Référentiel Neuropsychiatrie 2024-2025 PDF
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Université Paris-Cité
2025
Dr Alexis GUÉDON
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Summary
This document is a neuropsychiatry reference/syllabus for the 2024-2025 academic year at the University Paris Cité. It covers neuroanatomy, radioanatomy, histology, embryology, and neuropathology. The document includes course outlines, chapter summaries, and reference materials.
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DFGSM3 [Page de garde] Référentiel UE 8 Neuropsychiatrie Coordonnateurs : D CALVET, B CHAUMETTE, N KUBIS, P LAVALLEE 1 Année universi...
DFGSM3 [Page de garde] Référentiel UE 8 Neuropsychiatrie Coordonnateurs : D CALVET, B CHAUMETTE, N KUBIS, P LAVALLEE 1 Année universitaire 2024-2025 UFR de Médecine – Université Paris Cité SOMMAIRE GENERAL CHAPITRE NEUROANATOMIE RADIOANATOMIE HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE ANATOMOPATHOLOGIE ………………..……………………………………………………………………………….5 NEUROANATOMIE …………………………………………………………………………………………………………….. 7 RADIOANATOMIE ………………………………………………………………………………………………………………. 69 HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE ANATOMOPATHOLOGIE…………………………………………………….......119 ANNALES……………………………………………………………………………………………………………………………..183 CHAPITRE PHYSIOLOGIE – PHARMACOLOGIE : ………………………………………………………………..193 PHYSIOLOGIE……………………………………………………………………………………………………………………….195 PHARMACOLOGIE………………………………………………………………………………………………………….…….315 ANNALES……………………………………………………………………………………………………………….…………….363 CHAPITRE SEMIOLOGIE NEUROLOGIQUE : ………………………………………………………………………371 ANNALES……………………………………………………………………………………………………………………………. 479 CHAPITRE SEMIOLOGIE PSYCHIATRIQUE : ……………………………………………………………………….483 ANNALES……………………………………………………………………………………………………………………………. 551 2 3 NEUROANATOMIE RADIOANATOMIE HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE ANATOMOPATHOLOGIE SOMMAIRE ………………………………………………………………………………………………………….. 5 NEUROANATOMIE ………………………………………………………………………………………………..7 Cours 1 : Organisation générale du système nerveux - Moelle spinale…….…………………8 Cours 2 : Morphologie du tronc cérébral et du cervelet…………………………………….………18 Cours 3 : Morphologie du diencéphale……………………………………………………………………….35 Cours 4 : Morphologie des hémisphères cérébraux…………………………………………………….42 Cours 5 : Voies de la motricité……………………………………………………………………………………53 Cours 6 : Voies de la sensibilité……………………………………………………………………………….....61 RADIOANATOMIE ……………………………………………………………………………………………………..69 Cours 1 : Radio-Anatomie du Névraxe………………………………………………………………………..70 Cours 2 : Radio-Anatomie des paires crâniennes ……………………………………………………….78 Cours 3 : Radio-Anatomie des vaisseaux à destinée crânienne…………………………………..106 HISTOLOGIE EMBRYOLOGIE ANATOMOPATHOLOGIE……………………………………….......119 Cours 1 : Développement normal du système nerveux central…………………………………..120 Cours 2 : Histologie du système nerveux…………………………………………………………..……….137 Cours 3 : Neuropathologie de la maladie d’Alzheimer………………………………………………..145 Cours 4 : Neuropathologie des accidents vasculaires cérébraux………………………..……….149 Cours 5 : Neuropathologie des tumeurs cérébrales ……………………………………………………166 ANNALES…………………………………………………………………………………………………………………183 4 5 Neuroanatomie Dr Alexis GUÉDON (alexis.guedon@aphp.fr) Cours 1 : Organisation générale du système nerveux - Moelle spinale Cours 2 : Morphologie du tronc cérébral et du cervelet Cours 3 : Morphologie du diencéphale Cours 4 : Morphologie des hémisphères cérébraux Cours 5 : Voies de la motricité Cours 6 : Voies de la sensibilité Références : The Human Central Nervous System, Nieuwenhuys, 2007 The Human Nervous System, Mai & Paxinos, 2011 6 Cours 1 : Organisation générale du système nerveux - moelle spinale Objectifs pédagogiques - Connaitre les définitions des différentes parties du système nerveux - Connaitre la terminologie propre à la morphologie de la moelle spinale - Savoir légender une coupe axiale de moelle spinale Plan I- Organisation générale du système nerveux central et périphérique A. Définition B. Orientation C. Constitution – Substance blanche – Substance grise II- Morphologie de la moelle spinale A. Définition B. Situation C. Origine D. Terminaison E. Méninges F. Queue de cheval G. Segmentation H. Fonction élémentaire I. Morphologie J. Substance blanche (Cordons) K. Substance grise (Cornes) L. Commissures 7 I- Organisation générale du système nerveux central et périphérique A. Définition Le système nerveux appartient à la vie de relation. Il est formé d’un : 1. Système nerveux cérébro-spinal 2. Système nerveux végétatif Le système nerveux cérébro-spinal est formé d’un : 1. Système nerveux central 2. Système nerveux périphérique Le système nerveux central (SNC) est l’ensemble des structures nerveuses situées dans le crâne et le canal vertébral. Il est donc intra-crânien et intra-vertébral. Le SNC est entouré de méninges. Le SNC est formé de deux parties principales : L’encéphale est situé dans le crâne La moelle spinale est située dans le canal vertébral Le système nerveux périphérique (SNP) est l’ensemble des structures nerveuses situées en dehors du crâne et du canal vertébral. Ces structures sont formées de fibres nerveuses Sauf au niveau des ganglions nerveux Le SNP assure l’union entre le SNC et les organes périphériques récepteurs ou effecteurs. Il est constitué : – Du système nerveux somatique (somitique) et – Du système nerveux autonome (végétatif). Le système nerveux végétatif est central et périphérique, il est formé de deux parties : Le système sympathique (∑) (orthosympathique) Le système parasympathique (P∑) B. Orientation Le système nerveux peut se présenter sous forme de coupes frontales ou coronales, coupes sagittales médiane ou paramédianes, coupes horizontales ou transversales ou axiales. Les techniques modernes d’imagerie permettent des coupes obliques ou des reconstructions 3D. C. Constitution Le système nerveux est formé par l’ensemble des cellules nerveuses et des cellules gliales de l’organisme. Les cellules nerveuses sont constituées par des : – Corps cellulaires qui correspondent à L’APPAREIL FONCTIONNEL ou substance grise – Fibres nerveuses qui représentent L’APPAREIL DE TRANSMISSION ou substance blanche 8 1) SNC : Dans la moelle spinale, la substance grise est située dans la partie centrale de la moelle classiquement en forme de papillon. La substance blanche est située dans la partie périphérique de la moelle. La myélinisation des fibres est responsable de la coloration blanche. Dans l’encéphale, la substance grise (corps cellulaires) porte le nom de couche corticale située en superficie du cerveau ou cortex mais aussi de noyaux, situés en profondeur dans la substance blanche, par exemple le noyau lenticulaire, les noyaux thalamiques. La substance blanche est située en profondeur. Elle peut porter les noms de : a. Capsules b. Commissures c. Faisceaux d. Radiations (optiques, auditives…) 2) SNP : Dans le SNP, la substance grise forme les ganglions nerveux qui sont constitués par des cellules nerveuses. Parmi ceux-ci, il y a les : 1. Ganglions spinaux et leurs équivalents pour les paires crâniennes 2. Chaîne ganglionnaire latéro-vertébrale sympathique (∑) 3. Chaîne ganglionnaire pré-vertébrale (∑) 4. Ganglions parasympathiques (P∑) Dans le SNP, la substance blanche, formée de fibres nerveuses, prennent le nom de : 1. Nerfs spinaux au niveau de la moelle spinale 2. Nerfs crâniens au niveau de l’encéphale Pour le système végétatif sympathique (∑) de : 3. Rameau communicant blanc (lien entre un nerf spinal et la chaîne ganglionnaire latéro-vertébrale ∑) 4. Rameau communicant gris (lien entre la chaîne ganglionnaire latéro-vertébrale ∑ et un nerf spinal) 5. Nerfs splanchniques (lien entre la chaîne ganglionnaire latéro-vertébrale ∑ et la chaîne ganglionnaire pré-vertébrale ∑) 6. Nerf viscéral (lien entre la chaîne ganglionnaire pré-vertébrale ∑ et le viscère) II- Morphologie de la moelle spinale A. Définition La moelle spinale appartient au SNC. Elle appartient au névraxe. Elle présente une cavité le canal de l’épendyme. Elle est formée par une succession de segments médullaires : les métamères. B. Situation 9 Elle est située dans le canal vertébral formé par la succession des foramens vertébraux des vertèbres. Les disques vertébraux sont constitués d’un anneau fibreux externe (annulus fibrosus) qui entoure une substance gélatineuse interne (nucleus pulposus). En cas de hernie discale, le nucleus pulposus fait alors saillie à l’intérieur du canal rachidien avec risque de compression des structures nerveuses. C. Origine Elle fait suite au tronc cérébral (TC) plus particulièrement à la partie inférieure du TC appelée la moelle allongée ou le bulbe. La moelle spinale commence au niveau de la première vertèbre cervicale. D. Terminaison La moelle spinale se termine au niveau de la partie supérieure de la deuxième vertèbre lombale ou lombaire (vL2) chez l’adulte. C’est le cône médullaire. Il existe des variations. E. Méninges La moelle spinale est entourée de méninges. La dure-mère spinale est décollée du canal vertébral. Elle forme dans la partie inférieure du canal vertébral un fourreau dural. Elle fait suite à la dure-mère crânienne qui s’insère sur le pourtour du foramen magnum. L’espace épidural ou péridural est situé entre la dure-mère et les parois du canal vertébral. Il est rempli par des éléments fibreux, vasculaires et graisseux. Il est le siège des anesthésies péridurales. La dure-mère va former les gaines des nerfs spinaux, nerfs qui cheminent dans les foramens intervertébraux. Après ouverture du sac dural, les racines nerveuses sont visibles et flottent dans le liquide cérébro-spinal. L’arachnoïde tapisse la face interne de la