Les boissons énergisantes - École secondaire Jean-Baptiste-Meilleur - PDF

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École secondaire Jean-Baptiste-Meilleur

2024

Julie Lacombe, Mireille Morissette et Élisabeth Patry

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boissons énergisantes marketing études de marché analyses de marché

Summary

Ce document fournit un aperçu des boissons énergisantes, en se concentrant sur les tendances du marché et les stratégies de marketing utilisées par les marques. Il comprend des analyses de données et des informations sur la performance des ventes.

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# Les boissons énergisantes ## Nom : Groupe : > Dossier préparé par Mmes Julie Lacombe, Mireille Morissette et Élisabeth Patry > École secondaire Jean-Baptiste-Meilleur > Version novembre 2024 ## Texte 1 **MONNIER, Magali. « Pas de coup de barre pour les "energy-drinks" », Rayon Boissons, n° 2...

# Les boissons énergisantes ## Nom : Groupe : > Dossier préparé par Mmes Julie Lacombe, Mireille Morissette et Élisabeth Patry > École secondaire Jean-Baptiste-Meilleur > Version novembre 2024 ## Texte 1 **MONNIER, Magali. « Pas de coup de barre pour les "energy-drinks" », Rayon Boissons, n° 294, 1er avril 2020, p. 72, 75.** En pleine tendance de naturalité, les *energy-drinks* semblent épargnés et enregistrent une année historique en France. Pour surfer sur la dynamique, les marques misent sur les poches de croissance des versions aromatisées et sans sucres ainsi que sur les évènements sportifs. *En 2019, le chiffre d'affaires a augmenté de 16,3%.* « Cela fait près de dix ans que les *energy-drinks* n’avaient pas connu une telle croissance ! » Christophe Roucher, responsable du développement des ventes de Red Bull, complète la bonne nouvelle en précisant que « ce marché est loin d’être mature et va continuer à croître ». L’institut Euromonitor prévoit en effet une hausse des volumes de 45 % d’ici 2024 lorsque l’évolution de la catégorie des *soft-drinks* est estimée, elle, à 7,6 %. Alors que la majorité du marché des PGC-FLS [produits de grande consommation-frais et libre service] est engagée dans une démarche de produits toujours plus sains et naturels, les *energy-drinks* semblent échapper à la règle. « Ces boissons répondent à une motivation totalement différente et complémentaire qui est celle de s'énergiser », justifie Peggy Demenet, directrice marques et innovation chez Coca-Cola European Partners en charge de Monster. Pour Red Bull, qui partage ce constat, les *energy-drinks* entrent dans la catégorie prometteuse des boissons fonctionnelles qui répondent à des besoins particuliers en énergie. « Nos produits ont [la] vocation [d']être bus en période de suractivités mentales ou physiques, lorsqu’un coup de "boost" est nécessaire », explique Richard Boury, directeur commercial de Red Bull. Quoi qu’il en soit, le segment a le vent en poupe et les principaux acteurs semblent déterminés à convaincre encore plus de Français. À commencer par Coca-Cola Energy, arrivé sur le marché en 2019. « Nous allons recruter la nouvelle génération de consommateurs de boissons énergisantes », ambitionne Vincent Bouin, directeur marketing de Coca-Cola France. Pour ce faire, la marque va proposer une nouvelle recette encore plus proche de la saveur du cola. « Cela permet d’éliminer la barrière du goût au sein de cette catégorie », argumente Vincent Bouin. ## Le sans-sucres, un futur pilier pour Red Bull C’est également sur ce créneau que Monster envisage de se développer cette année avec ses versions aromatisées. La signature lance ainsi sa recette Pacific Punch, qui contient 15 % de jus de fruits. « La canette aura un nouveau design qui évoque l’univers des tatouages vintage des années 60 », décrit Peggy Demenet. L’objectif étant de réitérer le succès de Mango Loco. Ce parfum, sorti en 2019, est déjà la deuxième référence du portefeuille de Monster. « 52 % du chiffre d’affaires généré par Mango Loco vient en additionnel à la catégorie des *soft-drinks* », s’enthousiasme Peggy Demenet. Red Bull, de son côté, lancera une « summer edition » au goût [de] pastèque. « Cette stratégie d'édition limitée apporte de la nouveauté aux consommateurs chaque