responsables politiques aux citoyens en passant par les relais communautaires) a une responsabilité et un rôle à jouer Permet de mener et mettre en place des projets en promotion de la santéVotre rôle en face des déterminants de la santé Exercice : prise en soins d’un patient diabétique avec une plaie au pied- Utiliser le modèle de Whitehead et Dahlgren a n 9 sur 28 ff fl ff fi ff fi fl fi Cécile Hinck Éducation à la santé d’adopter une approche holistique en considérant les di érents déterminants de santé. Ex: Caractéristiques individuelles (Noyau central) Âge et sexe : Les patients plus âgés peuvent avoir une guérison plus lente en raison d'un métabolisme plus lent et d'une mauvaise circulation. Facteurs héréditaires : Historique familial de diabète ou de troubles vasculaires pouvant a ecter la cicatrisation.A vous –en groupe - …Correction : 1. Caractéristiques individuelles (Noyau central) Âge et sexe : Les patients plus âgés peuvent avoir une guérison plus lente en raison d'un métabolisme plus lent et d'une mauvaise circulation. Facteurs héréditaires : Historique familial de diabète ou de troubles vasculaires pouvant a ecter la cicatrisation. Action : Adapter les soins en fonction de l'âge du patient (par exemple, surveillance accrue chez les personnes âgées). E ectuer un dépistage des complications vasculaires et nerveuses.2. Comportements individuels Hygiène des pieds : mauvaises habitudes d'hygiène peuvent aggraver la plaie. Adhésion aux traitements : certains patients peuvent avoir du mal à suivre les recommandations (prise de médicaments, soins des plaies). Tabagisme : peut ralentir la guérison en réduisant l'apport sanguin. Régime alimentaire : une alimentation riche en sucres peut aggraver le diabète et ralentir la cicatrisation. Action : Éducation du patient sur l'importance d'une bonne hygiène des pieds (lavage, séchage, inspection quotidienne). Encourager une alimentation équilibrée pour mieux contrôler la glycémie. Conseiller l'arrêt du tabac pour améliorer la microcirculation. Fournir un soutien pour l'observance thérapeutique (par exemple, des rappels de médicaments).3. Réseaux sociaux et communautaires Soutien familial : Les patients ayant un bon soutien familial adhèrent généralement mieux aux soins. Isolement social : Peut être un obstacle à la prise en charge e cace (manque de transport pour se rendre aux rendez-vous, di culté à obtenir de l'aide). Action : Impliquer la famille ou les proches dans l'éducation sur les soins des plaies et le contrôle du diabète. Orienter vers des services communautaires pour briser l'isolement (assistance à domicile, transport médicalisé).4. Conditions de vie et de travail Environnement domestique : Un logement insalubre ou inadapté peut favoriser l'infection de la plaie (humidité, manque d'équipements pour les soins). Conditions économiques : Les patients avec des ressources nancières limitées peuvent avoir des di cultés à accéder aux soins ou acheter les fournitures nécessaires (pansements, antiseptiques). Accès aux soins : L'éloignement géographique des centres de soins peut retarder le traitement. Action : Adapter les recommandations à la réalité économique du patient (ex. : proposer des alternatives moins coûteuses pour le soin des plaies). Collaborer avec des assistants sociaux pour faciliter l'accès aux ressources nécessaires. Prévoir un suivi à domicile si le patient a du mal à se déplacer.5. Conditions socio-économiques, culturelles et environnementales (Facteurs structurels) Accès aux services de santé : Peut être limité par les politiques locales, les délais d'attente, ou le manque de professionnels spécialisés en soins de plaies. Inégalités sociales : Les patients de milieux défavorisés peuvent être plus exposés à des complications en raison de l'accès limité à des soins de qualité. Barrières culturelles : Certaines croyances ou pratiques culturelles peuvent in uencer la manière dont le patient perçoit sa plaie et son traitement. Action : 10 sur 28 ffi ffi ffi ff ff ff ff fi fl Cécile Hinck Éducation à la santé Travailler avec des interprètes culturels ou des médiateurs pour adapter les soins en fonction des croyances du patient. Collaborer avec des ONG ou des associations locales pour o rir des soins accessibles aux patients défavorisés. Sensibiliser aux politiques publiques pour améliorer l'accès aux soins spécialisés en podologie.CHAPITRE III. Promotion de la santé /Prévention /Education pour la santé / Education thérapeutiqueA.LA