dure-mère. La pie-mère tapisse la substance nerveuse et s’engage au fond des anfractuosités de la substance nerveuse. F. Queue de cheval La queue de cheval est l’ensemble des racines nerveuses situées en dessous de la terminaison de la moelle spinale normalement située au bord supérieur de la 2ème vertèbre lombale. Elles flottent dans le liquide cérébro-spinal du fourreau dural. Application clinique : la ponction lombaire (PL) consiste à prélever le liquide cérébro-spinal au niveau du cul-de-sac dural (queue de cheval) par l’introduction d’un trocart entre les arcs vertébraux L3-L4. G. Segmentation La moelle spinale est formée par une succession de segments médullaires : les métamères. Il y a 31 segments métamériques : 10 8 segments cervicaux 12 segments thoraciques 5 segments lombaux ou lombaires 5 segments sacraux ou sacrés 1 segment coccygien Chaque segment médullaire, plus exactement chaque hémimoelle, est en relation avec le corps par des racines : Une racine postérieure ou dorsale qui est sensitive (par convention bleue) Une racine antérieure ou ventrale qui est motrice (par convention rouge) Les deux racines se réunissent pour former le nerf spinal appartenant au système nerveux périphérique (SNP). A chaque segment métamérique correspond une paire de nerfs spinaux. Il existe 31 segments métamériques donc 31 paires de nerfs spinaux. A chaque métamère correspond un territoire fonctionnel qu’il est possible d’explorer au niveau du corps : Territoire cutané ou dermatome Territoire musculaire ou myotome Territoire osseux ou sclérotome Le territoire d’une racine nerveuse correspond au territoire radiculaire. Le dermatome et le myotome du territoire radiculaire sont facilement explorés en clinique. Chaque nerf spinal sort par un foramen intervertébral. Le foramen intervertébral est l’espace situé entre les pédicules de deux vertèbres successives par lequel passe le nerf spinal. Il se divise immédiatement en deux rameaux, un rameau ventral et un rameau dorsal. 11 La huitième paire cervicale passe en-dessous de la septième vertèbre cervicale (vC7) de telle sorte que les paires cervicales portent le nom de la vertèbre sous-jacente, tandis que les paires suivantes celui de la vertèbre sus-jacente. H. Fonction élémentaire La fonction élémentaire, segmentaire, de la moelle spinale est l’ARC RÉFLEXE : C’est la réponse motrice à une stimulation sensitive Facilement exploré en clinique, l’arc réflexe est observable, reproductible, automatique Ex : réflexe rotulien traduit l’activité du quatrième segment médullaire lombaire (L4) Synthèse des fonctions médullaires : Les informations sensitives qui arrivent à la moelle spinale peuvent être transmises aux centres supérieurs par des faisceaux de substances blanches. Les informations venant des centres supérieurs peuvent influencer la réponse motrice naissant dans la moelle. La substance grise de la moelle spinale est effectrice : Elle intègre les informations sensitives venant de la périphérie Elle intègre les informations venant des centres supérieurs Elle produit une réponse motrice grâce aux motoneurones 12 I. Morphologie La moelle spinale se présente sous la forme d’un long cordon nerveux. Sa forme varie en fonction du niveau. La moelle présente deux renflements qui correspondent aux plexus : Renflement cervical correspondant au plexus brachial Renflement lombosacral ou lombosacré correspondant au plexus lombosacral ou lombosacré Les nerfs spinaux forment le système nerveux périphérique issu de la moelle spinale. Ils se forment au niveau de l’orifice médial du foramen intervertébral (sauf au niveau du sacrum où les racines restent séparées). Le ganglion nerveux spinal sensitif se situe dans le foramen intervertébral Le nerf spinal chemine dans le foramen intervertébral qui forme un canal intervertébral Le nerf spinal se termine à la sortie du foramen intervertébral en se divisant en deux rameaux : Le rameau dorsal ou postérieur du nerf spinal qui : Innerve un territoire dorsal para-vertébral Comprenant territoire cutané, musculaire et osseux Reproduit la métamérie des segments médullaires Le rameau ventral ou antérieur du nerf spinal qui : Innerve un territoire latéral et ventral Comprenant un territoire cutané, musculaire et osseux Reproduit la métamérie des segments médullaires Sauf au niveau des plexus. Deux plexus importants : Plexus Brachial Plexus Lombo-sacral ou lombo-sacré Chaque segment médullaire sur une coupe axiale présente de la : Substance blanche située dans la partie périphérique de la moelle spinale : CORDONS Substance grise située dans la partie centrale de la moelle spinale, en forme de papillon : CORNES Résumé de la morphologie de la moelle spinale (les numéros se réfèrent au schéma) : 1 sillon médian postérieur 7 cordon latéral 2 sillon intermédiaire postérieur 8 cordon antérieur 3 sillon latéral postérieur 9 corne postérieure 4 sillon latéral antérieur 10 corne latérale 5 fissure médiane (antérieure) 11 corne antérieure 6 cordon postérieur 12 commissure blanche ventrale 13 1 2 3 3 9 6 6 7 9 7 7 10 11 11 8 8 4 4 5 J. Substance blanche La substance blanche d’une hémi-moelle spinale se divise en trois cordons qui sont limités par les sillons, les cordons antérieur, latéral et postérieur. Les cordons antérieur et latéral d’un même coté sont parfois réunis en un cordon antéro-latéral. Une fissure médiane, très profonde, antérieure est située à la face ventrale de la moelle. Cette fissure est en rapport avec l’artère spinale antérieure. De part et d’autre de la fissure médiane antérieure, les deux sillons latéraux antérieurs permettent l’émergence des racines motrices des nerfs spinaux. Un sillon médian postérieur est à peine visible en superficie mais correspondant en profondeur à un septum fibreux séparant deux éléments de substance blanche, les cordons postérieurs. De part et d’autre du sillon médian postérieur, les deux sillons latéraux postérieurs limitent latéralement les cordons postérieurs. Dans les deux sillons latéraux postérieurs arrivent les racines sensitives des nerfs spinaux. Au niveau de la moelle spinale cervicale, un sillon intermédiaire postérieur sépare le cordon postérieur en deux parties (faisceaux gracile et cunéiforme cf. voies sensitives). La substance blanche de la moelle spinale se divise donc en trois cordons : cordons antérieurs (ventraux), latéraux et postérieurs (dorsaux), limités par les sillons. 14 Les cordons de la moelle spinale sont formés de faisceaux qui montent ou descendent. Les informations sensitives qui arrivent à la moelle spinale peuvent être transmises aux centres supérieurs par des faisceaux de substances blanches. Des informations venant des centres supérieurs peuvent influencer la réponse motrice naissant dans la moelle. La substance blanche de la moelle spinale diminue de haut en bas. Les faisceaux moteurs venant de l’encéphale s’amenuisent progressivement en descendant dans la moelle spinale Les faisceaux sensitifs qui rejoignent l’encéphale s’enrichissent de fibres venant d’abord des membres inférieurs puis des membres supérieurs sans oublier les fibres du tronc. Ils augmentent de bas en haut. Résumé des faisceaux passant dans la substance blanche (les numéros se réfèrent au schéma) : 1 Fx gracile 7 Fx corticospinal latéral (croisé) 2 Fx cunéiforme 8 Fx rubrospinal 3 Fx dorsolatéral (Lissauer) 9 Fx propre 4 Fx spinocérébelleux dorsal (direct) 10 Fx longitudinal médial 5 Fx spinocérébelleux ventral 11 Fx corticospinal ventral (direct) (croisé) 6 Fx antérolatéral 1 2 3 4 7 8 5 6 9 1 1 1 0 15 K. Substance grise La substance grise de la moelle est divisée en cornes, une corne antérieure (ventrale) motrice et une corne postérieure (dorsale) sensitive. Il existe une corne thoracique latérale intermédiaire végétative (centre sympathique (∑), moteur et sensitif situé entre les segments médullaires C8-L1). La substance grise de la corne antérieure contient des colonnes de motoneurones correspondant à la couche IX de Rexed. Les colonnes médiales sont destinées à la musculature axiale tandis que les colonnes latérales à la musculature appendiculaire (membres) ; les colonnes ventrales aux muscles extenseurs et les colonnes dorsales aux muscles fléchisseurs. Rexed a décrit une segmentation de la substance grise de la moelle spinale divisée en 10 couches. L. Commissures La moelle spinale présente : Deux commissures grises de part et d’autre du canal de l’épendyme dans la substance grise Et une commissure blanche ventrale dans la substance blanche Synthèse/Messages clés : Organisation métamérique de la moelle spinale Terminaison en vL2 de la moelle spinale Existence d’un espace épidural à l’étage médullaire Fonction élémentaire de la moelle spinale : l’arc réflexe Faire la différence entre les cordons et les cornes de la moelle spinale 16 Cours 2 : Morphologie du tronc cérébral et du cervelet Objectifs pédagogiques - Connaitre la morphologie des trois parties du tronc cérébral et celle du cervelet - Savoir légender une vue antérieure ou postérieure du tronc cérébral - Savoir légender une coupe sagittale médiane et des coupes axiales du tronc cérébral - Connaitre les différentes classifications des nerfs crâniens Plan Généralités I-Moelle allongée ou bulbe ou myélencéphale II-Pont ou Protubérance Annulaire ou métencéphale III-Pédoncules cérébraux ou Mésencéphale IV-Nerfs crâniens V-Cervelet 17 Généralités sur le Tronc Cérébral et le Cervelet – Ils appartiennent au Système Nerveux Central (névraxe) – Ils appartiennent à l’encéphale – Ils sont situés dans le crâne – Ils sont situés dans la fosse postérieure (petite fosse crânienne) Tronc cérébral Il forme la transition entre la moelle spinale, le cervelet et le diencéphale Il présente : – Des structures