année, explique Christophe Roucher. Cela permet également de tester d'autres parfums qui peuvent intégrer notre assortiment permanent si les performances sont au rendez-vous. C'est le cas de la recette coco-açai lancée en 2019. » Cette « white edition », qui s'est placée en deuxième position des meilleures références du portefeuille aromatisé de la marque, remplacera la canette « green ». En parallèle, le leader du rayon mise également sur le sans sucres. Bien que ce sous-segment soit encore petit avec seulement 2,6 % des volumes de la catégorie, la marque estime qu’il y a du potentiel. « Nos références sans sucres se développent aussi vite que le "regular" depuis ces trois dernières années et elles ont [pour] vocation [de] devenir un pilier de notre gamme », ambitionne Christophe Roucher. Ces produits s’adressent avant tout aux consommateurs réguliers qui alternent avec les versions classiques. « Il y a un enjeu important pour le sans-sucres, qui est assez peu développé en France par rapport aux autres pays », souligne Christophe Roucher. Crazy Tiger, de son côté, étudie une piste différente avec le lancement récent de sa boisson énergisante bio. « L'objectif à terme est de toucher une nouvelle cible de consommateurs », projette Cyrille Belhomme, dirigeant de MC Energy. Au-delà du déploiement des offres en rayons, les acteurs de la catégorie s’appuient sur un autre pilier marketing puissant pour recruter des acheteurs. Il s’agit du domaine du sport et de la culture. « Nous organisons des dizaines d'évènements chaque année en France, expose Richard Boury. La création et la diffusion de contenus sportifs et culturels permettent de nourrir notre marque tout en faisant appel au côté émotionnel de nos consommateurs. » ## Monster, nouveau partenaire du MMA Formule 1, « kite surf », sports extrêmes, danse, « gaming » sont autant de disciplines où les signatures d' *energy-drinks* sont présentes. Cette année, Monster va particulièrement miser sur son partenariat avec l'UFC (Ultimate Fighting Championship), qui organisera la première compétition de MMA (mixed martial arts), discipline qui vient d'être légalisée en France. « C'était un des derniers pays où ce sport, qui compte des milliers de pratiquants dans l'Hexagone, n'était pas encore légitimé, précise Peggy Demenet. Ce partenariat est un atout majeur qui apportera énormément de visibilité et qui permettra également de recruter de nouveaux fans. » L'événement sera relayé sur les réseaux sociaux et en magasins à travers des PLV [publicité sur les lieux de vente] spécifiques. Monster semble prêt à combattre Red Bull pour décrocher le leadership en volume. ## Texte 2 **ANONYME. « Les boissons énergisantes, bonnes ou mauvaises? », Québec Science (site web), / novembre 2019.** Petit coup de fatigue ? Une solution rapide s'offre à ceux qui n’ont pas le temps pour une sieste : les boissons énergisantes. Conçues pour réduire la sensation de fatigue et stimuler tes facultés mentales et physiques, elles contiennent toutes une bonne dose de caféine et, la plupart du temps, du sucre en quantité. Attention de ne pas les confondre avec les boissons énergétiques, qui, elles, ne contiennent pas de caféine et sont davantage adaptées à l’effort physique. En plus de la caféine et du sucre, les boissons énergisantes renferment divers ingrédients, synthétiques ou naturels, censés renforcer l’effet de ces deux principaux stimulants. Or, l’efficacité de ce cocktail-choc sur ton corps n’a jusqu’ici jamais été validée scientifiquement. En fait, c’est surtout la caféine qui serait responsable de la poussée d’énergie que tu ressens peu de temps après avoir avalé une telle boisson. Elle stimule l’activité des neurones dans ton cerveau et augmente ta fréquence cardiaque. Pour cette raison, tu te sens plus alerte et en forme. Pas étonnant, puisqu’une cannette contient entre 80 et 343 mg de caféine selon le produit. En comparaison, une tasse de café filtre en contient 135 mg. Breuvage miracle ? Pas vraiment : le corps a aussi ses limites. La dose maximale de caféine recommandée par Santé Canada chez les adolescents est de 2,5 mg par kilogramme de masse corporelle. Si tu pèses moins de 54 kg, tu ne devrais même pas consommer l’équivalent d’une tasse de