Économique Générale PDF
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Ce document présente des concepts fondamentaux en économie, en particulier sur la notion de production. Il aborde les acteurs et les types de production, la mesure de la production (en quantité et en valeur), et évoque les types de production, notamment marchande et non marchande. L'analyse porte également sur l'importance de prendre en compte l'inflation lors des analyses d'évolution.
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La production La production est une activité fondamentale de l’économie, car elle génère les biens et services nécessaires à la satisfaction des besoins humains, qu’ils soient individuels ou collectifs. Bien qu’elle soit principalement réalisée par les entreprises, d’autres agents économ...
La production La production est une activité fondamentale de l’économie, car elle génère les biens et services nécessaires à la satisfaction des besoins humains, qu’ils soient individuels ou collectifs. Bien qu’elle soit principalement réalisée par les entreprises, d’autres agents économiques y contribuent également, comme les administrations publiques, les ISBLM et les ménages à travers leurs entreprises individuelles. La production peut se définir comme une activité organisée socialement pour créer des biens matériels et des services immatériels (des services de transport). Les biens produits se divisent en deux catégories principales. - Les biens de consommation : destinés à une satisfaction directe. Ils peuvent être durables ou non durables - Les biens de production : utilisés pour fabriquer d’autres biens ou services 1. Les acteurs de la production Si les entreprises (sociétés financières et non financières jouent le rôle principal dans la production, d’autres agents participent également. - Les administrations publiques : qui fournissent des services non marchands (éducation ou sécurité) - Les ISBLM : des organisations à but non lucratif comme les associations - Les ménages : notamment ceux qui possèdent des entreprises individuelles 2. La mesure de la production La production peut être mesurée en deux façons principales : - En quantité physique : le nombre d’unités produites - En unité monétaire : à travers le chiffre d’affaires, qui est calculé en multipliant le nombre de produits vendus par leur prix unitaire. Cependant, la mesure monétaire pose des défis pour les comparaisons dans le temps en raison des variations des prix. Pour surmonter cela, on distingue : - La production en valeur (ou à prix courant) : mesurée avec les prix de l’année en cours - La production en volume (ou à prix constant) : calculée en neutralisant l’effet de la variation des prix grâce à un déflateur. La formule est la suivante : Production en volume = Production en valeur / Indice des prix (base 100 année de référence) x 100 3. Les types de production - Production marchande : réalisée pour être vendue sur un marché à un prix couvrant au moins les coûts de production. Elle a un objectif lucratif et est assurée par des entreprises privées ou publiques. - Production non marchande : fournie gratuitement ou quasi – gratuitement (prix nettement inférieur au coût de production). Elle est le résultat d’activités sans but lucratif, principalement menées par les administrations publiques et les ISBLM. Sa valeur est mesurée par convention à son coût de production. Mesurer l’évolution de la production Lorsque l’on analyse l’évolution de la production ou de toute autre valeur mesurée en unité monétaire, il est crucial de tenir compte de l’inflation. En effet, les variations de prix affectent la valeur de l’unité monétaire, ce qui rend difficile une évaluation précise de l’évolution réelle. Il est important de distinguer deux effets dans cette évolution : - L’effet quantité : reflète les variations des biens et services produits - L’effet prix : reflète les variations des prix. Types de mesures : - Production en valeur (ou nominale, ou en euros courants) : inclut l’effet prix, donc les variations monétaires liées à l’inflation ou la déflation. - Production en volume (ou réelle, ou en euros constants) : neutralise l’effet prix pour montrer uniquement les variations de quantités produites. On déflate pour enlever l’effet prix. 1. Branche d’activité et secteur d’activité - Branche d’activité regroupe des unités de production homogènes, c’est-à- dire des unités fabriquant des produits ou rendant des services appartenant à une même catégorie d’activité selon une nomenclature définie. Ces unités peuvent correspondre à des portions d’établissements. - Secteur d’activité, en revanche, regroupe des établissements classés selon leur activité principale. Un établissement entier est alors pris en compte, même si plusieurs activités y coexistent. De la valeur ajoutée au PIB La richesse créée chaque année par les unités de