propres : Noyaux propres du tronc cérébral (ex : N. rouge) Noyaux des paires crâniennes (noyaux d’origine ou de terminaison) – Des voies de passage, motrices et sensitives – La réticulée (formation réticulaire) – L’origine réelle et apparente des nerfs crâniens Il est situé en avant du cervelet. Le Tronc cérébral est formé de trois parties, de haut en bas : Pédoncules cérébraux ou mésencéphale Pont ou métencéphale Moelle allongée (bulbe) ou myélencéphale Les cavités du tronc cérébral et du cervelet Le IVème ventricule est la cavité du pont, de la moelle allongée (bulbe) et du cervelet. Il présente les orifices qui permettent l’évacuation du LCS. C’est un rhomboèdre à sommet postérieur (losange à la base ou plancher). La formation du IVème ventricule dissocie les structures de la moelle spinale en séparant les deux hémi-moelles par en arrière (au niveau du sillon médian postérieur) et en faisant pivoter latéralement les structures postérieures. L’Aqueduc du mésencéphale est la cavité ventriculaire des pédoncules cérébraux ou mésencéphale, unissant le IVème ventricule avec le IIIème ventricule ou cavité diencéphalique. I-Moelle allongée ou bulbe ou myélencéphale Face antérieure du bulbe : Les structures de la moelle allongée sont en continuité avec celles de la moelle spinale. La fissure antérieure est en continuité avec celle de la moelle spinale et limite en dedans le cordon antérieur qui prend le nom de pyramide bulbaire. La pyramide bulbaire, formation paire et symétrique, contient le faisceau cortico-spinal. Les pyramides bulbaires décussent ; les fibres des faisceaux corticospinaux croisent en partie la ligne médiane pour 18 former les faisceaux corticospinaux latéraux de la moelle spinale, tandis qu’une partie reste homolatérale pour former les faisceaux corticospinaux ventraux ou antérieurs. La limite supérieure du bulbe est le sillon ponto-bulbaire, séparant le bulbe ou moelle allongée du pont. L’olive bulbaire est située à la partie supérieure et antérieure du bulbe en dehors du sillon préolivaire qui le sépare de la pyramide bulbaire (pyramide antérieure). L’olive bulbaire ou olive inférieure est une formation ovoïde. Noyau propre du bulbe, les olives bulbaires forment des relais sur les voies cérébelleuses. Elles sont à l’origine des fibres grimpantes du cervelet. Toit du 4ème ventricule : Le toit du 4ème ventricule a deux versants, l’un pontique supérieur et l’autre bulbaire inférieur. La toile choroïdienne inférieure, contenant les plexus choroïdes du IVème ventricule, est triangulaire à base supérieure. Elle ferme le triangle inférieur ou bulbaire du IVème ventricule (ou partie inférieure du toit du IVème ventricule). Elle contient les plexus du IVème ventricule. Les plexus choroïdes sont des : Villosités vasculaires Situés au niveau des ventricules Ils sécrètent le liquide cérébro-spinal (LCS) qui est filtré par le revêtement épendymaire des ventricules et pénètrent ainsi dans les ventricules. Face Postérieure de la moelle allongée ou bulbe : La face postérieure de la moelle allongée est formée de deux parties : 1. La partie inférieure du bulbe fait suite à la partie supérieure de la moelle spinale où l’on peut décrire, comme au niveau de la partie postérieure de la moelle cervicale, un : 1. Sillon médian postérieur 2. Sillon intermédiaire 3. Sillon latéral postérieur Deux structures propres du bulbe sont individualisables à la partie inférieure du bulbe sous forme de deux masses ovoïdes : (cf. voies sensitives) Noyau du faisceau gracile (terminaison du faisceau gracile) et Noyau du faisceau cunéïforme (terminaison du faisceau cunéïforme) 2. La partie triangulaire inférieure du plancher du IVème ventricule, après ablation du toit forme la partie supérieure et postérieure du bulbe. Losange à sommet inférieur, elle présente un sillon médian. La formation du 4ème ventricule va dissocier les structures de la moelle en ouvrant le sillon postérieur et latéralisant les structures postérieures. Le plancher du quatrième ventricule est directement en rapport avec les noyaux des paires crâniennes. II-Pont ou Protubérance Annulaire ou métencéphale Le pont ou protubérance annulaire est un pont, un moyen d’union en avant du cervelet. Il est relié au cervelet par les pédoncules cérébelleux moyens. 19 Les pédoncules cérébelleux moyens sont formés par les fibres des noyaux du pont, noyaux propres du pont, fibres que l’on aperçoit en superficie du pont de direction transversale, et qui croisent la ligne médiane pour former le pédoncule cérébelleux moyen controlatéral. Ce sont les fibres moussues ponto-cérébelleuses. Sur la face ventrale ou antérieure, le pont présente la fissure basilaire en rapport avec l’artère basilaire. La fossette latérale correspond à l’origine apparente de la 5ème paire crânienne ou nerf trijumeau. Pour observer la face postérieure du tronc cérébral, il faut retirer le cervelet par section des pédoncules cérébelleux supérieurs (Ped sup), moyens (Ped moy), et inférieurs (Ped inf). La section du voile médullaire supérieur permet l’ouverture de la partie supérieure du toit du IVème ventricule. Le premier élément vermien (du cervelet) ou lingula repose sur sa face postérieure du voile médullaire supérieur. Si le toit du IVème ventricule est retiré avec la lingula du cervelet, apparaît alors la partie supérieure (partie pontique) du plancher du IVème ventricule. Cette partie est située entre la section des pédoncules cérébelleux supérieurs et présente la continuité du sillon médian postérieur, déjà retrouvé au niveau de la partie inférieure du plancher du quatrième ventricule (partie bulbaire). Comme au niveau du bulbe, la partie supérieure du plancher du quatrième ventricule est directement en rapport avec les noyaux des paires crâniennes. III-Pédoncules cérébraux ou Mésencéphale Les Pédoncules cérébraux sont plus souvent décrits sous le nom embryologique de mésencéphale. Sur la vue antérieure du mésencéphale, les pédoncules cérébraux, proprement dits, obliques en haut et en dehors sont séparés par la fosse interpédonculaire, espace sous-arachnoïdien appelée citerne interpédonculaire. La face inférieure du diencéphale forme la paroi supérieure de la fosse interpédonculaire. Latéralement le cinquième gyrus temporal et plus spécialement son uncus ou crochet forme les rapports hémisphériques des pédoncules cérébraux. Au sommet inférieur de la fosse interpédonculaire, on retrouve l’émergence ou origine apparente du nerf oculomoteur (IIIème paire crânienne). La face postérieure du mésencéphale est formée par la lame quadrijumelle avec le colliculus supérieur (relais sur les voies visuelles) et le colliculus inférieur (relais sur les voies auditives). Ces noyaux propres du mésencéphale sont des formations ovoïdes, paires et symétriques, séparées par le sillon cruciforme, en rapport avec l’épiphyse, formation du diencéphale. Au sommet du voile médullaire supérieur de part et d’autre du frein du voile médullaire supérieur, on note l’origine apparente du nerf trochléaire (IVème paire crânienne), seul nerf dont l’émergence (ou origine apparente) se trouve sur la face postérieure du tronc cérébral. Le colliculus supérieur se continue par un bras conjonctival avec un noyau du thalamus le corps géniculé latéral, site de projection des deutoneurones des voies visuelles, et lieu d’origine des radiations optiques. Le colliculus inférieur est de même relié par un bras conjonctival avec le corps géniculé médial, lieu de projection des voies auditives. 20 La lame quadrijumelle, ou tectum, formée des deux colliculi supérieurs (CS) et des deux colliculi inférieurs (CI) est en rapport avec le vermis cérébelleux. La citerne ambiante est l’espace sous- arachnoïdien situé à ce niveau en rapport avec la petite circonférence de la tente du cervelet (incisure de la tente du cervelet). Parmi les autres structures propres du mésencéphale citons la substance noire et le noyau rouge (cf. voies motrices). Résumé du tronc cérébral : (les numéros correspondent aux schémas) Vue antérieure de haut en bas avec les trois parties : Pédoncules cérébraux (3) 1. Fosse interpédonculaire 2. Nerf oculomoteur (III) Pont 1. Fissure médiane (gouttière de l’artère basilaire) 2. Fossette latérale (N Trijumeau V) 3. Fibres des noyaux du pont Moelle allongée (bulbe) 1. Fissure médiane 2. Pyramides bulbaires 3. Décussation des pyramides 4. Sillon latéral antérieur 5. Olive bulbaire 21 Coupe sagittale médiane du tronc cérébral : 1. Aqueduc du mésencéphale 2. IVème ventricule 3. Voile médullaire supérieur 4. Toile choroïde inférieure 22 Vue postérieure du tronc cérébral : A. Pédoncules cérébraux 1 Colliculus supérieur (vision) 2 Colliculus inférieur (audition) 3 N trochléaire (IV) B. Pont Six pédoncules cérébelleux 4 deux Supérieurs, 5 deux moyens, 6 deux inférieurs 7 Voile médullaire supérieur fermant le triangle supérieur du IVème ventricule C. Moelle allongée (bulbe) 8 Toile choroïdienne inférieure 9 Sillon médian postérieur 10 Sillon intermédiaire postérieur 11 Sillon latéral postérieur 12 Noyaux des faisceaux graciles 13 Noyaux des faisceaux cunéiformes IV-Nerfs crâniens : Il existe 12 paires de nerfs crâniens : I - N. Olfactif II - N. Optique III - N. Oculomoteur IV - N. Trochléaire V - N. Trijumeau VI - N. Abducens VII - N. Facial VIII - N. Cochléo-Vestibulaire IX - N. Glossopharyngien X - N. Vague 23 XI - N. Accessoire XII - N. Hypoglosse Les 12 paires de nerfs crâniens sont en rapport avec l’encéphale, leurs origines ou leurs terminaisons réelles correspondent aux noyaux des nerfs crâniens. Leur origine apparente se situe en surface du tronc cérébral. Toutefois, le nerf olfactif et le nerf optique ne sont pas de vrais nerfs crâniens ; le premier est une expansion du