café par jour ! Les boissons énergisantes peuvent vite dépasser ce seuil, surtout si tu en consommes plusieurs fois par jour et que tu les combines avec d’autres sources de caféine. De plus, les effets indésirables sont nombreux : nausées, anxiété, palpitations, troubles du sommeil et, dans les cas les plus graves, problèmes de cœur pouvant mener à un arrêt cardiaque. Et que dire de ceux qui mélangent alcool et boissons énergisantes pour tirer le maximum d’une soirée ? Mauvaise idée. Les boissons énergisantes masquent les effets de l’alcool, ce qui favorise les comportements dangereux et les risques d’accident. Consommation excessive et cocktails douteux seraient même liés à la mort de plusieurs adolescents au cours des dernières années, soupçonnent certains médecins. Si les boissons énergisantes prétendent donner des ailes, peut-être est-il préférable d’adopter une alternative qui ne t’enverra pas au ciel… ## Texte 3 **ROYER, Laurence. « Les boissons énergisantes jugées dangereuses dans l'Est-du-Québec », Radio-Canada (site web), 25 octobre 2019.** Un reportage de l’émission *Enquête*, qui révèle la dangerosité des boissons énergisantes contenant de la caféine, fait réagir dans la région. L’émission diffusée jeudi dévoilait que des jeunes étaient morts ou qu’ils avaient subi des effets indésirables après avoir consommé ces boissons. Le reportage expliquait aussi que les effets néfastes des boissons énergisantes et leurs impacts sont peu connus. À Rimouski, la nutritionniste-diététiste Avril Gagné explique que ces boissons contiennent du sucre, de la caféine et des substances actives en quantité supérieure à ce que le corps, surtout celui d’un adolescent, peut tolérer. Elle estime qu’il serait important d’avoir une législation plus serrée concernant la vente de ce type de boisson, comme en réduire l’accessibilité. « On les voit de plus en plus dans les dépanneurs, les épiceries, il y a des rabais, donc c’est très attirant, le marketing est très attirant. Il y a un problème là. Il ne faut plus que ce soit une norme de voir plusieurs jeunes adultes boire des boissons énergisantes. » ## Les jeunes en consomment, mais connaissent les dangers Les jeunes adultes sont principalement ciblés par les producteurs de boissons énergisantes. Plusieurs étudiants du cégep de Sept-Îles affirment avoir consommé au moins une fois ce type de boissons. Les étudiants rencontrés disent en boire pour avoir de l’énergie lorsqu’ils doivent cumuler, dans une même journée, les études, le travail et les activités extrascolaires. Par contre, ils disent savoir qu’à forte dose, les boissons énergisantes sont mauvaises pour la santé. « Plusieurs jeunes en boivent avec la fatigue, puis l’école au travers de ça et le travail, affirme Camille Ringuette. Moi, je pense que c’est mauvais pour le cœur et ça a beaucoup de sucre. » Monica Lévesque a déjà vécu une dépendance aux boissons énergisantes. Elle croit qu’il faut les substituer par de saines habitudes de vie. « Il faudrait peut-être que tu dormes plus, que tu manges mieux et que tu restes un peu plus dans tes études. Ça peut créer une dépendance. Personnellement, j’en ai déjà vécu une et ce n’est vraiment pas le fun, tu te sens hyper mal, on dirait que tu es encore plus fatigué. » La ministre de la Santé, Danielle McCann, a affirmé, jeudi, que le gouvernement envisage d’interdire la vente de ce type de boissons aux jeunes de moins de 16 ans. Certains jeunes interrogés estiment, eux aussi, que ce sera nécessaire. De son côté, la Direction de la santé publique de la Côte-Nord a simplement réagi à la diffusion du reportage en affirmant que de la prévention se fait au sujet de la consommation de boissons énergisantes. ## Texte 4 **VOYER, Corinne. « Promouvoir la consommation de boissons énergisantes avant un effort physique est irresponsable ! », Métro (tribune libre), 9 octobre 2020.