Psycholinguistique PDF - Chapitre 6

Summary

This document explores the field of psycholinguistics, focusing on the cognitive processes involved in language processing and production. It delves into the mechanisms of spoken language comprehension and provides examples related to language use in various scenarios, including interactions with foreigners. It also highlights essential concepts in linguistics and how they intersect with psycholinguistics.

Full Transcript

Psycholinguistique PSYC-E-102 Chapitre 6 : Psycholinguistique et langage La psycholinguistique est un champ d’étude qui s’intéresse aux processus cognitifs mis en œuvre dans le traitement et la production du langage. —> Psychologie cognitive du...

Psycholinguistique PSYC-E-102 Chapitre 6 : Psycholinguistique et langage La psycholinguistique est un champ d’étude qui s’intéresse aux processus cognitifs mis en œuvre dans le traitement et la production du langage. —> Psychologie cognitive du langage. Sujet principal : Mécanismes (de compréhension) du langage parlé SECTION 1 — INTRODUCTION 1. Imaginez que… Exercice : Réfléchir au rôle que le langage joue dans notre vie. On se retrouve dans un pays étranger dont on ne maîtrise pas la langue. Quelles difficultés pourrions-nous rencontrer ? Exemples donnés en classe : ✴ Tout ce qui est concret, on va pouvoir le matérialiser avec des gestes/objets. Mais ce n’est pas le cas pour l’abstrait. Ex: Idées politiques (bien que pas adaptées dans le contexte d’une arrivée à l’étranger) ✴ S’il fait nuit, on ne connaît personne et on a aucun lieu pour loger —> Même si on croise qqn, on ne sait pas demander de l’aide. ✴ À la gare, un message est diffusé dans les hauts parleurs, les personnes autour de nous se mettent à paniquer un peu et on peut se sentir pas très en sécurité parce que qqchose va arriver et on n’a pas les infos nécessaires pour y faire face. Le langage n’est pas la seule façon qu’on a pour communiquer mais c’est une façon que l’on a qui est particulièrement importante. Le langage, parmi ses plusieurs fonctions, sert à transmettre l’information (vraies ou fausses), les émotions, les attitudes par rapport aux différents sujets, à s’amuser en racontant les blagues, etc. Il joue un rôle crucial dans les relations avec les autres. Le langage est un comportement à part entière. « Quand je parle, j’agis » = Le langage permet aussi d’agir sur notre environnement. Forme de comportement. Ex: « Je te quitte » 1 Psycholinguistique PSYC-E-102 2. Le langage et les autres fonctions cognitives Constat : Le langage repose, au moins en partie, sur d’autres systèmes cognitifs. —> Schéma de communication < Ferdinand de Saussure (1857-1913). 1) Avant d’ouvrir la bouche, la personne A a une idée qu’elle veut communiquer, autrement dit, l’émetteur conçoit le message. 2) Ensuite, la personne A va ouvrir la bouche et parler, ce qui implique que l’idée a été transformée en gestes articulatoires. 3) Ces gestes articulatoires font vibrer l’air : le son qui sort de la bouche de l’émetteur se propage par ces vibrations de l’air. 4) Ces vibrations vont atteindre l’oreille de la personne B qui reçoit le message. 5) L’appareil cognitif de la personne B va se baser sur ses vibrations, les analyser et les interpréter pour en construire une représentation auditive dans un premier temps et en extraire la signification (= comprendre ce qui a été dit) ensuite. —> Tous les processus cognitifs vont intervenir : Perception, attention, mémoire… La personne A doit retrouver dans sa mémoire les concepts et les mots correspondant à ce qu’elle veut communiquer. La personne B va entendre les sons. Si elle est suffisamment attentive, elle va assembler pour construire les représentations auditives et retrouver dans sa mémoire les concepts correspondant à ces représentations. D’un côté, processus de production du langage et de l’autre, processus de compréhension du langage. SECTION 2 - DANS « PSYCHOLINGUISTIQUE », IL Y A « LINGUISTIQUE » 1. Pourquoi faut-il comprendre des concepts linguistiques de base ? Psycholinguistique = Discipline qui s’est constituée notamment par des chercheurs qui étaient linguistes au départ. 2 Psycholinguistique PSYC-E-102 Pour comprendre ce qu’il se passe dans le cerveau, ont fait appel à ce qu’ils connaissent au niveau linguistique (concepts, vocabulaire…) 2. La langage et ses caractéristiques D’un côté, on a le langage en tant que système de communication. De l’autre côté, le langage est la faculté humaine à acquérir et à utiliser ce système de communication (on va plutôt s’intéresser à ça). Langue particulière = Langue que l’on utilise dans notre vie de tous les jours (français, anglais…) ≠ Langage. ∼ 7000 langues différentes, mais il y a des caractéristiques générales qu’elles partagent. —> On va s’intéresser à ce qu’elles ont en commun. 