Ressources, Tensions et Gestion PDF

Des ressources majeures sous pression : tension, gestion «Whisky is for drinking, water is for fighting over» disait Mark TWAIN. L'auteur américain était un visionnaire, puisque dans un contexte de monde fini, de jour du dépassement de plus en plus précoce (https://www.wwf.fr/jour-du-depassement),...

Des ressources majeures sous pression : tension, gestion «Whisky is for drinking, water is for fighting over» disait Mark TWAIN. L'auteur américain était un visionnaire, puisque dans un contexte de monde fini, de jour du dépassement de plus en plus précoce (https://www.wwf.fr/jour-du-depassement), la question de la gestion des ressources se pose avec de plus en plus d'acuité, de même que celle des rivalités pour leur possession, que ce soit sur des objets géographiques «secondaires» comme l'énergie, ou bien vitaux comme l'eau... Problématique : Comment l'humanité gère-t-elle ses ressources aujourd'hui? A quels risques géopolitiques cela peut-il conduire si on ne place pas de la transition au cœur de nos vies? Il est pertinent de se poser ces questions en envisageant le cas de l'eau, ressource vitale, puis de l'énergie, et en se demandant comment elles sont gérées aujourd'hui, puis, à quel point, si on ne fait rien, ces ressources sont sources de conflits. I. Accéder à des ressources est un enjeu fondamental. 1. l'Eau, une ressource vitale... Car on en a besoin pour vivre : boire/manger (pèche), en bonne santé (qualité de l’eau,hygiène) o L’accès à l’eau potable signifie 25litres/ personne / jour à moins de 200m du domicile. o ≠ eau courante: au domicile. o ≠ eau améliorée: non partagée avec des animaux et protégée de leurs déjections. Car la plupart des activités économiques en dépendent : o agriculture, pêche et aquaculture o Industrie (20% de la consommation) o tourisme, commerce (90% des échanges de marchandise se font par voie maritime) Les besoins croissants mais inégaux : prélèvements d’eau x3 depuis 1950. En effet : démographie, Croissance économique, niveaux de vie / consommation, hausse des besoins alimentaires / transition alimentaire... 2. … Mais est inégalement répartie... Elle est inégalement répartie dans le temps et dans l'espace : − Périodes de réchauffement ou de refroidissement de la planète, mutation des climats (cf : Sahara autrefois une jungle). − Ressource plus rare que l'or à l'échelle cosmique. − Saisonnalité du cycle de l'eau selon les latitudes. − Naturellement, tous les pays n’ont pas accès à l’eau douce. Milieux les mieux dotés : polaires et équatoriaux. Mais aussi certains reliefs (Cordillère des Andes, Himalaya) et bassins fluviaux (Gange) Et tous n’ont pas accès à la mer et aux océans : Etats enclavés. Leur accès dépend aussi de leur développement, surtout pour l’eau potable lien. o Inégalités à l’échelle mondiale Pays riches souvent bien dotés et avec des capacités techniques (retraitement, dessalement) Pays pauvres parfois bien dotés (régions équatoriales) mais ont du mal à exploiter la ressource : 90% des eaux usées dans les PED ne sont pas traitées et polluent les nappes phréatiques. Ils sont aussi moins bien intégrés à la mondialisation. + DOSSIER pp 54-55 - À l’échelle locale : l’accès à l’eau dépend du niveau socio-économique. Les bidonvilles des pays du Sud ne sont pas dans la même situation que les quartiers riches. … tout comme l'énergie La consommation d'énergie est variable et inégalement répartie sur terre, pour les mêmes raisons que l'eau : la quantité d'énergie varie dans le temps et l'espace selon les usages des sociétés, leur avancée technologique, leurs besoins, leur maîtrise de leur propre territoire. Ainsi, en géohistoire, on peut rappeler que la Grande Bretagne est devenue la 1° puissance mondiale au XIX°s en maîtrisant son charbon dans le cadre d'un âge industriel s'appuyant sur l'énergie vapeur (eau + charbon). Les Etats Unis ont ensuite pris la succession du leadership mondial par la conquête et la maîtrise de leur territoire, riches en ressources, à la fin du XIX°s au moment de la conquête de l'Ouest; ils en ont fait un élément constitutif de leur mode de vie, en érigeant le confort en valeur absolue On peut signaler que le fait de détenir des ressources donne du pouvoir géopolitique aux pays dotés, sur les pays consommateurs (OPEP 1974 & 1979 ; Russie envers les PECO chaque année au début de l'hiver) Le problème vient du fait que ces énergies sont dites fossiles, donc non renouvelables & particulièrement polluantes, dans leur extraction comme dans leur exploitation, & que dans un contexte de réchauffement climatique, ce paradigme n'est plus durable. II – Vers une gestion durable de l'eau & de l'énergie ? 