Préervation du Patrimoine - CM PDF
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Ce document est un cours sur la préservation du patrimoine culturel. Il explore les différents aspects de ce sujet, depuis la définition des biens culturels jusqu'aux études de cas de restauration de monuments. L'accent est mis sur la conservation du patrimoine matériel et immatériel.
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**[INTRODUCTION À LA PRÉSERVATION DU DES BIENS CULTURELS ]** JOURNÉES PORTES OUVERTES POUR LA L2 PBC EN MARS, DATE CONNUE EN JANVIER I. Définition des notions de préservation et de bien culturel Préservation: définition Préservation : « Action ou moyen de préserver quelque chose/quelqu\'un, de...
**[INTRODUCTION À LA PRÉSERVATION DU DES BIENS CULTURELS ]** JOURNÉES PORTES OUVERTES POUR LA L2 PBC EN MARS, DATE CONNUE EN JANVIER I. Définition des notions de préservation et de bien culturel Préservation: définition Préservation : « Action ou moyen de préserver quelque chose/quelqu\'un, de se préserver ; résultat de cette action. Synon. protection, sauvegarde. » Préserver : « A. − Mettre une personne, p.anal. un animal, à l\'abri d\'un danger, d\'un mal physique ou moral. Synon. protéger. B. − Mettre quelque chose à l\'abri d\'une (cause d\') altération ; soustraire quelque chose à la destruction, à l\'oubli. » → Action et résultat de la protection d'un bien pour assurer sa conservation matérielle et le souvenir de son existence. Bien culturel : définition « Biens de consommation qui véhiculent des idées, des valeurs symboliques et des manières de vivre, par exemple les livres, revues, produits multimédia, logiciels, enregistrements sonores, films, vidéos, programmes audiovisuels, produits de l'artisanat et design. » → Définition inopérante : ici biens culturels comme simple supports. « Un bien culturel est un bien qu'un pays considère comme ayant une grande valeur artistique, historique ou archéologique et qui appartient à son patrimoine culturel. » → Biens culturels comme éléments constitutifs du patrimoine culturel. Bien culturel : définition Convention pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, La Haye, 1954 « Aux fins de la présente Convention, sont considérés comme biens culturels, quels que soient leur origine ou leur propriétaire : Les biens, meubles ou immeubles, qui présentent une grande importance pour le patrimoine culturel des peuples, tels que les monuments d\'architecture, d\'art ou d\'histoire, religieux ou laïques, les sites archéologiques, les ensembles de constructions qui, en tant que tels, présentent un intérêt historique ou artistique, les œuvres d\'art, les manuscrits, livres et autres objets d\'intérêt artistique, historique ou archéologique, ainsi que les collections scientifiques et les collections importantes de livres, d\'archives ou de reproductions des biens définis ci-dessus ; Les édifices dont la destination principale et effective est de conserver ou d\'exposer les biens culturels meubles définis à l\'alinéa a, tels que les musées, les grandes bibliothèques, les dépôts d\'archives, ainsi que les refuges destinés à abriter, en cas de conflit armé, les biens culturels meubles définis à l\'alinéa a. » en fonction des pays, on ne va pas considérer de la même façon le patrimoine culturel Considéré que les bâtiments qui protègent le patrimoine sont eux meme des patrimoines à protéger la loi considère que ces objets ne peuvent pas être prêter ou donner aux pays étrangers : Code du patrimoine, Livre I, Chapitre 1er : Régime de circulation des biens culturels Article L111-2 « L\'exportation temporaire ou définitive hors du territoire douanier des biens culturels, autres que les trésors nationaux, qui présentent un intérêt historique, artistique ou archéologique et entrent dans l\'une des catégories définies par décret en Conseil d\'Etat est subordonnée à l\'obtention d\'un certificat délivré par l\'autorité administrative. \[\...\] » → En droit français, biens culturels comme éléments matériels présentant un intérêt historique, artistique ou archéologique. → Biens culturels ≈ patrimoine culturel NB : Trésors nationaux : catégorie plus particulière de biens culturels soumis à des mesures spécifiques visant à leur conservation. II/ délimitation du champs concerné : la notion du patrimoine Patrimoine : un mot polysémique Etymologie : Latin patrimonium : « ensemble des biens, des droits hérités du père » Définition 1\. Ensemble des biens hérités des ascendants ou réunis et conservés pour être transmis aux descendants. Synon. héritage, legs, succession. \[\...\] 2\. Spécialement a) DR. Ensemble des biens et des obligations d\'une personne (physique ou morale) ou d\'un groupe de personnes, appréciables en argent, et dans lequel entrent les actifs (valeurs, créances) et les passifs (dettes, engagements). Patrimoine financier, foncier, immobilier; les patrimoines des ménages. \[\...\] b\) RELIG. Patrimoine de saint Pierre. Partie du domaine possédé par l\'Église romaine en Italie; p.ext., biens temporels de la papauté. \[\...\] 3\. P. anal., BIOL. Patrimoine génétique, héréditaire (d\'un individu). Ensemble des gènes transmis à un individu par ses parents. \[\...\] B. − P. anal ou au fig. \[En parlant d\'un trait de caractère, d\'un comportement, de valeurs mor., culturelles, etc.\] Ce qui est transmis à une personne, une collectivité, par les ancêtres, les générations précédentes, et qui est considéré comme un héritage commun. le patrimoine: les patrimoines? pain -\> représentatif de la culture française qui mérite d'être protégé « Peut-être faut-il rappeler que dans toute société le patrimoine se reconnaît au fait que sa perte constitue un sacrifice et que sa conservation suppose des sacrifices ? » Jean-Pierre Babelon, André Chastel, « La notion de patrimoine », Revue de l'Art, 1980 -\> la perte = un sacrifice (peur de la perte) conservation = un sacrifice (mobilisation des conservateurs et restauration pour restaurer l e patrimoine + charge mentale) le patrimoine c'est aussi quelque chose de vivant -\> la vasque olympique = éphémère mais mnt la question de sa conservation se pose IV/ De la découverte à l'exposition la cheminée russe -\> objet conservé en caisse -\> cheminée qu'on ne connaît q e grâce a un photographie -\> aucune étude sur l'objet depuis son acquisition 2011: ouverture des caisses - Étude préalable de la restauration en 2013 la restauration est décidé avec l'aide d'un mécène -\> il faut concevoir un moyen pour présenter l'objet debout = élaboration puis mise en place de socleurs - \> qui sont démontables au cas ou il faille déplacer l'objet orchies prescription d'un diagnostic archéologique sur une parcelle du centre ville historique d'orchies consiste a faire des tranchées, descndre pour voir si il y a des choses intéressantes decourverte d'un bloc sculpté pendant le creusement -\> découverte de 4 statues faire un rapport d'étude Grace a des restes de céramiques, les archéologues ont pu dater les céramiques et donc les statues a la fin du 18e s statues enfouies a la révolution française pour protéger les œuvres saint Agnès = attribue = agneau mais l'agneau a disparu mais ses pâtes sont toujours sur la robe d'Agnes étude stylistique: (ère culturelle) étude des statues : :rapprochements avec d'autres formes artistiques étude préalable de conservation - restauration Au 18 e s, ils repeignent le statues en blanc pour imiter la pierre brute PARTIE 1 DE L'ANTIQUITÉ À LA FIN DU PREMIER EMPIRE (1815) I/ antiquité et moyen age a. préservation des monuments d'abord utilitaire = monument qui est en bon état et utile = besoin de le restaurer a la place de le reconstruire nabu fait une sorte de fouilles pour retrouver le plan d'origine du temple conserver l a mémoire orale -\> puissance magique « les textes vont soutenir les fondations du trône royal » 1. **Définition** *Monumentum* : de monere, « faire se souvenir » « Ouvrage d\'architecture ou de sculpture édifié pour transmettre à la postérité le souvenir d\'une personne ou d\'un événement. Construction érigée sur une sépulture ou à la mémoire d\'un mort dont le corps est absent. » → monument comme manière d'inscrire dans le temps et l'espace un souvenir qui vise à l'éternité 1. **Définition** *Monumentum* : de monere, « faire se souvenir » « Ouvrage d\'architecture ou de sculpture édifié pour transmettre à la postérité le souvenir d\'une personne ou d\'un événement. Construction érigée sur une sépulture ou à la mémoire d\'un mort dont le corps est absent. » → monument comme manière d'inscrire dans le temps et l'espace un souvenir qui vise à l'éternité manière d'inscrire un souvenir dans le temps et l 'espace dan l'espoir qu'il soit conservé le plus longtemps possible ex: armée de soldat tombeau du 1er empereur de chine protéger de l'armée de soldat en tares, de pierre et de pièges -\> tombe inviolable = éternité pindare : a la fin la pierre finira par se détruire alors que si on écrire un poème et qu'on le fait apprendre puis hériter a chaque génération, alors le patrimoine immatériel sera plus éternel que la pierre tombale le patrimoine qu'on étudie ne représente pas l'ensemble de ce qu'on pouvait voir a l 'époque car certains patrimoines ont été détruits -\> vision biaisée → Importance de la notion de mémoire immatérielle au-delà du monument physique 2. ex: les 7 merveilles du monde la plupart on été détruites a cause d'incident climatique et météorologiques certains ont servis a reconstruire d'autres monuments acte volontaire: la damnatio mémoriae : condamnation post mortem à l'oubli geta, tué par son frère qui va devenir empereur et son frère va détruire les traces de geta (si on détruit les monuments le concernant, on tue sa mémoire) 3. changement partiel: en en changeant l'usage ou le sens -\> s'approprier un objet Panthéon de Rome le monument le mieux conservé de Rome 1\. [L'Antiquité : le Mouseîon et les débuts de la notion de collecte] - **Le Mouseîon d'Alexandrie** : équivalent d'un centre culturel avec bibliothèque, jardin botanique, observatoire, autels\... qui vise à accueillir les savants et érudits « A la rigueur on peut compter aussi comme faisant partie des palais royaux le Muséum, avec ses portiques, son exèdre et son vaste cénacle qui sert aux repas que les doctes membres de la corporation sont tenus de prendre en commun. On sait que ce collège d\'érudits philologues vit sur un fonds ou trésor commun administré par un prêtre, que les rois désignaient autrefois et que César désigne aujourd\'hui. » Strabon (env. 63 av. J.-C. -- 20 ap. J.