Développement psycho-moteur de l’enfant PDF

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SnazzyAndradite9569

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CHRU Nancy

Stéphanie Jager

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développement psycho-moteur pédiatrie santé buccale développement de l'enfant

Summary

Ce document présente le développement psycho-moteur de l'enfant de 0 à 15 ans, en se focalisant sur les aspects physiques, neurologiques et physiologiques. Il inclut des données sur la croissance, le développement moteur et les paramètres physiologiques importants durant cette période. Ce texte est utile aux professionnels médicaux, notamment en odontologie pédiatrique.

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Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS Université Numérique des Sciences Odontologiques Francophones Participation...

Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT DE 0 A 15 ANS Université Numérique des Sciences Odontologiques Francophones Participation des Drs Jean-Claude Robert (Rennes), Corine Tardieu (Marseille), Emmanuelle Noirrit (Toulouse), Dominique Droz (Nancy) Mise en page, mises à jour et compléments par Dr Stéphanie Jager OBJECTIFS GÉNÉRAUX DU COURS - CONNAÎTRE LES PARTICULARITÉS DES ENFANTS SELON LEUR ÂGE POUR MIEUX LES INTÉGRER DANS NOTRE CONSULTATION BUCCO-DENTAIRE - SAVOIR LES COMPRENDRE ET LES AIDER - DIAGNOSTIQUER UNE ANOMALIE DU DÉVELOPPEMENT SOMATIQUE PSYCHOMOTEUR, INTELLECTUEL, AFFECTIF ET SOCIAL TOUT EN CONSIDÉRANT LE DÉVELOPPEMENT BUCCO-DENTAIRE - REPÉRER PRÉCOCEMENT LES DYSFONCTIONNEMENTS RELATIONNELS ET LES TROUBLES DE L’APPRENTISSAGE Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant OBJECTIFS ADEE DOMAINE 1 : PROFESSIONNALISME  Champ de compétences 1.1 Ethique 1.1.2 Réussir à faire la distinction entre situation éthique ou non et agir en conséquences 1.1.4 Faire preuve de dignité et de respect des autres, sans distinction d’âge, de culture, d’origine nationale ou sociale, de handicap, de sexe, de langue maternelle, de religion ou d’orientation sexuelle.  Champ de compétences 1.3 Attitude professionnelle 1.3.1 Communiquer efficacement avec les patients (y compris avec les familles et les personnels accompagnants), les autres membres de l’équipe soignante, tous les autres professionnels de santé et le public en général DOMAINE II : UNE PRATIQUE CLINIQUE SURE ET EFFICACE  Champ de compétence : 2.1 une pratique fondée sur des preuves scientifiques 2.1.5 Insister sur les concepts actuels de promotion de la santé orale, de changement de comportement, d’évaluation du risque et de traitement des maladies orale. 2.3 Travail en équipe et communication 2.3.10 Estimer et prendre en compte le développement verbal, intellectuel, socio-émotionnel des patients DOMAINE III : DES SOINS CENTRÉS SUR LE PATIENT  Champ de compétences 3.1 Donner une assise scientifique aux soins bucco-dentaires 3.1.2 La croissance et le développement cranio-facial normal de la naissance à l’adolescence. 3.1.3. Le développement dentaire normal et anormal, l’éruption des dents et la mise en place de l’occlusion en denture temporaire, mixte et permanente à l’adolescence 3.1.6. La communication et le développement du langage, en particulier chez les enfants et adolescents ainsi que les personnes à besoins spécifiques. DOMAINE IV LA MÉDECINE BUCCO-DENTAIRE DANS LA SOCIÉTÉ  Champ de compétence 4.2 : promotion de la santé et prévention de la maladie 4.2.3. Mesurer l’importance du contexte lorsque l'on utilise des éléments de preuve pour promouvoir la santé 4.2.4. Évaluer l’importance et les limites des changements de comportement au niveau d’une population Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant La bouche joue un rôle primordial au cours du développement de l’enfant. Pour Freud, ce développement se diviserait en plusieurs stades et il choisit pour les nommer la zone érogène du moment : - stade oral de la naissance à 1 an - stade anal de 1 à 3 ans - stade phallique de 3 à 6 ans - période de latence de 7 à 11 ans - stade génital après 11 ans CHAPITRE 1 : LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT DE 0 A 3 ANS A la naissance, l’enfant est encore relié à sa mère par le cordon ombilical. Il va connaître un développement psychomoteur particulièrement spectaculaire au cours de ses premières années de vie. C'est par exemple entre 0 et 2 ans que se mettent en place les principales habilités motrices, à savoir la posture, la marche et la préhension. Ces acquisitions permettent à l'enfant de s'ouvrir au monde, d'interagir avec les personnes et les objets qui l'entourent. Un développement psychomoteur harmonieux sous-tend une intégrité neurologique et physiologique mais aussi la présence d'un environnement affectif et social Notons qu'il existe de grandes variabilités interindividuelles et que ce développement n'est pas linéaire. Il y a alternance de phases où les progrès sont rapides, de phases où les acquisitions paraissent stagner et enfin de phases de régression. Cette discontinuité pourrait s'expliquer par des réorganisations nécessaires à l'apparition d'un nouveau type d'organisation. L'homme est un être psychomoteur : chacune de ses actions résulte de la synchronisation de ses fonctions intellectuelles, affectives et motrices, c'est-à-dire son savoir, son savoir-être et son savoir- faire. 1.1. Développement physique La croissance physique est très rapide au cours des trois premières années de vie. Les transformations corporelles sont à la fois : - internes (muscles, os, système nerveux, hormones), - et externes (taille, poids, morphologie, périmètre crânien). Les facteurs environnementaux (nutrition, sommeil, pathologies intercurrentes) sont déterminants entre 0 et 3 ans. D'un point de vue hormonal, la thyroxine est produite en grande quantité et participe à la croissance rapide en taille et en masse du bébé. L'hormone de croissance est également sécrétée en grande quantité par l'ante-hypophyse en période post-natale. 1.1.1. Taille et poids Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant En moyenne à la naissance, un nouveau-né à terme (entre 37 et 41,5 semaines d’aménorrhée) mesure 50 cm et pèse 3.2 kg. En savoir plus : La notion de prématurité Évoquons rapidement la notion de prématurité : un enfant est dit prématuré si sa naissance fait suite à une grossesse de moins de 37 semaines d'aménorrhée (SA) et de plus de 22 SA, quelque soit son poids (mais supérieur à 500g). Le degré de prématurité peut être classifié ainsi : - « prématurité » (de 32 à 37 SA), - « grande prématurité » (de 27 à 32 SA), - « très grande prématurité » (de 25 à 27 SA), - « extrême prématurité » (de 22 à 25 SA). La croissance de l'enfant en bonne santé est très rapide et en décélération puisqu'il y a un gain statural de 24 cm la 1ère année, 12 cm la 2ème, 8 cm entre 2 et 3 ans. En moyenne, à la naissance un nouveau-né à terme mesure 50cm à 1 an, il mesure 75 cm à 2 ans, il mesure 85 cm à 3 ans, il mesure 95 cm à 4 ans, il mesure 1m Remarque : Vers l'âge de 2 ans, sa taille correspond environ à la moitié de sa taille d'adulte. Les filles sont légèrement plus petites que les garçons et cette différence persiste jusqu'à l'adolescence. L'enfant double son poids de naissance à 5 mois et le triple à un an. En savoir plus : La prise de poids chez l’enfant lors de la première année En moyenne, la prise de poids est de : - 750g/ mois entre 0 et 4 mois - 500g/ mois entre 4 et 8 mois - 250g /mois entre 8 et 12 mois. A partir de l'âge de 1 an, le calcul de l'Indice de Masse Corporelle (IMC) [poids (en kg) /taille (en m) ²] permet de tracer la courbe de corpulence de l'enfant. Normalement, l'IMC augmente au cours de la première année de vie, puis diminue jusqu'à l'âge de 6 ans pour augmenter à nouveau. L'âge de cette remontée de la courbe de corpulence, appelée rebond d'adiposité, prédit l'adiposité à l'âge adulte : plus il est avancé, plus le risque de devenir obèse à l'âge adulte est élevé. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 1.1.2. Morphologie Les proportions du corps d'un bébé ne sont pas identiques à celles de l'adulte : à la naissance, la dimension de la tête est proportionnellement beaucoup plus importante que le reste du corps. Exemple : La tête représente 25% de la taille du corps à la naissance, 20% à l'âge de 2 ans contre 10% à l'âge adulte. 1.1.3. Ossature Le squelette n'est pas complètement achevé à la naissance : il va se former tout au long de l'enfance jusqu'à l'adolescence. Le processus d'ossification n'est pas régulier et identique pour toutes les parties du corps. Les os des bras et des jambes se forment lentement : avant un certain âge, il n'est pas possible pour le bébé de se tenir debout ou de marcher. En savoir plus : L’ossature Les segments distaux du corps d’un bébé (main, poignet, cheville, pied) comportent moins d'os par rapport à un enfant plus âgé ou un adulte. Les fontanelles, espaces membraneux entre les os du crâne, s'ossifient vers l'âge de 2 ans. Ces espaces sont utiles au moment de l'accouchement, permettant la déformation du crâne. Par la suite, ils permettent une augmentation très rapide du volume du cerveau. Remarque : L'évolution du périmètre crânien étant corrélée à celle du cerveau, il est mesuré régulièrement au cours des trois premières années de vie. Par exemple : Il est en moyenne de : - 34 cm à la naissance, - 41 cm à 3 mois, - 44 cm à 6 mois, - 47 cm à 12 mois, - 49 cm à 2 ans. 1.1.4. Musculature La croissance musculaire (allongement et épaississement) se poursuit tout au long de l'enfance. 1.1.5. Système nerveux En savoir plus : Le système nerveux Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Le mésencéphale est la partie du système nerveux la plus développée à la naissance. Il intervient entre autres dans les coordinations sensori-motrices (gestion de l'équilibre, du sommeil, de l'élimination des déchets...). Le cortex cérébral est la partie la moins développée. Il est responsable des fonctions cognitives et perceptives par exemple. Alors que le nombre de neurones n'évolue que très peu, les connexions entre eux et leurs prolongements augmentent énormément. Les connexions sont partiellement réalisées à 6 mois, mais ce n'est pas avant l'âge de 2 ans que s'achève ce processus de myélinisation. La maturation complète du cerveau n'intervient pas avant l'âge de 15-16 ans. Important : Le volume du cerveau connaît un développement important et déterminant pendant la première année de vie. A 3 ans, le cerveau représente 90% du volume adulte. 