2 caractéristiques qu’ont toutes les langues : ✴ La régularité = Chaque langue possède une certaine structuration interne qui est régie par les règles. Les langues sont régulières. ✴ La créativité/productivité du langage = La structuration en unités donne une puissance créative assez forte. Infinités d’énoncés. Les ≠ unités peuvent être combinées. 3. Les unités et les niveaux qui constituent le langage Chaque langue est composée des unités qui se situent à des niveaux différents de trois types : sons, mots, phrases, discours. Lapsus = une erreur d’utilisation du langage qu’on peut commenter en parlant, mais aussi en écrivant. 4 groupes des erreurs : 1. Les erreurs qui se situent au niveau du son et qui n’affectent pas la signification. ex: La prof enrhumée donne des consignes d’examen, et elle va dire « bêtacognition » au lieu de « métacognition » —> pas affecté surtout pcq la bêtacognition n’existe pas. 3 Psycholinguistique PSYC-E-102 2. Les erreurs qui se situent au niveau du son et qui affectent la signification. ex: L’autrice enrhumée fait la lecture de son livre et dit « bouche » au lieu de « mouche ». 3. Les erreurs qui se situent au niveau des mots et qui affectent la signification. ex: à la télé, en 2020, le présentateur dit « port du voile » au lieu de « port de masque » —> Modification au niveau du sens. 4. Les erreurs qui se situent au niveau des mots et qui n’affectent que très peu la signification. Mais tout bien considéré, s’agit-il vraiment d’erreurs ? ex: On veut demander à qqn de nous prêter un « stylo » et ce mot ne nous vient pas, on dit « bic » à la place. —> Utiliser un mot à la place d’un autre. Les sons = Les phonèmes = Unités1 élémentaires du langage parlé. Ne portent pas de signification en soi. Chaque langue possède une dizaine de phonèmes. Mais si on change un phonème par un autre, il a le pouvoir de changer le sens d’une unité plus importante = Les mots (bouche/mouche). Si on met les mots ensemble, on arrive au niveau des phrases. On s’intéresse aussi à la façon dont les phrases sont structurées. Chaque langue possède un nombre assez limité de sons. À partir de là, on peut produire des milliers de mots en combinant les son ensemble, et en faisant cela on peut créer des milliers de phrases. = La créativité. —> Les unités des sons élémentaires vont construire un mot en articulant proprement la langue. 1 Unité = Un élément constitutif d’une structure, on ne sait rien lui enlever sans le dénaturer. Ex: unité de mesure, unité de soins (travaille sur une catégorie de problèmes à l’intérieur de l’hôpital.) 4 Psycholinguistique PSYC-E-102 Principe de la double articulation < André Martinet. = Chaque langue possède cette structuration interne. Cherche une partie de mots à partir de laquelle on pourrait plus disséquer/enlever. Unités de la première articulation = Morphèmes. Caractérisées par une forme sonore et une signification. Pour le moment, on peut dire qu’il fait référence aux mots. Il remarque qu’on peut aussi découper les mots (morphèmes) mais que ça leur fait perdre toute signification. —> Unités de la seconde articulation = Phonèmes. Forme sonore spécifique, pas de signification propre mais possibilité de différencier la signification de deux mots. SECTION 3 - DIFFÉRENTS NIVEAUX D’ANALYSE 1. Phonologie : Niveau de sons élémentaires Le phonème = l’unité la plus petite qui continue le système du langage. ✴ C’est quoi un phonème ? = Unité sonore (de la 2ème articulation) qui ne porte pas de signification en soi, mais qui a la propriété de pouvoir différencier deux morphèmes. ✴ Combien y-a-t-il de phonèmes dans une langue ? Inventaire propre à chaque langue. 20-50 phonèmes par langue en général. Ex: Japonais 22, Anglais 44, Français 36, Ukrainien 32… La langue française comporte 36 phonèmes : 15 voyelles, 18 consonnes et 3 semi- voyelles. ✴ Est-ce qu’un phonème est une lettre d’alphabet c’est la même chose ? NON ! Phonème = unité sonore (son qui sort de la bouche); lettre = unité visuel. 