Psychology Clinic of Child and Adolescent PDF
Document Details
Uploaded by AccommodativeCitrine
University of Lausanne
2023
Nadine Messerli-Bürgy
Tags
Summary
This presentation covers the psychology clinic of children and adolescents, including various topics like eating disorders with details on their characteristics and examples, along with different treatments. The focus is on issues related to child and adolescent psychology and nutrition.
Full Transcript
PSYCHOLOGIE CLINIQUE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT Prof. Nadine Messerli-Bürgy (21.02.23) 1 APERÇU DU SEMESTRE DU PRINTEMPS Date 21.2. 28.2. 7.3. 14.3. 21.3. 28.3. 4.4. 11.4. Sujet Troubles des conduites alimentaires et de l’ingestion d’aliments Troubles d’attachement et troubles de la régulati...
PSYCHOLOGIE CLINIQUE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT Prof. Nadine Messerli-Bürgy (21.02.23) 1 APERÇU DU SEMESTRE DU PRINTEMPS Date 21.2. 28.2. 7.3. 14.3. 21.3. 28.3. 4.4. 11.4. Sujet Troubles des conduites alimentaires et de l’ingestion d’aliments Troubles d’attachement et troubles de la régulation MASTER DAY Encoprésie/ Enurésie Déficit de l’attention/hyperactivité Troubles d’apprentissage Trouble du spectre de l’autisme VACANCES 18.4. 25.4. 2.5. 9.5. 16.5. 23.5. 30.5. Troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites Trouble à une substance et troubles addictifs Troubles psychotiques et spectre de la schizophrénie Automutilation et trouble de la personnalité borderline Troubles psychosomatiques Prévention Répétition et questions Psychologie Clinique de l'Enfant et de l'Adolescent 2 TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES ET DE L’INGESTION D’ALIMENTS 3 Psy Clin Enfant 21.02.23 4 TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES ET DE L’INGESTION D’ALIMENTS .. se caractérisent par • des perturbations persistantes de l’alimentation • ou des perturbations persistantes du comportement alimentaire • ou une absorption de nourriture délétère pour la santé physique ou le fonctionnement social. Les troubles ont des symptômes communs mais sont diffèrent dans leur évolution, leur pronostic et leurs indications thérapeutiques! 5 TROUBLES ALIMENTAIRES PRÉCOCES • Trouble de l'alimentation de l'interaction réciproque : malnutrition, retard de développement (réciprocité sociale inexistante, contact visuel, etc.) • Anorexie précoce : manque d'appétit, début lors du passage de l'alimentation à la cuillère à l'alimentation autonome • Refus sensoriel d'aliments : refus constant d'aliments spécifiques (goût, texture, température, odeur) pas d'élargissement des aliments • Trouble de l'alimentation associé à une maladie médicale : refus en raison de l'effort (reflux gastro-œsophagien, maladie cardiaque ou pulmonaire) • Trouble de l'alimentation associé à des lésions du tractus gastro-intestinal : début soudain d'un refus certains types d'alimentation, après un événement traumatique Research Diagnostic Criteria – Preschool Age“ (RDC-PA) 6 LES TROUBLES SELON DSM5 • le pica • le mérycisme • le trouble de l’alimentation avec restriction ou évitement • l’anorexie mentale • la boulimie • les accès hyperphagiques *Pica et mérycisme: Plus souvent chez les enfants avec un handicap intellectuel 7 EXEMPLE: MARIA, 6 ANS • • • Maria est envoyée par le pédiatre. Maria a déjà dû se faire faire des lavages d'estomac à plusieurs reprises. La raison en était qu'elle souffrait de fortes douleurs abdominales et que son état général se détériorait. Les médecins trouvaient à chaque fois des matériaux non comestibles comme du tissu, des cailloux, du papier, etc. Elle a aussi été traitée à plusieurs reprises chez le médecin pour une infestation de parasites. Lors du premier entretien, les parents racontent que Maria mange beaucoup de choses qui ne sont pas destinées à être mangées. Ce n'est pas nouveau. Maria a toujours fait cela. Actuellement, elle mâche souvent ses propres vêtements ou un animal en peluche, et ses vêtements sont régulièrement troués. Dans le jardin, elle ramasse des escargots et les met souvent dans sa bouche. 