PROMOTION DE LA SANTÉ Promotion de la santé : Charte d'Ottawa (1986) « La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci » (OMS) https://iris.who.int/handle/10665/349653La Charte d'Ottawa : est un document fondamental en promotion de la santé, publié à la suite de la première Conférence internationale pour la promotion de la santé, qui s'est tenue à Ottawa, au Canada, en novembre 1986. a été élaborée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et constitue un cadre de référence pour le développement de politiques et d'actions en faveur de la santé publique.Contexte La Charte d'Ottawa a été rédigée dans un contexte où la santé n'était plus seulement perçue comme l'absence de maladie, mais comme un état de complet bien-être physique, mental et social. L'objectif était de repenser la manière dont la santé pouvait être améliorée au niveau mondial, en mettant davantage l'accent sur les déterminants sociaux, économiques et environnementaux de la santé.Principes clés de la Charte d'Ottawa La santé est un droit fondamental : chaque individu a droit au meilleur état de santé possible. Approche globale : la santé doit être abordée de manière globale, en prenant en compte ses dimensions sociales, économiques, environnementales et culturelles. Autonomisation des individus : la promotion de la santé vise à renforcer l'autonomie des individus et des communautés en leur fournissant les compétences nécessaires pour améliorer leur propre santé. Responsabilité collective : la promotion de la santé requiert l'engagement de multiples secteurs (éducation, travail, environnement, etc.) et d'acteurs divers (gouvernements, ONG, communautés, individus).Les 5 grandes stratégies de la charte d’Ottawa pour la promotion de la santé 1. Etablir des politiques publiques saines 2. Réorienter les services de santé 3. Créer des environnements favorables 4. Développer des aptitudes individuelles 5. Renforcer l’action communautaire1.Élaboration de politiques publiques saines (Building Healthy Public Policy) : 1. Intégrer la santé dans toutes les politiques gouvernementales, pas seulement dans le secteur de la santé. 2. Exemple : politiques anti-tabac, réglementation sur la sécurité alimentaire, promotion de l'égalité d'accès aux soins. 2.Création d'environnements favorables (Creating Supportive Environments) : 1. Créer des environnements physiques et sociaux qui soutiennent la santé. 2. Exemple : aménagement de pistes cyclables, promotion d'espaces verts, initiatives de développement durable.3. Renforcement de l'action communautaire (Strengthening Community Action) : 3. Encourager la participation active des communautés à la prise de décisions concernant leur santé. 4. Exemple : programmes de soutien aux groupes communautaires, initiatives de 11 sur 28 ff Cécile Hinck Éducation à la santé quartier pour la santé. 4.Développement des compétences personnelles (Developing Personal Skills) : 1. Fournir aux individus les informations et les ressources nécessaires pour faire des choix sains. 2. Exemple : programmes d'éducation à la santé, campagnes de sensibilisation sur la nutrition ou la prévention des maladies. 5.Réorientation des services de santé (Reorienting Health Services) : 1. Adapter les systèmes de santé pour mieux répondre aux besoins de la promotion de la santé, au-delà du simple traitement des maladies. 2. Exemple : intégration de la prévention dans les soins primaires, développement des soins de proximité, promotion de la médecine préventive.Impact Charte d’Ottawa Elle a marqué un tournant en matière de promotion de la santé, en proposant une vision proactive et globale qui dépasse le cadre du traitement médical traditionnel. En reconnaissant que la santé dépend d'une multitude de facteurs au-delà des soins de santé, elle continue d'in uencer les politiques et les pratiques de santé publique aujourd'hui.B.Les di érents niveaux de prévention En 1948, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a distingué trois niveaux de prévention des RPS correspondant à des états successifs de la maladie : la prévention primaire, la prévention secondaire et la prévention tertiaire. Ces mesures visent à agir à di érents niveaux, en amont ou en aval, sur les facteurs de risque, les symptômes ou encore les conséquences de l’usure professionnelle. Les trois niveaux de prévention (primaire, secondaire, et tertiaire) sont les principaux concepts utilisés dans le domaine de la santé publique pour organiser les actions de