Précis de sémiotique générale - Jean-Marie Klinkenberg - PDF
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1996
Jean-Marie Klinkenberg
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Ce document est un extrait du livre de Jean-Marie Klinkenberg, "Précis de sémiotique générale", de 1996. Il aborde les concepts de relations d'opposition et du carré sémiotique. Le carré sémiotique est un outil pour présenter visuellement des relations logiques d'oppositions sémantiques.
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Jean-‐Marie Klinkenberg, Précis de sémio3que générale, De Boeck Université, 1996. 10,50€ Diaporama de présenta3on au cours de la première par3e du chapitre IV, La Descrip+on Sémio+que Les pages...
Jean-‐Marie Klinkenberg, Précis de sémio3que générale, De Boeck Université, 1996. 10,50€ Diaporama de présenta3on au cours de la première par3e du chapitre IV, La Descrip+on Sémio+que Les pages qui suivent sont pour la plupart construites sur des cita3ons 3rées de ce livre LE PRINCIPE D’OPPOSITION Le sens ne peut advenir qu'à travers des différencia3ons structurantes. Selon le principe d’opposi3on, une unité n’a de valeur descrip3ble que si elle s'oppose à une autre unité La valeur d'un élément dépend des rela3ons qu'il entre3ent avec les autres éléments (qu'ils soient physiques ou conceptuels). On peut donc dire que la valeur d'un élément est d'abord néga3ve : elle se définit par ce qui n'est pas elle. Ce qui importe dans le lexique est donc le fait même de l'opposi3on, plus que les caractéris3ques des unités qu'on y trouve. Exemple du jeu d’échecs Ainsi, la valeur d'un élément sémio3que se définit toujours grâce à la rela3on d'opposi3on entre ce^e unité et les autres. Complexité des rela;ons d'opposi;on Au-‐delà de l'opposi3on : la conjonc3on et la disjonc3on Les éléments qu'on trouve dans une opposi3on sémio3que sont donc à la fois pris dans une rela3on polaire -‐ on dit qu'ils sont disjoints -‐ et dans une rela3on de complémentarité : on dit alors qu'ils sont conjoints. Ainsi « haut » et« bas » sont disjoints en tant qu' ils occupent deux pôles de l'axe séman3que de la ver3calité, mais sont conjoints car c'est leur opposi3on même qui cons3tue cet axe. Il est excep3onnel qu'une grammaire soit construite sur la base d'une seule opposi3on ou même d'un nombre restreint d'opposi3ons. Seuls des codes extrêmement frustes se rapprochent de cet idéal de simplicité. Toute grammaire se trouve toujours confrontée à des choix descrip3fs mul3ples Opposi3ons cons3tu3ves : des opposi3ons dont le rôle est, li^éralement, de créer les unités qu’elles définissent (noir vs blanc; bas vs haut) Opposi3ons régulatrices : ajouter du sens aux unités déjà formées. Si je prononce la phrase «Je suis bien bas, alors que, toi, tu me regardes de haut», je me sers certes d'opposi3ons préexistantes, mais je les organise de manière nouvelle. (regarder de haut en bas: regarder avec mépris, avec dédain) Les opposi3ons varient en effet avec les sociétés, leurs cultures et leur histoire, et les sociétés ne sont pas elles-‐ mêmes homogènes. Les cultures ne délimitent pas leurs unités sémio3ques de la même manière, et ne les placent pas en opposi3on de la même manière; les codes de ces sociétés prévoient souvent d'appliquer avec souplesse une opposi3on de base. (ex: massif vs comptable; des bagages vs a piece of luggage) LE CARRÉ SEMIOTIQUE affirmer un sens, c'est souvent nier celui qui se trouve en disjonc3on avec lui sur un axe séman3que donné. Supposons que j'affirme d'un objet a qu'il est « chaud». Ce^e affirma3on peut être glosée, ou interprétée, de deux manières. On peut la traduire par « a n'est pas froid», soit, de manière plus rigoureuse, par « a n'est pas non chaud». On crée par là deux rela3ons très différentes l'une de l'autre :« chaud» vs« froid» d'un côté, « chaud» vs« non chaud» de l'autre. La première rela3on est dite de contrariété et la seconde de contradic3on. Le carré sémio3que est la représenta3on visuelle de l'ar3cula3on logique d'une catégorie séman3que quelconque. Il nous permet de dépasser la présenta3on des unités sémio3ques en paires sta3ques de termes opposés. contrariété CHAUD FROID NON FROID NON CHAUD subcontrariété « j’abomine « j’aime les contrariété le fois » asperges » GOÛT DEGOÛT NON DEGOÛT NON GOÛT subcontrariété « je tolère, sans « sans en affoler, je ne les aimer déteste pas les spécialement, les creve^es » ris de veau » VRAI contrariété ÊTRE PARAÎTRE NON PARAÎTRE NON ÊTRE subcontrariété FAUX Le carré sémio3que fournit un modèle (nécessairement situé à un niveau élevé d’abstrac3on), qui, sous la forme d'opéra3ons logiques, rend compte de phénomènes concrets situés au niveau discursif, phénomènes nécessairement complexes.