production est un indicateur fondamental de l’activité économique d’un pays. Cette richesse se mesure à deux échelles : - A l’échelle d’une entreprise, on parle de valeur ajoutée. - A l’échelle nationale, on parle de PIB. La valeur ajoutée représente la richesse réellement créée par une entreprise au cours de son activité. Elle se calcule comme suit : valeur de production – consommation intermédiaire - Valeur de production : prix de vente x quantités produites - Consommation intermédiaire : biens et services utilisés, transformés ou détruits pendant le processus de production (matières premières, énergie, services marchands). Les coûts salariaux et les investissements ne font pas partie des consommations intermédiaires La VA sert à rémunérer les facteurs de production : - Le travail : à travers les salaires nets et les cotisations sociales - Le capital : via l’excédent brut d’exploitation, qui rémunère les actionnaires (dividendes) ou les prêteur (intérêts). Le partage de la valeur ajoutée peut provoquer des conflits sociaux : - Si les travailleurs réclament une part plus importante (salaires élevés) - Si les entreprises souhaitent augmenter leur taux de marge (part réservée à l’investissement ou aux actionnaires) 1. La création de richesse à l’échelle nationale : Le PIB Le PIB mesure la richesse totale créée sur le territoire national par toutes les unités de production, qu’elles soient françaises ou étrangères. Calcul de PIB = Somme de la valeur ajoutée + TVA + Droits de douane – Subventions l’importation D’éviter les doublons en excluant les consommations intermédiaires qui ont déjà été comptées. 2. PIB Vs PNB - PIB : prend en compte la richesse créée sur le territoire national, peu importe la nationalité des unités de production - PNB : mesure la richesse créée par les unités de production nationales, qu’elles soient localisées dans le pays ou à l’étranger. L’épargne L’épargne correspond à la part de revenu temporairement non consommée. Elle est définie de manière négative comme une non-consommation. Les ménages doivent arbitrer entre consommation et épargne, un choix influencé par plusieurs facteurs économiques tels que l’inflation, les taux d’intérêt ou le niveau de revenu. 1. Différents types d’épargne L’épargne peut se présenter sous plusieurs formes, mais elle est généralement classée en deux catégories principales. - L’épargne liquide : disponible immédiatement, comme les dépôts bancaires ou les comptes courants - L’épargne à long terme : comme les investissements financiers, l’épargne logement ou l’épargne retraite, destinée à des projets futurs. 2. Impact de l’inflation - Effet négatif : L’inflation réduit la valeur réelle de l’épargne, ce qui peut inciter à consommer, car leurs économies perdent de leur pouvoir d’achat. - Effet Pigou (effet d’encaisse réelle) : Les agents économiques cherchent à reconstituer leur épargne pour maintenir sa valeur réelle. Ainsi, face à l’inflation, ils peuvent augmenter leur épargne. Inversement, une baisse des prix (déflation) incite les ménages à consommer davantage. 3. L’impact des taux d’intérêt sur l’épargne - Effet revenu : Si les taux augmentent, les ménages peuvent épargner moins, car le rendement de leur épargne suffit à atteindre leurs objectifs de revenus. - Effet substitution : des taux élevés rendent l’épargne plus attractive, car sacrifier une partie de la consommation actuelle permet de bénéficier d’une consommation future plus importante grâce aux intérêts accumulés. 4. Libéraux vs Keynes - Les libéraux estiment que le partage entre consommation et épargne dépend du niveau des taux d’intérêt. - Les agents économiques, bien que préférant consommer immédiatement (préférence pour le présent), sont rationnels et cherchent à maximiser leur consommation sur toute leur vie. - Selon Keynes, l’épargne dépend principalement du revenu et non des taux. - La loi psychologique fondamentale de Keynes affirme en d’autres termes, les ménages ayant des revenus plus élevés consacrent une part croissante de leurs revenus à l’épargne. La théorie du cycle de vie La théorie du cycle de vie, développé par Francesco Modigliani et inspirée par la théorie du revenu permanent de Milton Friedman, explique comment les agents économiques répartissent leur consommation et leur épargne tout au long de leur vie. Cette répartition est influencée par l’âge et les différentes étapes de la vie, qui correspondent à des variations de revenus et de besoins. Les trois périodes de la vie économique 1. La jeunesse (phase d’emprunt) Les jeunes disposent de revenus faibles, souvent inférieurs au niveau de consommation qu’ils désirent. Pour maintenir une consommation stable, en accord avec la théorie du revenu permanent, ils recourent à l’emprunt pour financer leurs besoins. Cette phase est marquée par un endettement. 