** > CORINNE VOYER, COALITION QUÉBÉCOISE SUR LA PROBLÉMATIQUE DU POIDS Difficile pour les auditeurs d’Occupation Double de manquer le placement de produits de ses commanditaires. En effet, les boissons ont la palme dans cette émission populaire et véhicule des pratiques de consommation qui laissent croire aux jeunes (auditeurs cibles de l’émission) que toutes les occasions sont bonnes pour boire, notamment une boisson énergisante. La consommation de ces bonbons liquides stimulants est loin d’être banale et particulièrement avant ou pendant un effort physique. Pour vous situer, lors de l’épisode 14, avant d’effectuer une course à obstacles, l’animateur offre aux concurrentes « une petite boisson, question de vous donner de la bonne énergie… » Dans une mise en scène bien calculée, le temps de la décapsuler et d’en boire, les deux concurrentes s’entendent pour dire : « C’est ça que ça me prenait… j’suis prête à tout ! », puis elles s’élancent pour affronter le parcours. Un parcours où justement la marque de boisson énergisante est placardée de manière abusive et devient indissociable [de] la pratique de l’activité physique. Cette publicité déguisée est irresponsable, voire [...] très dangereuse. Loin d’être la seule promotion en son genre, de telles stratégies commerciales encouragent bel et bien la consommation risquée d’un produit loin d’être anodin. L’énoncé de position de l’Association québécoise des médecins du sport et de l’exercice est d’ailleurs très clair : il n’est pas recommandé de prendre une boisson énergisante avant, pendant ou immédiatement après la pratique d’activités sportives. Santé Canada le déconseille également. Alors que l’activité physique sollicite déjà le système cardiovasculaire, les boissons énergisantes, par leur forte concentration en caféine et en d’autres substances stimulantes, augmentent le risque de problèmes cardiaques. Par ailleurs, pour les jeunes, comme ils sont généralement moins tolérants à la caféine, de plus petites quantités peuvent être nocives. En 2018, suivant le décès de Zachary Mitchell, la coroner Pascale Boulay avait formulé une recommandation voulant que la réglementation de la vente de boissons énergisantes s’inspire de celle qui s’applique au tabac. Selon elle, actuellement, la réglementation reste trop floue quant aux risques associés à la consommation de ces boissons, en particulier dans un contexte sportif. L’an dernier, l’émission *Enquête* levait le voile sur les méfaits des boissons sucrées énergisantes, à travers un reportage choc où le gouvernement caquiste s’engageait à agir, notamment sur la vente de ces produits aux moins de 16 ans et sur un comité de travail. Il est donc inacceptable que l’on encourage la surconsommation de ces boissons et leur association avec le sport. Il est temps que le gouvernement encadre la promotion des boissons sucrées et énergisantes, et envoie un message clair à la population quant à leurs effets néfastes. ## Texte 5 **ANONYME. « Alcool et boissons énergisantes », Éduc’alcool (site web), 5 août 2022.** ### Pourquoi aimons-nous les boissons énergisantes ? Les jeunes aiment les boissons énergisantes, car tout comme le café, elles sont stimulantes. Mais, attention ! Les boissons énergisantes, comme le café, contiennent de la caféine. Sauf que la caféine contenue dans une boisson énergisante fait effet beaucoup plus rapidement que celle que l’on trouve dans le café. Pourquoi? Parce que les boissons énergisantes, qui sont emballées pour la consommation rapide, sont consommées froides et avalées rapidement, alors que le café est généralement servi chaud et bu plus lentement. Fais gaffe ! Les boissons énergisantes ne contiennent pas toutes la même quantité de caféine. Certaines marques en contiennent jusqu’à 500 mg, soit l’équivalent de six cafés ! De tels produits, sans même être mélangés à de l’alcool, peuvent s’avérer très dangereux, car ils augmentent le risque d’une intoxication à la caféine. Et c’est d’autant plus probable chez les plus jeunes dont l’organisme est moins habitué et moins tolérant aux effets de la caféine. ### Vraie ou fausse, cette histoire de taureau ? Mais non, il ne faut pas croire la légende urbaine ! Il n’y a ni sperme ni urine de taureau dans les boissons énergisantes. Vrai, par contre, qu’en plus de la caféine, les boissons énergisantes contiennent de la taurine et du glucuronolactone. ### Wow ! De la taurine ! Qu’est-ce que c’est, au juste ? Dit de façon plus simple, c’est un acide aminé qui – jusqu’à récemment – était isolé dans la bile de taureau (le revoilà, notre taureau !), mais qui est aujourd’hui produit synthétiquement. Quant