télencéphale, l’autre du diencéphale. Les nerfs crâniens peuvent être : Moteurs (efférences) Sensitifs (afférences) Sensoriels (afférences spéciales) Végétatifs (parasympathique) Somitiques Branchiaux Mixtes Les Nerfs Sensoriels sont : 24 I N. olfactif olfaction II N. optique vision VII N. facial gustation VIII N. cochléaire audition IX N. glossopharyngien gustation X N. vague gustation Les Nerfs Sensitifs sont : V N trijumeau face (avec langue) VII N facial méat acoustique externe IX N. glossopharyngien pharynx X N. vague pharynx, larynx viscères abdominaux (sensitif végétatif) Les ganglions nerveux des nerfs crâniens sont : V N trijumeau ganglion trigéminal (voies sensitives sauf voies proprioceptives VII N facial ganglion géniculé VIII N cochléaire ganglion spiral (Corti) N vestibulaire ganglion vestibulaire (Scarpa) IX N. glossopharyngien ganglion supérieur (Ehrenritter) ganglion inférieur (Andersch) X N. vague ganglion supérieur ou jugulaire ganglion inférieur ou plexiforme Les Nerfs moteurs somitiques sont (innervation) : III N. oculomoteur (Muscles moteurs du bulbe de l’œil tous les muscles sauf le muscle oblique supérieur et le muscle droit latéral) IV N. trochléaire (Muscle oblique supérieur, moteur du bulbe de l’œil) VI N. abducens (Muscle droit latéral, moteur du bulbe de l’œil) XI N. accessoire (Muscles sterno-cléïdo-mastoïdien et trapèze) XII N. hypoglosse (Muscles moteurs de la langue) Les Nerfs moteurs branchiaux sont : V N. trijumeau (Muscles masticateurs) VII N. facial (Muscles moteurs de la face) IX N. glossopharyngien (Muscles du pharynx) X N. vague (Muscles du pharynx) XI N. accessoire (Muscles du larynx) Les Nerfs moteurs végétatifs parasympathiques P∑ sont : III N. oculomoteur (muscle ciliaire et muscle sphincter de la pupille) VII N. facial (glande lacrymale) (glande sub-mandibulaire) (glande sub-linguale) 25 IX N. glossopharyngien (glande parotide) X N. vague (viscères thoraco-abdominaux) Les noyaux des paires crâniennes sont situés juste en avant du plancher du IVème ventricule. On décrit différentes colonnes correspondant aux fonctions des nerfs crâniens : Colonne somitique motrice (III, IV, VI, XII) Colonne branchiale motrice (V, VII, IX, X, XI) Colonne viscéromotrice (III, VII, IX, X) Colonne viscérosensitive (IX, X) Colonne sensitive branchiale (V, VIIb, IX, X) Colonne sensitive somitique (VIII auditif, VIII vestibulaire) Chaque nerf crânien présente un ou plusieurs noyaux correspondant à ses fonctions : 26 (III) N oculomoteur Noyau somitique moteur (principal) pour tous les muscles de l’orbite sauf l’oblique supérieur et le droit latéral Noyau accessoire ou noyau P∑ de la IIIème paire crânienne (IV) N trochléaire Noyau somitique moteur du nerf trochléaire pour le muscle oblique supérieur 27 (V) N trijumeau Noyau branchial moteur (muscles masticateurs) Noyau sensitif principal et spinal pour la sensibilité de la face et mésencéphalique pour la sensibilité proprioceptive (VI) Nerf abducens Noyau somitique moteur du nerf abducens pour le muscle droit latéral (VII) N facial Noyau branchial moteur pour les muscles de la face Noyau lacrymomuconasal P∑ pour la glande lacrymale et la muqueuse nasale Noyau salivaire supérieur P∑ pour les glandes submandibulaire et sublinguale Noyau branchial sensitif du faisceau solitaire avec la partie gustative (VII, IX, X) (VIII) N cochléo-vestibulaire Noyaux vestibulaires supérieur, inférieur, médial (équilibration). Le noyau latéral est un noyau gris du cervelet extériorisé en dehors de la substance blanche du cervelet (cf cervelet) Noyaux cochléaires, dorsal et ventral (audition) (IX) N glossopharyngien Noyau ambigu (IX, X, XI bulbaire) muscles du pharynx Noyau salivaire inférieur P∑ pour la glande parotide Noyau du faisceau solitaire (VII, IX, X gustatif) et (IX, X =sensitif viscéral) (X) N vague Noyau ambigu (IX, X, XI bulbaire) muscles du pharynx Noyau cardio-pneumo-entérique P∑ (N dorsal) Noyau du faisceau solitaire (VII, IX, X gustatif) et (IX, X =sensitif viscéral) (XI) N accessoire ou spinal Noyau ambigu (IX, X, XI bulbaire) muscles du larynx Noyau spinal (XI spinal) pour les muscles trapèze et sterno-cléido-mastoïdien (XII) N hypoglosse Noyau du nerf hypoglosse pour les muscles de la langue Ces noyaux sont localisables en coupes transversales (horizontales) du tronc cérébral. Les coupes résument les connaissances sur le tronc cérébral. 28 IVè : IVème ventricule LM : lemniscus médian G : noyau gracile FAL : faisceau antérolatéral C : noyau cunéïforme Fx cbl : faisceau cérébelleux ventral Xsol : noyau du vague noyau du fx Ped cbl inférieur : pédoncule cérébelleux solitaire inférieur X : origine apparente du nerf vague ou Fx cort spinal : faisceau cortico-spinal noyau ambigu du vague (rouge) dX : noyau dorsal du vague Olive : Olive bulbaire V : noyau sensitif du nerf trijumeau XII : noyau du nerf hypoglosse R : Réticulée FLM : faisceau longitudinal médial Ra : noyaux du Raphé (réticulé médiane) 29 VIIIc : noyaux cochléaires VI : noyau du nerf abducens VIIIv : noyaux vestibulaires VIIg : noyau gustatif VIII : nerf cochléo-vestibulaire VII : noyau branchial moteur du nerf facial V : nerf trijumeau N du pont : noyaux du pont avec décussation des fibres Ped cbl sup : Pédoncule cérébelleux IV : noyau du nerf trochléaire supérieur CI : colliculus inférieur LL : lemniscus latéral 30 CS : colliculus supérieur III : noyaux du nerf oculomoteur principal et accessoire P∑ Formation réticulaire (FR) ou Réticulée Elle occupe la partie centrale du tronc cérébral. Elle est formée de cellules de types et de tailles variables. Les dendrites des cellules forment un réseau comme un filet d’où son nom de réticulée. Trois groupes sont différenciés de dedans en dehors : Groupe médian et paramédian ou noyaux du raphé appartenant au système limbique contenant de la sérotonine. Groupe médial FR médiale jouerait un rôle dans l’intégration des voies sensitives et motrices. Groupe latéral FR latérale contenant des neurones noradrénergiques, adrénergiques et cholinergiques. Certaines zones joueraient un rôle dans les contrôles respiratoire et cardiovasculaire ainsi que dans la suppression de la douleur. V-Cervelet : Il est postérieur ou dorsal par rapport au tronc cérébral, dans la fosse postérieure. C’est un petit cerveau (cervelet) en dérivation du grand (cerveau). Constitution : Il comprend deux hémisphères cérébelleux pairs et symétriques et une partie médiane impaire, le vermis. La face antérieure du cervelet n’est visible qu’après section des pédoncules cérébelleux supérieurs, moyens et inférieurs, permettant ainsi d’entrer dans le IVème ventricule. Le cervelet est en rapport avec le sommet postérieur du IVème ventricule. 31 La fissure horizontale est le sillon circonférentiel du cervelet. Il existe différentes nomenclatures de la subdivision du cervelet. La plus connue est constituée par le schéma de Larsell. Il consiste à ouvrir le cervelet au niveau du sommet du V4 et de la fissure horizontale, à le mettre à plat puis à le retourner. La partie médiane correspond au vermis avec la lingula, le lobule central, le culmen, le déclive, le folium, le tuber, le pyramis, l’uvule et le nodule. A chaque élément vermien correspond un élément hémisphérique sauf pour la lingula. Par exemple au nodule correspond le flocculus, l’ensemble formant le lobe flocculo-nodulaire encore connu sous le nom archicérébellum ou de vestibulocérébellum car il correspond à la partie la plus ancienne du cervelet et à ses fonctions vestibulaires. La fissure primaire sépare le lobule antérieur et le culmen du déclive et de son élément hémisphérique correspondant et la fissure postéro-latérale sépare le lobe flocculo-nodulaire du reste du cervelet. La tonsille dont l’élément vermien est l’uvule est située au-dessus du foramen magnum et peut s’invaginer dans celui-ci entrainant la compression du bulbe ou moelle allongée. Les fibres grimpantes et les fibres moussues sont les afférences du cervelet. La division fonctionnelle du cervelet est double : La segmentation transversale, correspondant à la projection des fibres moussues, comprend trois parties : 1. Archicérébellum ou Vestibulo-cérébellum : Lobe flocculo-nodulaire recevant des fibres vestibulaires. 2. Paléocérébellum ou Spinocérébellum : Les fibres moussues proviennent de la moelle spinale et se projettent sur le spinocérébellum (paléocérébellum) par les faisceaux spinocérébelleux. 