5 Psycholinguistique PSYC-E-102 Il y a un lien entre ces lettres de l’alphabet et les phonèmes. En français, pas de correspondances systématiques entre les phonèmes et les lettres de l’alphabet. — Un phonème peut correspondre à une lettre Ex : /b/ et la lettre B. — Un phonème peut correspondre à plusieurs lettres. Ex: /o/ rOse, pAUse, pEAU. — L’inverse : une lettre peut être utilisée pour différents phonèmes Ex: /s/ et /k/ pour Cerveau et Capillaire. ✴ Les phonèmes représentent des catégories de sons. Un phonème, en réalité, est une catégorie des sons. Une catégorie est un regroupement d’éléments qui ont des caractéristiques communes. Un phonèmes est donc un groupe de sons légèrement différents les uns des autres, mais suffisamment similaires pour que l’on considère qu’il s’agit d’un même son. Ex: Le « r » et le « r roulé ». La prononciation de ces variantes n’affecte pas la signification des mots, pcq dans le système du français, ces variantes appartiennent à la même catégorie de sons : il s’agit du même phonème. ✴ Et la psycholinguistique ? Quel rapport avec les phonèmes ? 1. On peut s’intéresser aux processus cognitifs qui permettent ces représentations phonologiques, et aux processus impliqués dans la perception et la reconnaissance des phonèmes. 2. Les phonèmes jouent un rôle crucial dans la reconnaissance des mots. Les psycholinguistes examinent comment les auditeurs combinent les informations sur les sons entendus pour identifier rapidement et efficacement les mots dans leur langue. 3. Les bébés naissent avec la capacité de distinguer tous les phonèmes du langage humain, mais ils perdent cette capacité pour se concentrer sur les sons de leur langue maternelle au cours de leur première année de vie. Les psycholinguistes 6 Psycholinguistique PSYC-E-102 s'intéressent à cette spécialisation progressive, et aux mécanismes cognitifs qui sous-tendent l'acquisition phonologique. 4. En psycholinguistique, les phonèmes sont aussi étudiés dans le contexte de l’apprentissage d’une langue étrangère, car les locuteurs doivent apprendre de nouveaux sons qui n’existent pas dans leur langue maternelle. Cela peut inclure des difficultés à distinguer ou à produire certains phonèmes dans une langue seconde. 5. Lorsqu’une personne parle, elle produit des phonèmes à une vitesse très rapide. Les erreurs de production sont des fenêtres sur la manière dont les phonèmes sont organisés dans notre appareil cognitif. Les psycholinguistes analysent ces erreurs pour comprendre les processus de production. 6. Certains troubles du langage, comme la dyslexie, impliquent des difficultés de traitement des phonèmes. La psycholinguistique joue un rôle dans l’étude de ces troubles en identifiant les problèmes spécifiques liés au traitement des phonèmes et en développant des stratégies pour aider les personnes à surmonter ces obstacles. 2. Morphologie : Niveau des mots et des morphèmes = Forme sonore caractéristique et qui porte une signification = Unité à double face (son/ sens). Ex: le son /chat/ et le concept d’un animal mignon qui miaule. Unité de la première articulation selon André martinet. On ne peut pas descendre plus bas, sinon on tombe sur un phonème qui n’a aucun sens. ✴ Quel est le lien entre la forme sonore et la signification d’un morphème ou d’un mot ? < Signe linguistique (Fernand de Saussure) La signification et la forme sont associées par un lien arbitraire (il n’y a aucune raison d’appeler un chat un « chat ».) Le lie est arbitraire et conventionnel. À l’intérieur d’une population donnée, on doit être d’accord. Dans chaque langue, on trouve un vocabulaire propre. La nature arbitraire et conventionnelle des relations entre les sons et leur signification associée aura deux conséquences importantes : a) Cela fourni la liberté de constituer, dans une langue donnée, un répertoire de signes suffisamment riche pour désigner de très nombreux concepts. 7 Psycholinguistique PSYC-E-102 b) Les locuteurs doivent mémoriser les associations conventionnelles propres à la langue qu’ils utilisent. Ces associations sont stockées dans une structure cognitive qu’on peut s’imaginer comme un dictionnaire mental et qu’on appelle en psycholinguistique le lexique mental (fait partie de notre MLT). ✴ Est-ce que le mot et le morphème sont la même chose ? —>Non, pas tout à fait. On a défini un morphème comme la plus petite unité qui a une forme particulière et une signification, et même si parfois un mot correspond à un morphème (par exemple chat), parfois, un mot peut être composé de plusieurs morphèmes. Exemple : Le mot antibiotique qui désigne un médicament qui tue les bactéries. Ce mot est composé de trois morphèmes : anti- (qui signifie une opposition), -bio- (qui vient du latin et signifie la vie) et -tique (qui nous signale une caractéristique). ✴ Différents types de morphème et leur rôle dans le système du langage. a) il existe différents types de morphèmes avec