2. La maturité professionnelle (phase d’épargne) Durant cette période, l’agent économique bénéficie de revenus supérieurs à son niveau de consommation permanent, ce qui lui permet d’épargner. Cette phase se divise en deux : Début de vie active : les revenus augmentent progressivement. Fin de carrière : la productivité diminue, entraînant une baisse progressive des revenus. L’objectif est double : rembourser les emprunts contractés pendant la jeunesse et constituer une épargne en vue de la retraite. 3. La retraite (phase de désépargne) Les revenus chutent significativement une fois l’agent à la retraite. Pour maintenir un niveau de consommation stable, les agents utilisent les économies accumulées lors de la période active (désépargne). Si l’agent économique souhaite ne pas laisser de dettes à sa mort et profiter pleinement de ses ressources, il respecte l’équation : B=A+C où B représente les ressources totales, A les revenus, et C l’épargne accumulée. Toutefois, la plupart des agents souhaitent laisser un patrimoine en héritage, ce qui influence leur comportement d’épargne. 3. Impact démographique sur l’épargne La pyramide des âges d’une population influence directement le niveau global de l’épargne : Un baby-boom ou une augmentation du nombre de retraités entraîne une diminution de l’épargne, car les retraités puisent dans leurs réserves accumulées pour maintenir leur consommation. 4. Limites du modèle La théorie du cycle de vie repose sur des hypothèses contraignantes qui limitent son applicabilité dans la réalité : 1. Anticipation parfaite : les agents économiques doivent être capables de prévoir précisément leurs revenus futurs et leur durée de vie. 2. Marchés financiers parfaits : ils doivent avoir accès à des ressources financières suffisantes, sans contrainte. 3. Système de retraite par capitalisation : le modèle suppose un système où les retraites sont financées par les épargnes personnelles, ce qui n’est pas toujours le cas dans les systèmes par répartition. Les revenus Les revenus représentent des flux de ressources, en monnaie ou en nature, issus directement ou indirectement de l’activité économique. Ils se divisent en deux grandes catégories : Revenus primaires : issus de la participation à l’activité économique. Revenus de transfert : redistribués après prélèvements obligatoires pour alléger des charges financières liées aux risques sociaux. 2. Les revenus primaires et leur répartition Les revenus primaires, aussi appelés revenus des facteurs, sont répartis entre les acteurs économiques en fonction de leur participation à la création de richesses. Ces revenus rémunèrent les facteurs de production (travail et capital) : 1. Rémunération des salariés : Inclut les salaires nets, les cotisations sociales (part patronale et salariale) et les avantages en nature. 2. Revenus mixtes : Issus des entreprises individuelles, où les travailleurs indépendants apportent à la fois leur travail et leur capital. 3. Revenus de la propriété (ou revenus du patrimoine) : Dividendes pour les actionnaires. Intérêts pour les créanciers. Revenus fonciers tels que les loyers ou fermages pour les propriétaires immobiliers. Ces revenus primaires forment la majorité des ressources des ménages, mais ils sont réduits par les prélèvements obligatoires (impôts, cotisations sociales). 3. La redistribution et le Revenu Disponible Brut (RDB) La redistribution consiste à prélever une partie des revenus primaires (via impôts et cotisations) pour financer les revenus de transfert ou prestations sociales. Ces revenus incluent : Les allocations liées à des besoins spécifiques : santé, retraite, famille, chômage. Les prestations en espèce ou en nature (ex. remboursement de soins, éducation gratuite). Calcul du RDB : Le Revenu Disponible Brut (RDB) des ménages correspond à : RDB = Revenus primaires + Revenus de transfert - Prélèvements obligatoires 4. Le rôle des prestations sociales dans le RDB Les prestations sociales, qui incluent des transferts en espèce ou en nature, sont destinées à réduire les charges financières des ménages face à divers risques ou besoins. Leur poids est significatif : Elles représentent plus de 30% des prélèvements obligatoires et leur part ne cesse d’augmenter. Elles contribuent à alléger les charges liées aux soins de santé, à la vieillesse, ou encore au chômage. Le Revenu Disponible Ajusté (RDA) va au-delà du RDB : Il inclut les prestations sociales en nature (ex. remboursement des soins médicaux, services éducatifs gratuits). Le RDA représente ainsi la somme réellement disponible pour la consommation effective et l’épargne. 