8 Votre pied de page 21.02.23 9 PICA • • Consommer d’aliments ayant pas de valeur Du papier, du savon, du tissu, des cheveux, de la ficelle, de la laine, de la terre, de la craie, du talc, de la peinture, du caoutchouc, du métal, des cailloux, .. • • Âge minimum de 2 ans! Parfois carence en minéraux (par ex. fer, zinc) (aussi pendant la grossesse) Peut être associé à d'autres troubles (trouble du spectre autistique, trouble du développement intellectuel, schizophrénie) • • • • Souvent diagnostic uniquement par complication médicale générale Pas d'aversion générale pour les aliments Prévalence incertaine, plus fréquente en cas de déficience intellectuelle 10 11 MÉRYCISME Caractéristiques associées : • enfants adoptent une attitude typique, plutôt irritable et affamé entre les phases de nutrition, absence de prise de poids, malnutrition malgré une grande quantité de nourriture • mettent la main sur la bouche ou toussent pour cacher leur régurgitation. • • Pas de données de prévalence, plus fréquent chez les personnes présentant une déficience intellectuelle, première maladie typique entre 3 et 12 mois, souvent rémission spontanée Facteurs de risque : manque de stimulation ou négligence, stress (situation de vie difficile, problèmes relationnels entre parents et enfants) 12 13 RESTRICTION OU ÉVITEMENT DE L‘INGESTION D‘ALIMENTS • Aussi appelé ARFID (Avoidant restrictive food intake disorder) • Désintérêt marqué pour la nourriture • Les nourrissons semblent parfois somnolents, agités ou tendus ou non impliqués, n'ont pas faim lorsqu'ils sont nourris • Influence sur les performances cognitives et le fonctionnement social, problèmes de croissance, irritabilité/conflits ! Dans le domaine des nourrissons, fait classiquement partie des "troubles précoces de la régulation" ! 14 ÉTIOLOGIE Influence de… • prédisposition aux problèmes de succion et aux vomissements • mauvais comportement alimentaire (p. ex. mauvais positionnement, bruits forts, environnement changeant, distractions) et • stress/ agitation croissante des parents. 15 ÉTIOLOGIE II Les troubles alimentaires sont favorisés lorsque • la volonté de l'enfant (4-6 mois) à consommer des aliments solides n'est pas exploitée, • certains aliments populaires sont donnés comme incitation lorsque l'enfant a refusé des aliments solides (renforcement positif) • l'inquiétude et le stress des parents ("il faut bien faire entrer quelque chose dans la tête de l'enfant") • les enfants sont nourris alors qu'ils ne sont pas encore prêts (tempérament, développement) • subissent une alimentation forcée ou une surstimulation dans le domaine oral (p. ex. avec une cuillère en métal). L'ingestion de nourriture doit être associée à des sensations agréables et à une atmosphère calme et socialement renforçante! 16 THÉRAPIE – RÈGLES ALIMENTAIRES... • Enfant et parents • des repas fixes, pris en commun à table - d'une part, cela indique une sensation de faim régulière et, d'autre part, les autres personnes présentes à table servent de modèle pour un comportement alimentaire approprié, • Pas de distraction par la télévision, un livre, une tablette ou un jouet, position assise adaptée à l'âge de l'enfant (si l'enfant peut s'asseoir, chaise haute à table), • L'enfant est encouragé à manger de manière autonome. • Exploration avec les doigts ou ses propres couverts (non métalliques). • La nourriture n'est pas utilisée comme une récompense, • Les repas sont adaptés à la capacité de l'enfant • Pas de collation entre les repas pour maintenir la sensation de faim pour les repas. 17 LES TROUBLES SELON DSM5 • le pica • le mérycisme • le trouble de l’alimentation avec restriction ou évitement • l’anorexie mentale • la boulimie • les accès hyperphagiques 18 COMPARAISON DES ÉTUDES DE CAS Cora, 14 ans, fait des régimes depuis plusieurs mois. Depuis 3 mois, elle est en sous-poids. Elle ne mange pourtant pas beaucoup et seulement des aliments très choisis, dont elle est convaincue qu'ils ne peuvent pas influencer son poids, car elle a extrêmement peur de prendre du poids. Elle a quand même souvent faim, ce qui l'empêche parfois de dormir. Trouble? Marie, 15 ans, souffre des accès d’hyperphagiques répétées. Souvent après l'école, elle se sent comme épuisée et commence à manger. Dans ces moments-là, Marie mange de grandes quantités en très peu de temps. Pendant ce temps, elle a l'impression de perdre complètement le contrôle et de ne plus pouvoir s'arrêter de manger. Ensuite, Marie se sent extrêmement mal et essaie