-C.), Géographie, livre XVII, chap. I Bibliothèques : volonté de réunir les écrits et savoirs du monde antique au sein d'un même lieu Bibliothèque d\'Ephèse = 3ème plus grande ---\> détruite mais certains archéologues ont retrouvé des parties et ont essayés de la reconstruire ---\> 1ere idée de conservaion--- système de renouvellement de l'air a l'arrière de la bibliothèque pour limiter sa dégradation Un marché de l'art dès l'Antiquité : nombreux exemples chez Pline l'Ancien qui est l'un des premiers à évoquer les artistes anciens dans une perspective chronologique « La vogue des tableaux étrangers, à Rome, date de L. Mummius, à qui sa victoire valut le surnom d\'Achaïque. En effet, pour vendre le butin il fit des lots, et le roi Attale donna 600.000 sesterces (126.000 fr.) d\'un tableau d\'Aristide représentant Bacchus ; Mummius, surpris de la grandeur de la somme, et soupçonnant qu\'il y avait dans ce tableau quelque vertu qu\'il ne connaissait pas, rompit le marché malgré toutes les plaintes d\'Attale, et plaça le tableau dans le temple de Cérès : ce fut, je crois, le premier tableau étranger rendu public à Rome. Je trouve qu\'ensuite l\'usage devint commun d\'en exposer dans le Forum. » Pline, Histoire naturelle, Livre XXXV, VIII. → volonté de constituer des collections avec une idée de transmission mais aussi de manifester le pouvoir des notables envers leur communauté et leur cité =\> dimension d'exposition -\> Pline l'ancien dit qu'à Rome on a acheté des tableaux étrangers 2. **Constitution de collections dans les trésors des églises :** objets précieux et reliques Chaque grande églises va constituer un trésor -\> collection de reliques relique = pour en trouver, il faut chercher des corps; et pour trouver les corps, il faut faire des trous et donc faire des fouilles archéologiques Trésors alimentés par des commandes, des achats, des dons avec des objets de tous types : prestige des trésors dépend de la qualité des objets et de l'importance des reliques Trésor de Saint-Denis : lieu de conservation des insignes du pouvoir royal, enrichi de dons et de commandes : 445 objets en 1634, une centaine conservée aujourd'hui au Louvre et à la BnF. -\> veut montrer les objets précieux et anciens pour prouver exemples d'objets remployés pour en modifier l'usage de la collection du trésor de Saint Denis: - - - **Développement des collections privées:** exemple de de la dynastie des Valois (XIV s-XV s) avec commandes mais aussi recherches d'objets anciens (constitue une bibliothèque Duc du Berry commande un livre) → collections médiévales : surtout de petits objets et pour le plaisir privé, pas de volonté de partage ou d'exposition publique large **[II. De la renassaisance aux lumières ]** 1. ***Studiolo*** : cabinet d'étude dans l'Italie de la Renaissance, à vocation privée, souvent décoré et contenant des livres et des œuvres d'art de petit format ***Cabinet de curiosité :*** lieu où sont conservés et exposés des objets issus du monde naturel (naturalia) et/ou des objets créés par l'homme de nature artistique, technique ou exotique (artificialia) Aussi appelé **Kunstkammer** (« chambre de l'art ») pour les collections de Beaux-Arts, et **Wunderkammer** (« chambre des merveilles ») pour ceux montrant des objets de curiosité → Intérêt pour les objets du Nouveau Monde, pour l'histoire naturelle, le merveilleux : volonté de répertorier et de comprendre le monde pour mieux comprendre le monde, on le classe et le classer et pour dominer les cultures rodolphe II -\> a le plus grand cabinet de curiosité // Cabinet d'art et de curiosité de Rodolphe II (1552-1612) à Prague \"*Musei Wormiani Historia*\", frontispice du Museum Wormianum, gravure, 1655 -\> accumulation d'objets, classification des espèces -\> les cabinets de curiosités sont devenus un genre artistique a part entière 2\. [Antiquité et Beaux-Arts : l'intérêt pour l'art ancien] Le goûts de la collection d'objets antiques (vient du fait) la statue de laocoon -\> n'avait pas son bras droit quand elle a été découverte et on a fait des peintures dessus donc on voit laocoon sans bras puis il va être reconstruit classement par typologie = Hiérarchie entre les genres -\> historique, nature morte.. Collections privées de beaux-arts organisées en général : par type de matériaux par genre (respect du cadre impose par les Académies au XVIIe siècle) parfois par écoles possibilité de mêler art ancien et contemporain Collection comme affirmation d'un goût mais aussi comme affirmation de son rang Caractère public demeure partiel **[Antiquaire, définition à l'époque moderne]** « Sçavant dans la connaissance des antiques et qui en est curieux » Dictionnaire de l'Académie française, 1ère édition, 1694. « Celuy qui est sçavant dans la connoissance des Monuments antiques, comme statuës, medailles, &c. » Dictionnaire de l'Académie française, 2ème édition, 1718. « Celui qui est savant dans la connaissance des monuments antiques, comme statues, médailles, etc. \[\...\] On substitue ordinairement aujourd'hui le nom d'Archéologue à celui d'Antiquaire. » Dictionnaire de l'Académie française, 6ème édition, 1835. antique = ancien (inclut l'Antiquité) → figure de savant qui peut collectionner, participer à des collectes sur le terrain mais qui s'attache à diffuser ses connaissances. Correspond à un nouvel intérêt pour les sources matérielles : objets et monuments comme des archives qui vont être étudiées et représentées de manière de plus en plus scientifique. =\> avant = antique ≠ antiquité mais antique = tout ce qui est ancien au 19e le mot antiquaire est changé pour le nom de archéologue (celui qui a des connaissances pour le monde antique) les objets sont des archives du sol ---\> avant seules les traces écrites étaient étudiées comme des preuves historiques 1. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) : premier antiquaire français à manifester un intérêt pour l'étude et la conservation du matériel du passé ; publie et échange avec d'autres savants pour améliorer la connaissance sur les antiquités. « \[\...\] vous auriez quelque jour un grand remords de conscience d'avoir contribué voz soings et voz peines à faire perir un monument de l'Antiquité digne de memoire, quand vous luy pouviez achever de saulver la vie qu'il avoit inesperement garenti jusqu'à vous ». Pierre-Nicolas Fabri de Peiresc (1580-1637), Lettre à Claude Menestier, 31 janvier 1636. - « Importance de conserver les monuments, difficulté de les conserver en nature, nécessité de les conserver par écrit » il veut documenter les monuments de la France **Méthode:** voyage et fait dessiner les monuments collectionne objets et documents crée des portefeuilles par sujets Veut donner sa collection au roi, mais celle-ci sera dispersée à sa mort 2. **Congrégation de Saint-Maur** : créée avec l'appui de Richelieu, s'intéresse aux antiquités nationales chrétiennes travail de collecte des sources avec des correspondants dans toute l'Europe étude des monuments et notamment des monastères bénédictins avec le Monasticon Gallicanum des antiquaires voit les monuments comme des archives **Bernard de montfaucon** (1655-1741) : moine de la congrégation de Saint-Maur, étudie les sources, y compris épigraphiques, et les monuments Deux publications majeures : L'Antiquité expliquée et représentée en figures, 15 vol. (1719-1724) et Les monuments de la monarchie française, 5 vol. (1729-1734) **Anne de Tubières, comte de Caylus** (1692-1765) : officier et antiquaire, précurseur de l'archéologie moderne par l'intérêt porté à tous les types de matériaux et la rigueur de ses descriptions 3. Giorgio Vasari (1511-1574), Vies des plus excellents, peintres, sculpteurs et architectes 2ème édition, 1568 (1ère éd. 1550) Considéré comme le premier grand ouvrage d'histoire de l'art : monographies d'artistes dans une perspective d'évolution depuis Giotto jusqu'au milieu du XVIe siècle Vasari à la fois auteur, artiste, co-concepteur de la galerie des Offices à Florence : exalte l'art toscan Vies d'artistes comme genre à part entière après Vasari Aux XVIIe s et XVIIIe s, influence des Académies qui érigent des critères du beau idéal : idée de juger a posteriori les artistes Au XVIIIe s, émergence de l'affirmation d'un goût personnel (Denis Diderot par exemple) Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) : tournant majeur premier historien de l'art moderne avec réflexion sur l'art dans une perspective historique globale se spécialise dans les Antiquités grecques, vues comme un modèle indépassable et dont Rome n'est qu'un reflet 4. Importance de la diffusion des découvertes par la gravure mais aussi les copies et le moulage → Conscience que le sous-sol recèle des richesses manifestant un passé oublié Découverte progressive des sites d'Herculanum (1730) et de Pompéi (1748) vision plus complète de la vie dans l'Antiquité intérêt pour les belles pièces puis pour l'urbanisme, la vie quotidienne diffusion des découvertes dans toute l'Europe [**Contexte** : le Grand Tour, un incontournable dans la formation intellectuelle des élites] Voyage pour découvrir les richesses artistique de l'Europe aussi bien publiques que privées → développement des guides de voyage qui vont contribuer à la notoriété de certains lieux (collection Tessé au Mans) 1. **Définition du monument** « Marque publique qu'on laisse à la postérité pour conserver la mémoire de quelque personne illustre ou de quelque action célèbre » -\> Dictionnaire de l'Académie, 1694 « Tout bâtiment qui sert à conserver la mémoire du temps et de la personne qui l'a fait ou pour qui il a été élevé, comme un arc de triomphe, un mausolée, une pyramide » -\> Augustin Charles d'Aviler, Cours d'architecture \[\...\] avec une ample explication par ordre alphabétique de tous les termes, Paris, 1691. Conservation des monument reste d'abord utilitaire à l'époque moderne : pas forcément d'efforts pour conserver des monuments insignes du passé, mais néanmoins apparition localement d'une conscience patrimoniale **A Nîmes, l'enjeu de la conservation des monuments antiques** « Les Antiquités dont la ville se treuve \[sic\] décorée sont sy \[sic\] considérables et en une si haute réputation que les nations les plus estrangères viennent des lieux les plus recullés pour les voir et les admirer, ce qui doit d\'autant plus esmouvoir le cœur des habitants dudict Nismes de les conserver religieusement et empêcher qu\'elles ne soyent ruynées, desmolies et ensevellies ». → Monuments anciens comme source de fierté locale et nationale et source d'inspiration pour les artistes 2. **Ashmolean Museum à Oxford, ouvert en 1683** premier musée moderne à utiliser le terme « musée » collection léguée à l'université d'Oxford obligation d'un enseignement autour des collections : s'inscrit dans la tradition du mouseion **Galerie des Offices, Florence** Ouverture au public en 1769 Classement des oeuvres par périodes **L'église Notre-Dame de Besançon**, ancienne abbaye Saint-Vincent : premier lieu d'exposition de la collection de l'abbé Boizot à partir de 1694 **[De la Révoltion à la fin du Premier Empire]** État très endetté -\> proposition de nationaliser les biens du clergé beaucoup de tri, tri d'objet -\> qu'est ce qu'on doit garder, qu'est ce qu'on doit vendre? 1789 : difficultés économiques de l'Etat aggravées par l'affaiblissement du pouvoir central et incertitude politique → Assemblée constituante décrète la nationalisation des biens du clergé puis de la Couronne et des biens des nobles émigrés « L\'Assemblée nationale décrète : 1. 