prévention. Cependant, certains modèles de prévention ajoutent un quatrième niveau, notamment lorsqu'il s'agit de stratégies plus spéci ques ou adaptées à certains contextes.1.Prévention primaire : Objectif : empêcher l'apparition d'une maladie ou d'un problème de santé, on empêche la maladie de se développer Exemples : vaccination, éducation à la santé, promotion d'un mode de vie sain (alimentation, activité physique), prévention des accidents. Cible : Population en bonne santé, avant l’apparition d’une pathologie. Exemple: éducation au brossage des dents à l’école Dans la prévention primaire, on empêche e ectivement la maladie de se développer.2.Prévention secondaire : Objectif : détecter les maladies à un stade précoce pour permettre une prise en charge rapide, ce qui permet souvent d'éviter une progression grave de la maladie. Exemples : dépistage (mammographies, tests de dépistage du cancer, tests de diabète), surveillance des facteurs de risque (tension artérielle, cholestérol). Cible : Individus à risque ou avec des signes précoces d’une maladie. 12 sur 28 fi ff ff fl ff Cécile Hinck Éducation à la santé Exemple :proposer des séances de sevrage tabagique.3.Prévention tertiaire Objectif : réduire les complications ou les conséquences d’une maladie déjà installée, améliorer la qualité de vie et limiter l’incapacité. La maladie, généralement chronique, est prise en charge a n de prévenir d’éventuelles complications ou aggravations des lésions. Exemples : rééducation, prise en charge des patients chroniques (diabète, AVC), soins palliatifs. Cible : personnes déjà malades ou ayant des séquelles de maladies. Exemple : pour les personnes diabétiques : surveillance de la glycémie, excellente hygiène de peau, examen fréquent des pieds4. Prévention quaternaire (quatrième niveau) Objectif : prévient les interventions médicales inutiles, les excès de soins ou les e ets secondaires, en évitant la médicalisation excessive. Exemples : réduction des prescriptions inutiles de médicaments, promotion de l'autogestion des maladies chroniques, réduction de la surmédicalisation (par exemple, limiter les examens inutiles). Cible : patients à risque de traitements excessifs ou inappropriés. La prévention quaternaire se concentre donc davantage sur l'équilibre des soins et la protection contre les risques d’interventions excessives. Elle correspond à l’action menée pour identi er un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d'interventions médicales invasives, et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables. C’est la prévention de la médecine non nécessaire , ou la prévention de la surmédicalisation Exemple: La campagne du SPF Santé Publique : "Les images médicales ne sont pas de photos de vacances. Pas de rayons sansEn 1985, Jamoulle envisage la prévention selon une vision relationnelle et a ainsi redé ni le concept de prévention quaternaire. Il réalise un schéma où se croisent deux axes : un axe horizontal (la vision du médecin) et un axe vertical (la vision du patient), répartissant ainsi la prévention en quatre champs. Le temps est représenté par une ligne oblique traversant le schémaExemple : stress au travail 13 sur 28 fi ff fi fi Cécile Hinck Éducation à la santé 14 sur 28 Cécile Hinck Éducation à la santé 15 sur 28 Cécile Hinck Éducation à la santé 16 sur 28 Cécile Hinck Éducation à la santé 17 sur 28 Cécile Hinck Éducation à la santé Plan du cours Introduction : Quelle expérience avez-vous? Pourquoi un cours EPS dans un cursus paramédical? Chapitre I Evolution des modèles de santé Chapitre II Les di érents concepts (la santé/les déterminants de santé) Chapitre III Prévention /Promotion de la santé / Education pour la santé/Education thérapeutique Chapitre IV : quelques notions importantes (Empowerment/maladie chronique/Littératie)CHAPITRE III. Prévention /Promotion de la santé / Education pour la santé/Education thérapeutiqueAux deux derniers cours Nous avons travaillé sur les déterminants de santé ,la promotion 18 sur 28 ff Cécile Hinck Éducation à la santé et la préventionC.L’éducation pour la santéINTRODUCTION L'éducation pour la santé est devenue une composante essentielle des systèmes de santé modernes, Elle cherche à renforcer les compétences des individus et des communautés pour favoriser une meilleure santé et réduire les inégalités.C’est un des plus gros progrès de la santé publique qui résulte de l’évolution de la société. « Eduquer » c’est aider à la prise d’autonomie c’est également