Plan de la séance - Clarté et Bien-sance en Littérature Française - PDF
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Cégep du Vieux Montréal
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Ce document présente un plan de séance sur le thème du classicisme français, centré sur l'analyse de la Préface de Phèdre de Racine. Il explore les concepts clés comme l'antiquité, la bienséance, la maitrise de soi et la clarté dans la littérature classique.
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Plan de la séance I. Le classicisme| Le règne de Louis XIV Jean Racine et la Préface du Phèdre II. La rédaction| Le paragraphe complexe (suite) Qu’est-ce que le classicisme ? Le classicisme On ne peut comprendre le classicisme français sans comprendre le co...
Plan de la séance I. Le classicisme| Le règne de Louis XIV Jean Racine et la Préface du Phèdre II. La rédaction| Le paragraphe complexe (suite) Qu’est-ce que le classicisme ? Le classicisme On ne peut comprendre le classicisme français sans comprendre le contexte sociopolitique dans lequel il s’inscrit. Le classicisme est indissociablement lié au règne de Louis XIV. Louis XIV : sa jeunesse Louis XIV hérite du pouvoir en 1643. Il a 5 ans. Anne d’Autriche et le cardinal Mazarin veillent aux affaires du royaume. Des nobles se révoltent contre le pouvoir royal : c’est la Fronde des princes (1650-1653) L’affaiblissement de la noblesse La Fronde est vaincue. Mazarin fait surveiller étroitement la noblesse. → L’échec de la Fronde renforce le pouvoir royal qu’elle avait combattu Louis XIV : son règne 1661 Mort du cardinal Mazarin Louis XIV, âgé de 23 ans, assume la direction du royaume Abolition du poste de principal ministre d’état : Louis XIV entend gouverner seul (monarchisme absolu) Louis XIV : son règne Monarchisme absolu : Système de gouvernement où le souverain possède une puissance de droit divin et sans limites constitutionnelles. Le Roi comme représentant de Dieu sur Terre Aucun contre-pouvoir Le château de Versailles Louis XIV se prend de passion pour le lieu Dès 1661, il y amorce des travaux d’envergure Le château de Versailles 1ère fonction : Asservir Louis XIV garde ses ennemis près de lui Les nobles sont graduellement réduits au statut de courtisans Le château de Versailles 2e fonction : Éblouir Le faste du château matérialise le pouvoir royal Il s’agit d’une démonstration de puissance Louis XIV était surnommé le « Roi-Soleil » Le mécénat Mécène : Personne fortunée qui, par souci de favoriser le développement des arts, aide ceux qui les cultivent en leur procurant des moyens financiers. Les écrivains doivent en retour rendre compte de la grandeur du mécène. Louis XIV se sert des arts pour asseoir son prestige. Molière, Le Nôtre, La Fontaine, Racine bénéficieront tous d’une protection royale. « Une loi, une foi, un roi » 1685 Révocation de l’édit de Nantes L’édit de Nantes accordait la liberté de conscience et de culte aux protestants dans le royaume de France. « Une loi, une foi, un roi » Conséquences : Démographique : exil de masse Religieuse : montée de l’anticléricalisme Politique : critique de l’absolutisme Le classicisme 1661 1685 Louis XIV assume la Louis XIV révoque l’édit direction du royaume de Nantes Le classicisme fleurit durant une période de grande stabilité politique Jean Racine (1639- 1699) Appartenance à la moyenne bourgeoisie Orphelin, il est admis aux Petites Écoles de Port-Royal → Apprentissage du grec, étude de la Bible et des grandes œuvres gréco- romaines → Éducation empreinte d’un certain pessimisme chrétien Jean Racine (1639- 1699) En 1659, rupture avec l’éthique austère des solitaires de Port-Royal De 1664 à 1677, Racine écrit dix pièces : neuf tragédies et une comédie. 1677 : Représentation du Phèdre Et puis, le silence… Atelier 6 : La « Préface » de Phèdre (Phèdre, p. 175-177) Le classicisme en quatre principes I. L’antiquité II. La bienséance III. La maîtrise de soi IV. La clarté 1er principe : l’Antiquité Les auteurs classiques s’emploient à imiter les littératures antiques, qu’ils considèrent comme des modèles. Genres antiques privilégiés : la comédie, la tragédie Thèmes, récits et personnages issus de la mythologie gréco- romaine Application des règles édictées par les Anciens 1er principe : l’Antiquité « [le caractère de Phèdre] a toutes les qualités qu’Aristote demande dans le héros de tragédie » (Racine, « Préface » de Phèdre, p. 175) « Je rapporte ces autorités [Euripide, Virgile], parce que je me suis très scrupuleusement attaché à suivre la fable. J’ai même suivi l’histoire de Thésée, telle qu’elle est dans Plutarque. » (Racine, « Préface » de Phèdre, p. 176) 2e principe : la bienséance La bienséance est le respect des conventions esthétiques, sociales et morales admises par le public. Les personnages sur scène doivent respecter le décorum en vigueur à la cour. Tout ce qui peut choquer le bon goût est proscrit de la scène : nudité, scènes de violence, propos grossiers, etc. 2e principe : la bienséance « la calomnie avait quelque chose de trop bas et de trop noir pour la mettre dans la bouche d’une princesse » (Racine, « Préface » de Phèdre, p. 175) 3e principe : la maîtrise de soi À travers leurs œuvres, les auteurs classiques cherchent à enseigner la maîtrise de soi. L’amour est perçue comme une passion dangereuse et destructrice. C’est en représentant les désordres du vice que les auteurs classiques veulent inciter à la vertu. 