2. Assemblée Constituante, Décret des biens du clergé mis à la disposition de la Nation, 2 novembre 1789 ⇒ Afflux de biens nécessite un tri préalable avant vente de la plupart des biens nationalisés : créations de dépôts dédiés **Aubin-Louis Millin** (1759-1818) : érudit qui tente de documenter le patrimoine sur tout le territoire -\> objectif de défaire un premier recensement de tous les biens (connaissance du patrimoine de la révolution avant la phase de vandalisme) car la révolution est connue pour tout casser plutôt que ses compétences de conservation -\> l\'assemblée nationale décrète qu'il faut détruire tous les symboles de la république (monuments en bronze pour pouvoir les fondre et en faire des canons ⇒ ex: la statue de louis 14 qui est fondue pour faire opposition à la monarchie sauf le socle représentant les personnes gouvernées par louis 14 qui ont été conservées) ---\> la violation des caveaux des rois en 1793 ⇒ Notre dame de Paris ---\> devient « Temple de la Raison » en 1793, mais mutilations puis dépose des statues ornant les portails et la galerie des rois en 1794 avant abandon et vente comme matériaux de construction (préservé car utile) mais on casse une partie de l\'art statuaire car ils représentent des rois (même des rois médiévaux car ils pensaient que c'était des rois de France) cette vague de destruction va toucher également le patrimoine civil -\> ex: la ville de Lyon s'insurge du nouveau régime ---\> dan sun décret ils disent que la ville de Lyon doit être détruite == on chancelé le nom de Lyon pour un nom révolutionnaire -\> Effacement de l'histoire de la ville par la destruction de monuments aussi bien civils que religieux (50 maisons détruites au final) ⇒ ils vont utiliser la destruction comme outil d'effacement de la mémoire on se pose la question de la perte de ses éléments? -\> ≠ vandalisme = abbé Grégoire est contre le vandalisme et explique le mal que le vandalisme fait = le vrai révolutionnaire défend le patrimoine considéré que tout ce qui a un intérêt historique doit être protégé il faut qu'on transmette le passé avec un enrichissement progressif avec ce qu'il se passe dans le présent [Le Musée des Monuments Français d'Alexandre Lenoir ] -\> élevé de Jacques Louis David Artiste et gardien du dépôt des Petits- Augustins accueillant les biens saisis, notamment des monuments des églises parisiennes enrichit le dépôt en vue de créer un musée de l'histoire de France par les monuments existants ou créés pour l'occasion : ouvert de 1795 à 1816 valorise l'époque médiévale mais aussi des grands hommes (Molière, Descartes\...) -\> aide à recueillir des sculptures des églises désaffectées impact considérable -\> musée de l'histoire de France classé par époque (surtout medievale) mais s'attache a des grands hommes du pays particularité = crée des décors qui crée des ambiances qui rappelle l'époque souhaitée + jardin créé (tombeau de Molière créé par Alexandre lenoir) ---\> revalorisation de l'époque medievale pour les contemporains 1795 : création de la Bibliothèque nationale à partir de la bibliothèque royale, et du Muséum des Antiques pour les collections d'objets : Aubin-Louis Millin comme conservateur mais aussi professeur du premier cours d'archéologie en France Aubin va créer le premier cours d'archéologie = étude des monuments antiques (au sens large = ancien) sa définition du musée: - - -\> il faut étudier les œuvres à l\'intérieur musée= lieu de culture et d'études Le Muséum Central des Arts au Louvre ouvre le 10/08/1793 expose les collections royales et des biens saisis objetctif dan sle cadre révolutionnaire = justifier l'utilté -\> objectif pédagogique -\> il y'a un cortège pour célébrer l\'arrivée des œuvres ⇒ le Louvre n'est pas extensible et manque de place donc que faire de tous ces autres monuments qu'on ne peut pas exposer au Louvre ? Napoléon décide de faire des minis Louvre dans les 15 grandes villes de France (et même en dehors de France à l\'époque ) Objectifs pédagogiques du musée : Conservatoires du patrimoine (Beaux-Arts mais aussi archéologie, histoire, histoire naturelle) Lieux de formation des artistes Lieux pour l'éducation au goût des citoyens → Le pouvoir considère légitime de rapatrier en France les chefs-d'œuvre des pays conquis pour que le peuple puisse les admirer dans un pays ami des arts : saisies des œuvres d'art au gré des conquêtes, en particulier en Italie (Traité de Tolentino en 1797) **Quatremère de Quincy:** dit qu'on perd une partie de l'intérêt de l'objet lui même ---\> le fait qu'on état s'accapare les biens (œuvres) d'autres états auxquels il s'était attaché c'est tuer l'art pour en faire de l'histoire → Privés de leur contexte d'origine, les objets perdent une partie de leur sens et de leur intérêt **[Le musée révolutionnaire comme tournant]** Nouvel éco système muséal par l'Etat : Louvre Muséum d'histoire naturelle Musée des antiques de la Bibliothèque nationale Musée des Monuments français Conservatoire national des arts et métiers\... Ouverture à un public plus large : haute culture d'intérêt public, utilité sociale et éducative Conquête du patrimoine par la nation dans une vocation universelle et éducative : neutralisation du discours porté par certaines œuvres → Discours mis à mal avec les défaites napoléoniennes et les restitutions organisées à la chute de l'Empire Ces musées sont nationaux objectif = s'ouvrir a un public large le patrimoine qu'on montre on le montre d'abord pour des exemples esthétique mais ca veut dire que tout le contexte historique est nutralisé (abandonné) Conclusion Les collections dans les périodes anciennes : souvent privées et uniquement pour le plaisir de leur propriétaire et des amateurs intérêt pour les objets anciens et contemporains, mais aussi du monde naturel : curiosité (construit par la nature pour une volonté de domination) pour des domaines variés à l'origine de la création de musées à partir des Lumières, en particulier au XIXe siècle Tournant révolutionnaire mise en commun des biens mobiliers et immobiliers au profit de la nation et du peuple État et pouvoirs publics comme responsables de la gestion de ces biens : nécessité de mettre en place un cadre pour en assurer la conservation ---\> le grand propriétaires c'est l'ETAT **[2eme partie ]** il faut des gens compétents pour la préservation du patrimoine =\> professionnalisation en histoire de l'art, archéologie et architecture- donc administration pour s'occuper du atrimoine + système des beaux arts (mise en place des salons = expos qui vont promouvoir des nouveaux artistes, mouvements...) I. a. *[Qu'est-ce qu'une société savante?]* Association d'érudits ou de scientifiques qui réalisent des recherches, les publient pour faire avancer la connaissance dans différents domaines (lettres, arts, sciences) Associations au niveau local et national, avec une répartition inégale sur le territoire français Fort développement dans la seconde moitié du XIXe siècle : 300 en 1848, 750 en 1900 Sociétés archéologiques sont les plus nombreuses (archéologie : science des monuments anciens dans une définition large) **Dans le domaine du patrimoine** rôle de sensibilisation du public à des objets, monuments parfois méconnus : conférences, publications défense du patrimoine, notamment médiéval et archéologique, face à des risques de perte ou destruction collecte et création de collections souvent présentées dans des musées → Missions qui sont aujourd'hui assurées en premier lieu par des organismes publics La première société d'archéologie crée en 1824 = la société française des antiquaires de Normandie **Adolphe-Napoléon Didron et les Annales archéologiques (1844-1881)** fonction de publication = Amat te connaissance = revues archéologique ---\> étude sur l'iconographie (le sens des images) ***[Une sensibilisation de la population à la conservation du patrimoine]*** la destruction du mur d'enceinte de narbonne (1864-1868) sauvetages des blocs et éléments lapidaires antiques remployés dans la construction du XVIe siècle -\> extension urbaine de narbonne ---\> les assossications se sont mobilisée pour obtenir les fragments architecturaux et décoratifs soient conservés ***[l'enseignement de l'histoire de l'art et d'archéologie ]*** -\> mise en place de formation pour la transmition des savoir et pour les compétences de la préservation du patrimoine ***Multiplication des formations liée à la diversification du champ du patrimoine, qui nécessite des savoirs et savoir-faire de plus en plus précis*** : archivistes, archéologues, historiens de l'art, professionnels des musées, architectes du patrimoine... **Premières initiatives hors du champ universitaire** : Ecole des Chartes, Collège de France, Ecole pratique des Hautes études, Ecole Française de Rome et d'Athènes, Ecole des Beaux- Arts **Mise en place de formations pour les professionnels** : Ecole du Louvre pour les personnels des musées, Ecole de Chaillot pour les architectes avec concours de recrutement **L'université** : des facultés de Lettres aux facultés d'histoire puis d'histoire de l'art, la lente reconnaissance de l'archéolgie et de l'histoire de l'art comme disciplines **[II. Les monuments historiques ]** a. Le patrimoine en france est fragilisé, d'autres éléments sont vendus à des particuliers car l'état devaient retrouver de l'argent ex: église abbatiale de Cluny la plus grande église romane -\> a été détruite et des fragments ont été vendus pour construire des maisons et une seule petite partie a été conevrée 1. ***les voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France (1818-1860) lancés par Justin Taylor et Charles Nodier:*** une redécouverte du patrimoine région après région -\> gravures de ruines envahies par la nature pour donner un côté pittoresques Victor Hugo joue un grand rôle dans la redécouverte du patrimoine = ex : avec son ouvrage de Notre dame -\> occasion de parler du patrimoine et de sa préservation distingue 3 ruines: - - - ⇒ Victor Hugo comme figure majeure de la défense du patrimoine avec idée d'une protection nécessaire par la loi afin d'éviter les destructions mais aussi les altérations 2. en 1830 - dit que les monuments historiques en France ---\> il faut le préserver par ce qu'il est intéressant mais pas seulement parce qu'il est utile ---\> Mise en avant de l'intérêt des monuments non pour leur usage mais du point de vue de l'art et de l'histoire **Premier inspecteur** : Ludovic Vitet de 1830 à 1834, qui prend conscience de l'énormité de la tâche et réclame une loi de protection, sans succès **Deuxième inspecteur** : Prosper Mérimée à partir de 1834 ⇒ obtient une commission nationale en 1837 puis quelques années plus tard des commissions départementales L'état va suivre le cas du baptistère Saint-Jean de Poitiers = premier exemple de présomption pour un monument historique -\> Des archéologues vont acheter a l'état l'abbaye pour éviter sa destructions alors qu'ils voulaient la détruire pour construire une route b. 1. 1840: liste des monuments pour lesquels des secours ont été demandés et que la Commission a jugés dignes d'intérêt » 934 monuments qui sont les premiers «monuments historiques» Surtout monuments antiques et médiévaux Obtention de crédits de restauration : nécessité de créer une doctrine pour les travaux **Absence de cadre juridique contraignant** rend difficile le suivi des travaux : Édifices religieux gérés par le clergé et les conseils de fabrique Édifices privés sur lesquels l'État n'a pas de contrôle - l\'hôtel Le Gendre = un hôtel médiéval parisien détruit en 1841 malgré la mobilisation des défenseurs du patrimoine = il ne reste que des fragments 2. Questions sur comment on va restaurer ces monuments ? Restauration des monuments historiques : grande diversité d'architectures et de périodes, notamment du Moyen Âge un ensemble se détache : les cathédrales → nécessité d'avoir des architectes formés à l'architecture du Moyen Âge en particulier ---\> figure majeure: l'architecte Eugène Viollet-le-Duc le premier édifice sur lequel il travaille alors qu'il a que 26 ans c'est l'église de la Madeleine de Vézelay ---\> 19 ans de restauration = volonté de respect + d\'homogénéiser le bâtiment travaille sur des chantiers majeurs, notamment Notre-Dame de Paris met en place une doctrine de la restauration forme une génération entière d'architectes il dit qu'une restauration peut faire disparaître des vestiges cathédrale = monument vivant , utilisé ≠ on ne peut pas le laisser en état de ruines notre dame avait une flèche avant le 18e siècle, elle l'a perdue et viollet le duc la reconstruit pendant sa restauration : « Dans un semblable travail on ne saurait agir avec trop de prudence et de discrétion ; et nous le disons les premiers, une restauration peut être plus désastreuse pour un monument que les ravages des siècles et les fureurs populaires ! car le temps et les révolutions détruisent mais n'ajoutent rien. Au contraire, une restauration peut, en ajoutant de nouvelles formes, faire disparaître une foule de vestiges, dont la rareté et l'état de vétusté augmentent même l'intérêt.\[...