La (Re)Découverte de la Mésopotamie - PDF

Summary

Ce document explore la redécouverte de l'histoire de la Mésopotamie, en se basant sur les fouilles archéologiques et l'étude des textes et monuments. L'analyse met l'accent sur la conception mésopotamienne du temps, avec son système sexagésimal, et l'importance des archives et des 'musées' historiques de l'époque.

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COMMENT CONNAÎT-ON L'HISTOIRE DE LA MÉSOPOTAMIE? La conception du temps en Mésopotamie et la méthode archéologique L'histoire de la Mésopotamie a été redécouverte grâce aux fouilles archéologiques combinées à l'étude des textes et des monuments retrouvés. On a ainsi pu comprendre comment les Mésopo...

COMMENT CONNAÎT-ON L'HISTOIRE DE LA MÉSOPOTAMIE? La conception du temps en Mésopotamie et la méthode archéologique L'histoire de la Mésopotamie a été redécouverte grâce aux fouilles archéologiques combinées à l'étude des textes et des monuments retrouvés. On a ainsi pu comprendre comment les Mésopotamiens concevaient le temps et l'histoire. L'apport des fouilles Outre l'étude des textes cunéiformes, plusieurs méthodes mises en place sur le terrain ont permis de bien connaître l'histoire de la Mésopotamie. Les fouilles archéologiques ont permis de dresser des stratigraphies de référence, en repérant les couches d'occupation dans le temps superposées les unes aux autres. L'étude du matériel ainsi mis au jour et la confrontation avec les autres sites font ressortir des objets récurrents qui peuvent servir de référence pour la datation, combinés à des vestiges pouvant être datés par des méthodes modernes telles que celle du carbone 14, la dendrochronologie ou la thermoluminescence. La conception mésopotamienne du temps Les anciens Mésopotamiens nous ont légué leur système sexagésimal qui fait que nous décomposons le temps en vingt-quatre heures de soixante minutes de soixante secondes, avec douze mois de trente jours par an. En revanche, nous ne comptons plus le temps comme eux de manière locale, soit par royaume, en reprenant le compte à chaque nouveau règne. Les textes mésopotamiens indiquent ainsi le numéro de l'année de règne du roi en question et le nom qui lui est donné suivant l'événement retenu comme le plus important de l'année. Par exemple l'an 7 du règne de Hammurabi de Babylone est appelé « année où Hammurabi, le roi, conquit Uruk et Isin ». Il s'agit alors d'établir des correspondances entre les différents règnes grâce aux indices connus, notamment les affrontements ou les alliances entre rois. Par ailleurs, les Mésopotamiens ont livré des listes dynas- tiques récapitulant plusieurs siècles d'histoire, souvent pour mieux légitimer la dynastie les ayant commandées. Depuis le 3e millénaire, des chroniques royales Les premiers historiens? et d'autres textes récapitulaient des successions historiques, mais la datation des Premières bibliothèques et archives, règnes mésopotamiens aux 3e et 2e millénaires reste discutée. premiers « musées )) Berceau de la première écriture connue, l'an- La question de la permanence et du cycle, temps linéaire et circulaire cienne Mésopotamie voit fleurir, au fil des Les savants mésopotamiens qui recopient les textes ancestraux, de même que les pouvoirs successifs, des écoles de scribes, des souverains dans leurs inscriptions officielles, revendiquent leur lien direct, et non archives et des bibliothèques, ce qui donne lieu pas rompu, avec le passé, ce qui peut laisser penser à une certaine permanence à la mise par écrit des textes les plus divers mais dans la société mésopotamienne. Toutefois, si les scribes et les rois sont ou se aussi à la copie fidèle des inscriptions anciennes présentent comme les garants de la pérennité des traditions, l'histoire mésopota- (qui ne sont parfois plus très bien comprises du mienne connaît plusieurs ruptures brutales ou progressives. Tout étant résolu par scribe lui-même !). Au 1er millénaire avant J-C., les dieux, les Mésopotamiens pensent le passé devant eux et le présent derrière. des rassemblements d'antiquités font même À côté du temps linéaire de la succession des règnes, ils conçoivent un temps cir- figure de premiers musées, comme dans le palais culaire, suivant l'idée que l'histoire revient par cycles, cette régularité cyclique de Babylone ou dans le secteur sacré d'Ur. étant régie par l'ordre divin et cosmique. 36 LA MÉSOPOTAMIE AU LOUVRE Page 34 Le prince Gudea de Lagash (détail), Tello, vers 2120 avant J.-C., diorite, H. 70,5, L. 22,4 cm, musée du Louvre, AO 29155. ; Les fouilles de Tello, vers 1931-1932, musée du Louvre, archives. C'est en creusant le sol que l'on retrouve par strates les différentes phases d'occupation d'un site, d'autant plus bas qu'il a été occupé longtemps, comme ici le site de Tello, occupé pendant au moins cinq mille ans de l'époque d'Obeid à l'époque parthe. ~ Prisme portant la liste chronologique des rois de Larsa, vers 2000-1700 avant J.-C., argile, H. 29,5, L. 10, ép. 10 cm, musée du Louvre, AO 7025. V Tablette portant la liste des quarante-trois noms d'années de règne de Hammurabi, vers 1792-1750 avant J.-C., argile, H. 12,7, L. 6, ép. 2,6 cm, musée du Louvre, AO 7664. Chaque année reçoit un nom commémorant l'événement considéré comme le plus important de l'année écoulée. Compléter avec le chapitre « Le temps retrouvé.... » extrait de Margueron, J.-C. 2003. Les Mésopotamiens.

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