des fonctions différentes. b) La morphologie est à la base d’une créativité qui permet aux humains d’adapter le vocabulaire à de nouvelles réalités. La morphologie est à la base d’une créativité qui permet aux humains le vocabulaire à des nouvelles réalités (exemple : déconfinement). —> (Dé/Ré)Confinement Certains morphèmes correspondent à des concepts (par exemple, les objets: « table »; les caractéristiques : « rouge » ; les actions « ouvrir ») alors que d’autres correspondent à des « marques » (affixes) qu’on va fixer avant (préfixes) ou après (suffixes) le morphème de base (radical ou racine). Fonctions des affixes : Modifier ou nuancer la signification du morphème de base. Changer la catégorie grammaticale des morphèmes. Adapter le mot au contexte de la phrase = morphèmes exionnels. Morphologie dérivationnelle = les processus de mots en ajoutant ou en enlevant des affixes. Ils constituent une source de productivité/créativité —> enrichir le vocabulaire. 8 fl Psycholinguistique PSYC-E-102 ✴ Et la psycholinguistique ? Quel rapport avec la morphologie ? — Intérêt pour les mots : représentation et reconnaissance de mots — L’acquisition des règles morphologiques (cheval—chevaux) Il existe un phénomène chez les enfants : ils vont intégrer la règle « cheval-chevaux » et vont dire ces mots correctement; mais à l’âge de 3 ans ils vont appliquer cette règle sur tous les autres mots et faire des erreurs. — Problème de la morphologie dans les troubles du langage. 3. Syntaxe et sémantique : Niveau des phrases = Unité plus large qui porte une signification plus complexe que les mots. Pour construire des phrases, on ne peut pas assembler les mots n’importe comment. On construit des phrases en suivant les règles de syntaxe. Il s’agit d’un ensemble de règles tacites, implicites, partagées par les locuteurs d’une langue. On les apprend quand on est enfant en étant immergé dans le bain linguistique. La façon avec laquelle les mots sont agencés dans une phrase a une conséquence directe sur la signification qui sera communiquée, la sémantique de la phrase. —> la seule différence formelle entre ces deux phrases est l’ordre des mots dans la phrase mais qui change la signification. ✴ La syntaxe et la créativité du langage L’existence de règles syntaxiques qui permettent, à partir d’un nombre limité de mots, de construire des phrases adaptées très précisément à ce qu’on souhaite communiquer, est une source très importante de la puissance expressive et de la créativité du langage. ✴ Et la psycholinguistique ? Quel rapport avec la syntaxe ? — Processus cognitifs sur lesquels reposent les règles syntaxiques. 9 Psycholinguistique PSYC-E-102 — Acquisition de la syntaxe : Complexité des règles vs Efficacité de l’acquisition dans les 1ères années de vue —> Questionnement sur l’innée et l’acquis. — Troubles de syntaxe chez certains patients avec des lésions cérébrales. — Interactions des traitements syntaxiques et d’autres processus cognitifs. 4. Pragmatique : Niveau du discours et des textes On s’intéresse aux choses qui dépassent une phrase. Enchainement de phrases, textes, discours… ou une phrase dans le contexte d’une situation. Pragmatique = Étude de comment le langage dépend du contexte et de la situation de communication pour comprendre le sens des énoncés. ✴ Comment le contexte peut-il influencer la signification d’une phrase ? - Contexte physique, ex : « Il fait froid » = Description météo ou demande de fermer la fenêtre ? - Contexte social, ex : parler avec roi de la Belgique ≠ avec ami. - Contexte cognitif2, ex : proposer un café en cas de fatigue, un extra-terrestre ne le comprendrait pas. ✴ Et la psycholinguistique ? Quel rapport avec le discours, le texte et la pragmatique ? – Comment les personnes comprennent les choses qui ne sont pas explicitement exprimées ? – Comment on déduit des intentions communicatives ? – Comment ces compétences pragmatiques se développent ? – Pourquoi dans certaines conditions, les aspects pragmatiques sont difficiles ? – Comment on construit la compréhension du discours, du texte ? – Méta compréhension ? (la capacité d’évaluer sa propre compréhension (basée sur le sentiment de comprendre ou non), et d’agir là-dessus.) 2 Englobe toutes les connaissances, les expériences passées et les attentes mutuelles que les locuteurs partagent et qui influencent la manière dont ils interprètent les énoncés. 10 Psycholinguistique PSYC-E-102 SECTION 4 — CONCLUSION Caractéristiques partagées : chaque mangue et composée des unités de neveux différentes. 11

Use Quizgecko on...
Browser
Browser