5. Les prélèvements obligatoires et leur impact Les prélèvements obligatoires comprennent : Cotisations sociales : participent au financement des prestations sociales. Impôts directs : essentiellement les impôts sur le revenu et le patrimoine. Ces prélèvements réduisent les revenus disponibles pour les ménages, mais permettent de financer la protection sociale et d’assurer une redistribution équitable des richesses. La notion de consommation La consommation correspond à l’achat de biens et de services qui disparaissent après usage, soit par destruction, soit par transformation. Elle n’est pas homogène et se divise en plusieurs catégories selon ses caractéristiques. 1. La consommation dans le cadre de la production Dans le processus de production, les entreprises utilisent : Des facteurs de production : le capital et le travail. Des consommations intermédiaires : biens et services détruits ou transformés lors de la production. Exemple de transformation : des pommes de terre transformées en chips. Exemple de destruction : l’électricité consommée dans le processus. Règle de distinction : Si le bien ou service est utilisé moins d’un an dans le processus, il est considéré comme une consommation intermédiaire ou capital circulant. Si son utilisation dure plus d’un an, il est classé comme capital fixe, ce qui relève de l’investissement. 2. La consommation des ménages Elle inclut plusieurs types de dépenses et services : a) La dépense de consommation des ménages Ce sont les dépenses directement prises en charge par les ménages, comme : La part restante des frais de santé, éducation, ou logement, après remboursement éventuel. Les loyers imputés : les propriétaires sont considérés comme se “versant” un loyer pour leurs résidences principales. b) Consommations individualisables prises en charge par les administrations Ce sont les dépenses pour des services comme l’éducation et la santé, que les ménages consomment sans les payer directement. Ces coûts sont financés par les impôts. Comme il est possible d’identifier les bénéficiaires de ces services, on peut les attribuer précisément à des ménages spécifiques. 3. Consommation collective Certaines consommations bénéficient à toute la population et ne peuvent pas être attribuées à un individu ou un ménage. Exemples de biens publics : la police ou la défense nationale. Ces dépenses sont classées dans la consommation effective des administrations publiques, car elles ne sont pas individualisables. Fonction de consommation La fonction de consommation établit une relation entre : La consommation globale des ménages. Le revenu disponible des ménages. Keynes a été l’un des premiers à formaliser cette relation, mais d’autres économistes, comme Milton Friedman, ont ensuite remis en question son analyse. 2. La fonction de consommation selon Keynes Keynes a défini la consommation en s’appuyant sur sa loi psychologique fondamentale : La consommation augmente avec le revenu, mais moins vite que celui-ci. a) Forme de la fonction keynésienne Elle est formalisée par : C=cxY+d C : consommation totale. c : proportion marginale à consommer (PMC), soit la part du revenu supplémentaire consacrée à la consommation. c = \Delta C / \Delta Y Y : revenu courant. d : consommation incompressible (dépenses minimales nécessaires pour survivre). Interprétation : En dessous d’un certain niveau de revenu, la consommation incompressible reste nécessaire. Au-delà, la consommation augmente proportionnellement au revenu supplémentaire. b) Raisonnement à court terme Pour Keynes, les agents économiques prennent leurs décisions uniquement en fonction de leur revenu courant. Ils ne tiennent pas compte de leurs perspectives de revenu à long terme, car l’avenir est incertain. c) Rôle de la demande dans l’économie Keynes affirme que la demande (consommation + investissement) est le moteur principal de l’économie. Politique keynésienne : favoriser la consommation en augmentant les revenus (par exemple, via des politiques de redistribution). 3. La critique de Milton Friedman : la théorie du revenu permanent Friedman conteste la validité de la fonction keynésienne, notamment sur le long terme. a) Le revenu permanent et la richesse Selon lui, la consommation dépend principalement du revenu permanent, qui représente : La richesse totale d’un agent économique, mesurée par : YP = i x W W : patrimoine (richesse totale). i : taux d’intérêt ou rendement du patrimoine. b) Revenu courant et revenu transitoire Le revenu courant Y est décomposé en : Revenu permanent (YP) : partie stable et durable. Revenu transitoire (YT) : fluctuations temporaires du revenu. Y = YP + YT Si le revenu courant est inférieur au revenu permanent, alors YT est négatif. c) Consommation permanente et consommation transitoire La consommation totale C se décompose en : CP : consommation permanente (stable, liée au revenu permanent). CT : consommation transitoire (varie en fonction du revenu transitoire). C = CP + CT d) Les conclusions de Friedman La consommation permanente est étroitement liée au revenu permanent, mais il n’existe pas de relation stable entre la consommation et le revenu courant. Une variation temporaire du revenu courant n’affecte la consommation que si elle modifie le revenu permanent. Critique des politiques keynésiennes : Pour Friedman, augmenter les revenus à court terme (par exemple, via des relances) est inefficace pour stimuler durablement la consommation. L’évolution de la consommation La consommation a connu une double transformation dans les pays développés : Quantitative : Augmentation de la quantité de biens et services consommés grâce à l’amélioration du niveau de vie. Depuis les années 1950 en France, la consommation en volume a été multipliée par 5. Qualitative : Modification de la structure des dépenses des ménages avec la hausse des revenus. 