permettre la résolution de problèmes tant individuels que collectifs. L’éducation à la santé est l’ensemble des processus pédagogiques mis en place pour qu’un groupe, un individu conserve et améliore sa santé.Dé nition (Carnillot – Paris) « L’éduction pour la santé est un processus pédagogique élargi visant à développer chez les individus un ensemble de connaissances, d’attitudes, d’aptitudes dans le but de leur donner les moyens d’un comportement plus e cace dans le maintien, la protection ou la restauration de leur santé ou de celle de leur entourage. »L'éducation à la santé est donc un processus qui vise à permettre aux individus et aux groupes d'acquérir les connaissances, les compétences et les attitudes nécessaires pour promouvoir, maintenir ou restaurer leur santé. Elle s'inscrit dans une démarche préventive ou curative et s'adapte aux besoins spéci ques de chaque public. De façon plus précise, l’OMS indique que "l'éducation pour la santé est la composante des soins de santé qui vise à encourager l'adoption de comportements favorables à la santé. Par l'éducation pour la santé, on aide les gens à élucider leur propre comportement et à voir comment ce comportement in uence leur état de santé. On les encourage à faire leurs propres choix pour une vie plus saine.Elle ne se limite pas à transmettre de l’information, mais cherche à encourager l’autonomie et le changement de comportement pour améliorer la qualité de vie et le bien-être.En tant que podologues, vous devez apporter à tout individu cette aide. L’éducation à la santé fait clairement partie de votre rôle en prenant en compte le travail permettant aux béné ciaires de développer, maintenir et recouvrer son indépendance dans le domaine de la santé. On ne les force pas à changer. L'éducation pour la santé ne remplit pleinement sa fonction que si elle encourage les gens à participer et à choisir eux- mêmes. Ainsi, ce n'est pas faire de l'éducation pour la santé que dire 19 sur 28 fi fi ffi fl fi Cécile Hinck Éducation à la santé simplement d'adopter un comportement favorable à la santé" (Manuel d'éducation pour la santé dans l'optique des soins de santé primaires. Genève : OMS ; 1990).Caractéristiques pas une a aire de simple information sur les risques. Au-delà des conditions d’hygiène, une amélioration de la santé des personnes ne peut se faire sans leur participation. Les comportements qui ont un e et sur la santé n’ont pas de but intentionnel. Il ne s’agit pas seulement de bonne ou de mauvaise volonté personnelle. C’est une éducation qui tend à valoriser l’autonomie, le bienêtre, la responsabilité individuelle et collective selon une démarche qui intègre les demandes des personnes et respecte les fondements culturels de leurs conduites de vie. L’éducation pour la santé signi e que l’éducateur travaille pour la santé de « l’éduqué » en s’assurant que celui-ci joue un rôle actif. « L’éducation pour la santé aide chaque personne, en fonction de ses besoins, de ses attentes et de ses compétences, à comprendre l’information et à se l’approprier pour être en mesure de l’utiliser dans sa vie. En ce sens, la vulgarisation et la di usion des connaissances scienti ques ne su sent pas. En matière d’actions de proximité, l’éducation pour la santé utilise des méthodes et des outils validés favorisant l’expression des personnes et leur permettant d’être associées à toutes les étapes des programmes , du choix des priorités à l’évaluation. Elle est accessible à tous les citoyens et a le souci permanent de contribuer à réduire les inégalités sociales de santé. »D’un côté on peut dire que l’Education pour la santé fait partie intégrante de l’activité des professionnels de santé. L’in rmière ,le médecin ont toujours « expliqué »certaines choses à leurs patients. Et nous l’avons vu pour le podologue, cette fonction « éducative » fait partie intégrante de notre champ d’activité. Elle se fait de façon « naturelle » ,sans compétences particulières.Et d’un autre côté on observe que l’on fait appel pour l’exécution de certaines actions éducatives à des personnes ayant une compétence en « éducation ». Il faut donc former les professionnels de santé a n d’acquérir des compétences dans le domaine.Comment cela fonctionne ? 1.Identi cation des besoins : 1. Analyse de la situation de santé du patient ou du groupe ciblé. 2. Évaluation des facteurs de risque et des obstacles à la santé (comportements, environnement, croyances, etc.). 