32 3. Néocérébellum ou Pontocérébellum : Les fibres moussues proviennent des noyaux du pont (cf. Pont) et se projettent sur le pontocérébellum (néocérébellum) par les pédoncules cérébelleux moyens. La segmentation parasagittale, correspondant à la projection des fibres grimpantes issues des trois parties de l’olive inférieure (ou bulbaire), comprend trois parties : 1. Partie vermienne 2. Partie intermédiaire 3. Partie hémisphérique Le cortex cérébelleux se projette sur les noyaux gris du cervelet et le noyau vestibulaire latéral, ce dernier doit être considéré comme un noyau gris du cervelet, extériorisé. Il ne reçoit aucune fibre vestibulaire directe. A chaque segmentation parasagittale correspond un noyau gris ; pour la partie vermienne, le noyau du faîte et le noyau vestibulaire latéral ; pour la partie intermédiaire, le noyau interposé formé du noyau globuleux et emboliforme ; pour la partie hémisphérique, le noyau dentelé. Les faisceaux issus des noyaux gris correspondent aux efférences du cervelet. Synthèse/Messages clés : Savoir identifier à chaque niveau du tronc cérébral : 1) structures propres, 2) voies de passage, 3) origine réelle et apparente des nerfs crâniens Ventricules du tronc cérébral : aqueduc du mésencéphale et IVème ventricule Décussation des faisceaux cortico-spinaux dans les pyramides bulbaires Les noyaux des paires crâniennes sont situés dans le plancher du IVème ventricule 33 Cours 3 : Morphologie du diencéphale Objectifs pédagogiques - Savoir énumérer les éléments constitutifs des parois du IIIème ventricule - Connaitre les définitions des éléments constitutifs des parois du IIIème ventricule - Savoir décrire la morphologie du fornix Plan Généralités I-Paroi postéro-inférieure II-Paroi antérieure III-Paroi supérieure IV-Deux parois latérales 34 Généralités : Le diencéphale appartient au cerveau et donc à l’encéphale. Les termes suivants sont souvent utilisés pour la même structure : Diencéphale / Cerveau intermédiaire / IIIème ventricule (et ses parois). Le IIIème ventricule (cavité diencéphalique) est la cavité du cerveau intermédiaire ou du diencéphale. Il communique avec les ventricules latéraux par deux orifices, foramen interventriculaire droit et gauche et avec le IVème ventricule par l’aqueduc du mésencéphale. La cavité du IIIème ventricule est tapissée d’un revêtement épendymaire. Les parois du IIIème ventricule sont : Paroi postéro-inférieure Paroi antérieure Paroi supérieure Deux parois latérales I-Paroi postéro-inférieure 1. Épiphyse 2. Commissure postérieure 3. Espace perforé postérieur 4. Corps mamillaires 5. Infundibulum hypophysaire Épiphyse L’épiphyse est une glande, sécrétant la Mélatonine et reposant sur le sillon cruciforme de la lame quadrijumelle. Commissure postérieure (CP) : 35 La commissure postérieure est un des repères de l’atlas stéréotaxique de Talairach et Tournoux (ligne CA-CP). C’est une commissure car les fibres blanches traversent la ligne médiane et relient par exemple les deux colliculi supérieurs. Espace perforé postérieur : L’espace perforé postérieur est situé dans l’espace interpédonculaire. Il présente des pertuis vasculaires pour des vaisseaux à destinée centrale. Les nerfs oculomoteurs émergent au niveau de son sommet postéro-inférieur. Corps mamillaires : Les corps mamillaires sont des formations paires, recevant les colonnes du fornix, seules parties du fornix appartenant au diencéphale. Les corps mamillaires sont des relais sur le circuit HMTC (hippocampo-mamillo-thalamo-cingulaire) de la mémoire. Ils sont lésés dans la maladie de Korsakoff. Infundibulum hypophysaire : L’infundibulum hypophysaire se prolonge par la tige pituitaire et relie l’hypothalamus à l’hypophyse. II-Paroi antérieure 1. Chiasma optique 2. Lame terminale 3. Commissure antérieure 4. Colonnes (antérieures) du fornix Chiasma optique (CO) : Le Chiasma optique reçoit les deux nerfs optiques (NO). Il permet un croisement partiel des voies optiques (les fibres temporales ne croisent jamais et les fibres nasales croisent la ligne médiane). Le chiasma optique se divise en arrière en deux tractus optiques (TO). 36 Lame terminale (LT) : La lame terminale correspond à l’extrémité antérieure de la vésicule diencéphalique. Elle s’étend du chiasma optique au rostre du corps calleux. Le corps calleux est la commissure télencéphalique, c’est la commissure néopalliale reliant les néocortex des deux hémisphères cérébraux. Commissure antérieure (CA) : La commissure antérieure est la commissure paléopalliale. Les fibres qui y cheminent relient le paléopallium des deux hémisphères cérébraux. La commissure antérieure est l’un des repères de la ligne CA-CP de l’atlas stéréotaxique de Talairach et Tournoux. Colonnes (antérieures) du fornix (CF) : Les colonnes du fornix divergent à partir de la partie antérieure du corps du fornix. Ils appartiennent à la paroi antérieure du IIIème ventricule. Ils forment la limite antérieure du foramen interventriculaire et se dirige en bas et légèrement en dehors pour traverser l’hypothalamus latéral et se terminer dans les corps mamillaires. Les fibres qui cheminent dans les colonnes du fornix appartiennent au circuit HMTC de la mémoire. Fornix : Commissure archipallialle, le fornix relie les deux structures les plus anciennes du télencéphale, constituées d’archicortex c’est à dire les formations hippocampiques (ou hippocampales). Le fornix n’est commissural que dans sa partie postérieure. La commissure hippocampale relie les deux piliers (postérieurs) du fornix. Le fornix a une forme en X avec un corps médian, deux colonnes antérieures et deux piliers postérieurs. Les colonnes du fornix se terminent dans les corps mamillaires et appartiennent à la paroi antérieure du IIIème ventricule. Elles divergent de la partie antérieure du corps du fornix, se recourbent, limite alors la partie antérieure des foramen interventriculaires, buttent sur la commissure antérieure, puis par un trajet oblique en bas et en arrière cheminant dans l’hypothalamus latéral, vont rejoindre les corps mamillaires. Le corps du fornix est médian, impair, antéro-postérieur. Dans sa partie antérieure, il est séparé de la face inférieure du corps calleux par le septum lucidum (paroi interne et antérieure des cornes supérieures ou frontales des ventricules latéraux). Dans sa partie postérieure, il est accolé à la face inférieure du corps calleux. Il est situé au-dessus de la toile choroïdienne supérieure qui s’invagine sous sa face inférieure. Les piliers du fornix sont des formations qui s’étendent de la partie postérieure du corps du fornix jusqu’aux formations hippocampiques. Au contact de l’hippocampe, les piliers changent de nom et s’appellent Fimbria. Les fibres qui cheminent dans le fornix, ont leurs corps cellulaires dans les formations hippocampiques. Les fibres homolatérales cheminent dans la fimbria puis le pilier, la partie homolatérale du corps, la colonne et se terminent pour leur grande majorité dans le corps mamillaire homolatéral. Elles forment la partie initiale du circuit HMTC hippocampo- mamillaire. 37 Ligne CA-CP : La Ligne CA-CP (commissure antérieure- commissure postérieure) est la référence 0 horizontale de l’atlas du cerveau humain (Co-Planar Stereotaxic Atlas of the Humain Brain Jean Talairach and Pierre Tournoux 1988, Thieme). La ligne verticale perpendiculaire passant par la CA est la deuxième référence 0. Elle est située dans le plan frontal. III-Paroi supérieure 1. Habenula 2. Membrana Tectoria Habenula : Les habenulae autrefois appelées les piliers de l’épiphyse sont des éléments de substance blanche dans lesquelles cheminent des fibres. Ce sont des structures paires. Elles s’insèrent à la jonction de la paroi interne et supérieure du thalamus. Elles s’étendent en avant jusqu’au foramen interventriculaire. A leurs extrémités postérieures, elles s’élargissent pour former le trigone (triangle) de l’habenula dans lequel on retrouve le noyau de l’habenula. Elle se rejoignent sur la ligne médiane pour former la commissure habenulaire en avant de l’épiphyse. 38 Membrana Tectoria : Les habenulae sont tapissées sur leur face inférieure de revêtement épendymaire. Le revêtement épendymaire passe en pont d’une habenula à l’autre, formant la partie inférieure de la membrana tectoria. Toile Choroïdienne Supérieure : La toile choroïdienne supérieure recouvre la face supérieure des habenulae et du revêtement épendymaire formant la couche supérieure de la membrana tectoria. La toile choroïdienne supérieure est une invagination de la pie-mère entre le revêtement épendymaire et la face supérieure des habenulae d’une part et la face inférieure du corps du fornix d’autre part. Triangulaire à sommet antérieur, elle butte en avant sur les foramens interventriculaires et la commissure antérieure. Sur sa partie médiane, elle contient les plexus choroïdes du IIIème ventricule, visibles à travers la membrana tectoria. La toile choroïdienne supérieure limite en fait un espace subarachnoïdien qui se continue en arrière avec la citerne ambiante et correspond à la partie médiane de la fissure transverse du cerveau. La toile choroïdienne supérieure se continue en arrière, en bas et en dehors avec les deux parties latérales de la fissure transverse du cerveau. Plexus Choroïdes du IIIème ventricule : Les plexus choroïdes du IIIème ventricule sont des structures paires de direction postéro-antérieure, au niveau du foramen interventriculaire. Ils se continuent avec les plexus choroïdes des ventricules latéraux, situés au niveau de la limite latérale du triangle formant la toile choroïdienne supérieure. Les plexus choroïdes sécrètent le liquide cérébrospinal qui, filtrés par le revêtement épendymaire, passe dans les ventricules. Les plexus choroïdes sont des : Villosités vasculaires Situés au niveau des ventricules Ils sécrètent le liquide cérébro-spinal (LCS) qui est filtré par le revêtement épendymaire des ventricules et pénètrent ainsi dans les ventricules. IV-Deux parois Latérales Les deux parois latérales de part et d’autre de la cavité du IIIème ventricule, sont formées par : 1. La face interne des deux thalamus, limitée en bas par le sillon sous-thalamique 2. Deux Hypothalamus et les 3. Deux Sous-thalamus Par convention, une ligne frontale passant à la face postérieure des corps mamillaires sépare l’hypothalamus du sous-thalamus. 