généralement de tout vomir ou de faire du jogging extreme pendant plusieurs heures. Sophie, 16 ans, souffre des accès d’hyperphagiques répétées. La plupart du temps, c'est après s'être disputée avec quelqu'un ou s'être énervée à l'école. Pendant ces crises, elle a l'impression de perdre le contrôle et de ne pas pouvoir s'arrêter. Elle mange nettement plus et plus vite que ses amis. Souvent, elle n'a pas faim et ne peut s'arrêter que lorsqu'elle a mal au ventre. Après une crise de boulimie, elle est déçue d'ellemême, se dégoûte même parfois et est de mauvaise humeur dans les heures qui suivent. Trouble? Trouble? Votre pied de page 19 ANOREXIE MENTALE (ANOREXIA NERVOSA, AN) BOULIMIE (BULIMIA NERVOSA, BN) ACCÈS HYPERPHAQIUE (BINGE EATING DISORDER, BED) 20 PHÉNOMÉNOLOGIE DE AN Comportement orienté vers un objectif de perte de poids ou de maintien du poids à un faible niveau • Minimiser l'apport calorique (éviter les aliments très caloriques, sauter des repas, tenir un journal, mâcher et recracher, utiliser des coupe-faim, des produits light, boire beaucoup de liquide, etc.) • Maximiser la dépense calorique (faire beaucoup d'exercice, se refroidir) Mais aussi observable par comportement de contrôle extrême (se peser, se mesurer, se regarder dans le miroir à haute fréquence) ou comportement d'évitement fort de ces activités 21 ESTIMATION BASÉE SUR L'INDICE DE MASSE CORPORELLE (IMC) / BODY MASS INDEX (BMI) Catégorie IMC Insuffisance pondérale élevée < 16.0 Insuffisance pondérale modérée 16 – 16.9 Insuffisance pondérale légère 17 – 18.5 Poids normal 18.5 – 24.9 • A partir d'un IMC <15 kg/m2, il y a un risque évident et une indication de traitement hospitalier • A partir d'un IMC de <12 kg/m2, il y a un risque somatique très élevé - Obésité : à partir d'un IMC de 25 Obésité de degré I à partir d'un IMC de 30 Obésité de degré II à partir de l'IMC 35 Obésité de degré III à partir de l'IMC 40 IMC = poids corporel / taille du corps2(kg/m2) 22 PERCENTILE D'IMC CHEZ LES ENFANTS Obésité chez l'enfant : IMC > 90e centile Obésité chez l'enfant : IMC > 97e centile IMC (kg/m2) Garçon Âge (en années) Fille Exemple : Si la taille d'un enfant de 12 mois se situe au 10e percentile, cela signifie que 90 % des enfants de son âge et de son sexe sont plus grands, et que 10 % sont plus petits. PHÉNOMÉNOLOGIE DE AN II Conséquences physiques de la malnutrition : • Malnutrition affecte les organes importants (cerveau, cœur etc.) • Modifications pathologiques de la formule sanguine, de l'équilibre électrolytique et des hormones • Épuisement, peau sèche, modifications de la pilosité cutanée ("lanugo"), ralentissement du rythme cardiaque, œdèmes, ostéoporose, décoloration de la peau, gonflement des glandes parotides, érosion de l'émail dentaire, etc. 21.02.23 24 PHÉNOMÉNOLOGIE: ENFANT AVEC AN • similaire à celui de l'adolescence et de l'âge adulte • Mais plus de comportements de contrôle du poids • Focalisation préoccupante sur la nourriture • Sentiment de culpabilité par rapport à la nourriture • Peur de manger avec d'autres personnes • Faible estime de soi 25 26 27 PHÉNOMÉNOLOGIE DE BOULIMIE • Accès hyperphagique • Comportement alimentaire perturbé entre les accès hyperphagique et • Comportement de compensation/ mesures de contre-régulation (vomissements, diète, pratique sportive excessive, laxatifs, diurétiques) 28 PHÉNOMÉNOLOGIE DE BOULIMIE II: ENFANT AVEC BN • Comportement de contrôle du poids similaire à celui de l’AN • Vomissements plus fréquents que l'abus de laxatifs • Association élevée entre "loss of control eating » (perte de contrôle de l'alimentation) et troubles anxieux, dépressifs et TDAH • Souvent associé à des crises d'adolescence • Peut également symboliser une tendance à l'autopunition 29 30 31 PHÉNOMÉNOLOGIE DE ACCÈS HYPERPHAGIQUES • Accès hyperphagique • Comportement alimentaire perturbé entre les accès hyperphagiques et • Pas de comportement compensatoire 32 PHÉNOMÉNOLOGIE DE BED II: ENFANT AVEC BED • • • • • • • • "Loss of control" eating est déjà observé chez les enfants à partir de 6 ans Perte de contrôle également lors de repas réguliers, de snacks ou lors d'occasions particulières (sortie au restaurant, fêtes) Souvent pas de quantité objectivement importante (accessibilité à la nourriture limitée) Souvent associée à