1.1.6. Paramètres physiologiques Paramètres Fréquence Fréquence Pression Pression physiologiques cardiaque respiratoire artérielle artérielle systolique diastolique (moyenne +/- 2DS) (/min) (/min) 1 à 6 mois 130 +/- 45 30 +/- 15 85 +/- 30 45 +/- 30 1 à 2 ans 110 +/- 40 25 +/- 10 100 +/- 25 65 +/- 25 2 à 4 ans 105 +/- 35 25 +/- 10 100 +/- 20 65 +/- 20 Titre : Tableau des fréquences cardiaque et respiratoire et des pressions artérielles (Roussey et coll. 2007) 1.2. Développement moteur et postural Les progrès dans ce domaine sont à mettre en rapport avec la maturation nerveuse, mais aussi avec les apprentissages qui résultent de l'interaction entre les activités perceptives et cognitives. Le bébé s'exerce en répétant les mêmes gestes. Une activité motrice existe bien avant la naissance. Cette activité motrice fœtale se manifeste par des mouvements d'abord peu discernables, puis rapidement, vers sept semaines de gestation, des mouvements isolés des membres (9 semaines) ou des yeux (16-23 semaines). Ceci a deux fonctions majeures : - une fonction d'adaptation : in utero, elle participe au développement morphologique. Un défaut de mobilité provoque des malformations. - une fonction de préparation : elle entraîne le fœtus aux mouvements futurs. Il existe une continuité du développement entre les comportements du fœtus et ceux du nouveau-né. Jusqu'à la fin du 2ème mois environ, les mouvements du nouveau-né sont identiques à ceux produits par le fœtus. Le passage à la vie aérienne les rend simplement un peu moins fluides en raison de l'attraction terrestre. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 1.2.1. Les lois de développement des étapes posturo-motrices En savoir plus : Les lois de développement des étapes posturo-motrices Dans l'hypothèse maturationniste, le développement moteur se fait à partir d'une structure totale qui s'individualise peu à peu, au fur et à mesure de la différenciation anatomique et de la maturation du système nerveux central. Cette progression obéit à trois lois : * Loi céphalo-caudale : le contrôle postural qui mène à la verticalité progresse du haut du corps vers le bas du corps. Le cortex contrôle les muscles oculaires, puis ceux du cou et de la nuque, du dos et enfin des jambes. * Loi proximo-distale : le contrôle volontaire s'effectue des segments les plus proches de l'axe du corps vers les segments les plus éloignés (contrôle du tronc puis des épaules, des bras, des mains). * Loi de différenciation : la motricité est très globale à la naissance, mobilisant l'ensemble du corps. Progressivement, la motricité devient plus locale. Par exemple, lorsque l'on pique un nouveau-né au doigt, il répond par des mouvements qui engagent la totalité de son corps. Plus tard, seule la main bougera. 1.2.2. Les réflexes primaires ou archaïques Définition : Réflexe = réponse rigide, stéréotypée et automatique en réponse à une stimulation spécifique Ces réflexes sont dits archaïques car vestiges de notre passé pour certains auteurs (le réflexe d'agrippement serait un héritage de l'époque où les petits s'accrochaient au ventre de leur mère). D'autres y voient les premières formes de mouvements organisés, d'où le terme « primaire ». Exemples : Les réflexes les plus connus (sur environ 70 décrits) sont les suivants : Réflexe de succion : mouvements de succion en réponse à une stimulation de la bouche ou des lèvres Réflexe de fouissement : réflexe de recherche et d'orientation de la tête vers le sein Réflexe d'agrippement (« grasping tonic reflex »): fermeture de la main en réponse à une stimulation de la paume de la main ou de la face interne des doigts Réflexe de Moro : réaction en deux temps en réponse à une stimulation vestibulaire (mouvement brusque d'ascension ou de descente, de flexion ou de déflexion de la nuque par exemple). Dans un premier temps, les bras s'écartent symétriquement du corps, le dos s'arque et la tête est rejetée en arrière. Dans un deuxième temps, les bras reviennent contre le corps et les mains impriment un mouvement vers le thorax Réflexe de Babinski = réflexe cutané plantaire : flexion du gros orteil en réponse à une stimulation de la plante du pied, sur le bord externe, du talon vers les orteils Réflexe natatoire : apnée respiratoire et mouvements de nage avec les bras et les jambes obtenus chez le bébé placé dans l’eau Réflexe de la marche automatique : mouvement alterné des jambes, obtenu chez le bébé maintenu en position verticale. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Ces réflexes sont indispensables à la survie du nouveau-né. A la naissance, leur présence témoigne d'une bonne intégrité neurologique : ils sont systématiquement évalués avec le test d'APGAR (test neurologique mis au point en 1953 par V.Apgar), à partir de cinq critères (respiration, rythme cardiaque, irritabilité réflexe, couleur de la peau, tonus musculaire). Important : La plupart des réflexes disparaissent entre 4 et 6 mois, sauf en cas de pathologies neurologiques. En savoir plus : Les réflexes primaires Le réflexe de la marche automatique disparaît chez 50% des bébés à la fin du premier mois. Ce phénomène pourrait s'expliquer par la maturation du télencéphale qui va progressivement inhiber ces réflexes au profit de l'instauration d'une motricité volontaire. En savoir plus : Les réflexes au neuvième mois Lors de l'examen du 9ème mois, la présence de réponses posturales normales est vérifiée. Leur absence ou une asymétrie peut indiquer un déficit mineur. Deux tests sont réalisés : - le signe du parachute : l'enfant en position assise étend le bras pour parer à la chute s'il est poussé latéralement par l'observateur. - le signe du plongeon : l'enfant, projeté brusquement en avant par l'observateur, répond par un mouvement de défense associant extension des membres supérieurs et ouverture des mains pour parer à la chute. 1.2.3. Le développement postural Définition : Posture = ajustement des différentes parties du corps dans l'espace Au cours de la première année de vie, le développement postural du bébé l'amène progressivement à la position érigée. Cette verticalisation s'effectue par étapes, parallèlement à l'évolution du tonus axial. Le bébé maintient d'abord sa tête (4 mois), puis son tronc pour se tenir assis (vers 8 mois) avant de se tenir debout (vers 10 mois). Le contrôle postural dépend de la maturation du tonus musculaire, très variable d'un enfant à l'autre. Important : Le nouveau-né se caractérise par une hypotonie axiale (muscles du tronc) et une hypertonie des membres inférieurs et supérieurs. Sa tête est ballante, son dos est recourbé et peu tonique, tandis que ses bras et ses jambes sont fléchis et très toniques. Au cours des premiers mois, il se produit une inversion de l'état tonique néonatal : l'hypertonicité s'affaiblit au niveau des membres et se renforce au niveau de l'axe du corps. Les centres supérieurs du cerveau prennent le relais dans le contrôle de la motricité. Pour tenir assis ou debout, le bébé doit apprendre à contrôler son équilibre. Trois sources d'information sensorielles contribuent à la maîtrise de cet équilibre : la vision, le système vestibulaire et le système proprioceptif. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 1. Maintien de la tête C'est la première habilité posturale à se mettre en place. La tête est maintenue dans l'axe du corps à partir de 3 mois. Exemple : Lors de la manœuvre du tiré-assis (le bébé allongé est amené en position assise en tractant ses bras), sa tête est maintenue dans l'axe du tronc vers 2 mois et demi, mais il faut attendre 4-5 mois pour qu'il puisse la relever. 2. Station assise Le contrôle postural s'étend progressivement aux membres supérieurs et au tronc. - 3 mois : tient assis, dos rond, à condition qu'un adulte le place dans cette position et qu'il ait le dos calé contre un support - 5-6 mois : tient assis, dos droit, buste penché vers l'avant. Pour ne pas tomber, il tend ses bras vers l'avant (trépied). - 8 mois : station assise, le dos droit - 9-10 mois : passe de la station couchée à assise Cette nouvelle posture permet au bébé de libérer ses mains qui vont pouvoir pleinement se consacrer au transport des objets, à leur manipulation et à leur exploration 3. Station debout La force musculaire s'étend progressivement jusqu'aux membres inférieurs. - 6 mois : tient en position verticale lorsqu'il est maintenu par un adulte - 8 mois : mouvements répétés de flexion-extension des jambes - 9 mois : tient seul debout en s'accrochant à un support à l'aide de ses deux mains (corps penché vers l'avant, fesses en arrière) - 10-12 mois : tient debout sans soutien (bras écartés servant de balancier). Dans cette station debout, il présente une lordose lombaire et un genu valgum avec pieds plats qui peuvent persister jusqu'à 6 ou 7 ans 1.2.4. La locomotion Différents modes de déplacement sont observés pendant la première année de vie. - La reptation : vers l'âge de 6 mois, le bébé se tracte à la force de ses bras tandis que ses jambes restent collées au sol. - Marche quadrupédique (4 pattes !) : à partir de 8 mois ; membres inférieurs et supérieurs travaillent de concert dans des mouvements synchronisés ; l'abdomen est soulevé du sol. - Certains enfants se déplacent sur les mains et le postérieur, une fois la station assise maîtrisée. - La marche le long d'un support ou tenue par les deux mains apparaît vers 9 mois. - Marche autonome : vers 12 mois. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant En savoir plus : La locomotion - 18 mois : enjambe une marche, commence à lancer une balle, à donner un coup de pied dans la balle. - Vers 30 mois : monte les marches d'un escalier en alternant les pieds, commence à courir, sauter, pédale, participe à l'habillage. Important : Ces âges sont très approximatifs et le scénario varie d'un enfant à l'autre. En savoir plus : La marche Pourcentage d'enfants qui marchent sans support : - 25% à 11 mois - 50% à 12 mois - 75% à 13 mois - 90% à 14-15 mois Ces différences n'ont aucune valeur prédictive sur le développement ultérieur. Chaque nouveau mode de locomotion entraîne des réorganisations importantes dans les systèmes perceptifs et cognitifs. En devenant autonome, l'enfant part à la conquête d'un monde nouveau : celui des objets éloignés ! C'est le début de l'exploration active. 1.2.5. La préhension, la motricité fine La préhension va permettre l'exploration des objets. Cette activité se perfectionne rapidement à partir de la mise en place vers 4-5 mois de la coordination entre l'œil et la main. Un nouveau-né en condition de « motricité libérée » (la nuque maintenue, on évite le réflexe de Moro) est capable de diriger ses bras vers des objets proches de ses mains ou de ses yeux. Mais ce n'est qu'avec la mise en place de la coordination vision-préhension que le geste devient intentionnel et sous contrôle visuel. En savoir plus : La préhension Les changements dans la manière de saisir un objet se réalisent d'abord au niveau de la main (prise en force) puis au niveau des doigts (prise de précision). Plusieurs facteurs interviennent dans l'évolution de la saisie : la disparition du réflexe d'agrippement, l'émergence de la coordination vision- préhension, la longueur des doigts et le développement du contrôle musculaire de la main. - 2 mois : ouverture des mains - 3 mois : préhension au contact ; objet agrippé, secoué, gratté - 4 mois : préhension volontaire cubito-palmaire (prise de l'objet entre l'éminence hypothénar et les deux derniers doigts de la main) ; objets portés à la bouche pour être explorés - 7 mois : prise digito-palmaire (entre les 4 doigts (sauf le pouce) et la paume) ; palpation des objets ; attrape des objets différents avec ses deux mains. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant - 8 mois : prise radio-digitale (pince pouce-index) : passage des objets d'une main à l'autre (coordination). - 9 mois : frappe deux objets l'un contre l'autre, mange seul un biscuit. - 12 mois : prend une pastille et la met dans un flacon. - 14 mois : contrôle total de la prise d'un objet ; gribouille avec un crayon - 18 mois : empile des objets (tour de 3 cubes), tourne les pages d'un livre. - 24 mois : construit une tour de 6 cubes, encastre des formes (rond, carré, triangle), mange seul à la cuillère. - 3 ans : manipule bien les petits objets, dessine un cercle, une croix, enfile des perles, colle des gommettes Les 3 aspects de la préhension sont bien coordonnés (approche, prise, lâchage). Le lâchage à la demande nécessite la maturation des muscles fléchisseurs des doigts. Le bébé manifeste beaucoup d'intérêt et de plaisir à explorer les objets. Tous les sens participent à cette exploration : l'objet est vu, touché, entendu (hochet secoué, objet tapé, lâché), goûté (porté à la bouche), senti. En savoir plus : La préhension La spécialisation manuelle s'installe progressivement ; les deux mains ne remplissent pas la même fonction : dès 6 mois, la main droite se spécialise dans des activités de tenue et de transport des objets tandis que la main gauche devient plus efficace pour les activités perceptives (informations sur la forme globale des objets par exemple). La préférence manuelle ne se stabilise pas avant 3-4 ans. Toute latéralisation avant 2 ans est pathologique. Une fois acquis, les mécanismes de base (le tonus axial, la locomotion et la préhension), la deuxième étape est une diversification et un perfectionnement de ceux-ci. Durant cette phase qui se déroule de 18-24 mois à 7 ans, l'enfant améliore précision et vitesse d'exécution, affine sa motricité et intègre la dimension spatiale de nouveaux mouvements, augmente son adaptation à des situations variées et combine ses différents éléments. 1.2.6. La propreté La propreté diurne est acquise autour de 2 ans. Elle nécessite une maturation sphinctérienne, un certain niveau de langage et une relation affective forte avec les parents. La propreté nocturne est acquise entre 2 et 5 ans. 1.2.7. Le sommeil La maturation du sommeil tend vers une réduction de la durée totale de sommeil et l'apparition de cycles. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant En savoir plus : Le sommeil - le nouveau-né dort 21h, avec un sommeil morcelé, entièrement dominé par les motivations instinctives (particulièrement celle de la faim) et à leur satisfaction. Il est ensuite modulé par le développement des conditionnements extérieurs, biologiques, psycho-affectifs et par la relation mère- enfant. - à 1 mois: une périodicité jour/nuit se met en place ; 16 à 18h de sommeil dont 11 à 12 heures la nuit, 1h30 le matin, 2 à 3 heures l'après-midi; - 3-6 mois: nuits complètes; - 6 mois: 14h de sommeil, début des cycles de sommeil, les rites d'endormissement prennent de l'importance; - A 24 mois, le sommeil nocturne est de 12 heures et après le déjeuner, l'enfant dort 1 à 2 heures. Il existe 10% de gros dormeurs et 10% de petits dormeurs dès la petite enfance. La période de sommeil du matin est généralement supprimée vers 18 mois et celle de l’après-midi entre 3 et 4 ans. Le temps de sommeil se réduit progressivement, parallèlement à la maturation motrice, intellectuelle, neurologique et affective. En fin de 1ère année, l’enfant dort en moyenne 13 à Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 15 heures. A 3 ans, il dort environ 11 heures, environ 10 heures entre 4 et 9 ans et 8 à 10 heures entre 10 et 14 ans. Les troubles du sommeil sont fréquents, touchant 25 à 30% des enfants. Il faut se méfier du traitement appliqué par la famille, souvent plus nocif qu’utile, comme l’endormissement avec un biberon de lait. Entre 2 et 6 ans, les difficultés sont « habituelles »; l’enfant met entre 20 et 30 minutes pour s’endormir en raison de l’état de tension que provoque le coucher. Les rites d’endormissement prennent toute leur importance. 1.3. Développement perceptif La perception permet de s'ouvrir au monde. Les différentes modalités sensorielles se développent au cours de la période prénatale selon un ordre commun à tous les vertébrés : le toucher, l'olfaction et la gustation, l'audition et enfin la vision. Le bébé commence à percevoir bien avant que ses systèmes sensoriels et son cerveau n'atteignent leur pleine maturité. Les cinq sens se développent de manière asynchrone. Par exemple, le nouveau-né entend mieux qu'il ne voit. 1.3.1. La gustation et l’olfaction Les systèmes olfactifs et gustatifs sont fonctionnels à partir de la 25ème semaine de vie prénatale. En savoir plus : Le fœtus développe son odorat et son goût en avalant et inhalant le liquide amniotique composé de nombreux acides et arômes provenant des aliments consommés par la mère. 7 mois et demi IU : si le bébé fait un mouvement, sa mère voit une bosse se former. Les paupières du fœtus s’ouvrent : il découvre le noir, tout autour de lui. Mais déjà, ses yeux sont sensibles à la lumière. Si on éclaire le ventre de sa mère avec une lampe de forte intensité, il s’agite, et les battements de son cœur s’accélèrent. Lorsqu’on fait respirer à sa mère une odeur entêtante, il se met à gigoter. En effet, les molécules chimiques se répandent dans son liquide amniotique. Il « goûte ». 1. Le goût Le nouveau-né distingue les quatre saveurs de base : le sucré, le salé, l'amer et l'acide, et réagit différemment selon la saveur présentée, même s'il existe des différences inter-individuelles importantes. Il reconnaît également le lait de sa mère. En savoir plus : Le goût De toutes les saveurs, les bébés préfèrent le sucré. Ils réagissent par une mimique de satisfaction et augmentent leur rythme de succion. En revanche, ils ne semblent guère apprécier l'amer et l'acide (mimique de dégoût). A partir de 4-6 mois, le bébé découvre, avec l'introduction des aliments solides, toute une gamme de saveurs à la base de son régime alimentaire. 2. L’olfaction Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Les nouveau-nés sont très sensibles aux odeurs. Ils reconnaissent des odeurs amniotiques dès le début du 3ème trimestre de gestation. Cette fonction sensorielle, très développée chez le nouveau-né, participe à l'attachement mère-enfant par la reconnaissance olfactive longue et durable de sa mère lors de la mise au sein à la naissance (aréole couverte de glandes). La mémoire des odeurs est enfouie très profondément et s'accompagne du souvenir du contexte dans lequel elle a été perçue. 1.3.2. Le toucher C'est une sensibilité de contact, qui intervient dans la perception des objets, de la température ou encore de la douleur. La modalité tactile est la première à se développer in utero. A partir du troisième mois, le fœtus est sensible aux contacts dont certains déclenchent le réflexe de fouissement ou celui de succion. La bouche et les mains sont les deux zones du corps par lesquelles le bébé va prendre connaissance de son environnement. L'activité orale constitue le principal mode d'échange du bébé avec son environnement jusqu'à l'âge de 5 mois. L'exploration orale fournit des informations sur les propriétés des objets et permet la construction de connaissances. Cette activité augmente jusqu'à 7 mois puis décline vers la fin de la première année. En savoir plus : Le toucher L'activité manuelle prend le relais sur l'activité orale dans l'exploration des objets à partir de 5-6 mois, avec la mise en place de la coordination vision-préhension et le développement de la station assise. Pendant longtemps, on a considéré que les nourrissons étaient parfaitement insensibles à la douleur. Il est démontré aujourd'hui que le système nerveux qui contrôle la sensibilité à la douleur est mature à partir de la 26ème semaine gestationnelle. Le nourrisson réagit négativement à une stimulation douloureuse : modifications de ses expressions faciales, de son rythme cardiaque, crispation du corps, cris. 1.3.3. L’audition A la naissance, le bébé est un auditeur très performant. Dès qu'il perçoit un son, il oriente sa tête dans la direction de la source auditive. Il sursaute et cligne des yeux aux bruits soudains (comme une porte qui claque). En savoir plus : L’audition In utero, le fœtus peut entendre : des bruits biologiques provenant du ventre maternel (battements cardiaques, respiration, bruits gastro-intestinaux...), du placenta et du fœtus, des bruits variés provenant de l'extérieur. La plupart des bruits extérieurs (>60 dB) ne sont pas masqués par les bruits de fond du milieu intra-utérin et sont entendus par le fœtus. Très tôt, le fœtus manifeste, par des réponses comportementales ou neurovégétatives (mouvements et variation du rythme cardiaque), sa sensibilité aux stimuli auditifs. Ses réponses sont fiables à partir de 28 semaines IU. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Imprégné in utero par certains sons (voix de sa mère, comptine, générique d'émission...), il les reconnaît dès les premières heures de vie. Dès les premiers jours, la sensibilité est de 65 dB (celle d'une conversation audible à 3 m) et ses compétences auditives sont telles qu'il peut, mieux que des adultes, différencier entre eux la majorité des phonèmes existants. La surdité, même partielle, si elle n’est pas prise en charge précocement, aura un retentissement sur l’acquisition du langage et à plus long terme sur l’adaptation sociale. Quels sont les signes d’appel d’un trouble de l’audition ? - Dans les premiers mois : o Absence de réaction aux bruits o Sommeil trop calme o Réactions très positives aux vibrations et au toucher - De 3 à 12 mois : o Sons émis non mélodiques o Absence d’articulation o Installation d’une communication gestuelle de désignation - De 12 à 24 mois : o Absence de parole articulée o Enfant inattentif à ce qui n’est pas dans son champ visuel o Émissions vocales incontrôlées - De 24 à 36 mois : o Retard de parole o Grande difficulté d’articulation o Trouble du comportement relationnel Il existe des facteurs de risque : o Antécédents familiaux d’hypoacousie o Prématurité o Faible poids de naissance ( 6 mois): suckling avec mouvements de la langue du haut vers le bas (lorsque la musculature permet à l'enfant de se tenir en position verticale) - Un temps pharyngé: la succion-déglutition est d'abord réflexe puis on observe une dissociation progressive des deux. L'enfant ne peut pas respirer pendant son déroulement; il respire pendant la succion. Le nombre de mouvements linguaux nécessaire avant le déclenchement du temps pharyngé diminue avec la maturation de l'enfant. L'anatomie du nourrisson présente certaines particularités au niveau du carrefour aéro-digestif : le larynx est haut situé, le voile du palais long autorisant un contact avec l'épiglotte lors de la déglutition. Ceci constitue une barrière de protection des voies aériennes En savoir plus : La déglutition (2) Cette anatomie évolue avec les 1ers mois de vie : - allongement du cou et descente du larynx, - croissance de la cavité buccale et du cavum ménageant plus d'espace à la langue, - le voile du palais ne vient plus au contact du larynx lors de la déglutition mais monte occlure le naso-pharynx. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant In Orthophonie et Oralité; la sphère oro-faciale de l’enfant par Catherine Thibault, Edition 2007, Masson (pdf voile du palais in 1.8.1 déglutition) La position de la langue au repos évolue également entre 0 et 8 mois : - 0-4 mois : horizontale dans la cavité buccale, la pointe entre les crêtes gingivales, voir entre les lèvres - 4-6 mois : la langue recule, ne s'interpose plus, même si les dents ne sont pas apparues. - 6-8 mois : la langue a reculé et sa pointe est au contact du palais. Après 2 ans, la déglutition évolue parallèlement à la croissance de l'enfant et au développement du carrefour aéro-digestif vers une déglutition adulte. L'enfant apprend parallèlement différents modes de capture et de préparation : mordre, croquer, aspirer, lécher, boire au verre, cuillère, fourchette...sans bavage (bouche vide après la dernière déglutition). En savoir plus : La déglutition (2) Avant 6 mois, l'oralité (= ensemble des fonctions orales) primaire est automatique, réflexe (succion déglutition). Après 6 mois, l'oralité secondaire est volontaire. Les structures corticales et cognitives s'organisent pour intervenir de façon active dans la phase orale de la déglutition. Cette phase peut se mettre en place avant la présence de la denture : elle dépend du développement neuro-musculaire qui peut être atteint à 2 mois comme à 8 mois ou plus tard. Au cours de cette période se met en place la denture, le passage à la cuillère avec la diversification alimentaire. La coordination des muscles langue + lèvres + joues progresse. 1.7.2. Dentition A la naissance, une partie des couronnes des dents temporaires est calcifiée. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant A la naissance, le nourrisson présente une rétromandibulie physiologique d'environ 3 mm. Jusqu'à 6 mois, les relations interarcades sont sous la dépendance du développement de la fonction de succion. L'éruption des incisives temporaires entraîne une augmentation de la dimension naso-mentonnière et le développement condylo-glénoïdien Les incisives en occlusion permettent la préhension et la section. Vers 3 ans, avec la denture temporaire complète, les mouvements de latéralité sont limités par les canines. Lors des mouvements occlusaux et de latéralité, les contacts occlusaux sont intégrés par le système nerveux central, participant à la « maturation occlusale psychique ». L'occlusion est engrenante: une dent a deux antagonistes. En normocclusion la pointe canine maxillaire se situe entre la canine et la première molaire mandibulaires. L'occlusion est dite de type 1 lorsqu'il existe des diastèmes simiens (entre incisive latérale et canine maxillaires, et entre canine et première molaire mandibulaires). L'occlusion est dite de type 2 si ces diastèmes sont absents. L'arcade maxillaire est en vestibulo-occlusion par rapport à l'arcade mandibulaire. En denture temporaire, il n'y a pas de courbe de Spee ni de courbe de Wilson. Avant l'éruption des premières dents, les deux crêtes gingivales sont globuleuses du fait de la présence des germes dentaires. Le développement des procès alvéolaires est concomitant à l'édification radiculaire. Le phénomène de dentition décrit un cycle biologique qui se déroule à partir de la 6ème semaine de vie intra-utérine (constitution de la lame dentaire) jusqu'à la fin de la croissance. Ce cycle de dentition s'inscrit dans le déroulement de la croissance générale de l'enfant : entre 6 mois et 30 mois environ, c'est la période de dentition temporaire selon une séquence d'éruption présentant peu de variations inter-individuelles (cf tableau des âges d’éruption). 1.8. Points essentiels et gestion au cabinet dentaire (à connaître parfaitement !)  Passe progressivement d’une relation de totale dépendance vis-à-vis de sa mère à une très relative autonomie qui lui permet d’explorer le monde qui l’entoure  Période d’angoisse = « angoisse du 8e mois », nécessaire à son développement psychique = déplaisir face aux visages non familiers (ou « non-mère ») = va de l’évitement à la crise de panique avec pleurs et cris  S’atténue avec l’acquisition d’une représentation mentale permettant d’intégrer la permanence de l’objet = objet de transition qui réconforte et rassure  Entre 2 et 3 ans, logique positive d’invidualisation. On fait face à un individu à part entière. Il acquiert le « je » vers 2 ans.  Peur des stimuli brusques, bruyants, lumineux…  Rare de voir les enfants si jeunes = dommageable car 1 er consultation à 1 an permet d’établir une relation de confiance…  Fréquemment vus pour traumatismes dentaires ou caries précoces Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant  Quelques règles indispensables : ✓ Ne jamais séparer le tout-petit de sa mère (ni de son doudou !). Laisser l’enfant sur sa mère soit allongé sur elle, soit en « genoux à genoux » = garder contact visuel et physique permanent ✓ Ne pas accepter les frères et sœurs en salle de soins (déconseiller pour les 2) ✓ Encourager les parents à parler à l’enfant d’une voix douce, lui raconter une histoire, lui chanter une chanson… ✓ Accepter le fait que l’enfant exprime son mécontentement par les pleurs et les cris (c’est son seul moyen…) et en informer les parents au préalable. Différencier douleurs, peurs, inconfort… ✓ Incapacité à comprendre le bienfait des soins et à réellement coopérer. Ne pas chercher à le raisonner ni à négocier. Moduler sa voix, le rassurer, capter son attention, être efficace… ✓ Rôle fondamental du langage non verbal. Parvient à décrypter l’attitude faciale pour savoir si situation de danger ou de sécurité ✓ Séance obligatoirement courte = capacité de concentration de 1 à 5 minutes, sans interruption (notion de temps différente de celles des adultes…) ✓ Préférer les rendez-vous le matin, à distance des siestes et des repas ✓ Anticiper les éventuels gestes brusques, réactions au bruit, à la lumière… ✓ Les règles d’hygiènes orale et alimentaire seront données aux parents 1.9. Bibliographie - Bucher H., Développement et examen psychomoteur de l'enfant, Eds Masson, Paris, 2004 - Crubézy E., Braga J., Larrouy G., Anthropobiologie, évolution humaine., Eds Masson, Paris, 2002. - Durand K., Le développement psychologique du bébé (0-2 ans) Eds Dunod, Paris 2005 - Juhel J.C., Favoriser le développement de l'enfant, Les presses de l'université Laval, Chronique sociale, 1997 - Moulis E., Favre de Thierrens C., Goldsmith M.C., Torres, Eruption dentaire, EMC 2003 4- 014-C-60 - Rochat M.C., Emerging causes of canine lameness, Vet. Clin. North Am. Small Anim. Pract., 2005, 35, 1233-39 - Roussey M., Kremp O, Examens systématiques de l'enfant, EMC 2007 4-002-B-10 Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Chapitre 2 Le développement psychomoteur de l’enfant de 3 à 6 ans Pour cette période, il sera plus aisé d’observer et d’évaluer le développement de l’enfant selon les 4 principaux domaines du développement psychomoteur : moteur (motricité globale), cognitif (motricité fine, préhension), langagier, social. En général c’est le pédiatre qui réalise ce bilan qui demande une coopération parfaite de l'enfant. L’enfant doit se sentir en sécurité. L'examen débute par des jeux en réservant l'examen neurologique plus formel et l'examen général à une phase ultérieure de la consultation. L'essentiel de l'évaluation repose sur le langage, le graphisme, l'autonomie dans les gestes de la vie courante. Le comportement de l'enfant est observé pendant tout le temps de la consultation. En savoir plus : Questions à poser pour l’évaluation psychomotrice d’un enfant de 3 à 6 ans : - Peut-il maintenir son attention ou, au contraire, passe-t-il sans arrêt d'une activité à l'autre? - S'intéresse-t-il aux objets qu'on lui propose ou les jette-t-il immédiatement à terre ? - Il est également important de se faire préciser sa capacité à construire un jeu seul ou avec les autres. - A-t-il des jeux répétitifs (éteindre et allumer la lumière, tourner les robinets d'eau...) évocateurs de troubles de la personnalité ? Le médecin peut réaliser ou faire réaliser par un spécialiste en neuropédiatrie l’évaluation du développement psychique par certains tests (tests de développement mental, QI, Test d’efficience Intellectuelle). En savoir plus : Les tests d’évaluation du développement psychique : - Les tests de développement : la mesure de l'âge mental chez les enfants de plus de 3 ans est défini par l'ensemble des épreuves réussies par la majorité d'enfants du même âge chronologique et échouées par la majorité des enfants d'âge inférieur. - Le Quotient Intellectuel est de moins en moins utilisé. L’intelligence est extrêmement difficile à définir : Q.I. = [Age mental / Age réel] x 100. - Les tests d'efficience intellectuelle : Le Q.I. de Wechsler est le plus connu. Il apprécie les capacités intellectuelles. Il correspond à une distance par rapport à une norme donnée pour une moyenne d'âge. Dans le psychisme, il n’y a pas que l’intelligence, la notion d’émotion est importante. Il existe une interaction entre le moteur et l’émotionnel. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Le développement de l'intelligence fait intervenir 3 séries de facteurs : - La maturation neurologique, - L'exercice et l'expérience acquise dans l'action effectuée sur les objets, - Les interactions et les transmissions sociales. Le développement « psychologique » selon les stades de Piaget classe l’enfant de 2 à 7 ans au stade de « la pensée magique » dite pré-opératoire. Ce stade est caractérisé sur le plan affectivité- intelligence par: La curiosité, l'âge du Pourquoi ? qui traduit plus une recherche de règles et d'affirmations que d'explications. Tout a une raison d'être, même artificielle, le hasard n'existe pas (finalisme). La pensée magique et l'animisme : chaque chose est vivante et douée d'intention bonne ou mauvaise. Parallèlement, se développe le sens moral par intériorisation des interdits parentaux et l’apparition du "surmoi". L'intuition : "c'est comme ça", L'égocentrisme : l'enfant n'est pas ouvert à la pensée des autres, les règles générales ne sont que les siennes propres. La période du complexe d'Œdipe qui engendre l'angoisse de castration. En savoir plus : L’affectivité L'affectivité est définie par le domaine des sentiments dans la relation à soi et aux autres. Elle a été particulièrement étudiée par les psychanalystes. Plusieurs stades ont été définis en fonction de la zone "érogène" prédominante et la fonction physiologique associée. En savoir plus : La période du complexe d'Œdipe - La découverte de la différence des sexes permet à l'enfant de se définir comme être sexué. - Le plaisir est associé à la stimulation de la zone sexuelle (masturbation), le conflit existe avec le parent du même sexe qu'il perçoit comme un rival dans l'amour pour le parent de sexe opposé. - Le conflit oedipien engendre "l'angoisse de castration" : l'enfant imagine que la fille a été privée de pénis par punition venant du père, d'où le nom de stade Phallique donné à cette période. Important : La tranche d’âge de 3 à 6 ans correspond au dépistage des retards mentaux modérés et des troubles de la personnalité. Il permet de conseiller les familles pour la scolarité de l'enfant. Cependant il existe une variabilité des enfants, et les données normatives ne sont en fait que des repères. Certains enfants peuvent avoir un développement « dissocié »: en retard pour la marche, mais parlent très bien. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant En savoir plus : La définition du retard La définition du retard associe 3 caractéristiques : - un fonctionnement intellectuel général inférieur à la moyenne, - des altérations ou déficits importants du fonctionnement adaptatif, - dont le début est avant 18 ans. Le retard mental apparaît plus comme un symptôme que comme une entité. Ainsi, le retard mental ne saurait, à lui seul, désigner l'enfant dans son ensemble. Il faut aussi apprécier son organisation psychique, prise dans sa globalité. Autrement dit, le retard mental est considéré comme un trouble global du développement dans lequel s'intriquent des perturbations cognitives, du langage, de la motricité et des conduites sociales. 2.1. Motricité globale La dominance latérale est homogène ou croisée dès 3 – 4 ans pour la main ou le pied et vers 6 – 7 ans pour les yeux. A 6 ans le “schéma corporel” est intégré, l’enfant se situe bien dans l’espace. En savoir plus : Les retards psychomoteurs Retards psychomoteurs = retard des acquisitions posturales ou du tonus. - Les causes peuvent être somatiques et nécessitent une consultation spécialisée de neuropédiatrie ou CAMSP (Centres d’Action Médico-Sociale Précoce). - Après avoir éliminé une cause organique, une consultation de pédopsychiatrie est indispensable car des causes psychiques peuvent également se retrouver telle une psychose précoce, une carence affective, des dysfonctionnements interactifs précoces, une maltraitance. L’enfant monte et descend les escaliers comme un adulte (en alterné). Il saute la dernière marche de l’escalier (par jeu). Il saute sur un pied et peut maintenir l’équilibre sur un pied quelques secondes (à la demande). Il conduit un tricycle. Il a une maîtrise des sphincters anal et vésical (propreté totale). En savoir plus : Les troubles du contrôle sphinctériens rencontrés après 4 ans L’énurésie : trouble du contrôle de la miction. Ce n’est pas une incontinence. La miction est normale, active et complète mais involontaire, inconsciente et non contrôlée, après 4 ans (âge de maturité physiologique). L’encoprésie est une défécation involontaire ou délibérée dans la culotte (ou ailleurs) au moins une fois par mois, pendant plus de 3 mois, chez un enfant de plus de 4 ans. L’encoprésie secondaire est la plus fréquente, succédant ainsi à une période plus ou moins longue de propreté. Elle survient alors entre 5 et 8 ans. Elle peut-être isolée ou bien associée à d’autres troubles. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 2.1.2. Motricité fine, préhension En savoir plus : Coordination Le Trouble de l’acquisition de la coordination est une perturbation marquée du développement de la coordination qui interfère gravement avec la réussite scolaire ou les activités de la vie courante (maladresse, imprécisions ou lenteur motrice). Il existe souvent des troubles associés : troubles du langage (articulation), des apprentissages (écriture), des difficultés relationnelles avec les pairs (jeux). L’enfant peut présenter un retard dans les différentes étapes du développement moteur (pour s’asseoir, ramper, marcher). Il convient de rechercher une prématurité, une hypoxie néonatale, une malnutrition, des anomalies neurologiques… La prise en charge consiste en une rééducation psychomotrice, perceptivomotrice ou globale. ▪ L’enfant se déshabille ▪ Il peut s’habiller seul et très souvent sait utiliser boutons et fermetures éclairs ▪ Il peut mettre des chaussures seul ▪ Il aide à desservir la table sans casser la vaisselle ▪ Il sait dessiner un cercle (3 ans) et copie une croix (3ans et demi) ▪ Début du bonhomme têtard dessiné ▪ Il fait une tour de 10 cubes (démonstration) ▪ Il utilise une paire de ciseaux à bout rond ▪ Il mange de tout En savoir plus : Se nourrir L’acte de manger chez l’enfant est un acte complexe et répond à plusieurs fonctions : - La faim : manger répond à un besoin instinctuel fondamental. La faim crée un état de tension apaisé par le repas. - Le plaisir : manger procure de surcroît du plaisir ; plaisir de sucer, de mordre et de croquer, servant d’exutoire à l’agressivité normale. - L’échange et l’attachement : mise en relation, communication. L’adulte, en faisant don de nourriture à l’enfant, fait don de lui-même, d’amour. L’enfant, en acceptant la nourriture, accepte sa mère (qui, en retour, se sent aimée et reconnue comme bonne mère). Être nourri pour un enfant, c’est aussi être aimé. - Le dedans et le dehors : au niveau de la bouche, s’opère des échanges entre ce qui est du dehors (de l’autre) et ce qui est dedans (soi). Plusieurs mécanismes psychiques inconscients (introjection, incorporation, identification…) font intervenir ces notions de dedans et de dehors, d’intime et de collectif, de soi et de l’autre…des limites du corps… - La structuration de la personnalité et la mise en place des relations d’objet (relation avec l’entourage). Le Moi se forme à partir d’éprouvés corporels. L’enfant établit une relation objectale dans laquelle s’enracine la fonction alimentaire. - Significations sociales et culturelles – imaginaires et symboliques : dans chaque culture, manger revêt des significations particulières qui dépassent le simple fait de manger. Manger ne se limite donc pas au seul fait de s’alimenter et ne constitue pas qu’une simple fonction physiologique. Manger fait aussi intervenir la psyché, consciemment et inconsciemment. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant En savoir plus : Les troubles de l’alimentation Les troubles de l’alimentation : L’anorexie - apparaît comme un refus progressif ou rapide de l’alimentation solide, parfois à l’occasion d’un changement de régime alimentaire, d’une poussée dentaire, d’un sevrage. La consommation de liquide est satisfaisante. - La mère est souvent angoissée, doutant de ses compétences. - La lutte pour faire manger l’enfant est quotidienne et à chaque repas. La mère use de divers stratagèmes souvent éphémères. Le repas est ainsi très long, il se finit parfois par un vomissement qui marque "la victoire" de l’enfant. 2.1.3. Langage En savoir plus : Langage = "Fonction complexe qui permet d'exprimer et de percevoir des états affectifs, des concepts, des idées au moyen de signes acoustiques ou graphiques" (Rondal). Le langage ne saurait être étudié seulement comme un instrument, mais est bien une fonction structurante de l'organisation du Moi de l'enfant. Langue = système de langage propre à une communauté. Parole = production de significations sous forme de sons articulés. Conditions nécessaires à l'accession du langage : Conditions organiques : - Audition : il faut pouvoir entendre pour pouvoir parler - Phonation : intégrité des organes phonatoires - Système nerveux central : intégrité cérébrale, fonctionnelle Conditions affectives : - Qualités des interactions avec l'entourage - attention conjointe - "Bain de langage" de l'enfant - Stimulation A partir de 3 ans, c’est l’éclosion du vocabulaire, l’avalanche de questions aux parents (période des « pourquoi ? »). Sa soif de mots est intarissable. L’apprentissage du langage est étroitement dépendant de la stimulation verbale et non verbale de l’environnement. Les mots sont compris avant de pouvoir être exprimés Le "Je" est utilisé Le langage devient riche et informatif à partir de 3 ans 1/2 ▪ L’enfant utilise correctement le temps des verbes ▪ Il connaît quelques chansons enfantines Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant En savoir plus : Le retard de langage Le Retard simple de langage est caractérisé par une atteinte des composantes syntaxiques et linguistiques du langage. Il porte non pas sur l’apparition des premiers mots, mais de la première phrase qui n’apparaît ici qu’après 3 ans, en l’absence de retard mental, de trouble grave de la personnalité ou de trouble auditif. C’est l’âge de l’entrée en maternelle. ▪ L’enfant dit son nom et son âge. Il dit son sexe. ▪ Il sait compter jusqu’à 10. ▪ Il peut nommer 8 images et 8 parties de son corps. ▪ Il répond à 3 ou 4 ordres donnés à la suite. ▪ Organisation normale du sommeil : Entre 1 an et 4 ans : 13-14 h/j dont une sieste. En savoir plus : Les troubles du cours du sommeil ou parasomnies Les terreurs nocturnes sont présentes chez environ 1% des enfants. Davantage chez le garçon, de 3 à 12 ans. Elles ont lieu dans la 1ère partie de nuit, au cours du sommeil lent, de 1 à 3 h après l’endormissement. A ne pas confondre avec : Le cauchemar ou rêve d'angoisse provoque un réveil (brutal) de l’enfant pendant le dernier tiers de la nuit. Épisodes banals entre 3 et 8 ans et généralement bénins. En savoir plus : L’endormissement C’est un moment crucial car il fait séparation. C’est un moment d’importante régression et de vulnérabilité. - L’enfant doit investir un objet ou une aire transitionnelle (petits rituels du coucher comme le biberon d'eau, la troisième histoire, l'envie de pipi…) pour assumer cette distance sans la vivre comme une rupture. - Par ailleurs, les phobies normales, entre 3 et 5 ans, (peur du noir, des voleurs, du loup, des monstres…) peuvent être sources de difficultés d’endormissement. Il importe que les parents aient assez de souplesse et d’autorité pour éviter toute crispation. 2.2. Développement psychomoteur d’un enfant de 4 ans 2.2.1. Motricité globale Il pédale bien avec une bicyclette sans roues latérales. 2.2.2. Motricité fine, préhension Il peut boutonner ses vêtements complètement. Il construit des ponts de cubes. Il copie un carré. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Il dessine le bonhomme à 5 parties distinctes 2.2.3. Langage Les phrases sont constituées. Il raconte de petites histoires. 2.2.4. Psycho- Social Il pose des questions sur sa taille. Il sait reconnaître quel est le plus large de 2 traits. Les notions haut, bas, grand, petit sont acquises. Les couleurs sont connues Il s’interroge sur hier, demain, pareil, pas pareil, quand (durée) et comment ? 2.3. Développement psychomoteur d’un enfant de 5 ans 2.3.1. Motricité globale Il sautille sur ses deux pieds, saute à cloche-pied. 2.3.2. Motricité fine, préhension Il lace ses chaussures Il reproduit un triangle Le bonhomme et le dessin s’enrichissent de détails 2.3.3. Langage Augmente son vocabulaire Les troubles du langage : ils concernent près de 5 % des enfants de 5 ans. C’est un motif fréquent de consultation de pédopsychiatrie. Les troubles du langage sont très variables : depuis le simple retard de maturation évoluant spontanément favorablement au trouble plus grave révélateur d'une psychose. 1- Troubles de l’articulation C’est l’incapacité à prononcer correctement un phonème. Les troubles articulatoires sont souvent isolés, mais peuvent être associés à des troubles de la parole ou du langage. Les consonnes les plus touchées sont les consonnes dites "constrictives" : f, v, ch, z, j. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Le sigmatisme interdental (zézaiement ou zozotement), quand la langue est trop près des incisives, transforme le ch en s et le j en z, tandis que le sigmatisme latéral (chuintement) est à l’origine d’un sifflement du fait d’une mauvaise posture de la langue. Ce trouble est bénin quand il est isolé. Des troubles relationnels mineurs peuvent venir se surajouter. La prise en charge est essentiellement orthophonique, vers l'âge de 5 ans. 2- Retard de parole Ce trouble porte sur l'ensemble de l'organisation phonétique du langage C’est la persistance au-delà de 4-5 ans des simplifications phonétiques normales ("parler bébé") au cours de l’acquisition du langage. 3- Le mutisme C’est la disparition du langage chez un enfant ayant antérieurement parlé, en l’absence de toute aphasie. Le mutisme est involontaire, il peut être passager ou durable, total ou électif. 4- Bégaiement C’est un trouble qui affecte le rythme et le débit de la parole. Il s’agit de répétitions ou de prolongations involontaires, fréquentes, de sons, de syllabes ou de mots perturbant la fluence verbale en l’absence d’anomalie organique. Il est toujours lié à la présence d’un interlocuteur. Les garçons sont davantage atteints. On distingue le bégaiement tonique avec des blocages de l’émission des sons, et le bégaiement clonique avec répétitions saccadée et explosive d’une syllabe. Il apparaît généralement entre 3 et 5 ans, souvent au moment de l’entrée à l’école, parfois en lien avec une expérience traumatisante chez un enfant émotif. Il peut être intermittent et peut guérir spontanément. 2.3.4. Psycho- Social Il distingue le matin de l’après-midi. Il compare 2 poids. La sériation chronologique et en taille est maîtrisée ? Sommeil : la sieste disparaît progressivement. En savoir plus : Somnambulisme = une activité motrice plus ou moins complexe (de quelques mouvements stéréotypés à une déambulation) inconsciente, sans souvenirs au réveil. Plus fréquent chez le garçon entre 5 et 12 ans. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 2.4. Développement psychomoteur et psychique d’un enfant de 6 ans 2.4.1. Motricité globale Il saute pieds joints. Il tape la balle dans le but. 2.4.2. Motricité fine, préhension Il enroule le fil autour d’une bobine. Il coud avec une grosse aiguille. 2.4.3. Langage Le langage est correct avec une extension du vocabulaire et une amélioration de la syntaxe. Les troubles du langage La dysphasie (ou audimutité) C'est la forme la plus sévère des troubles du langage. Elle est définie comme un trouble de la structure du langage sans substratum organique décelable et en l'absence de déficit auditif, de retard mental majeur et de trouble psychotique. Il s’agit donc d’un trouble grave de langage. Son diagnostic repose sur un langage absent ou très sommaire chez un enfant de plus de 6 ans. Les dyslexies Il s'agit d'un déficit sévère et durable de l'acquisition de la lecture chez un enfant d'intelligence normale. Les dyslexies sont fréquentes et surviennent en début d'apprentissage. 2.4.4. Psycho-social : âge d’entrée à l’école primaire Il nomme les jours de la semaine. Il reconnaît sa droite et sa gauche. Il connaît son adresse et son téléphone. L’instabilité psychomotrice Synonymes : turbulence, hyperactivité, agitation, trouble hyperkinétique, ADHD… Motif fréquent de consultation pour des enfants en maternelle ou en primaire, où elle a une fréquence estimée à 3-5 %. Il convient de distinguer un comportement pathologique (aux origines très diverses) des enfants "plein de vie". Le début des troubles se situe entre 5 et 6 ans. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Il s'agit d'un syndrome et non d'une maladie. Le diagnostic repose sur l'entretien des parents, l'entretien avec l'enfant seul et une observation des relations parents-enfant. Parfois, certaines échelles (Conners) ou certains bilans : psychologique, psychomoteur, orthophonique permettent d'argumenter le diagnostic. Les approches thérapeutiques sont très différentes et discutées. Les tics, les TOCs Les tics : mouvements moteurs ou des vocalisations involontaires, irrésistibles, rapides, récurrents, non rythmiques et stéréotypés. Ils peuvent être simples ou complexes. Ils apparaissent souvent vers l’âge de 6-7 ans. Ils sont aggravés par le stress et disparaissent pendant le sommeil. Ils peuvent être transitoires (réactionnels à un stress comme une séparation), chroniques ou intermittents (disparaissant par périodes). Les TOCs de l’enfant sont rares et ont une symptomatologie globalement comparable aux TOCs de l’adulte. 2.5. Le développement buccal 2.5.1. Développement dentaire De 3 à 6 ans l’enfant est en denture temporaire stable avec 20 dents. Les dents temporaires gardent l’espace des dents définitives et vont guider leur éruption. Elles permettent aussi l’assimilation et la digestion des aliments par le biais de la fonction masticatrice. Elles permettent un bon développement des bases osseuses et de l’articulation temporo- mandibulaires, tout en contribuant à l’équilibre vertical. Elles ont un rôle primordial dans l’apprentissage du langage, comme on l’a vu dans le chapitre précédant. L’équilibre vertical est assuré par les bases osseuses et en particulier l’ATM. 2.5.2. Les arcades Les arcades ont une forme semi-circulaires. L’arcade maxillaire est en vestibulo-position par rapport à l’arcade mandibulaire. L’engrènement est peu prononcé, on peut même parfois noter un bout à bout. La largeur d’arcade maxillaire augmente entre 3 et 4 ans. La largeur d’arcade mandibulaire reste stable dans 86% des cas jusqu’à 5 ans. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 2.5.3. L’occlusion L’occlusion des canines est un élément qui permet, avec le plan terminal de prévoir une malocclusion en denture définitive. Normalement, la pointe des canines maxillaires vient se ranger entre la 1ère molaire et la canine mandibulaire. Le plan terminal se définit à la face distale des 2emes molaires temporaires aux deux arcades. Le plan terminal peut être droit ou présenter une marche mésiale, prédisposant à une distocclusion mandibulaire ou une classe II d’Angle. Plan terminal droit avec espaces simiens Plan terminal droit sans espaces simiens Plan terminal à marche mésiale Plan terminal à marche distale (d’après Chapman et Rennes 1) Les diastèmes simiens doivent être présents en denture temporaire stable pour éviter les encombrements lors de l’éruption des dents définitives : - diastème précanin au maxillaire, - diastème postcanin à la mandibule. L’absence de diastème simiens conduit dans 84% des cas à des malocclusions. En outre, l’arcade peut présenter de nombreux espaces interdentaires. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 2.6. Bibliographie - Duteau G, Cahuzac JP, Chaix Y, Juchet A, Landru MM, Olives JP, Rancé F, Rocchiccioli P, Wallach D. L’enfant de la naissance à six ans. Toulouse. Ed Privat Les Classiques Santé, 1999, pp174. ISBN 2-7089-3709-X. - Duverger P, Malka J. Développement psychomoteur du nourrisson et de l'enfant : aspects normaux et pathologiques. Cours du service de pédopsychiatrie d’Angers [en ligne]. Disponible sur :. - Guidetti M, Tourette C. Handicaps et développement psychologique de l’enfant. Paris. Ed Armand Colin, 2006, 2ème édition, pp187. ISBN 2-200-26437-2 - Thomas N. Psychomotricité : Développement psychomoteur de l’enfant. Cours 2003-2004, Faculté de médecine P et M Curie. Université Paris VI. [en ligne]. Disponible sur : http://www.chups.jussieu.fr/polysPSM/psychomot/devPSMenf/index.html - Vauclair J. Développement du jeune enfant : motricité, perception, cognition. Paris. Ed Belin, 2004, pp255. ISBN 2-7011-3490-0. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Chapitre 3 Le développement de l’enfant de 6 à 10 ans 3.1 Développement moteur et statural Entre 6 et 12 ans se sont principalement les membres inférieurs qui s’accroissent. A 6 ans, l’enfant mesure environ 114 cm et pèse 19 Kg. A 10 ans, il mesure environ 135 cm et pèse 29 Kg. Le développement moteur de l’enfant est achevé. On parle maintenant de maturation. Exemples de données biologiques : Fréquence cardiaque 110 à 95 Fréquence respiratoire 25 à 22 Volume respiratoire 150 à 200ml Données biologiques du développement moteur et postural de l’enfant de 6 à 10 ans L'examen clinique neurologique somatique est proche de celui de l'adulte. - De 5 à 7 ans : période de contrainte sur le plan moteur - De 7 à 11 ans : âge de la rapidité - schéma corporel définitivement élaboré - A 11 ans : précision + rapidité o Maturité neurologique o Adresse et force sont acquises entre 11 et 17 ans 3.2. Développement psychologique Cette période entre 6 et 10 ans est marquée par le développement de l'intelligence. Les enfants sont plus faciles à raisonner que leurs homologues plus jeunes et, en conséquence, les problèmes de leur prise en main sont moindres. La discussion avec les enfants de cet âge peut être suivie d'effets à un niveau davantage réservé à l'adulte et le sport et l'école restent des sujets choisis de discussion. Remarque : Les réflexions sur l'habillement pour les filles et sur les violons d’Ingres pour les garçons restent très opportunes mais s’appliquent maintenant aux deux sexes. Vers 6 ans : c’est l’entrée à l’école primaire et l’enfant se responsabilise. - âge de raison: l'enfant est maintenant capable de raisonnements logiques, il s'ouvre à l'extérieur - phase de latence : sur le plan affectif, les conflits antérieurs s'apaisent Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant - âge des peurs : ce sont les peurs courantes (peur du noir) et les peurs imaginaires (peur d’être pourchassé, des animaux..). L’enfant peut aimer les entretenir. Les peurs dans cette tranche d’âge concernent l’école, les relations à autrui, des accidents de violence physique, l’enlèvement, la mort des parents, l’incendie de la maison, la mort. Elles s’atténuent ou disparaissent habituellement vers 7-8 ans. L’enfant de cet âge est moins sensible aux racontars : il est capable de comprendre nos explications et de supporter ses pulsions s’il nous fait confiance. 3.3. Développement psychanalytique A partir de six ans, l'enfant entre en phase dite de latence : l'intérêt sexuel et les poussées œdipiennes se résolvent. Les conflits propres à la période œdipienne s'estompent. L'enfant s'intéresse à l'école. L'enfant va traverser une phase réputée plus calme qui correspond à peu près aux premières années de la scolarité primaire pour durer jusqu'à la préadolescence (environ donc entre 6 - 7 ans et 11 - 12 ans). 3.3.1. Refoulement L'éducation et l'enseignement viennent épauler les mécanismes de refoulement qui permettent à l'enfant de déplacer ses intérêts, jusque là mobilisés par les exigences libidinales, vers les domaines qui satisfont ses curiosités intellectuelles et relationnelles au sens large. Définition : Le refoulement Le refoulement est le prototype des moyens défensifs mis en œuvre par l'appareil psychique pour maintenir dans l'inconscient les représentations qui sont liées aux forces pulsionnelles. Il est utilisé par le moi pour différer et réprimer les exigences pulsionnelles qui paraissent incompatibles avec la réalité de la vie sociale et morale. C'est le refoulement qui maintient dans un apparent oubli les événements affectifs si conflictuels des premières années de la vie (amnésie infantile). 