39 Les structures diencéphaliques sont les : 1. Deux Thalamus 2. Deux Hypothalamus 3. Deux Sous-thalamus 4. Deux pallidum internes, structures les plus internes médiales des noyaux lenticulaires. Synthèse/Messages clés : IIIème ventricule : cavité du diencéphale Ligne de référence CA-CP Structure en X du fornix Thalamus : structure diencéphalique, relais des voies sensitives 40 Cours 4 : Morphologie des hémisphères cérébraux Objectifs pédagogiques - Connaître les limites anatomiques des cinq lobes d’un hémisphère cérébral - Connaître la localisation des aires motrice, sensitive, auditive et visuelle primaires - Savoir légender les coupes dites de Charcot et de Flechsig du cerveau Plan I-Hémisphères cérébraux ou télencéphale II-Ventricules latéraux III-Face latérale de l’hémisphère gauche IV-Lobes des hémisphères cérébraux 1. Lobe Frontal 2. Lobe pariétal 3. Lobe Temporal 4. Lobe occipital 5. Lobe de l’insula V-Fissure transverse VI-Corps calleux VII-Gyrus cingulaire VIII-Substance blanche des hémisphères cérébraux IX-Coupes frontales ou coronales X-Coupes horizontales ou axiales 41 I-Hémisphères cérébraux ou télencéphale Les deux hémisphères cérébraux, droit et gauche ou télencéphale appartiennent au cerveau et à l’encéphale. Les hémisphères cérébraux sont séparés par la fissure longitudinale du cerveau contenant la faux du cerveau (dure-mère). La fissure longitudinale (sagittale) médiane est le lieu de séparation des deux hémisphères cérébraux soit pour observer la face médiane des hémisphères, soit pour décrire la coupe sagittale médiane de l’encéphale. II-Ventricules latéraux Les ventricules latéraux sont des structures paires et symétriques. Ce sont les cavités du télencéphale. Il existe un ventricule par hémisphère cérébral qui communique uniquement avec le IIIème Ventricule par le foramen interventriculaire (de Monro). Ils présentent une corne supérieure ou frontale, inférieure ou temporale, postérieure ou occipitale. Embryologiquement, le développement des ventricules latéraux se fait à partir de la vésicule diencéphalique par un mouvement d’enroulement autour de celle-ci. Les vésicules télencéphaliques forment deux C ouverts en avant de part et d’autre de la vésicule diencéphalique. Dans leur mouvement d’enroulement les vésicules entrainent différentes structures, par exemple le cortex cérébral qui se développe autour des vésicules télencéphaliques. Ce mouvement permet de décrire la face latérale du cerveau et l’enfouissement en profondeur du lobe de l’insula. III-Face latérale de l’hémisphère gauche L’enroulement du cortex individualise la fissure latérale du cerveau (Sillon de Sylvius). Fissure très profonde, elle présente un rameau postérieur, rameau moyen, rameau antérieur. De ce dernier naissent un rameau horizontal et un rameau vertical. Les rameaux vertical et horizontal séparent dans le gyrus frontal inférieur, une partie orbitaire en avant du rameau horizontal, une partie triangulaire entre les deux rameaux et une partie operculaire en arrière du rameau vertical. Ces zones sont historiquement très importantes puisqu’elles ont servi à décrire l’aphémie qui deviendra l’aphasie de Broca. (Paul Broca. Bulletins de la Société d’anatomie, 1861, 6, 398- 407 ; Tom Tom cerveau de Leborgne) Sur la vue inférieure des hémisphères cérébraux, la partie basale de la fissure latérale sépare la partie orbitaire du lobe frontal du pôle temporal. Le second sillon important de la face latérale est le sillon central (Sillon de Rolando). Il est oblique en bas et en avant. Il sépare le lobe frontal en avant du lobe pariétal en arrière. Le sillon central se continue sur la face médiale des hémisphères. Il se termine dans le lobule paracentral. IV-Lobes des hémisphères cérébraux Il existe cinq lobes : Lobe frontal en avant du sillon central et au-dessus de la fissure latérale Lobe pariétal en arrière du sillon central et au-dessus de la fissure latérale Lobe temporal en dessous de la fissure latérale en avant du lobe occipital Lobe occipital formant le pôle occipital, c’est la partie la plus postérieure et inférieure 42 Lobe de l’insula, situé au fond de la fissure latérale et recouvert par les opercules des autres lobes. 1. Lobe Frontal : Sur la face latérale, le lobe frontal présente trois sillons principaux : Sillon précentral Sillon frontal supérieur Sillon frontal inférieur Ils délimitent : Le Gyrus précentral (aussi appelé circonvolution frontale ascendante FA) est situé entre le sillon central et le sillon précentral. C’est l’aire 4 de Brodmann ou aire motrice primaire. Trois circonvolutions globalement parallèles et perpendiculaires au gyrus précentral : Gyrus frontal supérieur (aussi appelé première circonvolution frontale F1) Gyrus frontal moyen (aussi appelé deuxième circonvolution frontale F2) Gyrus frontal inférieur (aussi appelé troisième circonvolution frontale F3). C’est ce dernier gyrus qui présente une Pars orbitalis (a), Pars triangularis (b), Pars opercularis (c). Le gyrus frontal supérieur se continue au niveau du bord supérieur du cerveau et sur la face interne ou médiale. Sur cette face médiale, le sillon cingulaire limite le gyrus frontal supérieur, en avant, le lobule paracentral en arrière. Le sillon cingulaire est parallèle au bord supérieur du corps calleux dans sa partie antérieure, puis par un trajet ascendant va rejoindre le bord supérieur du cerveau. C’est le segment marginal du sillon cingulaire. Le sillon cingulaire est souvent appelé sillon calloso-marginal. Le gyrus contournant le corps calleux porte le nom de gyrus cingulaire, ce gyrus est le rapport inférieur du premier gyrus frontal. Il n’appartient pas au lobe frontal mais au cerveau limbique. Dans le lobule paracentral se termine le sillon central. Le gyrus précentral (FA) se termine dans le lobule paracentral en avant du sillon central ; c’est le gyrus moteur primaire, aire 4 de Brodmann. Il existe une représentation du corps humain ou somatotopie. Le membre inférieur est représenté au niveau du lobule paracentral, le reste du corps sur la vue latérale du gyrus pré-central. La partie la plus antérieure du lobe frontal est le pôle frontal. La face inférieure du lobe frontal est située en avant de la fissure latérale et s’étend jusqu’au pôle. C’est aussi la partie orbitaire du lobe frontal car directement en rapport avec les bosses orbitaires de l’os frontal (partie orbitaire). Le bulbe olfactif et le tractus olfactif sont en rapport avec le sillon orbitaire médial (ou olfactif) et reposent sur la lame criblée de l’os ethmoïde. 2. Lobe pariétal Le lobe pariétal est situé en arrière du sillon central et en avant du sillon pariéto-occipital parfaitement visible sur la face interne. Seule une incisure est visible sur la face latérale. Sur la face latérale de l’hémisphère, le sillon postcentral limite avec le sillon central le gyrus postcentral (encore appelé circonvolution pariétale ascendante PA). C’est l’aire somesthésique primaire ou aire 3a, 1, 2 de Brodmann. 43 Le sillon intra-pariétal, parallèle au bord supérieur et perpendiculaire au sillon post-central délimite le gyrus pariétal supérieur (ou première circonvolution pariétale, P1) au-dessus et le gyrus pariétal inférieur en dessous. Ce dernier contient, le gyrus supra-marginal situé à l’extrémité postérieure de la fissure latérale et le gyrus angulaire situé à l’extrémité postérieure du premier sillon temporal. 44 3. Lobe Temporal Sur la face latérale, deux sillons, le sillon temporal supérieur (sillon parallèle) et le sillon temporal inférieur délimitent trois circonvolutions le gyrus temporal supérieur (ou première circonvolution temporale T1), le gyrus temporal moyen (deuxième circonvolution temporale T2), et le gyrus temporal inférieur (troisième circonvolution temporale T3). Cette dernière forme le bord inférieur du cerveau. L’aire auditive primaire est située dans le tiers postérieur de T1 (gyrus de Heschl). Sur la vue inférieure, deux sillons, le sillon occipito-temporal latéral et le sillon occipito-temporal médial (ou sillon collatéral) séparent le gyrus temporal inférieur du gyrus occipito-temporal latéral (T4) et ce dernier du gyrus occipito-temporal médial (T5). Le gyrus occipito-temporal latéral (T4) s’appelle aussi le gyrus fusiforme et n’atteint pas le pôle temporal. Le pôle temporal est l’extrémité la plus antérieure du lobe temporal. Il est limité par la partie basale de la fissure latérale. Il appartient à T1. Le gyrus occipito-temporal médial (ou cinquième circonvolution temporale, T5) est le gyrus le plus interne ou médial du lobe temporal, directement en rapport interne avec le mésencéphale. Il s’étend jusqu’au sillon occipito-temporal médial (ou sillon collatéral). En arrière en continuité avec le lobe occipital il prend le nom de gyrus lingual. Il présente plusieurs parties : Gyrus parahippocampal ou hippocampique, il s’agit de paléocortex, cortex de transition entre l’archicortex et néocortex. Uncus ou crochet correspondant à un lobule courbé d’avant en arrière reposant sur le gyrus parahippocampal, au fond duquel se trouve la formation amygdalienne. Hippocampe, c’est la partie la plus interne. De forme allongée, elle est en rapport avec la corne inférieure ou temporale du ventricule latéral, située en dehors et la fissure transverse du cerveau (partie basale) en dedans. Il s’agit de deux lames corticales encastrées l’une dans l’autre. 45 4. Le pôle occipital (occ) est l’extrémité postérieure et inférieure du cerveau au contact de la tente du cervelet. Sur la face médiale, le cuneus est situé entre le sillon pariéto-occipital et le sillon calcarin. Le sillon calcarin naît au sommet du pôle occipital et présente un trajet ascendant, il va rejoindre le sillon pariéto-occipital. Le sillon calcarin n’est visible que sur la face médiale. Les voies visuelles primaires se projettent sur les lèvres du sillon calcarin. Il s’agit de l’aire visuelle primaire ou aire 17 de Brodmann. Il existe une corne postérieure ou occipitale du ventricule latéral enfouie dans la substance du lobe occipital. 