des sentiments négatifs Préoccupations concernant la silhouette, le poids et la nourriture Honte liée à la nourriture Défavorable : comportement alimentaire non structuré, sauter des repas, régimes (rôle de modèle) Augmentation de la psychopathologie générale (anxiété, troubles de l'attention, hyperactivité, dépression, faible estime de soi) et au surpoids 33 34 35 ÉPIDÉMIOLOGIE Prévalence sur 12 mois Anorexie Boulimie BED Prévalence sur 12 mois 0.4% 1-1.5% 1.6% (5%*) 10:1 (femmes : hommes) Sexe Début du trouble 14 ans Pic du trouble 16 ans Evolution 10:1 (femmes : 3:1 (femmes : hommes) hommes) Environ à partir de 16 Début dans l'enfance, ans vers 8 ans 18-19 ans Taux de guérison à long Taux de guérison à long terme: 47% terme: 60% Amélioration: 33% Amélioration: 30% Chronique: 20% Chronique: 10% 20-30 ans 66% rémission spontanée 33% persistant ou plusieurs épisodes *des ados, selon une étude de Lee-Winn et al. (2016) 36 ÉTIOLOGIE: L’IDÉE GÉNÉRALE Facteurs préexistants (biologiques, socioculturels, personnalité, environnement, facteurs cognitifs, etc.) Facteurs de maintien / moteur (modification du métabolisme, modification de la faim et de la satiété, humeur dépressive, instabilité affective, isolement social, etc. Symptômes du trouble alimentaire Déclencheurs (stress) 37 IMAGE CORPORELLE Mannequins du magazine *Elle* en 1948 et aujourd'hui CHANGEMENT TEMPOREL ET MISMATCH ÉTERNEL ? 1910 1930-1940 1950-1960 1970-1990 2000-2010 39 ÉTIOLOGIE: LES MÉDIAS Image corporelle négative Cadre de référence intérieur : - Comment est-ce que je me vois ? - Quel est mon idéal de beauté ? 40 ÉTIOLOGIE: DUAL PATHWAY-MODEL - L'exposition aux médias influence l'idéal corporel et la satisfaction de l'image corporelle Facteurs de risque socioculturels : Exposition aux médias, rapport au corps dans l'environnement psychosocial - régime et inhibition Symptômes de troubles alimentaires Image corporelle négative Affect négatif Influence de la régulation des émotions (=> emotional eating) Influence de la fusion thought-shape (distorsions cognitives) (Stice et al., 2001, 2002, 2011) 41 AN • • • • LIGNES DIRECTRICES BN BED Rétablir et maintenir un poids corporel adapté à l'âge et à la taille (prise de poids de 200500 g/semaine) Normalisation du comportement alimentaire (ambivalence élevée chez les patients, c'est pourquoi la motivation et l'ambivalence constituent une tâche centrale dans la thérapie) Traitement des conséquences physiques du comportement alimentaire et du poids insuffisant mais aussi sociales et les difficultés sous-jacentes Traitement stationnaire en cas de perte de poids rapide et durable (> 20% sur six mois), refus de s'alimenter, tendances suicidaires, comorbidité psychique marquée, alimentation par sonde gastrique parfois nécessaire • • • • Réduction des symptômes; des accès hyperphagiques, des mesures prises pour les contrecarrer (p. ex. vomissements, utilisation de laxatifs) et de l'importance du poids corporel pour l'auto-évaluation (problèmes d'image corporelle). Traitement des problèmes psychologiques (par ex. problèmes d'estime de soi, perfectionnisme, impulsivité, problèmes de régulation des affects) et des conflits de fond liés à l'IMC Traitement des troubles psychiques comorbides (p. ex. dépression, anxiété sociale) Prévention ou prophylaxie des rechutes • • • • Traitement des symptômes du BED (par ex. accès d’hyperphagiques, psychopathologie spécifique aux troubles alimentaires) Traitement d'autres troubles psychiques (par ex. problèmes d'estime de soi et de honte, régulation des affects) et des troubles psychiques comorbides (p. ex. dépression, anxiété sociale) Prévention des rechutes (par ex. transmission de métaconnaissances) Pas de réduction simultanée du poids! 42 L’OBESITÉ 43 L’OBÉSITÉ • N'est pas un trouble psychique • Souvent associé à la perte de contrôle de l'alimentation ( "loss of control eating" chez les enfants • Lignes directrices de traitement : interventions familiales à plusieurs composantes (FamilyBased Multicomponent Interventions) Selon les Lignes directives de la APA: « Pour les enfants et les adolescents âgés de 2 à 18 ans: Des interventions comportementales multicomposantes à base familiale, avec au moins 26 heures de contact, initiées dès le plus jeune âge possible. » 44 QUESTIONS? 45