au glucuronolactone, malgré son nom exotique, ce n’est qu’un composant chimique qui est produit naturellement dans le foie humain par le métabolisme du glucose. Le glucuronolactone a la réputation d’aider à lutter contre la fatigue. ### Tout le monde en boit ! Peut-être pas tout le monde, il ne faut pas exagérer, mais un bon tiers des jeunes de 18 à 34 ans (34%) consomment régulièrement des boissons énergisantes. On prétend que ça permet de « tenir le coup ». Les jeunes en boivent un peu partout, beaucoup, essentiellement dans les partys ou les raves, dans les bars et les discothèques. Les jeunes vont dans les discothèques pour socialiser et danser, ils ne veulent donc pas y rester une petite vingtaine de minutes, mais plutôt y passer la nuit. Les boissons énergisantes leur donneraient donc l’énergie nécessaire à leur projet. ### Celui qui en boit y ajoute souvent de l’alcool Il ne serait pas inhabituel, dit-on, d’ajouter de l’alcool aux boissons énergisantes. Selon une étude faite en Italie, près de la moitié de ceux qui boivent des boissons énergisantes (48,5 %) feraient ce type de mélange. ### Peut-on trop en boire ? Est-ce dangereux ? Oui et non. *Non*, le mélange alcool et boissons énergisantes n’est pas dangereux en soi, s’il est pris en quantités raisonnables. *Oui*, car il est facile d’en boire de grandes quantités, de trop en boire, quoi. Et trop boire du mélange alcool-boisson énergisante, c’est trop boire d’alcool ! Et trop boire d’alcool est DANGEREUX, oui ! ## Mise en garde ! Il faut être extrêmement prudent lorsqu’on achète des boissons énergisantes, car certaines sont prémélangées à de l’alcool. Par conséquent, des personnes qui n’auraient pas l’intention de mélanger l’alcool à leur boisson énergisante pourraient boire un mélange alcoolisé sans même s’en apercevoir. Plus encore, certaines entreprises qui produisent ce nouveau type de boisson alcoolisée ont même créé des emballages semblables à ceux des boissons énergisantes non alcoolisées. Cela peut entraîner de la confusion et même berner tant les jeunes que les commis qui travaillent dans les points de vente où l’on trouve les deux types de produits. ### Pourquoi est-ce si dangereux de trop boire de ce mélange ? Plus que les adultes, les jeunes aiment prendre des risques et adopter des comportements audacieux. Sous l’emprise de l’alcool, ils se sentent tout-puissants et invulnérables. Ils sont alors d’autant plus prompts à adopter des comportements à risque non désirables. Ce sentiment de toute-puissance et d’invulnérabilité qui accompagne l’adoption de tels comportements peut être exacerbée chez les jeunes qui mélangent l’alcool à des boissons énergisantes. Selon les études faites à ce sujet, parce que les jeunes aiment prendre des risques, ils sont plus susceptibles : - d’être victimes d’accidents de la route ; - d’avoir des relations sexuelles non protégées, non planifiées ou non souhaitées ; - de subir ou d’adopter des comportements violents ; - de faire des tentatives de suicide. ### Le mélange est traître, car il intoxique insidieusement Le mélange alcool-boisson énergisante est traître parce que les individus qui le boivent ne ressentent pas les effets de l’ébriété telle qu’elle est en réalité. Ils sont pourtant intoxiqués par l’alcool et leurs facultés sont affaiblies, mais ils ne s’en rendent pas compte. ### Traître parce que le mélange donne de fausses perceptions Comparativement à quelqu’un qui ne boirait que de l’alcool, une personne qui mélange alcool-boisson énergisante perçoit moins facilement : - les maux de tête ; - les faiblesses ; - la bouche sèche ; - un affaiblissement de la coordination motrice. ### Traître parce que le mélange fournit de mauvaises informations Comparativement à quelqu’un qui ne boirait que de l’alcool, une personne qui mélange alcool-boisson énergisante a la même concentration d’alcool dans le sang. Pourtant, quand on les observe bien tous les deux, celle qui ne boit que de l’alcool et celle qui boit un mélange alcool-boisson énergisante ont les mêmes problèmes de coordination motrice et de vitesse de réaction visuelle. ### Traître parce que le mélange inhibe l'autorégulation Puisque les buveurs d’un mélange alcool-boisson énergisante ne ressentent pas les