2.Objectifs éducatifs : 1. Dé nir des buts précis et atteignables (exemple : apprendre à prévenir les complications podologiques liées au diabète). 2. Adapter les objectifs à l'âge, au niveau de connaissance et à la condition de chaque patient. 3. Mise en œuvre : 1. Utilisation de supports pédagogiques : démonstrations pratiques, vidéos, brochures, modèles anatomiques. 2. Favoriser des échanges interactifs pour impliquer les patients dans leur apprentissage. 3. Proposer des conseils pratiques et adaptés à leur quotidien. 4. Suivi et évaluation : 1. Accompagner les patients pour véri er l’adoption des nouvelles pratiques. 20 sur 28 fi fi fi fi ff fi fi ff ffi ff fi Cécile Hinck Éducation à la santé 2. Mesurer l’impact sur leur santé (amélioration de l’hygiène, réduction des complications, etc.).Les thèmes de l’éducation pour la santé : Ils s’articulent selon 4 pôles : 1. la personne 2. l’environnement 3. le système de santé 4. le système social.1.Corps /santé /Maladie2.Aptitudes personnelles dans le champ de la santé3.Services de santé4.Politique de santé5.Environnement et facteurs économiquesPour qui ? La population en général Communautés : groupes sensibilisés sur des thématiques spéci ques comme la prévention des blessures ou des infections. Groupes à risque : populations âgées, enfants, adolescents, travailleurs. Groupes de patients :diabétiquesLa population en généralLes communautés EcoleFamilleGroupes à risque …Groupes patientsLes limites d’une approche basée uniquement sur la transmission d’informations Ses caractéristiques apport d’informations pédagogie de la peur fait appel à la responsabilité vis-à-vis de soi-même Ses di cultés pas de relation de causalité directe entre un comportement et une pathologie le fait d’être informé ne su t pas pour in uencer les attitudes et comportements touche souvent un public déjà acquis.Les méthodes 1. L’information : A pour objectif la transmission des connaissances ainsi que l’augmentation du champ de connaissances chez le récipiendaire. Longtemps considérée comme pouvant être neutre, on s’accorde aujourd’hui à relever qu’elle peut être manipulée (même inconsciemment) par l’« instructeur » ne fût-ce que par la sélection de l’information, le vocabulaire utilisé, la construction de l’information ! Par ailleurs, il a fallu se rendre à l’évidence : les gens informés ne changeaient pas nécessairement leur comportement face à la santé ! (ex : tabac !) Exemple : les paquets de cigarettes2. La persuasion : Parmi ces méthodes on peut trouver des mesures légales coercitives (dont l’application n’atteint jamais les 100% !) ex : ceinture de sécurité , vaccins obligatoires… Parfois plus cachées : on cherche à créer des modi cations de comportement par des techniques qui avoisinent le conditionnement et ne sont pas loin de la manipulation ! Selon Deccache (1988) il faut être attentif à l’opposition entre les objectifs de compliance ou au contraire d’augmentation des capacités de libre choix du patient. Limites : Ethique ?3. L’éducation : Ces méthodes visent à la fois à produire des changements de comportement à partir de modi cations des connaissances. Le courant reste marqué par l’idée de liberté de l’individu, de responsabilité, de libre choix, de choix éclairé, informé, etc. Le changement de comportement doit être volontaire.Les limites d’une approche basée uniquement sur la transmission d’informations Ses caractéristiques apport d’informations pédagogie de la peur fait appel à la responsabilité vis-à-vis de soi-même Ses di cultés pas de relation de causalité directe entre un comportement et une pathologie 21 sur 28 fi ffi ffi ffi fi fl fi Cécile Hinck Éducation à la santé le fait d’être informé ne su t pas pour in uencer les attitudes et comportements touche un public déjà acquis.Comment l’appliquer en podologie ? 1.Approche personnalisée : 1. Tenir compte des spéci cités du patient : âge, mode de vie, pathologie, environnement. 2. Être un interlocuteur bienveillant pour instaurer un climat de con ance. 2.Utilisation d’outils pédagogiques : 1. Faire des démonstrations (ex. : inspection des pieds, exercices pour la marche). 2. Fournir des recommandations écrites adaptées à leur compréhension. 3.Renforcer les comportements positifs : 1. Encourager l’hygiène des pieds et l’autogestion des soins. 2. Insister sur le rôle des chaussures adaptées et des semelles orthopédiques.Les di érents groupes en podologie 1. Patient diabétique : 1. Problème : Risque de plaies, infections, amputation. 