5. Lobe de l’insula : Le lobe de l’insula est situé au fond de la fissure latérale, recouverte par les opercules. Il est triangulaire à sommet inférieur et antérieur. Contrairement au reste du cortex, il ne subit pas de mouvement d’enroulement et reste donc enfouie au fond de la fissure latérale. V-Fissure transverse Seule la partie basale de la fissure transverse est visible sur la vue inférieure de l’encéphale. Elle correspond à un espace sub-arachnoïdien situé entre le mésencéphale et l’hippocampe et la corne inférieure ou temporale du ventricule latéral. En arrière elle communique avec la partie médiane (toile choroïdienne supérieure) par la citerne ambiante. Les plexus choroïdes des ventricules latéraux forment la partie la plus latérale de la fissure. VI-Corps calleux Le corps calleux est la commissure télencéphalique ou néocorticale, reliant les néocortex de chaque hémisphère. Structure impaire et médiane, ayant partiellement subi le mouvement d’enroulement, on lui décrit un bourrelet postérieur (ou splenium), un corps intermédiaire et un genou en avant. 46 L’extrémité inférieure du genou porte le nom de rostre (ou rostrum) ou bec du corps calleux et se situe au-dessus de la commissure antérieure. La face inférieure du bourrelet et de la partie postérieure du corps est accolée au corps et aux piliers postérieurs du fornix. Tandis que la face inférieure de la partie antérieure du corps est séparée du fornix. Sur la ligne médiane le corps calleux est relié au fornix par le septum lucidum, paroi interne des cornes frontales ou supérieures des ventricules latéraux. VII-Gyrus cingulaire Le gyrus cingulaire est le rapport supérieur du corps calleux. Il est séparé du corps calleux par le sillon sus-calleux au niveau duquel on retrouve les artères cérébrales antérieures ou leurs branches. Sa limite supérieure est le sillon cingulaire en avant et le sillon sous-pariétal en arrière. Il appartient au système limbique. VIII-Substance blanche des hémisphères cérébraux Les fibres issues du cortex forment la couronne rayonnante (ou corona radiata) qui après une torsion se continue avec les fibres des capsules interne et externe. La capsule interne va dissocier les noyaux gris centraux. Sur une coupe frontale, la capsule interne est oblique en bas et en avant. Les fibres qui la constituent vont rejoindre les pédoncules cérébraux puis le pont. Sur une coupe horizontale, la capsule interne présente deux bras, un bras antérieur et un bras postérieur. Dans le bras postérieur, le faisceau corticospinal présente une somatotopie avec les fibres du membre supérieur, le thorax en arrière et le membre inférieur plus postérieur. La jonction des deux bras s’appelle le genou de la capsule interne au niveau duquel le faisceau cortico-nucléaire chemine (faisceau allant du cortex aux noyaux des paires crâniennes, anciennement appelé le faisceau géniculé). La capsule externe passe entre putamen et claustrum tandis que la capsule extrême entre claustrum et insula. Il existe de très nombreux autres faisceaux de substance blanche. Les techniques modernes d’imagerie sont en mesure de les visualiser. IX-Coupes frontales ou coronales La coupe de Charcot est par définition une coupe frontale passant par les corps mamillaires : 47 48 X-Coupes horizontales ou axiales Coupant deux fois le corps calleux et le fornix, dite coupe de Flechsig : Coupant deux fois le corps calleux et le fornix, dite coupe de Flechsig : 49 50 Synthèse/Messages clés : L’aire motrice primaire est située dans le gyrus précentral du lobe frontal en avant du sillon central L’aire somesthésique primaire est située dans le gyrus postcentral du lobe pariétal en arrière du sillon central 51 Cours 5 : Voies de la motricité Objectifs pédagogiques - Savoir décrire la voie de la motricité volontaire à tous les étages du système nerveux - Connaître l’anatomie des noyaux gris centraux - Connaître la représentation de l’homonculus de Penfield Plan Généralités I-Voie de la motricité volontaire II-Voies extrapyramidales III-Cervelet – Néocervelet – Efférences du cervelet 52 Généralités Définition des voies de la motricité : Ensemble des fonctions nerveuses et musculaires permettant les mouvements volontaires ou automatiques du corps. Il existe deux types de motricité : – Phasique ou idiocinétique qui permet le mouvement, le déplacement cinétique, les mouvements fins, distaux. – Tonique ou holocinétique qui permet le maintien de l’attitude, la posture statique, la préparation du mouvement et les mouvements globaux proximaux. Les voies de la motricité sont des voies descendantes, corticofuges. Elles naissent de la cellule pyramidale du cortex en partie du gyrus précentral donnant le tractus cortico-spinal et le tractus cortico-nucléaire. Elles comprennent aussi des faisceaux issus de plusieurs structures sous-corticales (système extrapyramidal). Tous ces faisceaux vont se projeter dans la corne antérieure de la moelle essentiellement sur les interneurones de la moelle, qui eux-mêmes agissent sur les motoneurones. I-Voie de la motricité volontaire La voie de la motricité volontaire naît du cortex cérébral Empreinte les faisceaux cortico-spinaux et cortico-nucléaires Traverse le Tronc cérébral Arrive dans la Moelle spinale Se projette sur les Motoneurones Le cortex cérébral est responsable de la motricité volontaire Il initie la réponse motrice et la contrôle tout au long de son exécution Cortex moteur primaire : Aire motrice principale = Aire 4 de Brodmann : Le cortex moteur primaire est situé au niveau du gyrus précentral situé sur le versant antérieur du sillon central (circonvolution frontale ascendante FA). Le cortex moteur primaire est développé selon le modèle de l’homonculus de Penfield. C’est un cortex agranulaire formé essentiellement de cellules pyramidales. L’homonculus est la représentation somatotopique des projections corticales aux différentes parties du corps : Le membre inférieur se situe sur la face médiale au niveau du lobule paracentral Le reste du corps se situe sur la face latérale Les parties du corps dont la musculature effectue les mouvements les plus différenciés occupent des zones étendues (ex : doigts et main) Les parties distales des membres correspondent à la profondeur du sillon central, les parties proximales se projettent plus en surface. Chaque hémicorps est représenté sur l’hémisphère controlatéral : 53 Hémicorps droit-hémisphère gauche Hémicorps gauche-hémisphère droit Ceci est strictement vrai pour les muscles de la face et des membres En revanche une stimulation unilatérale du cortex entraînera une réaction bilatérale des muscles masticateurs, du pharynx, du larynx, du tronc Cortex prémoteur : Le cortex prémoteur ou Aire 6 de Brodmann est situé en avant de l’aire 4 C’est un cortex granulaire Les projections sont pontiques puis médullaires Il agit préférentiellement sur la partie proximale du mouvement Aire Motrice Supplémentaire (AMS) : L’AMS correspond à la portion interne (médiale) de l’aire 6. Elle joue un rôle majeur dans la préparation du mouvement Couche corticale ou cortex ou néocortex : La substance grise corticale hémisphérique est superficielle. Le néocortex est formé de six couches cellulaires différentes de la superficie à la profondeur Les couches sont numérotées de I à VI Les fibres de la voie pyramidale sont issues essentiellement de la couche V Les fibres (1 à 2 millions) prennent naissance : De l’aire 4 (30 %, dont seulement 1/3 à partir des grosses cellules pyramidales (Betz)) De l’aire 6 (30 %) Des aires pariétales (3-1-2, 40) Les faisceaux : 54 Les deux faisceaux de la motricité volontaire naissant du cortex sont : Le tractus cortico-spinal destiné aux colonnes IX de la moelle spinale Le tractus cortico-nucléaire destiné aux noyaux moteurs des nerfs crâniens Le trajet des faisceaux se fait dans la substance blanche, il commence dans la couronne rayonnante où se constitue la voie pyramidale avec : Fibres issues du cortex moteur avec respect de la somatotopie de dedans en dehors : Fibres du MI Fibres du tronc Fibres du MS Fibres de la face Fibres issues du cortex pariétal Puis les fibres descendent en direction de la capsule interne = lieu de convergence des fibres descendantes pyramidales. Le trajet dans la capsule interne doit être décrit différemment sur une coupe frontale ou horizontale. Sur une coupe frontale, le faisceau pyramidal ou tractus cortico-spinal et le tractus cortico- nucléaire ou faisceau géniculé sont obliques en bas et en dedans, passant entre noyau caudé et thalamus en dedans, le noyau lenticulaire et la queue du noyau caudé en dehors Sur une coupe horizontale, la capsule interne présente deux bras, antérieur et postérieur, reliés par le genou. La traversée de la capsule interne se fait avec le respect de la somatotopie : Genou : fibres cortico-nucléaires (Faisceau géniculé) Fibres de la face (F) Bras postérieur : fibres cortico-spinales Fibres du membre supérieur (MS) Fibres du tronc (T) Fibres du membre inférieur (MI) Sur une coupe sagittale, la capsule interne se présente sous forme d’un T. Au niveau du mésencéphale : Le trajet est superficiel et ventral. Les fibres constituent avec les fibres des voies cortico-pontiques les pédoncules cérébraux en respectant la somatotopie : Fibres issues du cortex pariétal les plus en dehors De dehors en dedans : fibres MI, tronc, MS, face Au niveau du pont les fibres corticospinales et corticonucléaires sont dissociées par les noyaux du pont et leurs fibres. Au niveau du bulbe ou moelle allongée : 55 On note la terminaison des dernières fibres cortico-nucléaires destinées aux noyaux des nerfs crâniens. Les fibres cortico-spinales se reconstituent en un faisceau formant les pyramides bulbaires. Ces pyramides vont décusser. On parle de décussation des pyramides ou du faisceau cortico-spinal. Décussation bulbaire : - 85% des fibres croisent la ligne médiane au niveau bulbaire inférieur pour constituer le faisceau corticospinal latéral (ou faisceau pyramidal croisé). L’organisation somatotopique est toujours présente (fibres du MS en dedans, fibres du MI en dehors). - 15 % des fibres ne