3.3.2. Formation du surmoi et sublimation L'enfant adopte tôt un code de conduites qui lui permet de s'adapter aux exigences parentales et qui se fixe en lui en constituant le surmoi. Le surmoi exerce les fonctions de censure, de conscience et d'idéal. Cette instance partiellement inconsciente, a pour moteur une partie de l'énergie pulsionnelle qui s'est détachée des objets d'amour et intériorisée dans le moi. C'est l'obéissance aux exigences du surmoi qui va pousser l'enfant à lutter contre la masturbation. En savoir plus : Culpabilité, refoulement, obéissance aux exigences du surmoi et idéalisation participent à la dérivation des énergies libidinales sur des activités intellectuelles, artistiques ou sociales dans un mouvement de sublimation qui fait de cette période de latence un temps fécond pour les acquisitions et la créativité. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Mais l'adolescence, par les régressions qu'elle suscite, viendra transitoirement ébranler la stabilité de ces investissements sublimés entraînant ensuite une réorganisation qui aboutira à un nouvel équilibre entre sexualité génitale adulte et sublimation. 3.4. Développement intellectuel La période est celle de l'intelligence représentative qui correspond à peu près à la période de latence du développement affectif. Après l’aspect figuratif ou pré-opératoire (2 à 6 ans) correspondant au développement de la fonction sémiotique par le langage, l'imitation et le jeu, on atteint l'aspect opératif (6 à 12 ans) mis à profit par la scolarité primaire. Pour en savoir plus : Les dessins d'enfants L’enfant aime toujours dessiner. De 6 à 12 ans il peut représenter un cabinet dentaire en passant de l’extérieur vers l’intérieur de la maison. Il devient également de plus en plus précis. Vers 5 - 6 ans apparaissent les premiers paysages où la maison et l’arbre occupent une place prédominante. La maison sera représentée de l’extérieur comme le veut l’exemplarité mais on verra néanmoins les habitants et le mobilier. Le schématisme atteint son apogée entre 7 et 9 ans. L’utilisation de la couleur qui chez les petits, est parfaitement fantaisiste, devient plus conventionnellement objective. Les schémas usuels s’enrichissent de détails qui confèrent à la représentation des objets et des êtres vivants un caractère plus spécifique et plus individuel. De 9 à 12 ans, la représentation devient de plus en plus attentive aux apparences visuelles : attention croissante aux formes, aux détails, aux attitudes, aux rapports topographiques et aux proportions. Tendance à la figuration objective et conventionnelle. Au cours de cette phase de « réalisme visuel », le dessin n’est plus seulement vécu, il est réfléchi. 3.5. Développement social La période de 6 à 12 ans est marquée par une évolution vers la coopération et l’autonomie. En se socialisant, l'enfant est moins égocentrique et a "soif" des autres maintenant. C'est à partir de 7 - 8 ans que de véritables groupes commencent à se former à l'école. Ce ne sont plus les pseudo-groupes avec leurs "monologues collectifs". Il est important d'établir les contacts et de suivre les principes de conduite des relations humaines à un niveau nécessairement plus sophistiqué. Maintenant la règle revêt toute son importance car le désir de gagner devient le principal moteur du jeu. En classe, à 6 ans ou avant, on dénonce un camarade car la maîtresse doit savoir (pour punir). A 7 - 9 ans on blâme le mouchardage parce que la maîtresse le réprouve. A partir de 10 ans, au contraire, la dénonciation comme la triche sont mis au ban de la classe. Parallèlement à cette période où l'enfant commence à raisonner et tout en se calquant sur le "groupe culturel", le MOI se renforce. Dans les jeux apparaît un caractère compétitif, un désir de se mesurer avec des partenaires et un souci de l'emporter sur eux. Par la confrontation avec les autres, l'enfant en vient à corriger ses illusions et parvient à se faire de la réalité une représentation objective. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant C’est une période entre l'idéal de conformisme et de soumission aux normes de l'adulte. On assiste à une libération progressive de l'emprise de l'adulte dont l'enfant remet en question, la toute puissance, généralement sans éclats. 3.6. Comment évaluer le développement psychomoteur d’un enfant entre 6 et 10 ans ? L'évaluation de l'enfant à partir de 6 ans requiert souvent la réalisation de tests standardisés qui ne peuvent être pratiqués que par des examinateurs entraînés (test de WPPSI, WISC...) Une première approche, très comparable à celle de l'enfant de 3 à 6 ans, peut être effectuée. Le recueil des informations apportées par les réalisations scolaires est ici très important. Le comportement de l'enfant est évalué lors de la consultation mais aussi à la maison (d'après les parents), à l'école (d'après ses professeurs). Pour en savoir plus : L’évaluation - WECHSLER: Il fait intervenir à la fois l'intelligence globale et les acquisitions scolaires. Il comporte deux échelles permettant de différencier et de comparer l'intelligence verbale et de type performance. - épreuves verbales - épreuves non verbales de performance - moyenne = Q.I. global Normalité = 100 Débilité légère : entre 70 et 90 Débilité moyenne : entre 60 et 80 Débilité profonde : inférieure à 50 Parmi les tests de la personnalité, on peut citer : - T.A.T.: On présente au sujet des planches représentant des personnages dans diverses situations et on lui demande de raconter à partir de ce matériel une histoire. Les histoires données révèlent les contenus significatifs de la personnalité: nature des conflits, désirs fondamentaux, réaction de l'entourage, fantasmes habituels, moments clés de l'histoire vécue. - Le Rorschach consiste à présenter au sujet des planches représentant des taches d'encre avec une consigne beaucoup moins directive ("dire tout ce que l'on pourrait voir dans ces taches"). Le caractère non structuré du matériel et de la consigne suscite une régression et un matériel qui renvoient au fonctionnement même des instances psychiques. 3.7. Développement bucco-dentaire 3.7.1. La fin des dents temporaires : fin de l’intemporalité L'enfant renonce à être une partie du corps maternel vers l'âge de sept ans, âge de la perte des dents temporaires avec lesquelles il a en quelque sorte mangé sa mère. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 1. L'aspect symbolique La dent temporaire, en "chutant", est remplacée par une dent "adulte", dure, menaçante, remplissant ses missions. Alors les choses sérieuses commencent. En savoir plus : A l'innocence succède la responsabilité. "La fin des dents temporaires marque la fin de l'intemporalité, la fin de l'innocence naïve" [C. OLIEVENSTEIN ]. Comme la denture de lait était le dernier stade de la naïveté, la denture de remplacement passe avant tout par la marque d'un trou, autant subjectif qu'objectif. Dans ce trou, il y avait cette petite dent, si fragile, puérile... Cette fragilité est ensuite confrontée à la solidité. Ce passage symbolique perdurera toute la vie à d'autres niveaux. Il a commencé à la naissance, avec la perte du lien avec sa mère : le cordon ombilical. Même pour l'enfant, la perte de ses dents temporaires peut représenter la perte de son enfance et l'entrée dans l'adolescence, sans retour possible. Il sait qu'il n'y a pas de "saisons" pour la poussée des dents. 2. La "petite souris" L'exfoliation de la dent temporaire a une implication psychologique : c'est le rituel de la "petite souris". On raconte l'histoire de la petite souris à l'enfant pour compenser et mieux lui faire accepter la perte, considérée comme la perte d'une partie de son corps. En savoir plus : La version la plus ancienne semble être que l'on jette la dent sous son lit en demandant à la petite souris de manger la vieille dent et d'en apporter d'autres aussi jolies que les siennes. [F. LOUX (44)] La version transformée raconte, elle, que la petite souris prend la dent temporaire et la remplace par un petit cadeau offert à l'enfant sous son oreiller. 3.7.2. Le développement bucco-dentaire On recherche le parallèle entre l’âge civil, l’âge dentaire et l’âge osseux. Le développement bucco-dentaire est marqué par : - L'apparition des dents de six ans Aux vingt dents temporaires s'ajoutent les premières molaires définitives mandibulaires vers l'âge de six ans. On les appelle les dents de six ans. L'enfant entre dans l'établissement de la denture adulte (stades 3-6 de DEMOGE), mais passe par la dentition mixte dès six ans. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Pour en savoir plus : Chez la fille, la première molaire définitive apparaît en général avec deux mois d'avance. L'éruption de la dent de six ans est guidée par le plan terminal de Chapman formé par les deuxièmes molaires temporaires. Les dents de six ans ne sont donc pas des dents de remplacement : elles ne font suite à aucune dent temporaire. - Les dents successionnelles Pour en savoir plus : Avant l'établissement de la denture mixte stable, apparaissent les dents suivantes : - entre six et sept ans, ce sont les incisives centrales mandibulaires, - ensuite, ce sont les incisives centrales maxillaires et les incisives latérales mandibulaires, entre sept et huit ans. - puis les incisives latérales maxillaires apparaissent entre huit et neuf ans. Les germes des incisives (ainsi que ceux des canines) sont en général en position linguale par rapport aux dents temporaires. - La denture mixte vers huit ans : stade 4 de Demoge Pour en savoir plus : La denture mixte est stable pendant deux ans et présente en bouche le schéma suivant : 6 V IV III 2 1 1 2 III IV V 6. Les dents III IV V sont les canines et molaires temporaires encore sur l'arcade de l'enfant à huit-neuf ans. - La denture adolescente à dix ans qui se constitue avec l'arrivée des autres dents définitives. Pour en savoir plus : Le stade 5 de Demoge correspond à la constitution de la denture adolescente (changement des secteurs latéraux). Le stade 6 est le stade de constitution de la denture adolescente stable, avec les secteurs latéraux en occlusion. - L’âge d'éruption des dents de remplacement Pour en savoir plus : Ce sont les premières prémolaires mandibulaires et maxillaires qui font leur éruption entre 8 et 9 ans, suivies des canines mandibulaires entre 9 et 11 ans, puis des deuxièmes prémolaires maxillaires et les canines maxillaires entre 10 et 12 ans et enfin des deuxièmes prémolaires mandibulaires entre 11 et 13 ans. Quand les canines font leur éruption en dernier, le diamètre des dents de remplacement est inférieur à celui des dents remplacées. Quand les canines font leur éruption avant les prémolaires, elles font leur éruption en position dystopique (en position anormale) par faute d’espace disponible au sein de l’arcade dentaire. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Les germes des prémolaires sont situés entre les racines des molaires temporaires. Notons que parfois, les canines mandibulaires font leur éruption avant les premières prémolaires mandibulaires. - Les conséquences respectives des séquences d'éruption maxillaire et mandibulaire La séquence d'éruption au maxillaire est presque toujours identique d'un enfant à l'autre. Les canines, apparaissant toujours en dernier peuvent être bloquées dans leur mouvement éruptif par manque de place sur l'arcade maxillaire. Cependant, elles pourront utiliser les espaces simiens précanins. A la mandibule, ce sont les deuxièmes prémolaires qui apparaissent en dernier sur l'arcade et peuvent donc parfois se trouver aussi enclavées. La seule solution qui leur sera offerte sera l'utilisation de l'espace créé par leur différence de diamètre mésiodistal avec les molaires temporaires. - La chute des dents temporaires par rhizalyse La rhizalyse des dents temporaires est une résorption physiologique de la racine de la dent temporaire et de l'os alvéolaire par le phénomène d'ostéoclasie. Pour en savoir plus : Ainsi, la dent définitive succède à la dent temporaire après sa chute, exceptées les dents de 6 et 12 ans. La rhizalyse est un phénomène qui commence un an environ après l'édification radiculaire de la dent temporaire, et il dure trois ans et six mois. La couronne de la dent temporaire finit par être expulsée, la dent définitive poursuivant, elle, son éruption. La chute de la dent temporaire est encore appelée exfoliation. C'est en général les incisives centrales mandibulaires qui chutent les premières vers six ans, suivies des incisives centrales maxillaires et latérales mandibulaires à six ans, suivies elles-mêmes des incisives latérales maxillaires et des premières molaires mandibulaires entre sept et huit ans, puis des canines mandibulaires et des premières molaires maxillaires vers neuf ans. Ce sont les deuxièmes molaires mandibulaires à neuf ans puis les canines maxillaires à dix ans et enfin les deuxièmes molaires maxillaires à onze ans qui marqueront la fin de l'intemporalité en chutant les dernières... 3.7.3. Variations des arcades - La forme générale d'arcade Les arcades changent de forme : elles deviennent elliptiques. Les arcades dentaires se trouvent encadrées d'une zone musculaire correspondant à la position d'équilibre des muscles linguaux et périoraux : c'est le couloir dentaire décrit par Chateau - Les variations dimensionnelles de l’arcade La somme des diamètres mésiodistaux des dents définitives est supérieure à celle des diamètres mésiodistaux des dents temporaires. Mais grâce aux diastèmes et tout au long de la croissance de l'enfant, les arcades vont s'organiser, empêchant un encombrement incisif, et ceci même en l'absence des espaces simiens. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant La différence de diamètre entre incisives temporaires et permanentes = 7,6 mm au maxillaire et 6 mm à la mandibule. Cette différence correspond à la dette d’espace incisif qui est compensée par les diastèmes inter incisifs et par diastèmes simiens. C'est donc non seulement la croissance des bases osseuses, mais aussi les modifications des procès alvéolaires qui font varier les dimensions des arcades au cours des deux dentitions successionnelles. - Le périmètre d’arcade Les espaces simiens laissent un crédit d’espace de 1,7 mm à chaque hémi arcade maxillaire et 1,4 mm à chaque hémi arcade mandibulaire. Ils se ferment lors de l’éruption des 1ères molaires. Le périmètre d'arcade augmente entre 5 et 18 ans au maxillaire de 1,3 mm chez le garçon et de 0,5 mm chez la fille ; à la mandibule, il diminue à 18 ans de 3,4 mm chez le garçon et de 4,5 mm chez la fille. A la mandibule, ces variations de périmètre habitable (antérieur aux molaires) pourraient s'expliquer par le Lee-Way ainsi que par le mouvement lingual du groupe antérieur. Au maxillaire, ces variations pourraient, elles, s'expliquer par la mésialisation moins prononcée des prémolaires dans la mesure où les espaces simiens précanins sont occupés par les incisives et les canines définitives aux diamètres plus importants. - La largeur d’arcade Lors de l’éruption des incisives permanentes quand il n’y a pas d’espace simien, un phénomène d’espacement secondaire apparaît lors de l’éruption des latérales mandibulaires qui repoussent latéralement les canines temporaires par le jeu de l’occlusion et qui secondairement elles-mêmes repoussent latéralement les canines maxillaires. Il y a accroissement de la longueur d’arcade due à la vestibulo version des incisives maxillaires par rapport aux incisives temporaires. Cette version incisive permet un accroissement de longueur d’arcade de 2,2 mm au maxillaire et de 1,3 mm au niveau mandibulaire. Au maxillaire, la largeur d'arcade mesurée entre les pointes canines augmente de 3 mm (entre 5 et 8,5 ans). Cette augmentation serait due à la différence des diamètres mésiodistaux du groupe incisif. Puis, l'arcade "s'élargit" encore vers dix ans, avec l'éruption des canines définitives. A la mandibule, la largeur d'arcade augmente de 2,3 mm en moyenne, au moment de l'éruption des incisives centrales permanentes. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant 3.8. Bibliographie - Dailly R., Fessard C., Roudil C., Développement intellectuel de l'enfant. Encycl. Méd. Chir. Péd, 4001. G 20, 1972, - Tridon, Edelson, Collège de Pédodontie, Nancy, 1991, - Roussey M., Peudenier O., Kremp O., Développement du nourrisson et de l’enfant : aspect normaux et pathologiques, question pédiatrique n° 32, site de l’UMVF Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Chapitre 4 Le développement psycho-moteur de l’adolescent Définition : Adolescence Adolescence vient du latin « adolescere » qui signifie grandir : c’est le passage de l’enfance à l’âge adulte. Cette période est une phase de mutation, une véritable métamorphose qui n’a pas d’équivalent, dans sa célérité, à toute autre période de la vie, en dehors des premières années. Cette transformation physique s’impose à l’adolescent, elle est plus ou moins bien accueillie. L’âge d’apparition et la rapidité d’installation de la puberté, les évènements associés, l’attitude de l’entourage, la souplesse psychologique de l’individu vont influer sur les capacités d’adaptation de son mental au fantastique changement corporel. (Clerget) 4.1. Développement moteur et statural (Bourillon et coll.) Les transformations corporelles dotent l’adolescent d’un corps adulte, sexuellement compétent, d’où le nom de période génitale. C’est le moment de la puberté qui marque un point de repère important dans la mise en place de cet ensemble de bouleversements physiques, psychiques et comportementaux. Important : La puberté normale s’exprime sur le plan clinique par un développement des caractères sexuels et par une augmentation de la vitesse staturale. Les éléments impliqués dans la croissance sont nombreux et variés : les hormones : hormone de croissance et IGF-I, (Insuline like Growth facteur I), stéroïdes sexuels (lors de la puberté), le squelette les facteurs génétiques les facteurs nutritionnels le métabolisme l’environnement psycho-affectif 4.1.1. Développement des caractères sexuels Le démarrage clinique de la puberté résulte d’une série d’activations successives de l’hypothalamus, de l’antéhypophyse, des gonades, puis des organes cibles périphériques. Des phénomènes de rétrocontrôle existent entre chacune des étapes. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Les caractères sexuels secondaires se développent dans 95% des cas entre 8 et 13 ans (moyenne 11,5 ans) chez la fille et entre 9 et 14 ans (moyenne 12,5 ans) chez le garçon. Les stades du développement pubertaires sont cotés de 1 (stade prépubère) à 5 (stade adulte). Exemple : (cf : stades de développement pubertaire) - Chez la fille, le premier stade est le développement d’un bourgeon mammaire (souvent unilatéral au début), accompagné ou suivi de l’apparition d’une pilosité pubienne. L’intervalle moyen entre le début de l’apparition des seins et l’apparition des premières règles est de 2 ans. Le développement mammaire débute en moyenne vers 10,5/11 ans, il est considéré comme physiologique entre 8 et 13 ans et le stade adulte est atteint en général vers 15 ans. - Chez le garçon, le signe qui indique le démarrage pubertaire est l’augmentation du volume des testicules vers l’âge de 11,5 ans. Cette augmentation est considérée comme physiologique entre les âges de 9,5 et 14 ans. Elle témoigne du développement des tubes séminifères. En savoir plus : Ce développement est induit par l’augmentation de la sécrétion hypophysaire de Folliculo-Stimulating Hormone (FSH). Les testicules prépubères mesurent autour de 2x1 cm ; des dimensions testiculaires supérieures à 3x2 cm indiquent une stimulation. La sécrétion de testostérone contribue avec les hormones surrénaliennes (essentiellement sulfate de déhydroépiandrostérone, DHAS) au développement de la pilosité sexuelle. Elle induit une augmentation des dimensions de la verge, des érections et une mue de la voix. Il est fréquent d’observer au cours de la puberté une intumescence mammaire appelée gynécomastie, parfois douloureuse et en général transitoire. 4.1.2 La vitesse de la croissance staturale s’accélère à la puberté La sécrétion de stéroïdes sexuels (oestradiol chez la fille, testostérone chez le garçon) induit l’augmentation de la sécrétion d’hormone de croissance (GH) et des taux plasmatiques d’Insulin like Growth Factor type I (IGF-I). Important : L’étude des courbes de croissance montre au moment de la puberté une accélération suivie d’une décélération de la croissance, formant un pic pubertaire de croissance. La croissance est accélérée : 7-9 cm/an. Le gain total est de 23,5 cm chez la fille et de 27 cm chez le garçon. L’étude de la croissance séculaire indique une augmentation régulière de la taille moyenne des individus. Définitions : La vitesse de croissance = mesure comparative de la vitesse relative des changements visibles pendant une période de temps. L’accélération de croissance = nombre de centimètres et millimètres acquis par année ou par semestre par rapport au nombre acquis l’année précédente. Le taux de croissance = la quantité de croissance totale entre deux périodes de temps. Dr Stéphanie Jager, MCU-PH Odontologie pédiatrique Promotion DFGSO3 Développement psycho-moteur de l’enfant Le rythme de croissance = correspond au taux de croissance par unité de temps. Comparaison de courbes typiques de taux de croissance staturale (cm/an) moyenne chez les garçons (pic 14 ans) et les filles (pic 12 ans) de 6 à 18 ans (Shuttleworth in Tanner) (Aknin, 2007) Important : Pour Bjork, le pic de croissance est atteint à l’âge de 12 ans chez la fille et 14 ans chez le garçon. En savoir plus : Extrait d’article : Birt Melson, American Journal of Orthodontics and Dentofacial Orthopedics 1996 ; 109(6) : 662-663 Arne BJORK (1911-1996), né en 1911 à Dalarne

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