\] Aussi comprend-on parfaitement qu'à la vue de semblables dangers, l'archéologie se soit émue, et que des hommes entièrement dévoués à la conservation de nos monumens aient dit « En principe, il ne faut pas restaurer ; soutenez, consolidez, remplacez, comme à l'Arc d'Orange, la pierre entièrement rongée par de la pierre neuve, mais gardez-vous d'y tailler des moulures ou des sculptures ». Nous comprenons la rigueur de ces principes, nous les acceptons complètement mais seulement lorsqu'il s'agira d'une ruine curieuse, sans destination, et sans utilité actuelle. Car ils nous paraîtraient fort exagérés dans la restauration d'un édifice dont l'utilité est encore aussi réelle, aussi incontestable aujourd'hui, qu'au jour de son achèvement ; d'une église, enfin, élevée par une religion dont l'immuabilité est l'un des principes fondamentaux. » Jean-Baptiste Lassus, Eugène Viollet-le-Duc, Projet de restauration de Notre-Dame de Paris : rapport adressé à M. le Ministre de la Justice et des Cultes, Paris, 1843 « Restauration, s. f. Le mot et la chose sont modernes. Restaurer un édifice, ce n'est pas l'entretenir, le réparer ou le refaire, c'est le rétablir dans un état complet qui peut n'avoir jamais existé à un moment donné. \[\...\] Chaque édifice ou partie d'un édifice doivent être restaurés dans le style qui leur appartient, non seulement comme apparence, mais comme structure. Il est peu d'édifices qui, dans le Moyen Âge surtout, aient été bâtis d'un seul jet, ou s'ils l'ont été, n'aient subi de modifications notables \[\...\] Il est donc essentiel, avant tout travail de réparation, de constater exactement l'âge et le caractère de chaque partie \[\...\] » → Approche contradictoire entre l'idée d'un monument type tout en respectant l'histoire particulière de chaque édifice ex: les murailles de la cité de Carcassonne Viollet-le-Duc a restauré la muraille de Carcassonne (avec des toits en ardoise ce qui est incohérent car dans le sud on utilise la tuile mais maintenant l'ardoise fait partie de la cité donc maintenant on restaure l'ardoise comme élément primordial et primitif de la muraille) En résumé Un système pour un « monument-type » Unité stylistique à rechercher qui peut pousser à des transformations radicales Si monument incomplet, parties manquantes le plus souvent refaites Documentation Nécessité de connaître l'histoire de l'architecture Nécessité de documenter le monument (architecture et décor) Respect de la matérialité Conserver les traces des différentes époques (pas toujours respecté) Idée de conserver les matériaux sains Remplacement des matériaux : par des matériaux proches de ceux d'origine le plus souvent Confiance dans les techniques modernes Doctrine du « monument type » parfois poussée à l'extrême ; majoritaire au XIXe siècle mais critiquée par les archéologues au nom du respect de l'état des monuments ⇒va constituer une école de pensées ex: église sainte croix de bordeaux -\> restauration faite par Paul Abadie (architecte) qui recrée un clocher qui n'existait pas pour créer une église idéale ---\> Leo Drouyn pense que Paul Abadie va trop loin dans sa restauration Paul Abadie va restaurer également le château d'Angoulême a l'étranger il y a plusieurs voix pour la restauration : John Ruskin () en Angleterre : il dit que la restauration est la destruction la plus complete d'un monument et qu'il faut juste faire attention aux édifices pour éviter de restaurer (conserver un monument va au delà de la personne en charge de la conservation) au 19e on a restaurer un peu n'importe comment = questionnement sur comment mieux restaurer le monuments dans le respect de sa forme et de ses matériaux « Lorsqu'on copie un vieux manuscrit, on laisse en blanc les mots qu'on ne peut pas lire, et jamais on ne surcharge les places vides. Respectons les vieux monuments de pierre ; laissons les tels qu'ils nous viennent de nos aïeux ; consolidons-les lorsque le besoin s'en fait sentir, mais ne les dénaturons jamais... » Léo Drouyn, Rapport sur le projet de restauration de la façade de l\'église Sainte Croix de Bordeaux, 1861 « cette science \[l\'archéologie\] semble n\'avoir d\'autre mission que de blâmer, d\'accuser d\'ignorance, de barbarie, de vandalisme. Enlevez-lui ces trois mots, elle n\'a plus de dents. L\'archéologue ne fait rien, ne produit rien. Il se contente de mettre son veto sur toute idée génératrice. » Paul Abadie (1812-1884), Le Charentais, 7 avril 1859 **[John Ruskin (1819-1900) en Angleterre]** « La restauration signifie la destruction la plus complète que puisse souffrir un édifice. \[\...\] Prenez soin de vos monuments, vous n\'aurez alors nul besoin de les restaurer. Veillez avec vigilance sur un vieil édifice, comptez-en les pierres, mettez-y des gardes, liez-le par le fer quand il se désagrège, soutenez-le à l\'aide de poutres quand il s\'affaisse, ne vous préoccupez pas de la laideur du secours que vous lui apportez ; mieux vaut une béquille que la perte d\'un membre. \[\...\] La conservation des monuments du passé n\'est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n\'avons pas le droit d\'y toucher ! Ils ne nous appartiennent pas. » John Ruskin, « La lampe du souvenir », Les sept lampes de l'architecture, 1849 Certaine nostalgie d'un mode qui disparaît pendant la Révolution industrielle Mise en avant de la nécessité d'entretien Respect de l'intégrité du monument **[Camillo Boito : ]** imagine un dialogue entre un tenant de la pensée de viollet le duc et de la pensée de John Ruskin - Alois Riegl : d'abord dépendre de la valeur des monuments sur lesquels on travaille (comprendre la valeur architecturale mais aussi de la vision donnée par les contemporain) **[C. La question du patrimoine urbain]** 1. le baron haussmann qui va etre charcgé de l'assainissement et paris s'agrandit -\> va créer des nouvelles routes, de nouvelles gares, de nouveaux arrondissements les nouvelles rues sont agrandies (de 24 mètres) ex: Rue de Rivoli = nécessité la destruction de 250 maisons = problèmes sociaux car personnes chassées de chez eux, la Tour Saint-Jacques a failli être détruite mais elle a été conservée par une légère déviation de la rue Gabriel Davioud = documente le patrimoine urbain parisien au 19e Charles Marville = travaille dans le quartier de l'opéra = Napoléon III décide qu'il lui faut un grande boulevard entre le Louvre et l'Opéra == travaux == redécouverte du Paris ancien car on creuse pour les travaux Jules Ferry, les comptes fantastiques d'Haussmann = les travaux sont extrêmement coûteux et détruisent complètement les habitats = l'attaque sur le plan financier: « Les Parisiens ne disent pas qu\'il n\'y eût rien à faire dans l\'ancien Paris, au moment où M. le préfet a commencé son office destructeur ; ils ne disent pas non plus que M. le préfet n\'ait rien accompli d\'utile ou de nécessaire. \[...\]. Nous tenons compte de ce qu\'exigeait l\'aménagement indispensable d\'une grande ville, qui est la tête de ligne de tous les chemins de fer. Nous n\'avons garde de dire que tout soit absolument mauvais dans ces innombrables trouées qui, dépeçant obliquement et dans tous les sens la vieille capitale, donnent à la nouvelle l\'aspect déplaisant d\'un casse-tête chinois. Nous le trouvons laid, pour notre compte, mais nous convenons que le mauvais goût de M. le préfet a ici pour complice le mauvais goût des architectes et d\'une portion notable du public de ce temps-ci. Nous sentons aussi que c\'est peine perdue de regretter l\'ancien Paris, le Paris historique et penseur, dont nous recueillons aujourd\'hui les derniers soupirs \[...\]. Mais, là encore, c\'est peut-être la destinée qui s\'accomplit. Nos reproches contre l\'administration préfectorale sont plus positifs et plus précis. Nous l\'accusons d\'avoir sacrifié d\'étrange façon à l\'idée fixe et à l\'esprit de système ; nous l\'accusons d\'avoir immolé l\'avenir tout entier à ses caprices et à sa vaine gloire ; nous l\'accusons d\'avoir englouti, dans des œuvres d\'une utilité douteuse ou passagère, le patrimoine des générations futures; nous l\'accusons de nous mener, au triple galop, sur la pente des catastrophes. » Jules Ferry, Les comptes fantastiques d'Haussmann, 1868 a ce moment là sur la question des monuments et de ex: les cathédrales ---\> les contempler en les isolant et en détruisant les bâtiments annexes ex: le cloître de la cathédrale Saint-André de Bordeaux en 1865 Suppression d'un tissu urbain dense Pas de réflexion sur la conservation d'ensembles cohérent Conservation des grands monuments comme bâtiments isolés Pour une partie du public, sentiment de perte face à des changements brutaux 2. Camillo Sitte **Réflexion croissante sur la protection de secteurs entiers** **au-delà des monuments remarquables** « Notre intention n\'est point de recommander l\'imitation stérile des beautés dites pittoresques des anciennes villes pour les besoins actuels. Le proverbe « La nécessité brise même le fer» est juste aussi dans ce cas. Les transformations que l\'hygiène ou d\'autres causes ont rendues indispensables, doivent être exécutées, le pittoresque dût-il même en souffrir. Mais cela ne peut nous empêcher d\'examiner de près les œuvres de nos pères et de rechercher jusqu\'à quel point il est possible de les adapter aux circonstances modernes. Ainsi seulement nous pourrons résoudre la partie artistique du problème actuel de la construction des villes et discerner ce que nous pouvons encore sauver de l\'héritage de nos ancêtres. » Camillo Sitte, L'art de bâtir les villes, 1889, éd. fr. 1910, p. 24 donne des exemple des villes toscanes ou des nouvelles routes et villes on été construite autour d'un monument sans changer la configuration urbaine -\> comme pour la cathédrale de Strasbourg Etudier, recenser et valoriser le patrimoine urbain : musées et associations le musée carnavalet= lieu ou on expose les recherche en cours sur la conservation urbaine des archéologues se renseignent sur les detructions urbaines **[d. 1887-1913: deux lois fondatrices ]** 1. essaye de trouver une solution pour conserver les monuments (immeubles et objets) ayant un intérêt historique et artistique immeuble par nature **Champ concerné** « les immeubles par nature ou par destination » et les objets mobiliers dont la conservation présente, au point de vue de l'art et de l'histoire, un intérêt national Les propriétés des personnes publiques (Etat, communes, etc.) pour les immeubles et objets, et des personnes privées seulement pour les immeubles En France métropolitaine et dans tous les territoires sous domination française **Conditions et effets du classement** Une limite : doit avoir le consentement du propriétaire si le monument est privé Autorisation ministérielle pour les travaux de réparation, restauration ou modification Pour les objets mobiliers : inaliénabilité des propriétés de l'Etat, et contrôle des ventes et dons qpour les autres propriétaires après imprescriptibilité de trois ans En cas de travaux non autorisés, possibilité de dédommagements le problème de cette loi c'est qu'elle arrrive 15 ans avant la séparation de l'état et l'église on considère que l'état ne contrôle plus les cultes =le personnel ecclésiastique n'ont plus de venus donc ils vont vendre beaucoup d'objet = on va considérer que la législation est insuffisante Maurice Barrès = très conservateur (notamment religieux) = il dit que les églises sont les plus grands trésors patrimoniaux et demande que toutes les églises d'avant 1800 doivent etre sous protection patrimoniale sinon elles vont disparaître et pense que meme la petite église de campagne vaut la cathédrale de Reims **Un patrimoine insuffisamment protégé : les effets de la loi de séparation des Églises et de l'État du 9 décembre 1905 (plus de financement public des cultes)** « Vous êtes au pouvoir pour sauvegarder toutes les richesses et tous les intérêts français. Nos églises sont au premier rang de nos richesses de civilisation. Nous les avons reçues de nos aïeux, nous devons les transmettre à nos fils, nous n'avons pas à nous laisser étourdir par ceux qui les déclarent inutiles. Tous les hommes de culture en France et à l'étranger refusent d'admettre qu'il se trouve un gouvernement assez barbare pour détruire ces sources de vie spirituelle. N'allez pas me dire que vous sauvegardez les églises les plus précieuses. Qui donc peut juger de leur prix, et la plus modeste n'est-elle pas infiniment précieuse sur place? Que m\'importe que vous conserviez une église plus belle à Toulouse, si vous jetez bas l'église de mon village? » - pillage : - - ex: le cloître de Saint-Michel de Cuxa qui est partiellement démantelé et vendu à un américain mais comme il était trop lourd , il est parti avec une partie du cloître et est revenu plus tard pour acheter l'autre partie mais la France a refusé « Tant que les conseils de fabrique ont veillé sur les œuvres d'art des sanctuaires, l'avidité des brocanteurs et des voleurs d'églises n'a pu se satisfaire aisément. Mais, dès qu'il fut question de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, elle ne connut plus de bornes. Des marchands d'antiquités se répandirent sur toute la France, visitèrent des églises et sollicitèrent des curés de leur céder, pour des sommes souvent dérisoires, d'admirables pièces d'orfèvrerie des statues et des ornements sacerdotaux ». \[...