décussent pas et forment le faisceau corticospinal ventral (ou faisceau pyramidal direct). Au niveau médullaire : Le faisceau cortico spinal latéral (ou pyramidal croisé) chemine dans la moitié dorsale du cordon latéral. Le faisceau corticospinal ventral (ou pyramidal direct) chemine dans le cordon ventral (antérieur) de la moelle au contact de la fissure ventrale. La majorité des fibres de la voie pyramidale n’atteint les motoneurones que par l’intermédiaire d’interneurones (ex : cellules de Renshaw). Les motoneurones (MN) sont situés dans des colonnes cellulaires correspondant à la couche IX de Rexed : Les MN destinés aux muscles axiaux sont médiaux. Les MN destinés aux muscles distaux sont latéraux. Les MN des muscles fléchisseurs sont dorsaux tandis que les MN des muscles extenseurs sont ventraux. L’efférence de la voie pyramidale est le motoneurone . II-Voies extrapyramidales Les voies extrapyramidales désignent un ensemble fonctionnel de circuits nerveux polysynaptiques responsables de la motricité involontaire, notamment le contrôle de la posture. Ces circuits vont s’organiser autour des noyaux gris centraux du cerveau et de voies descendantes originaires du tronc cérébral. Le noyau caudé est un noyau télencéphalique, structure paire et symétrique qui subit le mouvement d’enroulement lors du développement du cortex (cf. hémisphères). Il forme la paroi latérale de la corne frontale des ventricules latéraux. Il repose sur la partie externe de la face supérieure du thalamus. Le noyau lenticulaire, structure paire et symétrique, est l’axe du pivot d’enroulement. C’est une pyramide triangulaire. Il est divisé en trois parties : 56 o Le putamen, d’origine télencéphalique, est de constitution identique au noyau caudé. Le noyau caudé et le putamen forment le striatum. Il existe des ponts de substances grises reliant les deux noyaux, perforés par les fibres de la capsule interne. o Le pallidum externe est le noyau intermédiaire de nature télencéphalique. o Le pallidum interne est la partie la plus interne du noyau lenticulaire. D’origine diencéphalique, il a été séparé du diencéphale par les fibres constituant la capsule interne. Le thalamus, structure paire et symétrique, appartient au diencéphale. Les faces internes des deux thalamus forment les parois du IIIème ventricule, cavité diencéphalique (cf. diencéphale). La partie interne de la face supérieure limite inférieurement la corne frontale des ventricules latéraux. Le thalamus est constitué de nombreux noyaux ayant des fonctions différentes. Circuits extrapyramidaux : - Deux circuits principaux : 1- Cortex-striatum-pallidum interne-thalamus-cortex 2-Cortex-striatum-substance noire (partie réticulaire)-thalamus-cortex - Trois circuits extrapyramidaux accessoires : Le premier implique le striatum (N. Caudé et Putamen), le pallidum, le thalamus pour se terminer sur le striatum. Dans ce circuit, l’atteinte du striatum est responsable d’une maladie neurologique, la chorée. Le deuxième circuit accessoire implique le pallidum externe, le noyau sous thalamique pour retourner au pallidum interne. Une atteinte de ce circuit est responsable d’une maladie neurologique, l’hémiballisme. Le troisième circuit accessoire implique le striatum (projections striato-nigriques) qui se projette sur la partie compacte de la substance noire (SN) qui elle-même en retour se projette sur le striatum (fibres nigro-striées). La substance noire est une structure propre du mésencéphale située en arrière des faisceaux corticaux qui forment les pédoncules cérébraux. Elle présente deux parties, une partie réticulaire et une partie compacte. L’atteinte de ce circuit est responsable de la maladie de Parkinson par disparition des cellules dopaminergiques de la substance noire (partie compacte). III-Cervelet – Néocervelet – efférences du cervelet Schéma fonctionnel du cervelet : La cellule de Purkinje est la cellule du cortex cérébelleux. Son axone se projette uniquement sur les noyaux gris du cervelet. Son action est inhibitrice sur les noyaux gris. Les fibres efférentes du cervelet sont issues des noyaux gris centraux (noyaux du faîte, noyau interposé (globuleux et emboliforme), et le noyau dentelé). Les fibres moussues d’origine diverses se projettent sur les trois parties du cervelet pontocerebellum ou néocerebellum ; spinocerebellum ou paléocerebellum et 57 vestibulocerebellum ou archicerebellum. Les fibres moussues agissent sur la cellule de Purkinje par l’intermédiaire du glomérule cérébelleux. Les fibres grimpantes sont issues de l’olive inférieure ou bulbaire. Elles se projettent directement sur la cellule de Purkinje. Les trois parties de l’olive inférieure se projettent sur le cortex cérébelleux de la partie vermienne, intermédiaire ou hémisphérique. Circuit du Néocerebellum : Les fibres des noyaux dentelé et interposé cheminent dans le pédoncule cérébelleux supérieur et traversent le noyau rouge du mésencéphale. En traversant le noyau rouge, l’information est transmise aux neurones du noyau rouge. Il en résulte de la formation du faisceau rubrospinal qui se projette sur la moelle après avoir décussé dans le mésencéphale. Le pédoncule cérébelleux supérieur se projette aussi sur les noyaux du thalamus (ventral latéral (VL) et intralaminaire). Les informations peuvent ensuite être transmises au cortex cérébral. Circuit en boucle cortico-cérébelleux (néocerebellum) : Cortex cérébelleux->Noyau dentelé (Pédoncule cérébelleux supérieur)->Thalamus (VL , intralaminaires)->Cortex cérébral->Faisceaux cortico-pontins->Noyaux du pont->Fibres des noyaux du pont (fibres moussues du Pédoncule cérébelleux moyen)-> Cortex cérébelleux Synthèse/Messages clés : - Schéma récapitulatif : 58 59 Cours 6 : Voies de la sensibilité Objectifs pédagogiques - Savoir décrire les voies de la sensibilité à tous les étages du système nerveux - Connaître le rôle du thalamus - Connaître la représentation de l’homonculus de Penfield Plan Généralités I-Voies de la sensibilité proprioceptive inconsciente II-Voies de la sensibilité tactile discriminative et proprioceptive consciente III-Voies de la sensibilité nociceptive 60 Généralités La classification des sensibilités de Sherrington permet d’en différencier plusieurs types : Sensibilité extéroceptive (ectoderme) – 1- Tact épicritique (Tact fin différencié) Sensibilité extéroceptive épicritique – 2- Tact protopathique (Tact grossier) Sensibilité extéroceptive protopathique – 3- Thermo-algésie (Ou Sensibilité à la température et la douleur) Sensibilité extéroceptive nociceptive Sensibilité proprioceptive (mésoderme) – 1- sensibilité proprioceptive consciente (Sensibilité de la position des membres dans l’espace) – 2- sensibilité proprioceptive inconsciente (Tonus musculaire) Sensibilité intéroceptive (endoderme) – Viscères I- Voies de la sensibilité proprioceptive inconsciente Elle appartient à la sensibilité proprioceptive qui concerne le mésoderme. Sherrington oppose la sensibilité proprioceptive consciente qui sera perçu et localisable par l’individu et qui doit par conséquent atteindre le cortex cérébral et la sensibilité proprioceptive inconsciente qui gère le tonus musculaire et rejoint le cervelet. Il s’agit des voies spinocérébelleuses. II- Voies de la sensibilité tactile discriminative et proprioceptive consciente Deux types de sensibilité sont à décrire. L’une vient de la sensibilité extéroceptive (ectoderme) et l’autre de la sensibilité proprioceptive (mésoderme). Il s’agit de la sensibilité extéroceptive épicritique explorant le tact épicritique c’est-à-dire un tact fin, différencié et de la sensibilité proprioceptive consciente qui explore la sensibilité de la position des membres dans l’espace. Il convient tout d’abord de décrire le schéma général des voies de la sensibilité consciente. Dans sa forme modale, c’est un système à trois neurones (N) qui se projettent sur le cortex via le thalamus. Le deuxième neurone ou deutoneurone (N2) croise la ligne médiane. 61 Les Récepteurs sont activés par un stimulus adéquat. La transmission de l’influx nerveux est fonction du diamètre et de la vitesse de conduction des afférences sensorielles issues des différents types de récepteur. Les fibres nerveuses sont classées en fonction de leur diamètre et de leur myélinisation. En résumé, plus le diamètre est gros, plus la vitesse est rapide, plus la fibre est excitable. Il existe plusieurs types de classification. Destinée des fibres A de gros calibres, qui véhiculent des informations tactiles épicritiques et proprioceptives conscientes : Les fibres A, ß, véhiculant des informations tactiles épicritiques et proprioceptives, situées dorso- médialement dans la racine dorsale, ne font pas relais dans la moelle spinale mais continuent dans le cordon postérieur. Les deux cordons postérieurs sont situés entre les sillons latéraux postérieurs et séparés par le septum postérieur. Chaque cordon postérieur comprend deux faisceaux, le faisceau gracile (G) en dedans et le faisceau cunéiforme (C) en dehors. Il existe une somatotopie au niveau des cordons postérieurs, les fibres des membres inférieurs (I) cheminent dans les faisceaux graciles, les fibres des membres supérieurs (S) cheminent dans les faisceaux cunéiformes et les fibres du tronc (T) cheminent au milieu des deux autres. Les fibres A, ß, cheminent jusqu’au bulbe (moelle allongée) où elles font relais dans les noyaux des faisceaux graciles et cunéiformes de la moelle allongée (bulbe). Il s’agit des protoneurones de la sensibilité épicritique et proprioceptive consciente. Dans la moelle allongé (bulbe), les deutoneurones (N2) de la sensibilité discriminative et proprioceptive consciente décussent (croisent la ligne médiane) pour former le lemniscus médian 62