Cours 1 : Introduction Générale PDF
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Université Panthéon-Sorbonne (Paris I)
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Summary
This document discusses the concepts of preservation and the notion of heritage. It provides definitions of cultural heritage and explains the importance of preserving cultural artifacts. The document also includes examples and further analysis.
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**Cours 1 : introduction générale** 1. Définitions Préservation : Action ou moyen de préserver quelque chose / quelqu'un, de se préserver ; résultat de cette action. Synonyme : protection, sauvegarde. Préserver : a) Mettre une personne, un animal, à l\'abri du danger, d'un mal physique ou moral....
**Cours 1 : introduction générale** 1. Définitions Préservation : Action ou moyen de préserver quelque chose / quelqu'un, de se préserver ; résultat de cette action. Synonyme : protection, sauvegarde. Préserver : a) Mettre une personne, un animal, à l\'abri du danger, d'un mal physique ou moral.\ b) Mettre quelque chose à l'abri d'une altération, soustraire quelque chose à la destruction, à l'oubli. Action et résultat de la protection d'un bien pour assurer sa conservation matérielle et le souvenir de son existence. Bien culturel (en tant qu'objet d'art) : un bien qu'un pays considère comme ayant une grande valeur artistique, historique ou archéologique et qui appartient à son patrimoine culturel. =\> Biens culturels comme éléments constitutifs du patrimoine culturel, digne d'être protégés. En fonction des pays et des cultures, on ne considère pas les biens culturels de la même manière. A la fin de la 2nd guerre mondiale, une **convention** a été rédigée à **La Haye en 1954** qui définit que les bâtiments contenant des biens culturels font partie intégrante des biens culturels. En droit français, biens culturels comme éléments matériels présentant un intérêt historique, artistique ou archéologique. Les biens culturels représentent le patrimoine culturel national, il est interdit de les exporter pour de longues durées sauf exception (prêt pour une expo) 2. Délimitation du champ concerné : la notion de patrimoine. **Patrimoine : un mot polysémique** Etymologie : latin *Patrimonium* : "ensemble des biens, des droits hérités du père" **Définition : ** 1\. Ensemble des biens hérités des ascendants ou réunis et conservés pour être transmis aux descendants. Synon. Héritage, legs, succession. 2\. Spécialement a) DR. Ensemble des biens et des obligations d\'une personne (physique ou morale) ou d\'un groupe de personnes, appréciables en argent, et dans lequel entrent les actifs (valeurs, créances) et les passifs (dettes, engagements). b\) RELIG. Partie du domaine possédé par l\'Église romaine en Italie ; p.ext., biens temporels de la papauté. 3\. BIOL. Patrimoine génétique, héréditaire (d\'un individu). Ensemble des gènes transmis à un individu par ses parents. B. − P. analogie ou au fig. \[En parlant d\'un trait de caractère, d\'un comportement, de valeurs morales, culturelles, etc.\] Ce qui est transmis à une personne, une collectivité, par les ancêtres, les générations précédentes, et qui est considéré comme un héritage commun. **Les patrimoines ?** Une image contenant texte, capture d'écran, Police, conception Description générée automatiquement\ \ \ **La notion de(s) patrimoine(s)** « Peut-être faut-il rappeler que dans toute société le patrimoine se reconnaît au fait que sa perte constitue un sacrifice et que sa conservation suppose des sacrifices ? »\ Jean-Pierre Babelon, André Chastel, « La notion de patrimoine », Revue de l'Art, 1980, p. 7-35 Ici, la perte du patrimoine engendre un sacrifice, mais sa conservation également. En effet, il faut nécessairement des personnes pour s'occuper des biens. Entretenir le patrimoine est une charge qu'on supporte pour le bien commun. Les biens sont éphémères, soit par leur création qui l'a voulu ainsi, soit simplement par le temps qui passe. En Syrie, le temple de Bêl a été détruit par Daesh en septembre 2015, cette œuvre construite pour durer a été détruite ce qui montre qu\'aucune œuvre matérielle n'est immortelle. Par contre, la Vasque Olympique des JO de Paris 2024 a été construite en gardant à l'esprit qu'elle n'avait pas vocation à perdurer. Cependant, maintenant à la fin des JO, on se questionne sur sa conservation, l'usage qu'elle pourrait avoir, dans quel cadre ? 3. De la découverte à l'exposition : exemples. **La "Cheminée russe" du Palais des Beaux-Arts de Lille.** En 2011, l\'œuvre est conservée en réserve, dans des caisses anciennes au Palais des Beaux-Arts de Lille. A ce moment, on sait, d'après un inventaire ancien, qu'elle a été dessinée "d'après un dessin Vroubel" à Sèvres et "achetée à M. Mamontat lors de l'exposition universelle en 1900". Elle fait 2,8 m de haut sur 2,2 m de long. Elle est présente sur le catalogue du palais en photographie mais son dossier d\'œuvre est vide. Pendant l'été 2011, on déballe cette cheminée et après des prises de vues et des descriptions, on procède au récolement. Après des recherches plus poussées autour de l'œuvre de Mikhail Vroubel, le grand artiste russe de la période Art nouveau, on découvre une photographie d'une cheminée d'après un dessin de Vroubel provenant de la galerie Tretiakov à Moscou où elle a été exposée en 2007 au musée d'Orsay dans le cadre d'une expo sur l'art russe. Après consultation du catalogue de l'exposition « L\'Art russe dans la seconde moitié du XIXe siècle : en quête d\'identité » (2005) : l'objet a été fabriqué en plusieurs exemplaires à Abramtsevo, le grand foyer de création artistique en Russie sous le patronage de Savva Mamontov ; quatre d'entre eux, tous en Russie, sont alors identifiés. Des recherches approfondies en 2013 permettent de retrouver les localisations des trois autres cheminées (Moscou, Saint-Pétersbourg, Abramtsevo) et d'attester qu'une cheminée de ce type a été présentée dans le Pavillon russe de l'Exposition Universelle de Paris en 1900 : il s'agit de l'exemplaire acheté par le musée de Lille. On entre alors dans un processus de Conservation - Restauration. En 2012, on réalise l'étude préalable, en 2013, on réalise la restauration. De 2014 à 2015, on fait le soclage de l\'œuvre pour pouvoir la présenter debout. En mai 2015, la cheminée est présentée au public à l'occasion de la Nuit des musées. Elle est ensuite valorisée avec des articles et en 2016 avec la création d'une notice sur le site du musée. **Les Statues d'Orchies ** Un diagnostic archéologique est demandé sur une parcelle du centre-ville d'Orchies avant la création d'un immeuble d'habitation avec des sous-sols. Il débute en mars 2013. Pour le réaliser, les archéologues creusent des tranchées à la pelleteuse pour remonter jusqu'au Moyen-Age. La pelleteuse bute sur une sculpture. On découvre 4 statues représentant des saintes. D'après le rapport de fouille et les premières conclusions, les statues auraient été enfouies lors de la Révolution française pour les protéger d'éventuels dommages, potentiellement par l'église d'Orchies proche du lieu de fouilles. Les statues sont en relativement bon état et on identifie deux saintes, sainte Agnès et sainte Marie Madeleine. Des études sont menées, iconographiques, stylistiques, afin d'essayer de faire des rapprochements avec d'autres formes artistiques. En 2015, les statues sont transférées au palais des beaux-arts de Lille et on commence la conservation - restauration par l'étude préalable. L'intervention dure jusqu'en 2016, année de leur exposition. Elles sont valorisées pendant et après la conservation - restauration à travers des documentaires, des articles et une plaque que le musée a fait poser sur le lieu de découverte.