Psychologie Sociale: Histoire et Fondateurs

Les premières années de la psychologie sociale

• La psychologie sociale est apparue en Allemagne avec Wilhelm Wundt, un philosophe, physicien et physiologiste qui s’est intéressé à la perception et aux phénomènes psychiques en contrôlant des variables.

• La psychologie sociale a été moins développée en France en raison de son focus initial sur la psychopathologie et l'hypnose (Charcot) et sur la psychologie individuelle.

• Durkheim, un sociologue, a critiqué la psychologie sociale, la qualifiant de discipline floue et dénuée de valeur scientifique.

Les pères fondateurs de la psychologie sociale

• Gabriel Tarde : il a écrit Lois de l'imitation et s'est inspiré de Taine en affirmant qu'un groupe d'individus peut se transformer en foule et se soumettre à l'hypnose et la suggestion. Il a aussi développé des théories privilégiant l'individu et définissant la foule comme une collection d'individus s'imitants.

• Taine : a publié Les origines de la France Contemporaine, un ouvrage controversé qui dépeint les foules comme des entités déchaînées et dangereuses.

• Gustave Le Bon : a écrit La psychologie des foules, qui stipule que la foule possède des caractères distincts de ceux des individus qui la composent et qu'elle est susceptible de se montrer impulsive, mobile et irritable.

Le développement de la psychologie sociale aux États-Unis

• Ross : a identifié le besoin d'une discipline se situant entre la sociologie et la psychologie, mettant l'accent sur l'étude de groupes de 30 personnes en utilisant les méthodes de la psychologie sociale.

• L'influence de Baldwin et Cooley sur Ross est notable : Baldwin souligne l'importance de l'imitation dans le développement des fonctions psychiques chez les enfants, tandis que Cooley introduit le concept de «soi» comme étant le résultat d'un effet miroir, où les individus s'attribuent des caractéristiques en fonction de la perception des autres.

• Dougall : a écrit Introduction à la psychologie sociale et a travaillé sur l'instinct grégaire, le besoin inhérent à l'être humain de vivre en groupe.

Expériences précoces en psychologie sociale

• Triplett : s’est penché sur la facilitation sociale, l'idée que les performances individuelles sont supérieures en présence d'autres personnes. Il a observé que des enfants enroulant des fils de pêche sur des moulinets travaillaient plus vite lorsqu'ils étaient en présence d'autres enfants faisant la même tâche.

La psychologie sociale après la Seconde Guerre mondiale : Unification et développement

• Lagache : a joué un rôle crucial dans l'unification et la professionnalisation de la psychologie, créant la première licence de psychologie et la distinguant de la philosophie et de la médecine.

• La psychologie clinique a joué un rôle majeur dans la période d'après-guerre, suivie ensuite par la psychologie sociale. Cette dernière s'est attachée à étudier les interactions entre individus au sein de groupes et de la société, en essayant de combiner la psychologie et la sociologie.

Les deux orientations majeures en psychologie sociale

• Orientation centrée sur l'individu (inspirée de Tarde) : cette perspective analyse la société à travers le prisme des individus, en étudiant les interactions et les processus intra-individuels.

• Orientation articulée aux sciences humaines et sociales (inspirée de Durkheim) : cette orientation s'intéresse aux effets collectifs, aux systèmes socioculturels et aux dynamiques groupales, en examinant comment ces facteurs influencent le comportement individuel.

Moscovici : Un pont entre les deux orientations

• Moscovici a tenté de réconcilier ces deux perspectives, arguant que les dynamiques sociales sont indissociables des dynamiques individuelles. Il a souligné que l'individu est toujours pris au sein d'un réseau social et que la société est le produit d'une multitude d'individus.

L'évolution des recherches sur les foules

• Mac Dougall (1920) : voit les foules comme des entités exprimant des émotions primaires, rejoignant la vision négative de Le Bon.

• Festinger (1950) : introduit le concept de désindividuation, argumentant que l'anonymat dans une foule affaiblit le sentiment de responsabilité personnelle et conduit à des comportements irrationnels.

• Reicher (1990) : propose une vision plus nuancée des foules, en soutenant que les individus agissent de manière similaire en raison de leur appartenance à un même groupe et à ses normes (partage d'une identité commune). Il souligne que certaines foules sont pacifiques alors que d'autres sont conflictuelles, et que l'action coopérative peut être engendrée dans un contexte favorable.

Méthodes de la psychologie sociale

• La méthode expérimentale : a été mise au point par Claude Bernard en 1848 et appliquée par Semmelweis pour étudier la fièvre puerpérale.

• La méthode expérimentale se base sur la manipulation d'une variable indépendante et l'observation de ses effets sur une variable dépendante. Elle est utilisée pour établir des liens de cause à effet entre des phénomènes.

• Le questionnaire : permet de quantifier les données et de collecter des informations objectives et subjectives sur un groupe d'individus. Il est crucial d'utiliser un nombre suffisant de questions (20 à 30) pour maximiser la fiabilité et la précision des résultats.

• L'entretien : un outil de recherche qualitative qui vise à recueillir des informations détaillées sur les expériences, les opinions et les perceptions des individus.

• L'observation : une méthode descriptive qui consiste à observer et à analyser les comportements d'individus ou de groupes. Elle est utilisée pour comprendre et décrire des comportements et des phénomènes complexes dans un environnement naturel.

Ce quiz explore les origines de la psychologie sociale, en se concentrant sur les contributions de Wilhelm Wundt, Gabriel Tarde et Émile Durkheim. Il examine comment cette discipline a évolué en Allemagne et la manière dont elle a été perçue en France. Testez vos connaissances sur les concepts et théories clés présentés par ces pionniers.