2. Éducation pour la santé : Apprendre à inspecter les pieds quotidiennement, connaître les signes d'alerte (rougeurs, plaies), choisir des chaussures adaptées. 3. Résultat attendu : Réduction des complications et meilleure gestion de leur santé. 2. Sportifs : 1. Problème : Risque de blessures dues à une surcharge ou un mauvais équipement. 2. Éducation pour la santé : Conseils sur le choix des chaussures, utilisation de semelles correctrices, importance de l’hygiène post-entraînement. 3. Résultat attendu : Prévention des douleurs et des blessures récurrentes. 3. Personnes âgées : 1. Problème : Trouble de la marche et risque de chute. 2. Éducation pour la santé : Exercices pour renforcer la stabilité, choix de chaussures adaptées, conseils sur le maintien d’une bonne circulation sanguine. 3. Résultat attendu : Meilleure autonomie et réduction des chutes. 4. Adolescents : 1. Problème : Mauvaise hygiène des pieds, chaussures inadaptées (mode). 2. Éducation pour la santé : Sensibilisation aux conséquences à long terme (mycoses, ongles incarnés), démonstration de soins préventifs. 3. Résultat attendu : Adoption de comportements préventifs dès le jeune âge.A retenir L’éducation pour la santé est un rôle essentiel du podologue, intégrée à la prévention et au soin. Elle demande des compétences pédagogiques et relationnelles, au-delà des compétences techniques. Le succès de cette éducation repose sur l’écoute, l’adaptation au public cible et un suivi personnalisé.L’éducation thérapeutiqueEDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENTL’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE Selon l’OMS, l’éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Lacroix A., Assal J-P. (2013) L’éducation thérapeutique des patients; Accompagner les patients avec une maladie chronique: nouvelles approches. Maloine, Paris. pp79-83 L’ETP s’adresse aux sujets porteurs de maladies chroniques qui ont pour particularité de ne pas guérir même si, pour certaines d’entre elles, on parle de « rémission » ou de « stabilisation ». Les maladies chroniques nécessitent des soins continus ayant pour objectifs d’en contrôler, d’en ralentir l’évolution, voire d’en éviter les complications. Que l’éducation s’adresse à des individus ou à des groupes, deux termes en résument la visée : l’acquisition ou le renforcement des compétences permettant au malade de réaliser un certain nombre d’activités au service de l’amélioration de sa 22 sur 28 fi ffi fl fi ff Cécile Hinck Éducation à la santé santé et de l’obtention d’une meilleure qualité de vie.La dé nition o cielle de l’éducation thérapeutique est celle d’ un processus de renforcement des capacités du malade et/ou de son entourage à prendre en charge l’a ection qui le touche, sur la base d’actions intégrées au projet de soins. Elle vise à rendre le malade plus autonome par l’appropriation de savoirs et de compétences a n qu’il devienne l’acteur de son changement de comportement, à l’occasion d’événements majeurs de la prise en charge (initiation du traitement, modi cation du traitement, événements intercurrents…), mais aussi plus généralement tout au long du projet de soins, avec l’objectif de disposer d’une qualité de vie acceptable. » (Rapport Saout, 2008).DÉFINITION DECCACHE (1989) «l’éducation du patient est un processus par étapes, intégré dans la démarche de soins, comprenant un ensemble d’activités organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage et d’aide psychologique et sociale, concernant la maladie, les traitements, les soins, l’organisation et les procédures hospitalières, les comportements de santé et ceux liés à la maladie, et destinées à aider le patient (et sa famille) à comprendre la maladie et les traitements, collaborer aux soins, prendre en charge son état de santé, et favoriser un retour aux activités normales.» Deccache, A., Lavendhomme, E. (1989) Information et éducation du patient, des fondements aux méthodes. Bruxelles, De Boeck-Wesmael, p.239.A QUI PROPOSER UNE ETP? A toute personne ayant une maladie chronique (ou une incapacité) quel que soit son âge, le type, le stade et l’évolution de sa maladie. Aux proches du patient (s’ils le souhaitent et si le patient désire les impliquer).POURQUOI RÉALISER DE L’ETP? Augmenter les compétences (savoirs; savoirs être; savoirs faire) et la qualité de vie des patients Demande des patients (ils veulent être acteurs de leur vie) => nécessite et améliore la participation et l’empowerment Diminuer les morbidités/la mortalité