Examen Mycologique en Dermatologie

Examen Mycologique en Dermatologie

• Le diagnostic dermatologique peut être complexe, plusieurs affections cutanées présentant un aspect similaire nécessitant des traitements distincts.

• L'examen mycologique répond à deux questions clés:

  • Les lésions sont-elles d'origine fongique?
  • Si oui, quel type de champignon est en cause: dermatophyte, levure ou moisissure?

• L'identification précise du champignon responsable permet une meilleure approche thérapeutique et préventive.

• Le choix du traitement antifongique dépend de l'agent fongique en cause, certains médicaments étant spécifiques à certains types de champignons.

• L'identification de l'espèce fongique (anthropophiles, zoophiles ou telluriques) permet une approche épidémiologique plus précise et la prévention des récidives.

Importance de l'Examen Mycologique

• Un examen mycologique est recommandé en cas de suspicion de mycose cutanée ou muqueuse pour éviter des erreurs de diagnostic et de traitement.

• Deux situations cliniques requièrent impérativement un examen mycologique :

  • les onychopathies (car la moitié ne sont pas d'origine fongique),
  • les lésions squameuses du cuir chevelu chez l'enfant (législation française exigeant une confirmation diagnostique et un traitement adapté).

Réaliser l'Examen Mycologique

• L'examen mycologique est un examen peu invasif et abordable financièrement, mais sa réalisation doit être rigoureuse pour garantir sa pertinence.

• L'étape cruciale est le prélèvement, car sa qualité conditionne l'ensemble de l'examen.

• L'échantillon prélevé est ensuite examiné directement et cultivé.

Prélèvement pour diagnostic d'infection fongique

• L'examen doit être effectué par un biologiste expérimenté.
• Le prélèvement doit être effectué dans la zone lésionnelle où le champignon est encore vivant et à des quantités suffisantes.
• La quantité d'échantillon à analyser dépend de l'aspect clinique des lésions.
• Le prélèvement doit être effectué 4 semaines après l'application d'un antifongique topique, 4 semaines après l'application d'une solution filmogène et 3 mois après la prise d'un traitement antifongique systémique.
• Le patient doit se laver avec un savon neutre le jour de l'examen.
• Un interrogatoire préalable précis contribue à l'orientation du diagnostic vers une infection fongique.
• Il est important de connaître les antécédents de voyages en zone tropicale, les contacts avec des animaux (animaux domestiques ou d'élevage), type de sport pratiqué, profession à risque, notion de traitement antifongique et évolution sous traitement, notion d'autres cas dans l'entourage.

Examen avec lampe de Wood

• L'examen avec une lampe de Wood peut être utile avant le prélèvement.
• Cette technique doit être pratiquée en l'absence de topique émettant une fluorescence.
• Une fluorescence est un indicateur diagnostique:
  • Jaune-vert des cheveux pour une teigne microsporique.
  • Jaunâtre pour un pityriasis versicolor.
  • Rose corail pour un érythrasma.

Technique de prélèvement

• Prélèvement par grattage au niveau de la zone active pour les lésions squameuses ou squamo-croûteuses des plis ou de la peau glabre.
• Prélèvement par écouvillonnage pour les lésions suintantes.
• Prélèvement de poils ou de cheveux parasités pour les lésions sur une zone pileuse (cuir chevelu, barbe, cuisse, etc.).
• Chaque lésion différente par son siège ou son aspect clinique sera prélevée séparément.

Prélèvement pour l'examen mycologique

• En cas de leuconychie, le prélèvement se fait dans la zone blanche de l'ongle.
• En cas de périonyxis associé à l'onyxis, un raclage sous le repli sus-unguéal et un écouvillonnage des sérosités sont effectués.
• Les vésicules ou pustules sont prélevées à l'aide d'un écouvillon après soulèvement du toit.
• Les lésions des muqueuses (bouche, vagin) sont prélevées par passages répétés et appuyés de l'écouvillon sur la zone atteinte.
• Le pityriasis versicolor est recherché par la méthode du scotch-test après un léger grattage de la lésion.
• Pour les lésions sous-cutanées dermohypodermiques, une biopsie cutanée large et profonde est nécessaire pour isoler l'agent fongique.
• La biopsie est divisée en deux parties : une pour l'examen mycologique et l'autre pour l'examen anatomopathologique.
• L'examen anatomopathologique confirme l'envahissement tissulaire grâce à des colorations spécifiques des champignons, telles que la coloration argentique de Gomori-Grocott et la coloration par le PAS.

Examen direct mycologique

• L'examen direct confirme le diagnostic d'infection fongique par la visualisation d'éléments fongiques.
• Cet examen peut orienter vers un type de mycose, mais ne permet pas de nommer l'espèce responsable.
• L'examen direct permet de visualiser :
  • Les filaments septés, réguliers, d'un dermatophyte.
  • Les filaments septés, plus grossiers et irréguliers, d'une moisissure.
  • Les pseudofilaments et les blastospores d'un Candida sp.
• Après éclaircissement des cheveux et des poils, l'examen précise le type du parasitisme pilaire.
• La visualisation de filaments courts et épais et de blastospores groupées en grappe de raisin lors de la lecture du scotch-test confirme le diagnostic de pityriasis versicolor.

Culture fongique

• Les levures et les moisissures poussent en quelques jours.
• Les dermatophytes peuvent mettre une à quatre semaines à pousser.
• Le Trichophyton rubrum prend une à deux semaines à pousser.
• Si l'identification est difficile, les colonies sont repiquées sur des milieux spécifiques pour favoriser la fructification ou la pigmentation.
• Les galeries d'identification et la spectrométrie de masse sont utilisées pour les levures.

Interprétation des résultats

• L'interprétation des résultats prend en compte l'interrogatoire, l'aspect clinique, l'examen direct et la culture.
• Cette interprétation aide le clinicien à prendre en charge le patient sur les plans clinique, thérapeutique et épidémiologique.
• Il faut refaire le prélèvement en cas de discordance des données.
• Des cultures positives à la moisissure peuvent nécessiter une confirmation pour déterminer si elles sont pathogènes.
• Des prélèvements insuffisants peuvent entraîner des faux négatifs.
• Un examen direct positif avec une culture négative peut nécessiter un nouveau prélèvement si le traitement antifongique préalable n'a pas été arrêté suffisamment longtemps.

Ce quiz porte sur l'importance de l'examen mycologique en dermatologie, soulignant la nécessité d'un diagnostic précis des infections fongiques cutanées. Il aborde les types de champignons impliqués et l'impact de leur identification sur le choix des traitements antifongiques appropriés.