effets intoxicants de l’alcool, les mécanismes d’autorégulation associés à l’ivresse ne sont pas opérant. ### Traître parce que le mélange double certains risques Une étude conduite auprès d’étudiants américains démontre que comparativement à qui ne consomme que de l’alcool, celui qui le mélange à des boissons énergisantes est deux fois plus à risque : - de se faire mal ou d’être blessé ; - de necessiter une attention médicale ; - de prendre la route avec un conducteur en état d’ébriété ; - d’agresser quelqu’un sexuellement ; - de se faire abuser sexuellment. ### Est-il vrai que boire ce mélange peut amener à une surconsommation d'alcool ? Autre triste conséquence : des lendemains de veille pénibles ## Une dernère mise en garde s'impose S’il est vrai que les boissons énergisantes masquent l’intoxication à l’alcool et altèrent la soif, celui qui mélange alcool et boisson énergisante doit s’attendre à ce que ces symptômes soient exacerbés par rapport à celui qui ne boit que de l’alcool. ### Plus on boit de l'alcool, plus on a soif. Pourquoi? Parce que la caféine et l’alcool sont des diurétiques, c’est-à-dire qu’ils empêchent la réabsorption de l’eau par les reins et augmentent son élimination. D’où une réaction en chaîne. Le véritable risque est de continuer à boire de l’alcool – et non de l’eau –, ce qui augmente la soif et la déshydratation. On tourne en rond ! Les symptômes d’un lendemain de veille – mal de tête, inconfort généralisé, grande fatigue – sont tous liés à la déshydratation. Et la chaleur exacerbe tout cela. Dans un contexte de fête et de danse où il fait particulièrement chaud, la consommation conjointe d’alcool et de boisson énergisante augmente la déshydratation. Donc, des lendemains de veille pas rigolos du tout. ## Texte 6 **MADÉ, Élise. « Les boissons énergisantes, trop banalisées ? », Radio-Canada (site web), 14 septembre 2024.** ## Des spécialistes sonnent l'alarme de nouveau et réclament un meilleur encadrement, a constaté [l’émission] *L'épicerie*. Les boissons énergisantes ont traditionnellement été associées à l’amélioration des performances physiques. Depuis quelque temps, de nombreuses marques ont entrepris un virage marketing en avançant que leurs produits sont non seulement plus « santé », mais qu’ils peuvent aussi améliorer les fonctions cognitives. Qu’en est-il vraiment ? Des spécialistes mettent en doute les allégations de plusieurs entreprises, s’inquiètent des effets néfastes des boissons énergisantes sur la santé et réclament davantage de sensibilisation auprès des jeunes. ## Une boisson pas si inoffensive Dans la croyance populaire, on peut penser que les problèmes de santé potentiels liés aux boissons énergisantes surviennent uniquement en consommant une trop grande quantité ou en mélangeant les produits avec de l’alcool. Pour le Dr Mario Sénéchal, cardiologue et chercheur à l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, « il n’y a pas de consommation [de boissons énergisantes] sécuritaire ». C’est-à-dire qu’une personne peut éprouver des effets néfastes sur sa santé sans nécessairement dépasser les doses maximales recommandées de caféine. D’ailleurs, le Dr Sénéchal voit régulièrement de jeunes patients se présenter à l’urgence en raison d’effets secondaires uniquement liés à la consommation de ce type de boissons. « [Ils] se présentent avec des palpitations, de la fibrillation auriculaire, un malaise cardiaque. Ils n’ont consommé qu’une à deux boissons énergisantes », dit-il. Difficile cependant de savoir combien de personnes au Canada sont hospitalisées chaque année en raison de ces troubles. Selon nos recherches, il n’existe aucune donnée précise à l’échelle nationale. Le cardiologue affirme même avoir vu des cas graves. « J’ai vu des jeunes patients se présenter à l’urgence en arythmie, en arythmie maligne. J’ai vu des patients avoir besoin d’un cœur mécanique (instrument artificiel qui peut temporairement aider le cœur à pomper) », assure le spécialiste. Que contiennent exactement ces boissons ? Les recettes varient. Mais le terme « boissons énergisantes » désigne généralement des boissons sucrées qui, selon Santé Canada, contiennent de la caféine et d’autres ingrédients comme de la taurine, des vitamines et minéraux, et