et le coût (moins de complications, moins de consultations en urgence, etc.) dans un contexte où il y a une augmentation du nombre de patients porteurs de maladies chroniques HAS (Haute Autorité de Santé). (2007). Recommandations. Education thérapeutique du patient: dé nition, nalité et organisation. L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE => Elle s’intègre dans le processus de soins Elle nécessite une collaboration interprofessionnelle Elle respecte la singularité de la personneLES FINALITÉS SPÉCIFIQUES DE L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE SONT L’acquisition et le maintien par le patient de compétences d’autosoins La mobilisation ou l’acquisition de compétences d’adaptation ( ou psycho-sociales) => Nécessité d’une co-construction de savoirs HAS (Haute Autorité de Santé). (2007). Recommandations. Education thérapeutique du patient: dé nition, nalité et organisationLES COMPÉTENCES D’AUTO-SOINS 1. Comprendre la maladie, les traitements, … 2. Repérer, analyser, mesurer (ex: prise de glycémie) 3. Décider, faire face aux problèmes occasionnés par la maladie. 4. Résoudre un problème de thérapeutique quotidienne, de gestion de sa vie et de sa maladie, … (ex: réagir face à une hyperglycémie) 5. Pratiquer, faire (ex réaliser les gestes techniques d’un soin) 6. Adapter, réajuster (Mettre en œuvre des modi cations à son mode de vie: équilibre diététique, activité physique, etc.). HAS (Haute Autorité de Santé). (2007). Recommandations. Education thérapeutique du patient: dé nition, nalité et organisation. Godot, C. 23 sur 28 fi fi fi fi fi ff fi fi ffi fi fi fi Cécile Hinck Éducation à la santé (Février 2018). L’éducation thérapeutique du patient. [support Powerpoint] Formation IPCEM, Champion, Namur.Les di érentes étapes Réaliser un DIAGNOSTIC ÉDUCATIF Établir un CONTRAT D’ÉDUCATION Plani er L'ÉVALUATION PEDAGOGIQUE Mettre en oeuvre le CONTRAT d’ÉDUCATION Mettre en œuvre le SUIVI ÉDUCATIF et les REPRISES ÉDUCATIVES Réaliser L’ÉVALUATION PEDAGOGIQUECritères de qualité de l’ETP, compétences du patient ,la plani cation, le contrat et l’évaluation du patientLes soignants ont tendance à parler au patient de leur maladie plutôt qu’à leur apprendre à le gérer au quotidien.Le podologue est présent de nombreux centres de prise en charge du pied diabétique et se doit de développer des compétences dans le domaine de l’ETP. Nous ne pouvons envisager aucun traitement sans la participation permanente du patient, sauf à accepter la certitude d’un échec thérapeutique. C’est l’adhésion du patient que nous devons obtenir. Il faut donc lui expliquer ce qu’on attend de lui, négocier avec lui comment atteindre l’objectif d’un traitement optimal, destiné à obtenir le meilleur résultat.C’est donc l’inverse de ce que nous faisons depuis des années. Le malade ici est capable de ré exion, de décisions et de participation, dès lors que nous lui proposons de le faire. Nous recherchions un patient obéissant et soumis, nous allons désormais chercher à nous faire un allié d’une personne susceptible de ré exion, et dotée de compétences (que nous lui reconnaissons ).Notre objectif : atteindre un meilleur résultat qui repose sur la recherche d’une alliance où nos rôles respectifs sont dé nis.Il faut donc partir de ce nouvel élément… Chaque individu a des compétences dans la gestion de sa santé. ET notre rôle est: de les renforcer et les mobiliser.CHAPITRE IV : QUELQUES NOTIONS IMPORTANTES (à lire)1.L’EMPOWERMENT DU PATIENT (voir cours B2-Relation d’aide) « L'empowerment est un processus de transformation personnelle par lequel les patients renforcent leur capacité à prendre e ectivement soin d'eux-mêmes et de leur santé, et pas seulement de leur maladie et de leur traitement comme décrit le plus souvent dans la littérature médicale ». (Aujoulat, 2017) L'empowerment du patient est pressenti comme un enjeu important pour une éducation du patient. Il permet de renforcer la capacité d'agir du patient sur les facteurs déterminants de sa santé.LES FACTEURS INFLUENÇANT L’EMPOWERMENT INDIVIDUEL Son environnement: il peut favoriser ou entraver sa liberté d’action Ses compétences: elles le rendent capable de contrôler certains aspects de sa vie La croyance en ses propres capacités de contrôle Son état émotionnel (tristesse, colère,…) La nature du changement visé Accessibilité des ressources/ les possibilités o ertes (Ajoulat, 2017) Autonomie du patient Réduire ou reporter l’admission Satisfaction du patient