1. Augmenter les ressources? Certaines ressources ne sont pas encore totalement exploitées, il s'agit notamment du pétrole et du gaz, que l'on peut trouver sous les mers ou dans des espaces déserts (Grand Nord, Antarctique). A ce jour leur exploitation coûterait cher et poserait les mêmes problèmes qu'au sol (pollutions CF marée noire Golfe Mexique ; pollution Alaska). De plus, des conventions internationales ont posé comme principe de ne pas exploiter certains espaces «patrimoine des générations futures). De nouvelles techniques permettraient d'exploiter des gisements connus mais pour l'instant délaissés) Néanmoins, leurs effets sur l'écosystème les rendent douteux. Certains pays comme le Canada ou les USA de D TRUMP les utilisent ; ailleurs les populations s'en méfient et doivent lutter contre des lobbies, c'est le cas de la France Pour l'eau, la question est « plus simple » : 2. Mieux gérer les ressources Idéalement, le mieux et le plus simple serait d'entrer en transition vers une phase de décroissance, telle que préconisée par le club de Rome en 1972 (voir historique du développement durable). Néanmoins, ni les Etats, ni les citoyens ne semblent prêts à durablement s'investir dans cette voie qui nécessite un changement radical de nos modes de vie. L'essor des énergies renouvelables commence à être marqué (DOCS 5 & 6 p 53) mais encore insuffisant, et surtout non exempt de conséquences écologiques (recyclage, exploitations de minerais rares dans des écosystèmes difficiles/fragiles) et géopolitiques (la Chine a le quasi monopole des panneaux solaires). Inversement, cela pourrait rebattre les cartes de la puissance en octroyant de l'énergie à ceux qui en ont peu ou pas actuellement : projet DESERTEC au Maroc : Le tout numérique est loin d'être écologique puisqu'en terme de consommation d'énergie, Internet se place comme étant le 6° consommateur mondial.... III – L'eau & l'énergie, des ressources belligènes 1. des microconflits, les conflits d'usage L'eau est particulièrement porteuse de conflits d'usage puisqu'elle est utilisée dans tous les aspects de notre vie. On trouve les mêmes problématiques avec les autres ressources. ACTEURS UTILISATION CONSEQUENCES EN CONFLIT AVEC 300 agriculteurs Culture de l'Alfafa Utilisation de 70 % des Population eaux du Colorado, californienne en destinées au marché manque d'eau asiatique  Utilisation de Pollution des cours Touristes, navajos pesticides et d'eau, salinisation des insecticides lacs Citadins Arrosent leur jardin Gapillage eau POTABLE Tourisme, navajos Industriels Variée Pollutions, gaspillage Agriculteurs, populations 2. des macroconflits, vers les guerres énergétiques Les guerres de l'eau ont déjà commencé, comme en témoigne « Quantum of Solace », un opus de James BOND, mais également des sources plus sérieuses : https://www.diploweb.com/Guerres-de-l-eau-inevitables.html https://www.diploweb.com/Guerres-de-l-eau-inevitables.html Quant aux guerres du pétrole, elles ont déjà eu lieu au XX°S avec la colonisation du Proche et du Moyen Orient par les britanniques, des pactes géopolitiques tels que celui du Quincy en 1945et l'incendie des puits de pétrole du Koweit en 1991. CONCLUSION : Mark TWAIN avait raison : toutes les ressources sont des motifs de conflit pour les sociétés humaines, et ce, depuis toujours et pour encore longtemps. Il est nécessaire que l'humanité entre dans une phase de transition pour changer son mode de vie global et prendre conscience qu'il n'y a pas de plan B, qu'il est nécessaire de partager la terre et ses ressources, et que les problématiques actuelles ne peuvent se résoudre qu'à l'échelle globale, au sein d'une gouvernance mondiale qui tienne compte des besoins des peuples et non seulement des actionnaires ou des politiques