parfois des ingrédients végétaux. Les effets secondaires sont le tremblement, les palpitations, des troubles du sommeil, des maux d’estomac et de tête. Et ça, ça serait dû à un [nombre élevé] de milligrammes de caféine et de taurine dans le corps, [affirme le chimiste Yannick Bergeron]. Ce constat est mondial. En janvier 2024, des chercheurs britanniques ont conclu que les boissons énergisantes peuvent avoir un impact, entre autres, sur la santé physique et mentale des jeunes. Une conclusion tirée après l’analyse de 57 études menées dans 21 pays et sur plus d’un million de jeunes. Selon le chimiste Yannick Bergeron, outre la concentration de caféine, la grande différence entre boire un café chaud et une boisson énergisante réside dans la vitesse d’assimilation de la caféine. Généralement, on sirote un café. Puisqu’une boisson énergisante est sucrée et froide, on a tendance à la boire plus rapidement et en plus grande quantité. ## Les recommandations en vigueur Selon la réglementation de Santé Canada, les boissons énergisantes peuvent conteni jusqu’à 180 mg de caféine par canette. L’organisme fédéral recommande une consommation maximale de 400 mg de caféine par jour pour un adulte. C’est l’équivalent d’environ deux tasses de café filtre. Pour les enfants et les adolescents de moins de 18 ans, le maximum de caféine recommandé quotidiennement se calcule en fonction du poids (2,5 mg par kg de poids corporel). Pour un jeune de 55 kilos, soit 120 livres, c’est un maximum de 138 mg. Sur le marché, plusieurs marques dépassent ce taux dans une seule canette : Prime (140 mg), Reign (180 mg), Celcius (140 mg), Redbull (151 mg), Alani (140 mg), Rockstar (160 mg) et Monster (165 mg). En buvant l’une ou l’autre de ces canettes, un jeune dépasse donc la dose maximale recommandée, même si elles respectent la réglementation de Santé Canada. ## Des boissons bonnes pour le cerveau ? Le marketing de ces boissons a longtemps été axé sur l’intensité physique. Maintenant, une nouvelle génération de produits laisse entendre que c’est bon pour le cerveau. Guru dit que certaines de ses boissons peuvent « améliorer la concentration et les performances mentales ». Mateína affirme que ça « protège les neurones ». Et Mate Libre promet « des fins de sessions pas mal plus productives ! » L’épicerie a demandé à cinq entreprises (Guru, Mateína, Mate libre, Juvee et Ooya) d’expliquer sur quelles données elles se basent pour affirmer de telles prétentions. Elles ont toutes transmis leurs études – à l’exception de l’entreprise Juvee – qui ont été analysées par la docteure en pharmacie et nutritionniste Annie Ferland aux fins du reportage. Premier constat : ce sont uniquement les composantes qui sont étudiées. « [Dans ces études], on n’évalue pas la boisson en tant que telle. On va prendre des études qui existent déjà dans la littérature scientifique », remarque l’experte. De plus, Annie Ferland souligne que la quantité de caféine étudiée est souvent moindre que celle contenue dans les boissons. « C’est souvent des études [réalisées] avec un très petit nombre de sujets, soit 20, 30 ou 40 sujets. Ce n’est pas concluant pour dire que les allégations sont supportées par la science », estime-t-elle. Nous avons demandé aux entreprises concernées de réagir à cette analyse. L’entreprise Guru se dit très surprise : « Notre démarche repose sur des bases scientifiques solides [...] et validée par notre propre [docteur] en pharmacologie. [...] Toutes nos allégations sont non seulement approuvées par Santé Canada et l’ACIA (Agence canadienne d’inspection des aliments), mais également validées par un cabinet d’avocats international, expert en alimentaire.» De son côté, Mate Libre déclare : « De nombreuses recherches ont validé les effets bénéfiques des ingrédients du maté sur la santé cognitive et l’énergie. La recherche dans le domaine des boissons énergisantes est en constante évolution. [...] Toutes les études que nous avons partagées avec vous, ainsi que celles sur lesquelles nous nous appuyons, sont rigoureusement approuvées et crédibles. [...] Nous nous efforçons d’éduquer nos clients sur les bienfaits et la consommation responsable de nos produits, afin qu’ils puissent faire des choix éclairés.» [...] Par