Renforcer l’observance du patient 24 sur 28 fi ff fi fi fl ff ff fl Cécile Hinck Éducation à la santé Utilisation plus adéquate des soins Prévenir la maladie chronique Ralentir la progression de la maladie Diminuer la consommation de médicaux urgents et réduire les complications Améliorer la qualité de vie et valoriser le rôle Favoriser une culture participative LES OBJECTIFS DE L’EMPOWERMENT :2.LA MALADIE CHRONIQUE L'OMS dé nit les maladies chroniques comme étant « des maladies de longue durée, dont l'évolution est généralement lente ». Situation de la maladie chronique en Belgique : En 2018, 29% des Belges âgés de 15 ans et plus déclarent vivre avec une maladie chronique. Ce pourcentage augmente fortement avec l'âge: 44% de la population de plus de 75 ans déclare vivre avec une maladie chronique. World Health Organization Health topics - Chronic disease (2011). http://www.who.int/topics/ chronic_diseases/en/ SPF santé publique. (2021). Vers une Belgique en bonne santé. https://www.belgiqueenbonnesante.be/fr/etat-de-sante/maladies-non- transmissibles/vue-d ensembleLA MALADIE CHRONIQUE ❑Evolution constante ❑Caractéristiques: Durée (+ de 6 mois) Répétition (Symptômes, soins) Risques de complications Retentissement sur la vie quotidienne ❑Typologies de la maladie chronique: Stabilisée où le projet de vie est à soutenir Dégénérative freinant le projet de vie En cascade qui conduit vers la n de vie. Revillot, J.-M., (2016). Manuel d’Education Thérapeutique du Patient; Modèles, méthodes, pratiques, France, Dunod, p.6-7. L’ÉDUCATION THÉRAPEU3. La littératie La littératie est dé nie comme « la connaissance, la motivation et les compétences des individus à accéder, comprendre, évaluer et utiliser l’information de santé en vue de porter des jugements et prendre des décisions dans la vie de tous les jours en ce qui concerne la santé, la prévention des maladies et la promotion de la santé, de manière à maintenir ou améliorer la qualité de vie » (SORENSEN K. et al., 2012). Il s’agit de « la capacité d’accéder, de comprendre, d’évaluer et d’appliquer l’information de manière à promouvoir, à maintenir et à améliorer sa santé et celle de son entourage dans divers milieux au cours de la vie ».La littératie est de plus en plus considérée comme un déterminant de la santé (rappel des déterminants) et des inégalités de santé ; il s’agit d’un prédicteur important de l’état et des comportements de santé dans la population. Elle mobilise 4 grandes compétences : - ACCEDER : la capacité de rechercher, de trouver et d’obtenir des informations de santé ; - COMPRENDRE : la capacité de comprendre l’information de santé qui est accessible ; - EVALUER : la capacité d’interpréter, de ltrer, de juger et d’évaluer l’information de santé qui a été consultée ; - APPLIQUER : la capacité à communiquer et à utiliser l’information pour prendre une décision pour maintenir et améliorer la santé.En conclusion… pour vous futurs soignants, vous devrez être capable de : Prendre en compte la situation globale du patient ➔ Psychologique, social, physique + contexte et environnement + représentations Reconnaître et tenir compte des besoins des patients Permettre au patient d’être acteur de sa 25 sur 28 fi fi fi fi Cécile Hinck Éducation à la santé santé et d’être capable de « gérer » sa problématique de santé et utiliser adéquatement les ressources disponibles Adapter vos comportements professionnels aux patients et à leur problématique de santé Adapter la prise en charge aux patients Communiquer de façon appropriée et adaptée avec les patients (enjeu de litteratie notamment) Articuler vos rôles et actions avec l’équipe pluridisciplinaire Tenir compte des aidants prochesEn conclusion… pour vous futurs soignants, vous devrez être capable de : Tenir compte du contexte de soins Permettre au patient d’intégrer lui-même l’ensemble des déterminants de santé qui in uencent sa manière de gérer son état de santé ➔ prévention, éducation, information,… ➔ promotion de la santé Choisir et utiliser adéquatement les ressources + plani er adéquatement Contribuer à l’évaluation des e ets thérapeutiques de votre prise en charge, tant cliniques que biologiques, psychosociaux, pédagogiques, sociaux et économiques, et ajuster le processus d’intervention si nécessaire Evaluer régulièrement et ajuster ses pratiques et performances … 26 sur 28 fi ff fl Cécile Hinck Éducation à la santé 27 sur 28 Cécile Hinck Éducation à la santé 28 sur 28

Use Quizgecko on...
Browser
Browser