Méthodes de terrain : Observation et entretiens - Cours 2

La relation entre l'enquêteur et l'enquêté doit être directe, sans intermédiaire. Les premiers questionnaires standardisés (questions prédéfinies, posées systématiquement) ont été créés pour formaliser cette relation.

Au début du XXe siècle, un fossé séparait l'anthropologie et la sociologie, chaque discipline étudiant des objets distincts.

L'anthropologie examinait les « hommes primitifs » et les sociétés « archaïques » ou traditionnelles, tandis que la sociologie se concentrait sur l'« homme civilisé » et la société « moderne ».

La sociologie étudiait l'« homme civilisé » et la société « moderne ».

Les anthropologues étudiaient l'altérité (l'autre) dans un espace et un temps différents, mais utilisaient leurs propres catégories de compréhension (ethnocentrisme).

Au fil du XXe siècle, la distinction entre l'anthropologie et la sociologie s'est atténuée.

Le travail de Claude Lévi-Strauss (France) et de l'École d'Anthropologie de Manchester (Angleterre) ont contribué à l'atténuation de la frontière entre l'anthropologie et la sociologie.

Frédéric Le Play (1806-1882), philanthrope et ingénieur, a développé l'enquête sociale comme outil de recherche pour étudier les conditions de vie des ouvriers et lutter contre la pauvreté.

Les méthodes de terrain trouvent leurs origines dans l'anthropologie au début du XXe siècle, grâce à Bronislaw Malinowski. Il a développé la notion d'« observation participante », une méthode d'étude approfondie des cultures et des sociétés sur le terrain.

Les objectifs des méthodes de terrain sont de comprendre les sociétés et les cultures dans leur contexte propre. C'est-à-dire, en analysant la manière dont les acteurs et les actrices vivent, interagissent et donnent du sens à leur environnement.

Malinowski a révolutionné l'anthropologie en remplaçant l'étude en chambre par une immersion longue et profonde dans la culture étudiée. Au lieu de s'appuyer sur des récits de voyageurs ou des questionnaires superficiels, il a privilégié une observation directe et une participation active à la vie des populations.

Malinowski a mis l'accent sur la nécessité d'apprendre la langue locale et de vivre au milieu des populations étudiées pendant une période prolongée. Cette immersion lui a permis d'observer les comportements et les croyances dans leur contexte et comprendre leur signification pour les acteurs et les actrices.

Le travail de terrain permet de générer des données empiriques, c'est-à-dire des informations collectées directement sur le terrain, qui permettent de tester des hypothèses et de construire des théories. Les méthodes de terrain se caractérisent par une approche inductive, c'est-à-dire qu'elles partent de l'observation pour élaborer des conclusions.

L'enquête de terrain se compose de trois étapes principales: la préparation, la collecte de données et l'analyse des données. La préparation comprend la définition de l'objet d'étude, la conception de la recherche et la définition des méthodes de collecte de données. La collecte de données implique l'observation participante, les entretiens et les enquêtes. L'analyse des données consiste à organiser, à interpréter et à synthétiser les informations recueillies.

L'observation participante permet d'observer les comportements, les coutumes, les rituels et les relations sociales des participants. En s'immergeant dans la vie quotidienne, les chercheurs peuvent comprendre les normes et les valeurs qui régissent le fonctionnement de la société étudiée.

Les entretiens sont un outil essentiel pour recueillir des informations qualitatives. Les chercheurs peuvent choisir des entretiens semi-directifs, en utilisant un guide d'entretien, ou des entretiens non directifs, en laissant davantage de liberté au participant pour s'exprimer. Les entretiens permettent de mieux comprendre les perceptions, les opinions et les expériences des participants.

C’est une observation participant où le chercheur s’intègre à un groupe social pour mieux comprendre ses réalités.

L'approche de Le Play consistait à observer, analyser et décrire la vie des familles ouvrières en étudiant leurs conditions de travail, leur logement, leur quotidien et leurs valeurs.

Le Play a mis en évidence l’importance de l’observation directe et prolongée pour comprendre les réalités sociales.