ailleurs, l’interaction de tous les ingrédients (par exemple des suppléments, de la caféine, de la taurine, du sucre et des édulcorants) contenus dans ces boissons inquiète aussi les experts que nous avons consultés. « Ce ne sont pas tous les ingrédients de toutes ces cannettes qui sont étudiés sur le plan de la mixité, de la synergie de ces ingrédients. On est donc face à peu de réponses», affirme Annie Ferland, docteure en pharmacie et nutritionniste. ## Une nouvelle gamme de produits Depuis quelques années, on a vu l’apparition de nouveaux produits (comme des eaux ou des infusions) qui peuvent donner l’impression d’être plus santé en raison des ingrédients qui les composent. « Présentement, la tendance, c’est de nous présenter ça comme une boisson qui est naturelle, qui est santé d’une certaine façon, parce qu’on associe le naturel à la santé, ce qui n’est pas toujours le cas. Des ingrédients naturels peuvent avoir aussi des effets secondaires ou des effets indésirables », explique Annie Ferland. Le chimiste Yannick Bergeron ajoute que même si les entreprises utilisent des ingrédients autres que le café dans leurs produits, l’effet de la caféine est le même. « On va aller chercher des yerba, de la guarana, du thé, mais en réalité, c’est la même molécule qu’on ajoute à l’intérieur, c’est-à-dire la caféine. Du point de vue chimique, la caféine, c’est de la caféine », [appuie le chimiste]. La teneur en caféine varie d’un produit à l’autre, allant de 50 mg à 180 mg par canette. Pour le Dr Sénéchal, même une boisson faible en caféine peut avoir des effets néfastes sur la santé. « Le nombre de milligrammes effectivement est plus bas dans certaines boissons, mais on n’est pas exempt des effets secondaires comme l’insomnie, les tremblements et les problèmes digestifs », affirme-t-il. Depuis juillet 2022, Santé Canada oblige les entreprises à afficher des avertissements sur les canettes de boissons énergisantes contenant des niveaux élevés de caféine, mais elles ont jusqu’en janvier 2026 pour se conformer au nouveau règlement. Certaines le font déjà. Il est donc possible de voir des mises en garde telles que : « Non recommandé pour les enfants de moins de 14 ans, les personnes enceintes ou qui allaitent et les personnes sensibles à la caféine » ou encore « Ne pas boire plus de X portion(s) par jour ». ## Texte 8 **PERREAULT, Mathieu. « Un futur élixir de jeunesse? », La Presse+, section Sciences, 8 juin 2023.** ## Un acide aminé présent notamment dans des boissons énergétiques, la taurine, pourrait rallonger l'espérance de vie. C'est du moins ce qu'avance un aréopage de spécialistes du vieillissement, dans une étude publiée jeudi. ### Les preuves Une cinquantaine d’experts des quatre coins du monde ont participé à l’étude publiée dans la revue savante *Science*. Ils ont montré que chez la levure, le ver nématode, la souris, le singe et l’humain, la concentration de taurine dans le corps diminue au fil de la vie de 80 % entre l’enfance et la vieillesse chez l’humain. Un taux plus élevé de taurine est aussi associé à une meilleure santé, selon des analyses de biomarqueurs. Enfin, des souris à qui on a donné de la taurine ont eu un allongement de 10 % de leur vie, par rapport à des souris contrôles. « C’est une étude solide, mais il y a d’autres molécules antivieillissement qui font l’objet d’études, et on sait aussi que de bonnes habitudes de vie ralentissent le vieillissement », note Martin Juneau, cardiologue à l’Institut de cardiologie, qui a publié récemment un billet sur les recherches sur plusieurs molécules antivieillissement. ### Une découverte chez les chats « Les chercheurs planchent sur la taurine depuis 2012. « La taurine a été découverte il y a 200 ans, mais il a fallu attendre les années 1970 pour qu’on réalise ses effets sur la santé », a expliqué mardi en téléconférence de presse l’auteur principal de l’étude, Vijay Yadav, de l’Université Columbia à New York. « Les chats ne produisent pas naturellement de la taurine, contrairement à l'humain. Alors s’ils n’en mangent pas assez, ils deviennent aveugles. Une épidémie de cécité a permis de faire cette découverte. Ensuite, on a vu que les chats qui manquent de taurine ont

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