3e principe : la maîtrise de soi « les faiblesses de l’amour y passent pour de vraies faiblesses ; les passions n’y sont présentées aux yeux que pour montrer tout le désordre dont elles sont causes ; et le vice y est peint partout avec des couleurs qui en font connaître et haïr la difformité. » (Racine, « Préface » de Phèdre, p. 176-177) 4e principe : la clarté Le style classique se veut un style limpide. Condamnation du superflu : qualité > quantité Principe lié au rationalisme naissant : penser rationnellement, pour les classiques, c’est penser clairement La dissertation littéraire Les preuves : les présenter, les choisir Les explications Le paragraphe complexe Sujet de dissertation Idée principale Idée secondaire (I) Idée secondaire (II) Preuve (citation) Preuve (citation) Explication (analyse) Explication (analyse) La présentation des preuves Chacune de vos preuves doit être introduite par une ou deux phrases de présentation. Éléments à relever : o Identifier l’énonciateur : Qui parle ? (Un personnage ? Le narrateur ?) o Identifier le récepteur (s’il s’agit d’un dialogue) : À qui ? o Identifier le contexte : Que se passe-t-il ? → La citation doit pouvoir être comprise sans qu’il soit nécessaire au lecteur d’avoir le texte analysé à sa disposition. La présentation des preuves Ex : Après avoir déclaré son amour pour Hyppolite à Œnone, Phèdre affirme : « Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire / et dérober au jour une flamme si noire » (v. 309-310). Ex : Tout juste avant d’avouer son amour à Œnone, Phèdre se rappelle la malédiction qui pèse sur sa lignée : « Ô haine de Vénus ! Ô fatale colère ! Dans quels égarements l’amour jeta ma mère ! […] Puisque Vénus le veut, de ce déplorable / Je péris la dernière et la plus misérable » (v. 249-258). → Dans vos citations, ne retenez que l’essentiel. Lorsque vous omettez une partie du texte, utilisez […] pour indiquer l’omission. Ex : En décrivant son amour coupable à Œnone, Phèdre parle de ses « veines » (v. 305), d’une « blessure » (v. 304) qui a « saigné » (v. 304). → Lorsque vous citez un mot ou plusieurs mots isolés, vous devez le faire dans une phrase qui est grammaticalement correcte. Il n’est pas nécessaire d’utiliser des formules comme « c’est ce qu’on voit dans cet extrait… » ou « comme le prouve l’extrait suivant… » Les « : » suffisent à identifier un rapport de conséquence ou d’exemple, ils marquent déjà Le choix des preuves Chaque preuve choisie doit être riche de sens. Ne choisissez jamais des figures de style simplement parce que ce sont des figures de style. Exemple à ne pas suivre : Ce passage contient une répétition du mot « où » : « Un jour viendra où tout sera changé dans ma vie, où je ferai du bien aux autres ; un jour où l’on m’aimera. » → Cette répétition est insignifiante : elle n’appelle aucun commentaire ou analyse. Le choix des preuves Les preuves doivent nécessiter un certain travail d’interprétation ou d’analyse. Ne choisissez jamais des preuves dont le sens est évident : vous n’aurez alors rien à dire dans votre explication. Exemple à ne pas suivre : Dans la dernière strophe de son poème, du Bellay dit avoir fait « un malheureux voyage » (v. 14). → la preuve ici mène à un cul-de-sac parce qu’elle n’exige aucune analyse : son sens est évident. Exemple à suivre : Dans la dernière strophe de son poème, du Bellay introduit une métaphore pour illustrer sa déception : « le marinier souvent, pour tout trésor, / Rapporte des harengs en lieu de lingots d’or » (v. 12-13). L’explication des preuves L’explication est la partie la plus importante de l’analyse littéraire. Elle doit être plus longue que les autres parties du paragraphe. (≈ 2-3 phrases) → Il ne faut jamais que la citation (ou la preuve) soit plus longue que l’explication qui l’élucide. Il ne suffit pas d’affirmer que la preuve prouve l’idée ; vous devez montrer comment. Exemple à ne pas suivre : « ce passage montre que du Bellay critique le courant humaniste. » Évitez de simplement reformuler la preuve dans vos mots : il faut rendre explicite ce qui est implicite, révéler le sous-texte, ce qui est sous-entendu. L’explication des preuves Ex : Après avoir déclaré son amour pour Hyppolite à Œnone, Phèdre affirme : « Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire / et dérober au jour une flamme si noire » (v. 309-310). Ici, l’oxymore « flamme si noire » souligne le côté sombre, coupable, de l’amour qu’éprouve Phèdre pour son beau-fils. De plus, l’image de la flamme renvoie au caractère destructeur de l’amour : Phèdre est consumée par sa passion. → Éviter les redondances et les tautologies (« l’oxymore flamme noire montre que sa flamme est noire ») → Varier votre vocabulaire ; servez-vous de synonymes (« passion » / « sentiment » / « amour », « Hyppolite » / « beau-fils ») → Utiliser des marqueurs de relation : « de plus », « ainsi », « donc », « en effet », « d’ailleurs », « en revanche », « au contraire », etc. L’explication des preuves Suggestion : commencez par repérer les mots, figures de style et champs lexicaux qui vous paraissent importants (c’est-à-dire, en lien avec le sujet de la dissertation) et dont vous vous sentez capables de proposer une explication. I. Repérez vos deux preuves. II. Interprétez vos deux preuves (explication). III. Dégagez une idée de chacune de vos explications (idées secondaires). IV. Trouvez une idée principale qui englobe vos deux idées secondaires et qui les relie au sujet de la dissertation. Atelier 7 : Rédaction d’un paragraphe complexe Nicolas Boileau, Art poétique, Chant I