\] Le développement du tourisme a précipité sur nos campagnes des nuées d'amateurs qui, si on n'y prend pas garde, auront tôt fait de dépouiller nos anciens sanctuaires de leurs richesses. L'Amérique, ne l'oublions pas, n'a pas d'art ancien ; elle ne négligera rien pour s'approprier le nôtre à coups de dollars ». - octobre 1907, p. 2 et couverture **Des affaires spectaculaires qui émeuvent l'opinion** Ventes illégales, souvent par manque de moyen pour entretenir les églises Vols : l'exemple de l'affaire Thomas, pilleur d'églises dans le Limousin 2. le système de protection ne marche pas a cause du droit de propriété ex: Théodore Reinach = parle d'un compromis entre 2 droits de propriété **Loi discutée pendant 3 ans avant son adoption : question de l'exception au droit de propriété** « On a parlé \[\...\] d\'un sacrifice imposé au droit de propriété, au nom de l\'intérêt général, de l\'histoire ou de l\'art. Il serait plus exact de dire qu\'il s\'agit là d\'un conflit ou, si l\'on préfère, d\'un compromis entre deux droits de propriété également respectables. C\'est, en effet, dans une véritable copropriété idéale que l\'État, représentant de la nation, puise le droit d\'intervenir, soit par l\'expropriation, soit par la constitution d\'une servitude spéciale, pour préserver contre les dangers qui le menacent son patrimoine artistique et historique, pour empêcher l\'incurie de laisser tomber les monuments en ruines, le vandalisme de les saccager, la cupidité de les expatrier, l\'ignorance ou le mauvais goût de les défigurer par des restaurations téméraires\... » - **[la loi va apporter des nouveautés =]** - Les propriétés des personnes publiques (Etat, communes, etc.) et privées pour les immeubles et objets Création de l'inscription à l'inventaire supplémentaire pour les édifices qui, sans justifier un classement immédiat, présentent un intérêt suffisant pour en rendre désirable la préservation **Conditions et effets du classement : nouveautés** Possibilité de classer des biens immeubles ou meubles même en l'absence de consentement du propriétaire Possibilité de faire exécuter des travaux de réparation sans l'accord des propriétaires Pour les objets mobiliers : les immeubles par destination leurs sont rattachés : imprescriptibilité des objets classés et contrôle des aliénations En cas de travaux non autorisés, possibilité de dédommagements en 1914 : liste des monuments historiques compte 4454 monuments - - - **[III. L'archéologie ]** archéologie de France ce n'est pas encore une profession (pas de formations, fouilles amatrices) ceux qui veulent fouiller quelque part doivent payer de leur poche quand on fouille, le contexte de fouille est aussi important que l'objet trouvé - - Pas de loi pour réglementer l'activité de fouille : pas de conscience de l'articulation entre les sites, les gisements et les pièces isolées a. **un droit constitutionnel** « Art. 17. La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n\'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l\'exige évidemment, et sous la condition d\'une juste et préalable indemnité. » *Déclaration des Droits de l\'Homme et du Citoyen de 1789* « La propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous. Le propriétaire peut faire au-dessus toutes les plantations et constructions qu\'il juge à propos, sauf les exceptions établies au titre \" Des servitudes ou services fonciers \". Il peut faire au-dessous toutes les constructions et fouilles qu\'il jugera à propos, et tirer de ces fouilles tous les produits qu\'elles peuvent fournir, sauf les modifications résultant des lois et règlements relatifs aux mines, et des lois et règlements de police. » *Article 552 du code Civil, loi promulguée le 6 février 1804* B. L'archéologie et les monuments historiques 1879 : création d'une sous commission des monuments historiques: les « blocs erratiques » - **l'intégration de la protection du sous sol dans la loi du 30 mars 1887** « Art. 14. --- Lorsque par suite de fouilles, de travaux ou d'un fait quelconque, on aura découvert des monuments, des ruines, des Inscriptions ou des objets pouvant intéresser l\'archéologie, l\'histoire ou l\'art, sur des terrains appartenant à l\'État, à un département, à une commune, à une fabrique ou autre établissement public, le maire de la commune devra assurer la conservation provisoire des objets découverts, et aviser immédiatement le préfet du département des mesures qui auront été prises. Le préfet en référera, dans le plus bref délai, au ministre de l\'instruction publique et des beaux-arts, qui statuera sur les mesures définitives à prendre. Si la découverte a eu lieu sur le terrain d\'un particulier, le maire en avisera le préfet. Sur le rapport du préfet et après avis de la Commission des monuments historiques, le ministre de l\'instruction publique et des beaux-arts pourra poursuivre l\'expropriation dudit terrain en tout ou en partie pour cause d\'utilité publique, suivant les formes de la loi du 9 mai 1841. » **→ Archéologie pas reconnue comme activité mais uniquement par le produit des fouilles** **Découvreur, ou inventeur, est vu comme le propriétaire légitime et peut donc prospecter librement** **Une protection défaillante: l'exemple de l'affaire Hauser** - ex: Otto Hauser = loue des gisements, récupère des objets et les vend et trouve le squelette de l'Homme de Combe-Cappelle et le vend au musée en Allemagne et la France le prend très mal qui considère qu'elle est en train de se faire piller **Une protection défaillante: l'incapacité à voter une loi spécifique** ⇒ 1910: projet de loi relatif aux fouilles intéressant l'archéologie et la paléontologie - mise en place d'une surveillance des fouilles par un personnel habilité possibilité de revendiquer des pièces et d'avoir un droit de préemption possibilité de faire des fouilles d'office mais la loi n'est pas votée car les archéologues se sentent mis de côté, sentiment d'injustice car l'état les avait mis de côté - - - « Il a paru qu'il en était du droit de fouille en notre pays comme du droit de chasse. Si la loi réglemente celui-ci, le braconnage est ménagé ». Henri Hubert, « La commission des monuments historiques. Les projets de loi sur les fouilles -- La nouvelle loi sur les monuments historiques », L'anthropologie, vol. 25, 1914, p. 345-365. **[IV. Le siècle des musées ]** a. le musée comme objet culturel majeur: *Explosion du nombre de musées en France : environ 20 durant la Révolution, 600 en 1900* Phénomène similaire dans toute l'Europe **Des musées très variés** Grands établissements nationaux : rôle prescripteur avec rassemblement de chefs- d'œuvres Nombreux musées de ville ou de département mettant en avant la culture locale Importance des collectionneurs et associations qui contribuent à la fondation, la gestion, l'enrichissement des collections 1. 1819: ouverture du musée royal de peinture et de sculpture à Madrid (le Prado) la France a confisqué de nombreux objets a l'étranger La famille royale qui expose sa collection expose des œuvres anciennes mais également des contemporains comme de Goya -\> La National Gallery de Londres emblème du grand musée des beaux arts = devient un monument politique grâce a sa magnificience et a sa grandeur 1818: ouverture du musée du Luxembourg dédié a l'art contemporain permet de faire diffuser les nouvelles modes le plus facilement 1837: la Galerie des Batailles, pièce maîtresse des galeries historiques inaugurées au château de Versailles les découvertes archéologiques vont inspirer des modes (sur le textile notamment) 2. 1837: donation de John Soane de sa maison et de ses collection à l'état britannique 1886: legs du duc d'Aumale à l'institut de France de l'ensemble du domaine de Chantilly - - les dons par les artistes: l'exemple du sculpteur David d'Angers (1788-1856) - 3. les salons qui expose de l'art contemporain et donne des prix aux artistes mais certains artistes et œuvres seront refusées et feront scandale - **etat comme garant du bon goût et des bonnes pratiques** Acquisitions pour les musées d'œuvres exposées dans les Salons Mise en place de règlements pour contrôler l'activité des musées de province Création de l'École du Louvre en 1882 pour recruter et former les conservateurs des musées de France « les musées sont des établissements où l'administration conserve, classe, expose des objets dignes de curiosité et d'étude et destinés à servir de modèles pour les artistes et d'initiateurs pour les goûts du public. L'idée de musée implique donc à la fois un service administratif et, dans ce service, une double fonction : la conservation d'œuvres d'art, et, en même temps, leur exposition ». Paul Dupré et Gustave Ollendorf, Traité de l'administration des Beaux-Arts, T. II, 1885, p. 1. 4. le musée comme bâtiment car pour recevoir des collections il faut qu'il y est un bâtiment = ⇒ remploi de bâtiments anciens + agrandissement des bâtiments, bâtiments prestigieux (couvents, palais en centre ville...) on va allier les musées en lien avec les bibliothèques, les caisses d'épargne (ex: le musée-caisse d'épargne de Beaufort-en-Valée qui n'avait pas les moyens de construire un bâtiment pour exposer la collection et ils vont profiter de l'agrandissement de la caisse d'épargne pour réserver une place pour la collection) la construction de bâtiments neufs en lien avec des réaménagements urbains: ex: Berlin, l\'île aux musées le plus ancien musée conçu comme tel en France: le musée d'Amiens (1864) Le musée comme emblème de la puissance d'une ville: le palais des Beaux Arts de Lille les lillois ont choisi le projet du musée, tombola pour financer les travaux l'affirmation d'un ancrage local comme certains musées ont du mal à acheter des œuvres de la renaissance ils se disent qu'il faudrait mieux mettre en avant des artistes locaux 5. = temple du bon goût a l'extérieur mais également a l'intérieur salles plus petites pour les oeuvres minimes classe les oeuvres par chronologies ou par les écoles **Musée comme lieu de savoir et de légitimation du goût : patrimoine comme modèle de formation** *Règles d'accrochage, de présentation qui se généralisent* espaces de circulation et d'accueil séparés des espaces d'expositions galeries, rotondes pour les chefs-d'œuvre idée de montrer une progression : classement par période, école, etc. d'abord pour les beaux-arts accrochage très dense peu d'informations pour le visiteur ne perdent pas de place dans l'organisation (composition géométriques avec très peu d'information) le cartel n'existe pas ou très peu mais existe un catalogue de cartel = ose questions à l\'ouverture des musées au grand public (se retrouvent totalement démunis i ils ne sont pas renseignés sur l'histoire de l'art) *Un lieu d'autorité* Architecture comme manifestation d'un pouvoir Information délivrée par le musée donnée et reçue comme telle Outil d'éducation très normé *L'échec d'une ouverture à un large public* Fréquentation d'abord par les artistes et amateurs Echec d'en faire un lieu pour former le goût mais aussi susciter la réflexion Coupure entre le musée et son public souvent dénoncée ou moquée (mariage de Gervaise et Coupeau dans