2. Les étapes de la consommation : besoins primaires et secondaires a) Satisfaction des besoins primaires Les agents économiques cherchent d’abord à répondre à leurs besoins essentiels à la survie : Se nourrir, se vêtir, se loger, s’éclairer, se chauffer. b) Transition vers les besoins secondaires Une fois les besoins primaires satisfaits, le surplus de revenu est consacré aux besoins secondaires, qui ne sont pas indispensables à la survie : Loisirs, voyages, services divers, etc. Cette évolution a été formalisée par l’économiste allemand Ernst Engel. 3. La loi d’Engel et les structures de dépenses Ernst Engel, en 1857, a observé empiriquement que les dépenses des ménages varient selon le niveau de revenu, établissant les règles suivantes : 1. Alimentation : La part du revenu consacrée aux dépenses alimentaires diminue lorsque le revenu augmente. 2. Dépenses fixes (vêtements, logement, chauffage, éclairage) : Elles restent stables, peu importe le niveau de revenu. 3. Dépenses pour l’éducation, la santé, les voyages : Elles augmentent avec la hausse du revenu. 4. Sociétés de pénurie et d’abondance L’anthropologue américain Marshall Sahlins, dans son ouvrage Âge de pierre, âge d’abondance, propose une idée paradoxale : Les sociétés de consommation de masse sont en réalité des sociétés de pénurie. Cela s’explique par : La transformation des besoins secondaires en besoins primaires, encouragée par la publicité (exemple : télévision, téléphone portable). Une frustration constante : dès qu’un besoin est satisfait, un autre apparaît avec l’arrivée de nouveaux biens sur le marché. Les ménages entrent alors dans une spirale de consommation infinie. La notion de consommation La consommation des ménages est influencée par plusieurs variables économiques, notamment : Le pouvoir d’achat. Les variations des prix et des taux d’intérêt. Ces facteurs déterminent à la fois la consommation et l’épargne des agents économiques. 2. Pouvoir d’achat et inflation Le pouvoir d’achat est défini comme le rapport entre : L’évolution des revenus. L’évolution des prix, calculée en euros constants. a) Relation entre pouvoir d’achat et consommation Augmentation des revenus > Hausse des prix → La consommation progresse. Inflation : Elle peut affecter la consommation et l’épargne de deux manières : 1. Réduction de l’épargne réelle : Lorsque l’inflation diminue la valeur réelle de l’épargne, les agents économiques ont tendance à réduire leur épargne et à consommer davantage. 2. Effet Pigou (ou effet d’encaisse réelle) : Les agents cherchent à reconstituer la valeur réelle de leur épargne affectée par l’inflation, en augmentant leur épargne et en réduisant leur consommation. b) Impact d’une baisse des prix Une baisse des prix incite à consommer, car elle améliore le pouvoir d’achat des ménages. 3. Impact des taux d’intérêt sur la consommation Une hausse des taux d’intérêt peut avoir deux effets opposés : a) Effet revenu Les ménages peuvent réduire leur épargne tout en recevant un niveau d’intérêts équivalent grâce à des rendements plus élevés. Conséquence : Une hausse de la consommation. b) Effet substitution Des taux d’intérêt plus élevés rendent l’épargne plus attractive. Les ménages sacrifient une partie de leur consommation actuelle pour bénéficier de rendements futurs plus importants. Conséquence : Une augmentation de l’épargne et une réduction de la consommation actuelle. 4. Revenus courants et revenus permanents a) Vision keynésienne Les keynésiens affirment que les ménages consomment en fonction de leurs revenus courants, c’est-à-dire le revenu perçu sur une période donnée. Ils raisonnent à court terme, ce qui rend la consommation variable dans le temps. b) Vision de Milton Friedman : théorie du revenu permanent Friedman propose une approche intertemporelle, où les agents économiques : Lissent leur consommation dans le temps pour éviter les variations liées à leur revenu courant. Principe : Lorsque leur revenu courant est inférieur à leur revenu permanent, ils empruntent pour maintenir leur niveau de consommation. À l’inverse, lorsqu’ils gagnent plus que leur revenu permanent, ils épargnent pour compenser les périodes où leurs revenus seront moindres.