Le Play a observé la vie quotidienne des familles ouvrières, en étudier leurs conditions de travail, leur vie familiale et leurs valeurs.

Des sociologues américains ont adopté et adapté la méthode d’enquête de terrain utilisée par les anthropologues, en l’appliquant à des milieux sociaux plus proches d’eux.

L'enquête de terrain en sociologie repose sur l'immersion du chercheur dans le milieu social qu'il étudie, en interagissant directement avec les personnes et le contexte.

L'enquête de terrain est une méthode qualitative qui contraste avec les enquêtes quantitatives dominantes en sociologie, qui se focalisent sur la collecte de données chiffrées.

L'enquête de terrain permet d'approfondir la compréhension des phénomènes sociaux en s'imprégnant de la vie quotidienne des individus et des interactions sociales.

Un courant de pensée qui s'intéresse à la manière dont les individus interagissent entre eux et construisent leur réalité sociale.

Une méthode d'enquête sociologique qui consiste à recueillir des données en observant et en participant directement à la vie quotidienne des individus étudiés.

Une manière d'aborder la recherche sociale en se concentrant sur les actions des individus dans leur contexte.

Le courant pragmatiste s'inspire de la pensée de George Herbert Mead, un philosophe américain qui a développé une théorie de l'interaction sociale.

L'observation participante est souvent utilisée pour étudier des groupes sociaux marginalisés ou des phénomènes sociaux complexes.

L'observation participante permet d'accéder à des informations et des perspectives que l'on ne pourrait pas obtenir avec des méthodes d'enquête traditionnelles.

L'observation participante peut être utilisée dans divers domaines de recherche, comme la sociologie, l'anthropologie, la psychologie et l'éducation.

Philosophe français connu pour ses travaux sur les sociabilités urbaines, influencé par l'interactionnisme de Goffman et connu pour son livre "Espace public, monde sensible"

L'étude des comportements et des interactions dans les milieux urbains, en particulier dans les espaces publics comme les cafés.

L'accord tacite et non-verbal qui se crée entre les personnes dans les espaces publics pour des interactions fluides et harmonieuses.

Une approche de la recherche sociale qui consiste à observer et à participer aux interactions quotidiennes sur le terrain, en privilégiant les observations directes et les conversations.

Un processus de recherche qui implique la définition de l'objet d'étude en fonction des observations et des entretiens menés sur le terrain.

L'enquête de terrain est unique et nécessite une adaptabilité constante, une créativité pour résoudre les problèmes et une capacité à s'adapter aux opportunités et aux aléas.

Un anthropologue britannique renommé pour ses travaux sur le post-colonialisme et ses recherches sur l'industrie minière en Zambie ; il a utilisé ses expériences personnelles pour enrichir sa recherche.

L'utilisation des propres expériences et connaissances personnelles pour enrichir une recherche académique.

Choisir un terrain d'enquête où il y a des sujets intéressants à explorer, mais qui ne soit pas trop familier pour favoriser l'originalité.

Trouver des personnes clés qui peuvent fournir des informations importantes et donner accès à d'autres personnes.

Le biais de sélecMon se produit lorsque l'échantillon d'enquêté·es n'est pas représentatif de la populaMon totale étudiée.

Le biais lié à la relaMon enquêteur·rice/enquêté·e se produit lorsque l'enquêteur·rice influence les réponses des enquêté·es, consciemment ou inconsciemment.

L'encliquage se produit lorsque l'enquêteur·rice se laisse influencer par les opinions et les idées des enquêté·es, au point de perdre sa neutralité.

S'adapter à la situation et au monde des enquêté·es en utilisant des marqueurs sociaux pour s'identifier.

Trouver un équilibre entre la « mi-imitaOon » et la fi- délité à sa propre identité.

La présentaMon de soi, lors de l'entrée sur le terrain, est importante car elle produit des effets sur les enquêté·es qui vont s'appuyer sur des marqueurs sociaux pour identifier l'enquêteur. Cette idenOficaOon est le moteur de l'enquête.