L'Assommoir d'Émile Zola) le tramway du Musée du Louvre = n'ont plus en a fait que de regarder et écouter = critique l'incapacité des musées a donner des informations et critique la passivité des spectateurs « Ce voyage à travers les Arts dure une heure à peine. En une heure, les visiteurs ont parcouru toute l'histoire des Beaux-Arts, depuis les superbes époques grecques et romaines jusqu'à la grande révolution des modernistes ou des photopeintres ; en une heure, le visiteur le plus ignorant peut, s'il a des yeux et des oreilles, en savoir presque autant que le critique le plus transcendental. Les jeunes demoiselles entreprirent avec délices ce pèlerinage artistique. L'effort est inutile et la fatigue supprimée, le tramway est bien suspendu et les coussins fort moelleux invitent au repos. Il suffit de regarder et d'écouter; on n'a pas besoin de livret, car en passant devant chaque tableau le tramway presse un bouton et instantanément un phonographe donne le nom du peintre, le titre du tableau ainsi qu'une courte mais substantielle notice. » Alfred Robida, « Le tramway du musée du Louvre », Le Vingtième Siècle, Paris, 1883, p. 48 B. [l'extension du champ des collections] *Primauté de certaine périodes* Antiquité classique (Grèce et Rome) Période moderne, surtout peinture de la Renaissance Nouveaux champs d'intérêt Intérêt pour art national et local y compris pour les périodes très anciennes Intérêt pour cultures extra-occidentales Intérêt pour d'autres formes de productions : arts appliqués Intérêt pour les sciences - 1. **Antiquités égyptiennes** 1798-1801 : Tournant avec la campagne d'Egypte de Bonaparte 1822 : déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion 1826 : ouverture de la section d'art égyptien au Louvre **Patrimoine préhistorique et protohistorique** Intimement lié avec la recherche d'une identité nationale dans tous les pays d'Europe Premiers musées dès le début du XIXe siècle : musée d'antiquités nationales à Copenhague en 1807, musée romain-germanique à Mayence en 1852 Recherches qui touchent aux origines de l'homme : dimensions scientifique, naturaliste et archéologique Jacques Boucher-de-Perthes (1788-1868) : théoricien de « l'homme antédiluvien » Multiplication des fouilles, le plus souvent à l'origine d'amateurs en France **Le musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines** Créé par Napoléon III en 1862 Présente les fouilles d'Alésia Idée d'une histoire de la France continue depuis les origines « Le musée de Saint-Germain a pour but de centraliser tous les documents relatifs à l'histoire des races qui ont occupé le territoire de la Gaule depuis les temps les plus reculés jusqu'au règne de Charlemagne ; de classer ces documents d'après un ordre méthodique ; d'en rendre l'étude facile et à la portée du public ; de le publier et d'en propager l'enseignement ». - 2. **Le goût pour le Moyen Âge** Renversement de valeur après la Révolution Goût pour l'objet médiéval en lien avec intérêt pour l'architecture de cette période Moyen Âge réinventé par des productions contemporaines : style Troubadour, néo-gothique... Développement de collections privées Ouverture de l'hôtel de Cluny en 1844 **Goût pour les arts appliqués** Objets anciens en résonance avec production contemporaine Formation du goût Mise en avant de savoir-faire 1893 : création du département des Objets d'art du Louvre ***Alexandre Brogniart (1770-1847) et Denis Riocreux (1791-1872),*** ***Description méthodique du musée céramique de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, Paris, 1845*** Le premier grand musée dédiée aux arts appliqués : le South Kensington Museum (1852), aujourd\'hui Victoria & Albert Museum de Londres **Gypsothèques** Collections de copies en plâtre à des fins d'éducation : musées et écoles d'art D'abord sculptures antiques Intérêt progressif pour d'autres types de productions et périodes : architecture, période médiévale... 3. [b. L'extension du champ des collections] Le Muséum d'histoire naturelle 1626 : création du Droguier du roi 1635 : création du Jardin royal des plantes médicinales 1729 : cabinet d'histoire naturelle, ouvre au public en 1745 1793 : création du Muséum 1794 : ménagerie → Diversification progressive des collections en lien avec développements scientifiques **Expositions ethnographiques** Dimension nationale et internationale avec caractérisation de chaque peuple et nation : exemple des pavillons nationaux de l'Exposition Universelle de 1900 à Paris Dimension régionale et locale avec reconstitutions de cadres de vies, mais aussi intérêt pour le folklore, les traditions populaires **L'anthropologie** Représentation de l'espèce humaine dans une double dimension biologique et culturelle **Le musée d'ethnographie du Trocadéro** Reflet des conceptions évolutionnistes et ethnocentriques de la seconde moitié du XIXe siècle Enrichissement du musée en lien avec la colonisation : création en 1931 du musée des Colonies (Palais de la Porte Dorée) **Arts d'Asie** Goût pour des types d'art familiers : peintures, sculptures, objets d'art Vogue du japonisme à la fin du XIXe siècle 1898 : ouverture du musée Cernuschi à Paris 1928 : création du musée Guimet I. A- la première guerre mondiale et ses suites 1. Destructions importantes en France (Nord et Est) et Belgique : dénonciation de la barbarie allemande en lien avec un fort sentiment nationaliste **Prise de conscience de la fragilité du patrimoine** → Exacerbation du nationalisme qui conduit à un mépris des autres cultures Patrimoine aussi perçu comme un frein à l'avenir par les partisans de la modernité « Une voiture vrombissante qui semble rouler sous un feu de mitraille est plus belle que la Victoire de Samothrace » Filippo Tommasso Marinetti, Manifeste du futurisme, 1909 2. Existence d'associations de professionnels et de programmes de coopération à un échelon supranational 1920 : création de la Société des nations 1925 : création de l'Institut international de coopération intellectuelle (IICI) 1926 : création de l'Office international des musées (OIM) qui publie la revue Mouseion → certains éléments patrimoniaux dépassent l'intérêt national : responsabilité de la communauté internationale pour assurer leur protection b- patrimoine monumental : une ouverture du champ 1. Les résolutions de la Charte d'Athènes, 1931 : la Carta del restauro (charte de la restauration) 1\. Des organisations internationales prodiguant des conseils et agissant à un niveau opérationnel dans le domaine de la restauration des monuments historiques doivent être créées ; 2\. Les projets de restauration doivent être soumis à une critique éclairée pour éviter les erreurs entrainant la perte du caractère et des valeurs historiques des monuments ; 3\. Dans chaque État, les problèmes relatifs à la conservation des sites historiques doivent être résolus par une législation nationale ; 4\. Les sites archéologiques excavés ne faisant pas l\'objet d\'une restauration immédiate devraient être enfouis de nouveau pour assurer leur protection ; 5\. Les techniques et matériaux modernes peuvent être utilisés pour les travaux de restauration ; 6\. Les sites historiques doivent être protégés par un système de gardiennage strict ; 7\. La protection du voisinage des sites historiques devrait faire l\'objet d\'une attention particulière. **Réflexion sur adéquation de la ville ancienne par rapport aux besoins modernes** assurer une préservation du tissu urbain et pas seulement des monuments insignes......sans bloquer pour autant le développement urbain → nécessité d'une réflexion à l'échelle mondiale alors que se développe les principes du modernisme architectural 1943 : principe de protection des abords d'un monuments historique : contrôle de la qualité des constructions à proximité d'un monument protégé « Aucune construction nouvelle, aucune transformation ou modification de nature à affecter l'aspect d'un immeuble ne peut être effectuée sans autorisation préalable \[...\] si la construction nouvelle ou l'immeuble transformé se trouve situé dans le champ de visibilité d'un immeuble classé ou inscrit. » 2. 1906 : vote de la loi organisant la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique (exemple des jardins), dite « loi Beauquier » 1910 : interdiction de l'affichage publicitaire sur les monuments 1930 : loi relative à la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque (remplace la loi de 1906) → Extension de la loi sur les Monuments historiques en considérant l'intérêt des paysages pour eux-mêmes ou autour d'un monument C- le musée, une institution en crise 1. **Questionnement sur la finalité des musées** Education contre plaisir Accrochage dense contre singularité des oeuvres Discours savant contre grand public → Musées comme vestiges d'un monde élitiste disparu : crise des valeurs dans l'Occident d'après-Guerre **Remise en question et nouvelles pratiques** Prise en compte de l'effort que représente la visite Mise en avant de la vocation sociale et éducative : courant venu des Etats-Unis Nouvelle présentation des œuvres pour favoriser leur appréciation Etude de l'aménagement du musée devient une discipline à part entière : la muséographie 2. **Le MoMA, le premier musée moderne** Collections : art contemporain, nouveaux médias (cinéma, photo) : mise en avant d'une culture visuelle Accrochage qui tient compte des avancées récentes Politique des publics innovante Bâtiment comme manifeste de l'architecture moderne 3. **Anthropologie et ethnologie : nouvelles disciplines sont le musée s'empare** Reconnaissance des cultures populaires Mise en place d'une ethnographie scientifique pour comprendre le fonctionnement des sociétés Changement d'approche de l'objet de musée : volonté de contextualisation opposé à l'esthétique du trophée **→ Collecte pour le musée associée à des programmes de recherche et études de terrain** En France, scission des collections du musée d'Ethnographie du Trocadéro Collections d'anthropologie rattachées au Muséum national d'histoire naturelle : création du musée de l'Homme qui est aussi un lieu d'enseignement et un laboratoire de recherche Collections d'ethnographie françaises pour un musée des arts populaires, doté d'un laboratoire de recherches et qui organise des campagnes collectes **Le Musée de l'Homme, un idéal universaliste** « en créant ce titre, j'ai voulu indiquer que tout ce qui concernait l'être humain, sous ses multiples aspects, devait et pouvait trouver place dans les collections. \[...\] il fallait rassembler en une vaste synthèse tous les résultats acquis par les spécialistes, les obliger ainsi à confronter leurs conclusions, à les contrôler et à les épauler l'une par l'autre. L'humanité est un tout indivisible, non seulement dans l'espace, mais aussi dans le temps » Paul Rivet (1876-1958), « Organisation d'un musée d'ethnologie », Museum, 1948 D- une guerre d'une ampleur inédite pour le patrimoine 1. **mise à l\'abri des collections et des monuments** **Les musées et le régime de Vichy** Volonté de contrôler le fonctionnement avec une réorganisation administrative (projet avorté) Propagande qui favorise les arts et traditions populaires, l'habitat rural... Réseau de résistance au sein du Musée de l'Homme (Boris Vildé, Germaine Tillion) **Les spoliation juives** Spoliation des Juifs en Europe de 1933 à 1945 concerne tous types d'objets Mise en place d'un système par l\'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) pour favoriser le rassemblement des œuvres et leur tri : en France, au Jeu de Paume En parallèle, ventes plus ou moins forcées Nombreuses œuvres spoliées encore dans les collections publiques et privées 2. De nombreuses pertes dues aux bombardements allemands puis alliés, en particulier en Belgique et dans le Nord, sur la cote atlantique et plus épisodiquement dans les terres II\. De 1945 à nos jours a- une prise de conscience mondiale 1. Instances internationales créées par l'UNESCO (1945) 1946 : Conseil international des musées /International Council of Museums (ICOM) à Paris 1948 : Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Gland (Suisse) 1956 : Centre international d\'études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) à Rome 1965 : Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) à Paris → Mondialisation de la réflexion sur le patrimoine et les pratiques professionnelles 2. **Conventions et conférences majeures** 1954 : convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé 1956 : Recommandation définissant les principes internationaux à appliquer en matière de fouilles archéologiques 1962 : Recommandation concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites 1964 : charte internationale de la restauration, dite charte de Venise 1972 : convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel **→ Textes qui visent à responsabiliser les états vis-à-vis de normes internationales, en vue de transcription dans les législations nationales** 3. France impliquée dans l'élaboration des directives internationales, et ambition culturelle au niveau national « La Nation garantit l\'égal accès de l\'enfant et de l\'adulte à l\'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. » Article 13 du préambule de la Constitution de 1946 « Le ministère chargé des Affaires culturelles a pour mission de rendre accessibles les œuvres capitales de l\'humanité, et d\'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français ; d\'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des œuvres d\'art et de l\'esprit qui l\'enrichissent ». Décret du 24 juillet 1959 sur la mission et l\'organisation du ministère chargé des Affaires culturelles André Malraux, John Fitzgerald et Jackie Kennedy devant la Joconde, prêtée au Metropolitan Museum en 1963 b- le patrimoine mo dans la seconde moitié du Xx = frenesie d'une reconstruction de bâtiments après la seconde guerre mondiale ⇒ les trentres glorieuses qu'est ce que le patrimoine ? Surtout récent dans les années 70 on se dit que les arts nouveaux et les arts deco peuvent etre restaurer car on construit beaucoup plus vite mais on détruit surtout beaucoup plus vite en 1980 = journée du patrimoine 1. [ ] Inventaire général des richesses artistiques de la France (auj. Inventaire général du patrimoine culturel) : recenser et décrire tout le patrimoine, du plus majestueux au plus humble, aussi bien monuments qu'objets → complémentaire des Monuments historiques ⇒ Mise en place d'un vocabulaire descriptif pour unifier les descriptions dans toute la France a suggéré de construire une institution = qui recense et décrit tous les objets du patrimoine = recensement exhaustif ministère de la culture les inventaires régionaux aujourd'hui font des recherche thématiques 2. **le patrimoine industriel, scientifique et technique** Victor Ballard, halles de paris dans le cadre des chantiers de haussman == le marche de paris est transféré a Rungis et on se retrouve avec un pavillon == ils vont le détruire pour faciliter les travaux pour la station châtelet Les Halles Transfert du marché de Paris à Rungis en 1969 Pavillons désaffectés : destruction à partir de 1971 pour créer la station Châtelet-Les Halles Une halle démontée puis remontée à Nogent-sur-Marne, classée monument historique en 1982 *gare d'Orsay* envisage d'être détruite mais VGd'estaint propose d'en faire un musée 3. **1962** création des secteurs sauvegardés pour préserver des quartiers entiers Projets par l'Etat mais nécessité d'un dialogue avec les acteurs locaux : nouvelles constructions ou modifications pas interdites Travail en amont d'étude de chaque bâtiment avec cartographie du niveau de protection : plan de sauvegarde et de mise en valeur *Le Vieux Lyon*, premier secteur sauvegardé de France en 1962 secteurs sauvegarder = labels de villes d'arts == aide financière aux ceollectivité pour embaucher du personnel pour former des professionnels avec du savoir certains quartiers ne sont pas forcément protégés car il n'y avait pas de bâtiment important ex: tour thiers == ils veulent agrandir la zone mais les quartiers menacés était des bâtiments d'art nouveau = assos qui se mobilisent pour la préservation de ses bâtiments **1965** : création du label « Ville d'Art », précurseur du label Ville (et Pays) d'Art et d'Histoire Valorisation de villes avec un patrimoine important mais pas forcément protégé Accompagnement de l'État sur le plan financier pour former des personnels de médiation 1983: création des zones de protection du patrimoine architectural urbain (et paysager) : ZPPAU et ZPPAUP 2010: deviennent les Aires de mises en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP) → Accompagnement du secteur sauvegardé dans une vision plus large : patrimoine culturel et naturel → Meilleure prise en compte de la qualité architecturale et du confort dans l'aménagement des cœurs de ville : piétonnisation, dégagement des abords **2016 : secteurs sauvegardé, ZPPAUP et AVAP deviennent Sites patrimoniaux remarquables : 800 dans toute la France** la place Stanislas = 1960 : parking == toutes belles places ont déjà été des parking dans les années 2000 = pietonisation de la place : préservation et valorisation du patrimoines C- l'encadrement des opérations archéologiques 1. ministre de la culture + archéologue on met en place un texte pour organiser une opération archéologique = il faut prévenir qu'on veut faire une fouille, il faut déclarer ce qu'on trouve à l\'état, l'état peut faire des fouilles d'utilité publique meme si le terrain ne lui appartient pas et il peut forcer le propriétaire a vendre les trouvailles à l\'état pour qu'elle puisse les exposer → Premier texte contraignant pour organiser une opération archéologique Obligation de déclaration et d\'obtention d'une autorisation par l'Etat et le propriétaire du terrain Obligation de déclarer les découvertes Possibilité pour l'Etat de faire des fouilles d'utilité publique et de revendiquer des biens *Types d'opérations archéologiques pris en compte dans la loi Carcopino (1941) :* **Archéologie programmée** : opération archéologique motivée par des objectifs de recherche scientifique spécifiques et réalisée sur des sites archéologiques permettant une étude dans la durée **Découverte fortuite** : mise au jour non intentionnelle d'objets ou de vestiges archéologiques, qui doit faire l'objet d'une déclaration immédiate en mairie *Cas non prévu :* **Archéologie préventive** : opération archéologique qui consiste à détecter et à sauvegarder les éléments du patrimoine archéologique affectés ou susceptibles d\'être affectés et détruits par des travaux d\'aménagements publics ou privés. Nombreux aménagements urbains qui conduisent à des découvertes fortuites : prise de conscience progressive des lacunes de la loi 2. parking de notre dame de paris = on réfléchit à faire un parking sous terrain pour que ca soit plus agréable pour les touristes et faire un tunnel mais avec les fouilles réalisées avant les travaux du tunnel on trouve une grande crypte et les travaux sont abandonnées abandonnées car c'était pour notre dame de paris mais ce n'est pas le cas partout Des destructions qui attirent l'opinion : la perte des vestiges du forum de Poitiers = pas d'anticipation quant à la perspective d'éventuelle découvertes, réaction tardive de l'état = ex: forum de Poitiers : on sait qu\' il peut avoir des vestiges, les bulldozers détruisent les vestiges création d'une asso AFAN (asso pour les fouilles archéologiques nationales) en 1973 va recruter des archéologues pour des fouilles de sauvetages = financée par des crédits d'aménageurs Agence dépendante du ministère de la Culture Permet de recruter des archéologues pour des fouilles de sauvetage Financement partiel par le fonds d\'intervention pour l\'archéologie de sauvetage créé en 1977, le reste par les aménageurs va négocier les aménageurs la protection des vestiges vont etre prises en charge par le code de l'urbanisme = 1978 « Le permis de construire peut être refusé ou n\'être accordé que sous réserve de l\'observation de prescriptions spéciales si les constructions sont de nature, par leur localisation, à compromettre la conservation ou la mise en valeur d\'un site ou de vestiges archéologiques. » Article R111-3-2 du Code de l'urbanisme 1979 créations de la sous direction de l\'archéologie au sein du ministère de la culture → Amélioration de la prise en compte des sites archéologiques aussi bien sur le plan patrimonial qu'à l'attention des aménageurs La première grande fouille d'archéologie préventive en France = fouilles du chantier du grand Louvre (1983-1986) permet aussi le Louvre de louis Phillipe va mobiliser plusieurs centaines d'archéologues fouilles modèles et mobilisent le public sur l'importance des fouilles Prise en compte de l'archéologie préventive en amont du projet d'aménagement Fouilles gérées par l' Afan 2500 m2 fouillés sur plus de deux ans scandale à rodez « affaire du Parmentier » (1997) = un site classé en urgence détruit par l'aménageur manif d\'archéologue **Réflexion en Europe pour mieux intégrer l'archéologie aux opérations des aménageurs** **Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique (révisée)** La Valette, Malte, 16 janvier 1992 « Article 1er 1. Le but de la présente Convention (révisée) est de protéger le patrimoine archéologique en tant que source de la mémoire collective européenne et comme instrument d\'étude historique et scientifique. » Nécessité d'un régime juridique de protection : inventaire, déclaration obligatoire, constitution de zones de réserves Contrôle de la qualité des opérations de recherche archéologique Mise en place de mesures de protection : espaces, dépôts, moyens pour la conservation Recherche de conciliation entre archéologie et aménagement : études d'impacts, etc. Soutien financier à la recherche archéologique Diffusion des connaissances à un niveau académique et auprès du grand public Prévention de la circulation illicite du patrimoine archéologique Assistance scientifique et technique entre signataires 2001: loi sur l'archéologie préventive « L\'archéologie préventive, qui relève de missions de service public, est partie intégrante de l\'archéologie. Elle est régie par les principes applicables à toute recherche scientifique. Elle a pour objet d\'assurer, à terre et sous les eaux, dans les délais appropriés, la détection, la conservation ou la sauvegarde par l\'étude scientifique des éléments du patrimoine archéologique affectés ou susceptibles d\'être affectés par les travaux publics ou privés concourant à l\'aménagement. Elle a également pour objet l\'interprétation et la diffusion des résultats obtenus. » Article 1 de la loi du 17 janvier 2001 relative à l\'archéologie préventive **→ Création de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) qui remplace l' Afan** D- le renouveau des musées 1. « Est considérée comme musée, au sens de la présente ordonnance toute collection permanente et ouverte au public d\'œuvres présentant un intérêt artistique, historique ou archéologique. » **Distinction entre les musées nationaux (de l'Etat) et les autres musées avec deux sous-catégories:** \- Les musées classés, qui doivent avoir un conservateur d'Etat à leur tête \- Les musées contrôlés **Contrôle par l'Etat :** \- Inspections régulières \- Avis sur le prix d'entrée et le règlement intérieur musée ≠ ce n'est pas le bâtiment == collections à l\'intérieur ⇒ musées d'état ⇒ musées territoriaux ou associatif les musées classés qui doivent avoir un conservateur d'état à leur tête les musées contrôlés (par l'état) 2. **Secteur des musées en souffrance après-guerre** Réouvertures très progressives Peu de moyens Pas d'innovation, certain immobilisme en France jusqu'à la fin des années 1960 **Nouvelles réflexions autour de l'architecture des musées** Programmation architecturale : prise en compte des multiples fonction du musée Scénographie : mise en scène Confort de visite : éclairage, textes de salles, etc... en Italie Carlo scarpa = réaménagement des musées comment adapter une archi ancienne avec des nouvelles realité (respect du bâtiment vécu une scénographie extrement sobre basées sur les lumières qui perdent de contemplenter et les oeuvres et l'archi) en France le premier musée a respect les nouvelles fonctions des musées = musées d'arts et tradition populaire ouvert en 1972 et fermé en 2005 jean dubuisson et george-henri rivière, directeur du musée et de l'ICOM : organisation rationnelle des espaces, respect des normes de conservation, scénographie plus immersive les lumières des salles sont artificielles remettre les objets en contexte (dans les vitrines ou les instruments sont positionnées pour faire comme si elles étaient tenus par un homme invisible qui rend la scénographie plus vivante + musique pres des vitrine) le centre pompidou ouvert en 1977 manifeste de la modernité rupture avec le caractère classique des musées Architecture spectaculaire à l'extérieur, fonctionnelle à l'intérieur Musée pensé pour le public Volonté de nouveauté aussi dans la programmation culturelle : expositions ambitieuses avec des sujets complexes graphisme = composant de l'art contemporain quand le musée ouvre : envie de faire une expo pointue, et exigeante = expo sur marcel duchamps archi de plus en plus spectaculaire = par des architectes Musée du Louvre Lens salle entièrement faites de mur en verre = compliqué d'exposer des oeuvres à cause de la luminosité besoin d'argent privé pour le fonctionnement des musées Les musées comme éléments majeurs de la politique culturelle nouveau musée ou musée rénové vu comme un vecteur d'attractivité.......mais nécessite davantage de moyens pour fonctionner Politique évènementielle toujours plus spectaculaire Création de services commerciaux 3. **Réflexion sur le rôle du musée en lien avec son territoire** Fonction éducative demeure prégnante Remise en cause des valeurs sur lesquelles les musées se sont construits : élitisme, européocentrisme Musée sommé d'évoluer dans un monde en transformation Développement des écomusées : musées à l'échelle des paysages aussi bien ruraux qu industriels Mise en valeur de la mémoire d'un lieu Co-construction du musée avec les habitants Lieu de réflexion, de problématique sociétale , réflexion sur les valeurs, questions de l\'élite (œuvres faites pour la noblesse) demande de mieux tenir compte de la diveristé socetale va se développer des éco musées == montrer un écosystème = « Un écomusée est un instrument qu\'un pouvoir et une population conçoivent, fabriquent et exploitent ensemble. Ce pouvoir, avec les experts, les facilités, les ressources qu\'il fournit. Cette population, selon ses aspirations, ses savoirs, ses facultés d\'approche. Un miroir où cette population se regarde, pour s\'y reconnaître, où elle recherche l\'explication du territoire auquel elle est attachée, jointe à celle des populations qui l\'ont précédée, dans la discontinuité ou la continuité des générations. Un miroir que cette population tend à ses hôtes, pour s\'en faire mieux comprendre, dans le respect de son travail, de ses comportements, de son intimité. Une expression de l\'homme et de la nature. \[...\] Une expression du temps \[...\] Une interprétation de l\'espace. \[...\] Un laboratoire \[...\] Un conservatoire \[...\] Une école \[...\] » "Le musée est une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l\'homme et de son environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d\'études, d\'éducation et de délectation." Définition du musée adoptée par l'ICOM en 1974 **Rôle du musée qui va bien au-delà de la conservation matérielle des objets** Critique des fondements « classiques » du musée Volonté de décloisonner les typologies de musées pour davantage de dialogue Musées qui parlent aussi des temps récents, voire du présent : Shoah, désindustrialisation... le musée de la résistance de Besançon est créé à l\'initiative d'une ancienne déportée + projet du musée accompagné par une asso des amis **Rapprochements entre le musée et la société contemporaine** Nouveaux centres d'intérêt : évolutions des musées de sciences et des muséum vers des questions sociétales Déclin des musées d'ethnographie au profit des musées de société plus englobants : perspective historique pour éclairer l'actualité **Fréquentation des musées** Surfréquentation pour certains...... et difficultés à subsister pour la majorité Question de l'égal accès de tous à la culture et au patrimoine Question de la répartition des moyens **fonction universelle du musée?** Acquisitions parfois dans des contextes coloniaux Important de présenter une histoire complexe Approche critique qui doit favoriser le dialogue Question de plus en plus prégnante des restitutions objectif d'universalisme = diffusion des savoir comment on a acquis les uvres exposées dans les musées ? Acquisition fait de conquêtes et de conflits la Grèce a le plus de revendications nouvelle définition du musée = « Un musée est une institution permanente, à but non lucratif et au service de la société, qui se consacre à la recherche, la collecte, la conservation, l'interprétation et l'exposition du patrimoine matériel et immatériel. Ouvert au public, accessible et inclusif, il encourage la diversité et la durabilité. Les musées opèrent et communiquent de manière éthique et professionnelle, avec la participation de diverses communautés. Ils offrent à leurs publics des expériences variées d'éducation, de divertissement, de réflexion et de partage de connaissances. » Définition du musée, ICOM, 24 août 2022 → Résumé de toutes les grandes problématiques autour du rôle des musées Missions traditionnelles de conservation, de recherche, de valorisation de tous les patrimoines Accessible pour tous les publics Dialogue avec les territoires Rôle éducatif mais aussi de loisir Support de réflexion **Conclusion** Élargissement de la notion de patrimoine nouveaux domaines, nouvelles périodes jusqu'au contemporain vision du patrimoine plus ouverte sur le monde de l'idéal du chef-d'œuvre vers des témoins d'une culture : intérêt pour le « petit patrimoine » patrimoine au-delà du témoin matériel : usages pratiques et symboliques et mémoire à conserver → tout peut constituer un patrimoine en fonction de l'intérêt qu'un groupe humain lui porte En France, le rôle de l'État vis-à-vis des acteurs locaux un pouvoir centralisé : législation, création du ministère de la Culture loi comme cadre, en particulier pour les questions de conservation...... mais des missions déconcentrées, ou confiées aux régions (Inventaire) et des marges de manœuvre dans la gestion au quotidien du patrimoine ***[préserver le patrimoine par la loi ; notions de droit de la protection des biens culturels ]*** I. **Une vue sur le cadre législatif qui encadre la préservation du patrimoine** Présentation des lois par domaine patrimonial (réunies dans le Code du patrimoine) Des cas pratiques pour illustrer ce que permet la loi Une vue du droit aujourd'hui : matière vivante avec des textes qui évoluent (exemple des restitutions) ***Le code du patrimoine : son contenu*** Partie législative (Articles L1 à L770-4) LIVRE Ier : Dispositions communes à l'ensemble du patrimoine culturel LIVRE II : Archives LIVRE III : Bibliothèques LIVRE IV : Musées LIVRE V : Archéologie LIVRE VI : Monuments historiques, sites patrimoniaux remarquables et qualité architecturale LIVRE VII : Dispositions relatives à l'outre-mer **Partie réglementaire (Articles R111-1 à Annexe 7 à l\'article R. 621-98)** → Règles d'application des règles générales ou des objectifs décrits de manière sommaire dans la partie législative **Le code du patrimoine : définition de son objet** « Le patrimoine s\'entend, au sens du présent code, de l\'ensemble des biens, immobiliers ou mobiliers, relevant de la propriété publique ou privée, qui présentent un intérêt historique, artistique, archéologique, esthétique, scientifique ou technique. Il s\'entend également des éléments du patrimoine culturel immatériel, au sens de l\'article 2 de la convention internationale pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, adoptée à Paris le 17 octobre 2003 et du patrimoine linguistique, constitué de la langue française et des langues régionales. L\'Etat et les collectivités territoriales concourent à l\'enseignement, à la diffusion et à la promotion de ces langues. » Article L. 1 du Code du patrimoine, modifié par la loi le 7 juillet 2016 puis par décret le 21 mai 2021 II. [A- Acteurs publics et privés] **Les personnes en droit** Les personnes physiques : tout être humain qui possède une personnalité juridique Les personnes morales : toute entité qui possède une personnalité juridique ▪ Personnes morales de droit public : l\'État, les collectivités territoriales, les établissements publics\... ▪ Personnes morales de droit privé : sociétés, groupements d\'intérêt économique, associations, etc. Certaines sont chargées de la gestion d\'un service public. 1. **Les services de l' État :** Administration centrale : ensemble des services d\'un ministère disposant de compétences nationales → Ministère de la Culture / Direction générale des patrimoines et de l'architecture Services déconcentrés : services qui assurent le relai, sur le plan local, des décisions prises par l\'administration centrale et qui gèrent les services de l\'État au niveau local → Préfectures de région / Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) Services à compétence nationale (SCN) : services à caractère opérationnel dont les attributions ont une dimension nationale et dont l'exécution ne peut être déléguée à un échelon territorial Établissements publics : structures bénéficiant d'une autonomie administrative et financière par rapport à l'administration centrale pour remplir une mission d\'intérêt général. 1\. L'État : les services à compétence nationale (SCN) ** Domaine des musées :** ▪ 12 musées (musée national de la Renaissance-- château d'Ecouen, musée national de la Préhistoire des Eyzies-de-Tayac, musée Clemenceau et de Lattre de Tassigny...) ▪ Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) ▪ Service des bibliothèques, des archives et de la documentation des musées de France ** Domaine des monuments historiques :** ▪ Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) ▪ Médiathèque du patrimoine et de la photographie Domaine de l'archéologie : Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) ** Domaine des archives :** ▪ Archives nationales ▪ Archives nationales du monde du travail ▪ Archives nationales d'outre-mer 2. Une collectivité territoriale est une autorité publique distincte de l\'État : chaque collectivité (commune, département, région) est dotée d'un pouvoir exécutif et d'une assemblée délibérante élue. Elle exerce librement ses prérogatives en complément de l'action de l'État. (elles ont des missions) Communes Départements Régions Coopération intercommunale dans des domaines précis via les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) : syndicats de communes, communautés de communes, communautés urbaines, communautés d'agglomération, métropoles. Rappel : Une compétence culturelle de l\'État transférée aux régions en 2004 : l'Inventaire général du patrimoine culturel, qui « recense, étudie et fait connaître les éléments du patrimoine qui présentent un intérêt culturel, historique ou scientifique ». 3. **Institutions de droit privé œuvrant à la protection du patrimoine : elles sont à but non lucratif.** - - fondation du patrimoine demande des fonds auprès des particuliers [B- Principes de la domanialité publique ] **Trois grands principes : inaliénabilité, imprescriptibilité, insaisissabilité** « Les biens des personnes publiques mentionnées à l\'article L. 1\*, qui relèvent du domaine public, sont inaliénables et imprescriptibles. » Article L3111-1 du Code g